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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyVen 14 Nov - 18:36


I don't know how will be the end, but i can't go back.

I'll fight!
© Joy

_____________________________________________________________


Terrassée aurait pu être le terme si Freyja n’était pas de celle qui résiste jusqu’à ce que mort s’ensuive. Certes, ses esprits s’étaient embrumés sous le choc et la douleur. Ses repères s’étaient déstabilisés et il lui avait fallu quelques longues secondes pour récupérer l’esprit nécessaire pour pouvoir juger à nouveau la situation. Ce qui avait en réalité craqué n’était nul autre que son bras gauche sur lequel elle avait violemment atterri. Ce n’était peut-être pas la seule chose qui n’était plus parfaitement fonctionnelle mais du moins, c’était le membre le plus atteint jusqu’alors. De sa chevelure s’écoulait un mince filait de sang ce qui confirmait un choc également à la tête mais elle n’était pas Déesse ni même Valkyrie pour rien. Cela ne l’empêcherait pas de remplir son œuvre sur ce champ de bataille tant qu’elle pouvait sentir encore le souffle de la vie en elle. Rien ni personne n’aurait raison de sa détermination légendaire et sans failles. Elle était également une passionnée et la douleur ne faisait qu’augmenter son désir d’en découdre et de faire payer cet affront aux combats qui étaient en train de se mener. Cent pour cent n’était pas un équilibre pour elle, quand un objectif était trouvé, seuls les deux cents pour cent étaient tolérés tant que ce dernier n’était pas atteint. Redressant la tête, elle put apercevoir encore ce dragon qui énervé ne cessait guère de décimer son armée. Lui aussi était malheureusement tenace et ne comptait guère se laisser avoir par ce type d’attaque. Heureusement, les elfes avaient une magie digne de protéger, même si bien évidemment ils ne pouvaient englober tous les guerriers.

Cependant, et contrairement à toute attente, le Bifrost s’ouvrit sous leurs yeux en accord avec le tonnerre déchaîné. Tous, la Déesse de l’Amour compris, crut entrevoir l’arrivée du Dieu Doré qui mettrait un terme à cette guerre, de façon peu bénéfique pour elle et son camp. Mais elle avait tout faux. Ce furent des Dieux inattendus sur le terrain et surtout ceux qui d’ordinaire étaient associés à Thor, alors que ce dernier n’était manifestement pas présent. Elle put apercevoir alors chaque membre s’élancé dans un but apparemment déterminé. L’emblème qui leur était associé était celui des Rebelles. Elle fut cependant plus que surprise d’y voir Sif, même si ce ne fut qu’une fraction de seconde avant qu’elle disparaisse dans cette plaine ensanglantée. Elle aperçut cependant deux du groupe restreint venir de leur côté et bien qu’elle n’eut pas le temps de s’y attarder son esprit garda bien précieusement cette information en tête. Svàfa fit irruption dans son champ de vision avant qu’un autre drame s’abatte sur elle. C’était salvateur car effectivement, se lever de son propre chef lui aurait demandé un effort tel qu’être sur ses deux jambes auraient pris un temps considérable.

« Rassure toi, Svàfa, mon trépas ne sera pas dans l’immédiat ! »

Retenant un gémissement de douleur, elle se redressa avec l’aide d’une de ses filles, reprenant sa place sur ses deux pieds. La douleur la tiraillait violemment mais elle était l’exemple apparent pour les guerrières, les Valkyries qui restaient et malheureusement celles qui étaient tombées. Elle ne pouvait et ne souhaitait se laisser aller maintenant. Ainsi, aidant comme elle put la jeune femme, elle avança pour rejoindre l’armée de Vanes qui seraient sûrement la plus à même de pouvoir l’aider. Evidemment, elle aurait du s’en douter, ce désir était bien trop utopique alors qu’on se trouvait sur un champ de bataille et les Einherjars eurent tôt fait de lui rappeler.

« Laissez-nous passer ! » commanda-t-elle.

Elle était bien au fait de son autorité diminuée pour ces hommes d’Odin, cependant, elle ne pouvait être quelqu’un d’autre qu’elle-même, Femme dominante et autoritaire. Svàfa ne tarda pas à quémander de l’aide et le nom prononcé fut surprenant puisque la valkyrie quémandée n’était autre que celle qui l’avait trahie alors qu’elle se trouvait estimée dans le cœur de l’Amour. Qu’espérait-elle ? C’était naïf de croire qu’une ennemie ferait machine arrière. Pourtant, contre toute attente, Svanhild revint aux sources et prêta mains fortes à son ancienne sœur et ainsi qu’à elle-même. Ce fut de justesse car les attaquants n’attendirent pas la nouvelle lune pour riposter. Se tenant telle une guerrière avérée, l’aînée de ses filles prit leur défense afin de pouvoir les laisser s’éloigner. Elle ne put savoir si c’était le choc d’une telle demande ou celui de la voir prendre sa défense qui prit le pas sur ses sentiments. Cependant, c’était hors de question qu’elle s’échappe sans aider celles qui bénéficiaient de son amour constant.

« Ne pensez même pas que je vais m’enfui….» Elle n’eut cependant pas le temps de terminer ses propos qu’une de ses filles, biologiques cette fois, fit son apparition avec le destrier censé l’emporter loin. « JE vous ai dit… ! » Mais ce fut dans un gémissement de douleur qu’elle fut obligée de se retrouver sur la monture, hissée contre son gré et surtout incapable d’imposer sa volonté. Résignée, son visage se referma et elle regarda ses valkyries. « JE vous interdit de mourir ! Toi aussi Svanhild ! » Une façon comme une autre de lui signifier qu’elle lui pardonnait cette trahison qu’elle venait de briser en se dressant à leurs côtés. Elle laissa Gersimi s’élancer maintenant son bras fixe de sa main libre afin d’éviter trop de mouvement brusque et elle ordonna « Amène-moi auprès de mon frère ! » Elle se devait de le rejoindre afin de pouvoir elle-aussi avoir accès à ces informations qui allaient être confiées car si les Rebelles venaient d’apparaître ce n’était certes pas pour combler le paysage de leur présence. Des ordres devraient être donnés car cette guerre prenait un tournant totalement imprévu !

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptySam 15 Nov - 18:54

B
abines retroussées en un masque hostile, à l'instar d'un animal acculé par de vils chasseurs, la sylphide fit siffler sa lame dans les airs dans un but dissuasif. Toutefois, c'était fort mal connaître des bretteurs tels que les Ases, qui ne se laisseraient pas impressionner par les jeux d'arme d'une jeune valkyrie. Elle distingua la mouvance de l'un deux, paré à porter l'estocade à l'Amour ou à fendre elle ne savait quelle partie de son corps à elle, et s'apprêta à riposter lorsqu'une égide inespérée vint s'interposer. Svanhild avait entendu son appel, et comme elle l'avait supputé, elle n'avait pas hésité un seul instant pour voler à leur secours. L'éclat blondi terni par les ténèbres de la bataille du crin de sa consoeur rendit sa risette et son espoir à Sváfa, qui bien malgré la fausse qui les avait séparées pour cette guerre, n'avait jamais douté de leur amour sororal. Nonobstant son envie de guerroyer à ses côtés, elle s'exécuta promptement lorsqu'elle reçut l'injonction d'éloigner leur cheftaine, qu'elle aida à courir tant bien que mal sur une distance heureusement courte, puisque l'une des filles biologiques de la Njörddóttir arriva à sa hauteur. La monture de celle-ci leur serait pour l'occasion salvatrice, et ce fut sans attendre qu'elle contribua à hisser leur mère à toutes qui serait, dès à présent, hors de danger. L'ancienne midgardienne accorda un regard à Gersimi à laquelle, même si elle n'avait aucun conseil à lui prodiguer, elle souffla quelques paroles. « Fais attention Richesses. » Elle obvia ensuite ses mirettes cristallines sur la déesse aux chats, à laquelle elle répondit un hochement de tête quant au fait de survivre à ce fatras insensé. La mort, elle l'avait expérimentée une fois, et cela avait été amplement suffisant. Pour autant, l'heure de la fuite et de la couardise n'avait pas encore sonné, et après avoir nonchalamment essuyé le fluide pourprin qui suintait de ses fosses nasales éclatées, elle reprit son courage à deux mains et s'élança pour rejoindre celle qui avait guidé ses premiers pas dans les rangs des épouses spirituelles d'Odin.

Sans s'empêtrer d'honneur martial, l'Ulfrikdóttir profita qu'un antagoniste sur le point de meurtrir Svanhild ait l'échine tournée pour insérer son estoc dans une échancrure de sa cuirasse, et après l'avoir congloméré à elle en ceignant sa gorge de son bras, elle frappa une seconde fois, dans un hurlement barbaresque, puis une troisième... Avant que la masse ne se pâme à ses pieds. Maculée tant du sang de son ennemi que du trépas vain de ce dernier, la donzelle bondit aux abords de sa soeur pour s'installer dos à dos avec elle, de façon à ce qu'elles puissent mutuellement couvrir leurs arrières. Epaules contre épaules, elle pivota légèrement la tête pour distinguer son acolyte et s'adresser à elle. « Tu ne peux pas savoir comme je suis contente de te retrouver! J'aurais peut-être dû te suivre dans ta folie, j'ai failli, je te le jure, j'ai failli... » Mais elle avait renoncé avant de s'évader de Vanaheim, par égard pour Freyja qui était celle qui lui avait octroyé sa place de valkyrie. Elle ne put poursuivre sa logorrhée puisqu'un adversaire vint à sa rencontre, tous deux échangèrent plusieurs passes avant que dans une grâce intrinsèque à son rang, Sváfa ne lui tranche le gosier. Elle contempla la cataracte purpurine pleuvoir de la plaie, et une victime supplémentaire s'ajouter à sa triste kyrielle. C'était Svanhild qui lui avait enseigné ce mouvement lors de leurs nombreux entraînements, et à défaut d'être fière d'oeuvrer pour un camp ou l'autre, elle l'était d'avoir retenu ses leçons. Elle se tourna vers l'Uwedóttir, qui s'était également débarrassée de ses assaillants. « Si on m'avait dit que les dieux étaient aussi... étaient... comme ça... Je ne l'aurais jamais cru. Que fait-on maintenant ?  Cette guerre se soldera par notre mort à tous ! »
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Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

ϟ MESSAGES : 10855
ϟ INSCRIPTION : 24/11/2013
ϟ LOCALISATION : Auprès du roi, en mission diplomatique ou dans ses appartements
ϟ HUMEUR : Fière & apaisée

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« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 492s

We are One,
We are a Universe



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyDim 16 Nov - 13:18


La Bataille des Cinq Armées
TOPIC COMMUN

Par les Nornes, ce warg était tenace ! J'avais beau tourner mon poignard dans ses chairs, il ne semblait pas décidé à me lâcher. La pression exercée sur mon avant-bras était de plus en plus forte, et si cela continuait, non content de me broyer les os, l'animal m'amputerait d'un membre. Perspective bien peu enthousiasmante, il fallait le reconnaître. Retirant ma lame sèchement, je m'apprêtai à l'enfoncer dans son crâne pour m'en débarrasser une bonne fois pour toutes, le faire lâcher prise définitivement et sauver mon bras. Je n'en eus toutefois pas le temps. Avant que je n'aie pu agir, une lance empala et emporta le warg, qui roula plus loin en glapissant une ultime fois. Je grognai de douleur en me redressant sur mes coudes, et pris une profonde inspiration, prête à me relever pour repartir à l'assaut. Mais effarée de découvrir Tyr agenouillé à mes côtés, je ne bougeai pas, pas plus que je n'entamai le dialogue, je me contentai de lui tendre mon bras blessé pour qu'il l'examine, et cela même si je savais que j'étais bien loin d'être blessée mortellement. Et à condition que je serre les dents et fasse fi de la douleur, ce ne serait pas non plus handicapant. Tyr me remit sur mes pieds rapidement, et si ce n'était pas l'envie qui me manquait, nous ne pouvions pas perdre notre temps en palabres inutiles. « Je... Nous sommes venus pour mettre un terme à cet affrontement inutile. Cette bataille n'est que pure folie, des milliers d'hommes innocents vont mourir sans la moindre raison valable ! Ases, Vanes, elfes... Des milliers d'innocents, Tyr. Grands dieux, si tu avais la moindre idée de ce à quoi cela ressemble, là bas... C'est un véritable carnage, Nídhögg va tous les tuer... ! » Le dragon le plus terrible qu'Yggdrasil ait jamais porté, soudoyé par Odin... Il allait incendier la plaine et réduire Vanes et elfes en cendres si nous n'annoncions pas une trêve rapidement. Chaque seconde qui passait signifiait des dizaines de morts, des centaines d'existences brisées par la guerre. Il y aurait tellement de veuves et d'orphelins, tellement de familles détruites...

D'un coup d'épée, je fauchai un Elfe Sombre qui s'approchait de trop près, écrasai une vipère d'un coup de talon. « Ce n'est pas une guerre, Tyr, c'est une querelle qui ne regarde que Jörd et Odin ! Frey n'a fait que profiter de l'occasion qui lui était offerte pour réclamer l'indépendance de Vanaheim, mais cela ne regarde que le Père de Tout et la Terre ! Thor les a rejoints à Svartalfheim pour leur faire entendre raison, et si je suis ici... C'est pour te faire entendre raison. Je ne suis pas venue seule, Balder et Hermód se sont ralliés à ma cause, ils tentent en ce moment même de convaincre Elyas et Frey de rappeler leurs hommes. Heimdall et Frigga nous soutiennent également... J'en appelle à ton sens de la Justice... Rien ici n'est juste, et tu le sais. » Dieu de la Guerre, certes, mais c'était son sens inné de la Justice qui faisait de lui l'homme qu'il l'était. Et à moins de guerroyer les yeux bandés, il ne pouvait ignorer que tout cela était parfaitement insensé. « Tout ce que disais Jörd était vrai... Pourquoi crois-tu que Thor et moi avons disparu d'Asgard pendant tant de temps... ? Votre père a menti, il a séquestré une déesse innocente pendant des siècles... Il a laissé ma mère mourir dans la poussière de Svartalfheim pour garder son précieux secret ! Angeya est morte par sa faute, Tyr !! Ma mère est morte pour son secret, mon père est mort en le servant, je refuse de perdre qui que ce soit d'autre ! Au nom de notre amitié, je t'en conjure... Rappelle nos hommes. Aie foi en Thor, il saura convaincre ses parents... Aie foi en moi. Tyr... »

Me détournant de lui, je balayai les environs d'un regard pour constater que bien des animaux avaient battu en retraite, mais qu'il restait de nombreux Arbres Penseurs, et que ceux-ci ne semblaient pas avoir la moindre intention de quitter les lieux. « … Havardr ! » Aux prises avec un être sylvestre, bientôt deux. Abandonnant Tyr à sa réflexion, je filai en direction de l'Einherjar pour lui porter secours. Il aurait pu être un guerrier renommé que cela n'aurait rien changé, face à de telles créatures la force n'était d'aucune utilité, c'était de la ruse qu'il fallait user. Passant près d'une catapulte détruite, je saisis un débris de bois enflammé que je lançai dans les feuillage de la créature, dont l'écorce ne tarda pas à s'enflammer. L'effet fut immédiat, elle se désintéressa d'Havardr pour s'enfuir en agitant son feuillage dans l'espoir d'éteindre les flammes. « Alors, tu danses avec les arbres, maintenant ? Encore une coutume de chez toi ? » Je profitai de quelques secondes de répit pour ramasser un bouclier et le coincer sur mon bras blessé. J'essuyai la sueur qui perlait sur mon front, désignai l'épée encore aux pieds de l'Einherjar. « Si tu ne veux pas repartir pour une valse, tu ferais mieux de ramasser ça. Et nous ferions mieux de nous éloigner des Arbres Penseurs, je crains ne pas pouvoir faire entendre raison à ces créatures, je suis bien des choses, mais pas Mère Nature ! »
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyLun 17 Nov - 0:08

La bataille des Cinq Armées

Heimdall nous déposa la plaine de Nornheim et ce que je découvris me glaça le sang. Je pouvais voir les âmes égarées de ceux qui étaient déjà tombés au combat. Je pouvais voir ceux qui fuyait devant ce dragon inquiétant. J'entendais le bruit qui venait de toute part : le bruit des épées, les cris, les grognements et tous pleins d'autres bruits que je n'arrivais à identifier. Une vague de panique me submergea devant un tel paysage. J'entendais encore la voix de Asbjörn résonnait dans mes oreilles et stupidement je le chercherais des yeux. Comme si j'allais pouvoir le retrouver parmi toutes cette foule... C'était stupide, je le savais mais je ne pouvais m'en empêcher. Je vis Sif passait devant moi et cela me ramena à la réalité. Je devais trouver Aegir et Ràn, de toute urgence. Je n'étais pas là pour autre chose, et ce même si mon cœur le désirait autrement. Secouant la tête pour me remettre les idées en place, je cherchais la famille de la mer du regard au milieu de toute cette foule. Elle était malheureusement hors de portée de mon regard, toutefois je n'eus pas de mal à distinguée les différentes parties. Sveinn ! Essaye de poster nos troupes entre le dragon et quoique ce soit de vivant ! Maintenant! A peine eus-je crier cela à mon second que je m'élançais en courant dans la direction où j'espérais trouver ceux que je cherchais. Après tout, il était fort peu probable qu'ils se trouvent aux côtés des elfes n'est-ce pas ? Encore moins parmi l’attroupement de Einherjar, où j'avais même vu Tyr. Et je doutais qu'ils se trouvent dans ce coin où je voyais un nombre incalculables de femmes : les valkyries. J'évitais au tant que possibles ce qui semblaient êtres des zones de combats, pour éviter de me retrouver ralentie. Pourtant ma route croisa celle d'un soldat, dont je n'identifiais pas la provenance mais dont les intentions à mon égard étaient plus que nettes : me mettre hors d'état de nuire. Je n'avais réellement pas le temps pour ce genre de choses. Réparant une pierre importante peu loin de moi, je lui envoyais par magie à la figure. J'eus le plaisir de la voir s'écraser contre son nez et de le voir ensuite s'écrouler. Je savais que Sif nous avait demander de tuer personne, vu qu'on était là pour les sauver. Mais disons juste que je l'avais assommer, sa vie n'était pas en danger. Je n'avais plus qu'à espérer que personne ne profite de son état pour l'achever. Ou que la dragon ne passe pas par là d'ici la fin de la bataille. Tournant la tête je pus voir certains morts plus loin, combattant. Un sourire de fierté passa rapidement sur mes lèvres en voyant cela. Je ne pus par contre voir d'autres de mes camarades rebelles mais j'avais en Sif, Hermod et Balder toute confiance. S'ils échouaient dans leur mission ce serait à mes yeux la preuve que personne d'autres n'aurait pu réussir. Et je me devais de réussir la mienne alors, je me remis à courir, cherchant toujours mes amis parmi cette foule. Pour cela, je me stoppais régulièrement, de toute façon forcée pour éviter des ennemis. J'avais oublier dans la précipitation de me dissimuler, ce qui n'était pas plus bête car cela permettait aux autres rebelles de me trouver ainsi qu'à Aegir de peut être me trouver. Ce qui n'était pas choses aisés, avouons le. Pourtant, je finis par les apercevoir, venant dans ma direction. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres quand je vis qu'ils n'étaient pas gravement blesser. Je franchis les derniers mètres qui nous séparaient. Et quand mes premières paroles auraient du être de m'inquiéter d'eux, ou de leur dire ce que je faisais ici, elles furent toutes autres. Asbjörn est blessé, je sais pas où. Envoyez quelqu'un le trouver, s'il vous plait. Je vis un corps, sans savoir qui car je n'y prêtais pas attention, partir. J'espérais que cette personne allait bien secourir l'homme vers qui toute mon inquiétude état tournée... ou presque. Je m tournais ensuite vers Aegir. C'est Sif qui m'envoie. Une seule et unique phrase qui me permettait de situer les choses. Elle... nous avons décider de pas nous battre pour Jörd ni pour Odin, vous vous en doutez. Sif a réuni une armée de rebelle dans le seul but de mettre fin aux combats. Je me sentais m'égarer. Je n'avais ici pas les arguments pour les convaincre de se joindre à nous, de rendre les armes. Ce combat est le leur, pas le notre. Ce n'est pas mon combat et, contrairement à ce que vous pouvez croire, ce n'est point le votre non plus mes amis. Et je vous conjure de vous joindre à Sif et son armée de rebelle. Je vous prie d'entendre raison ! Cette folie ne peut pas durer! Allais-je les convaincre ? Probablement que non, mais j'avais encore dans ma manche un argument de taille. Ne les laissez pas mettre en danger une autre de vos filles ! Aegir, Ràn, ne prenez pas le risque de perdre une des filles. Ne prenez pas le risque de voir votre petite-fille blessée non plus ! Il venait à peine de la retrouver, peut être que cela réussirait à leur faire entendre raison ? Et si j'en venais à utiliser ce genre d'argument... Je me tournais vers Ràn, comptant sur son cœur de mère déjà sollicité pour la convaincre. Votre filleul est déjà à l'article de la mort. S'il ne reçoit pas de soin, il ne s'en sortira peut être pas. Pensez à lui aussi. Je me détestais d'avoir à dire cela. Mon cœur se serrait horriblement. Je m'adressais alors de nouveau à eux deux. Je vous en supplie ! Entendez raison!


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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyMar 18 Nov - 9:48


La bataille des Cinq Armées
LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 Tumblr_inline_n36l4oaqgQ1scg6anÉtait-ce la fierté ? Ou bien le soulagement d'avoir encore une place dans l'estime de l'Amour ? Au cœur de la bataille, entremêlé par la rage, la colère et l'excitation du combat ; je ne pourrai le dire avec certitude. Toujours est-il que ces trois mots suffirent à raviver la flamme de mon cœur. Je ne portais plus attention à la déesse, encore moins à ma consœur, car je savais que ma demande avait été entendue et respecté. Cependant, je ne fus nullement surprise de la voir revenir à la charge, venant me prêter mains fortes. Je me sentais fière d'avoir la jeune Valkyrie à mes côtés, elle avait toujours fait preuve de facilité dans le combat et bien que ses parades étaient plus faibles dans les premiers temps, elle ne manquait pas de courages. J'ignorais bien ce que cela pouvait être de voir ses capacités évoluer lorsqu'on passait du statut de mortelle à Valkyrie, ainsi j'avais toujours été indulgente avec la jeune femme. Brunehilde n'aurait pas été patiente, elle aurait enchaîné les coups sans laisser une seconde de répit à l'ancienne mortelle. Il y avait certaines sœurs d'armes pour lesquelles je ne m'inquiétais pas, difficile sera la chute si par malheur, j'apprenais qu'au final, elle avait trépassé mais j'avais foi en chacune d'entre elles. Le dos de Svàfa s'ajusta contre le mien, nous offrant ainsi le luxe d'une protection optimale. Ses paroles me firent tourner la tête vers elle, esquissant un sourire : Tu y as songé, cela me suffit Svàfa... Et peut-être qu'au final, j'ai moi aussi fait le mauvais choix ! » Je n'étais plus certaine de rien. J'avais foi au Père de Toute Chose, mais pourquoi n'était-il pas ici ? Pourquoi laisser mourir autant de personnes et dans quel but ? J'ignorai tout comme bons nombres de combattants, la raison de cette guerre. J'oubliais un court instant sa présence pour me défendre face aux Einherjars qui pourtant, m'avaient compté dans le rang d'Asgard avant le début de la bataille. Un revirement qu'ils ne semblaient guère apprécier.

LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 960523tumblrmjbiw3jelI1qk9ulao5250Je retirais la pointe de ma lance, glissant un regard vers Svàfa pour m'assurer qu'elle ne portait aucun stigmate de notre échange martial. Mes sourcils se froncèrent, j'étais du même avis et je craignais tout comme elle de rejoindre Helheim sans jamais savoir pourquoi. J'ignore quelle est la solution... » Mon regard chercha un allié, une tête à suivre dans ce capharnaüm sanglant. Peut-être pourrions-nous... AH ! » Mon regard se baissa sur la lame qui traversait de part en part ma cuisse, l'estoc maintenu par un soldat que je n'avais finalement pas tué. Ses dents rougies m'offrirent un spectacle horrifiant tandis qu'il tournait son arme dans ma jambe. La douleur fut telle que je me mordais les lèvres, laissant un filet carmin glisser sur mon menton. Je reculais d'un pas ou deux, mirant sans réellement le voir la Valkyrie s'occuper du soldat. Ce n'est que le gargouillis de sa gorge qui me fit revenir à moi, croisant les mirettes océans de ma jeune amie. J'en ai vu d'autres... » Tout en serrant les dents, je fis glisser la lame pour la retirer et ainsi continuer le combat. Je déchirais un morceau de tissu pour l'enrouler autour, stoppant ainsi le saignement. La douleur était cuisante, mais je prenais sur moi, puisant dans mes dernières forces pour mener à bout cette bataille. Un soldat aux armoires du Tonnerre s'arrêta devant nous et sans attendre, nous étions déjà toutes deux en positions de défense. Mais il leva les armes, nous invitant à rejoindre les rangs de la rébellion, un camp neutre contre cette bataille, qui ne soutient ni Odin, ni Jörd. Mes sourcils se froncèrent, je pesais le pour et le contre, mais cette possibilité m'apparaissait plus simple avec une issue possible. Peut-être que nous n'allions pas mourir. Mes pupilles azurites croisèrent celle de Svàfa, cherchant son avis et peut-être aussi, son approbation comme si les rôles étaient inversés : Me suivras-tu cette fois, mon amie ? »
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyMar 18 Nov - 21:23


La Bataille des Cinq Armées
TOPIC COMMUN

Voilà, ils y étaient. Sur le champ de bataille. Un champ de bataille comme Balder n'en avait jamais vu et n'en reverrait sans doute jamais. Quel gâchis... Tant de vies sacrifiées au nom de quoi ? De la vengeance ? De la rancoeur ? Il n'était pas question de justice ici... C'était un gigantesque gâchis et il était convaincu que la cause défendue par Sif et ses petites troupes était juste. L'équilibre était en grand danger. Il y avait même un dragon bon sang ! Des elfes, des nains, des ases, des vanes, des... créatures sylvestres... Ou cauchemardesques. Et des morts, qui accompagnaient Hel, même s'ils n'étaient pas là pour se battre. Non, tout cela n'était que folie et il fallait y mettre un terme ! Ils avaient chacun une mission, chacun un camp à rejoindre et à convaincre. Il murmura aux côtés du prince Elorin :

« Cette folie n'a que trop duré... »

Que le prince soit d'accord avec lui ou fasse semblant pour retrouver les siens, il acquiesça. Balder n'était pas un mauvais bougre, loin de là. Il avait arrêté le prince elfe pour sauver les siens, sans se douter des motivations de ce peuple. Il ne s'était pas montré cruel ou brutal avec le prisonnier. Juste triste de cette trahison. Il était difficile de ne pas apprécier le cadet des princes. Et Elorin n'avait pas la réputation d'être un salopard non plus. Les deux hommes auraient du s'apprécier au delà de cette sale affaire.

« Allons-y. »

Inutile de demander au prince de rester près de lui, il avait très bien entendu Sif. Leur armée de rebelle était protégée par un sort de Frigga, mais pas le prince elfe. Il était curieux de connaître les réactions des autres combattants en voyant leur étendard. En voyant apparaître un groupe armé qui ne semblait appartenir à aucun camp présent. Mais le jeune dieu n'eut pas vraiment l'occasion de vérifier. S'il s'était attendu à ce qu'on les laisse passer, bouche bée devant cette surprise, il en fut pour ses frais. Pour rejoindre Elyas, il fallait se frayer un chemin en plein cœur des combats. Alors il s'y jeta. Balder ne connaissait pas la peur d'être blessé et de mourir. Il n'avait jamais eu mal. N'avait jamais rien encaissé. C'était facile pour lui de se lancer, épée au clair. Toutes les armes, toutes les attaques étaient déviées. Et si le temps était compté pour ceux qui bénéficiaient du sort de Frigga, lui, c'était pour la vie. Mais il y avait encore des courageux, ou des fous, pour tenter de le frapper. A moins qu'il n'ai pas été reconnu ? Peu importait. Il frappa, dégageant la voie, Elorin derrière lui, qui ferraillait dur, avec la grâce innée des elfes qui forçait l'admiration. Mais le prince elfe, lui, n'était pas invincible. Il fut frappé, tomba à genoux, esquiva in extremis une épée. Balder se débarrassa de son adversaire, le repoussant, avant de frapper celui qui osait attaquer Elorin. Sif lui avait confié une mission, il ne faillirait pas ! Il tendit la main pour aider le prince, alors qu'une épée apparaissait derrière lui, prête à frapper. Pour rien. Le coup n'atteint jamais sa cible et le jeune dieu se retourna pour balancer le pommeau de son arme dans la tête de l'homme.

« Nous y sommes presque. »

Et enfin, après ce qui lui parut une éternité, ils arrivèrent dans le camp d'Elyas. Et si Balder n'aurait jamais été admis auprès du roi, l'intervention d'Elorin lui ouvrit grandes les portes. Le jeune homme courba la tête pour saluer le roi, alors que ce dernier regardait l'Ase et son fils, stupéfait. Incrédule.

« Majesté ! Le temps nous est compté. Je vous conjure de cesser le combat, de mettre un terme à cette folie et de ne pas sacrifier inutilement les vôtres dans un combat qui risque de faire basculer les mondes dans le chaos ! »

Le roi regarda le jeune prince asgardien, se demandant sans doute quelle folie c'était là.

« Je ne soutiens ni Jörd, ni Odin. Nous sommes plusieurs dans ce cas, notamment Dame Sif, l'épouse du prince Doré, ou mon frère Hermod. Nous ne sommes pas ici pour prendre parti, mais pour inciter chacun à cesser de suite les combats. Que Jörd et Odin règlent leurs différents, mais qu'ils n’entraînent pas le monde avec eux ! Votre fils a été injustement enfermé, en partie par ma faute et pour cela, je vous présente mes excuses. Je ne songeais qu'à défendre les intérêts de mon père et des miens, sans avoir la moindre idée de ce qui couvait... Des secrets bien gardés... »

Difficile d'admettre qu'Odin avait trompé sa propre famille, mais c'était le cas pourtant. Pour le bien de tous sans doute, mais il avait mal manœuvré.

« Pensez aux vôtres. Nous vous offrons la possibilité de les sauver. Nídhögg est de sortie et il vous tuera tous. Personne ne souhaite cela. Rappelez vos troupes Majesté, je vous en prie. »

Balder se montrait humble dans sa demande. Il n'était qu'un émissaire de la paix. Et il devait se montrer convainquant. Il était jeune, inexpérimenté... Mais il avait du cœur, il croyait en Sif et il ne voulait pas la décevoir.
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyMer 19 Nov - 5:16

Revenge has a price. Memories written in blood.

crédit: centaureamontana
Son souffle était court, il sentait son être tout entier peiner à trouver un tant soit peu d'air dans cet atmosphère embrasé. Les grandes enjambées de sa monture le rapprochaient de son but alors qu'il s'agrippait férocement à sa petite vague blessée. Le père avait déjà échappé une fille, il ne laisserait jamais aller les autres, pas tant qu'il vivrait. On ne lui ôterait pas une seconde fille sans en payer le prix du fer et du sang. Le même prix que la Mer avait payé des siècles plus tôt aux mains de cet homme dont l'armée s'évertuait à attaquer son cheval. Il fallait tenir bon, à quelques pas se trouvait la Tempête et la Taquine. À quelques pas se trouvait la maison. Son étreinte se resserrait sur Hefring qu'il sentait faible, amoindrie par ce dragon de malheur. Il n'y avait que la respiration grave de la Déesse qui laissait paraître ses blessures, digne fille de son père. Fière, trop fière, elle avait joué à la guerre et avait perdu. Enfin, pas encore, pas s'il arrivait à la mettre à l'abri, loin, loin d'Asgard, loin des combats, loin des épées et du feu. À la maison.

Au loin, il croisa le désespoir incarné, le regard de sa femme, seule au milieu de ce chaos pesant, étouffant. Aucun signe de sa fille rescapée de justesse d'une mort certaine par les mains meurtrières de sa mère. Une vague décédée à venger. Une autre blessée et incapable de bouger seule. Une autre qui manquait à l'appel. D'autres qu'il ne voyait pas, qu'il ne sentait pas. Son coeur se serra d'un coup, le décompte étant trop effrayant pour qu'il puisse y faire face dignement. Il soupira longuement, douloureusement même. Un râle souffrant qui était suivi de près par de nombreux frissons lui parcourant le corps sous son armure souillée. « C'est cette monstruosité bouffeuse de cadavres! C'est cette créature, cette satanée bestiole! Après Odin, c'est le cou du dragon que je trancherai! » Ses bras serraient encore Hefring lorsque sa mère attrapa son visage, il ne la laisserait pas aller, même vers sa mère, cette dernière qui semblait aussi désespérée que lui. Si la mort d'Angeya avait été douloureuse, invivable, ils n'en avaient pas été témoins. Celle-ci, ils la verraient, ils la vivraient. Ils en répondraient un jour, en parents coupables qu'ils étaient. Ils l'avaient menée sur les champs de bataille pour venger son aînée, tous aveuglés par la colère, par l'envie non, le besoin de vengeance. Ils mourraient tous, loin de la mer.

Ses doigts se perdaient dans la chevelure platine ensanglantée de sa fille et ses pensées voguaient loin, bien loin. Dans ce brasier, il ne trouvait pas cette force que son élément lui procurait. La mer de Midgard, sa mer, on l'en avait privé pour ce combat. Aegir ne pourrait éteindre ces flammes, il y trouverait peut-être la mort. Elles aussi, pensa-t-il, mes amours périront également. Et cet éclair n'avait rien de rassurant. La Mer ne se sentait pas d'attaque pour répliquer face à Mjölnir et son propriétaire encore dans la force de l'âge. Si Odin avait su le garder dans son camp, il ne donnait pas cher de la peau de ces pauvres fous, de lui-même, qui avaient une fois de trop voulu réclamer indépendance, vengeance et justice. Sa gorge se serra, il ne respirait plus. Il n'y avait rien pour le rassurer, sauf peut-être cette voix familière, amicale. Salvatrice en cette heure. Sa généreuse offre laissa sans voix le Dieu dont les doigts s'agrippaient encore aux mèches rougeâtres de sa fille et à son armure. D'un hochement de tête dirigé vers Var, il acquiesça à sa proposition, bien que ce ne fut pas de gaîté de coeur qu'il accepta de se départir de ce fardeau qu'il aimait tant. Un baiser sur le sommet de sa tête comme autrefois, comme avant la guerre, comme quand elle était petite et qu'il pouvait la protéger de la laideur du monde dans ses bras, voilà ce qu'il lui laissait en guise d'au revoir. Ça et quelques incantations runiques pour apaiser la douleur, c'était tout ce que le temps et ses dons lui permettaient. Délicatement, il éloigna de son emprise sa petite dernière, posant ses yeux aimants sur elle. Une dernière fois, se dit-il. Elle irait bien, elle serait saine et sauve avec sa marraine. Elle lui survivrait, pensa-t-il alors qu'il détourna le regard de sa fille.

Il sentit alors la main de sa femme se coller à la sienne. Peut-être cherchait-elle du réconfort ou la force d'aller jusqu'à la Reine se présentant à eux. Une autre de leur fille sur les champs de bataille, une qu'il ne soupçonnait pas voir en cette journée sanglante. Elle n'était pas née du sein de son épouse, mais elle restait à leurs yeux un élément de leur marmaille aquatique. « Oui, ma douce, voyons ce que Hel a à nous dire, qu'elle nous explique ce que tout ceci signifie. » Il descendit de sa monture, adressant en son coeur quelques mots à ses serviteurs qui manquaient à l'appel. Cette prière, il espérait qu'elle rejoigne Eldir et Fimafeng et, qu'à leur tour, ils arriveraient à le retrouver. Il ne savait ce que voulait ce groupe à l'étendard doré, mais il préférait avoir à ses côtés ses meilleurs arguments dissuasifs en cas d'affrontement. Sa main serrait tendrement celle de son épouse, bien que sa poigne fut plus puissante qu'à son habitude. Tous deux marchaient d'un même pas pour retrouver à mi-chemin la fille de Loki. Il dû se résoudre à laisser aller la main de sa tendre moitié, préférant préparer sa lame au cas où un ase ait décidé de s'en prendre à eux, un geste que Ràn imita immédiatement. Sa marche s'arrêta toutefois, encore à quelques mètres de la nouvelle venue, la voix de Fimafeng ayant attiré son attention. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres lorsqu'il constata qu'un seul de ses bras droits avait répondu à l'appel. Leur fidélité sans borne permettait d'inférer le pire au vu de la situation actuelle. La guerre lui arrachait tout, morceau par morceau, un coup d'épée à la fois. Il fit signe à son serviteur de rester auprès de lui alors que leur fille adoptive se présentait à eux. Ses premiers mots eurent l'effet d'une lame plantée dans son torse, passant outre son armure et ses défenses, le harpant directement au coeur. La Déesse n'avait point à réclamer ce genre d'aide, Aegir l'offrait volontiers. « Va, mon cher. Trouve Eldir et allez chercher ce pauvre Asbjörn. Le clan de la mer ne laissera aucun de ses membres sur les champs de bataille. » Ses pensées étaient à présent auprès de ce filleul qu'il chérissait énormément. Il n'y aurait de repos pour son esprit qu'au retour de ses serviteurs, tous deux également hors de danger. Si cette nouvelle ne l'avait pas assez ébranlé, voilà que ce prénom était prononcé par Hel. Sa petite-fille, ici? Pourquoi n'était-elle pas auprès de sa fille nouvellement née? Quelle étourderie, quelle bravoure aveugle que de se présenter en ces lieux meurtriers pour venir en aide à des camps qui ne cherchaient qu'à détruire son opposant! L’aïeul de la guerrière ne savait plus si cette flamme qui le consumait résultait de son inquiétude ou bien de sa colère qui grandissait au rythme effréné des paroles de la fille du Chaos. Autant saluait-il l'entreprise pacifique de sa descendante, autant regrettait-il d'avoir mis en danger cette cité toute entière pour un seul homme. Mais un homme pour qui bien d'autres donneraient leur vie. Il n'y avait pas eu d'autre alternative, le combat s'était imposé à lui. Elle avait bien raison, les combats devaient cesser.

Et si la Lokidóttir s'était contentée d'énumérer les pertes et les échecs que le couple de la mer allait devoir essuyer prochainement si la bataille ne touchait pas à sa fin, elle aurait pu les compter parmi ses alliés. Si elle n'avait pas poussé trop loin, si elle n'avait pas laissé son arrogance parler là où politesse et sobriété étaient attendues. La messagère se voulait sûrement convaincante, pourtant ses propos laissaient sous-entendre un jugement, pire, une tirade que le Père de Tout lui avait adressée silencieusement au fil des siècles. Il ne savait pas. Il croyait savoir, mais il ne savait pas. Voilà que la jeune Reine prétendait que la Tempête et la Mer s'étaient engagés dans une guerre sans soupeser le pour et le contre, sans en connaître les enjeux ni les conséquences. C'était bien mal connaître ces êtres qu'elle considérait comme sa famille de coeur. Des cris, des larmes et des remarques amères, il avait tout vu en sept-mille ans de paternité, mais aucune de ses filles ne se serait permis de tenir un tel discours à l'endroit de leur père. Aucune n'aurait remis en doute ses décisions lorsqu'il était question de mettre en danger la vie de sa propre famille. Aegir Hleseyson, la Mer, craint des hommes, respecté par les Dieux. Aegir le juste, le droit, le sage. « Ô ma pauvre enfant, il s'agit bien de mon combat. Celui de ma famille, de mes hommes. Celui de tous ceux qui auront préféré chercher justice et vérité plutôt que richesses et pouvoir. Croyez-vous donc que je sois de ces personnes qui se lancent aveuglément dans un combat sans y trouver une quelconque obligation? Serais-je de ces dieux qui se plaisent à guerroyer et à tuer quiconque se dresse devant eux? Est-ce là l'opinion que vous avez de la famille qui vous a ouvert sa porte lorsque le reste de l'Arbre-Monde ne vous offrait qu'un regard empli de dédain et de jugement? » Son visage se crispa d'un dégoût nouveau envers cette vague qu'il venait de perdre. Une autre, à force, il aurait dû avoir l'habitude. Le coeur ne s'habitue pourtant pas, ni aux pertes, ni aux trahisons. « Vous êtes vous-même bien aveugle, vous ne connaissez rien de mes motivations, semble-t-il. Si vous ne savez pas pour ma fille, c'est que vous êtes bien sotte. Quelle idée de vous lancer dans cette entreprise sans connaître les motifs de mon armée, sans vous informer de ce que je fais ici aujourd'hui. Au contraire, si vous savez, c'est que vous crachez sur nous et sur notre noble cause. Dans tous les cas, honte sur vous, fille du Chaos! » Elle parlait de folie, mais elle ne comprenait pas ce qui le poussait à réclamer sang et mort. La vraie folie, c'était cette soif incommensurable de pouvoir d'Odin. Lui, le parjure, l'ignoble. La colère d'Aegir étouffait sa tristesse et sa raison. Il n'était plus temps d'entendre ce que les sbires du Borson avaient à dire pour l'arrêter. Son bras s'était déjà élancé, son épée avait fait périr plus d'un en ce jour et désormais, on ne l'arrêterait pas. « Mes filles ne seraient pas en danger si elles ne risquaient pas de se faire assassiner en mettant le pied à Asgard. Tout ce qu'elle cherchait, c'était la justice. Elle voulait sauver Jörd et elle en est morte. Elle, Ang- » Son souffle l'abandonna et il dut reprendre pied alors que son corps perdait l'équilibre. « Nous mourrons tous de ses mains de toute façon, autant le faire sous la braise ardente de Nídhögg ou sous une pluie d'acier et de fer. » Il marqua une pause, essayant de se convaincre de ses propres mensonges, lui qui était pourtant persuadé d'avoir lui-même signé l'arrêt de mort de ses huit vagues restantes. « Quant à Sif, nous savons tous qu'elle n'est point du genre à être protégée, ni par nous, ni par vous. Si elle doit mourir aujourd'hui, ce sera parce qu'elle aura refusé à sa fille un avenir avec sa mère. La fille de Vidar aurait dû rester auprès de la jeune Thrúd, je n'y peux rien. Je ne puis sauver tout le monde, jeune fille, même si telle était ma volonté. » Oui, voilà ce qu'il aurait voulu également, si elle ne l'avait pas poussé dans ses retranchements les plus sombres, les plus honteux. Sa fierté lui avait fait perdre bien des choses et encore aujourd'hui, il perdrait gros à défendre son honneur qu'il jugeait bafoué par Hel.

« Argh laiss- ahh » La plainte de l'ancien einherjar sortit le trio de leurs monologues respectifs. « Maintenez-le bien en place. » lança-t-il à ses deux hommes de main, offrant à ces deux rescapés un sourire proverbial qu'il gardait pour les grandes occasions comme celle-ci. Il félicita également Fimafeng pour son succès. Alors que le jeune ase se débattait entre le sol et la poigne des hommes de la mer, Aegir prononça des formules runiques bien similaires à celles qu'il avait dictées au chevet de sa plus jeune fille. Ça ne saurait soigner Asbjörn, mais au moins, il survivrait jusqu'à ce qu'Eir et ses apprentis puissent se charger de lui de leurs mains expertes. Il s'était également surpris à adresser quelques paroles aux Nornes, espérant qu'elles écoutent cette plainte, cette ultime demande de protection pour tous les siens. Se tournant vers la messagère, il lui dit : « Je m'efforce de faire ce que personne d'autre ne fera à ma place. Personne ne s'occupait d'Asbjörn, même pas vous, ma Reine, malgré vos dons de magicienne. Qui vengera ma fille si je ne le fais pas? Certainement pas vous. Vous nous avez abandonnés. Vous, Hel, les rebelles. »

D'un coup sec, il détourna le regard de cette femme qu'il ne respectait plus. Les paroles qu'elle lui avait lancées lui revenaient lentement, une à une. Comme elle se trompait, elle qui l'accusait de causer une guerre. Une petite fille sotte qui se croit omnisciente. Une gamine qui a vu le monde sans le comprendre, qui ne saisit rien de la vie. Elle ne connaissait que la vérité de son camp, une demi-vérité, une vérité incomplète, imparfaite. Elle ne savait rien. « Mais quelle raison, jeune fille? La vôtre? Celle de ce fou consacré? N'y aura-t-il donc jamais de fin à cet affront du Borson à notre égard, ma douce Ràn? Nous, les victimes. Nous, les trahis, sommes-nous donc ceux qui seront traqués, accusés maintenant? » Aegir se leva d'un bond, emporté par une colère noire qui avait fini de l'embraser au fil de cette conversation cyclique. « Odin doit se féliciter d'avoir parmi sa descendance la Justice lui-même, cela facilite sûrement bien des choses. Ceci explique peut-être pourquoi Asgard permet désormais le meurtre pourvu que l'auteur de cet odieux crime soit couronné? Si tel est le cas, sachez que je suis Roi également et que je compte bien profiter de ce laxisme pour emporter avec moi la tête de l'assassin de ma fille, sans représailles, aucunes. J'aurai sur mes mains le sang de votre souverain, coûte que coûte. Je tuerai moi-même ses guerriers, un par un s'il le faut. Aujourd'hui, nous aurons notre vengeance! » Sa respiration haletante lui donnait un air encore plus agressif. L'épée levée vers les cieux, il jurait maintenant sur sa Mer adorée qu'il ne permettrait plus jamais aux siens de subir l'humiliation de la Victoire. Il s'était moqué d'eux bien trop longtemps, la mort du Père de Tout viendrait bien assez vite pour que cesse la moquerie abominable d'Odin et ses fils, ainsi que ses sujets encore fidèles.
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Les Nornes
Les Nornes
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyMer 19 Nov - 23:20


la bataille finale
la bataille des cinq armées

La pluie a cessé de tomber, pour ne plus laisser que les cendres et la poussière voleter dans l'air. La foudre ne frappe plus la plaine, l'orage a brusquement pris fin. Si la mélodie pluviale couvrait une partie du vacarme occasionné par les affrontements, les râles des mourants et les hurlements guerriers de ceux qui sont encore debout sont de nouveau assourdissants. On trébuche sur les cadavres, on s'embourbe dans la fange, l'eau et le sang, on lutte contre le désespoir et la douleur. L'on prie les grands dieux de cesser le massacre, de laisser les soldats innocents rentrer auprès de leurs familles. Ils sont nombreux à déserter les armées, à désobéir aux ordres officiels pour rejoindre l'armée du Tonnerre, qui prône la paix malgré son absence. Les bannières d'Asgard, Vanaheim et Alfheim sont abandonnées, les étendards du Prince Doré prennent peu à peu le dessus. D'abord des dizaines, puis des centaines de soldats se retournent contre leurs armées originelles pour soutenir la cause rebelle et mettre fin au massacre. C'en est assez, le sang du peuple a suffisamment coulé.

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De violentes bourrasques chassent les nuages encore amoncelés au dessus de Nornheim, révélant la lune et les étoiles. Une nouvelle lumière illumine la plaine, plus naturelle et moins lugubre, de quoi alléger le cœur des combattants. Le dénouement de la bataille semble proche, et le moins que l'on puisse dire, que cela sent le roussi – littéralement – pour Vanaheim et Alfheim. Nídhögg ne s'est en rien soucié de l'arrivée des rebelles, il a continué à piétiner, à incendier, sans le moindre remord, comme la bête furieuse qu'il est. Les ennemis des Ases n'ont eu d'autre choix que de se disperser pour échapper au dragon, car une fois le bouclier magique des elfes détruit, Nídhögg n'aurait plus eu qu'à les décimer de son souffle brûlant. Et puis, alors que nul n'attend plus de miracle, la toile du firmament s'éclaire d'une vive lumière bleue, les constellations et étoiles solitaires convergent en un même point, puis c'est l'explosion. Un éclatement aveuglant qui force chacun sur Nornheim à cesser le combat pour se couvrir les yeux, même Nídhögg dissimule son museau sous son aile. Le ciel gronde, mais rien à voir avec le Tonnerre cette fois, puis c'est au tour de la terre lorsque quelque chose la frappe durement. La lumière se dissipe lentement, pour laisser chacun hagard, perdu dans une mer d'incompréhension totale. Un nouveau tour d'Odin... ? Non. Au centre de la plaine se tient une illustre figure du panthéon. Tout d'argent vêtu, il brandit un étendard immaculé. Heimdall. L'Omniscient, le Gardien du Bifröst. Et il sonne de son cor Gjallarhorn jusqu'à être certain d'avoir attiré tous les regards vers lui, jusqu'à être certain que tous l'écoutent. « ASSEZ ! Au nom d'Yggdrasil, je vous somme de déposer les armes. Le Père de Tout et Dame Jörd ayant trouvé un terrain d'entente, vous n'avez plus nulle raison de vous affronter. C'en est terminé de ce combat. » Il est rare que le Gardien quitte le pont arc-en-ciel, plus rare encore qu'il se fasse héraut d'Asgard. Et lorsqu'il prenait la parole, c'était toujours au nom d'Odin qu'il s'exprimait. Il attend un instant que l'on se presse autour de lui, que les grands dieux l'entourent. « Sa Majesté Odin, fils de Bor, Père de Toute Chose et Victoire et Sagesse incarnées, en ce jour funeste abdique en faveur de son premier né, le prince Thor. » Stupéfaction. Incrédulité. Après six millénaires de règne, Odin lègue enfin sa place de Haut-Souverain d'Yggdrasil. Et c'est son fils, l'Invaincu des Neuf Royaume et Dieu du Tonnerre qui prendra sa place. Le compromis passé entre Odin et Jörd semble évident. Faute d'obtenir la tête du souverain, elle le pousse à abandonner son trône au profit de leur fils. Fils dont l'absence prolongée soulève de plus en plus d'interrogations... « Les seigneurs Frey, Elyas et Aegir sont conviés à rejoindre le Père de Tout et Dame Jörd au Palais d'Or pour entamer les négociations. Et au nom de tous les innocents tombés aujourd'hui, je vous demande d'ordonner à vos hommes de se replier et de baisser les armes. Il est grand temps de cesser ce massacre inutile. »

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« Père, assez. Vous avez entendu le prince Balder, vous avez entendu l'Omniscient. Si Dame Jörd s'est entendue avec Odin pour négocier la paix, rappelez nos hommes. » Elorin est éreinté, légèrement blessé, mais libre et en vie. Et il doit cela à la princesse Sif ainsi qu'à l'Invulnérable. « Mon fils, te revoir emplit mon cœur de joie, et je te crois sur parole... Il n'en est pas de même pour autant. Pour ce que nous savons, Odin pourrait avoir assassiné la Terre et nous mentir. » « Oh, Père ! N'avez vous point entendu ? Le Père de Tout abdique ! Pourquoi prendre des milliers d'hommes pour témoins si ce n'est qu'une supercherie ? Je vous en conjure, ordonnez aux nôtres de se replier et allez prendre part aux négociations. Acceptez de poser le genou à terre devant Odin une dernière fois et peut-être pourrons-nous préserver Alfheim de davantage de troubles. Le Père de Tout fut généreux avec nous par le passé, peut-être le sera-t-il une dernière fois alors qu'il vit les dernières heures de son règne. Je vous en prie, le sang n'a que trop coulé. Assez. » Elyas ne peut qu'hésiter un court instant avant que l'évidence ne s'impose à lui. Les négociations seront sans le moindre doute longues et houleuses, mais si elles permettent d'éviter un bain de sang plus terrible encore, il est de son devoir de les accepter. « Soit. Je te laisse le soin de commander notre armée aux côtés de Dame Varda en mon absence. » Le roi d'Alfheim est donc le premier à se présenter devant Heimdall, épée rangée au fourreau. Un premier pas vers une paix qui, il l'espère, durera dans le temps. Peu lui importe si Frey et Freyja et Aegir et Ràn feront de même. Il n'était présent à Nornheim que pour libérer son fils et se battre au nom de Jörd. Elorin libre et Jörd sauve à Asgard ayant obtenu l'abdication d'Odin, il n'y a plus nulle raison pour que le sang des elfes continue à couler. Amputés de leurs meilleurs alliés, les Vanes ont tout intérêt à faire de même, car s'ils ne déposent pas les armes, Nídhögg terminera ce qu'il a commencé.


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Var Leifdóttir
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyJeu 20 Nov - 18:10

la bataille des cinq armées

♛ you should always take responsabilities for your actions. ♛


Var n’avait jamais eu la chance de connaître la sensation, les émotions, mais surtout la parcelle de ta propre âme qui se séparait lorsque tu donnais naissance à un enfant. Le temps était long, sans avoir à trouver l’amour et ainsi garantir la survie de sa lignée comme elle l’avait toujours souhaité. Var voulait des enfants, peut-être pas depuis très longtemps, mais le temps rendait en soi sn propre jugement. Lorsqu’elle regardait la famille que formaient Aegir, Ran et les huit vagues, la déesse des pactes se disait qu’elle voulait elle aussi goûter à cette joie, cette confiance que chacun pouvait avoir l’un envers l’autre. Elle n’avait peut-être aucun enfant, mais chacun de ceux de son meilleur ami étaient très importants à ses yeux. Ce n’était pas pour rien qu’elle était la marraine de la plus jeune, Hefring, ni ne manquait la fête de chacune d’elles. Elle était la meilleure tante qu’elles auraient sans doute souhaité avoir, à détenir de bons conseils, du moins essayé de leur en offrir! Même si elle était plus proche de certaines, elle les considérait toutes comme des êtres dont leur vie comptait plus que la sienne. Si la déesse des pactes se trouvait sur la plaine aujourd’hui, ce n’était pas seulement pour suivre la famille de la mer, mais aussi garantir la justice qui avait été bafouée par le Père de Tout. Angeya avait perdu la vie à cause d’Odin, il devrait le payer. Pour l’heure, la blonde tentait plus que tout de s’assurer de la survie des vagues, quitte à en oublier ce qui se passait autour d’eux. Sur son cheval d’un noir ébène, elle tendit la main vers le corps de la cadette d’Aegir, pour lui offrir la protection dont elle avait besoin. Si elle s’occupait d’Hefring, Var savait que son ami pourrait avoir la tête un tant soit peu reposée et s’occuper à gérer son armée. Son regard voguait parfois au-dessus d’eux pour observer chacun des faits et gestes du Monstre. Le Roi de la Mer effectua une ou deux runes magiques pour enlever une douleur trop insupportable pour sa fille avant de l’installer sur son cheval. Derrière, la déesse des pactes observa la jeune vague avec le cœur brisé, acquiesçant à son remerciement. Elle remarqua Aegir s’éloigner avec Ran pour rencontrer Hel, elle profita du moment pour se concentrer sur Hefring. « Je ne pourrai pas te guérir complètement, mais tu ne ressentiras plus rien. » Elle compléta ce qu’Aegir avait débuté, renforçant la magie pour lui enlever toute la douleur. Elle mit sa main devant la plaie de son amie pour tenter de la guérir, mais sa magie avait toujours été plus puissante lorsqu’il s’agissait d’offensive. Elle essaya de se rappeler les rudiments que Frigga lui avait appris, refermant ça et là la blessure de son amie. Cependant, Hefring en sortirait avec une grosse cicatrice, ça seule Eir pourrait peut-être le lui enlever. Une fois ses connaissances épuisées, Var reprit parole. « Nous devons retrouver les Vagues et rester à l’abri, au cas où le bouclier ne ferait plus effet. » Elle pourrait toujours protéger les vagues, mais contre le dragon, sa magie ne durerait pas éternellement. Var parcourra le champ de bataille, rappelant chacun des enfants de la Tempête et de la Mer. Son cœur battait trop vite, elle avait si peur de ne pas toutes les retrouver à temps, si c’était le cas son ami ne le lui pardonnerait jamais et elle non plus d’ailleurs! Nídhögg continuait de cracher des injures, en attendant que le bouclier des Elfes ne fasse plus effet. « Dröfn! » Son cri déchira la plaine, enterrant le gémissement de terreur et de douleur des milliers de soldats. Elle aperçut sa chevelure au loin, redoublant d’effort pour forcer son cheval à courir plus vite, à rattraper la jeune vague avant qu’il ne soit trop tard. « Nous devons rester ensemble! » Puis, coupée dans ses paroles, une lumière aveuglante força le groupe des déesses à cacher leurs yeux. « Quoi encore! » Grogna-t-elle, en relevant sa tête au même moment où une voix retentit sur la plaine. « ASSEZ ! Au nom d'Yggdrasil, je vous somme de déposer les armes. Le Père de Tout et Dame Jörd ayant trouvé un terrain d'entente, vous n'avez plus nulle raison de vous affronter. C'en est terminé de ce combat. » La paix? L’auraient-ils vraiment alors tout ce que le clan voulait était de venger la mort d’Angeya? « Sa Majesté Odin, fils de Bor, Père de Toute Chose et Victoire et Sagesse incarnées, en ce jour funeste abdique en faveur de son premier-né, le prince Thor. » Un soupire de surprise franchit les lèvres de la déesse, alors ça… Jamais elle n’aurait cru être encore en vie le jour où Odin passerait le trône à son fils. Fronçant les sourcils, elle écouta les autres paroles du Gardien du Bifröst. Le bouclier n’était plus. Le dragon était toujours présent, mais selon les paroles d’Heimdall, il ne ferait mieux de ne pas récidiver! Si les chefs de chacun des partis négociaient, alors cela voulait dire qu’elles n’avaient plus rien à faire ici. Elle n’aurait aucun poids dans les décisions. « Rentrons. Nous n’avons plus rien à faire sur Asgard. » Lâcha la déesse, c’était ce qu’Aegir aurait souhaité qu’elle fasse, le plus vite possible!




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Ásbjörn Arison
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Ami, vous revenez d'un de ces longs voyages qui nous font vieillir vite, et nous changent en sages au sortir du berceau. De tous les océans votre course a vu l'onde - Hélas ! et vous feriez une ceinture au monde du sillon du vaisseau.

Le soleil de vingt cieux a mûri votre vie. Partout où vous mena votre inconstante envie, jetant et ramassant,pareil au laboureur qui récolte et qui sème, Vous avez pris des lieux et laissé de vous-même quelque chose en passant !

~Viktor Hugo



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyVen 21 Nov - 1:55


The tragedy of war


L’écho de la voix d’Hel résonnait à ses oreilles. Les mêmes mots qui alimentaient l’obstination de ne pas mettre genou à Terre. Et pourtant, il lui était difficile d’aligner ses pas, ou même d’avoir sa vision si claire et accrue en temps normal. C’était des ombres chinoises qui passaient devant ses yeux, dans un jeu d’ombres et de lumières alors que rugissait le dragon tout en imposant une fournaise qu’il ne ressentait pas. Était-ce la douleur qui ainsi le protégeait ? Était-ce ses esprits qui le quittèrent alors que la mort le suivait à la trace. Mais qui ? Qui irait bien arracher son âme à ce corps pour le mener à Valhalla, les demoiselles chargées de cette tâche était trop occupées à s’entretuer ou à se battre contre d’autres forces. Si quelqu’un passait là pour lui donner le coup de grâce, cela aurait été tellement facile, car son arme se faisait de plus en plus lourde, servant plus de canne que d’arme , traçant un sillon dans la terre. Sa respiration était lourde, alors qu’il tentait de ne pas perdre connaissance. La douleur ne se faisait même plus ressentir, il ne ressentait plus rien du tout, c’était un état d’ivresse et de quiétude que son corps lui offrait, semblait-il qu’on était bien heureux quand on souriait à la mort. Asbjörn s’arrêta, extenué et sentit ses jambes céder sous son poids, mais bizarrement, il ne heurta jamais le sol, au contraire. Il mit un temps à réaliser que c’était deux paires de bras qui l’avaient saisi, et alors qu’il tentait de se débattre, l’un d’eux le gifla, forçant à ce que son attention sorte de sa torpeur. Il cligna des yeux et reconnut les messagers d’Aegir, il fronça des sourcils. Tout ce qu’il arriva à tirer de leurs lèvres mouvantes, était qu’ils étaient là pour le ramener à Aegir. Il acquiesça, ce n’était pas comme s’il avait le choix.

Quand il approcha Aegir et Ràn, il remarqua à la présence de Hel et fronça des sourcils à nouveau. Était-elle là pour lui ? Il cligna plusieurs fois des yeux, et tentait désespérément d’avoir les esprits plus clairs. L’eau que lui servit un des serviteurs l’aida dans cette tâche, et de ce fait il entendit Aegir dans un état de colère parler de Sif. Sif était ici ? A se battre ? Non non non non , pas Sif, elle devait être avec sa fille, en sécurité, pas sur un champs de bataille, si elle tombait, il ne pourrait le supporter, pas sa seule famille de sang. « Argh laiss- ahh » formula-t-il alors qu’il tentait de se redresser, mais les deux hommes qui l’entouraient refusèrent en le maintenant au sol. Il se tendit lorsqu’il sentit quelqu’un qu’il finit par reconnaitre comme Aegir et mordit sa lèvre pour taire des cris de douleur alors qu’Aegir usait de runes pour le soigner sommairement , pour lui permettre de survivre. Quand il eut finit, il se tourna sur le côté et entama une série de jurons avant de reprendre sa respiration doucement mais sûrement alors qu’Aegir s’exclamait sur l’aide qu’il lui avait apporté. Asbjörn releva le visage, écoutant plus attentivement ce qu’il disait. Il tourna la tête vers Hel, puis Aegir. Rebelles ? Il fronça des surcils et pendant qu’Aegir vociférait contre Hel, contre Odin, montrant sa colère dans une rage qu’il n’avait jamais vu, il eut le temps de comprendre que si Hel était là, c’était pour une raison précise, tout comme Sif. Il déglutit. Hel devait avoir tenté de parler au couple de la mer, peut-être ? C’était en lien avec les rebelles ?

Asbjörn se dressa, tant bien que mal, et clopina vers Aegir. Sa fureur était apparente, et pourtant délicatement il posa sa main sur sa poigne levée, l’atteignant à peine, mais y mettant assez de pression pour gagner l’attention d’Aegir. « Mon seigneur, vous savez que ma lame sera vôtre jusqu’à mon dernier souffle » murmura-t-il. « Vos paroles sont emplies de colère et d’amertume, vous êtes blessé dans votre fierté, vous et votre épouse …je sais…qu’il n’y a pas de mots pour décrire la perte d’un enfant - » Asbjörn marqua une pause, la douleur lui coupait la parole , et il dut prendre une inspiration pour recommencer, sa main tremblant contre Aegir, prenant appui involontairement sur lui. Il jeta un coup d’œil à Hel. « Je ne sais point ce que Hel vous a dit pour vous causer tant de trouble, mais sa loyauté et ses intérêts ont toujours été avec votre famille, et si ses paroles vous ont bouleversées tant, c’est qu’ils contenaient une vérité que vous devez voir. » Il se risquait à empirer les choses, mais il avait foi en Hel, tout comme il avait foi en Aegir et Ràn. Il lâcha Aegir et s’adressa au couple. « Avouons-le, cette guerre n’est pas la nôtre. Votre vengeance, n’est pas celle des Vanes, n’est pas celle de Jörd. Ils ont chacun leurs propres intérêts, nous allons vers une mort inutile pour des valeurs qui ne sont pas que les nôtres. »Asbjörn poursuivit. « Considérez donc une chance de vous venger en ayant la plus grande grandeur d’âme. Soyez ceux qui préviennent, guérissent, endiguent le mal. Vous êtes sage, Aegir, mais la colère vous aveugle, ce n’est point folie, ni déraison que de renoncer à une vengeance qui ne vous apportera pas la paix » Asbjörn conclut et sursauta quand les cieux grondèrent à nouveau. Il tituba, les forces qu’il avait rassemblées pour son discours avaient été les dernières. Il s’effondra à moitié dans les bras d’Hel, posant son front contre son épaule. Il écouta à bout de force ce qu’Heimdall avait à dire et sourit tristement. Il redressa sa tête, ému , cela ne faisait pas de doute, et prit délicatement le visage de Hel entre ses mains. « Je pensais ne plus te revoir » murmura-t-il avant d’oser et de capturer ses lèvres dans un baiser chaste, mais prouvant son soulagement. Cette fois-ci, il ne la laisserait pas s’échapper. Ce fut une grimace de douleur, quand il sentit son corps protester qu’il mit fin à ce contact et usa de Hel pour se supporter, alors qu’il attendait de voir ce que le couple de la mer avait décidé.
(c) Dribbly


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Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

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« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

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We are One,
We are a Universe



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyVen 21 Nov - 18:49


La Bataille des Cinq Armées
TOPIC COMMUN

Les os de mon avant-bras craquaient au moindre geste, la douleur quoique supportable était distrayante, mais c'était avant tout l'incertitude d'avoir convaincu Tyr de rappeler nos troupes qui me taraudait. J'ignorais absolument si Balder, Hermód et Hel avaient réussi à convaincre les autres chefs d'armées de la nécessité d'un cessez-le-feu rapide, ou s'ils avaient été renvoyés d'où ils étaient venus avec perte et fracas. Les réactions d'Aegir et Ràn m'inquiétaient davantage que celles de Frey et Elyas, car c'était dans le seul et unique but de venger la mort de leur fille aînée qu'ils s'étaient alliés à Jörd. Sans doute aurait-il été préférable que j'aille à leur rencontre pour leur exposer notre stratagème, cependant j'avais préféré me confronter à Tyr en premier lieu, étant la seule ayant une chance de le convaincre d'ordonner aux Ases de se replier. Je n'avais hélas aucune façon de m'assurer qu'il m'écouterait, j'avais dit ce que j'avais à dire, et si j'avais honte d'avoir appuyé sur la corde sensible – son sens de la justice et son affection pour moi – je n'en restais pas moins persuadée d'avoir fait ce qu'il fallait. Tout en sachant qu'Odin et Jörd restaient les seuls à pouvoir mettre un terme définitif au conflit. La pluie avait brusquement cessé de tomber, et cela ne m'avait pas échappé. Je priais de tout mon saoul pour que ce soit le signe que Thor était parvenu à faire entendre raison à ses parents à Svartalfheim, priais pour voir Heimdall ouvrir le pont et les déposer au centre de la plaine pour qu'ils en appellent à l'arrêt des combats.

Un espoir ridicule m'étreignit lorsqu'une lumière plus intense que celle des rayons du soleil illumina le ciel, forçant chacun à se couvrir les yeux pour échapper à l'aveuglement. Trop loin pour pouvoir distinguer la ou les silhouettes du ou des nouveaux arrivants, lorsque le chant d'un cor s'éleva presque immédiatement après la fermeture du Bifröst, je compris qu'il ne s'agissait ni d'Odin, ni de Jörd, et encore moins de Thor. « Heimdall... » Je n'attendis pas de voir si Tyr et Havardr avaient l'intention de me suivre et traversai les rangs des valkyries et des soldats comme si j'avais eu des ailes, et cela malgré ma respiration sifflante et irrégulière. Je freinai des quatre fers en arrivant près de mon aîné, dont je ne captai alors que la fin du discours. En ce jour funeste abdique en faveur de son premier né, le prince Thor. Le sang quitta instantanément mon visage, je crus avoir mal entendu, avoir mal compris. Cependant, il me suffit de jeter un coup d’œil autour de moi pour comprendre que non, mes oreilles ne m'avaient pas trompée, j'avais bien entendu. Odin abandonnait le trône, Odin abdiquait. Il abdiquait en faveur de Thor... Dont l'absence soulevait une myriade de questions ; où était-il... ? Pourquoi ne pas accompagner Heimdall, pourquoi ne pas venir nous retrouver et annoncer la fin de la guerre ? Légèrement en retrait, dans l'ombre d'un Ase plus grand que moi, je n'écoutais plus mon aîné que d'une oreille distraite, trop abasourdie par ce que je venais d'entendre. Thor allait monter sur le trône, bien plus vite que je ne l'aurais cru, je n'avais jamais songé un seul instant que la fin de la guerre marquerait également la fin du règne d'Odin et le début de celui de son fils. Je savais que ce jour finirait par arriver, mais si tôt ? Je n'étais pas certaine que Thor soit prêt à régner, quant à moi... Je ne l'étais pas, je n'avais aucun doute là dessus.

Une main se posa alors sur mon épaule ; je sursautai violemment et c'est tout juste si je ne piquai pas le menton d'Heimdall de la pointe de mon épée en réagissant comme je l'aurais fait face à une agression. « Sif. Tout va bien ? » « … Où est Thor ? » Quelque chose ne tournait pas rond. Si tout avait été en ordre, Thor se serait tenu en face de moi à la place d'Heimdall. Si tout avait été en ordre, c'est lui qui aurait demandé à chacun de déposer les armes. Il n'y avait pas l'ombre d'une cape écarlate à l'horizon, il ne tombait plus une seule goutte de pluie. Le silence de mon aîné, associé à sa mine chagrine et embarrassée, ne me disait rien qui vaille. « Heimdall... Où est Thor ?! » « Je t'en prie, ne panique pas... » J'écarquillai les yeux – s'il voulait que je garde mon calme pour m'annoncer je ne savais quelle mauvais nouvelle, c'était un échec. « Ne me force pas à te poser la question une troisième fois... » « Il va falloir que tu sois forte et que tu gardes la tête haute quoi qu'il – » « HEIMDALL ! » Il soupira, me saisit par les épaules. « Thor est mour... gravement blessé. Au cours de son affrontement avec Jörd, Odin a tenté de l'occire avec Gungnir et... » Bouclier et épée glissèrent de mes mains. « … Mourant ? Thor est mourant ? » J'eus un battement de paupières halluciné, plusieurs secondes de narcose totale. Puis je commençai à rire. Un rire léger une poignée d'instants, puis la mélodie prit des accents hystériques. « Thor est mourant ?! Mourant ? » Lui ? Non. Non, c'était impossible, impensable. L'Invaincu ne pouvait être mourant, c'était... C'était... Les qualificatifs me manquaient, comment aurais-je pu concevoir l'inconcevable ? Je m'étranglai avec mon ricanement nerveux, que je tentai ensuite d'étouffer en plaquant mes mains sur mes lèvres. Lorsque le visage de Tyr apparut, je me tus brusquement. « Je ne sais pas si je vais devenir reine... ou veuve... En fin de compte, tu vas peut-être l'avoir, ton trône... » Une moue à mi-chemin entre le sourire et la grimace déforma mes traits, avant que je ne me morde la lèvre nerveusement. « Il faut que j'aille le retrouver... Il faut... Heimdall, le pont, il faut que tu l'ouvres pour moi, il faut que je... Ramène-moi à Asgard... Ramène-moi !! »
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Ràn Egildóttir
Ràn Egildóttir
déesse des tempêtes

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THE STORM BRINGER

ϟ Daughter of the Ice ϟ
ϟ Wife of the Ocean ϟ
ϟ Mother of the Waves ϟ

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« Good enough to make the ocean look like it's a pond
Good enough to turn the valleys into mountain tops
And we live like legends now, know that would never die
Oh, we got love, we got love »

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WITH WATER AND BLOOD



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptySam 22 Nov - 1:32

Arrivée à la hauteur de Hel, les premières paroles de la fille du Chaos furent un nouveau choc pour la mère des Vagues. Asbjörn, blessé. Quelques instants après son face-à-face avec Hefring, elle imaginait le pire pour celui qui était comme un fils pour elle. La panique et l'inquiétude de la Mort étaient un crève-cœur et Ràn sembla oublier la curiosité qui l'avait guidé jusqu'à la jeune déesse. Si la victoire était au bout du chemin, celle-ci aurait un arrière goût de défaite si un seul des siens devait tomber. D'autant plus que Sif était elle aussi de la partie. Face à cette annonce, Ràn devint blême. Si elle attendait Thor sous cet étendard, elle était à mille lieues d'imaginer son épouse à sa place. Elle risquait sa vie, elle risquait le bonheur de son foyer pour la paix. La colère de Ràn enfla encore un peu plus. Ce n'était pas aux siens de se battre pour la paix. Un seul le devait et il préférait se cacher derrière ses fils. Si la fille devait rejoindre la mère dans l'Helheim par la faute du même homme, la Tempétueuse ne le supporterait pas. Yggdrasil tout entier ne pourrait contenir sa haine et son chagrin. Perdue dans les flots de son tourment, elle ne prit pas conscience immédiatement du changement d'attitude de son époux. Généralement sage et conciliant, toujours prêt à œuvrer pour la paix au contraire de sa bien-aimée qui se complaisait dans la guerre, Aegir était bien loin de tout ceci. Piqué au vif dans son orgueil par les paroles désespérées et maladroites d'une déesse bien plus jeune que la dernière de ses filles, il laissa éclater sa colère. Cela faisait bien longtemps que Ràn n'avait pas vu la fureur de l'Océan s'abattre aussi violemment sur une autre déité qu'elle-même. Cassant, condescendant et fulminant, il détruisait un à un tous les arguments de la Mort avec une brutalité sans égale. La Tempête s'interposa alors, préférant mettre un terme à la colère abyssale de son époux avant qu'il ne soit trop tard. Elle était la Colère, il était la Sagesse. Si tous deux se laisser emporter par une vague de rage, le danger était grand. « Cette guerre n'est pas de notre fait, Hel ! Nous n'avons jamais voulu tout cela. Ce que nous réclamons c'est que le roi félon réponde de ses crimes. Et où est-il, hein, le Père de Tout ? Il préfère se cacher derrière un monstre cracheur de feu, il préfère brûler tout Yggdrasil plutôt que d'affronter ceux qu'il a bafoué. Tant qu'il continuera à s'empêtrer dans sa lâcheté, je ne déposerai pas les armes ! Tu m'entends, plutôt mourir que le voir en vainqueur ! » Sa souffrance, sa rage parlaient encore pour elle. La voix enténébrée d'Angeya continuait pourtant de lui marteler que rien de bon ne sortirait de cette bataille mais l'admettre serait plier le genou devant Odin et cela, elle ne pouvait l'accepter. Pourquoi devait-on les pointer du doigt alors que le seul responsable était honteusement caché on ne savait où ? Malgré son soutien invétéré envers Mère Nature, elle avait cru elle aussi que cette querelle ne regardait que Jörd, Odin et leur unique fils. Mais à présent, sous l'égide de la Terre ce combat était devenu celui des oubliés, des bafoués, des insoumis. S'ils devaient abdiquer, l'Injustice serait donc bien maîtresse de l'Arbre Monde. « Comment peux-tu en appeler à la paix, toi qu'il a si longtemps traité injustement comme une paria ? » Malgré son jeune âge, la reine des Morts était-elle donc la plus sage d'entre eux ?

Lorsqu'on allongea son fils d'adoption sur le sol aqueux, la déesse fut secouée. Il était dans un état aussi terrible que sa dernière fille. Fallait-il que les Nornes s'acharnent sur les siens, songea-t-elle avec colère. Elle fut reconnaissante lorsqu'Aegir se décida à user de sa magie pour soulager la souffrance du malheureux, elle en aurait été incapable. Par la suite, le jeune guerrier trouva la force de rejoindre l'avis de la déesse des morts, essayant vainement de faire entendre raison à ceux qu'ils considéraient parfois comme une seconde famille. Elle connaissait son époux par cœur, elle le savait détruit par la colère et la haine. Elle le savait aveuglé par la vengeance. Mais elle savait que sa sagesse et son sens de la justice ne l'avait jamais abandonné, il se rangerait bientôt du côté des jeunes gens. Elle, n'était pas prête à baisser les armes. Elle voulait voir les siens hors de danger mais elle refusait de quitter ce brasier sans avoir accompli ce pour quoi elle était venue. « Je n'ai jamais connu la paix Asbjörn, jamais. Ta mère était de ceux qui connaissaient cette triste vérité. Jamais les Nornes ne m'ont laissé en paix. Tant qu'il vivra, tant qu'il n'affrontera pas ses crimes, je ne vivrais pas en paix. » Elle fut coupée par un nouveau grondement, le Bifröst était de nouveau ouvert, laissant apparaître Heimdall, porteur de nouvelles stupéfiantes. La Tempête resta clouée sur place à l'annonce de l'abdication du Père de Tout. Il aura fallu que les peuples d'Yggdrasil s'entretuent pour que ce vieux fou cède enfin à Jörd, songea-t-elle avec un rictus.

Brusquement et sans un mot, sans même réagir au baiser furtif échangé entre Asbjörn et Hel (qui en temps normal n'aurait pas manqué de l'interpeller), sans même attendre la réaction de son époux ou des autres dirigeants des armées belligérantes, elle se dirigea vers le protecteur d'Asgard, l'omniscient gardien de la galaxie. Ignorant superbement le roi Elyas qui se trouvait à présent à ses côtés et qui avait déjà déposé les armes, elle fit face à Heimdall, chair de sa chair et de son sang, unique héritier de la Mer. « Je quitterai ce champ de mort à une seule condition, Heimdall. Je veux la certitude que les miens, les nôtres, rentrent sans ennuis et qu'ils reçoivent les soins nécessaires. Le cousin de ta sœur se trouve dans un état critique au même titre que ta tante Hefring. » Elle marqua une pause, le souffle court. « Je ne supporterais pas la perte de l'un d'entre eux. » Ces dernières paroles étaient lourdes de sous-entendus. Si Yggdrasil était sauf pour cette fois-ci, elle n'hésiterait pas à le dévaster si elle devait souffrir un nouveau deuil. « Quant à ton roi, je suis curieuse de savoir ce qu'il peut avoir à nous dire. Sache que si Jörd peut se contenter de voir son fils prendre la place du père, Odin n'arrivera pas à m'endormir aussi facilement, malgré tout l'amour que je porte à ta sœur. Par les Nornes, il répondra de ses crimes. Si tu ne veux pas venger ta mère, ne compte pas sur moi pour oublier ma fille. » La mâchoire serrée, elle grondait. Encore secouée par la nouvelle que venait de leur annoncer l'Omniscient, elle était à la fois fébrile et impatiente de faire face au Félon. « Grand-mère, n'envisagez rien que vous pourriez regretter. » Face à ce ton dur et sévère, Ràn se décida à ranger son épée avec une certaine brusquerie. Il n'y avait bien que ses hommes pour lui faire entendre raison, les seuls suffisamment sages et téméraires pour lui faire face. « Sois tranquille Heimdall, ton parjure de roi gardera sa tête bien en place si c'est que l'Arbre Monde désire. » Son regard était à la fois de feu et de glace, on ne la laisserait sans doute pas directement prendre part aux négociations mais elle ne comptait pas se laisser faire. Elle obtiendrait ce qu'elle était venue chercher en partant en guerre sans quoi jamais elle ne trouverait le repos. En attendant, elle coula un regard en direction du champ de bataille. L'horreur de la guerre, elle connaissait cela depuis des millénaires. Mais jamais un tel carnage ne lui avait donné la nausée par le passé. C'était tout simplement horrifiant. Et soudain la petite voix se fit à nouveau entendre. « Méritaient-ils de payer ? » Assurément non. Dans ce tumulte, elle aperçut la silhouette de Sif, visiblement hébétée par ce qu'elle venait d'apprendre. La reine des fonds marins se tourna de nouveau vers le premier-né d'Angeya et surprit alors une vague d'inquiétude traverser son visage. « Tu auras tout le temps nécessaire pour me faire la morale sur mes agissements. Va plutôt rejoindre ta sœur, c'est le plus important, non ? » La Tempête l'observa s'éloigner de quelques pas pour rejoindre la Prophétesse et lorsqu'elle vit les enfants d'Angeya l'un contre l'autre elle persista dans son aveuglement. Son combat était le plus beau et le plus légitime de tous. Mais lorsque les cris de la nouvelle reine d'Asgard parvinrent jusqu'à elle, son cœur se glaça d'effroi. Ce n'est qu'alors qu'elle prit conscience de l'absence de Thor et à nouveau cette question lui fut soufflée : « Méritaient-ils tous de payer ? » Fatalement, le chagrin n'engendrait que chagrin.
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Tyr Odinson
Tyr Odinson
dieu de la guerre et de la justice

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ϟ LOCALISATION : Au coeur des batailles
Il est le second fils d'Odin et le premier fils biologique de Frigga ◘ Il préside les batailles, qu'elles soient juridiques ou à coups de haches ◘ Il connait toutes les lois jamais écrites ◘ Il est le Premier stratège du Royaume ◘ Sa main droite à été dévorée par Fenrir le loup, fils de son frère adoptif Loki ◘ Il a un loup tatoué sur chaque épaule ◘ Il possède une prothèse magique forgée par les nains qui remplace sa main manquante lors des combats.

GUERRE & JUSTICE
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« Study Justice & Strategy over the years and achieve the spirit of the warrior. Today is victory over yourself of yesterday; tomorrow is your victory over lesser men. »



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyDim 23 Nov - 2:27




DYING IS NOT DEAD


Ah. Sif.
Sif et ses grandes idées, Sif et ses beaux discours. Sif et ses rêves d’unité, son indéfectible espoir, son grand cœur. Sif et son immense regard de biche qui vous magnétisait avec force, qui vous gardait captif. Sif et toute cette intense ferveur qui l’animait lorsqu’elle se mettait en tête de croire en quelque chose, lorsqu’elle vouait son âme et sa lame à une cause. Tant et si bien que par sa bouche, rien ne semblait impossible. Rien.

Par les Nornes ce qu’il pouvait l’aimer…

Et la bougresse le savait fort bien.
Et Tyr savait qu’elle savait. Il voyait clairement la stratégie dans le simple fait de sa présence. Elle savait pertinemment que ces mêmes mots mais prononcés par un autre, même l’un de ses propres frères de sang – ces satanés comploteurs – n’auraient jamais eut l’effet escompté. Et qu’escomptait-elle exactement ? Lorsqu’elle parlait, oui en effet, ses mots sonnaient juste et faisaient sens en lui. Mais dans les faits, que lui demandait-elle ? De trahir son Roi, son Père, comme tous les autres ? Le laisser seul contre tous ? Était-ce là ce qu’elle considérait comme Juste ? Quand bien même aurait-il décrété qu’il en serait ainsi, qu’était-il sensé faire contre Nídhögg ? Lui demander poliment de ne plus exhaler son feu sur l’ennemi ? Il entendait déjà le titanesque animal le moquer et lui affirmer qu’il n’obéirait qu’à Odin, avant de reprendre son massacre de plus belle. Tyr pouvait amplement se permettre d’accéder aux demandes de la guerrière car dans les faits, il ne se croyait pas en mesure d’arrêter l’hécatombe. Il était trop tard. Il pouvait rappeler ses hommes ça oui, mais le dragon lui… Tout ce qu’il pouvait encore sauver en acceptant de prendre part à ce mouvement, c’était sa propre conscience. Alors à quoi bon… ? lui soufflait une voix belliqueuse.

Heureusement, la Belliqueuse n’était désormais plus seule à s’exprimer en son for intérieur. D’entendre ainsi son Nom clamé par celle qui occupait ses pensées, Justice s’était animé en lui. Sans faire encore d’ombre à la Guerre, il lui permettait tout de même d’envisager un possible. Si Thor se trouvait avec Père et Mère, alors qui sait ? Qui sait ce que cette première réunion familiale en bien plus de mille ans pourrait déclencher ?

Tyr se garda bien de répliquer à la prophétesse qu’il savait depuis un moment maintenant que les allégations de la Terre étaient vraies. Personne – surtout pas Odin lui-même – ne s’était donné la peine de venir le lui confirmer. Simplement, de par ces logiques déductions qui lui étaient propres, il en était arrivé à ces conclusions seul.
Ce qui continuait et continuerait de le différencier des autres était sans doute cette certitude, cette opiniâtre volonté de croire à tout prix que tout ce mal n’avait pas été gratuit. Qu’une… quelconque grande raison mystique avait poussé son père, son Roi, son Dieu à détruire ainsi plusieurs existence et provoquer tout ce malheur. Il devait y avoir une raison. S’il n’y en avait pas, alors il pouvait tout aussi bien se jeter sous l’une des pattes du dragon séance tenante. Tout ce en quoi il avait cru, tout ce à quoi il avait jamais aspiré, toutes ses certitudes, balayées. Et avec elles, les espoirs et les certitudes de milliers, de millions d’autres de par les Royaumes. L’idée le glaçait jusque dans les os lorsque son esprit venait à effleurer cette possibilité.

Six millénaires. Des millions d’êtres. Leurs existences toutes entières. Flouées.
Non.

Non. Jamais.
Jamais.

Là était son cœur, et il n’y aurait qu’Odin et ses impénétrables secrets pour mettre un terme définitif à cette certitude qui était sienne. Même Sif et toutes les montagnes d’amour qu’il lui vouait ne pourraient le détourner de cette idée.

Par contre elle pouvait aisément le détourner du massacre, de sa colère, et des chimères stupides qu’il s’inventait lui-même pour justifier sa présence dans cette fange sanglante et parfaitement inutile. Elle était la seule à pouvoir le faire et elle venait d’y parvenir.

Dans le pseudo silence de sa réflexion, son regard perdu sur les corps qui s’amoncelaient au sol, le temps s’était comme arrêté autour de lui et Sif en avait profité pour intervenir ailleurs. L’observant faire, Tyr porta sa vraie main vers son cor mais jamais celui-ci n’eut le temps de quitter son ceinturon. Une lumière dévora toute vie l’espace de quelques instants tandis que les flots s’étaient soudainement interrompus. Tout comme Sif, il sut d’emblée ce que cela annonçait et lui emboîta le pas d’un pied moins preste, plus méfiant qu’autre chose. Pessimisme inné ou quelconque instinct, il espérait le mieux tout en redoutant fortement le pire. Comme il avait de peu raté le discours une fois sur place, il agrippa par le cou l’un de ses hommes en lui sommant de répéter ce que le Gardien avait énoncé. Dans les yeux de son narrateur, il lisait toute l’incrédulité et l’espoir que déclenchait cette nouvelle, et pourtant il ne trouva à cela aucun écho en lui. Sceptique. Comme toujours.

Pourquoi envoyer Heimdall ? Pourquoi pas ne pas se montrer côte à côte avec Jord aux yeux de tous ? Voilà qui aurait mit un terme définitif au tout. Quel était ce choix étrange d’envoyer la neutralité incarnée ? La réponse lui vint lorsque la voix de Sif éructa un peu plus loin. Entre temps, son frère s’était approché d’elle et ce qui émanait de lui vint confirmer ses sombres pressentiments.
Il cru d’abord qu’il s’agissait d’Odin car la possibilité qu’il soit question de Thor était saugrenue. A cela prêt que l’horreur qui naissait sur les traits de sa vieille amie ne mentait pas sur l’identité du concerné…
Mourant. Un mot bien grave et qui dans ce contexte semblait pourtant presque grotesque. Tyr eut envie de rabrouer le Gardien et de le renvoyer à ses spectacles sons et lumières afin qu’il cesse d’alarmer la jeune mère.

Pour sûr que la remarque cinglante qu’elle lui adressa aussitôt le piqua au vif, mais très vite cette sensation s’estompa. C’était la toute première fois de leur existence commune qu’il voyait Sif dans cet état. Les grandes effusions n’étant clairement pas ses préférées, durant quelques instants il ne su que lui dire. Du moins, il ne savait que dire à l’épouse. Il pouvait par contre s’adresser à la Guerrière.
Avant cela, il l’obligea à lui faire fasse :

« Reprends-toi Sif. Tu voulais la paix : tes chances sont là. Ne te laisse pas aveugler, c’est maintenant qu’il faut agir. Si Thor est blessé c’est un combat comme un autre qu’il devra remporter. Fais lui confiance, aveuglément. C’est ton rôle d’épouse. Et de Reine. Dis-toi que cela n’arrive certainement pas pour rien. Mourant n’est pas mort. Il a fait le plus dur, c’est à nous de prendre sa suite et de concrétiser ses efforts »

Nous.
Il avait dit cela en venant fermement saisir son poignet, comme on serrait la main d’un frère. Ou d’une sœur, puisque c’est tout ce qu’il obtiendrait jamais d’elle, cela il l’avait bien comprit désormais.

« Regarde-moi, lui ordonna-t-il. Mourant n’est pas mort, répéta Justice en accrochant son regard pour ne plus le lâcher. Tu dois y croire »

Et pour le lui prouver, lui-même n’affichait pas l’ombre d’un doute, pas même une poussière, comme si l’option n’était tout bonnement pas envisageable. Et c’était vrai. Elle ne l’était pas pour Tyr, simplement car il l’avait décidé comme ça. Thor était un Dieu, il fallait croire en lui. Assurément pour Tyr, tout cela n’arrivait pas pour rien. Les Nornes avaient un plan, le Stratège pouvait le sentir, et que pouvaient-ils faire eux, pauvres pantins, si ce n’est d’y croire ?

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées    LA PROPHÉTIE ϟ La Bataille des Cinq Armées  - Page 3 EmptyLun 24 Nov - 14:12


Bataille finale
Nombreux sont ceux qui vivent et méritent la mort. Et certains qui meurent méritent la vie. Pouvez-vous la leur donner ?


Havardr se débrouillait comme il pouvait, s’appuyant malgré tout de trop sur sa jambe blessée, peut-être plus atteinte qu’il n’y paraissait parce qu’elle se déroba sous son poids alors qu’il évitait une branche assassine. L’instant de faiblesse permit à son ennemi naturel de le frapper encore, transperçant cette fois la peau, son épaule, manquant de lui arracher un gémissant de douleur, il serra les dents, étouffant sa douleur du mieux qu’il pouvait. L’arbre se replia, prêt à frapper à nouveau, Havardr était à genoux, relevant son bouclier pour parer le coup, ne se sentant pas encore tout à fait prêt à voltiger à nouveau pour éviter l’arbre. Mais le coup ne vint pas. Il risque un regard derrière son bouclier pour découvrir l’arbre fuyant sa tignasse effeuillée en feu, bousculant le deuxième arbre qui pointait jusqu’ici, l’enflammant à son tour. C’était évident. Le feu. Quel idiot il faisait. Puis il vit Sif, à son côté, elle était venue l’aider. Il sourit à la voir entière et en vie. « Tu aurais pu me dire que les arbres d’ici étaient du genre collant » Mi-figue mi-raisin. Il attrapa vite son épée sous son ordre, et coinça son bras blessé dans son bouclier, il n’était pas sûr de son bras, vu l’élancement qui partait de son épaule jusqu’au bout de ses doigts, mais il lui en restait un autre heureusement, largement suffisant pour la suite des hostilités. Il regardait autour d’eux, se rapprochant de Sif pour ne laisser personne se glisser entre eux. Mais il ne cherchait pas querelle, il laissait venir, parce qu’on ne fait pas la guerre quand on cherche la paix. Pourtant il n’hésita absolument pas à se jeter sur le premier homme qui s’élançait vers la Princesse, parant son coup de son bras valide et repoussant l’homme avec son bouclier, plus avec son poids qu’avec la force de son bras blessé. L’homme tomba, Havardr se remit en position de défense quand une lumière éclatante lui vrilla les yeux, surprenant également l’homme à terre qui recula en rampant sur le sol. Havardr recula vers Sif pour écouter ce que le Gardien avait à dire. Havardr planta son épée sur le sol, s’y appuyant malgré lui, alors qu’il écoutait et que les mots faisaient sens pour lui. Thor, le nouveau souverain d’Asgard. Puis il le chercha des yeux. Mais aucune trace du Dieu Tonnerre. Il ne s’en inquiéta pas outre mesure, pas sur le moment.

Puis Sif se mit à courir, fonçant sur Heimdall et quelque chose l’alerta. Sans se dépêcher outre mesure, et boitillant à cause d’une jambe qui saignait un peu plus qu’il ne le pensait, il la rejoignit, gardant une distance respectueuse entre lui et les dieux. Ce qu’il entendit quand il arriva, acheva de lui couper le souffle. Sif s’inquiétait pour Thor. Il regarda alors autour d’eux, encore, cherchant la moindre trace du nouveau souverain d’Asgard. Avait-elle raison de s’inquiéter ? Puis il se rendit également compte qu’il se trouvait en présence de la nouvelle Reine d’Asgard. Il fit encore un pas en arrière, alors qu’il n’entendait que des brides de la conversation des deux Dieux et se fit encore plus discret quand le grand Tyr fit son apparition auprès de l’épouse de son frère. Il observa un instant, puis à nouveau il observa le champ de bataille, tout le monde s’était arrêté, ou presque, face à la nouvelle. Puis le regard d’Havardr se posa plus loin, une colline lointaine sur la plaine, derrière laquelle se trouvait un Manoir. « Eydis. » Ce fut un murmure, pour lui-même. La douleur suinta de son cœur à l’invocation de la Déesse. L’inquiétude le gagna au même instant. Il regarda encore Tyr, Heimdall et Sif. Mais il n’avait pas sa place ici, Sif était suffisamment entourée. Sif n’avait pas besoin de lui. Thor était mourant, mais Havardr n’avait aucun mot pour elle, aucun geste qu’il n’aurait osé en présence des autres dieux. La Déesse Ràn pointa le bout de son nez, et il comprit rapidement qu’il était temps pour lui de filer. Il ne souhaitait pas plus que ça se retrouver entre les dieux, et la compagnie des souverains des mers et tempêtes le mettait mal à l’aise. Alors Havardr n’eut aucun scrupule à partir, il prit ses jambes à son cou, droit vers un cheval errant entre les cadavres qui jonchaient le sol. Il n’avait de toute façon plus qu’une chose en tête, une personne qui l’occupait. Il pria. Il pria la Déesse de la douleur d’être toujours en vie, de lui ôter le poids de cette douleur crainte. Il attrapa la bride du cheval d’un geste calme et ferme à la fois, pour grimper sur son dos d’un bond et le lança au galop en direction du Manoir de la douce Eydis. De toutes les femmes qui ont partagé son cœur depuis son arrivée ici, il se lançait vers celle qui lui fermait le sien, et il suppliait, inquiet, pour la trouver vivante à son arrivée.

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