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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 L'étrange randonnée, chapitre deux

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Beyla Bertildóttir
Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyDim 31 Mai - 11:06


L’ÉTRANGE RANDONNÉE, CHAPITRE DEUX.

Avec bien des hésitations, je me suis enfin décidée à traverser cette flaque pour le moins étrange. Et pour rien dans tout Yggdrasil, j'aurais imaginé voir ce que je vois !

Déjà, la première chose qui frappe quand on pose pour la première fois le pied de l'autre côté, c'est la température. En effet, par rapport à Midgard qui s'approche doucement de l'hiver, ici, je doute fortement même que l'hiver existe tant la chaleur est étouffante ! Pour un peu, on serait pris de répulsion qui nous ferait faire demi-tour afin de profiter un peu de la froideur de Midgard.

Une fois que mes yeux sont habitués à la chaleur ambiante, je ne cache pas un hoquet de surprise en apercevant le paysage aux alentours. En de nombreux lieux à l'horizon, on peut voir des coulées de couleur rouille glissés le long des reliefs. A cette vue, mon esprit ne mets guère de temps à comprendre. L'immense flaque, à défaut d'autres termes pour la décrire, est en réalité un passage vers Muspellheim. Comment est-ce possible de voyager à travers les mondes sans utiliser le Bifrost ? Honnêtement, j'en ai aucune idée et ce n'est pas mes maigres connaissances en magie qui pourrait l'expliquer. Je suis plus calée dans le domaine de la boisson. Il faudra tout de même avertir le nouveau roi de l'existence de ces passages, ne serait-ce que pour éviter des ennuis fâcheux sur Midgard à l'instar de ce qui s'est passé il y a peu avec les Jotuns. Enfin, si ça se trouve, le Tonnerre est déjà au courant. Vu comment est le passage, je doute que ce dernier ait échappé au regard du Gardien du Bifrost. Aperçu par l’Omniscient, j'imagine que ce portail doit ressembler un peu à une baleine perdu de l'écume des fonds marins.

Après, je reconnais qu'il s'agit en ce moment du cadet de mes soucis. Muspellheim, le charmant royaume où je me trouve, n'est guère réputé pour être un endroit de villégiature pour mortel ou divin, ce qui est largement visible par ces paysages ô combien charmants !

... Je ne sais pas pourquoi mais je risque d'être soulagée d'avoir une arme à mon côté. Même si je n'ai pas appris à me battre comme les Valkyries ou les Einherjars, je pense que ce sera toujours ça de pris si jamais je ne venais à faire quelques mauvaises rencontres. Ne dites-on pas que l'argenterie peut faire de très bonnes armes au combat ? De toutes façons, je ne suis pas bien exigeante : tant que mes camarades et moi-même pouvons fuir, le reste m'importe un peu.

En parlant de camarades, je ne parviens pas à apercevoir les mortels que j'accompagne dans leur folie. Ce sont-ils déjà aventurés au loin ou est-ce que ma vue se fait défaillante ? Je ne sais dire quelle possibilité je préfère. Même si le lieu n'est pas des plus hospitaliers, je ne vois guère d'autres moyens que d'appeler à la cantonade Livia et Thorolf pour savoir où ils se trouvent.

-Livia ? Thorolf ? Vous êtes où ? Crie-je en avançant doucement, les yeux plissés pour essayer de les voir.

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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyMar 2 Juin - 8:00




L'absolution que je n'osais espérer m'est accordée par ma crevette d'eau douce : elle ne nourrit plus aucun ressentiment à mon égard en ce qui concerne l'enlèvement dont elle a été la victime. Et la fougue qu'elle met dans son baiser achève de me ragaillardir. Me voici prêt à affronter les pires dangers, armé de son pardon, et la conscience en paix.

Mon aller-retour vers le mystère est bref, mais déconcertant. Je suis encore tout ébaubi par ce que j'ai vu lorsque je rejoins Liv et Hilde, au point de ne pas trouver les mots susceptibles de relater cette aventure extraordinaire. En gros, je ne suis pas plus loquace que notre amie la chenille, mais, comme elle, je suis intact, je n'ai ni le poil roussi ni la couenne ébouillantée, et cela constitue un sérieux encouragement à me suivre.

J'ignore toutefois ce que les deux jeunes femmes ont décidé durant ma courte disparition. Elles sont heureuses de me voir sain et sauf, bien évidemment, mais Hilde paraît encore hésitante, tandis que Livia, je le sais, ne pourra résister plus longtemps à l'appel de l'énigmatique traversée ni à ma main tendue qui les invite à m'accompagner de l'autre côté du miroir. Après un dernier regard pour Hilde, dont nous souhaitons la présence mais dont nous respecterons les choix, nous franchissons l'obscur écran. Ce panorama, cette fournaise, représentent une incroyable découverte pour ma langoustine, et la mignonne m'inonde illico de mille questions auxquelles il m'est malaisé de répondre, car, tout comme elle, je suis profondément déconcerté par l'invraisemblance de la situation que nous rencontrons là, de manière si soudaine.

A l'instant précis où j'ouvre le bec pour tenter d'assouvir l'insatiable curiosité de mon Anglaise, voilà qu'une voix bien connue retentit à proximité. Hilde a donc décidé de nous suivre, avec un temps de retard, et notre nouvelle amie s'inquiète de ne pas nous apercevoir à proximité du passage. Nous ne sommes pourtant pas loin, nous n'avons parcouru que quelques dizaines de mètres tout en considérant du regard le paysage rougeoyant qui nous entoure et nous écrase telle une énorme chape de plomb.

- Nous sommes par ici ! ... hurlai-je à mon tour en agitant bien haut les bras jusqu'à ce que Hilde nous aperçoive. Je suis pourtant suffisamment grand pour qu'on me remarque de loin ! ... ajoutai-je en esquissant un sourire, en dépit de l'âpreté du décor. Viens nous rejoindre, je pense savoir où nous sommes réellement et j'allais justement tout expliquer à Livia qui me posait la question ! ...

Je suis reconnu pour ma taille et ma puissance bien plus que pour ma culture et mon intelligence, mais je dispose malgré tout de quelques rudiments de savoir, grappillés de-ci de-là, au fil des ans, des guerres et des raids. Et le tableau qu'on m'a fait de Muspelheim, le plus épouvantable des mondes d'Yggdrasil, est éloquent et précis. L'erreur est donc impossible, c'est là que nous sommes. Je m'efforce dès lors de faire comprendre à mes deux interlocutrices que notre visite – ou notre séjour – ne sera assurément pas une partie de plaisir.

- Cette expédition est une merveilleuse opportunité pour de simples mortels comme nous, cloués à Midgard jusqu'à la fin des temps. Nous n'avons pas la chance de sauter d'un monde à l'autre comme l'ensemble de nos déités. Mais Muspelheim est le royaume le plus rebutant, le plus dangereux. Il n'y a pas que les flammes et les volcans en éternelle éruption, les créatures les plus féroces et les plus agressives vivent ici. Des dragons nidifient dans les montagnes et y amassent leurs richesses. Des géants de feu armés d'épées gigantesques et enflammées rôdent dans les terres arides. Des trolls démoniaques vivent dans des cavernes creusées sur les flancs des collines. On raconte qu'ils protègent des forges souterraines où sont façonnées des armes redoutables, en prévision d'une guerre qui entraînera la fin du monde.
Bref, voilà ce qui nous attend si nous nous lançons inconsidérément dans l'aventure. Je propose qu'on s'avance vers les montagnes et qu'on établisse tout d'abord un campement, par exemple dans une grotte dont l'accès serait trop étroit pour qu'aucun de ces monstres aux envergures monumentales ne puisse s'y infiltrer. Nous ne nous en éloignerons pas trop, le temps de réfléchir à la situation et de prendre nos marques. De plus, en restant à distance raisonnable du passage, nous pourrons aller nous ravitailler au haras, car nous ne trouverons certainement rien de comestible ici. Et c'est pareil pour l'eau potable. Si nous ne rencontrons aucun danger dans l'immédiat, nous pourrons éventuellement envisager ensuite d'étendre nos recherches. Qu'en pensez-vous, mes mignonnes ?




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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyJeu 4 Juin - 9:29



Notre trio d'explorateurs est au complet, Hilde s'est décidée à traverser cet étrange portail vers l'inconnu, malgré son appréhension et ses réticences. J'admire son courage, il n'est pas toujours aisé de faire des compromis avec ses craintes, de les dépasser pour accomplir l'inconcevable. Je suis heureuse qu'elle y soit parvenue, elle, qui est tout en douceur et en fragilité. Et puis avec Thorolf à nos côtés nous n'avons pas grand chose à craindre, si ce n'est cette chaleur suffocante, tellement inhabituelle dans ces terres du Nord. D'ailleurs celui-ci se lance dans une tirade digne de l'homme le plus instruit de Tromsø, Njall, que j'adore écouter lorsqu'il partage son savoir. Mais je me garderai bien de le faire remarquer à mon colosse qui est plutôt chatouilleux dès qu'on lui parle de l'érudit …

Cependant toutes mes questions trouvent leurs réponses au fur et à mesure que Thorolf avance dans ses explications, et je réalise que cette exploration comporte tout de même quelques dangers. Mais c'est aussi une aubaine exceptionnelle pour les créatures éphémères que nous sommes de pouvoir visiter une autre contrée d'Yggdrasil que la nôtre. Les Dieux passent d'un royaume à l'autre en utilisant le Bifrost, grâce à son gardien l'Omniscient Heimdall, et voici qu'un portail – ou je l'espère, peut-être même plusieurs – s'ouvre pour nous sur Muspelheim, selon Thorolf. Quel dommage ! J'aurais préféré Asgard, ou bien Vanaheim pour rencontrer enfin ces Divins qui nous protègent.
Muspelheim n'est pas le royaume le plus accueillant, dragons, géants de feu, trolls n'ont pas le sens de l'hospitalité, bien au contraire. Nous ne sommes que souillures à leurs yeux, nous qui osons fouler leur terre, aussi l'idée de trouver un refuge me semble des plus indispensables.

- Toi savoir beaucoup choses, Thorolf, dommage pas Asgard ici ! Nous pas voir Dieux cette fois. Mais habitants ici très dangereux. Toi raison, nous trouver abri et après explorer. D'accord Hilde ?
J'embrasse du regard l'immensité brûlante, m'interrogeant sur la direction à prendre, sans trop nous éloigner de notre passage ambré. Les points cardinaux perdent toute signification, comment nous orienter dès lors ?
Il me vient soudain à l'idée que si nous pouvons emprunter dans les deux sens ce curieux portail, les natifs de Muspelheim en sont certainement capables également. Bien que la taille en soit réduite, est-ce-que nous ne risquons pas de voir débarquer dans notre forêt d'autres fléaux pires que le dragon qui assiège Tromsø depuis plusieurs mois ? Cette magie qui règne sur l'Arbre-monde permet peut-être à ses mystérieuses portes de s'agrandir à la guise de ceux qui les empruntent … Encore et toujours des questions … Mon esprit est insatiable …

- Dis Thorolf, si nous passer la flaque, trolls, dragons passer eux aussi, non ? Peut-être dragon venir de Muspelheim … Porte grandir comme dragon, ça être possible ? Géants aussi pouvoir passer comme ça… Et toi Hilde toi penser quoi ? Toi entendre des choses dans village de toi ?Nous aller dire à Hagen, Tromsø en danger si monstres passer portail …
Mon charabia s'intensifie comme à chaque fois que je suis troublée. Mon colosse en a l'habitude, et il traduira sans doute pour Hilde, si elle n'a pas tout saisi.
Nous marchons lentement sur ces terres arides et si tristes sans aucune verdure, rien ne peut pousser ici. Mais de quoi se nourrissent-ils donc ici ? Mon armure de cuir, pourtant légère, me pèse, mes vêtements me collent à la peau, des filets de sueur cascadent dans mon dos, sur mon visage, me piquant désagréablement les yeux. Les gens d'ici doivent vivre en guenilles pour supporter une telle canicule ! Nous approchons enfin des montagnes, par chance nous n'avons rencontré aucun des monstres décrits par Thorolf. De temps à autres des cris, des grognements abominables me font sursauter, j'ai beau me dévisser le cou pour en découvrir l'origine, rien et cela vaut sûrement mieux …
Ce qu'au loin je croyais être une montagne se révèle être une falaise très accidentée. Des failles immenses en déchirent les flancs crayeux.

- Regardez Hilde, Thorolf ! Peut-être bonne cachette ici, non ? Crevasse pas trop large, laisser passer nous, pas grosses bêtes ... Nous aller voir ...
En m'approchant de l'une de ses déchirures béantes, je découvre que dans les entrailles de la falaise, la roche est fondue, polie par la lave qui a creusé ces fissures qui se prolongent en tunnels sombres. Curieuse, je m'avance vers l'un de ces pans lisses comme du verre, presque veloutés sous mes doigts inquisiteurs.

- Regardez ! C'est beau, si étrange ...
Captivée par la beauté de la pierre noire et luisante, je m'enfonce dans la cavité, laissant glisser ma main sur le mur comme pour en éprouver la réalité. Soudain le sol se dérobe sous mes pieds, et une espèce de fondrière en forme d'entonnoir m'avale, et me propulse sur le sol où je m'écroule dans un cri.

- Aaaaaaah ! Thorolf, Hilde, ici !
Par chance, je ne suis pas tombée de très haut, et le sol est aussi lisse que les parois de la crevasse. Je me relève sans trop de difficulté, ni de douleur, mais impossible d'atteindre le bord pour remonter toute seule ! Il manque une bonne longueur à mes bras. Et il fait aussi noir que dans l'antre du dragon. Je distingue à peine les limites de ma prison. Je me suis encore mise dans le pétrin à jouer les curieuses !

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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyMar 9 Juin - 18:13


L’ÉTRANGE RANDONNÉE, CHAPITRE DEUX.

Je dois souffrir d'une quelconque maladie des yeux comme la cataracte des mortels pour ne pas avoir aperçu mes deux compagnons de voyage. Ils sont en effet très proche de moi, tellement que je pourrais être moquée de ne pas les avoir vu avant les grands gestes de Thorolf pour attirer mon attention. Je ne manque pas de m'empresser de les rejoindre. Sur cette charmante planète, vaut mieux éviter de se retrouver toute seule.

-Ne t'inquiètes pas Thorolf, tu es assez visible dans cet enfer de chaleur ! Dis-je après les avoir rejoint. Par tous les dieux de l'univers, où est-ce qu'on est ?

Ma question est purement rhétorique. En tant que divin, c'est parfaitement limpide pour moi que nous sommes sur Muspellheim. Cependant, je me dois de la poser. La mortelle que je suis censée être ne connaît pas vraiment les différents royaumes d'Yggdrasil.

Néanmoins, je me sens rassurée en entendant les paroles de l'homme. Il ne semble pas vouloir courir au devant du danger tête baissée. Je cache difficilement un sourire amusé quand j'entends Livia regretter ne pas être à Asgard. C'est vrai que tout aurait été beaucoup plus simple si on avait atterri là-bas. On aurait pu les ramener rapidement à Tromso par le Bifrost. Mais bon, les Nornes ne l'ont pas voulu ainsi et on se doit de faire avec cela.

-Je suis d'accord Livia, acquiesce-je lorsqu'elle me sollicite. Vaut mieux effectivement ne pas s'attarder ici avant que les ennuis viennent nous chercher.

Les yeux plissés à cause de la chaleur, on commence nos recherches pour nous trouver un abri. Seulement, la remarque de la jeune femme me fige. Je palis rapidement alors que l'effroi me prend les triples. Son propos est décousu mais j'ai compris l'essentiel. Je ne sais pas si j'aurais préféré ne pas comprendre son idée.

-J'espère que tu te trompes Livia, déclare-je alors qu'une odeur de souffre vient me chatouiller le nez, car je n'ai jamais entendu de pareilles choses dans mon village. Et je pense pas que le dragon vienne de Muspellheim, même en ces terres, c'est bien difficile de se cacher...

Ma dernière phrase n'est qu'une pensée que j'ai prononcé à mi-voix sans m'en rendre compte. Muspellheim n'est pas réputé pour les dragons après tout ou alors, ce serait un poil inquiétant que tout ceux avec qui j'ai pu discuter n'en ait pas entendu parler !

-Quoiqu'il en soit, à notre retour, tâchons de prévenir nos jarls respectifs pour éviter les ennuis ! Déclare-je avec résolution. Même si le danger n'est pas réel, vaut mieux éviter des accidents qui pourraient couter la vie à des amis ou à notre famille !

Lorsqu'on reprend notre excursion, j'ai l'impression que je vais bientôt fondre sous la température de ces lieux.

-Mon hydromel pour un peu moins de chaleur ! Souffle-je pour pester avant de me mettre à crier à cause d'un jet de gaz en provenance d'une fumerolle que je n'ai pas vu non loin de moi.

Pour un peu ma frayeur m'aurait mise à terre et en même temps ma dignité. De toutes façons, celle-ci ne doit plus être très présente au vu de mon cri que j'ai poussé.

-C'est rien, j'ai juste été surprise, c'est tout ! Sourie-je avec un air candide pour dissimuler mon embarras. Reprenons notre marche !

Notre randonnée se stoppe à nouveau quand la curiosité de Livia semble avoir déniché un abri fort confortable. Seulement avant que nous puissions agir, la jeune femme pousse un grand cri avec le bruit caractéristique d'une chute.

-C'est pas vrai ! Me lamente-je généralement avant de m'avancer doucement vers le précipice où est tombée Livia pour éviter d'y tomber à mon tour.

Un soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres en entendant la voix de la jeune femme. Par chance, sa chute n'a pas été fatale. Seulement j'ai peur que nous ayons des difficultés à la sortir si nous agissons pas à deux. Non pas que je doute de la force de l'homme, seulement, on ne sait pas du tout à quelle profondeur elle se trouve.

-Thorolf, tiens-moi pour éviter que je glisse, finis-je par dire une fois au bord du précipice à moitié accroupie. Livia, tu m'entends ? J'ai mes mains qui sont tendus vers toi, le long de la paroi. Attrapez-les que je puisse t'aider à monter !

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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyMer 10 Juin - 17:38



Mon laïus a produit l'effet escompté sur les deux crevettes qui m'accompagnent. Mes donzelles se mettent à cogiter intensément, comme des morveux devant un assortiment de friandises multicolores où ils ne peuvent se servir qu'une seule fois. L'option de dénicher en priorité un abri sûr est adoptée à l'unanimité. C'est plus prudent, en effet. Ça nous évitera de rester continuellement en alerte lorsque nous nous reposerons. Mes deux rusées comparses soulèvent aussi un problème essentiel que je n'avais pas appréhendé, n'étant obnubilé que par la perspective de découvertes fascinantes au sein de ces terres arides. Puisque nous franchissons sans la moindre anicroche ce portail entre deux mondes, rien n'empêche sans doute les habitants de Muspelheim d'en faire autant, et un tel événement pourrait s'avérer dramatique compte tenu de l'agressivité légendaire de ces-derniers. Une invasion de trolls ou de géants pourrait occasionner un véritable massacre à Tromsø et dans les régions avoisinantes, déjà sévèrement ébranlées par les récents épisodes que nous garderons tous en mémoire. Hilde et Livia émettent le même avis, bougrement pertinent : nous alerterons nos Jarls respectifs lorsque nous réintégrerons nos pénates, et ils pourront prendre ainsi toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité de nos villages. J'approuve leur suggestion d'un hochement de tête résolument convaincu.

- Excellente idée ! Il vaut mieux prévenir que guérir ! Nous ferons ainsi ! Mais mettons-nous d'abord à la recherche de notre précieux refuge, c'est vraiment une nécessité !

Nous poursuivons donc notre route, jalonnée ça et là de mystérieux grondements, impossibles à identifier, de rochers calcinés ou rougeoyants, de jaillissements soudains de vapeurs brûlantes, et de geysers d'écume bouillonnante qui s'entêtent à nous surprendre et à nous tourmenter. Cette terre est une étuve. Nous allons y rôtir, ou nous liquéfier comme ces élégants filaments de givre qui pleurent lorsque renaît le soleil du matin. N'y tenant plus, je me débarrasse de l'épaisse cotte de cuir me couvrant le torse et le dos et je la plonge dans le baluchon qui tressaute sur mon épaule, à chaque pas. Dès que nous trouverons une cachette, j'en trierai le contenu et j'abandonnerai tout ce qui ne me semblera pas réellement indispensable. Ma langoustine et notre nouvelle amie sont également en sueur, elles se décomposent, et Hilde se met à regretter de ne pas avoir sous la main – ou plutôt sur la langue – une bonne rasade de son hydromel ! Je souris en me tournant vers elle.

- Effectivement, une ou deux lampées d'hydromel seraient les bienvenues ! J'ai la langue aussi sèche qu'une éponge oubliée au soleil depuis trois ans ! J'ignorais que tu en préparais toi-même, Hilde. J'espère que nous pourrons y goûter un jour ! Par exemple pour fêter notre retour au village, lorsque nous y ramènerons l'une ou l'autre trouvaille qui laissera pantois tout le voisinage !

Suis-je d'un optimisme excessif ? L'avenir nous le dira. J'interromps un instant ma laborieuse marche en avant pour m'éponger le front et la nuque, tout en observant mon Anglaise qui tâte du bout des doigts les flancs polis d'une crevasse s'engouffrant dans l'obscurité épaisse des entrailles de la falaise. Effectivement, mon âme-sœur a raison, cette déchirure dans le granit pourrait constituer l'abri que nous recherchons depuis un moment. L'entrée en est étroite et discrète, je devrai sans doute me plier en huit pour y faire pénétrer ma grande carcasse, tout semble donc parfait ! Je m'approche en invitant Hilde à me suivre, alors que Liv s'engage dans la brèche. J'aurais préféré qu'elle m'attende afin que j'y entre avec elle, mais elle est ainsi conçue, ma crevette, rebelle à mes conseils, à mes avertissements, toujours prête à affronter l'inconnu, confiante en sa bonne étoile.

C'est un cri de Livia qui nous accueille lorsque nous franchissons l'orifice étriqué qui vient de l'avaler. Je me précipite aussitôt, négligeant les précautions les plus élémentaires. Celles-ci passent au second plan lorsqu'il s'agit de secourir ma compagne. Hilde, plus fine, m'a précédé. Elle s'accroupit avant moi à l'entrée d'un goulot obscur qui résonne encore des appels de ma future épouse. Déjà, notre nouvelle complice tend les bras vers le vide afin d'aider Liv à remonter, et je la saisis par la taille pour ne pas qu'elle dégringole à son tour.

- Oui, fais exactement ce que Hilde vient de dire, ma chérie. Attrape-lui les poignets, on va te tirer de là.

Je m'avance peut-être un peu, car nous ignorons la profondeur de la cavité qui héberge ma langoustine, mais, provisoirement, je ne vois rien d'autre à tenter. J'ai des cordes dans mon baluchon, que j'ai posé à mes côtés pour être libre de mes mouvements, mais elles seront inutiles si Livia réussit à agripper les bras de Hilde.

- Elle ne dit plus rien, penche-toi davantage ! ... soufflai-je à cette-dernière. N'aie pas peur, je te tiens bien !

Un long mugissement retentit soudain à proximité de notre crevasse, si effroyable, si inattendu, que Hilde et moi nous sursautons à l'unisson, et, patatras, nous chutons tous les deux dans l'alvéole enténébrée qui a dévoré mon Anglaise.

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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyVen 19 Juin - 17:49


Après quelques minutes, mes yeux se sont habitués à l'obscurité, avec un soupçon d'appréhension, je ratisse les lieux, craignant de découvrir l'un ou l'autre monstre décrit plus tôt par Thorolf. Mais non, rien à craindre. Je pensais cette cavité sans issue, cependant dans la paroi une cassure se prolonge en un étroit et ténébreux passage qui semble s'enfoncer dans les entrailles de ce désert brûlant. C'est curieux, où peut-il bien mener ? L'apparition soudaine d'un doux visage auréolé de sa crinière dorée qui se penche au-dessus de la fissure dans laquelle je suis tombée, stoppe net mon exploration, et surtout mes élucubrations. Hilde me tend les bras pour me tirer vers la sortie.
Je dois lui rendre justice, je ne l'imaginais pas assez courageuse, pour tenter ce genre de manœuvre, d'autant qu'il fait vraiment noir au fond de ce trou ! Thorolf, la mine à la fois inquiète et réprobatrice, la maintient fermement par la taille tout en lui laissant assez de latitude pour m'attraper.

- Hilde ! Contente de voir toi !
Je me hisse sur la pointe des pieds pour attraper les mains qu'elle dirige vers moi, mais mes paumes sont si moites que je glisse à ma première tentative. Après plusieurs essais infructueux, alors que j'avais enfin agrippé Hilde, un monstrueux rugissement retentit, effrayant, déclenchant une réaction en chaîne qui aurait pu être cocasse, si le danger ne couvait pas sous les braises incandescentes de cet étrange royaume. Bref, ma sauveuse me dégringole dessus, bien malgré elle, entraînant à sa suite mon géant. Je suis tellement surprise par leur chute, que je n'ai même pas le réflexe de m'écarter. Si bien que si je ralentis vaguement la chute de notre nouvelle amie, alors que nous basculons, Thorolf nous atterrit dessus et nous plaque irrémédiablement au sol. Nous voici bien empêtrés, bras et jambes entremêlés dans un amas de vikings qui gémit et grince des dents. Un peu sonnée, je me dégage péniblement, car mon cher colosse pèse son poids, et reste assise le temps de récupérer mon souffle et mes forces.

- Et bien, ça être drôle façon venir aider future femme, mon Thorolf ! Toi va bien, Hilde ? Et toi, Thorolf ? Rien cassé ? Ça être quoi ce cri ? Animal ? Désolée vous prisonniers de trou avec moi maintenant, mais nous …
Un second rugissement couvre ma voix, me plongeant dans une profonde nervosité, jusqu'à ce que je réalise qu'il semblait plus éloigné que le précédent. Aucune gueule armée de dents ne s'avance au-dessus de nous, fort heureusement  :
- Encore grosse bête, mais elle plus loin, non ? Nous à l'abri ici …
Je fouille dans ma besace pour en sortir une gourde d'où je prélève deux gorgées d'eau avant de la tendre à Hilde.
- Comment nous faire ? Rien voir ici, noir comme nuit sans étoile ! Dommage nous pas préparer torche, et pas cordes dans sac à moi …
À l'aveugle, ma main furète dans mon sac pour en extraire de quoi allumer un feu, mais sans bois cela risque d'être compliqué …
- Nous essayer faire feu ? Trouver quoi brûler …
À quatre pattes sur la pierre, je tâtonne pour trouver du combustible, n'importe quoi qui pourrait s'enflammer, mais rien de rien ! Je dois me rendre à l'évidence, nous allons devoir nous débrouiller sans la clarté des flammes. C'est tout de même un paradoxe de ne pas réussir à allumer un feu sur Muspelheim, alors que tout bouillonne autour de nous !

En explorant à tâtons notre prison de pierre, je me suis rendue compte que le tunnel que j'avais remarqué plus tôt est encore plus exigu que je ne le pensais et s'il pourrait peut-être nous conduire vers une sortie, je ne suis pas certaine que les larges épaules de Thorolf lui permettent de s'insinuer dans ce passage mystérieux. Je m'interroge sur son origine, car si j'en crois ce qu'a raconté mon colosse seuls des géants vivent ici, il est impossible qu'ils circulent dans un si petit souterrain. Avant de m'en ouvrir à mes compagnons, je me dirige vers la fissure pour fouiner un peu. Ce n'est pas un caprice de ma part, je suis faite un ainsi, c'est ma nature d'insatiable curieuse, je ne cherche pas à posséder l'omniscience, celle-ci est réservée à Heimdall, et ce doit être un bien lourd fardeau. Non, je veux juste la connaissance, apprendre, découvrir, tout simplement. Même si je dois prendre des risques. Il faut croire que notre chute ne m'a pas servi de leçon, Thorolf se chargera sûrement de me sermonner !

À l'orée de l'étroite brèche, je tends l'oreille, car il me semble percevoir des bruits sourds, comme des coups répétés à intervalles réguliers. Sans aucun doute, ils ne sont pas d'origine animale, ce qui me rassure un peu, mais qu'allons-nous trouver au fond de cette galerie ? Est-ce une cheminée, une aération ?

- Chut ! Pas bruit, écoutez ! Bruit par ici, dans souterrain … Écoutez … Pas monstre non, mais quoi ?

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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyLun 13 Juil - 23:18


L’ÉTRANGE RANDONNÉE, CHAPITRE DEUX.

A mon plus grand soulagement, j'entends les deux mortels acquiescer à l'idée d'ameuter nos "jarls" respectifs. A défaut de pouvoir empêcher ses deux-là, et moi-même par la même occasion, d'avoir de très gros ennuis, on parviendra peut-être d'autres personnes de subir les mêmes mésaventures que nous.

Néanmoins, le trouble me gagne. Après un dragon, voilà que nous pouvons voyager vers les mondes hostiles d'Yggdrasil. Diantre ! Personne n'a encore prévenu le monarque ? Cela me semble invraisemblable ! Ne serait que l'Omniscient, il a du avertir les personnes qui se doit. Et puis, que je sache, je ne dois pas être la seule déesse à voyager discrètement à Midgard... Je ferais surement que presser les gens à une intervention, non ? Je suis certaine que malgré les préparatifs du couronnement, ils sauront trouver le temps d'envoyer une escouade d'Einherjar pour régler le problème du dragon, non ?

De toutes manières, le plus urgent est de se mettre à l'abri avant qu'une bestiole hostile nous fasse la peau. La chaleur commence à avoir raison de ma prudence à maintenir le secret de mon identité divine. Comme dans les comédies qu'on peut voir à Asgard, je m'en rends compte qu'après la réaction de Thorolf fasse à celle-ci.

-Oui, il m'est arrivée quand j'étais gamine d'aller aidée nos voisins brasseurs. Explique-je d'un air convaincant. En échange de bons procédés, ils sont jamais contre de nous donner un tonneau de boisson. Et sans me vanter, je fais le meilleur hydromel de tout Yggdrasil !

Ma dernière phrase peut passer sans l'ombre d'un doute pour de la vantardise de mortelle. Mais il s'agit de la vérité dans toute sa pureté : ne suis-je pas l'allégorie même de l'hydromel, en plus de patronner les abeilles et leur miel ? C'est vrai que j'évite de le fanfaronner à Asgard et à Vanaheim pour éviter d'être sollicitée de manière trop régulière pour les beuveries régulièrement organisé. Toutefois, je ne prends pas trop de risques à me laisser aller à de tels sentiments en la présence de ces mortels. Ce n'est pas comme s'ils allaient utiliser le Bifrost pour me mander une cuvée !

Notre pérégrination nous fait arriver découvrir une caverne qui ferait un abri fort respectable. Toutefois, après un temps qui peut sembler à la fois court et long, on se retrouve tous au fond d'un précipice de cette traitre de caverne. A croire que notre aventure tire son essence même des ennuis ou que nous ayons été maudits par les Nornes. Au choix.

-Je vais bien, Livia, pas d'inquiétude ! Sourie-je en pensant que j'étais contente de ne pas être la mortelle que je prétendais sinon j'aurais péri sous le pot de l'homme.

Avec un soupir de soulagement, je bois une gorgée d'eau de la gourde que me tend Livia avant de la passer à Thorolf. Qu'est-ce que j'aimerais être douée de magie comme la déesse Frigga pour faire apparaître de l'eau !

Tandis que Livia babille, je me mets à réfléchir intensément pour trouver une solution pour sortir de ce mauvais pas. Seulement, rien ne me vient et cela me frustre grandement.

Soudain, une remarque de ma compagne me sort de mes pensées.

-Aucune idée, en tout cas, cela ne vient pas vers nous je pense ! Murmure-je en tendant également l'oreille. Cela dit, c'est peut-être bon signe. Après tout, s'il y a du bruit, c'est qu'une sortie est envisageable, non ?

Ma remarque est pleine de jugeote je trouve. On pourrait se moquer de ce raisonnement simpliste mais cela est le cadet de mes soucis.

-En route ! Dis-je soudainement motivée. Je suis certaine que si on reprend notre chemin, on parviendra à sortir et à nous la cuvée d'hydromel à Tromso !

Avec un brin de confiance retrouvée face à cette perspective, je commence à prendre la tête de l'expédition. Inconsciemment, j'attrape une main fermement. Inutile de se retrouver séparer malencontreusement dans le noir.

Avançant à taton, je finis par me stopper quand je finis par distinguer des formes dans un trou de lumière. Ce n'est qu'une ombre mais cela est bien suffisant pour me transformer en fanatique pour rebrousser chemin, encore plus quand je finis par voir à qui appartient l'ombre.

Je déglutis avec peine en m'allongeant pour me cacher à la vue du géant. Oh Nornes ! On est dans l'antre de plusieurs géants ! Je ne sais pas ce qu'ils font et je ne veux pas le savoir. Tout ce que je veux, c'est rebrousser chemin le plus vite possible.

-Allons-nous en ! Par pitié allons-en avant d'y laisser notre peau ! Murmure-je totalement apeurée par l'idée de se faire voir.

Malheureusement pour moi, en voulant me reculer en rampant, je glisse et manque de peu de faire une jolie chute. Avec mes mains moites, je ne parviens pas à m'agripper à quelque chose pour retrouver mon abri. Je me mis à prier de toutes mes forces pour que les autres occupants de la pièce reste profondément plongés dans leurs occupations pour qu'on puisse se carapater sans trop de dommages.

crackle bones


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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyMer 15 Juil - 9:30



J'ai beau tendre l'oreille en direction des sons étouffés qui convergent vers nous, me focaliser sur leur rythme, leur débit, je demeure incapable d'en identifier la source. Est-ce un bruit anodin, qui ne préfigure aucun danger particulier, ou bien est-ce une menace qui s'éveille au fond des abysses brûlants et opaques de la montagne et s'apprête à monter vers nous ? Mystère. De toute manière, apparemment, toute retraite s'avère impossible, nous ne parviendrons pas à rejoindre l'entrée de la caverne par l'orifice dans lequel nous avons plongé sans le vouloir, car il me semble hors d'atteinte, et nous n'avons dès lors qu'une seule option : progresser vers ces étranges et lointains échos. Je remercie Hilde qui me tend la gourde, car l'air est aussi sec que le cuir de mes bottes usées, et je bois longuement, posément, tout en récapitulant, au fond de ma caboche, les propos de mes deux crevettes. Comme le suppose mon Anglaise, l'origine de ces sons n'est certainement pas animale, car la cadence des battements que nous percevons est trop régulière pour être émise par une quelconque bestiole. Et ainsi que l'affirme Hilde, ces bruits ne semblent pas se rapprocher de nous, et nous trouverons peut-être une sortie en avançant dans cette direction. Dès lors, en avant ! Notre nouvelle amie prend d'ailleurs la direction des opérations, elle se faufile à travers le boyau sombre en happant la main de ma compagne, qui se saisit aussitôt de la mienne. Excellente idée, de cette manière nous ne nous égarerons pas dans les ténèbres, et nous ne nous séparerons pas. Nous progressons donc à la queue-leu-leu, comme les héros de la fable que ma mère me racontait le soir, celle des trois vaillants petits cochons unis face au danger.

La galerie souterraine serpente à travers la roche, en légère déclivité, comme si elle désirait nous entraîner au centre de la terre. Puis elle se rétrécit soudain, et nous sommes obligés de nous recroqueviller, et même de ramper durant un moment. L'opération ne pose apparemment aucun problème aux deux jeunes femmes qui me précèdent, tant elles sont souples et menues, ce qui n'est pas mon cas. Je suis bâti comme un taureau, mon poitrail et ma carrure endiguent ma progression, mes épaules heurtent fréquemment la paroi, que l'obscurité occulte ça et là, si bien que je dois abandonner la main de ma langoustine pour me plier en huit et me faufiler de mon mieux. Je prends donc un peu de retard, je peine dans les courbes et les goulets, et je ne rejoins mes deux charmantes acolytes qu'immobilisées face à la lumière ténue d'une grotte étonnamment spacieuse. C'est là que débouche notre boyau, lequel surplombe de deux bons mètres le sol rocailleux de la caverne. Des ombres immenses s'agitent de-ci delà, à quelques dizaines de pas de nous, et nous obtenons enfin l'explication de ce mystérieux phénomène qui nous a guidés jusque là. Ces silhouettes colossales, ce sont des géants, des trolls, coiffés d'une paire de cornes gigantesques et affublés d'une longue queue touffue qui se balance au rythme de leurs interminables enjambées. Trois ou quatre de ces bestiaux sont réunis autour d'un fourneau, d'un brasier énorme duquel fusent des gerbes d'étincelles crépitantes qui se perdent contre les parois de la caverne. Deux autres de ces mastodontes battent une enclume à grands coups de marteaux, longs comme des pioches, façonnant ainsi de formidables épées que bien peu d'humains se révéleraient capables d'utiliser et même de soulever, même parmi notre peuple d'indomptables vikings.

- Par tous les dieux, nous avons découvert une vaste crypte qui sert de forge à ces colosses ! ... chuchoté-je à mes fragiles complices. Regardez-moi ces armes ! Elles sont fabuleuses ! Elles sont aussi grandes que moi ! ... ajouté-je, mi-inquiet, mi-admiratif. Bon sang ce que j'aimerais en posséder une !

Un cri retentit tout-à-coup dans l'antre fuligineux. Un nouveau personnage vient d'apparaître, surgissant d'un passage latéral. Il a l'aspect sévère et rébarbatif, et paraît mesurer au moins une tête de plus que ses congénères. Ses gestes et son ton trahissent l'autorité qu'il exerce sur ses semblables. Il tient entre ses immenses paluches une lame d'une taille extraordinaire dont la finition, visiblement, ne le satisfait guère. Le voilà qui apostrophe ses voisins, et, soudain, il brise d'un seul coup, sur son genou, le tranchant de l'arme, et il en jette les débris dans un recoin sombre. Est-ce cette dernière péripétie qui met Hilde en émoi, ou bien regardait-elle ailleurs ? Qu'importe ! La voici qui glisse à l'extrémité de la galerie où nous stationnons, et qui cherche en vain à se rattraper pour ne pas dégringoler parmi les forgerons. Hop, je la saisis par un bras, et je l'aide à se mettre à l'abri des regards. Par bonheur, les géants ont repris leurs tâches respectives et ne semblent pas nous avoir remarqués, ce qui est plutôt une excellente nouvelle.

Par contre, il y en a une moins bonne : Hilde désire à tout prix rebrousser chemin pour regagner la surface, ce qui me paraît totalement illusoire. Je ne suis pas contrariant, s'il le faut j'accepterai volontiers d'aller vérifier sur place, mais auparavant je préfère m'enquérir du sentiment de ma crevette à ce propos. Mon Anglaise est souvent lucide et sage, et son opinion m'est précieuse.
- Je ne sais pas si nous parviendrons à sortir par là. L'accès à la grotte qui donne sur le monde extérieur m'a paru beaucoup trop élevé, hors d'atteinte. Qu'en penses-tu, Livia, mon poussin ? Crois-tu que ce soit réalisable ?

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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyDim 19 Juil - 19:02


De l'hydromel, par les Nornes, qu'il serait bon de déguster une chope d'hydromel ! Ma gorge est si sèche malgré la gorgée d'eau que je viens d'avaler. Ainsi la frêle et jolie Hilde s'y connaît pour brasser cet alcool divin, je serais bien curieuse de voir ça ! Mais auparavant, il nous faut sortir de ce trou, et si possible sans faire de mauvaises rencontres. Dans l'immédiat, ce sont les sons étranges qui pulsent à un rythme cadencé du fin fond de cette terre qui nous intriguent. Décidant qu'il n'y a pas de risque de croiser un animal monstrueux, la blondinette nous entraîne notre chaîne humaine dans le boyau tortueux, galvanisée sans doute par l'espoir de nous sortir de ce obscur. Malheureusement ce tunnel est tout aussi sombre, et nous devons tâtonner pour avancer sans nous heurter aux parois tantôt rocheuses, tantôt de terre tassée. Cette galerie a indubitablement été percée, mais par qui et quel est son office ? Nous sommes obligés de ramper à présent, j'entends Thorolf pester derrière moi, je me doute que l'étroitesse du passage gêne sa progression, mais tant qu'il peut se faufiler même en force, je suis Hilde qui se hâte vers la pâle lueur dorée qui indique sans doute la fin de ce tunnel.

Le martèlement est de plus en plus distinct, plus métallique. Nous approchons. Dans quoi allons nous atterrir ? L'antre d'un géant ? Le repaire de créatures divines ?
Attirés par la lumière comme des papillons d'été, nous progressons plus rapidement pour découvrir que ce souterrain débouche sur une grotte aux dimensions impressionnantes. Ce sont d'horribles géants qui y travaillent à façonner des armes immenses qui font pâlir d'envie mon guerrier de compagnon. J'ai du mal à réaliser, à croire ce que mes yeux voient : quatre créatures à l'aspect rebutant, aux cornes effrayantes, à la queue aussi improbable que poilue sont en train de s'affairer autour d'une immense enclume et d'un large foyer, leurs outils sont à la mesure de leur envergure de géant. La vue de ces trolls a généré une peur panique chez Hilde qui broie ma main dans la sienne. Et soudain ajoutant à notre confusion, un cri monstrueux retentit. Un autre de ces colosses difformes est entré dans la forge et invective ses congénères qui ont stoppé net leur ouvrage. Il brandit dans ses mains, ou ses griffes, une épée splendide qui flamboie en épousant les lueurs frémissantes des torches qui éclairent les lieux. D'un coup sec, il la brise rageusement sur son genou, et se débarrasse des morceaux en les jetant dans un coin où ils tombent en rebondissant bruyamment contre la paroi rocheuse. Le violent courroux de ce sinistre personnage qui semble être leur chef, me pétrifie, alors qu'à mes côtés Hilde, affolée, tente de faire demi tour pour retourner à la surface. Dans sa précipitation, elle lâche ma main et glisse dangereusement vers le bord de notre cachette, sans parvenir à se raccrocher à quoique ce soit. Comme au ralenti, tétanisée, je la vois déraper doucement vers l'atelier des géants. Heureusement Thorolf est plus prompt à réagir ! D'une main vive, il happe son bras et la hisse dans le passage, sans qu'aucun des trolls, de nouveau affairés, ne remarque notre intrusion. La pauvre Hilde est si terrifiée qu'elle nous intime de faire demi-tour. Calmement, mon compagnon tente de la rassurer, de l'apaiser en lui rappelant que nous ne pouvions sortir du trou, dans lequel nous étions tous tombés. Doucement, je reprends sa petite main fine dans la mienne et essaie à mon tour de la réconforter :

- Thorolf a raison Hilde, trou trop profond, nous pas sortir par là. Et puis galerie derrière nous trop étroite, si Thorolf passer encore, pierres écrouler sur nous, dangereux … trop. Toi calme, moi aussi peur, géants vraiment affreux, mais seule chance à nous, c'est sortir par là … trouver solution, nous retourner surface ... Quoi penser Thorolf, toi d'accord ?
J'espère que ces quelques mots associés à une légère pression sur sa main fine, l'aideront à retrouver son calme, afin que nous puissions nous organiser pour la suite des événements. Tant que les trolls sont à la forge, il est inutile de tenter de passer. Nous devons donc nous montrer patients et inventifs car nos sacs, nos armes, notre matériel, nos cordes, tout est resté là-haut, au bord de la crevasse.

- Nous attendre, eux partis, et nous descendre. Nous rien à craindre ici, d'accord ? Toi pouvoir faire ça, Hilde ?
Il y a un autre obstacle de taille que je n'ose aborder devant elle pour l'instant : une fois dans la grande salle, il nous faudra choisir un couloir de sortie. Comment allons-nous nous orienter dans ce labyrinthe inconnu ? Peut-être que dans la forge, nous dénicherons de quoi nous défendre, ou de l'eau pour remplir notre gourde, ou même une indication sur l'endroit exact où nous sommes. J'essaie de rester sereine, mais je dois avouer que je ne suis pas très optimiste quant à l'issue de notre aventure.

Soudain une vague de nostalgie me submerge et me noue la gorge : le climat venteux de cette fin d'hiver, la verdure qui point timidement sous la neige fondante, la pluie glacée qui ruisselle sur mon visage me manquent terriblement dans ce trou étouffant. Je détourne le regard afin de dissimuler mon désarroi et je feins de me plonger dans l'observation de la scène qui se déroule sous nos yeux, le temps que ce trouble soudain se dissipe. Jetant enfin un oeil vers Thorolf, je lis la même incertitude sur son visage, ainsi qu'une intense réflexion. Je ne doute pas qu'il nous sorte de là, la dernière fois que nous avons été prisonniers d'une grotte, son propriétaire, le dragon, n'était pas présent, et nous avons pourtant bien failli y laisser notre peau. Aujourd'hui, ce sont des trolls que nous risquons d'affronter, et s'ils sont moins imposants, ils n'en sont pas moins dangereux …
Autant pour rassurer Hilde que pour me réconforter, je réfléchis tout haut :

- Faut voir, nous vider poches, moi avoir couteau petit, gourde vide bientôt, bout ficelle … Et toi, Hilde, et toi Thorolf ?

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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyMer 19 Aoû - 14:13


L’ÉTRANGE RANDONNÉE, CHAPITRE DEUX.

Quand je suis suspendue au-dessus de géants bien trop occupés, je ne peux m'empêcher de trouver les secondes très longues avant d'être remonter par le mortel. Je me doute que le temps ne s'est pas soudainement ralenti afin de me torturer davantage mais je reconnais avoir craint de devoir rendre hommage à Hel sous peu. La sueur dans mon dos est là pour confirmer... A moins qu'elle ne soit tout simplement du à la haute température des lieux ? Ce serait une hypothèse tout à fait plausible, tout comme elle pourrait être du à ma terreur de nous faire découvrir. Dans le doute, je préfère demeurer ignorante.

Le soulagement a été puissant quand je me suis trouvée à nouveau aux côtés des deux mortels. Légèrement paniquée, j'ai intimé que nous partions par là où nous étions venus. Mais cela était une nouvelle déconvenue : impossible de reprendre le chemin par lequel nous sommes arrivés. Les Nornes aurait-elles donc prophétiser notre perte ce jour ? Je le crois chaque seconde davantage.

Je retiens un reniflement railleur face à leurs louables tentatives de me rassurer. Je ne suis vraiment pas certaine que ce soit une idée très luminiscente que de se croire saufs alors qu'on se trouve en présence de géants ! Bien sûr que j'estime normale de m’inquiéter plus que raison surtout si les mortels ne le font pas !

-Si c'est vraiment la seule situation, déclare-je avec résignation pour leur faire comprendre que je me range à leur avis. Nous descendrons, puisque c'est la volonté des Nornes. Prions pour que nous ayons à ne pas saluer Hel sous peu !

Je reporte mon attention sur la scène en contrebas de nous. Attendre, c'est la seule chose que nous pouvons faire désormais. Cela me tord l'estomac car une luciole d'espoir peut des fois faire bien plus de ravages que de rester dans les plus noirs ténèbres.

Je me mords la lèvre en attendant faire l'inventaire des possessions de la mortelle. Difficile de ne pas se doute qu'ils nous restent peu à chacun pour poursuivre notre progression. Pour moi, l'inventaire risque d'être vite fait : je ne porte qu'une gourde à moitié pleine et... C'est tout, malheureusement. Nous ne pouvons nous éterniser désormais. Nous devons regagner au plus vite Tromso si nous ne voulons pas perdre la vie.

-Ils s'en vont ! Murmure-je soudainement avant d'avoir pu confirmer ce que j'avais. Vite, descendons !

Animée par une énergie nouvelle faisant disparaître toutes traces de peur, je me redresse vivement avant de prendre la tête de l'expédition.

-Hâtons-nous ! On ne sait combien de temps, ils demeureront dehors, ni même quand ils ressortirons !

Ma voix se fait pressante alors qu'une nouvelle secousse me fait lâcher ma prise sur la main de Livia pour que je puisse m'accrocher à la paroi. Malheureusement, quand celle-ci cesse, nulle trace de mes deux comparses. Voilà bien ma veine ! Surtout que la salle commence à être enténébrer, je sens qu'il risque d'avoir du pâté à l'abeille bientôt !

Après coup, je sais que je vais le regretter mais je décide d'avancer à l'aveuglette dans ce tunnel. Qu'est-ce que je vais y trouver ? Aucune idée, mais je sais juste que je vais regretter toute ma vie ce voyage.

-Livia ? Thorolf ? Vous êtes où ? Commence-je à héler, en faisant fi de toute discrétion.

Les cavernes répètent en écho mon appel. Avec un peu de chances, je tomberais d'abord sur eux et que les charmants habitants du coin sont déjà loin ? Qui sait, peut-être qu'il s'agit du jour où je peux écouler tout le quota de chances que je n'ai pu écoulé les siècles précédents ?

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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptyVen 21 Aoû - 14:10





Derrière nous, un boyau qui serpente longuement et ne demande qu'à nous anéantir sous un déluge d'éboulis. A son extrémité, la trouée que nous avons empruntée à l'aller, à notre corps défendant, unique orifice susceptible de nous ramener à la surface, mais à coup sûr hors d'atteinte en sens opposé. Devant nous, une collection complète d'épouvantables trolls disposant d'assez d'armes et de projectiles pour raser toutes les montagnes de Muspelheim. Que faire donc, sinon attendre un quelconque événement qui éloignera suffisamment ces titans pour nous permettre de descendre dans la forge et de la traverser vaille que vaille afin de dénicher un passage vers l'extérieur ? La patience n'est pas ma vertu première, je suis plutôt de ceux qui se jettent dans la bagarre et discutent ensuite avec les survivants, s'il y en a, mais, en l'occurrence, agir de la sorte ce serait de la démence. Ce serait un suicide. J'ai beau inspirer méfiance et respect parmi les mortels, en raison de mon physique, je ne suis qu'un nabot en comparaison avec les colosses qui s'activent dans cette fournaise souterraine. De plus, je suis sans arme et accompagné de deux charmantes crevettes dont je me sens responsable et dont l'une, Hilde, me parait totalement inoffensive. Quant à Liv, ma souris, l'autre moitié de moi, elle a réalisé d'énormes progrès en ce qui concerne le maniement des armes, mais elle ne serait qu'un jouet entre les pattes énormes de ces monstres taillés dans le roc.

Patience donc. Les coups de marteau résonnant dans la forge rythment notre attente. Ils la font paraître interminable. En dépit de ce tintamarre, je n'ose pas parler trop fort. Je chuchote. J'affirme avec une conviction que je ne ressens pas que nos géants vont aller dormir, ou manger, ou prendre l'air, mais ils ne semblent nullement disposés à abandonner leurs enclumes. Pourtant, soudain, obéissant à un signal de son supérieur, l'équipe entière s'éclipse comme un seul homme, toutes tâches cessantes. Hilde se met à trépigner. Elle veut absolument s'en aller dare-dare, prend aussitôt la tête de notre trio et se précipite vers la faille qui nous permettra de descendre dans l'atelier désormais silencieux. Son impatience est légitime, mais, pour ma part, j'aurais préféré surveiller les lieux quelques instants de plus afin de m'assurer que tous les trolls se sont bien volatilisés. Trop tard. Notre nouvelle amie a déjà dévalé la paroi et se glisse entre les fourneaux brûlants et les alignements d'armes étincelantes. Je ne me risque pas à la héler, de peur d'alerter les ouvriers, si ceux-ci sont restés à proximité de la forge.

Ma crevette et moi nous descendons précautionneusement par le même chemin, mais, plutôt que de filer illico, nous nous blottissons durant quelques secondes dans une étroite encoignure, le temps d'analyser la situation. Les foyers n'ont pas été éteints, ce qui nous donne à penser que l'absence des trolls sera brève. Hilde a disparu, mais peut-être a t-elle eu raison de filer en toute hâte. Tout est tranquille, apparemment.

- Viens !

Je saisis la main de ma compagne et nous progressons en longeant les murs. L'obscurité y est plus dense, ce qui nous rassure un brin. Nous contournons une pile de glaives à la lame robuste et large, et je puise sans vergogne dans le stock. Ils sont vachement lourds ! Choisis plutôt une lance, ma chérie. Il y en a aussi. Nous nous hâtons, désormais, nous épousons au mieux chaque détail de la paroi, nous utilisons chaque recoin enténébré, mais la configuration de la caverne nous oblige soudain à stopper net. Un réseau de galeries souterraines s'ouvre devant nous. Elles sont toutes éclairées par d'énormes flambeaux et d'immenses candélabres de fer forgé, à plusieurs branches, mais où mènent-elles ? C'est impossible à deviner, elles se ressemblent toutes et s'obscurcissent après quelques dizaines de mètres. Sans doute se divisent-elles également en plusieurs couloirs. Un silence monacal règne sur ce labyrinthe qui semble vraiment inextricable et rébarbatif.

- Un de ces boyaux t'inspire t-il, amour ? Il s'agit de faire le bon choix ! ... murmuré-je à ma langoustine, tapie contre ma hanche.


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MessageSujet: Re: L'étrange randonnée, chapitre deux   L'étrange randonnée, chapitre deux EmptySam 12 Sep - 17:02


Minable et désespérant, il n'y a pas d'autres mots pour définir notre inventaire ! Nous avons tout perdu en tombant dans ce trou. Mon éternelle curiosité nous a jeté dans de bien sales draps. Nous voici à plat ventre, à l'orée de ce tunnel, à observer les monstres hideux qui forgent des armes géantes. Comment allons-nous nous sortir de là ? Dans les yeux clairs de Hilde, je lis une terreur proche de l'hystérie depuis qu'elle a manqué de tomber de notre perchoir. À force de paroles rassurantes, Thorolf et moi réussissons à la calmer, même si au fond de moi, je ne suis pas loin d'être dans le même état qu'elle. Et cette chaleur insupportable n'arrange pas les choses …
Nous patientons tant bien que mal, observant jusqu'à la nausée les trolls à l'ouvrage, désespérant de les voir débarrasser les lieux. Soudain au signal de celui qui semble être leur chef, les forgerons quittent leurs enclumes et enfilent un couloir sombre. Enfin !

Le silence qui s'ensuit est pesant, puis Hilde, impatiente, se lève brusquement et enjambe la bordure de notre trou pour se glisser vivement le long de la muraille. Elle a abandonné ma main alors que je descendais à sa suite, et elle se faufile comme un lapin affolé, entre les forges toujours rougeoyantes, signe que les trolls reviendront tôt ou tard. Lorsque je pose enfin le pied sur le sol, je l'aperçois qui emprunte un boyau sombre. Quelle mouche l'a piquée ? Elle va nous perdre, se perdre !

- Hilde disparue ! Pourquoi elle si vite, pas prudent. Trolls revenir, regarde Thorolf tout encore marcher …
Prudemment nous examinons la grande caverne, à demi dissimulés dans une entaille de la paroi rocheuse. Puis nous progressons, main dans la main, le dos collé au mur, évitant ainsi les flaques de lumière que déversent les forges et les flambeaux accrochés au dessus de nos têtes. Thorolf décide de profiter du stock d'armes qui gît sur le sol à notre disposition et s'empare d'un glaive qui dans sa main ressemble à une épée démesurée. Jamais je ne pourrai me servir d'une telle arme ! Je ramasse plutôt la lame brisée que je glisse dans ma ceinture et empoigne une lance guère plus longue que mon bâton habituel, mais qui a l'avantage d'être armée d'une pointe acérée.
L'arme à la main, je réalise alors que nous risquons d'affronter ces monstres et m'interroge sur mon efficacité face à un tel adversaire. Me battre contre des hommes, je commence à me débrouiller, mais contre ces immenses créatures, je doute d'en être capable …

La main serrée sur la hampe de ma lance, je suis Thorolf, guettant la sortie de la grotte, espérant voir apparaître les boucles blondes de Hilde plutôt que la trogne d'un troll. Face aux différentes galeries qui se présentent à nous je suis perplexe : pouvons-nous prendre le risque d'appeler notre jeune amie ? Ou bien choisissons-nous un couloir au hasard, en espérant que ce soit celui dans lequel elle s'est engagée ? Thorolf est aussi dubitatif que moi devant cet enchevêtrement de possibilités, quand soudain, de petits pas furtifs s'échappent de l'une de celles qui s'ouvrent comme d'énormes bouches prêtes à nous avaler tout crus, là, juste sur notre gauche.

- Hilde ? Hilde ? Ecoute Thorolf, par là, non ? murmuré-je, en désignant un couloir plus sombre que les autres. Par Nornes, c'est pareil chercher épingle dans paille, non ? Où Hilde par ...
Nos noms qui rebondissent en écho sur les parois nous parviennent soudain, confirmant sans aucun doute la présence de Hilde, mais surtout révélant notre intrusion aux étranges et dangereux habitants de Muspelheim. Bon sang, nous voilà vraiment dans la panade. Les trolls ne peuvent qu'avoir entendu les appels de la jeune femme, il nous faut absolument la récupérer et fuir.
Oui, mais voilà, j'ai appris à mes dépends depuis quelques mois que les évènements s'enchaînent rarement comme on le désire : un colosse poilu et cornu surgit brusquement de l'un des boyaux, et se dresse entre Hilde et nous. Impossible pour elle de nous rejoindre ! Heureusement le monstre ne semble pas l'avoir remarquée, mais il nous fixe Thorolf et moi de ses petits yeux mauvais. De sa ceinture, il détache un long crochet d'acier acéré qu'il lace à son poignet en grognant des mots incompréhensibles, sa queue fouettant rageusement l'air derrière lui.

- Lui attaquer, Thorolf, nous devoir passer rejoindre Hilde, et courir ... Vite … crié-je à mon compagnon en braquant ma lance vers le ventre du troll. La peur fouaille mes entrailles, mais nous n'avons pas le choix, l'horrible forgeron s'avance sur nous, et ses collègues risquent d'arriver d'un instant à l'autre. J'adresse une courte prière à Frigga pour qu'elle nous protège. Dommage qu'aucun de nous ne soit doué de sorcellerie ou de magie comme elle …

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L'étrange randonnée, chapitre deux

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