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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.

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Thorolf Sigurdson
Thorolf Sigurdson
viking - bondi

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MessageSujet: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyLun 2 Fév - 9:43


La mise à sac du Royaume de Fortriú se révéla un succès considérable. Les Pictes, assurément, n'oublieront pas de sitôt notre séjour parmi eux. Certainement nous maudissent-ils encore en contemplant l'accumulation de ruines qui tapissent désormais leurs terres, des ruines aujourd'hui éteintes mais qu'ils verront brûler jusqu'au dernier jour de leur existence tant le spectacle des flammes dévorant murs et toitures fut hallucinant.

A présent, l'été se termine, et la vie au haras a repris son cours habituel, avec, toutefois, quelques notables améliorations. L'or ramené d’Écosse nous a permis quelques sérieux aménagements, que Livia et moi ambitionnions déjà précédemment, mais que nous ne pouvions concrétiser, faute de moyens suffisants. Grâce à l'aide de quelques solides gaillards de notre village, que nous avons généreusement rétribués, nous avons doublé les dimensions de l'écurie, et nous en avons modernisé l'intérieur afin d'y loger plus de chevaux, tout en leur procurant un confort accru. Le bâtiment annexe, que je montais laborieusement, pierre par pierre, depuis des mois, est enfin terminé, et il abrite désormais une étuve et des bains, certes de taille réduite et conçus de façon un brin rudimentaire, mais c'est le seul luxe auquel j'aspirais vraiment depuis une éternité, et la fin des travaux m'a particulièrement réjoui. Notre domaine a à présent fière allure. Dans la foulée, nous avons aussi acquis quelques hectares de pâturages supplémentaires, dont d'autres éleveurs se débarrassaient en raison d'un départ imminent, et nous nous régalerons bientôt à y voir gambader nos poulains, lorsque palissades, barrières et clôtures seront terminées.

Car c'est là qu'est l'os ! Enclore cette vaste superficie de terrain herbageux réclame une quantité impressionnante de rondins et de piquets de toutes tailles, et les abords de mon élevage en sont aujourd'hui dépourvus car j'y ai puisé abondamment durant des années. Il n'existe dès lors qu'une seule solution, prendre notre courage à deux mains, Liv et moi, et aller en forêt pour y débiter le bois nécessaire. Ceci ne constitue certes pas notre activité favorite, mais il y a sans doute moyen de rendre cette occupation davantage plaisante en y adjoignant un pique-nique et en furetant par-ci par-là dans les branchages et les buissons pour y dénicher des fruits de saison et des baies sauvages.

- A présent que te voilà valeureuse guerrière de Tromsø, ma chérie, utilisant parfaitement le bâton pour terrasser l'ennemi, je compte sur tes petits bras musclés pour me donner un sérieux coup de main. Tu verras, manipuler la cognée ou le bâton, c'est du pareil au même. La hache est même plus facile, car les arbres n'esquivent pas, ne ripostent pas, et ne prennent pas la poudre d'escampette !
Je souris gentiment à ma délicieuse compagne. J'ai beaucoup changé depuis qu'elle partage ma vie, elle m'a libéré de mes entraves, je suis un autre homme, plus démonstratif, plus jovial, plus taquin, et elle est bien entendu ma cible préférée car nous ne nous quittons plus d'une semelle. Nous avons besoin l'un de l'autre, nous sommes interdépendants, quelles que soient l'heure du jour ou l'activité que nous entreprenons.

Nous chargeons ensemble la carriole, nous y attelons deux chevaux particulièrement vigoureux, et nous abandonnons la propriété à trois ou quatre galopins du village en qui nous avons une confiance absolue. C'est parti. L'air est frais, et nous sommes encore chaudement vêtus. Notre destination est une forêt de bouleaux et d'épicéas qui s'étend au nord-est du village. Nous ne devrions pas y rencontrer grand monde en cette heure matinale. Nos deux pouliches s'élancent au trot, nos outils, nos armes habituelles et le panier de victuailles se mettent à sautiller et à se trémousser au fond de la charrette, et cette joyeuse cacophonie nous escorte tout le long des sentiers, dans l'aube encore assoupie, jusqu'au terminus de la randonnée.

Arrivés sur place, à l'extrémité d'un layon obstrué par un amas rocheux, nous déchargeons le matériel, et lorsque ma fourmi anglaise s'immobilise en contemplant les cimes des arbres, j'en profite pour l'enlacer et lui bécoter la nuque, sous les torrents indisciplinés de sa chevelure corbeau. La mignonne glousse, je ris, mes mains cherchent à envelopper ses hanches de fillette, mais la coquine y glisse vivement le manche de ma cognée, ce qui signifie dans toutes les langues du monde : « Au boulot, mon gaillard ! »

Ce que Livia veut, Thorolf le peut. Je me résigne et j'attaque donc le tronc du bouleau le plus proche. Il conviendra parfaitement pour consolider la clôture, et les tronçons un tantinet biscornus, s'il y en a, serviront de bois de chauffage. Le soleil pointe le bout du museau à travers les feuilles, et je retire mon chandail. Une goutte de sueur coule le long de mon dos. Tiens, j'entends comme un bourdonnement. Qu'importe. Je taillade allégrement l'écorce blanche et lisse, puis la chair tendre du tronc, et un premier craquement sec retentit. Ma première victime est au sol.

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Livia Weaver
Livia Weaver
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyMar 3 Fév - 10:24


Notre victorieux retour des raids est déjà loin. Et ce triomphe auquel nous aspirions tous en arrivant, a été quelque peu terni par les vicissitudes connues par nos pairs durant notre voyage. Les terres de Tromsø ont été saccagées par le monstre aérien que nous avions aperçu Thorolf et moi bien avant notre départ. Jamais nous n'aurions pu imaginer qu'il s'en prenne ainsi à nos bêtes, à nos cultures. Naïvement nous étions persuadés qu'il se cantonnerait au gibier de la forêt où il avait élu domicile. Malheureusement ce dragon a profité de l'absence de la plupart des guerriers pour étendre son champ d'action, s'attaquant aux plus faibles d'entre nous.
L'or et les richesses que nous avons rapportés ont mis un peu de baume au cœur du village, aidant nombre de familles à réparer, à reconstruire. Chacun a reçu une part substantielle, même la simple thraell que je suis, à ma plus grande surprise. Notre chef Hagen se doute certainement que je ne suis plus tout à fait une esclave dans le cœur de Thorolf, et je crois avoir démontré ma valeur pendant les combats. Je ne suis pas encore une viking, mais je prie Freyja tous les jours pour qu'elle m'aide à le devenir. Mon géant m'a promis qu'il parlerait au jarl, pour qu'il nous unisse bientôt ...

Le haras aussi a subi quelques dégâts, mais nous avons travaillé dur pour le réparer, l'agrandir, l'améliorer, et le résultat est juste splendide. Thorolf a même terminé des bains d'une sobriété toute viking, mais très agréables et efficaces.
Aujourd'hui nous allons chercher du bois, pour clôturer les nouvelles terres que Thorolf a acquises. Nous devons entrer dans cette forêt qui abrite l'antre du dragon. L'immuabilité séculaire de ce merveilleux paysage, de ces arbres immenses, de ces montagnes éternellement enneigées a été flétrie par ce monstre ailé, crachant des flammes mortelles. De larges plaies noirâtres, séquelles des atterrissages répétés de la bête, ont altéré les Monts du Loup et la Forêt de l'Ours. Il faudra des années après son départ pour que s'effacent ces horribles plaies – enfin si le dragon quitte un jour Tromsø. J'espère sincèrement que les Dieux finiront par entendre nos prières ...

Thorolf semble serein malgré tout lorsque notre carriole franchit l'orée du petit bois de bouleaux et pins qu'il a repéré quelques jours auparavant. Heureusement il est assez éloigné des traces laissées par l'horrible animal, pour que le risque d'une mauvaise rencontre soit limité.
Dans un harmonieux ballet de mouvements coordonnés, reflets fidèles de notre complicité, nous déchargeons notre matériel sans nous gêner, sans même échanger un mot. Une hache dans les mains, j'observe la canopée encore intacte par ici, quand deux bras musculeux viennent m'enlacer avec une délicatesse surprenante pour leur force. Je me laisse aller quelques minutes contre le torse puissant de mon viking, savourant ses baisers, dans mon cou. Et lorsque ses larges mains se font aventureuses, j'y glisse le manche de la lourde cognée, et m'échappe en riant de cette étreinte, qui risque de se prolonger, et de dériver vers d'autres baisers plus fougueux, plus exigeants, tout en retardant d'autant notre ouvrage.

- Bas les pattes ! Toi et moi beaucoup travail ! Câlins après, coquin ! Empoignant ma hache, je désigne un bouleau qui me semble idéal pour commencer :
- Commencer là, d'accord ? Et je frappe énergiquement le tronc blanc et gris. Ce n'est pas la première fois que je me frotte à ce genre de tâche, ma musculature s'est renforcée depuis mon arrivée grâce à l'entraînement intensif au bâton que j'ai suivi avant les raids, et à toutes les corvées inerrantes au bon fonctionnement de notre élevage. Mon expérience s'est affûtée petit à petit. Le fer de la cognée s'enfonce, à chaque coup, plus profondément dans le pied de l'arbre. Des copeaux blancs et humides volettent autour de moi. On dirait des tranches de ce pain blanc que nous avons emporté pour notre repas. Le soleil pointe à peine le bout de ses rayons, et le repas est encore loin, du revers de ma manche, j'essuie les quelques gouttes de sueur qui perlent à mon front. Je jette un regard à mon compagnon, dont l'arbre entamé avec virulence par sa grande hache, tombe mollement entre ses frères. Il va bien plus vite que moi ! Soudain un nuage zonzonnant surgit des feuillages, il hésite un instant et fonce sur celui qui vient d'abattre leur arbre et briser leur ruche.

- Abeilles, Thorolf ! Vite, ta veste ! Crié-je en me protégeant le visage avec mon écharpe. Je cours aussitôt vers mon colosse assailli de toute part. Enfonçant mes mains dans mes manches, je bats des bras pour essayer de faire fuir les insectes. Mais elles sont furieuses d'avoir été dérangées, et volent autour de nous, agressives, en bourdonnant de plus en plus fort. J'ai beau en chasser, elles reviennent toujours plus nombreuses. Que faire ? Les chevaux, importunés par les abeilles commencent à piaffer et tirent sur leur longe. J'attrape la main de Thorolf et je l'entraîne en courant pour nous éloigner de notre attelage, cherchant un endroit où nous cacher ...

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Beyla Bertildóttir
Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptySam 14 Fév - 23:56


Thorolf & Livia & Beyla ❧ L'étrange randonnée
Avec un certain agacement, j'éloigne les pans de ma cape qui me gène dans mes mouvements. Tant de choses se sont passées depuis que je suis venue sur Midgard ! Si on m'avait dit il y a quelques mois que le Père de Toute Chose allait abdiquer avant l'hiver, j'aurais pensé sans l'ombre d'un doute que cette personne avait abusé de la boisson ! Outre l'abdication du Roi Odin, il y a également la venue sur le trône du Prince Thor en tant que souverain d'Asgard. Celle-ci me laisse dans la perplexité totale quant au fait qu'il soit roi. Non pas que je remette en question ses capacités à gouverner, seulement, pour connaître son penchant pour les fêtes arrosées depuis un âge très précoce, je me demande à quoi l'avenir va ressembler. Je n'ai toutefois guère d'inquiétude sur le banquet qui va suivre le couronnement du nouveau Roi. Eir risque d'avoir beaucoup de travail ce jour-là avec tout ceux qui seront victimes des effets de l'abus de boisson ! Moi aussi d'ailleurs, en y pensant bien, si je suis "conviée" à y participer ! Je crains bien ne pas pouvoir me dérober si cela se présente, cela pourrait être mal perçue. Oh Misère ! Je risque d'avoir besoin de plusieurs tisanes à la camomille si cela se produit !

Afin d'espérer pouvoir éviter ce genre de mauvaise surprise, j'ai décidé de faire un voyage sur Midgard pendant quelques jours. Quand j'étais partie avant la fin des récoltes, j'avais prétexté des mauvaises nouvelles de mes parents et que je devais les rejoindre sans tarder. A la base, je pensais réclamer ma part de récolte mais j'ai bien vite renoncé en apprenant le désastre qu'avait subi les villages. Les récoltes et les habitations ont été détruites durant les raids et l'hiver s'annonçait bien rude à cause de ça. Seulement, quand j'ai appris la raison de ces destructions, mon incompréhension a bien vite fait place à l'effroi. Un dragon sur Midgard et cela ferait un moment que les rumeurs à son sujet sont effectives ? Comment cela a pu échapper à la vigilance des Ases et des Vanes ? Avons-nous été trop absorbés par nos problèmes pour ne pas regarder ceux de Midgard ? C'est pourquoi j'ai renoncé à ma part de la récolte pour qu'elle serve aux mortels pour ne pas rajouter davantage de complication sur leurs épaules. Après tout, ce n'est pas comme si je manquerais de nourriture pour l'hiver !

Repoussant une énième fois ma cape, je rajoute un morceau de bois sec dans le panier que je porte au bras. J'ai proposé à Bihilde de l'aider à faire ses réserves de bois. C'est pas grand chose mais au moins, c'est déjà un soucis de moins pour la vieille dame. Il est vrai que j'ai eu un apriori négative sur elle mais en fait, c'est juste une personne bourrue... Même si particulièrement agaçante !

Soudain, alors que je me baisse à nouveau pour prendre du bois, j'entends un cri à travers la forêt. Bien que je ne parviens pas à percevoir les mots prononcés, je peux deviner que c'est non loin où je suis. Sans hésiter, je me précipite vers la source du bruit.

Rapidement, je rencontre deux mortels en train de se débattre des prises d'un essaim d'abeilles. En voyant, un arbre au sol, je comprends que les abeilles veulent se venger de ses mortels qui ont détruits leur récolte. Toutefois, je ne peux les laisser leur faire du mal, cela ne leur servirait pas à grand chose même si c'est légitime. A la place, je vais plutôt les aider à reconstruire leur ruche autant que possible dans un arbre où elles seront pas dérangés. Après tout, ne suis-je pas censée assurée le patronnage des abeilles ?

D'un geste de la main, j'incite les abeilles à se disperser. Je prends garde à ne pas trop m'approcher afin que les mortels n'aient pas de soupçons sur ma vraie identité. Cela compliquerait beaucoup les choses s'il savait ma vraie identité !

-Hé ! Crie-je d'une voix inquiète en m'approchant d'un pas rapide de ces personnes. Est-ce que tout va bien ? J'étais en train de ramasser du bois quand j'ai entendu crier. Que s'est-il passé ?

Je leur adresse un sourire qui se veut amical avant de continuer :

-Êtes-vous blessés ? Je suis Hilde, il semblerait que ce soit une chance pour vous que je ramassais du bois pas loin !
©clever love.
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Thorolf Sigurdson
Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyLun 16 Fév - 8:39


D'aucuns pourraient imaginer que les piqûres de ces minuscules bestioles sont tout bonnement incapables d'entamer ma couenne épaisse de rude colosse, racornie depuis une éternité par le souffle glacé des vents du nord, saturés d'écume et de sel marin. Eh bien fichtre non, supposer une telle inefficacité de la part de leurs dards effilés reviendrait à commettre une lourde méprise. Ces maudites abeilles sont de véritables teignes ! Lorsque leurs légions déclarent la guerre à de maladroits et anonymes péquenauds comme ma fourmi et moi-même, elles se montrent particulièrement agressives. Elles ne font pas de quartier. Elles ne signent pas d'armistice.

Vite, se rhabiller ! Le conseil de ma crevette, qui s'est rapidement emmitouflée dans son écharpe, tombe à pic ! J'enfile vivement mon vieux tricot, mais il ne m'est que d'un piètre secours, car ces diablesses bourdonnantes et irascibles se faufilent partout, faisant preuve d'un talent émérite. Il y a d'ailleurs une partie de mon individu que je désire protéger à tout prix, sous ma culotte de peau, et je me mets à me trémousser comme si j'étais tombé dans un lit d'orties. En même temps, mes grands bras dessinent de brutales arabesques pour éloigner les importunes, mais toutes ces contorsions, en définitive, se révèlent totalement inutiles !

Courir, maintenant ! Livia m'a agrippé par la main, et nous fuyons cette horde sauvage qui bourdonne sans arrêt à nos oreilles. Détaler en zigzags en se tortillant comme deux anguilles prises dans la nasse au cœur d'une mer d'émeraude, galoper en agitant les bras au rythme des ailes d'un moulin, un jour de grand vent, se révèlent d'ailleurs un exploit hors du commun. Ajoutons-y nos hurlements, notre panique, les grandes claques que nous nous administrons sur les joues, afin d'écrabouiller cet ennemi qui décore joyeusement de vilaines cloques vermeilles nos visages, qui en paraissent encore plus translucides, presque cadavériques, et le spectacle sera complet !

Les chevaux ! C'est totalement par hasard qu'ils surgissent dans notre champ de vision, toujours attelés à la carriole. Ils piaffent et tirent férocement sur leurs longes, car l'avant-garde de l'essaim commence à les harceler, et c'est un véritable miracle qu'ils ne soient pas encore partis au triple galop en entraînant avec eux notre précieux véhicule. Ma crevette, toujours aussi gesticulante, cherche à m'entraîner à sa suite, afin de préserver nos montures du danger que présentent ces insectes, mais c'est trop tard, le bourdonnement menaçant les enveloppe déjà, et nous ne pouvons abandonner ainsi notre fougueux attelage. Je stoppe l'élan de ma compagne, et c'est moi qui la contraint à me suivre en tirant plus fort qu'elle. Ma fourmi a compris. Elle m'aide à détacher nos pouliches, qui n'ont pas besoin de nos encouragements pour détaler comme des lapins de garenne pourchassés par une meute bruyante de chiens, dans la lumière glauque et grisâtre du matin.

Nous nous remettons à courir de plus belle, sans choisir de direction, au hasard. Peut-être que ces sangsues volantes vont se lasser de cette chasse aux fiers vikings pour se trouver une occupation plus rentables pour elles, non ? Nous courons donc, nous courons dans tous les sens, tout droit, en cercles, en diagonales, la tête profondément enfoncée dans les épaules, et soudain, de façon aussi subite qu'incompréhensible, le belliqueux nuage cesse de nous harceler et s'évanouit dans la nature. Mon Anglaise et moi nous freinons des quatre fers, et nous stoppons tout net en nous interrogeant du regard. Ce qui me permet de constater que l'écharpe entortillée autour de son joli visage a été d'une efficacité remarquable. La mignonne n'a que deux ou trois piqûres sur ses joues rondes. Quant au reste de son corps menu, je me ferai une joie de l'examiner avec toute la concentration requise dès que nous aurons regagné nos pénates, ou même avant, si jamais nous trouvons un buisson accueillant. En ce qui me concerne, ce sont surtout mes grandes paluches qui ont morflé, ainsi que mon ventre et mon dos, que j'ai couverts bien trop tard de mon tricot de travail, que les années ont pourvu de nombreux trous d'aération.

- Apparemment, nous ne nous en tirons pas trop mal, ma chérie. Tu ne souffres pas trop, j'espère ?

Je crois me rappeler que certaines personnes sont sujettes à de vives allergies en cas de piqûres trop nombreuses, et je m'inquiète un brin pour la peau de bébé de ma princesse d'York, mais il ne sert à rien de s'affoler à l'avance.

- Si ça chatouille trop, ou si ça gonfle exagérément, lovofmaillelailfe, - oui, l'accent anglais de Thorolf est effroyable - nous irons montrer tout ça à Aina, au village. Elle dispose certainement des remèdes adéquats.

Je n'ai pas l'opportunité d'en dire davantage. Une voix nous interpelle soudain, un tantinet anxieuse, selon toute apparence. Une jeune femme s'approche de nous. Je ne l'ai jamais vue auparavant. Sans doute provient-elle d'un village voisin et ami. Je l'écoute, et sa dernière phrase, je l'avoue, m'étonne un peu. Ainsi nous aurions eu de la chance qu'elle soit en train de couper du bois dans les parages. Qu'a t-elle voulu insinuer ? Je me tourne vers ma langoustine, qui, inévitablement, se posera la même question, et qui, j'en suis certain, voudra connaître le sens précis de cette affirmation, la mignonne étant d'une curiosité de belette. Elle sera de toute manière plus loquace que moi, c'est inscrit dans ses gènes. Moi, je me contente d'un bonjour amical, je saisis ma brindille par la taille, et nous marchons à la rencontre de l'inconnue.

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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyJeu 19 Fév - 13:40



Le bois s'anime soudain de cris de douleur, d'injures et de claquements secs, écho de la détresse des deux pauvres humains face à la masse vrombissante de cet essaim furieux. Malgré la couche protectrice de mes vêtements, quelques piqûres me brûlent, et me démangent furieusement, mais je n'ai guère le temps de m'y attarder. Dans mon désir de fuite éperdu, j'essaie d'entraîner mon compagnon, loin de nos chevaux, cependant les abeilles ont déjà repéré leur présence et se ruent sur leurs croupes dodues. Et je ne résiste pas à Thorolf, lorsque mon viking m'oblige à faire demi-tour pour délivrer les pauvres bêtes de ce supplice. Les deux juments prennent aussitôt la poudre d'escampette, échappant ainsi au nuage bourdonnant.
Nous reprenons notre course pour essayer de semer nos poursuivantes, zigzaguant entre les troncs, tournant en larges cercles autour de l'arbre abattu. Mais rien à faire, elles sont tenaces et s'acharnent sur nous, cherchent par tous les moyens à piquer le moindre interstice de peau encore à l'air libre.

Et puis, soudain, plus rien ! La masse bourdonnante s'est tue, les abeilles ont disparu ! Elles se sont égaillées dans la forêt, comme par magie ! Nous stoppons aussitôt notre course pour faire l'inventaire des dégâts causés par les insectes. Je ne m'en tire pas trop mal, grâce à la protection de mes vêtements et de mon écharpe, seule la partie découverte de mon visage a subi les attaques répétées des abeilles et me voici avec de belles marques rouges qui ornent mon front et mes joues. Mais mon pauvre géant, lui, est couvert de piqûres ! Son malheureux tricot usé par les ans ne l'a guère protégé des dards acérées de nos furieuses attaquantes. Dans son dos, sur son ventre et ses mains, mes doigts volettent d'une cloque à l'autre, mais Thorolf ne semble pas s'en soucier, ni même en souffrir. C'est qu'il a la peau aussi dure que le roc !

- Pas trop mal, Thorolf ? Toi, beaucoup cloques, mais moi, ça va … Je souris largement lorsque j'entends mon viking utiliser l'anglais pour me dire des mots doux. J'adore lorsqu'il fait cet effort, entendre mon idiome natal est toujours agréable, même si son accent est une catastrophe ! Nos langues respectives sont décidément difficiles à apprivoiser pour l'un comme pour l'autre. Mais j'ai un avantage certain sur lui, j'entends parler norvégien à longueur de journée !
Une visite chez Aina s'imposera peut-être, si l'une de nos piqûres s'infecte, ou tout simplement pour avoir le plaisir de bavarder avec elle, j'ai appris à l'apprécier depuis notre retour des raids, elle m'a soignée avec une gentillesse et une patience adorables.

Une voix cristalline, un brin inquiète nous interrompt soudain. Elle appartient à une très jolie jeune femme qui vient à notre rencontre, un panier de brindilles sous son bras. Je ne l'ai jamais croisée à Tromsø, elle vient probablement d'un village voisin. Mes yeux s'attardent avec une certaine envie sur sa superbe chevelure de miel, jusqu'à ce que ses dernières paroles titillent ma curiosité insatiable. Pourquoi donc avons-nous eu de la chance qu'elle arrive par ici ? Est-elle pour quelque chose dans la dispersion de nos piquantes poursuivantes ? Depuis notre sauvetage in extremis au début des raids, je sais que les dieux ont souvent l'oeil sur nous, et peuvent très bien nous visiter. Cette belle apparition m'intrigue. Au plus haut point. Fait-elle partie de ces divinités ?

- Bonjour Hilde ! Lui Thorolf, et moi Livia. Nous aller bien, merci. Abeilles ont piqué, mais pas trop. Désolée, pas bien parler, moi anglaise. Nous, habiter Tromsø, et toi ? Pourquoi toi dire une chance d'être là ? Abeilles disparaître grâce à toi ? Toi magicienne ?demandé-je en souriant à l'inconnue. Les doigts de Thorolf ceignent ma taille, il me connaît bien, le bougre. Il a simplement salué Hilde, et m'a laissée jouer les incorrigibles curieuses, comme d'habitude ! Une étincelle malicieuse éclaire le regard sombre que je croise après avoir déballé toutes mes questions.

Une étrange vague de chaleur, portée par la brise, nous assaille subitement, détournant un instant mon attention de notre interlocutrice. Instantanément, je pense au dragon qui hante notre forêt, depuis le printemps, et que nous avions furtivement aperçu. Aussitôt je me serre contre Thorolf, et je fouille le ciel, la canopée, d'un regard alarmé, mais pas de silhouette ailée, pas de monstre écrasant les arbres alentours. Je pousse un discret soupir de soulagement. Pas de dragon ? Mais alors d'où vient cette bouffée de chaleur qui vient de nous caresser le visage ? C'est à mon colosse que je m'adresse alors :

- C'est quoi ça, Thorolf ? Pas dragon qui souffle feu, pas grand bûcher, alors quoi ? … Toi sentir aussi, Hilde ? Toi savoir c'est quoi ?

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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptySam 28 Fév - 11:16


Thorolf & Livia & Beyla ❧ L'étrange randonnée
En près de plusieurs millénaires que je parcoure certaines branches d'Yggdrasil, les forêts de Midgard me semble à la fois si semblable et si différente de celles des autres mondes que j'ai pu voir. Il est vrai qu'aux premiers abords, les forêts des mortels sont aussi des longues étendues d'arbres proche l'un de l'autre. Seulement quand on y porte davantage attention, la végétation est si différente. Pour avoir pu gouter aux différents miels produits à divers endroits d'Yggdrasil, je peux affirmer que le miel de Midgard a un gout qui lui est propre facilement perceptible pour peu qu'on soit habitué à en manger. A moins que ce soit du à ma proximité avec les abeilles qui me permet d'affirmer une telle chose ? Je ne saurais le dire, même s'il est vrai qu'une personne travaillant dans les entrailles de la terre pourra plus facilement trouver d'un oeil aiguisé une gemme précieuse d'une pierre sans valeur.

Néanmoins, je reconnais dans une certaine mesure que les abeilles des forêts d'Asgard sont bien plus volcaniques que celles des autres Royaumes. Elles sont si vives à charger tel un essaim sur les malotrus les gênant. A moins qu'elles ne cherchent à imiter les valeureux guerriers et guerrières ases ? A bien y réfléchir, je ne saurais dire si c'est une bonne ou une mauvaise chose si c'est l'intention première des butineuses. Cela pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur la production d'hydromel et les Nornes savent que cela serait des plus risqués qu'une telle chose arrive alors qu'on se rapproche sans cesse du couronnement des futurs dirigeants d'Asgard. Je n'ose imaginer le mécontentement de la population si elle ne peut boire sans modération pour fêter l'évènement. C'est une pensée bien trop dérangeante pour que je m'y attarde. De toutes manières, ce n'est ni l'heure ni le moment opportun pour le faire. Il est pour moi plus urgent de m’enquérir de la santé des mortels que j'ai sauvé d'une attaque d'abeilles furieuses. Même s'il l'avait peut-être mériter la colère des petites butineuses, je ne pouvais guère les laisser dans une telle situation. Je suis bien incapable de vaincre un dragon, il est vrai, mais je peux aisément m'occuper des abeilles. Si je n'y arrivais pas, je n'aurais qu'à rendre le titre de "Déesse des Abeilles" que j'ai reçu de la part du Père de Toute Chose il y a fort longtemps !

Tandis que je me présente, mon regard dévie sur les deux individus afin de pouvoir jauger leurs blessures. Je ne me quitte pas mon sourire amical après cette rapide observation. Ils n'ont guère été trop blessé par les abeilles, ces mortels risquent d'avoir mal un peu mal ce soir pour se reposer mais ce n'est rien des blessures mettant en danger leurs jours. Ils n'ont pas craindre de rejoindre le royaume de la déesse Hel, je pense. Toutefois, je préfère ne pas me montrer trop de confiance dans mes capacités de guérisseuse, je suis plus spécialisée dans les abeilles et l'hydromel...

J'essaye de ne pas prendre un air paniqué en entendant la mortelle me demandait si je suis une magicienne. Faire tomber les quelques branchages au sol serait un aveu sans concession de ma condition de déesse. Cela m’agacerait au plus haut point si j'étais obligée de révéler ma véritable identité. Non seulement je risque de me faire disputer dans le meilleur des cas pour avoir été aussi imprudente mais je risque également de ne plus pouvoir vadrouiller dans les alentours de Tromso avant un long moment. Je pense que ce dernier point risque le plus de m'importuner d'entre tous. Je ne suis toujours pas taillée pour affronter n'importe quel bastion lourdement gardé, cela va s'en dire !

-Ne vous inquiétez pas Livia ! Dis-je aussitôt pour la rassurer. Vous êtes parfaitement compréhensible ! Je viens d'un village à plusieurs jours de marche de Tromso et j'habite en ce moment chez la vieille Bihilde et son mari afin de ramener un peu d'argent à mes parents pour que nous puissions passer plus facilement l'hiver !

Mon sourire quitte brièvement mon visage pour mimer une douce inquiétude afin de rendre plus crédible mon propos. Ce n'est guère la première fois que je débite cette histoire, ce mensonge doit être de plus en plus difficile à percevoir. Tout du moins je l'espère !

-Je disais chanceux dans le sens où si vous aviez eu besoin de soin, vous auriez pu les avoir plus rapidement que si je n'étais pas dans ses environs en train de chercher du bois. Et puis, je n'ai pas eu la chance d'être bénie par les dieux pour pouvoir faire quelques tours de magie. Enfin, je suis certaine que Bihilde dirait que je suis une véritable magicienne quand il s'agit de bouder !

Si j'ajoute ma dernière phrase sur un ton boudeur, je n'ai pas quitté un instant le sourire dans l'espoir qu'ils croient mon mensonge. Sinon, je risque fort d'être embêtée s'ils se montrent insistant !

Un brusque chaleur est soudain portée par le vent. Mon coeur se met à battre à tout allure. Oh Nornes ! Il y aurait vraiment un dragon sur Midgard ? Et pire que tout, il aurait décidé de faire de nous son prochain repas ? Alors que cette pensée dirigeante traverse mon esprit, mon regard scrute les arbres pour trouver une éventuelle cachette. Toutefois, je n'ai guère besoin de m'y rendre que l'odeur de brûlée disparaît aussitôt. Je fronce les sourcils, perplexe à ce qui s'est passé. C'est quoi au juste ?

Je prends quelques minutes avant de répondre à la question de Livia pour organiser mes pensées. J'aurais également pensé à un dragon mais, mais comme le souligne la mortelle, il n'y a pas d'incendie c'est donc à exclure.

-J'en ai aucune idée ! Finis-je par répondre la mine soucieuse. Je ne peux que prier les dieux pour ce soit pas les prémices d'une nouvelle catastrophe pour le village !

A nouveau, je ressens une sensation de chaleur. Je frissonne de peur. Pourtant, rien ne brûle autour de nous !

-Que se passe-t-il donc ? Déclare-je chamboulée par l'incompréhension.

Une odeur de brûler vient titiller mes narines me rendant plus perplexe. Ce n'est pas une odeur de bois brûlée ! C'est tout bonnement impossible que quelque chose brûle et que ce ne soit pas du bois !

-Que faites-vous ? Finis-je par demander à mes compagnons. Je serais d'avis de retourner à Tromso rapidement avant quelques sombres monstres viennent nous attaquer pour nous envoyer à Helheim !

Non pas que je n'apprécie pas la dirigeante de ce lieu, seulement, j'aimerais m'y rendre que dans quelques millénaires s'il est possible !
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyDim 8 Mar - 1:18


En arrivant au haras de Thorolf, je vois deux de leurs chevaux revenir à bride abattue, seul. Ils ont l’air agités, complètement paniqué. Je fais forcer l’allure à Trimarl, mon cheval, qui tire le chariot. Arrivant au trot, pour ne pas risqué de perdre mon précieux chargement, j’aperçois des garçons de Tromsø réceptionner les bêtes. Je stop mon attelage à leur hauteur et les sollicite avec empressement :

D’où viennent ces bêtes ? Où est Thorolf ? Que se passe-t-il ici ?

Nous sommes à la fin de l’été, les beaux jours qu’ils nous restent vont se faire de plus en plus rares. Il faut donc en profiter au possible. Le soleil se lève peu à peu lorsque je quitte Le Repaire des Reines, il est tôt. Mais j’aime particulièrement cet instant de la journée. La nature se réveille gentiment, en bruissant, les animaux diurnes vaquent à leurs premières occupations, tandis que les nocturnes retardataires se ruent dans leur cachette.

Cette année, la saison du soleil a été particulièrement productive. Les abeilles ont fait un super travail, la récolte de miel a été exceptionnelle, l’hydromel que nous avons pu fermenter grâce à elles est de qualité égale. Beaucoup de mes clients m’en ont commandé des futs, malgré leur empressement, je ne peux pas honorer chacune des commandes. Je me retrouverais à sec pour les mois à venir. Quelques privilégiés, triés sur le volet, ont donc droit à une précieuse livraison.

Thorolf, le géant, en fait partie. Lui et sa thraell, Livia, passent pas mal de temps au comptoir de ma taverne. Nos discussions sont toujours intéressantes et bruyantes, et la plupart du temps embrumées dans des volutes d’hydromel. Je ne suis pas le genre de tavernière à laisser mes clients boire seuls. Je les accompagne le plus souvent. D’ailleurs à ce propos, heureusement que les deux autres femmes d’Arni m’aident. Elles prennent le relais quand je ne me vois plus les mains. Ce qui arrive un peu trop souvent à leur goût.

L’amitié que je porte au géant et à sa muse m’a emmené sur sa propriété pour ladite livraison. Après avoir vu cette scène, je suis prise de quelques inquiétudes. Je sais qu’un dragon rôde et tue dans les bois. J’ai soudain peur qu’il ne leur soit arrivé malheur. Je connais le personnage, et je sais que pour Livia il est prêt à tout.

Après avoir sauté au bas de mon chariot, j’empoigne un des garçons. Le force à me faire face et le fixe. Il baisse les yeux.

Je ne veux rien te faire. Je veux juste que tu me répondes. Où sont Thorolf et Livia ? Réponds ! D’où viennent les bêtes ?

Avec un regard fuyant, limite effrayé, il me répond enfin. Ses propos sont succincts mais je comprends que le propriétaire des lieux est parti en forêt chercher du bois. Qui plus depuis pas si longtemps que ça. Les chevaux de retour au haras sont harnachés de sorte qu’ils puissent tirer un chariot de grande taille pesant un poids conséquent. Je demande donc aux garçons de m’harnacher deux nouvelles bêtes de la même manière que celles qui vienent d’arriver. Ma demande est exécutée en un tour de main, les garçons me préparent deux chevaux frais. Sautant sur le dos du premier j’attrape à la volée la longe du second. Les garçons m’indiquent, à main levée, la direction prise par Thorolf et Livia.

Je m’accroche d’une main à la crinière, montant à cru je n’ai pas beaucoup de prise. Après un bon coup de talons dans les côtes, ma monture part au galop. Le second s’ébroue et, bon gré mal gré mais obligé, il suit sans trop rechigné. Je prends la direction montrée par les garçons et me dirige vers les bois. Je fais un bon bout avec les chevaux mais je fini par trouver le chariot, en contrebas du chemin. Je ne vois ni Thorolf ni Livia à portée. Après avoir sauté en bas de ma monture, attaché les bêtes au chariot, je me faufile dans les bois.

Thorolf ?!? Livia ?!? Ohé ! Où êtes-vous ? Thorolf ?

Malgré que je force sur ma voix, j’ai l’impression qu’ils ne m’entendent pas. Je continue donc à marcher tout en criant leur nom de temps à autre. Je repère de loin un arbre qui vient d’être abattu, j’accours sur place et trouve deux haches. Je me remets à les appeler.

Thorolf ? Livia ? ....

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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyDim 8 Mar - 11:24

Que penser de cette rencontre inattendue ? Essentiellement que l'examen approfondi des cloques qui constellent la peau de mignon bébé tout rose de ma musaraigne est remis à une date ultérieure, ce qui me chagrine considérablement, d'autant plus que les buissons capables d'abriter cette importante vérification pullulent à l'orée de ces bois. Mais soit, j'avoue volontiers que cette Hilde, surgie d'on ne sait où, me paraît excessivement avenante, et qu'elle est beaucoup plus agréable à regarder qu'un essaim d'abeilles furibardes.

Je ne m'étais pas fourvoyé le moins du monde à propos de mon Anglaise. Comme toujours, nous fonctionnons en totale symbiose, un peu comme si mon ciboulot avait planté sa tente sous ses chatoyantes boucles de jais pour y faire l'inventaire de ses pensées, afin que je puisse anticiper et agir en conformité avec elles. Et vice-versa, bien entendu, car Livia aussi se faufile sans le moindre mal au fond de ma boite crânienne afin d'y sélectionner ce qui l'intéresse, avec une perspicacité remarquable et une acuité sans faille. Bref, j'aurais parié mon testicule droit contre un sac de bigorneaux avariés qu'elle allait poser toutes les questions qui me turlupinaient depuis un moment, en usant de ce savoureux charabia qui m'amuse et m'attendrit. Et je l'aurais conservé. Mon testicule.

Hilde se révèle donc plutôt volubile, et elle répond de bonne grâce à toutes les interrogations de ma crevette. Nous apprenons ainsi qu'elle habite provisoirement chez un couple âgé des environs, qu'elle cherche à subvenir aux besoins de ses parents, et qu'elle n'est en conséquence ni une déesse ni une magicienne, au grand dam de ma langoustine qui est subjuguée par tout ce qui sort de l'ordinaire, et qui fantasme à l'idée de croiser l'un ou l'autre échantillon représentatif de nos divinités nordiques. C'est vrai que celles-ci débarquent de temps en temps dans nos forêts et nos auberges de Midgard, mais il faut bien avouer qu'elles y sont aussi rares qu'un récif de corail au fond de nos mers glaciales. Quoi qu'il en soit réellement, voilà que mes réflexions sont à nouveau perturbées par ce relent persistant de combustion ou d'intense chaleur qui s'échappe des frondaisons et s'ingénie à nous titiller les narines. Mes deux charmantes interlocutrices s'interrogent, mais le mystère s'épaissit, car nous ne distinguons aucune fumerolle s'en allant léchouiller le ciel, ni, par bonheur, aucun dragon mêlant son souffle fétide aux nuages légers qui coiffent la cime des arbres. Alors, qu'est-ce donc ? Hilde suggère de retourner dare-dare au village, et ce serait sans doute la solution la plus raisonnable, mais j'avoue qu'une vive curiosité m'aiguillonne. Et puis, n'avons-nous pas survécu aux Pictes et au Kraken ? Je dévisage un instant mon lutin anglais, et je lis dans ses yeux beaucoup plus d'intérêt que d'inquiétude. Dès lors, ma conviction est faite. Nous ne ferons pas demi-tour, sauf danger imminent et plus précis que cette étrange source de chaleur.

Je m'adresse dès lors à Hilde, sans rechercher un quelconque assentiment de la part de ma princesse d'York, qui, je le sais, sera entièrement de mon avis. Elle me suivrait partout, ma jolie brindille, sans réfléchir une seule seconde, même si les plus obscurs oracles prophétisaient que le plus gigantesque des périls nous attend dans l'ombre, guettant une ouverture afin de passer à l'attaque.
- Tu as certainement raison, ma chère Hilde, ce serait plus prudent de rentrer à Tromsø, mais je pense que Liv et moi nous allons aller un peu fureter par là. Si une terrible menace venait à peser sur le village, il vaut mieux savoir exactement de quoi il retourne. Après ça, s'il y a lieu, nous alerterons les habitants. Et si je puis me permettre de te donner un conseil d'ami, viens donc avec nous, ne reste pas seule, nous te protégerons !

Je n'ai pas l'opportunité d'en dire davantage, car des cris retentissent en direction de notre carriole. De nouvelles victimes d'une attaque des abeilles ? Apparemment non. Ce sont nos deux prénoms que répète le vent. Cette voix ... soufflé-je à ma crevette ... n'est-ce pas celle de Asá ? Que fait-elle par ici ?

Me tournant vers Hilde, je précise alors : C'est l'aubergiste de Tromsø, une de nos meilleures amies. Elle a sans doute reconnu notre charrette. Je ne sais pas si tu l'as déjà rencontrée, c'est un fabuleux personnage. Répondons-lui et approchons-nous, mais restons sur nos gardes. Je trouve qu'il fait de plus en plus étouffant sous ces arbres ...

Je fais quelques pas, et je me mets à hurler, d'une voix du tonnerre des dieux. Avec Thorolf, c'est toujours « discrétion assurée ». Pas de demi-mesure.
- Par iciiiiiiiii, Asááááá ! Nous sommes lààààà !

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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyMer 11 Mar - 14:06


Ces vagues de chaleur qui nous assaillent, sont de plus en plus fréquentes, de plus en plus intrigantes, alors que j'écoute attentivement les réponses de Hilde. À ma grande déception, ce n'est pas une déesse, contrairement à ce que je pensais, à ce que j'espérais. Elle aussi ne semble pas savoir ce qui se passe. Mais au contraire de mon Thorolf et de moi-même, elle préférerait manifestement rentrer chez elle, plutôt que de découvrir la clé de ce mystère.
Depuis notre naufrage, au début de la saison des raids, et notre incursion au cœur des Monts du Loup, dans l'antre du dragon, sans compter la fois où celui-ci nous a survolés sans nous voir, ma curiosité envers tous ces événements étranges qui se produisent à Tromsø et dans ses environs, ne fait que croître. D'autant que je n'ai toujours pas eu la chance de rencontrer l'un des membres du panthéon divin. Mais je ne désespère pas, et peut-être que découvrir la source de cette chaleur me permettra de le faire.
Tout comme mon géant, je veux aller voir ce qui se trame, et non me terrer chez moi en attendant que l'orage passe, ou bien attendre les prédictions de nos völvas. Il faut que l'un de nous puisse prévenir le village, si un nouveau danger, une nouvelle attaque, où que sais-je, se prépare. Aussi quand celui-ci propose à notre belle interlocutrice de se joindre à nous, je n'y vois aucun inconvénient, au contraire, si elle craint pour sa vie, ou ne désire pas prendre de risques, elle pourra toujours courir prévenir notre Jarl :

- Nous aller voir, il faut savoir c'est quoi, ce chaud. Toi peux prévenir village si problème, non ? Hilde, toi pas obligée suivre nous, mais nous contents que toi venir avec nous, d'accord ? lui confirmé-je à la suite de mon compagnon.
Soudain nos noms, hurlés à pleine voix, déchirent le calme olympien de la forêt. Thorolf l'a reconnue immédiatement, il s'agit de notre amie Asá, qui tient la taverne de Tromsø, l'une des femmes d'Arnórr le pisteur, qui nous a conduits à la caverne du dragon. J'ai encore un peu de mal avec le fait qu'un viking puisse avoir plusieurs épouses sous son toit. Je me demande comment elles font pour s'entendre, pour ne pas être jalouses des attentions que leur époux porte à l'une ou à l'autre. En Angleterre, l'anneau de mariage lie les mariés pour la vie. Thorolf n'a heureusement pas d'autres femmes, et j'entends bien être la seule ! Mais ce n'est pas pour tout de suite. Il doit d'abord trouver le bon moment pour annoncer à Hagen de son projet de faire de moi sa femme, et une viking à part entière. Pour l'instant nous accueillons la belle guerrière et je me charge des présentations, lorsqu'elle apparaît entre deux bosquets touffus :

- Asá ! Bonjour ! Toi chercher nous ? Mais comment toi arriver ici ? C'est Hilde, elle venir autre village, lui dis-je en désignant la jeune femme aux cheveux couleur de miel, qui nous accompagne. Elle arriver quand nous attaquer par abeilles. Regarde piqûres partout ! Mais pas mal ... raconté-je dans mon jargon habituel, tout en exhibant les rougeurs qui couronnent nos visages et nos mains. Chevaux de carriole sont sauvés à cause abeilles. Nous marcher, mais sentir chaleur qui vient là-bas. Nous aller voir, toi venir ?
Je n'ai guère de doute sur la réponse de notre amie, c'est une fière skjaldmö, courageuse et brillante. Je l'admire beaucoup, je l'ai déjà vue se battre et elle est bien plus douée que moi. Peut-être qu'un jour, j'oserai lui demander de m'enseigner quelques prises ... En attendant, je suis quasiment certaine qu'elle nous accompagnera, ne serait-ce que pour s'assurer que rien ne menace notre village. Certes nous n'avons pas la force de frappe de Mjölnir, le fameux marteau du Tonnerre, mais nous sommes tout de même trois combattants vaillants, sans oublier Hilde qui pourra toujours nous servir de messager, si elle ne désire pas affronter un quelconque danger. Je ne lui en tiendrai pas rigueur, il y a plusieurs mois à mon arrivée ici, je n'étais qu'une petite chose frêle et apeurée. J'ai appris à me servir d'un bâton, à me battre, à me défendre, j'ai fait mes preuves pendant les raids, et je n'ai désormais plus de frein à ma curiosité.

La sensation de touffeur se fait de plus en plus vive, la végétation s'épanouit sous cette douceur inattendue, l'herbe vert tendre que nous foulons sous nos pieds dégage une odeur fraîche de printemps. Soudain au détour d'une souche putride, apparaît l'inimaginable, l'incroyable ! La source de cette intense chaleur qui nous intrigue et nous inquiète à la fois. Une flaque qui miroite sous les rayons timides du soleil qui ont réussi à percer la canopée. Une flaque d'environ un mètre de large, dont la couleur ardente rappelle du métal en fusion, de l'or ou même du bronze. C'est elle qui dégage cette chaleur, mais qu'est-ce-que c'est ?
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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyDim 22 Mar - 12:10


Thorolf & Livia & Asa & Beyla ❧ L'étrange randonnée
Je manque de soupirer de désespoir en entendant les deux vikings vouloir aller joyeusement gambader vers le danger. N'ont-ils aucun instinct de survie ? Je ne sais pas moi, fasse à de telles prodiges, si j'étais mortelle, j'aurais tendance à fuir en courant dans l'autre sens pour ne pas me faire dévorer par un dragon vorace ! Surtout que ce sont eux qui m'ont confirmé qu'un dragon a bel et bien été aperçu. Foutus vikings ! Pourquoi faut-il qu'ils attendent de voir une écaille de dragons avant de fuir ? Et bien sûr, moralement, je ne peux pas les laisser seuls aller vers l'aventure, quand bien même ils sont plus habitués que moi à aller à l'encontre du danger. Après, qui sait, j'arriverai peut-être à les empêcher de faire une énorme bêtise ? Quand j'étais enfant, j'y arrivais avec la tête brûlée qui me sert de grand frère. Je n'ai plus qu'à prier que pour cette capacité ne m'ait pas abandonné ces derniers millénaires... Ainsi que les deux ou trois trucs que j'ai appris auprès d'Eir et de mon père, guérisseur. J'aimerais toutefois beaucoup ne pas avoir à les utiliser, cela dit !

-Je viens avec vous ! Proteste-je d'un ton qui ne laisse aucune contestation possible. Ne serait-ce que pour m'assurer que vous ne mettez inutilement pas en danger. Bougonne-je en expliquant mon volte-face.

Sur ces entre faits, on entend une voix héler le nom de mes compagnons. Peut-être qu'il s'agit d'une personne les rappelant à leurs obligations et qu'ils vont devoir couper court à leur traque d'un éventuel monstre au sourire carnassier plein de promesse pour un séjour éternel à Hellheim ? Mon espoir se tait rapidement. Les deux mortels à mes côtés sont bien trop enthousiastes pour partir à l'aventure pour renoncer rapidement.

Quand ils me présentent à la nouvelle venue, je lui adresse un sourire bienveillant. Que ce soit sous l'identité de Hilde ou en tant que Beyla, je connais Asa. En tant que Beyla, j'ai pu recevoir à l'occasion une ou deux prières concernant la qualité de l'hydromel servi dans son établissement. Quand je voyage sur Midgard sous l'identité de Hilde, j'ai été amené à plusieurs reprises à converser avec la tenancière à la suite d'une longue journée de travail au champ. Je ne saurais pas dire par contre si Asa se souvient de moi au vu du nombre de personnes qu'elle est amenée à rencontrer dans son établissement. Mais cela ne m'importe peu au vu de l'agression sonore que vienne de subir mes oreilles de la part de Thorolf. Diantre ! Heureusement que nous nous trouvons pas dans des contrées très enneigées, il aurait surement provoqué une avalanche !

-J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer Asa, vous savez ! Déclare-je en gardant toujours mon sourire. La vieille Bilhilde ne rechigne jamais à ce que j'aille boire une choppe d'hydromel chez Asa si cela me permet de ne pas être dans ses jambes !

Ca, c'est la version officielle. En vérité, je n'ai jamais demander la permission à la mortelle pour boire une choppe ou deux. Après tout, je suis la déesse de l'hydromel, ce n'est pas comme si cette boisson allait me rendre soûle au point que je roule sous la table ! C'est même le contraire, je dirais !

Après avoir entendu la réponse positive d'Asa à se joindre à notre expédition, je ne perds pas de temps pour prendre la tête de notre groupe. C'est d'un pas énergique que je prends la direction vers la source de chaleur. Plus vite leur curiosité sera satisfaite, plus vite ils rentreront en sécurité !

Au fur et à mesure que nous avançons, je me retiens difficilement de froncer les sourcils face à la présence de nature verdoyante. Serait-ce un refuge d'Eostre ? La déesse du printemps serait-elle dans les alentours de Tromso ? Pourtant, j'aurais juré que la déesse était à Asgard à mon départ, sans compter que la déesse du printemps respecte grandement l'équilibre des saisons. Non, décidément, il s'agit d'autre chose. En l'apercevant, je m'arrête brusquement, saisie par la stupeur.

-Qu'est-ce que c'est ? Murmure-je en écho à mes pensées.

Une grande flaque métallisée aux couleurs or se tient au milieu de la clairière. De toutes évidences, c'est de là que vient les élans de chaleur que nous percevons depuis tout à l'heure. Pas besoin d'être prophétesse pour comprendre que la magie est à l’œuvre. Reste juste à savoir qui est à l'origine de celles-ci.

-Quel prodige ! Vous croyez que c'est l’œuvre des Dieux ? Demande-je à mes compagnons.

Pour ma part, je sèche un peu concernant l'instigateur de tout cela. S'ils disent quelques noms, peut-être aurais-je plus d'idées ? En tout cas, une chose est sûre : ce n'est pas moi qui est à l'origine de cela, je suis bien incapable de régir sur autre chose ne se rapportant pas à des abeilles, du miel et de l'hydromel.

Par curiosité, je m'empare d'un petit caillou afin de le faire ricocher sur la surface de l'étendue. Peine perdue, celui-ci disparaît quasiment instantanément sans avoir pu faire le moindre rebond. La surface n'a même pas été ridée par une quelconque onde de mon caillou.

-Ne serait-il pas mieux de retourner au village afin d'avoir l'avis de Thilda ? Peut-être qu'elle a eu des visions sur cette chose ?

Maintenant, plus qu'à convaincre aux vikings de faire demi-tour avant que les ennuis ne nous tombent réellement dessus ! Ce n'est pas gagné, j'en conviens !
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyDim 5 Avr - 19:31


Je n’eu le temps de m’époumoner longuement que je vis Livia et Thorolf apparaitre dans mon champ de vision. Accompagné d’une jeune femme blonde.

Asá ! Bonjour ! Toi chercher nous ? Mais comment toi arriver ici ? C'est Hilde, elle venir autre village.

Hilde est une jeune femme que j’ai croisée quelques fois dans mon auberge. J’ai le souvenir que malgré son gabarit, elle boit plus que moi sans rouler sous la table. Un sujet qu’il me faudra approfondir. Mais bref, revenons à nos moutons.

Hilde me sourit aimablement, sourire que je lui rends avec bienveillance.
Livia et Thorolf ont l’air très excités et intrigués par cette source de chaleur. Source que je sens depuis que je suis arrivée dans les bois. Après avoir donné mon assentiment quant à aller dénicher le pourquoi du comment de cette chaleur, nous nous mettons en route. Ce qui me paraît bizarre, c’est que la végétation alentour ne semble pas souffrir de ces vagues de chaleurs incohérentes, elle semble même plus verte. Plus en avance sur la saison que tout ce qui est aux alentours. Je ne sais pas. C’est troublant.

Nous marchons d’un bon pas, Hilde en tête. Elle a de l’assurance pour la frêle jeune femme qu’elle paraît. Il y a pas mal d’interrogations qui me viennent à l’esprit à son propose. Même mon ami Thorolf la suit sans broncher, bon le fait que Livia le fasse ne doit pas être étranger à ça. Notre marche nous conduit plus profondément dans les bois. Perdue dans mes pensées, je manque de heurter Hilde de plein fouet. Je lève les yeux et… Ce que je vois me fige sur place. Bouche bée.

Un phénomène, une flaque argentée aux couleurs de l’automne, quelque chose comme un portail, un miroir sans reflet. Une chose magnifique. Attirante. Magique.

Hilde me fait revenir sur terre :

Qu'est-ce que c'est ? Murmure-t-elle.

Je ne sais pas si elle se pose la question à elle-même ou si ça nous est destiné. Mais personne ne pipe mot. Nous continuons à fixé cette magnifique étrangeté lorsque Hilde reprend la parole. Cette fois de façon audible pour tout le groupe.

Quel prodige ! Vous croyez que c'est l’œuvre des Dieux ?

Alors là, Hilde… C’est magnifique, c’est magique ! J’espère que ce sont nos Dieux qui ont crée cette chose… Sinon je n’ose imaginer ce que ça pourrais prédire.

Elle me prend de vitesse, ramasse un caillou et le jette sur la bizarrerie. Ouvrant, plus grand encore, les yeux, je constate que le caillou ne fait pas que passer au travers, il disparait totalement. Evaporé, envolé, évanoui.

Mais qu’est ce que… ?!? .

Je n’arrive pas à aligner mes mots correctement.

Ne serait-il pas mieux de retourner au village afin d'avoir l'avis de Thilda ? Peut-être qu'elle a eu des visions sur cette chose ? Nous demande Hilde.

Je, oui. Je pense que c’est une bonne idée. Surtout que si vous voulez vous aventuré à travers ce truc, je serais plus à l’aise avec mes armes. Je propose qu’on retourne au chariot, j’ai emmené avec moi deux bêtes fraîches. Elles nous ramèneront au haras et de la nous pourrons nous équipé correctement pour une sortie de ce genre. Qu’en pensez-vous ? Et je suis d’accord avec l’idée de Hilde.

HRP:
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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyLun 6 Avr - 15:48



Me voici monstrueusement déconcerté par ce mystère. Une flaque colporteuse de chaleur et avaleuse de cailloux ! Bigre ! Par les huit pattes de Sleipnir, jamais je n'aurais imaginé rencontrer un tel phénomène au sein de cette forêt que je parcours depuis des lustres, et où je m'approvisionne en arbustes et arbrisseaux pour clôturer mon élevage bien-aimé. Ainsi que le répétait mon oncle Thorvald, jamais je n'oserais raconter cette histoire, même à un cheval de bois, car il me ruerait au visage en croyant que je me moque de lui ! Cependant, étant donné que nous sommes face à cette énigme, ce serait ridicule de ne pas approfondir la question. Non ? Je m'approche donc à mon tour de cette ... euh ... comment la nommer ? ... anomalie ? ... curiosité ? ... sorcellerie ? ... en me triturant le menton du bout des doigts.

Est-ce là une œuvre des dieux, comme le suggère Hilde ? C'est ma foi une éventualité à laquelle je n'avais pas songé.
- Si c'est le cas, voyons un peu ce qu'elle nous réserve ... proposé-je à l'intention de mes trois charmantes compagnes. Je ramasse un long bâton, couvert d'un lichen tenace, je m'agenouille au bord de cette ... euh ... mare ? ... et j'y plonge, avec une extrême prudence, mon gourdin. Tout en veillant, bien évidemment, à ce que cette ... euh ... incohérence ? ... n'engloutisse pas ma main, mon bras, et le reste de ma robuste personne, à laquelle je tiens énormément, inutile de le préciser. J'y fais donc disparaître l'extrémité de ma perche, durant une poignée de secondes, puis je la retire lentement, et nous l'examinons consciencieusement. Elle sent un peu le roussi, ce qui me parait logique et même inévitable compte tenu du rayonnement que dégage cette ... euh ... diablerie, mais l'écorce rugueuse de mon bâton est intacte. Aucune trace d'ébouillantage, aucune abrasion, même la mousse qui s'y est agglutinée au fil des ans a conservé sa belle couleur vert olive.

- Voilà qui est rassurant, à première vue. Cette flaque n'est pas agressive ! ... ajouté-je en souriant à mon brelan de dames. Je pense néanmoins que deux précautions valent mieux qu'une, et j'ai, je crois, une excellente idée. Regardez-moi cette jolie bestiole ... dis-je en me saisissant délicatement d'une minuscule chenille rouge qui se dandinait dans le feuillage. Elle va nous être utile, cette mignonne promeneuse ... Hop ! Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit-on souvent, mais je préfère envoyer notre brave insecte en éclaireur. Si quelqu'un ici doit mourir d'une effroyable hémorragie résultant d'atroces brûlures, autant que ce soit une larve toute riquiqui plutôt qu'un fier viking ou qu'une avenante donzelle, non ?

- C'est gentil de ta part de te porter volontaire ! Nous t'en sommes infiniment reconnaissants ... affirmé-je à la p'tite bestiole toute ratatinée en la déposant sur le bout de ma perche, et en lui laissant le temps nécessaire pour s'y accrocher parfaitement. En route, maintenant ! Bonne chance, vermisseau ! ... Et je plonge une seconde fois mon long gourdin dans la ... euh ... là où vous savez ! Je patiente quatre ou cinq secondes, puis je le retire. Autant dire que le résultat me réjouit ! Notre avorton rampant se porte comme un charme, et joue fièrement au funambule à l'extrémité du bâton, comme s'il avait apprécié ce bref voyage.

Je me tourne vers ma crevette et ses deux voisines, assez satisfait de ma démonstration. Si je ne me retenais pas, je pénétrerais immédiatement au cœur de cette étrange flaque pour savoir ce qu'elle dissimule, mais je me dois de tenir compte des réticences de Hilde et Asá, qui préfèrent visiblement que nous retournions au village afin de nous y équiper. Et sans doute est-ce plus prudent que de foncer tête baissée dans l'inconnu. Qui sait ce que nous réserve l'envers du décor ?

- Vous avez raison ! ... tranché-je soudain. Rentrons au haras, nous y récupérerons quelques armes et des boissons fraîches. S'il fait encore plus chaud au-delà de cette ... euh ... ouverture ? ... nous allons avoir la langue aussi sèche que du vieux cuir de selle. C'est une bonne idée d'avoir ramené la carriole, Asá, nous y tiendrons aisément tous les quatre ! Quant à la prophétesse, je ne sais pas si c'est réellement nécessaire, et j'ai vraiment hâte de découvrir ce que cache ... euh ... cet embrouillamini, mais si vous insistez ...

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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyJeu 9 Avr - 13:20


Devant cette étrange flaque aux reflets dorés, nous voici tous les quatre à échanger des regards dubitatifs quant à l'origine de ce phénomène. Est-ce d'origine divine ? Est-ce dangereux pour notre village, pour cette magnifique forêt, pour nous qui en sommes si proches ? L'origine divine ne fait aucun doute, aucun humain ne pourrait créer une telle bizarrerie. Hilde, aussi vive qu'un feu follet, y jette un caillou avant même que l'un de nous ne s'y oppose. Nulle éclaboussure, ni plouf caractéristique ! Mais qu'est-ce-que cela signifie ? C'est comme s'il avait « traversé » la surface miroitante ! J'en reste, chose assez exceptionnelle, sans voix, alors que mon cerveau tente de me soumettre une explication rationnelle. Et cette chaleur qui se dégage, d'où vient-elle ? Près de cette flaque étonnante, je me croirais presque en plein été. D'ailleurs la végétation tout autour semble en avoir oublié l'hiver. Vraiment rien de ce que je connais ne ressemble à cette mare ! Peut-être que Njall pourrait nous éclairer, ou bien Thilda, notre volvä, comme le suggère notre nouvelle amie, mais ils ne sont pas à nos côtés, et quérir leur aide prendrait bien trop de temps.

Thorolf aussi s'est mis aux expériences, il plonge l'extrémité d'un bâton dans la flaque qui en ressort intacte, si ce n'est une légère odeur de brûlé. Mais cela ne lui suffit pas, cette matière n'est pas nocive pour le bois, le sera-t-elle pour la malheureuse chenille qu'il désigne comme volontaire et qu'il tient délicatement entre ses doigts ? Avec beaucoup de précautions et une bonne dose d'humour, il la dépose sur son bout de bois qu'il plonge à nouveau dans ce qui nous paraît être un liquide. Je souris à mon géant dont les plaisanteries sont le remède souverain au fond d'angoisse qui nous tenaille depuis notre découverte. Je retiens mon souffle, attendant impatiemment de voir dans quel état l'insecte va ressortir de ce bain mystérieux. Et à ma plus grande surprise, elle est indemne, rampant sur la brindille comme si de rien n'était !

- Nous aussi entrer flaque dorée, non ? Je suis impatiente, curieuse, et je sens bien que Thorolf irait bien voir de quoi il retourne, mais nos deux compagnes sont plus raisonnables et pondèrent aussitôt notre insouciance. Nous devons nous équiper, et surtout nous armer, qui sait ce que nous allons découvrir …
Nous nous dirigeons donc vers les chevaux que Asá a eu l'excellent réflexe d'amener et d'atteler à notre carriole, et nous repartons tous en direction de notre demeure, tout en devisant sur cette fameuse flaque et sur notre expédition. Dans les coffres de mon viking, il y a suffisamment d'épées, de dagues, de lances pour doter une armée, chacun d'entre nous devrait y trouver son bonheur. Nous devons aussi penser à la chaleur, et emporter de quoi nous désaltérer, et des vêtements plus légers.
Au haras, j'emmène Hilde et Asá dans notre maison, pendant que Thorolf confie notre carriole à Ulf.

- Thorolf garder souvenirs des raids dans grands coffres là, sous banquette. Vous choisir … leur dis-je en essayant de tirer de leur cachette, les deux malles qui pèsent très, très lourd.
- Ouch, trop dur, mieux attendre, Thorolf faire, lui plus facile ! Gros muscles, mon géant ! Déclaration suivie d'un éclat de rire, alors que le géant en question nous rejoint avec des chopes et une bouteille d'hydromel. Je le relaie pour servir nos deux invitées :
- Bonne idée, trésor ! Nous trinquer pour nouvelle aventure ! Je lève mon gobelet :
- Skål ! À notre nouvelle amitié, Hilde ! Et à notre découverte ! Je pas connaître bien la volvä, mais Asá, Thorolf, grands guerriers, moi aussi je battre. Toi pas peur Hilde, nous protéger toi. Peut-être volvä connaître avenir, mais peut-être pas … Si flaque venir des Dieux, elle pas dangereuse, Dieux bons pour nous, non ?
Sur cette interrogation, je propose aux deux jeunes femmes de m'accompagner dans notre alcôve, pour, si elles le désirent, enfiler des vêtements plus légers, plus en adéquation avec une expédition. J'en profite pour quitter l'épaisse chemise et la chaude veste que j'avais choisies ce matin pour aller couper du bois. Je leur préfère une tunique légère sur laquelle je passe un gilet de cuir, épaulé et corseté, idéal en cas de mauvaises rencontres. Je laisse quelques tenues similaires sur une chaise, pour elles, afin qu'elles puissent choisir si l'une d'entre elles leur convient et je m'esquive :

- Voilà, moi prête ! Je attendre vous à côté …
Je rejoins Thorolf qui a rempli des outres d'eau, et s'est changé également. Tout comme moi il a revêtu une tenue de combat, juste au cas où. Les coffres sont ouverts devant lui, il ne reste plus qu'à choisir les armes que nous allons emporter. Je prends mon bâton bien sûr, ainsi que deux dagues que je glisse dans ma ceinture.

Reste à savoir si nous repartons directement, ou si nous passons voir la volvä ...
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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyVen 17 Avr - 12:35


Thorolf & Livia & Asa & Beyla ❧ L'étrange randonnée
On devait ressembler à des enfants perplexes à nous tenir devant cette étendue magique au milieu de ce décor champêtre. Enfant est en effet le terme qui me vient à l'esprit au vu des expériences que j'ai initié et que Thorolf a continué pour voir si c'était dangereux. Personnellement, quand j'ai vu cette chenille ressortir vivante sur le baton où elle avait été nichée, ma perplexité a atteint des sommets. Par les Nornes, c'est quoi cette chose ? Hormis que ce soit l'un des plus grands pourvoyeurs de dangers du coin, je ne vois pas. Tâchons de positiver : ce n'est pas un dragon ou encore moins son antre. J'ai peut-être une chance de m'en sortir vivante si je me retrouve embrayée dans cette aventure.

Néanmoins, même si je me garde d'exprimer à haute voix ma pensée, je suis d'accord avec la tavernière : espérons que ce soit un Ase ou un Vane qui soit à l'origine de cela, sinon, on risque de dire bonjour à Hel ! N'en déplaise à la fille de Loki, mais j'aimerai éviter de devenir rapidement une résidente permanente de son royaume.

-Je vote également pour aller chercher de l'équipement ! Dis-je en levant la main pour soutenir Asa dans sa proposition.

Surtout que cette proposition a l'extrême avantage à mes yeux de retarder un peu la mort prématurée de ces vikings, je ne vais donc pas me prier pour l'encourager. A ma grande stupéfaction, les mortels décident en effet de retourner au haras. Je n'ai finalement pas perdu la main pour éviter les ennuis mortels, on dirait !

Prenant garde à ne pas oublier les bouts de bois que j'ai ramassé pour Bihilde, je monte dans la carriole pour rejoindre la demeure de Thorolf et de Livia. Je reconnais être curieuse. Hormis la taverne et la maison de Bilhilde, je me rends rarement dans les autres habitations. Il faut dire que je vais sur Midgard guère pour me promener ces temps-ci. Peut-être qu'il faudrait que je le fasse un de ces jours, après le couronnement de Thor ?

Arrivé à destination, je me rends compte que la demeure ressemble un peu à celle de Bilhilde dans son agencement pour braver les températures plus que froide de la période hivernale. Avant de sortir de la carriole, je demande à ce qu'on apporte mon fardeau à Bilhilde en expliquant avoir des impératifs imprévus et je m'empresse de remercier avec chaleur l'homme qui accepte de m'aider avant de gagner la demeure.

-Vous avez besoin d'aide Livia ? Demande-je de manière polie en la voyant en difficulté avec les coffres contenant ce qui semble être leurs armes.

Mon aide a été proposée en vain puisque l'homme s'empresse d'inverser leur rôle pour l'aider. Il est en effet revenu avec une bouteille d'alcool et des choppes. Quand la bouteille est ouverte, mon nez ne met pas longtemps avant de reconnaître la boisson dont je suis la divinité. Même aveugle, j'aurais pu reconnaître cette odeur entre toutes.

-Skål ! Dis-je également en trinquant avec mes compagnons. Je ne voudrais pas être un poids pour vous, Livia. Pour côtoyer des gens sachant des armes, je sais qu'il n'est des fois rien de pire que des personnes ne sachant pas se battre.

A ces mots, mes pensées se dirigent vers un trésor plus précieux que le corail, Germisi, et à la conversation que j'ai eu avec elle il y a peu. Même si je ne changerais pas d'avis sur le fait qu'elle n'avait surement rien à faire sur le champ de bataille, la savoir assez aguerrie pour ne pas handicaper ces camarades me rassurent profondément.

Toutefois, malgré mes craintes d'une mort prématurée à cause notamment de ma non-expérience, je suis Livia afin de changer de vêtement pour être mieux parée à l'expédition qui nous attend. Il s'agit surtout pour moi d'abandonner ma cape qui me gênait. Tâchant de me changer rapidement pour adopter une tenue similaire à Livia, je me fais la réflexion que je suis plutôt chanceuse de faire plus ou moins la même taille que mon hôte. Au vu des évènements qui se préparent, être vêtu de vêtement trop petit aurait été gênant surement !

-J'arrive, attendez-moi ! Déclare-je en me précipitant à la suite de la résidente des lieux.

En rejoignant le colosse de mon hôte, je prends également de l'eau pour éviter les mauvaises surprises si on vient à directement aller au niveau de cette flaque quand on aura vu la volvä. Seulement, je ne peux décemment pas aller à l'aventure sans une moindre arme. J'ai beau ne pas aimer la guerre mais j'aime encore assez ma vie pour passer outre mon aversion de celle-ci en mettant une arme à mon côté.

-Vous pouvez m'aider à choisir ?

Ma voix se fait faible et hésitante à cause du choix que je trouve assez conséquent d'armes. Pour une personne n'y connaissant pas grand chose, le choix est plus que difficile à faire et je prends donc l'arme qu'on me tend sans contester pour une autre.

Une fois cela fait, je m'éloigne afin de questionner une personne non-loin afin de savoir si la volvä est disponible pour prodiguer un conseil. Piteuse face à la réponse que je reçois, je m'en retourne auprès de mes compagnons pour leur rapporter la réponse.

-La volvä ne peut donner de conseils aujourd'hui.

Il n'est pas bien difficile de deviner dans ma voix que je suis déçue par ce fait. En même temps, cela veut dire qu'il n'y a guère de moyen de retarder plus longtemps l'expédition, à mon grand désespoir.

-Que faisons-nous ?

Ma question est purement rhétorique car je sais déjà qu'elle est la réponse que je vais recevoir. Je n'ai plus qu'à prier les Nornes que je ne doive pas avouer que je suis Beyla, déesse des abeilles et de l'hydromel, car sinon, adieu très certainement la tranquillité quand je reviendrais dans ces coins de Midgard prochainement ! Sans compter la cuisante punition que je risque en le faisant !
©clever love.
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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyMer 20 Mai - 13:34



Nous voici équipés comme pour livrer bataille. J'ai récupéré sous ma couche une épée de taille gigantesque, ainsi qu'un cimeterre aux origines incertaines, sans doute orientales ou méditerranéennes, cadeau de mon oncle qui s'aventura jadis dans des contrées si éloignées de nos latitudes que la neige et le gel, dit-on, ne s'y installent jamais. Même nos divins messagers, Hugin et Munin, n'en franchiraient pas les frontières. J'emporte aussi mon vieux bouclier-fétiche, qui m'a sauvé tant de fois la mise que j'ai renoncé à les compter. Mes trois compagnes sont prêtes également. Nos deux charmantes complices ont revêtu des tenues appartenant à Livia, si bien que j'éprouve le curieux sentiment d'être entouré de trois crevettes fort semblables.

Alors que nous sellons des montures reposées et fraîches, avides de se lancer dans de nouvelles chevauchées, Hilde s'en va consulter des voisins de la Volvä, laquelle semble hélas absente ou indisponible. Soit. Nous ignorerons donc ce qui nous attend, mais il en faut davantage pour nous décourager, ma langoustine et moi. Ce n'est pas ce léger contretemps qui va perturber nos projets d'aventure. Nous brûlons d'impatience de percer les mystères que dissimule cette étrange flaque dorée, et nous n'y renoncerons pas. Espérons simplement ne pas nous y brûler les ailes.

Nous sommes donc prêts à reprendre la direction de la forêt, mais Asá émet un souhait très légitime : effectuer tout d'abord un léger détour par son auberge, afin d'avertir de son absence. Nous la laissons pénétrer sans nous dans son établissement, afin de ne pas perdre trop de temps, et c'est un gamin qui vient nous avertir quelques minutes plus tard : Asá ne pourra pas nous accompagner plus loin, les clients sont trop nombreux pour qu'elle puisse disposer de sa journée. Fichtre. C'est infiniment regrettable car elle se révélerait précieuse en cas de coup dur, mais on se débrouillera sans elle, voilà tout. Au fond de moi, j'imagine que c'est sans doute cette fripouille d'Ormfrid qui l'empêche d'agir à sa guise, mais j'évite de dénoncer cette hypothèse et je me contente d'un mutisme prudent. Advienne que pourra.

En quelques minutes nous rejoignons l'emplacement de notre étrange découverte. Rien n'a changé depuis notre premier passage, la chaleur est toujours aussi intense, un miroitement constant anime le curieux phénomène qui présente l'aspect d'une constellation d'escarbilles lumineuses et tremblotantes. Comment dire ? C'est à la fois magique, stupéfiant, et inquiétant, même si les expériences que nous avons tentées précédemment s'avéraient rassurantes. Je saute de mon cheval et je m'avance, après en avoir donné la bride à Livia.

- Je suis bien décidé à tenter l'aventure, mais il est encore temps pour vous de renoncer, si l'une d'entre vous éprouve plus d'appréhension que de curiosité ... dis-je en dévisageant alternativement mes deux compagnes. Je les associe dans mon commentaire, même si je suis persuadé que ma langoustine a pris sa décision depuis belle lurette et qu'elle s'insinuera à ma suite à travers cet écran scintillant et énigmatique. Je poursuis :

- Hilde, si tu n'es pas rassurée, il n'y a aucune honte à faire demi-tour. L'avenir te donnera peut-être raison si cette flaque est un leurre et ne mène nulle part, ou si je me consume comme une torche vivante en y pénétrant. D'ailleurs, j'ai une idée. S'il y a quelque chose derrière cette lueur, et si je peux la franchir indifféremment dans les deux sens, je reviendrai immédiatement vous montrer le bout de mon nez et vous constaterez ainsi que je suis indemne. Si je ne reparais pas, c'est que je serai happé par une manifestation diabolique, ou par un gouffre, ou par une quelconque monstruosité humaine ou animale. Alors, ne tentez pas de me rejoindre, il est inutile que nous y laissions notre peau tous les trois. Souhaitez-moi d'avoir autant de chance que notre mignonne chenille et de conserver intacte ma grande carcasse. Livia, ma chérie, tu sais que je t'aime plus que tout, mais tu ne devines sans doute pas à quel point je regrette de t'avoir enlevée à ton peuple et à ta famille. J'espère que tu m'as pardonné ou que tu le feras un jour. Bon, j'y vais, avant de ne plus avoir le courage de le faire. Adieu, ou bien à tout de suite !

Un seul pas me suffit pour franchir l'obstacle. Je pénètre résolument à travers ce rideau moelleux et chaud en espérant qu'il y a une vie de l'autre côté et que la mienne n'est pas terminée. Non, je vis toujours. Je regarde tout d'abord mes mains. Elles sont pareilles, larges, puissantes, et mes doigts répondent à mes injonctions : ils se meuvent comme ils le font depuis vingt-huit ans. Je lève ensuite les yeux sur le décor qui m'entoure. Il est aride, rocailleux, désertique. Tout rougeoie autour de moi, même le ciel. Au loin, des volcans bavent d'interminables rivières de lave qui s'écoulent, apparemment, dans d'immenses failles sillonnant le roc. Ce n'est pas une terre. C'est le feu. C'est un incendie. C'est Muspelheim. Je suis stupéfait, horrifié, mais aussi bougrement intéressé. Au bout d'un moment dont je ne peux évaluer la durée, je m'arrache tant bien que mal à la contemplation de cet univers farouche pour prévenir Livia et Hilde. Elles doivent mourir d'inquiétude de l'autre côté de la flaque. Je franchis vivement le passage dans l'autre sens, leur prend la main, mais je suis encore sous le choc, incapable de trouver les mots pour expliquer d'où je viens.

- Suivez-moi ... dis-je simplement, en traversant pour la troisième fois cette passerelle vers un autre monde.


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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptyVen 29 Mai - 13:39


Ma vie est devenue une authentique aventure depuis ma rencontre avec Thorolf. Jamais elle n'aurait pris cette tournure, si lui et ses compagnons n'avaient attaqué le castel de notre village. Je serais sûrement mariée, et prisonnière d'une existence aussi fade qu'étouffante, qui ne satisferait sûrement pas ma curiosité, ma soif de connaissances, ni mon goût pour la liberté et l'aventure. La boucle est bouclée, grâce à mon colosse, qui s'est armé, pendant que nous passions des tenues plus adéquates pour cette nouvelle aventure. Nous voici fin prêts, et nous dirigeons vers le village à la demande d'Asá qui veut récupérer ses armes, et de Hilde qui ira consulter la volvä pendant ce temps.

Avec un léger agacement, je constate que même en planifiant les choses, elles ne se passent jamais comme prévu ! La volvä ne peut nous recevoir, et Asá est contrainte de rester à l'auberge. Voilà notre fine équipe amputée d'une skjaldmö chevronnée ! Et nous devrons nous lancer dans notre expédition sans les conseils avisés de notre prophétesse. Thorolf et moi n'aurions certainement pas pris ces précautions, non pas par manque de respect envers notre volvä, mais plutôt parce que si nous avions été seuls face à l'intrigante flaque dorée, nous aurions foncé pour découvrir ce qu'elle était ! Donc inutile de s'alarmer ou de tergiverser éternellement, allons découvrir la nature de ce miroir mordoré !

Nous pénétrons donc à trois dans la forêt, si je lis la même résolution que la mienne sur le visage de mon viking, Hilde est plus circonspecte, et je comprends ces réticences, aussi quand mon compagnon propose de renoncer, je sais que c'est surtout à elle qu'il s'adresse. Moi, je le suivrai au bout du monde ! Sitôt arrivés, je m'occupe d'attacher nos trois montures, tout en leur octroyant assez de liberté pour qu'ils puissent grignoter l'herbe verte qui pousse à profusion aux alentours de l'étrange mare flavescente, mais pas trop non plus, pour qu'ils évitent les pieds de belladone qui pourraient les empoisonner. Qui sait combien de temps nous nous absenterons ...

Cette flaque est à la fois mystérieuse et attirante, une vraie merveille pour l'éternelle curieuse que je suis. Les rayons du soleil qui se faufilent au travers de la canopée semblent se plonger dans ses reflets d'or et de bronze, comme pour s'y ressourcer, et y puiser leur chaleur. Les expériences de Thorolf nous ont montré qu'il n'y avait pas de réel danger pour la fragile chenille, mais qu'en sera-t-il pour nous, humains ? Il n'y a qu'en traversant que nous le saurons …
Le discours de mon viking me confronte soudain à la réalité du danger, je n'ai pas envisagé un seul instant que nous ne puissions pas revenir, si bien que je suis troublée, bouleversée en entendant la suite de sa tirade. Je ne veux pas entendre des adieux, je ne veux pas qu'il parte en croyant que je lui en veux de quelque façon que ce soit ! Je me précipite à son cou, pour l'embrasser fougueusement et ainsi effacer ses mots :

- Idiot ! Je t'aime, moi ! Toi ma famille maintenant, toi pardonné depuis longtemps ! Toi intérêt revenir vite ! Sinon …
C'est avec un sacré pincement au cœur, et une boule au ventre qui augmente de taille au fur et à mesure que Thorolf s'enfonce dans la flaque dorée que je le regarde disparaître. J'en ai presque oublié Hilde, vers qui je finis par me tourner pour tromper mon angoisse :

- Thorolf a raison, Hilde, si toi pas vouloir entrer, pas grave ! Nous aller, toi attendre ici ou repartir village ... Je … J'ai peur aussi, mais moi trop curieuse, moi toujours vouloir savoir … Moi parler beaucoup aussi, mais inquiet pour Thorolf … Chenille sortie vivante, Thorolf revenir ! Oui, Thorolf grand colosse, lui fort, lui résister, lui revenir …
Je parle à tort et à travers pour combler les minutes qui s'égrènent trop lentement à mon goût. Et quand enfin mon géant réapparaît, je soupire de soulagement jusqu'à ce que je réalise l'expression qu'il a sur son visage. Il a l'air choqué au-delà des mots, aussi je me précipite vers lui pour vérifier qu'il va bien qu'il n'est pas blessé. Puis après un dernier regard à notre forêt et à Hilde, je le suis immédiatement pour traverser la surface miroitante de la mare. Sa chaleur m'enveloppe aussitôt, glisse sur moi sans même me mouiller. Ce n'est donc pas de l'eau. Des bouffées ardentes nous assaillent, plus terribles, brûlantes dès que nous sommes passés. Le paysage qui nous entoure est tout aussi déconcertant ... Cette fournaise est alimentée par les volcans qui crachent des fleuves de lave bouillonnante, qui les habillent comme des draperies ignescentes : elles se plissent, s'étalent, coulent, tantôt paresseuses, tantôt turbulentes. Le ciel aussi est étrange, enflammé comme un éternel coucher de soleil. C'est … c'est effrayant, fantastique, magique, inimaginable ! Et pourtant nous sommes là, bien vivants sur cette plage de sable noir, à peine léchée par une coulée de lave fumante. Nous contemplons ce spectacle sans un mot, je serre très fort la main de Thorolf, ébahie, incrédule. Et puis les questions arrivent, en feu nourri comme à mon habitude :

- Où nous être Thorolf ? C'est quoi ? Pays du feu ? Des Dieux ? Dieux gentils ou Dieux mauvais ? Nous pas mouillés, bizarre ? Qui ... construire passage ? Qui habiter ici ? Dragons ? Nous en danger ? Nous marquer où arriver, peut-être autre ... portail plus loin, pas savoir où. Nous revenir ici, obligé ...

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Beyla Bertildóttir
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MessageSujet: Re: Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.    Déesse, crevette et abeilles. L'étrange randonnée.  EmptySam 30 Mai - 11:20


Thorolf & Livia & Asa & Beyla ❧ L'étrange randonnée
Puisque nous sommes sur le point de partir à l'aventure, on finit par me donner à ma demande une petite arme. Je ne saurais dire ce que c'est mais au moins, je serais capable d'infliger au moins des meurtrissures à mon adversaire en plus de crier de manière peu digne.

Légitimement, Asa demande à pouvoir avertir de son absence à l'auberge. Comme mes deux autres futurs compagnons de folie, j'acquiesce devant cette requête. Tâchons d'avertir tout de même des villageois devant notre expédition à venir pour avoir des renforts si les choses venaient à mal tourner. Enfin, les Nornes sont surement clémentes à notre égard. Je devrais arrêter de me faire tant de soucis avant de devenir blafarde d'inquiétude.

Je tâche toutefois de ne pas perdre les maigres résolutions acquises il y a peu lorsqu'un enfant vient nous annoncer un surplus de clients qui contraint Asa à rester à l'auberge. Je ne remettrais guère en cause un tel choix, il est des fois bien plus difficile de contenir des ivrognes que de partir à l'aventure. Ces premiers peuvent se montrer très... buté quand ils n'ont pas ce qu'ils désirent rapidement !

-Dis à Asa que si elle peut se libérer avant que nous soyons de retour de venir nous rejoindre. Ses compétences seront appréciés en toutes circonstances. Déclare-je au gamin avant d'emboiter le pas de Thorolf et de Livia vers cette mystérieuse flaque.

De retour devant celle-ci, mon indécision revient en force face à ce futur qui me semble suicidaire et digne d'un aller simple pour Hellheim. Toutefois, je tâche de faire bonne figure alors que le viking me dit que cela ne serait guère une trahison si je venais à rebrousser chemin. Je ne cache pas un cri de terreur en voyant le viking entré dans la flaque. Et après on dit que j'étais inconsciente avant d'avoir mon premier millénaire ? Franchement, il y a une large différence entre grimper enfant à l'arbre pour tenter de toucher l'un des astres jumeaux tirés par les dieux Sol et Mani et de vouloir se jeter au devant des ennuis.

Tandis que Livia parle pour tenter de me rassurer sur la survie de son plus qu'ami, je me retiens de prononcer avec cynisme qu'une chenille est bien plus discrète dans un endroit hostile qu'un colosse de viking qui pourrait être rapidement pris pour cible dès son arrivée.

-Livia, si jamais il tarde trop à revenir, je puis te garantir que nous pourrons, le moment venu, botter les fesses de Thorolf à Hellhein pour avoir oser faire tant d'imprudence !

Mon ton ne laisse surement guère planer de doute concernant le fait de réaliser cette possibilité. Ayant eu l'occasion de côtoyer la maîtresse de ses lieux de temps à autre, cela l'amuserait surement de voir une telle chose dans son morbide royaume.

Soudain, le viking réapparaît de la flaque. Le soulagement que je ressens est immense de savoir qu'aucun danger ne guette dans l'immédiat. Mais cette impression fait bien vite place à la consternation en apercevant la jeune femme à mes côtés retraversés en compagnie du viking.

Me voilà désormais seule dans cette forêt. J'ai effectivement le choix entre partir comme une couarde ou de me comporter de manière censée en me précipitant à mon tour. Cependant, on ne me connaît guère à Asgard pour mes capacités de combattante ou de résurrection mais pour être la déesse des abeilles, du miel et de l'hydromel. Autant dire que je me sens un peu démunie face à cette situation. Seulement, il semblerait que je possède plus d'instinct de survie que ces deux mortels. Peut-être devrais-je tout de même y aller pour leur éviter que leur désir d'aventure leur soit fatal ?

Un nouveau grondement se fait entendre dans la forêt. Cette fois-ci, je ne manque pas de jurer de manière fort peu courtoise.

-Raaaah ! Foutus mortels ! M'agace-je sans me soucier d'être entendu en me dirigeant à pas résigné vers la flaque. Pourquoi faut-il qu'ils se précipitent toujours au devant du danger ? Pas que ce soit les seuls à le faire d'ailleurs. Marmonne-je alors que je suis sur le point de rentrer dans la flaque.

Tentant de ne pas faire attention au fait que je vais faire l'acte le plus cinglé de mon dernier millénaire d'existence, je commence à m'écrier :

-Thorolf ! Livia ! Attendez-moi, j'arrive !
©clever love.
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