lienlien
Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth

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Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

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MessageSujet: In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth   In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth EmptySam 26 Juil - 11:01


A
travers les cieux, à travers les astres, le Soleil allégorique fondait à l'instar d'un aigle interstellaire, perforant les nues et les mondes comme le carreau de la plus puissante des arbalètes, comme s'il avait emprunté à Gungnir sa propriété de ne jamais infléchir de sa trajectoire. Sa cible portait le nom d'Asgard, la sainte patrie de ses pairs et bellissime hoirie dont il aurait un jour les brides. Son corps s'élançait avec promptitude et résolution vers sa destination, là où son esprit était encore enferré dans la thébaïde qu'il venait de quitter. Il y avait abandonné la Terre, ironiquement, sur des landes infécondes qui se languissaient depuis des générations, tout comme elle semblait l'avoir fait dans son occulte geôle. L'Odyssée du jour s'était entamée sur les talons d'elfes sombres, que son beau-frère avait dépistés dans la sylve asgardienne, puis, la trame usuelle du guerrier qui, sorti vainqueur de sa croisade épurative, s'en retournait vaquer à plus éminentes priorités s'était vue substituer par un scénario autrement plus fortuit. Cela n'aurait dû être qu'une traque fugace, une intervention comme il en avait menées des milliers, mais il avait fallu qu'il abdique en faveur de sa curiosité. Au gré des guêpiers qui n'avaient fait qu'aviver sa volonté de poursuivre plutôt que l'inverse, il en avait omis sa mission, oublié son devoir, s'était égaré dans un shéol insoupçonné dont il risquait de regretter les dommages. D'ordinaire, il sortait enorgueilli de ses conciliabules avec ses ennemis, mais pas avec Elle, c'était à chaque fois un tour sur la claie d'infamie qu'il peinait à endurer. Et aujourd'hui, le venin s'était instillé dans les veinures princières, pour le meilleur, et il le redoutait, pour le pire. Il les avait vu de ses calots vu, les sceaux magiques inimitables, Odin avait paraphé le fortin qui empuantissait encore des affres de Jörd, une invraisemblance qui faisait naître les prémices de l'orage tant dans les airs que dans le coeur de l'Héritier, qu'il sentait au bord de ses lèvres. De cristal, l'argutie de l'Annardóttir était passé à rocaille, matière encore friable, mais moins précaire, assurément moins diaphane. Le même roc d'anthracite qu'il avait rencontré sur toute l'étendue de Svartalfheim, et il en avait peur, de ces ténèbres qui poudroyaient comme du fraisil négligé. De ces cendres menaçait de renaître un spectre profané, la vindicte de l'amante et de la mère seraient des fléaux, et la sentence du bourreau qui avait osé se croire à l'abri.

Les conjectures et allégations s'amoncelaient dans les méninges d'un Thor qui n'avait jamais volé aussi vite, privé du pont arc-en-ciel qu'il n'avait plus voulu emprunté après son cuisant échec d'invocation. Il y avait une explication, se serinait le fieffé dévot, ce n'était qu'une sordide illusion, se persuadait le fils laudateur. Dans son ineptie idolâtre, il avait encore foi, même de concrètes démonstrations resteraient insuffisantes tant qu'il n'aurait pas ouï quelque aveu des lippes même de son géniteur. N'y aurait aucune autre torche pour enflammer le bûcher de sa confiance, et justement, après un moment qui lui parut indiciblement long, il traversa enfin la ville relativement animée pour finalement se poser sur l'une des esplanades au seuil du palais. L'éclat carminé de sa cape attira sur lui les regards inquisiteurs, mais avant que quiconque n'ait eu le loisir de le héler ou même de le saluer, le Dauphin du royaume s'était déjà mis en route avec la fièvre aux tempes. Il fit diligence jusqu'à l'auguste salle du trône où le monarque siégeait avec primauté, les huis lui furent tout de go ouverts, et il avala la distance qui le séparait de l'éperon royal où le Père de Tout échangeait visiblement des palabres avec le capitaine de sa garde. La subite apparition de l'aîné endigua la discussion, et à présent qu'il se trouvait sur place... Thor ne sut que dire. Là, à l'origine des marches, il se tenait incertain, altéré par un désarroi manifeste et le faciès jaspé d'écorchures en voie de guérison. Le souffle erratique, la rétine luisante, il se serait volontiers jeté aux pieds du pater si le décorum ne vint pas intuitivement reprendre ses droits. Tentant bon gré mal gré d'extirper la tête des eaux viciées dans lesquelles elle s'était enfoncée, il tâcha de se reprendre et posa une rotule au sol pour se prosterner devant son roi.

« Votre Altesse. » Entonna le fauve docile d'un phonème qui exsudait la déférence. Il aperçut l'oeil scrutateur d'Ove, qu'il ignora sciemment pour formuler l'urgence de sa requête. « Je sais que cela vient à brûle-pourpoint, mais je souhaiterais bénéficier d'une audience. Maintenant. » Une façon étonnamment subtile pour faire comprendre au Borson qu'ils avaient besoin de s'entretenir sans plus tarder, et dans l'intimité que leurs statuts respectifs exigeaient. Bien qu'installé sur son juchoir, Odin ne connaissait que trop bien son légataire pour savoir que l'heure était grave, n'était-ce que par l'esquisse tourmentée de sa physionomie lacérée. Il n'était pas question d'atermoyer, encore moins de faire profiter un quelconque auditeur d'une conversation hautement privée, raison pour laquelle il patienta, mutique, que l'ensemble des Einjerhar se fasse congédier. Il guigna les factionnaires émérites et leur supérieur hiérarchique qui empruntèrent différentes sorties, et ce ne fut que lorsque la dernière porte eut claqué que le prince doré daigna se relever. « J'ai un rapport fondamental à vous faire. Comme vous le savez, je me suis naguère lancé à la suite d'une cohorte d'elfes sombres qu'Heimdall avait repérée dans votre royaume. J'ai eu tôt fait de les trouver, à dire vrai, ils ne cherchaient pas réellement à se dissimuler, et lorsqu'ils m'ont aperçu, ils ont... fui. » Une information qui laissait pantois, alors que lesdits sylphes obscurs avaient très bien su à quoi s'attendre en pénétrant subrepticement la contrée divine. Ils ne se seraient pas soustraits à l'omniscience du Gardien au même titre qu'à l'intervention de l'Invaincu, c'était un truisme connu de tous... et pourtant. « Je les ai pris en chasse, et les ai acculés jusqu'aux montagnes en présumant qu'ils y seraient piégés. » Il leva l'index en direction des saillies montagneuses que l'on distinguait par l'une des ouvertures murales, un paysage lointain, devant lequel il était facile de s'émerveiller. « Mais il y avait un passage que je n'avais jamais vu auparavant, un véritable labyrinthe que j'ai longuement arpenté jusqu'à en sortir... à Svartalfheim. » S'il n'avait pas été le protagoniste de son récit, il aurait lui-même eu du mal à y croire, mais l'heure n'était pas à mystifier Sa Majesté. « J'ai continué sur la piste des elfes pour savoir où ils se rendaient, et il y avait... cette espèce de... d'écheveau d'épines surnaturelles... ces souterrains tout bonnement inextricables et ce... ce voile... » Des paluches, il s'essaya à illustrer ses propos, puisque les verbes lui manquaient. Plus il relatait, plus il trouvait cela insensé, si bien qu'il se résigna dans un profond soupir et se massa l'arrête du nez.

« Père... » Ce n'était plus le prince qui parlait au seigneur, mais le fils qui sollicitait le paternel. Le regard bas et bilieux, il examina évasivement les marches devant lesquelles il se tenait toujours, les tirades de Jörd l'assaillaient, toutes ces preuves qu'il désirait si ardemment falsifiées, et cet arôme capiteux d'affliction qui ne le quittait plus. « Cette forteresse... Il y avait, cette place force édifiée au milieu de nulle part. J'ai tenté d'appeler Heimdall, mais... aussi improbable cela peut-il paraître, j'étais hors de son champ de vision. Cet endroit n'est pas seulement perdu, il est en totale autarcie, une puissante magie l'embaume comme un cocon moribond. Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi... » Il émit un râle, exaspéré par son incurie, navré de ne pouvoir fournir plus de détails, quand bien même n'avait-il pas encore fini. Le guerrier sourcilla, un rictus furibond gauchit son visage et il rauqua. « Elle était là. Jörd m'attendait, elle m'a assommé de calomnies, elle... elle a apposé votre marque dans cette ignoble bastille, j'ignore par quelle sorcellerie !  Mjölnir... même Mjölnir s'est fait duper, et moi, je... » Sa main s'écrasa sur son museau qu'il étira brièvement, avant de plonger dans l'unique organe oculaire de son interlocuteur avec un désespoir famélique. « Comment est-ce possible ?!! Je pensais que vous étiez le plus grand mage de l'Arbre-Monde, même Mère et Loki ne peuvent rivaliser avec vous ! J'ai fouillé l'édifice de fond en comble, mais je n'ai glané que plus de questions encore, je suis complètement désorienté ! J'ai besoin que vous m'aidiez à comprendre, vous avez sûrement une explication logique, une idée même infime de ce traquenard... » Thor se suspendit aux lèvres souveraines, les paumes presque en coupole pour demander une aumône de réponses.
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Odin Borson
Odin Borson
dieu de la victoire

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« I have sacrificed much to achieve peace. So too must a new generation sacrifice to maintain that peace. »
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MessageSujet: Re: In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth   In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth EmptyDim 27 Juil - 1:19


the golden prince and the gilded king



Jamais le trône ne lui avait paru si froid. Jamais la couronne ne lui avait paru si lourde. Des millénaires s'étaient écoulés depuis son ascension au trône, et jamais le Père de Tout ne s'était senti aussi... las. Fatigué, osaient dire certain. Et... peut-être ceux-là n'auraient-ils pas tort. Après des âges de paix et de guerre mêlées, des âges d'alliance et de trahison, force était de constater que le grand Odin avait perdu de sa prestance d'antan. Qu'importait qu'il soit encore l'homme le plus puissant de tout Yggdrasil, son épuisement se lisait sur ses traits. Là où d'autres déités ressemblaient encore à de jeunes hommes malgré un âge parfois plus avancé que le sien, lui avait l'apparence d'un homme d'âge mûr, pour ne pas dire d'un vieillard. Ses traits étaient tirés, l'auburn de sa barbe et de ses cheveux avait blanchi... Sa jeunesse n'était plus qu'un souvenir vague et lointain, le poids des siècles l'écrasait un peu plus chaque jour. Il n'était pourtant pas question de courber l'échine, de ne laisser poindre qu'un traître signe de faiblesse. Les vautours d'Asgard et les vipères de Vanaheim n'attendaient que cela, et il n'était pas question de les laisser se repaître de ses chairs. Si le Père de Tout avait dû faiblir à la moindre déconvenue, ce ne serait plus sa personne qui trônerait au sommet de l'Arbre-Monde, et ce depuis longtemps. Et pourtant, il n'était pas dupe, il avait plus que conscience d'avoir perdu en influence et en pouvoir ces dernières lunaisons. Les Neuf Royaumes auraient pu se liguer contre lui qu'il n'aurait pas sourcillé, du moment que les siens restaient unis sous son oriflamme. Las, le souverain avait été dans l'obligation de faire le deuil de cette famille qu'il chérissait tant. Il avait déjà perdu un fils, et n'était certes pas prêt à en perdre un de plus – son favori qui plus était, il n'avait jamais nié faire preuve d'un favoritisme affligeant avec son premier né et héritier. L'inévitable approchait pourtant, et que les Nornes lui en soient témoins, il en était mortifié par avance. Les guerres et les trahisons étaient des choses auxquelles il était habitué depuis l'aube de son existence, mais la perte d'un enfant... Dieux, il n'existait pas de mot pour cela.

Depuis le retour de la Terre – exilée involontaire – les rênes du pouvoir lui échappaient, elles glissaient entre ses doigts comme deux anguilles, tout effort de les rattraper serait vain. L'alliance millénaire avec le royaume elfique d'Alfheim avait été brisée, et celle déjà précaire avec Vanaheim avait suivi le même chemin. Pour les ignorants, les fidèles et les confiants, il était facile de jeter l'opprobre sur les souverains de ces mondes et de les taxer de traîtres. Pour les ignorants, les fidèles et les confiants, il était facile de continuer à le porter lui aux nues... Et tandis qu'il s'appliquait à démentir les rumeurs et à garder la tête haute, la principale victime de cette affaire – le Prince Doré, son Prince Doré – suait sang et eau pour purger Yggdrasil des parjures à la couronne d'Asgard... L'Invaincu était intimement persuadé de dispenser la justice, plus inconscient que tous les autres, alors qu'il ne faisait qu'éparpiller davantage de mal dans les rameaux du Frêne-Monde. Que Tyr n'ait pas perdu le sommeil face à pareil phénomène était étonnant, lui qui n'avait de cesse de prôner la Justice partout où ses pas le menaient... Assurément, il aurait eu honte de son paternel. Mais avait-il jamais considéré Odin comme tel ? Une interrogation qui avait bien mal choisi son heure pour empoisonner l'esprit du Père de Tout, qui plus que jamais auparavant questionnait ses choix de père.

Ce choix.

C'est un homme à l'esprit troublé et à la mine inquiète que le capitaine Ove trouva, dans le but de l'informer des nouvelles mesures qui avaient été mises en place pour renforcer la sécurité du royaume et du palais, et une fois de plus pour s'excuser auprès de son souverain de la bévue involontaire de quatre de ses hommes, qui avaient malencontreusement égaré la princesse héritière dans les rues de la capitale alors qu'ils se devaient de veiller sur elle. Le Père de Tout écoutait le capitaine d'une oreille moins attentive qu'à l'accoutumée, troublé par les nues qui s'amoncelaient au dessus d'Asgard, assombrissant la salle du trône et la plongeant dans une lumière lugubre. L'air était humide, avait la senteur si particulière de la pluie... Les signes annonciateurs d'un orage dévastateur s'accumulaient, et si Odin gardait en apparence un calme imperturbable, un mauvais pressentiment le taraudait. Les éclaircies étaient rares depuis le retour de la Mère Bafouée, mais cette fois-ci... quelque chose était différent. Le roi se raidit dans son trône lorsque les huis massifs s'ouvrirent sur son premier fils. Ce fils, il n'y avait peut-être qu'une personne au monde pour pouvoir se vanter de mieux le connaître que lui, et celle-ci n'était pas présente. Aussi vit-il immédiatement que Thor était troublé, bien avant que le jeune dieu ne se fige dans une expression troublée au pied du trône. Odin ne sourcilla pas, et Ove n'en fit pas davantage lorsque le prince posa un genou à terre avant de formuler une requête à laquelle son père ne s'était pas attendu, mais à laquelle il accéda aussitôt. « Laissez-nous. » L'ordre résonna contre les hauts plafonds de la salle, et bientôt tous les Einherjar ainsi que leur capitaine avaient disparu, ne laissant plus que le souverain et le prince. Le père et le fils.

Drapé dans son éternel air sévère, Odin écouta ce que son enfant avait à lui dire, et l'oreille qu'il lui offrit était autrement plus attentive que celle prêtée aux paroles du Brynjarrson un peu plus tôt. Il ne s'alarma pas immédiatement des dires du prince, par les Elfes Sombres étaient connus pour leur manque de logique et leur effronterie. Cependant, dès lors qu'il fut mention d'un passage entre Asgard et Svartalfheim, le Père de Tout se figea, immobile au point qu'on l'aurait cru pétrifié sur son trône. Involontairement, Thor l'assassina de mots qui faisaient office d'aiguilles glacées sur son derme et de dagues dans sa poitrine. Ainsi donc, l'heure était venue. Si tôt ? Si tard... ? Il n'aurait su le dire, mais une chose était claire : le mensonge ne pouvait subsister davantage. Il avait été mortifié, bien plus qu'il n'aurait osé l'avouer, d'apprendre que Thor avait failli ôter la vie à celle qui l'avait porté et mis au monde. Sans doute l'aurait-il fait s'il le lui avait demandé. Que n'aurait fait Thor pour lui ? Rien. Il serait devenu le bourreau de sa propre mère sans hésitation pour accéder aux désirs de son père. L'enfant doré était loyal – un peu trop. L'œil unique du souverain croisa les iris azurés de son fils. Il soupira longuement, très longuement, comme s'il s'essayait à expirer sa vie. Muet, Odin se leva, et descendit lentement les marches qui menaient à son trône pour se rapprocher de son Fils Prodige. Sa main se souleva, s'apposa doucement contre la joue du prince. « Tu es un bon garçon. » Un fils loyal. Un guerrier farouche et invaincu. Un homme juste. Un prince généreux, proche de ses sujets. Un époux irréprochable. Un bon garçon. « Tu as toujours fait preuve d'une loyauté indéfectible à mon égard, et à celui d'Asgard. Tu mérites tous tes titres. Tu mérites l'arme que tu portes. Tu... » Nouveau soupir, terriblement las. « Ah... je suis fier de toi, bien plus que je n'aie osé te l'avouer. Tu es mon fils... Mon premier fils... Quoi qu'il advienne, ne doute jamais de mon amour pour toi. » Les dernières paroles d'un père au cœur par avance brisé, une dernière caresse sur la joue de l'adonis, avant qu'il ne s'éloigne de quelques pas. « Tu mérites la vérité, aussi laide soit-elle. Je ne puis plus tolérer pareil mensonge. Je ne puis tolérer être responsable de la désolation qui menace Yggdrasil... Tu vas m'écouter, Fils, et tu vas m'écouter jusqu'au bout. » Une dernière demande, à laquelle le prince devrait accéder s'il voulait tout entendre de l'abominable vérité.

Et ainsi débuta le récit du véritable parjure. « Peu de temps après m'avoir informé de sa grossesse, Jörd m'a demander de la laisser prendre soin de toi, une fois que tu serais né. Bien évidemment, j'ai accédé à sa demande. Quel genre d'homme et de père aurais-je été pour la lui refuser ? » Un rire sinistre secoua le roi avant qu'il ne poursuive. « Seulement deux lunes plus tard, ta mère... Frigga... m'a annoncé qu'elle aussi attendait un enfant. Ton frère, Tyr. Mon impatience récompensée par deux enfants... Le premier illégitime, le second légitime. L'embarras n'aurait pas été le même, si vos places avaient été inversées. Las... Mes conseillers me pressèrent de prendre une décision : quel enfant choisir en guise d'héritier ? Le premier né illégitime ? Le second né légitime ? Il ne fut jamais question de t'abandonner, entends-moi bien. Mais un choix était à faire, je ne pouvais vous accueillir sur un pied d'égalité. » Une grimace déforma les traits d'Odin, qui avait délaissé l'habit du monarque pour ne plus porter que celui du père. « Je me suis donc rendu jusqu'aux racines d'Yggdrasil, dans l'espoir de rencontrer les Nornes et afin que celles-ci m'éclairent. Réellement, je n'avais que faire des voix d'Urd et Verdandi. Seule celle de Skuld m'intéressait. Il me fallait voir l'avenir pour faire mon choix. L'on raconte que j'ai sacrifié mon œil pour la connaissance et la sagesse... La connaissance, certes, la sagesse certainement pas. Je l'ai sacrifié pour toi, pour Tyr. » Pour ses enfants. « Mon sacrifice plut à Skuld, qui consentit à me montrer le sort des royaumes selon que je choisisse ton frère ou toi. » Son image s'apprêtait à être éternellement entachée aux yeux de son fils, mais il poursuivit, omettant volontairement de parler de Tyr, qu'il ne voulait en aucun cas rabaisser ou salir. « Si j'avais laissé Jörd t'élever, avoir une quelconque place dans ta vie, tu ne serais jamais devenu le Prince Doré, adoré et adulé de tous. Tu aurais préféré le calme des montagnes à Asgard, tu n'aurais été plus bête sauvage qu'homme... Mjölnir serait resté scellé à son enclume, le chaos aurait régné, tu n'aurais eu ni père ni frères et sœur, n'aurait jamais épousé Sif... Tu n'aurais jamais été prince, tout juste l'ombre de celui que tu es aujourd'hui.  En revanche, si tu restais avec moi à Asgard, si Frigga prenait la place de mère dans ton cœur, alors tu deviendrais un grand homme, le protecteur des royaumes et l'Invaincu d'Yggdrasil, le fer de lance de la paix. J'ai fait mon choix. J'ai choisi l'avenir de l'Arbre-Monde... Je t'ai choisi, toi. » Un choix qui n'avait pas été sans conséquences... ni sacrifices.

« Pour ton bien, j'ai sacrifié Jörd. Sans doute aurais-je mieux fait de la tuer... Je n'ai pu m'y résoudre, elle m'avait offert le fils dont j'avais tant rêvé, l'avenir d'Yggdrasil. Tout ce qu'elle clame haut et fort est la vérité. Je l'ai traînée à Svartalfheim avoir t'avoir cruellement arraché de ses bras. Elle m'a supplié de ne pas l'abandonner, supplié de te rendre à elle... Je ne lui ai pas accordé un seul regard en quittant la lande stérile et désolé... J'étais alors bien loin de me douter que les elfes la prendraient en pitié... » La culpabilité brisait la voix du Père de Tout, mais il savait que ce ne serait pas suffisant à apaiser l'ire prochaine du Tonnerre. Dieux, il mériterait d'être frappé par la foudre à l'endroit même où il se tenait... Il n'avait pas terminé. « Tu faisais à peine tes premiers pas lorsqu'une femme est venue me trouver, pour m'annoncer très calmement qu'elle savait ce que j'avais fait. Cette déesse possédait un don que nous avions tous jugé inutile jusqu'alors... Elle voyait les choses du passé, aussi clairement que celles du présent. Elle m'a demandé de libérer Jörd, puis supplié lorsque j'ai refusé et lui ai ordonné de garder le silence. J'ai... Par les Nornes, je l'ai menacé de m'en prendre à son enfant pour la faire taire. Cela ne l'a pas arrêtée. Elle a emprunté le même passage que toi jusqu'à Svartalfheim, et je n'ai pas tardé à la suivre, craignant non seulement qu'elle ne parvienne à rompre mes enchantements, mais également pour sa vie... Je suis arrivée bien trop tard, les elfes l'avaient déjà assassinée. J'ai brûlé sa dépouille sur les flots de Midgard, aussi dignement que possible. Elle s'appelait... » Le nom de la malheureuse lui écorcha la gorge, il ne put le prononcer. « Tu as épousé son unique fille. » Angeya, hurla un spectre.

À présent, Odin était voûté comme un vieillard, il tournait le dos à Thor, honteux et empêtré jusqu'au cou dans la vérité qu'il avait voilée d'un mensonge. Ce n'était pas tant l'orage et la fureur de son aîné qu'il craignait, mais davantage toute la peine que ces révélations allaient lui causer, à lui et à d'autres si d'aventure il décidait de la répandre. Le Père de Tout venait de dégringoler de son piédestal comme un malpropre, et n'avait nullement l'intention de se relever. « J'ai exilé ta mère et sacrifié la fille d'Aegir pour les royaumes, mais surtout... Pour te protéger. Tu es mon fils. Te protéger d'une existence barbare et d'une vérité cruelle. »



Urd = Norne représentant le passé
Verdandi = Norne représentant le présent
Skuld = Norne représentant le futur
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MessageSujet: Re: In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth   In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth EmptyDim 27 Juil - 21:19


I
l patientait, l'âme romanesque, le serin bien-pensant qui s'évertuait à garder les nitescences de son candélabre de foi à l'abri du torrent, à l'abri de ses larmes allégoriques qui bourgeonnaient du ciel. A l'assise du perchoir souverain, il était venu poser l'offrande de son être, écartant de ses propres mains les saillies de sa cage thoracique pour dénuder l'organe qui y chaloupait. En craignant les ronces terrestres, il en avait omis l'acide patriarcal, imperceptible et inodore, un poison volatil qui l'envenimait depuis des ères. Le bambin baignait dans une foule pharisienne avait refusé de voir, de comprendre que l'abjection pouvait être monarque même dans le berceau du mysticisme scandinave. Il aurait été prompt à immoler la Logique elle-même si cela avait pu garder sa piété filiale des souillures, maupiteuses, mais réelles. L'épigone scrutait le Maître, l'Exemple suprême, étourdi par les patenôtres qui claironnaient inéluctablement dans ce crâne ferré de convictions. S'il avait été un mortel, ses prières auraient assourdi les dieux, elles se seraient abattues sur les Ases comme une bruine désolée, quémandant une grâce salvatrice dans cette aube d'apocalypse. L'Idole universelle avala les marches dans une foulée placide, jusqu'à atteindre les abords du Dauphin à l'ambre craquelé dont il oignit la joue de l'adoration paternelle. Une panacée sensorielle qui, l'espace d'un fugitif instant, harmonisa les cors vrombissant de ses peurs en un hymne lénitif. Ses paupières se fermèrent plus longuement qu'elles n'auraient dû, et il purgea en ce contact la suavité palliative à laquelle il était bien malgré lui tributaire, car il savait, qu'aucun autre toucher n'aurait été à même de dulcifier ses affres avec autant d'acuité. Même s'ils vénéraient un lien privilégié, ils s'entretenaient plus de roi à prince que de père à fils, c'était pour quoi chaque inflexion affective était à chérir comme une nouvelle émeraude dans la trésorerie de leur relation, comme une énième nébuleuse dans un firmament déjà outrageusement lacté. Les voiles charnels se relevèrent pour qu'il épouse le myosotis unique, tandis qu'on le flattait tel le parfait disciple. Pis encore, Odin lui confia un rosaire de compliments qui emplit l'héritier d'une fierté sourde, ce qu'il glanait présentement était tout ce pour quoi il guerroyait inlassablement, ce pour quoi il acculait la vie elle-même. En d'autres circonstances, il aurait souri jusqu'à s'en avaler le faciès, aurait suinté d'une fatuité acquise bien que modeste face à ce qu'il considérait être la vraie puissance indissoluble du Père de Tout, puis il aurait sommé à ce que l'on organise une frairie en son honneur. Il aurait goûté au nectar de la liesse et à celui de la bombance, mais ce temps lui paraissait étrangement loin, et... un fade pressentiment lui rongeait la panse.

Il méritait la vérité... Mais ne l'avait-il pas toujours méritée ? La déclaration sonna un indicible glas, les sourcils princiers se serrèrent dans l'incompréhension, puis il fit silence, consentant ainsi à museler ses affects jusqu'au point d'orgue des confessions. Devenu spectateur sur les tréteaux de sa propre histoire, Thor écouta, il but religieusement au calice d'un père qu'il n'avait jamais vu aussi inapaisé, sans jamais s'être préparé pour les multiples couperets qui s'apprêtaient à choir. Il l'avait très rarement entendu parler de Jörd, et de ce que fut leur idylle, c'était même la première fois que les détails lui étaient octroyés, lui qui s'était contenté de s'arrêter à la version concise de l'abandon. Si Loki était son gémeau à part entière, Tyr n'était pas véritablement en reste, ils étaient les deux astres opposés du jour et de la nuit, profondément disparates, mais liés, plus qu'aucun d'eux ne serait jamais capable de l'admettre. Le choix n'avait pas dû être aisé, il le concédait, sans encore distinguer le rapport avec les questions qu'il lui avait apportées. La cohérence s'ébaucha au gré de la dialectique de la Sapience, visiblement usurpée, et qui l'avait arraché aux mailles d'un destin d'inanité barbare, pour le bien de tous. Ainsi, s'il était le Héraut de ces royaumes, ce n'était nullement du hasard ? Pas une providence spoliée à d'autres vaillants ? Et... pourquoi diable une éducation extramuros, dans un havre montagneux, aurait-elle fait de lui un énergumène sauvage ? Il supputait que Darakan aurait été là pour lui enseigner l'humanité et l'humilité, si tant est que la Terre en aurait été inapte, et... son abnégation lui semblait trop quintessentielle pour qu'il ait pu être un autre homme. Cela signifiait qu'il était venu au monde pour être le portefaix d'Yggdrasil, et s'il y avait de quoi s'enorgueillir, il y avait aussi de quoi trembler. Ce n'était après tout rien de plus que l'Univers qu'on lui demandait de porter à bout de bras.

Mais alors... Si Jörd avait formulé le voeu d'être auprès de son enfant... pourquoi être finalement partie ?
Parce qu'elle n'avait jamais pris cette décision. Parce que Dame Nature était un holocauste. Parce qu'elle était l'Holocauste.

Ce fut à cet instant, qu'il comprit l'inexorabilité des mots. Des serres immatérielles fendirent son omoplate senestre et agrichèrent la carne sanguinolente du palpitant, où l'ichor coagula, où les tissus organiques devinrent pierre d'onyx. Pétrifié dans une stase spirituelle, le fluide dans les marbrures divines fut une lave qui calcina chaque artère, durant une fraction de seconde, un écran fuligineux se leva devant les prunelles transies, et l'adonis eut la sensation de mouvoir de son enveloppe charnelle. Une fièvre monta depuis ses viscères pour pulser à ses tempes, subitement humectées d'un malaise patent, l'oxygène peina à se frayer un chemin jusqu'aux bronches mortifiées, comme soudainement remplie d'un liquide hyalin et saumâtre par lequel il préférait périr plutôt que lui ouvrir les conduits de ses yeux. Pour la première fois et sans qu'une faiblesse physique n'en soit fautive, il sentit ses jambes frémir, épurées de toute leur force, la goulée de chaleur lui fit tourner la tête, puis, ce fut un violent élancement quelque part dans sa carcasse affligée qui eut raison de lui. Discrètement, sans alerter l'orateur qui poursuivait ses supplices, le prince brimbala rapidement jusqu'aux escaliers à proximité et y posa son séant, hagard, à des années lumières de sa superbe usuelle. Les aveux s'amoncelèrent, Odin battit sa coulpe avec frénésie tant qu'il en avait la hardiesse, plongeant volontairement la gueule du lion dans les eaux galvaudées de son péché au risque de l'y noyer. Sur son siège de misérable, l'Inexpugnable qui venait d'être vaincu à coup de verbes ceignit son crâne de ses paumes moites, sans parvenir à réaliser, sans pouvoir se dire... que depuis toujours, il était dans le faux. La félonie de Loki l'avait fait souffrir. La perte de Frigga l'aurait acculé. Le plausible trépas de Sif l'aurait submergé. Mais la trahison d'Odin, elle, venait de l'anéantir. Plus aucune connexion neuronale ne put s'établir, Thor était immortalisé dans un couloir du Temps, dans une dimension parallèle qui avait une saveur d'enfer. Les nues n'eurent pas besoin de feulement pour converger dans le firmament asgardien, un volume dantesque de cumulonimbus corseta toute la Cité dans un microcosme enténébré, où ne filtrait aucune lumière... si ce ne fut celle de la foudre qui se répercutait déjà au loin. Mais s'il avait pensé être arrivé au pôle algide de son calvaire, il s'était fourvoyé.
La confidence ultime eut l'apparence d'une décharge qui régénéra l'activité cardiaque et cérébrale de l'héritier, car il n'était plus question de lui, mais de la femme qu'il aimait – et sur cette ramure viciée de l'Arbre-Monde, maintenant plus que jamais, n'existait rien de plus sacré. Le guerrier sortit de son allure torpide pour vriller une expression burinée dans une ineffable consternation.

« Vous...... v....... » Le basalte en fusion dans ses entrailles brûlait à un tel degré que le jeune homme ignorait quelle transe traverser en priorité, tout n'était qu'un amalgame disparate qui le saignait à la gorge. « Tout... ce temps vous... vous étiez là.... vous nous avez regardé dans le blanc des yeux... Vous... » Aucun cantique ne pourrait rompre l'innommable sort qu'il venait de lui jeter en se laissant consumer par la résipiscence, il avait été jusqu'à priver Sif de mère, il avait amputé Vidar de son ataraxie, Vidar, qui était mort sous ses ordres, pour lui, pour Asgard. Sciemment ou non, il avait fait de la prophétesse une orpheline, sciemment ou non, il avait été plus amoral que son fils jötun, sciemment ou non... il avait violé la confiance de celui qui l'adulait le plus. Dehors, la voûte céleste n'était plus qu'une immense toile charbonnée, de laquelle abonda un déluge aussi impétueux que diluvien. « Comment... as-tu... OSÉ ?!!! » Un éclair frappa tout de go non pas une esplanade dépeuplée, mais directement le palais, alors saboulé de seccousses qui avisa tous les hôtes des lieux si la survenance de l'orage ne l'avait pas déjà fait. Les glapissements épeurés autant que les commandements pour enrayer l'épouvante générale se perdirent dans les psaumes célestes, Thor n'en avait cure qu'Asgard s'écroule sous son ire, elle était amplement justifiée, ses racines férocement plantées dans ces terres de réminiscence gâtées par une ivraie folle. La noirceur de l'intempérie sembla se mouvoir jusqu'au sommet acuminé de l'auguste demeure, et à l'instar de tentacules, l'engloutit tel le Kraken sur un boutre en haute mer. « Comment as-tu pu tous nous mentir ?!! Comment as-tu pu tous nous salir ?!! Mais as-tu seulement conscience de ce que tu as engendré ?!! » Le décorum et la bienséance inhumés dans la plus abyssale des sépultures incorporelles, il le tutoyait comme un archer décocherait ses flèches, ce que l'on avait plus vu depuis une éternité, car même enfant, il s'était mis au diapason du vouvoiement. Question de protocole, et parce que cela lui avait donné le sentiment d'être grand – dieux, qu'il regrettait cet âge d'innocence. Le logis essuya un second coup de fouet depuis le ciel, et cette fois, l'éclat luminescent se fora une entrée par la toiture pour s'abattre au centre de la salle du trône. Les ondes électriques se diffusèrent jusqu'aux huis qu'elles jaspèrent, condamnant ainsi toute hypothétique retraite, mais empêchant également quiconque de pénétrer le hall d'où naissait le chaos. Un factionnaire posté par Ove et inquiet pour son roi tenta, nonobstant les étincelles et la tension palpable dans l'air, d'ouvrir une porte. Son intrépidité lui coûta une électrocution qui lui noircit le derme et lui fit roussir le poil, projeté à l'antipode du corridor, il perdit connaissance près d'un pilastre.

A l'intérieur du désormais cloître, les étincelles azurées affluèrent en direction du prince telle une pléiade de cobras rutilants vers leur charmeur, sur le galbe duquel ils varappèrent, ayant trouver en lui leur parfait conducteur. Cuirassé de son élément, le guerrier se sentit éclore les ailes de la discorde, plutôt mourir de la magie de son géniteur plutôt que le priver d'un blâme à la hauteur de sa magnificence passée. « Tu m'as menti ! Tu t'es servi de moi non pas comme d'un fils mais comme d'un pantin pour tes desseins de roi, durant tout ce temps tu as soulagé ton fardeau en alourdissant le mien ! As-tu la moindre idée de ce que j'ai enduré pour parvenir jusqu'ici, pour devenir ce que je suis ?! Il n'y a rien que je n'aurais fait pour... Toi !! Il n'a jamais été question que de Toi ! Tu m'as encouragé à traquer des prétendus félons, j'ai été jusqu'à encelluler Elorin – des innocents croupissent dans nos geôles !! Pire ! Des partisans de la vérité ! Sais-tu combien de personnes ont eu affaire à ma vindicte, sur combien de visages ai-je craché, persuadé que j'étais l'oriflamme de la Justice ?! » A présent que le monarque s'était épanché de ses regrets, c'était à son tour de prêter l'oreille, son aîné n'avait pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Et le terme utilisé l'amena naturellement à penser à son puîné, qu'il était prêt à défendre de tout son soûl bien malgré leur antagoniste séculaire. « Tyr, c'est entièrement de ta faute s'il est comme il est aujourd'hui ! Parce que tu croyais avoir fait le bon choix tu ne lui as jamais ployé la moindre chance ! Si tu n'avais pas été aussi aveugle, nos gens l'estimeraient, Fenrir ne l'aurait pas estropié et il serait peut-être heureux ! Je ne t'ai jamais demandé de me favoriser !! Mes frères m'ont haï, abhorré parce que j'étais auréolé de ta lumière ! C'est moi qui ai aimé et élevé Balder pour toi, il n'a compris que tu étais son père qu'après des lunes !! J'ai failli répudier mon épouse et la voir mettre fin à ses jours uniquement parce que je voulais te satisfaire ! Je t'ai laissé renier et condamner Loki pour son forfait, mais qu'a t-il fait de plus que toi si ce n'est assumer ses actes, Lui ?!! » La déflagration dans son gosier aurait pu lui faire glavioter des flammes, mais qu'était le mal de la chair à côté de la souffrance de l'âme ? Jörmungand aurait pu le croquer jusqu'au tronc qu'il n'aurait pas gauchi ses traits, ce qui le composait en tant qu'individu éprouvait infiniment trop. « J'ai presque tué Jörd... J'ai presque tué ma mère, et j'aurais dansé sur son macchabée si tu me l'avais ordonné !! J'ai agressé mon oncle, je l'ai chassé d'Asgard... Darakan disait vrai tout ce temps, il a essayé de m'arracher à ma fichue candeur... En ton nom, j'ai remué ciel et terre, j'ai détruit, j'ai rebâti, et toi... !! Toi, tu m'as privé de celle qui m'a mis au monde, et tu l'as retenue prisonnière durant plus de mille cinq cent ans ! L'occire aurait été plus miséricordieux, tu n'avais aucun droit de faire cela ! Il y avait d'autres solutions que... que cette ignominie !! Et Angeya... Sif te considère comme un père, nous sommes sa seule famille... »

Dans son esprit séditieux s'esquissa la joliesse guerrière de sa compagne, elle aussi avait tant souffert, elle avait tant larmoyé sur une contingence impitoyable, contraint de substituer d'autres figures à celles qui, de leur amour, l'avaient créée. Comment allait-il désormais pouvoir la contempler sans s'affaisser d'opprobre ? Sans lui révéler une véracité qui lui porterait l'estocade ? La rage fit écume aux lippes de l'héritier, alors qu'un énième éclair écorcha le sérail d'or, puis, les calots luisants comme des constellations maudites et éprouvées, il s'exclama à s'en déchirer les cordes vocales. « Tu n'es qu'un vieillard impotent et calomniateur à la gloriole surfaite !! J'ai honte de ce que tu as fait ! J'ai honte d'être ton fils ! »
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Odin Borson
Odin Borson
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MessageSujet: Re: In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth   In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth EmptyLun 28 Juil - 0:37


the golden prince and the gilded king



Quinze siècles.

Quinze siècles au cours desquels il avait proféré les plus abjects mensonges, de manière absolument éhontée, au nez et à la barbe de celui qu'il aimait tant. Si le mensonge avait trouvé son origine dans la volonté de protéger les Neuf Royaumes et de leur assurer une paix durable, il n'avait guère fallu de temps au souverain pour oublier la préservation des royaumes au profit de celle de son fils. Un fils qu'il avait choyé et privilégié plus qu'il ne l'aurait dû, un fils qui n'avait pas tardé à le surpasser dans le cœur des différentes peuplades d'Yggdrasil et loin d'en être vexé, il en avait fait sa fierté – quitte à ainsi délaisser ses autres enfants, à n'être pour eux qu'un souverain froid et distant. Thor était un Odinson, plus que ne le seraient jamais Tyr, Loki, Hermód, Bragi, Balder... Les uns le détestaient, les autres ne le considéraient tout simplement pas comme leur père. Un état de faits qu'il regrettait bien davantage à présent qu'il se savait sur le point de perdre son aîné, peut-être bien de façon définitive. Nul besoin de posséder des dons prophétiques pour deviner que la vérité frapperait le jeune dieu aussi durement que sa propre foudre l'aurait fait. Aurait-il poignardé Thor d'une lame chauffée à blanc que sa douleur aurait été moindre, car le récit véritable de la disparition de Jörd était comme le plus corrosif des poisons. Et il n'existait aucun remède pour endiguer le mal qui allait consumer le Tonnerre, qui pour l'occasion semblait drapé non plus d'or mais de la noirceur de son élément. Asgard – et peut-être l'Arbre-Monde dans son intégralité – s'apprêtait à essuyer le plus terrible orage de son existence, un ouragan né de l'affliction d'un fils trahi. Qu'il avait été hypocrite, le prétendument irréprochable Père de Tout, lorsqu'il avait pointé du doigt son troisième fils et l'avait fait condamné pour trahison avant de le renier purement et simplement, comme un malpropre... Il avait été lâche, incapable de regarder dans les yeux ce fils qui tenait bien plus de lui qu'il ne l'aurait voulu. L'on dit que le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre, et jamais proverbe n'avait eu tant de sens et de véracité. Comme était le père était le fils. Et parce que l'ombre de Jörd ne l'avait pas quitté depuis qu'il l'avait si injustement enfermée dans sa forteresse d'onyx, il avait préféré envoyer le félon hors de sa vue, et nier tout lien avec lui.

On l'y aurait forcé qu'Odin aurait préféré s'arracher l'œil qu'il lui restait plutôt que désavouer sa merveille de fils aîné, las, l'enfant en question n'aurait lui sans doute aucune peine à renier son géniteur après avoir ouï ses révélations. Et il ne le blâmerait pas pour cela, mais... pouvait-on réellement le blâmer, lui, pour avoir consenti au sacrifice des siens pour assurer la quiétude de centaines, de milliers d'âmes ? Un regard pour son fils, et le prix à payer pour cette sérénité – qui en fin de compte n'avait toujours qu'été relative – lui apparut comme étant bien trop cher. Les balbutiements effarés du prince lui fendirent le cœur, mais certainement pas autant que le tutoiement adopté par la suite, qui marqua symboliquement la perte de l'estime et du respect du fils pour son père. N'y avait plus de roi et de prince, rien qu'un père qui avait involontairement revêtu l'habit du bourreau de son enfant. La foudre frappa alors le palais, qui trembla jusque dans ses fondations et les cris paniqué des asgardiens paniqués s'élevèrent de toutes parts, sans que leur souverain ne les entende. Son œil unique était rivé sur son fils, qu'il craignait de voir imploser en emportant avec lui l'auguste palais d'or. Trop assailli par les remords et les regrets, Odin fut tout bonnement incapable d'élever la voix pour ordonner au Tonnerre de se calmer, son ire était plus que justifiée, en plus de cela il n'était pas question de jeter du sel sur ses plaies à vif et écorchées. Si le jeune homme devait déverser sa rage sur un être, autant que ce soit celui qui était responsable de son malheur. Si cela permettait un tant soit peu à Thor de lénifier sa peine, alors il se soumettait bien volontiers à son châtiment.

Toutefois, il ne put tout simplement pas s'empêcher de faire quelques pas en arrière lorsque la foudre perça la toiture du palais pour s'abattre au centre de la pièce, abasourdi par les forces que son enfant était en mesure de déchaîner. Un malheureux tenta d'ouvrir une porte pour porter secours à son roi, ce qui lui valut d'être traversé par une décharge électrique qui le projeta à plusieurs mètres de l'huis. « Thor... ! » La voix du roi s'était élevée sans même qu'il ne s'en aperçoive, lui qui était le seul à blâmer pour l'ire du Tonnerre ne souhaitait voir aucun innocent en subir les conséquences. Enveloppé des étincelles bleutées de la foudre, ses yeux jetant littéralement des éclairs, le prince était terrifiant. Savoir de quoi il était capable était une chose, le voir en était une autre. Pétrifié d'horreur, Odin laissa son enfant l'assommer d'un discours accusateur qui faisait froid dans le dos, et dont chaque mot était semblable à un coup de marteau qui broyait ses os les uns après les autres. Ce fut au tour du père de laisser sa carcasse tomber lourdement sur les marches qui menaient à un trône sur lequel il ne se trouvait plus digne de s'asseoir. Sa main se leva comme s'il cherchait à toucher son fils une ultime fois, avant de retomber à son côté lorsque furent crachées les dernières palabres de l'enfant meurtri. Un enfant... C'était que Thor était encore, en dépit de son apparence de colosse et d'homme dans la fleur de l'âge. Un jeune dieu, un prince trop jeune pour le poids qu'il avait jeté sur ses épaules, aussi larges soient-elles. Il ne s'était pas rendu compte de la charge, et en aurait débarrassé le malheureux sans hésitation s'il l'avait pu. Hélas...

« Crois-tu que j'ignore tout cela... ? » Le souverain peinait à trouver sa voix, et son souffle par la même occasion. « Il en allait d'Yggdrasil tout entier, de la sûreté de milliers d'innocents... Ne sois pas naïf mon fils, ceux qui peuplent nos cachots sont loin d'être blancs comme neige... Crois-tu que Frey et Freyja ont déclaré à Asgard au nom de la Sainte Vérité ? Que le sort de Jörd leur importe d'une quelconque façon ? Elle n'est qu'un prétexte pour prétendre à l'indépendance de Vanaheim... L'Arbre-Monde est infesté de vipères, qui n'attendent que le moment propice pour mordre et grappiller un peu de pouvoir et d'influence... Tu as connu bien des batailles, et est ressorti victorieux de chacune d'entre elle... Mais tu ignores ce qu'est la guerre, la véritable guerre. Ases et Vanes se sont entre-tués des millénaires durant pour la souveraineté d'Yggdrasil, crois-moi tu ne souhaites pas être le témoin de pareil carnage... Mieux vaut une poignée de potentiels innocents dans nos geôles qu'une lutte qui replongerait les royaumes dans les ténèbres... Six millénaires que je gouverne... Six millénaires de sacrifices... » Certains consentis. D'autres pas. « C'est ainsi lorsque l'on est roi. C'est ainsi lorsque l'on possède le titre de Père de Toute chose, et que l'on veut... qu'il nous faut le conserver. La tâche n'est pas aisée, bien loin s'en faut... Lorsque tu seras roi, tu prendras conscience de tout cela. » Il espérait encore, naïvement que le Fils Prodige ne cracherait pas sur l'héritage qui était encore le sien. « J'ai prié les Nornes de tout mon soûl pour que vous, toi et tes frères, ayez une relation digne de ce nom... Je ne suis pas un bon père, tu n'es pas le premier à me le dire... ! Pour toi, et uniquement pour toi, j'ai négligé mes autres fils, ma fille... Parce que tu es l'Avenir, il le fallait. » Le futur était à présent aussi sombre que le ciel d'Asgard. Thor devait accéder au trône, accepter le poids de la couronne... Le père n'était plus en droit d'exiger quoi que ce soit du fils, mais le souverain, lui, continuait à tenter de faire entendre raison à son héritier.

« La mort de la fille d'Aegir pèsera sur ma conscience pour l'éternité, n'en doute pas... Je n'ai pas offert ma protection à Sif parce que ses dons de prophète m'intéressaient d'une quelconque façon... Mais parce qu'il était de mon devoir de prendre soin d'elle après que sa mère ait perdu la vie en tentant de secourir la tienne. » Aegir, Ràn et les huit vagues restantes ? Il ne leur avait jamais dit un traître mot à propos de la malheureuse, les avait condamnés à l'ignorance comme il avait condamnée Jörd à la solitude. À l'instar d'un vieux fauve s'accrochant aux restes de sa superbe, Odin se releva. Depuis la hauteur que lui offraient les marches sur lesquelles il s'était appuyé – effondré – il posa un regard accablé par le chagrin sur le Tonnerre. « Que tu me haïsses n'y changera rien... Peu importent tes titres et les miens... Au delà de tout cela, tu restes mon fils. Mon fils. Et moi, ton père. Tu comprendras... Lorsque tu seras roi, lorsque tu seras père... Tu comprendras. » Ou bien ne comprendrait-il rien des choix de son paternel, et cela ne ferait que confirmer que le prétendu dieu de Victoire avait perdu la plus importante des batailles, et que sa Sagesse n'était que de la poudre aux yeux des plus crédules.
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MessageSujet: Re: In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth   In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth EmptyLun 28 Juil - 17:48


L
es regrets s'étaient transfigurés en remords, il revoyait les rivières amères et diaphanes saborder le minois de la Terre, des siècles de larmes, et les géhennes de son âme étaient encore assez cinglantes pour distiller son affliction. Il avait peine à y croire, laissée pour moribonde, elle avait vaincu ces vicissitudes avec pour seule muse l'espérance d'un jour retrouver celui dont on l'avait dépossédé. Elle avait transmué ses affres en patience et avait oeuvré telle une impératrice profanée pour Lui... seulement pour que l'on daigne respecter un serment immémorial, éhontément apostasié, pour que l'on concède le bien-fondé d'une mère envers la résultante de sa matrice. Le poupon qu'elle n'avait jamais pu élever, voilà tout le joyau qu'elle rêvait d'enchâsser dans son coeur enclavé de ronces. Et en quinze siècles, elle n'avait pu qu'imaginer l'usufruit d'Odin, se rendre compte que sans elle, l'univers vivait tout de même. Tous. Elle avait déployé tous les stratagèmes plausibles pour arracher les orbières du bambin à peine né, devenu un homme buriné dans le plus monarchique des marbres. Et lui... il avait nécrosé ses meurtrissures en dégoisant des rhapsodies imprécatoires, il avait enfoncé les pieux de sa détresse avec l'intention de la crucifier dans ses prétendus boniments, il lui avait fait savourer l'acrimonie de sa foudre, il l'avait presque... châtiée de la plus puissante des armes qu'Yggdrasil ait jamais portée. A peu de choses près, l'enfant serait devenu le meurtrier de sa propre génitrice, un parricide aux stigmates immuables... Si seulement il avait pu remonter l'arantèle des Nornes pour y modifier ses actes, il se serait lové contre le giron maternel pour ne plus jamais la laisser s'échapper de ses bras, il lui aurait confié au creux de l'oreille... tout ce qu'il n'avait pu lui dire depuis la sorgue de sa vie... Les conjectures devenaient repentir, qui faisait entrer l'orage dans une émulation certaine. L'Olympe viking n'était plus qu'un pandémonium subversif, et nul, pas même les plus chers, ne serait enclin à dulcifier cet exorde au Ragnarök. Surtout pas les plus chers, qu'il ne contemplerait plus jamais du même oeil. C'était un événement à marquer d'une pierre noire, et si l'Invaincu était diapré de lacunes, il avait en revanche une excellente mémoire. Les confessions du roi avait estoqué l'idolâtrie de son successeur, car toute bévue réclamait un jour son tribut, et le chemin de croix du Père de Tout ne faisait que commencer.

Le mirer ainsi racorni dans sa culpabilité était autant contristant que de savoir son argutie sensée, car s'il y avait bien un devoir qu'ils partageaient, c'était celui d'assurer la prospérité de leurs ouailles. Certes, mais le Devoir n'alléguait pas tout, plus qu'être sous le joug de son souverain, Asgard et les autres royaumes devaient être sous son aile. Un rôle éreintant, le plus ardu qui soit, et que Thor avait toujours redouté comme une aurore de calvaire. Mais l'heure n'était pas à ergoter sur les impairs qu'il commettrait assurément lors de son propre règne, s'élevait ici le procès d'Odin, dont la responsabilité était malencontreusement contagieuse. Il n'avait jamais eu que le prénom et les haut-faits de son aîné aux lippes, et quand bien même cette réaction était inepte, le lion blessé ne put s'empêcher de se sentir... fautif. Qu'il le veuille ou non, il était l'épicentre de cette anarchie pernicieuse. C'était pour lui ou à cause de lui que les choses avaient été faites ainsi, il était, finalement... peut-être à blâmer. Il se haïssait d'avoir été crée. S'il était l'avenir de l'Arbre-Monde, c'était parce qu'il en était originellement la lèpre... il s'en persuadait. Il déglutit et sa paluche échoua sur son front raviné de rides irascibles, les vociférations du tonnerre l'encornaient aussi bien que s'ils avaient éclaté dans son être, la rage dégénérative céda bientôt la place à la désolation, et l'illustre Inexpugnable ne fut plus que le miroitement brésillé de lui-même. « Tais-toi... ! Je refuse d'entendre que tu as veillé sur ma femme par commisération... ! » Clabauda l'adonis dont la cataphracte  électrique s'était dissoute. Ses naseaux s'élargirent lorsqu'il prit une profonde inspiration, une goulée d'oxygène pour vérifier s'il vivait toujours – malheureusement oui, et il darda les lames de son regard sur l'engeance aux fastueux atours juchée un peu plus haut. Cette oeillade, il ne la réservait que pour les rivaux qu'il s'apprêtait à parachever de son talent martial, le Borson était la dernière personne à laquelle il s'était attendu l'adresser, mais les temps changeaient. Et les confiances aussi.

« Cesse de t'échiner à me prendre par les affects ou pour l'idiot que je ne suis pas – que je ne suis plus ! Tu me brandis l'héraldique de Vanaheim comme s'il était le charbon de ton âtre, mais ai-je seulement fait mention de Frey et de son opportunisme mesquin ? Tu éludes tes crimes en énonçant des faits avérés, mais si tu crois que je vais te laisser prendre la tangente, tu te fourvoies lourdement ! Peu me chaut les fourbes brigues de ce warg de Frey, je te parle du roi Elyas, de son fils qui séjourne dans nos cachots, la déloyauté d'Alfheim n'est intéressée que par cette vérité sur laquelle tu t'assieds ! Et que fais-tu de nos sujets, que j'ai mis aux fers en pensant que c'était pour une bonne cause ! Je te parle de nos pairs, de nos amis, de ceux qui nous portent aux nues et qui agonisent de cette belligérance insidieuse ! J'ai précipité notre concorde dans sa chute parce que je croyais qu'Asgard était en danger, parce que ce que je voyais comme un conflit armé n'est qu'une conspiration familiale ! Je voulais bien faire, et j'ai tout fait de travers ! » Comment ces peuples qu'il s'était promis de protéger le jugeraient désormais ? Il n'avait été que le roquet de la couronne – une bête sauvage et primitive qu'on lâchait dans l'arène lorsque les solutions manquaient, comme le lui avait si bien dit Tyr. Le prince approcha d'un pas, les babines retroussées sur des crocs menaçants. « Et je t'interdis de faire une quelconque allusion au bébé qu'attend Sif, tu entends ?! Nos enfants s'épanouiront dans un amour équitable, plutôt mourir que réitérer ton impéritie éducative, j'ai suffisamment forfait à mon honneur pour les millénaires à venir ! »

En observant son géniteur sur son perchoir de marches, les calots furibonds furent involontairement happés par le siège étincelant au sommet du coteau d'or. La personnification de son hoirie, et de tout ce qui y était affilié. A son ceinturon, il sentit Mjölnir trémuler, puis il se répéta les derniers propos de son interlocuteur. Lorsqu'il serait roi... la perspective lui sembla soudain auréolée d'abomination, car si gouverner rimait ignominies et hâbleries, alors, il n'en voulait plus, de cette dignité patrimoniale. Deux sentiers jonchés d'écueils disparates se présentaient à lui, qu'importait ce qu'il décidait, il avait un choix à faire, et il devait le faire maintenant. Pour la première fois, il était amené à opiner par lui-même, et non pas à travers son père, qu'il toisa dans un mutisme mortuaire et corrosif. L'appréhension amarra à sa panse. Aujourd'hui, Thor avait perdu sa boussole, et la seule rose des vents qu'il lui restait devait être emmitouflée dans ses draps à tâcher de rassurer le fruit qu'elle portait. De toute façon, cela n'aurait pas été du devoir de Sif de trancher, n'y avait que lui pour avoir voix à ce chapitre.
Une combustion naquit dans les prunelles enténébrées, le jugement allait être rendu. Le saint porteur s'empara du marteau mythique, dont les glyphes se mirent à brasiller, puis il avança. Se ferait-il bourreau de son père ? Certainement pas, et si la funeste hypothèse voleta un instant, la musculeuse charpente eut tôt fait de passer à côté du mage qui fut tout bonnement ignoré. Il ascensionna le reste des escaliers jusqu'à en atteindre la cime, où il s'immobilisa. De longues secondes l'immortalisèrent, et enfin, son bras s'éleva pour mieux abattre le fer ouvragé en plein coeur du trône. Un éclair s'immisça dans l'anfractuosité du toit et frappa à l'exact endroit de l'impact, soulevant un furtif écran fuligineux qui se dissipa rapidement. Rougeoyant comme s'il venait d'être chauffé à blanc, Mjölnir s'était résolument encastré à même le siège royal, sur lequel le guerrier était à demi incliné, le souffle erratique face à une action loin d'être anodine. « A compter de ce jour... » Psalmodia le phonème rauque du Tonnerre, qui, en se rehaussant, caressa le manche en torsade de son plus fidèle compagnon, infiniment mutilé par ce qui s'avérait être un adieu. « Thor Odinson n'est plus héritier à la couronne. » Il ne retira pas sa cape vermeille, il préféra abruptement la déchirer et la jeta sur le trône comme on lancerait une offrande dans un feu sacré. « Je renie mon nom. » Il dépouilla sa cuirasse de ses insignes princiers et des runes qui lui étaient associées. « J'abroge tous mes titres et tous mes privilèges. » Il admira l'éclat désespéré de Mjölnir qu'il croyait entendre glapir – dieux, qu'il n'avait pas envie de s'en séparer, ce serait un deuil au moins aussi insurmontable que celui de sa foi filiale, il en avait un carcan douloureux à la gorge, mais justement, il ne voulait plus être la bête de somme de Sa Majesté. Ecartelé par ses sentiments, il se fit violence pour préserver le peu de fierté qui demeurait en sa carcasse et leva le menton, les mâchoires contracturées. « J'abdique mon héritage au profit de mon puîné, Tyr Odinson, ou à celui de quiconque apte à assumer le fardeau dont je me décharge officiellement. »

Le palpitant en lambeaux mais la sentence infrangible, le fauve fit volte-face et entama sa descente. Une fois à la hauteur de celui qui fut naguère son prédécesseur, il se figea, les rétines portées au loin dans la salle endommagée, vers un horizon intangible dont il ne distinguait encore que les récifs acérés. Dans cette mer agitée pleuraient bien des mânes que même le temps ne saurait apaiser. « Tout comme mon frère avant moi, je ne suis plus prince d'Asgard. Je deviendrai père, mais je refuse de devenir roi. Je ne suis plus ton fils. » Egoïste. Voilà ce que Thor assumait d'être, abandonnant les vestiges de ce qu'il avait été et ne serait plus sur le trône des Ases. Quinze siècles qu'il suait sang et eau pour autrui, ses voeux s'achevaient ici, éviscérés aux pieds de son paternel qu'il ne guigna toujours pas. « Tu t'es trop longtemps dissimulé dans mon échine pendant que je faisais ta basse besogne, la Victoire incarnée n'a théoriquement besoin de personne, surtout pas d'un quidam qui ignore ce qu'est la véritable guerre. Tu as commencé cette bataille, tu la termineras sans moi. » Et il se mit en route.
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Odin Borson
Odin Borson
dieu de la victoire

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MessageSujet: Re: In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth   In the name of the Father, the Son, and the Holy Truth EmptyLun 28 Juil - 23:39


the golden prince and the gilded king



Une unique minute de vérité, c'était tout ce qu'il avait fallu pour détruire ce que quinze siècles d'éducation sévère et d'affection exclusive avaient bâti. Inconsciemment, Odin avait fait de son fils favori un colosse aux pieds d'argile, et le voir s'effondrer psychologiquement son son œil était bien plus douloureux que mêmes le plus cruel de tous les discours. Tout ceci était de sa faute, la culpabilité rongeait déjà ses entrailles, et il avait le cœur au bord des lèvres rien que de songer à qu'il adviendrait. La terrible ironie du sort voulait qu'il ait lui-même détruit le futur d'Yggdrasil alors qu'il s'était échiné à le préserver, jusqu'à consentir au pire des sacrifice. Tout cela en vain, pour voir l'héritier piétiner la couronne avant même d'avoir eu à la porter. Eh bien alors, qu'aurait-il dû faire ? Contrairement à son fils, il était persuadé – savait – qu'il n'avait eu que deux malheureuses options, sacrifier une femme seule ou sacrifier les Neuf Mondes. Même la plus vertueuse et innocente des âmes ne pesait rien à côté du poids de tous les mondes. Un grain de sable dans le sablier de l'éternité, voilà ce qu'était Jörd... Un minuscule grain de sable... Qui était parvenu à enrayer les rouages du pouvoir asgardien, et en ferait exploser la machine aussitôt que le Fils Prodige – le Fils Perdu – tournerait le dos à son père et à l'héritage qui était le sien. Perdre Thor signifiait perdre l'Avenir, ce qui était parfaitement intolérable. Hélas, si le Tonnerre décidait de prendre congé définitivement, il n'y aurait rien que le Père de Tout puisse faire pour le retenir. Si le dieu ne serait jamais un mage accompli, comme pouvaient l'être sa mère et son frère, il n'en restait pas moins plus puissant qu'Odin ne l'aurait jamais imaginé. En somme, l'élève avait dépassé le maître, et ce n'était sans doute pas seulement pour le mieux. À l'image de son élément, Thor était non seulement impétueux, mais instable... La stabilité et la maîtrise se soi, ils ne les acquerrait qu'avec les siècles, si les Nornes le voulait bien et que plus personne n'avait la bien mauvaise idée de mettre à mal ses nerfs et son cœur.

Bien trop peiné pour être en mesure de raisonner correctement, l'enfant n'écoutait plus rien des explications et des justifications du père, qui sut qu'il ne servirait plus à rien de tenter de lui faire entendre raison. N'y avaient plus que ses soupirs navrés pour répondre aux vociférations accusatrices d'un prince de plus en plus agressif, comme un fauve que l'on aurait injustement martyrisé et qui était à présent décidé à se défendre, quitte à mordre la main nourricière. La vérité qui s'échappait des lèvres du Tonnerre n'était pas moins difficile à entendre que celle du père, qui avait pris la place d'un accusé coupable face au fils qui servait pour l'occasion de juge. Ses fautes étaient multiples, il n'avait pas été un souverain parfait et infaillible, mais pis encore il avait été une caricature de père pour la quasi totalité de ses enfants, légitimes ou non, adoptifs ou non. S'il n'avait pas eu la Maternité pour compagne que serait-il advenu de ces pauvres bambins ? Oh, la réponse se trouvait sous ses yeux... Thor aurait pris soin d'eux, aurait joué le rôle de père en plus de celui de frère, comme il l'avait fait avec le petit Balder, comme il l'avait fait pour Hermód, Bragi et Sága dans une moindre mesure, mais tout de même... Le Père de Tout avait été incapable d'être auprès de sa propre progéniture, existait-il plus terrible crime que celui-là ? À trop aimer et favoriser Thor, il en avait oublié la place de Tyr. Comme le premier né l'avait si bien dit, il était responsable de ce qu'était le puîné, responsable de la rivalité séculaire entre les deux frères. La Sagesse avait été perdue et remplacée par la Folie, si subtilement qu'il ne s'en était rendu compte que trop tard, bien trop tard... La famille royale était sur le point d'être réduite en cendres par un brasier dont son patriarche était à l'origine et que toutes les eaux de l'univers n'auraient pu éteindre.

Le palpitant malmené du souverain manqua une paire de battements lorsque le fils s'empara du mythique Mjölnir, un instant il crut qu'il goûterait à son fer pour la première et dernière fois avant qu'il ne réalise que Thor, aussi abattu soit-il, n'oserait s'en prendre physiquement à lui. Il faisait faisait preuve d'une tempérance et d'un sens de l'honneur incroyable, en dépit des circonstances et alors qu'Odin aurait tout à fait compris qu'il ait envie de le frapper de son marteau – le coup aurait été amplement mérité. Sourcils froncés, lèvres entrouvertes et tremblotantes, le roi observa Thor gravir les marches qui le séparaient du trône et l'espace d'une seconde de naïveté, il crut qu'il allait s'y asseoir et prendre sa place – une place qu'il lui céderait bien volontiers pour la préservation d'Yggdrasil et le bien-être du prince – mais bien évidemment, rien de tout cela ne se produisit. Accompagné d'un éclair aveuglant et d'un vacarme assourdissant, Mjölnir s'abattit sur le trône doré. Odin resta pantois face à un tel geste, son unique œil écarquillé sous le coup de l'incompréhension. L'arme ainsi encastrée dans le trône, nul ne pourrait plus s'y asseoir... Et sans aucun doute, c'était bien là le but de la manœuvre. Les paroles qui accompagnèrent l'acte sonnaient comme un chant funéraire aux oreilles du roi, qui ne trouva rien de mieux à faire pour y répondre que protester dans un murmure consterné. « Thor... Je te l'interdis... ! » Le pouvait-il, vraiment ? « Tu ne peux pas, tu n'as pas le droit... ! Après tous ces sacrifices... ! » L'enfant qui reniait son père, ses titres et son héritage, n'était-ce pas l'Arbre-Monde à l'envers ? Le droit, Thor le prenait, que son père le veuille ou non. « Tyr n'est pas apte à régner... ! » Ou peut-être l'était-il, après tout. Il n'avait jamais pris la peine de le vérifier, n'avait jamais accordé davantage qu'un regard à son second fils, persuadé qu'il était... un échec. Lui qui avait tenté de tout son soûl de le satisfaire, de se montrer digne de ses titres malgré le peu de considération qui lui était offerte. Tyr était digne de bien des choses, Odin l'ignorait seulement. La dernière tirade du Tonnerre sonna le glas de son échec, si bien que ce ne fut que lorsque le jeune dieu commença à s'éloigner qu'il éleva la voix de nouveau.

« TU ES MON FILS. » Il avait rugi ces mots si fort qu'il résonnèrent dans l'immense salle, couvrant presque les grondements furieux de l'orage. « Tu es mon fils, et tu le resteras... Mon fils... ! Et aussi longtemps que je vivrai, tu seras l'héritier du trône d'Asgard ! » Se bercer de l'illusion que le Fils Prodige était encore sous son contrôle, la dernière défense d'un homme ayant franchi les limites du tolérable, du supportable... L'évidence le frappa comme un coup de massue alors qu'il regardait Thor s'éloigner. En le perdant lui, ce n'était pas une bataille qu'il avait perdu mais bel et bien la guerre.
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