lienlien
Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez
 

 LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Les Nornes
Les Nornes
queens of fate

ϟ MESSAGES : 426
ϟ INSCRIPTION : 20/11/2013
LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 877272tumblrinlinemwunniiD7s1r8jtch


LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyJeu 8 Mai - 8:50

la prophétie

THE TRUTH BENEATH THE ROSE


Au cœur d'une vallée verdoyante se dressait la demeure du souverain elfique. Bâties de pierres blanches savamment ciselées, les tours du palais s'élèvent vers le ciel comme des pointes de flèches. Aucune pièce n'est réellement fermée, les fenêtres et autres ouvertures sont nombreuses, donnant l'impression que la Nature elle-même est une invitée des lieux. Et en ces temps troublés, cette impression n'a jamais été aussi concrète... Le lierre et les roses grimpent sur les murs, et s'enroulent aux balustres, tandis qu'une senteur fruitée embaume les lieux. Au dessus du palais coule l'eau claire d'une cascade, dont le son cristallin associé au chant des oiseaux sert d'orchestre naturel aux habitants de la vallée. Habitants qui vaquaient tranquillement à leurs occupations, dans le calme presque irréel d'Alfheim, royaume miraculeusement épargné par le malheur qui avait frappé les huit autres par la seule faute d'un prince ingrat. Béni par la déesse Eostre d'un printemps exceptionnel après un hiver rigoureux, le royaume elfique avait vu fleurir mille et une fleurs qui n'avaient rien à envier aux plus belles gemmes de Vanaheim, et en son centre, le palais du roi Elyas brillait d'une lumière blanche presque aussi vive que celle de l'astre solaire. Le souverain traversait d'ailleurs les couloirs éclairés de son palais d'un pas assuré, talonné de près par son unique fils, le prince Elorin, qui ne tarderait guère à rejoindre Asgard, accompagné d'une poignée de privilégiés qui avaient été conviés au banquet organisé par les Ases en l'honneur de leurs alliés elfes. De l'agilité du prince au cours de cette réception dépendraient bien des choses, des choses auxquelles le roi ne désirait pas songer pour le moment. « Père ? Êtes-vous sûr... ? » « J'ai confiance en elle. » « Mais... Et si le plan échouait, que ferions-nous ? » « Ne pense pas à l'échec, fils, c'est le meilleur moyen de le garantir. Fais preuve de prudence et d'habileté, et tout se déroulera comme convenu. J'ai foi en toi aussi. Allez, va. Rejoins les autres sur la place, et porte le masque de l'allié encore un peu, sans quoi Heimdall suspectera quelque chose. » L'héritier acquiesça en silence et s'inclina avant de prendre congé de son souverain et père, pour s'en aller retrouver ses paires sur la place réservée à l'ouverture du Bifröst. Le souverain regarda son unique enfant s'éloigner un pincement au cœur, mais ne perdit pas de vue son but ; mettre en place la seconde partie du plan, la grande révélation. Tout ceci n'était qu'une vaste partie d'échecs, et il fallait avancer chaque pion avec soin.

Dans l'aile la plus ensoleillée du Palais d'Ivoire avait été logé le couple héritier au trône d'Asgard, le prince Thor Odinson et son épouse la princesse Sif Vidardóttir. La princesse enceinte, il avait été convenu qu'elle serait traitée avec la plus grande attention, car il n'était pas question de mettre en danger l'enfant qu'elle portait, bien qu'il semblât inévitable de la mêler à la partie. Ce soir, la reine ferait sa grande avancée sur l'échiquier. Tout ce qu'Elyas avait à faire, c'était lui faciliter la tâche. D'un geste assuré mais mesuré, il frappa à la porte des appartements du couple. Il avait une proposition à leur faire, et avait jugé bon de se déplacer en personne. C'est un dieu éblouissant de félicité qui ouvrit apparut au souverain elfique, qui arbora un large sourire et s'inclina devant lui. Car il avait beau être roi, il n'oubliait pas que le premier fils d'Odin était l'homme le plus puissant d'Yggdrasil après son paternel. « Mon prince. » La porte de chêne sculptée grande ouverte, Elyas eut tout le loisir d'apercevoir l'épouse du Tonnerre, assoupie sur un divan sur la large terrasse. En contrebas de la terrasse s'étendaient les forêts émeraudes d'Alfheim, et plus loin les montagnes bleues, qui tiraient leur nom des roches qui réfléchissaient la teinte du ciel. « Pardonnez-moi de vous déranger, je ne vous ennuierai guère bien longtemps. Je souhaitais simplement vous convier, vous et votre épouse au dîner de ce soir, organisé en l'honneur du renouveau de la nature. Une pâle réception comparée à celle que donnera votre père, j'en conviens, mais il me semble avoir compris que la princesse apprécie particulièrement nos mets ? Si le cœur vous en dit, bien évidemment, sinon je ferai en sorte que vous ne manquiez de rien dans l'intimité de ces appartements. »

Revenir en haut Aller en bas
https://wotg.forumactif.com
Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

ϟ MESSAGES : 6914
ϟ INSCRIPTION : 18/12/2013
ϟ LOCALISATION : Sur le trône, ou dans ses environs
ϟ HUMEUR : Fier & Inexpugnable

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose G7cs

ϟ The Thunder sings in the Storm ϟ

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Tumblr_n2ud1buxd01siubc3o1_250

ϟ Warrior, Queen, Mother & Wife ϟ



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyJeu 8 Mai - 15:59

Jörd & Sif & Thor
A Mother to her Son
❝ Do you know how I feel ? I lost my rights and voice, you leave me with no choice. I am shaped based on greed, in pain, I sob and bleed. I have been infected, abused and neglected. Do you hear me crying ? I am sick and dying. You are my therapy, love me and set me free. ❞




L
e tonnerre et son chant térébrant semblaient loin, si loin. L'orage incarné était quiet, peut-être plus serein qu'il ne l'avait jamais été, ou plus depuis bien longtemps. Le tapageur émérite avait scellé ses lippes dans un mutisme serein, abandonnant son ouïe aux harmonieuses mélodies de la nature et son acuité oculaire à la contemplation de la sylve smaragdine et des monts azurés qui semblait s'imprégner de la teinte céleste. Un firmament éthéré où l'astre diurne étincelait, miroitant ses chatoiements sur l'or de la chevelure princière à demi attachée pour dégager le faciès olympien. Appuyé sur les balustres de la grande terrasse, un sourire qui refusait de s'étioler, il se délectait de ce qu'ils étaient venus quérir à Alfheim : la paix. Asgard était une Cité sans commune mesure selon l'opinion subjective de celui qui en était l'héritier, et si aucune autre ne surpasserait jamais sa magnificence, il ne méprisait pas les beautés éminentes des autres royaumes – et surtout pas celui des elfes de lumière qui portaient décidément bien leur nom. A mille lieues des dissonances familiales et de toute autre contrariété du quotidien, il ne se sentait plus être l'inexpugnable égide d'Yggdrasil, mais seulement... un époux, et un futur père qui se languissait d'officiellement rajouter ce titre à ceux qu'il possédait déjà, et il en ferait sans le moindre doute son favori. A cette pensée, son regard oblique en direction de sa compagne assoupie, qu'il avait volontiers abandonnée à la suavité du repos à défaut de celle de ses bras, qui ne tarderait de toute façon pas à se faire valoir. Si d'aucuns parlaient de la Vidardóttir comme de la plus belle nymphe des Ases avec Freyja, elle était d'autant plus resplendissante depuis que la vie s'épanouissait en son sein. Les Nornes leur étaient favorables et l'Odinson se persuadait qu'absolument rien ne serait susceptible d'entraver leur félicité. Après ce qu'il avait enduré avec la félonie de Loki et toutes les conséquences de son acte, il avait suffisamment goûté à l'acrimonie et à la désillusion pour les quelques siècles à venir, et en attendant, ses décennies à venir, il les voulait gorgées d'amour et d'euphorie – et peut-être, aussi, de quelques duels épiques simplement pour ne pas laisser Mjölnir prendre la rouille, et qu'il n'omettait pas son âme guerrière. Pareille réflexion le fit discrètement ricaner, avant que la symphonie en trois temps ne résonna à l'huis. Il se mut jusqu'au chambranle et en ouvrit l'imposante porte, pour découvrir plus qu'un visiteur de prestige.

« Majesté ! » Il fit également courbette devant la personnalité royale, n'oubliant pas plus la déférence des rangs que ne le faisait l'elfe, vraisemblablement venu leur soumettre une proposition, que l'Ases accueillit d'une large risette enchantée. « Non, non ! C'est avec plaisir que nous ferons acte de présence au souper, je suis convaincu que cela siéra parfaitement à mon épouse. Pour tout vous avouer, denrées asgardiennes ou elfiques, ces derniers mois le principal est que son assiette soit remplie, si vous voyez ce que je veux dire. » C'était toujours avec amusement qu'il voyait Sif se bâfrer comme si elle ne s'était pas sustentée depuis des jours, pour peu, elle se mettrait presque à engloutir plus que lui. « C'est ce qui s'appelle manger pour deux. Ou peut-être pour trois... Mh... ne lui répétez pas ceci, car enceinte ou pas, elle bottera le royal séant de son mari si elle s'en fâche. » Les rires des deux hommes s'élevèrent et Thor ne put s'empêcher de guigner en arrière pour vérifier que ladite gloutonne ne les écoutait pas. « Quoi qu'il en soit nous serons présents ce soir, soyez en sûr. Elorin fera, je n'en doute pas, honneur à mon père, alors, je tâcherai de faire honneur au sien. »

Ils conversèrent un instant supplémentaire, avant que le souverain ne retourne à ses pénates et l'Invaincu à son balcon. La concorde entre les peuples était substantielle selon le flavescent colosse, il n'avait jamais que connu Alfheim et Vanaheim alliés d'Asgard et avait peine à imaginer au contraire. Si les relations diplomatiques étaient parfois chancelantes avec Frey et ses ouailles, il en allait autrement concernant les autochtones des landes de lumière, qu'il appréciait tout particulièrement. Ce n'était point uniquement pour la vénusté de la nature qu'il avait fait de ce lieu son havre, mais aussi parce qu'il était certain qu'ils ne se heurteraient pas à une quelconque déconvenue ici bas. Soudain, la kyrielle de ses pensées fut interrompue par une légère mouvance de la part de la naïade à demi réveillée, qu'il s'empressa par ailleurs de rejoindre sur le large divan pour une salve de tendresse qu'il ne réservait qu'à elle. Lorgnant brièvement sur la corbeille de fruits bigarrée qui trônait sur la petite table non loin de là, il s'allongea aux côtés de son adorée dont il alla humer la délicieuse fragrance. Pour être heureux, ne lui fallait rien de plus que l'étau parfumé de ses bras et le nectar sapide de ses lèvres teintées d'incarnat, sans compter l'héritier en efflorescence dont il caressa la chrysalide de chair qui s'arrondirait encore au gré des lunaisons qui les séparaient de l'accouchement. Après avoir chatouillé le derme d'albâtre avec le poil de sa toison, il redressa la tête pour admirer les traits sculpturaux de ce visage dont il s'était énamouré au premier regard, même s'il n'en avait pas immédiatement pris conscience. Une expression irradiant d'un bonheur ivre, il se plut à badiner.

« Vous a t-on déjà dit que vous étiez magnifique gente dame ? » Un ricanement précéda le baiser volage qui rendit grâce à leur passion. « Combien d'odelettes et de villanelles louent-elles donc cette joliesse féerique que j'ai épousée ? J'aurais presque du mal à croire qu'il n'y a pas six mois encore, vêtue d'une armure et d'une estoc, tu t'en allais guerroyer sur les champs de bataille. Je ne me suis jamais plaint de m'être marié avec Lady Sif, la combattante, mais... je dois admettre que ce versant de femme que la grossesse révèle est loin d'être désagréable, à voir comme à vivre. Louons les Nornes et rions au nez de Freyja que tu n'aies pas prêté le serment des valkyries, j'aurais été dans de sales draps – déjà que te conquérir n'a pas été facile... » Il se désopila à ces réminiscences d'une époque qui lui semblait aujourd'hui spectrale, car il se le demandait, comment avait-il pu traverser les ères sans elle ? Cela avait été une traque inusuelle, et la donzelle n'était pas le plus beau de ses trophées, loin de là, elle était celle qui lui avait fait renoncer aux chasses sybarites et oublier toutes celles d'hier. Elle était bien davantage qu'un trophée. « Le roi Elyas est passé il n'y a pas cinq minutes. » L'informa t-il enfin d'une intonation légère. « Il nous a conviés à une réception en l'honneur de la genèse du printemps, j'ai accepté en supposant que tu n'y verrais pas d'inconvénient. Nous avons toute la journée devant nous pour musarder ou que sais-je de toute façon, nous pouvons rester dans nos appartements si tu aspires à un peu de calme et si tu ne veux pas fatiguer trop tôt ce soir. Je suis à ton service princesse... mais n'en prend pas trop l'hab-- » Alors qu'il s'apprêtait à ponctuer d'un nouveau trait d'esprit, une secousse impromptue le prit de court. « Heh ? » Il se mit assis et écarquilla les yeux, la paluche aplatie sur le ventre de la prophétesse. « … Mais ! » Pantois, il eut un succinct mouvement de recul lorsque ledit ventre soubresauta tout seul. Se remettant derechef en faction, il attendit que le phénomène se manifeste une fois de plus, ce qui se produisit, sans qu'il ne parvienne à comprendre. Il lança une oeillade interrogative à sa femme avant de poser l'oreille sur le cocon, et de sursauter en même temps que le mystérieux spasme. « Que se passe t-il ? Qu'est ce que c'est ? » L'explication n'était en fait pas bien ardue : le bébé avait simplement le hoquet, et à en voir la mine de Thor, il n'en avait pas la moindre idée.
Revenir en haut Aller en bas
Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

ϟ MESSAGES : 10855
ϟ INSCRIPTION : 24/11/2013
ϟ LOCALISATION : Auprès du roi, en mission diplomatique ou dans ses appartements
ϟ HUMEUR : Fière & apaisée

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 2jtw

« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 492s

We are One,
We are a Universe



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptySam 10 Mai - 16:41

the truth will set you free, but first it will hurt you
There's always another storm. It's the way the world works. Snowstorms, rainstorms, windstorms, sandstorms, and firestorms. Some are fierce and others are small. You have to deal with each one separately, but you need to keep an eye on whats brewing for tomorrow.


La quiétude... C'était quelque chose de merveilleux. Étendue sur un large divan, j'avais fini par m'assoupir, bercée par le bruissement des feuilles et la symphonie cristalline de la cascade. Voilà quelques jours que Thor et moi avions quitté Asgard pour Alfheim, et je pouvais me targuer d'être la femme la plus heureuse des Neuf Royaumes, l'épouse la plus éprise et peut-être même la future mère la plus radieuse. Nous profitions de l'hospitalité des elfes, logés dans le palais royal au pied duquel s'étendait une sylve verdoyante. J'avais une affection bien particulière pour le Palais d'Or, mais il fallait bien reconnaître que le Palais d'Ivoire possédait un charme certain, et jouissait dont son cousin asgardien ne pouvait se vanter, et qui était sans pareil. Laisser nos tracas derrière nous avant d'emprunter le pont arc-en-ciel avait été d'une facilité presque déconcertante, après tout ce temps passé à nous ronger les sangs à en perdre le sommeil. Depuis notre arrivée, je dormais d'un sommeil paisible à faire pâlir de jalousie un bambin, bercée uniquement par les mélodies sylvestres et ne m'éveillais pas au point de l'aurore, mais quand j'en avais envie, loin de toute préoccupation. Seule avec Thor, enceinte de notre premier enfant, je goûtais à un indicible bonheur, qui avait encore la saveur sucrée de l'insouciance. Une insouciance plus que bienvenue et bénie, dont je comptais profiter allègrement, puisque nous n'avions convenu d'aucune date de retour. Si les Nornes le voulaient bien, le devoir ne rappellerait pas mon époux trop tôt, et nous serions libres de jouer aux amants énamourés et insouciants, pour lesquels n'existait que l'autre, tandis que le monde extérieur n'était qu'une notion vague et insignifiante. Il n'y avait de royaume plus à même de satisfaire une femme enceinte ; j'étais apaisée, sereine, tout mon être irradiait de contentement. Le siècle que nous avions traversé n'avait été fait que d'écueils et de tempêtes, mais le prochain promettait d'être bien différent, car je portais la promesse d'un bonheur sans faille.

J'abandonnai sans regrets la douceur de mon demi-sommeil pour retrouver celle, encore plus délicieuse de mon époux, qui n'en finissait plus de me dorloter, et ce pour mon plus grand plaisir. Je soupirai longuement, les yeux encore clos, tandis qu'il s'étendait à mes côtés, et ne les ouvris que lorsqu'il commença à badiner. Son visage si près du mien, je ne pus m'empêcher de me laisser aller à caresser sa joue, pour finalement l'attirer un peu plus à moi pour un baiser délicat. « Vas-tu cesser de me flatter ? Mes chevilles vont finir par enfler... Oh non, attends... Je crois qu'elles le sont déjà. » Je ris doucement et ma main vint rejoindre la sienne sur mon ventre rond. Tous les petits tracas conséquents à une grossesse n'auraient su me départir de ma bonne humeur. Mes chevilles pouvaient bien enfler et ma poitrine me faire souffrir, ce n'était rien. Chaque manifestation du bébé me faisait exulter, et la seule chose qui me plairait davantage que le sentir s'ébattre en moi serait de pouvoir le tenir dans mes bras. Les premiers mois s'étaient écoulés à une vitesse à peine croyable, d'ici peu de temps nous ne serions plus deux, mais trois. Il n'y en avait qu'un que cette nouvelle pouvait enchanter plus que moi, je savais Thor plus qu'impatient de découvrir le petit être que nous avions créé ensemble. Petit être qui avait d'ailleurs la bougeotte... Nullement préoccupée par le phénomène qui faisait légèrement tressauter mon ventre, je prêtais plutôt une oreille attentive aux paroles de mon époux, ravie d'apprendre que le roi Elyas nous avait conviés à une réception en l'honneur du renouveau du printemps. Thor était toutefois loin d'être aussi impassible que moi quant aux petits soubresauts de mon ventre, si bien qu'il s'interrompit dans son discours pour mieux y poser la main. Les lèvres pincées pour me retenir de me moquer gentiment de lui, je le laissai s'interroger sur la mystérieuse nature de ces mouvements, jusqu'à ce qu'il ne s'enquière d'une réponse auprès de moi. Les yeux écarquillés, je portai une main à mes lèvres, feignant la surprise. « Oh, c'est une catastrophe ! Que les Nornes nous viennent en aide... ! Je crois... je crois que notre bébé... a le hoquet ! » Je pouffai, avant d'éclater de rire. « Un peu comme toi quand tu as trop bu ! » Pour ne pas risquer de le vexer inutilement, je fis taire mon hilarité et me redressai doucement. Le menton de Thor entre mes doigts, je secouai doucement la tête avant de déposer un baiser sonore sur son nez. « Tu t'inquiètes beaucoup trop, tu le sais ça ? Je suis enceinte, pas en cristal, et le bébé se porte à merveille. Si tu continues ainsi, tu risques d'avoir des cheveux blancs avant l'âge ! Attends au moins qu'elle... » Je m'interrompis, pour ne pas relancer le débat sur le sexe du bébé – nous n'étions pas capables d'accorder nos violons sur ce sujet. « ...il soit né, d'accord ? Là, tu auras tout le loisir de t'en faire pour un rien. Il faut seulement espérer qu'il sera un petit peu moins casse-cou que son père, hm ? »

Un sourire attendri accroché aux lèvres, je glissai jusqu'à la balustre de bois sculptée contre laquelle je m'appuyai, non sans avoir saisi une petite poignée de baies rouges dans la corbeille sur la petite table. « Crois-tu que ce soit possible qu'un autre arbre fruitier que le pommier d'Idunn puisse nous offrir l'immortalité ? Ce n'est pas que je n'aime pas ses pommes, mais... mais si, je n'en peux plus de ces maudites orbes dorées. Ou alors, j'ai bien trop envie d'autre chose, je ne sais pas... » Je fis la moue, soupesant les fruits dans ma paume avant de les croquer l'un après l'autre. « J'aimerais bien t'y voir, avec toutes ces drôles d'envies... Enfin... » Je me retournai en direction de Thor avec un air malicieux. « Tu ne vas pas t'en plaindre, n'est-ce pas ? » Je ne doutais pas un seul instant qu'il comprenne ce que je sous-entendais. Je tendis une main à Thor pour qu'il me rejoigne et de l'autre caressai mon ventre, un réflexe maternel qui m'était venu dès très rapidement au début de ma grossesse. Thor près de moi, je me laissai aller contre lui après qu'il soit venu m’enlacer. « Pour en revenir à l'invitation du roi Elyas, tu as très bien fait d'accepter. Mais je ne te cache pas que notre longue promenade dans d'hier m'a un peu fatiguée, alors j'aimerais autant rester tranquille aujourd'hui, pour ne pas m'écrouler à peine la réception commencée. Ceci dit, tu n'es pas obligé de rester enchaîné à moi si tu as envie d'aller musarder un peu dans le royaume. Même si elles me plaisent, ces chaînes... Je n'oublie pas que tu es entièrement à mon service... Mais je suis une princesse généreuse, je veux bien te libérer le temps d'une poignée d'heures, si par malheur l'ennui te guettait. » Nous ne nous étions pas quittés un seul instant depuis notre arrivée au royaume elfique, et si je serais la dernière à m'en plaindre, je ne voulais pas qu'il se sente obligé de rester collé à mes basques simplement parce que j'étais enceinte.

« Oh, j'y pense... J'ai quelque chose à te demander. » Je fis volte-face doucement et me saisis de ses mains, que je tournai entre les miennes un instant. « Je sais que ce n'est pas réellement coutumier pour les hommes de notre royaume, mais je me demandais si... » Je me mordis la lèvre, peu sûre de moi. « Si quand le moment de mettre au monde notre enfant sera venu, tu voudras bien... rester avec moi ? » Le plus souvent, les mères assistaient leurs filles lorsque celles-ci s'apprêtaient elles-mêmes à le devenir. Je n'aurais pas cette chance, et même si Frigga était un merveilleux substitut, c'était différent. Je serais entourée d'une armée de ses apprenties, mais ce n'était pas elles que je voudrais entendre me rassurer, ce n'était pas elles que je voudrais à mes côtés. Je fis la grimace. « S'il te plaît ? »
Revenir en haut Aller en bas
Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

ϟ MESSAGES : 6914
ϟ INSCRIPTION : 18/12/2013
ϟ LOCALISATION : Sur le trône, ou dans ses environs
ϟ HUMEUR : Fier & Inexpugnable

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose G7cs

ϟ The Thunder sings in the Storm ϟ

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Tumblr_n2ud1buxd01siubc3o1_250

ϟ Warrior, Queen, Mother & Wife ϟ



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyLun 12 Mai - 22:00

Jörd & Sif & Thor
A Mother to her Son
❝ Do you know how I feel ? I lost my rights and voice, you leave me with no choice. I am shaped based on greed, in pain, I sob and bleed. I have been infected, abused and neglected. Do you hear me crying ? I am sick and dying. You are my therapy, love me and set me free. ❞




L
a vie était jalonnée de mystères, même si, le plus grand mystère n'était autre que la vie. La flamme indicible qui passait d'intangible à solide, bientôt au creux de la paume paternelle qui serait là pour la récupérer à son arrivée dans le monde, là... pour la guider dans l'imbroglio des siècles, là... pour à jamais tenir sa main dans la sienne. En terme d'ode paternelle, Thor aurait sans mal outrepassé l'excellence de Bragi, lui aurait dérobé sa plume gracile le temps d'une versification quitte à en rendre Mjölnir jaloux. C'est ce qu'il ferait, une fois l'heure venue, une heure qu'il craignait toujours de ne voir jamais poindre tant ils avaient attendu ce miracle de la passion sensuelle – quand bien même cent ans étaient une opprobre de patience lorsque l'on songeait que d'autres s'étaient languis des millénaires durant, mais le Fils Prodigue n'était pas « les autres ». Le moindre signe inusuel était enclin à faire oublier au Tonnerre ses jeux d'éclairs pour assommer sa belle d'interrogations toutes plus ubuesques au fil du discours, pour finalement s'entendre dire que ce n'était rien de plus qu'une conséquence commune à la gestation. Combien de fois s'était-il fait prendre dans les mailles de l'impéritie comme de la poiscaille dans un filet de pêche depuis que la prophétesse portait officiellement son enfant ? Il avait cessé de compter – plus assez de doigts pour cela, même s'il lui faudrait manifestement rajouter une nigauderie de plus à son diagramme. C'était sincèrement abasourdi qu'il contemplait la panse habitée soubresauter à cadence régulière, c'était à croire que le poupon cogner à la paroi en quémandant qu'on le laisse enfin sortir de là et embrasser le grand air. Le père aussi rongeait son frein, pour autant, il savait les lunes écoulées encore trop peu nombreuse pour porter le nouvel héritier aux nues – dans tous les sens du terme. La merveille à naître avait-elle hérité du légendaire stoïcisme de son géniteur ? Le futur s'annonçait tonitruant et tumultueux si tel était le cas, la palais d'or serait embrasée d'une fièvre qui ferait frémir les postérités précédentes. Et s'il était déjà délicat d'endurer le personnage de Thor, les choses n'en deviendraient que plus ardues avec un parfait épigone tout aussi flavescent, tout aussi grand, tout aussi exaspérant !

Le simulacre de stupéfaction qu'arbora Sif interloqua l'époux qui la mira sans comprendre, plus hébété que jamais tant il n'avait aucun filon de réponse. Le coeur prêt à bondir hors du poitrail, il appréhendait le verdict, songeant déjà à filer à Asgard pour lancer sa femme dans les bras de Frigga et ses apprenties en bramant qu'on la guérisse de son mal. Un mal... bien moins préoccupant qu'il ne l'avait subodoré, à tel point qu'il en resta coi de longues secondes. « Le hoquet ? » Reprit-il, ployant presque l'impression que ce terme était inconnu à son vocable., les prunelles rivées sur le cocon de chair. Il s'écarta ensuite légèrement pour laisser à la déesse le loisir de se redresser et bénir l'extrémité de sa truffe d'un doux baiser. Il ne releva pas la bévue du genre féminin puisqu'elle se rattrapa à temps, puis arbora ensuite une mine qui se voulut résolue, et un tantinet faraude. « Moi ? Trop inquiet ? Je suis le plus serein des futurs papas ! Je prends juste soin de toi, ce qui est normal, non ? Et c'est le futur Invaincu que tu portes, bien sûr qu'il sera casse-cou, il n'est pas question qu'il devienne chantre, cuistancier ou... ou que sais-je encore ! Hé, qui te dit qu'il a le hoquet ? Peut-être qu'il s'entraine déjà à cogner dans ton ventre. C'est sans doute cela ! Le fils de son père ! » Bras croisés sur son torse, il fit une risette étincelante en s'illustrant les odyssées qu'ils vivraient un jour tel un infrangible binôme, il en était convaincu. Le rachis du dieu épousa le dossier derrière lui tandis que la sylphide se sustentait de quelques denrées colorées, et à son étrange question quant à une substitution plausible pour les pommes sempiternelles, il haussa les épaules pour signifier son ignorance sur un sujet auquel il n'avait jamais pensé avant. Qu'elle était adorable, avec ses lubies nutritives qu'il observait avec curiosité, et son sourire sembla hurler « coupable ! » lorsqu'elle lui en fit la remarque.

Ensuite de quoi, il prêta une oreille attentive à la réponse concernant l'invitation du monarque elfique, et il se surprit presque d'ouïr qu'elle lui offrait quartier libre s'il en désirait ainsi. « Dis donc, essaierais-tu de te débarrasser de moi ? Je n'ai pas la moindre intention d'aller musarder sous les charmilles sans toi, c'est un peu comme une seconde lune de miel, et lors de la première l'on ne s'est pas quitté un instant... Je ne vois pas pourquoi je m'en irais maintenant. A quoi bon te séquestrer ici si ce n'est pas pour profiter, abuser et encore abuser de toi ? » Ses phalanges s'enchevêtrèrent précautionneusement dans la chevelure bistre qu'il caressa tendrement, avant qu'elle ne virevolte dans sa direction avec une requête à l'orée des lippes. La caboche sensiblement inclinée sur le côté, le guerrier l'écouta, pas le moins du monde effarouché par une demande qui n'épousait apparemment pas les modalités traditionnelles. Et quelles traditions ! Il ne put résister plus longuement à la brillance smaragdine et porta l'une des menottes graciles à ses propres lèvres pour la baiser avec amour. « Evidemment ! Je te laisserai me broyer les phalanges et me percer les tympans si cela peut te rassurer le cas échéant, je suis sûr que Mère n'y verra aucun inconvénient. Je suis la bête noire des ennemis d'Asgard, ce n'est pas un accouchement qui me fera tourner de l'oeil. J'en ferai part à la reine à notre retour, si tu veux. » Leurs doigts s'entremêlèrent comme s'ils étaient revenus au temps des premiers émois, et tout en se faisant inconsciemment bercer par les pépiements et autres mélodies naturelles, il revint sur une discussion antérieure. « Pour ce qui est du Pommier... J'en converserai avec Odin, je doute que quiconque avant toi ce soit jamais posé la question, ou alors, ce quelqu'un s'est bien gardé de s'exprimer. Mais, et si c'était le cas ? S'ils existaient d'autres fruits enchantés ? » Son regard se porta sur la voûte céleste. « La peur et les dommages qu'a causés la disparition d'Idunn restent frais et affligeants dans les esprits, la perspective que nous puissions consommer autre chose que des pommes en intéressera plus d'un, ce pourrait devenir un projet à long terme... Cela ne nous coûte rien de tenter, je veillerai à ce que mon Père et ses conseillers y songent. »

Il revint sur le minois de Sif qui lui fit balayer toutes les coercitions de son titre et les tâches évoquées, il eut un rictus entiché et vint lui croquer l'angle de la mâchoire dans un élan taquin. Ses dents chatouillèrent le derme d'albâtre jusqu'au cou de biche, puis il la fit basculer sur le divan pour goûter au sucre de son buste et à celui de son plexus qu'il fut contraint de dégager de sa barricade de textile. Tout à coup, un tintement métallique interrompit l'action sybarite et fit se redresser l'Odinson, qui jeta un oeil sur le sol pour finalement y ramasser un objet dont il avait presque omis l'existence. Sous leurs nez, il brandit une clé. La Clé. « Mince, j'ai oublié de la remettre à mon cou. Il ne serait pas de bon ton de l'égarer... » Loki ne méritait pas que quiconque s'échine à le gracier d'une sentence que d'aucuns jugeaient trop clémente, et le souvenir du frère félon égara un moment Thor dans les méandres de ses pensées. Il s'empressa de réinstaller l'objet sacré qu'il avait transformé en pendentif à sa juste place, là où nul ne serait à même de s'en emparer. Ce n'était autre que la mort lente du désormais Farbautison qu'il portait en parure, confiée par les soins du Père de Tout. « Maintenant que j'y pense... Cela fait longtemps que je n'ai pas pris de nouvelles de ma fratrie – enfin... d'Hermód et Balder, j'entends. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas d'être peu présents. » Il soupira et se massa la nuque. « Promets-moi que nous ne serons jamais une pâle copie de ma famille, même si nous gagnerions à ressembler à mes parents. L'éternité ne sera pas vaine si je parviens à être ne serait-ce que la moitié de mon père. »
Revenir en haut Aller en bas
Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

ϟ MESSAGES : 10855
ϟ INSCRIPTION : 24/11/2013
ϟ LOCALISATION : Auprès du roi, en mission diplomatique ou dans ses appartements
ϟ HUMEUR : Fière & apaisée

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 2jtw

« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 492s

We are One,
We are a Universe



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyMar 13 Mai - 21:53

the truth will set you free, but first it will hurt you
There's always another storm. It's the way the world works. Snowstorms, rainstorms, windstorms, sandstorms, and firestorms. Some are fierce and others are small. You have to deal with each one separately, but you need to keep an eye on whats brewing for tomorrow.


L'on dirait ce que l'on voudrait, les hommes pouvaient se vanter de leurs exploits guerriers autant qu'ils le voulaient, ils étaient nombreux à ne plus faire les fiers lorsque leurs épouses mettaient au monde leurs enfants, complètement impuissants qu'ils étaient face à cet événement. J'ignorais absolument pourquoi la tradition voulait que l'homme patiente dans une autre pièce tandis que la mère s'épuisait et s'époumonait. Ce n'était pas une coutume qui me plaisait, c'en était une qui me dérangeait. Tout ce que je voudrais le moment venu, c'était avoir Thor à mes côtés, pour me soutenir et m'encourager. Cet enfant nous l'avions fait ensemble, pourquoi ne pas l'accueillir ensemble dans le monde ? J'y avais déjà longuement songé, mais n'avait jusque là pas osé demander, comme si je craignais... qu'il ne refuse ? Ridicule. Encore une crainte injustifiée, que Thor balaya d'un baiser sur mes phalanges et de paroles rassurantes. Je n'avais jamais été aussi préoccupée que depuis que j'étais enceinte, n'avais jamais eu aussi besoin d'être rassurée par mon époux. J'avais troqué mon armure et mon épée contre d'amples robes et de vaines angoisses, et je n'aurais su dire si ces derniers étaient inhérentes à chaque grossesse, ou si je me rongeais les sangs pour un rien. Après tout, nous avions attendu cet enfant si longtemps, son absence avait manqué de faire voler notre mariage en éclats, n'était-il pas légitime de s'inquiéter ? Je me moquais de Thor, mais je ne valais guère mieux que lui, j'étais la première à me ruer dans les bras de la reine pour toutes sortes d'occasions, bien que je n'en dise pas un traître mot à mon époux pour ne pas risquer de terminer pieds et poings liés dans nos appartements jusqu'à la naissance du bébé. J'imaginais sans le moindre mal que nous serions de jeunes parents anxieux et un brin trop protecteurs avec leur progéniture. « Merci... Tu n'imagines pas à quel point je suis soulagée, de savoir que tu seras à mes côtés. Je ferai attention à tes phalanges, promis. Il faudra bien que tu puisses porter le bébé, et je lui laisserai l'honneur de te percer les tympans avec son premier cri. » Je souris, plus attendrie que de raison par la vision de nos doigts entremêlés. « Ce serait drôle, que mes envies de femme enceinte soient à l'origine d'une solution pour nous garantir une immortalité éternelle... » Hélas, je doutais de la réussite d'une telle entreprise, assurément l'on y aurait songé avant moi... Pas question toutefois d'en faire la remarque à Thor, qui se réjouissait déjà de faire part à son père de cette idée farfelue, tirée de l'esprit d'une épouse enceinte et un brin insatiable depuis quelques lunes.

Je laissai docilement mon fauve de mari me croquer, et profitai de son élan passionné pour glisser mes mains sous sa chemise et tracer le contour de ses muscles du bout de mes doigts. Je fus ravie de retrouver la moelle du divan lorsqu'il m'y fit basculer doucement, pour ensuite dénuder ma peau pour la couvrir de baisers. Il fallut alors qu'un léger tintement métallique nous interrompe, et je fis la grimace quand Thor se redressa. Je faillis lever les yeux au ciel après avoir aperçu l'objet coupable de cette interruption bien mal venu. Il semblait que où qu'il soit et quel que puisse être son état, Loki trouverait toujours le moyen de tout gâcher. Si je ne pris pas la peine de me redresser, je tendis la main pour accrocher celle de Thor après qu'il ait remis la maudite clé autour du cou. Je trouvais cela cruel de l'obliger à la porter, elle n'était rien de moi que le symbole de la mort lente du parjure. Si je n'étais pas désolée pour lui, je l'étais pour Thor, car je savais que malgré la trahison il aimait encore le jötun comme son petit frère. Odin aurait dû conserver la clé, au lieu d'en faire le fardeau de son fils. « Maintenant que tu le dis, cela fait bien longtemps que je n'ai plus vu Hermód... Mais j'ai passé un peu de temps avec Balder avant notre départ. Toujours aussi jovial, toujours aussi taquin, toujours aussi épris de son épouse... Il me semblait aller à merveille. Lorsque nous rentrerons, nous pourrions les inviter à dîner avec nous, qu'en dis-tu ? Avant que le bébé n'accapare tout notre temps et toute notre attention. » Thor et moi n'étions pas les seuls à avoir délaissé la table familiale pour lui préférer celle de nos appartements. Les épreuves traversées avaient brisé notre famille, si bien que nous ne voyions plus guère les benjamins de la fratrie Odinson. Il eut été aisé de blâmer Loki pour le tout, mais il n'avait été que la goutte d'eau de trop dans un vase déjà trop plein. « Notre famille sera unie, je te le promets. Et... Je t'en prie, cesse de te comparer à ton père. C'est un grand homme et le souverain d'Yggdrasil, je le sais bien, mais... » Je me redressa et glissai mes bras autour de lui, enfouis mon visage dans son cou. « Tu l'es aussi. Un grand homme, je veux dire. Dieu du Tonnerre, Invaincu, Protecteur d'Asgard et Midgard... et le plus important de tes titres... tu es mon époux. Tu vaux un millier d'Odin à mes yeux. » J'étais loin d'être objective, mais la tâche d'une épouse était avant tout de rassurer son adoré. J'étais intimement persuadée qu'il surpasserait son père un jour mais en attendant, il resterait le merveilleux Fils Prodigue.

« Allons, chasse vite cette mine chagrine de ton visage, sinon je vais me fâcher. Je crois qu'il y a une vieille légende qui raconte qu'il n'y a rien de plus terrifiant qu'une femme enceinte en colère... » Je ris doucement avant d'embrasser la peau de son cou, et je ne tardai pas à l'entraîner avec moi sur toute la longueur du divan. « Il prend déjà beaucoup de place cet héritier, tu ne trouves pas ? » Je me tortillai de façon bien peu élégante pour lui permettre de s'étendre au dessus de moi sans pour autant devoir jouer des muscles pour ne pas appuyer son poids de colosse sur mon ventre rond. L'hilarité de mes petites acrobaties passée, je glissai une main dans sa nuque et l'attirai contre moi pour l'embrasser longuement, avant de profiter de façon tout à fait éhontée de son dos musculeux et de sa chute de reins, que je dénudais sans une seconde d'hésitation. La fatigue de la veille semblait bien loin à présent, et quant à notre après-midi oisive, eh bien... Ce ne serait que pour un peu plus tard, voilà tout. La teinte du ciel s'assombrit lentement sans que Thor et moi n'y prêtions la moindre attention, obnubilés que nous étions l'un avec l'autre.

Lorsque j'ouvris les yeux, plutôt que la lumière vive du soleil, c'est celle plus douce de la lune que je retrouvai. Blottie dans les bras de Thor, je profitai de la quiétude de la nuit un instant, et puis... « OH ! Thor ! Thor, réveille-toi ! » Je quittai brusquement le divan et par la même occasion l'étreinte de mon époux, pour ensuite secouer le pauvre endormi par l'épaule jusqu'à ce qu'il daigne ouvrir les paupières. « Le dîner ! Il doit déjà être tard, nous n'avons que trop traîné ! Allez debout, plus vite que ça ! …Oh, et rhabille-toi ! » Cruellement indélicate, je lui jetai sa boule de vêtements à la figure, tandis que je remettais un peu d'ordre dans mes soieries et mes cheveux, un large sourire aux lèvres. J'avais beau avoir un peu honte de notre comportement digne d'enfants insouciants et bien peu digne du premier couple princier d'Asgard, il était bon de ne pas avoir à se soucier d'affreuses conséquences, de pouvoir en rire plutôt que d'en pleurer. Apprêtée à peu près comme une princesse, j'attrapai la main d'un Thor encore un peu hagard et l'entraînai à ma suite, d'abord à travers notre appartement, puis dans les couloirs du palais elfique. « Je te l'avais bien dit, que c'était une mauvaise idée... » Je gardais les lèvres pincées pour ne pas éclater de rire, et saluai aussi poliment que possible les elfes que nous croisions sur notre passage. Finalement, et après avoir perdu notre chemin une paire de fois, nous trouvions la grande salle dans laquelle était supposée avoir lieu la réception. Étrangement, les grandes portes étaient fermées. « Tu ne crois tout de même pas qu'il est si tard que cela ? » Les elfes qui gardaient l'huis l'ouvrirent pour nous, et c'est fort embarrassée que je le franchis. Nous attendait le roi Elyas, seul au milieu de l'immense salle garnie d'un fin mobilier de bois sculpté. « Oh, pardonnez-nous... Avons-nous tout raté ? Je suis navrée, nous sommes impardonnables ! »
Revenir en haut Aller en bas
Les Nornes
Les Nornes
queens of fate

ϟ MESSAGES : 426
ϟ INSCRIPTION : 20/11/2013
LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 877272tumblrinlinemwunniiD7s1r8jtch


LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyMar 13 Mai - 23:37

la prophétie

THE TRUTH BENEATH THE ROSE


« Ils sont en retard. » Le roi Elyas lança un regard à son amie, les lèvres étirées en un léger sourire. Le souverain elfique paraissait en tous points détendu, seuls ses sourcils légèrement froncés auraient pu trahir sa nervosité. Ils y étaient enfin. Le moment de la grande révélation était arrivé ; après cette soirée, plus rien ne serait plus jamais pareil. Voilà pourquoi le souverain profitait des derniers moments de quiétude, ne doutant point qu'un terrible orage n'éclate au dessus de son royaume par la suite. S'il n'avait aucun regret, il avait des inquiétudes. Il priait de tout son saoul pour la sûreté de son fils et de son peuple, priait pour que la guerre à venir reste confinée aux murs des palais d'Asgard. Ses armées seraient prêtes s'il le fallait, mais il aurait fallu être fou pour les envoyer contre celles d'Odin avec l'espoir de remporter la victoire. « Je me suis appliqué à préserver leur bonne humeur depuis leur arrivée, votre fils et son épouse semblent plus heureux que jamais. J'ose espérer que cela vous sera servira votre dessein. Bien que je doute que quoi que ce soit puisse adoucir la violence de la cette révélation. Prions les Nornes pour que la foudre ne nous frappe pas ce soir. » N'était-ce pas là une bien vaine prière, une de plus ? La dernière fois que le roi avait prié si fort, c'était après la mort de sa bien-aimée. « Nous devons nous attendre à voir le Bifröst s'ouvrir à tout instant, que ce soit sur ordre de votre fils ou de son... ou d'Odin, si par malheur notre entreprise asgardienne avait failli. Mais jusqu'ici, le sort semble nous être favorable. » Elyas quitta le siège qu'il occupait pour rejoindre les abords de la déesse, assise juste en face de lui. Il posa une main rassurante sur son épaule, lui témoignant ainsi de son soutien et de son affection. Car le roi n'avait jamais oublié que la déesse et mère bafouée était encore bien jeune, bien que ses traits soient indéniablement marqués par les épreuves traversées. Elle n'avait que deux millénaires et son fils n'était plus jeune que de cinq siècles. Elle n'était qu'une jeune femme naïve et ignorante lorsqu'Odin l'avait rencontrée avant de la détruire... Cette pensée contenta le souverain dans son choix. Il s'apprêtait à lui assurer son soutien une fois de plus lorsqu'une jeune elfe, interrompant les deux alliés. « Majesté, vous m'avez dit de venir vous informer immédiatement lorsque le prince et la princesse viendraient par ici. Ils ont quitté leurs appartements à l'instant et ne tarderont plus à rejoindre la grande salle. » Elyas remercia la demoiselle qui se retira aussitôt, et il échangea un regard avec la déesse, pour laquelle l'angoisse devait être abominable. « Bien... Je m'en vais accueillir mes invités. Je reviens vite. » L'elfe prit une profonde inspiration et quitta la petite pièce adjacente à la grande salle, dans laquelle il entra quelques secondes avant le couple, leur donnant la malheureuse impression qu'il les attendait depuis longtemps. Si bien que la princesse se confondit en excuses avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche. « Je vous en prie princesse, il n'y a rien à pardonner. À vrai dire... vous n'avez encore rien manqué, la réception n'a pas lieu ici mais dans le champ en contrebas du palais. » Ce n'était qu'un demi mensonge. Il avait organisé un banquet à la dernière minute, pour vider son palais de la plupart de ses occupants. « Mais avant que je ne vous y accompagne, il y a quelqu'un qui souhaiterait vous rencontrer. » Oh, dans les faits les trois s'étaient déjà rencontrés, mais sous couvert de mensonge, là il n'y aurait plus qu'une vérité nue et cruelle. Le souverain elfique s'inclina devant le couple, non sans avoir jeté un regard inquiet au prince – s'il craignait la colère de son épouse, ce n'était pas elle qui risquait de réduire son palais en un tas de cendres fumantes. Sa part dans l'histoire terminée pour le moment, Elyas se retira pour aller retrouver la déesse, la mère. « Ils vous attendent. Je vous souhaite bonne chance, mon amie. »
Revenir en haut Aller en bas
https://wotg.forumactif.com
Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
déesse de la terre

ϟ MESSAGES : 725
ϟ INSCRIPTION : 09/03/2014
ϟ LOCALISATION : Dans son sanctuaire à Asgard
LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose O3pxWSg


LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyMer 14 Mai - 17:26

Grow up & blow away.




Le voilà venu, le jour à la fois tant attendu et si redouté. Combien de fois s’est-elle imaginée cette scène ? Elle, révélant à son fils et son épouse la supercherie qu’elle a entretenu jusque là. Une pitoyable mascarade, pour se préserver de la douleur et des desseins insidieux que l’on nourrirait à son encontre. Encore. Elle n’a que trop souffert de cette injustice et de ce châtiment. Si elle a fait l’erreur de céder une fois au bon vouloir d’Odin, elle ne compte pas réitérer sa faiblesse qui lui a tant coûté. De cette nuit a éclos son bonheur, la perspective d’être une mère comblée, pouponnant la chair de son sang jusqu’à le voir grandir et s’ériger en tant que pilier au sein de la souveraineté d’Asgard. Elle aurait tant aimé le choyer, l’éduquer et le rassurer - être là pour chacune des épreuves qu’il aurait eu à endurer mais aussi pour les instants de bonheur, aussi fugaces soient-ils, qu’il aurait eu à partager. Elle se sent lésée et elle est blessée. Car Odin lui a arraché satisfaction pour l’envoyer pourrir dans une geôle infâme. Il a poussé leur fils à la voir comme l’antagonisme même de ce qu’elle a toujours été, et la belle doit maintenant se résoudre à se frayer un passage dans la peinture grimée que l’on a fait d’elle. La vérité seule - ce qu’elle donnerait pour que tout le monde puisse l’entendre sans se voir malmené par un sentiment de méfiance exigue. Ses traits ne sont-ils pas assez dévorés par la souffrance ? Son corps n’est-il pas assez affaibli pour leur faire entendre raison d’un seul coup d’œil ? Si tout était si simple, Jörd ne se serait pas trouvée à Alfheim aujourd’hui, à attendre patiemment le couple princier qui n’a pas idée des révélations qui se trament entre les murs de la cité bienveillante. Tout se trouve dorénavant suspendu à son souffle, et la Déesse de la Terre se sent friser l’apoplexie. Ce n’est pas le moment. Le menton vissé sur ses phalanges, Jörd semble combattre le remous de sordides pensées. Le roi des Elfes se tient tout prés, irradiant de ce flegme qui a le don d’au moins lénifier les inquiétudes qui peuvent être trahies par la physionomie de la donzelle. Son fils est parti accomplir sa mission, et pourtant, l’angoisse ne burine guère ses traits fins. Doit-elle prendre exemple ? Jörd a toujours admiré la propension de son hôte à revêtir le masque de quiétude qui lui donne tant de présence et de charisme mais se sent peu capable de l’imiter, sujette aux turpitudes émotionnelles qui l’assaillent. Cependant, lorsqu’il s’adresse à elle, la Déesse de la Terre trouve le courage d’étirer un sourire sincère quoique triste. Comment en vouloir au jeune couple de manquer de ponctualité alors qu’ils nagent en plein bonheur, profitant enfin des circonstances qui sont favorables à leurs retrouvailles. Un voile de culpabilité assombrit ses calots alors qu’elle songe aux tourments qu’elle va causer aux deux personnes qui lui sont si chères - notamment à la princesse attendant l’héritier et qu’elle s’en voudrait de faire vaciller. Jörd inspire profondément, ses avants bras retrouvant leur place sur les accoudoirs en bois sculpté tandis qu’elle offre une œillade convenue à son interlocuteur. « Cela me chagrine tant de devoir les heurter à cette douloureuse vérité tandis qu’ils ont cru trouver réconfort entre vos murs. Suis-je égoïste de les confronter à ça alors qu’ils viennent tout juste de fuir leur famille qui s’entredéchire à Asgard ? » Dans les prunelles que Jörd lève en direction de son hôte miroite l’éclat du désarroi qu’elle tend à chasser de son faciès fatigué. « Pardonnez-moi. Il n’est pas temps de douter. Surtout maintenant que nous sommes au seuil des révélations. Ce doit être fait, même si ça coûte au bien-être de mon fils et de son épouse. Ils doivent savoir. » Essaie-t-elle de se convaincre elle-même ? Le timbre de sa voix trahit son émotion mais elle clôt les paupières pour reprendre contenance. « J’ai foi en votre fils, mon ami. J’espère simplement que lady Sif puisse apaiser l’ire du mien. Thor peut se montrer difficile lorsqu’on en vient à remettre en question sa figure paternelle qu’il chérit tant. » Elle en a eu la preuve en le côtoyant cette unique fois depuis son retour. Défiguré par son orgueil, le Prince Doré ne s’est guère abstenu de la réprimander, lui rappelant quelle était sa place de sujet. C’est un souvenir impérissable qui lui fait redouter ce face à face qui l’attend. Machinalement, Jörd entremêle ses doigts, déportant son regard vers la vue panoramique qui révèle un ciel embrasé par le crépuscule. Cette vision onirique va bien vite se transformer en sinistre théâtre d’un désaccord cinglant - elle en est persuadée. La main du seigneur vient flatter son épaule et la déesse interprète avec émotion ce geste destiné à la rassurer. Il est sûrement son allié le plus fidèle, coudoyant de prés son frère Darakan qui s’est toujours montré éperdu d’affection et de protection. Les pas feutrés d’une elfe interrompent l’atmosphère propice aux confidences et Jörd se redresse instinctivement, les doigts noués contre son ventre. Elle coule un regard oblique vers le roi dans une émoi tacite puis se laisse de nouveau couler dans son siège, sentant ses forces faiblir. Toute cette colère et toute cette haine qui lui ont permises jusqu’ici de réunir leurs alliés, elles s’émiettent dangereusement pour faire d’elle une enveloppe fébrile et vulnérable. La déesse se sent terriblement démunie mais prend sur elle pour appréhender la situation. D’un œil évasif, Jörd suit la silhouette évanescente du roi Elyas quitter la pièce pour rejoindre le couple princier. Un gémissement nauséeux s’échappe des lippes féminines alors qu’elle s’affaisse sur la table, plus que jamais meurtrie par ce chagrin qui la dévore. D’une main tremblante, la belle remet les quelques mèches qui s’échappent de sa coiffure élaborée, plissant ensuite sa robe aux teintes d’émeraude brodée d’or pour se redresser dans une posture éreintée. Elle s’arrache aux boiseries pour faire quelques pas dans la salle, régulant sa respiration à l’instar de sa détermination à offrir les mots justes à son fils et son épouse. La belle se masse les tempes dans une réflexion introspective, errant avec lenteur dans la pièce adjacente aux trois protagonistes. Et quand la terre et le ciel se confrontèrent pour la première fois, le fracas gronda à la hauteur de leur orgueil, des jours durant... Jusqu’à ce qu’ils comprennent que l’un était nécessaire à l’autre et que leur devoir était de se coudoyer. Des millénaires durant. A jamais.
Le retour du roi des Elfes la prend de court et la déesse retient sa respiration à mesure qu’elle le dévisage. Déjà ? Jörd peine à déglutir puis dénoue ses épaules dans une attitude plus sereine. Elle s’avance lentement et s’interrompt à la hauteur de son allié avec qui elle échange un simple regard aux reflets volontaires. « Merci, sire. Pour tout. »

Lorsque la Déesse de la Terre pénètre dans la grande salle, offrant une œillade reconnaissante au couple qui semble transi de surprise, voire au seuil de l’incompréhension la plus totale - elle sent son souffle régulier se bloquer dans sa gorge. Essayant de ne rien laisser transparaitre de son trouble, la belle se dirige vers eux et s’incline avec courtoisie, n’osant guère relever ses prunelles vers les visages surpris. « Mon prince. Princesse. Je suis navrée de vous importuner durant pareil moment. » Lèvres pincées, la belle se redresse, daignant finalement les regarder l’un puis l’autre. Leur connivence est empreinte d’un plaisir incommensurable et l’expression de Jörd se vrille brièvement de douleur. Chassant bien vite les affres qui viendraient à stranguler son minois, la belle reprend à l’attention de la princesse. « Lady Sif, la maternité vous va à ravir. Je n’en ai jamais douté. » Elle se fend d’un sourire affable avant d’inviter le couple à s’asseoir. Va-t-elle longtemps pouvoir les entretenir avec détachement de ces inepties ? Non, c’est bien trop dur. Surtout maintenant que ses yeux se rivent dans ceux de son fils, dans ses opales cerclées d’or. Lui qui semble respirer la joie de vivre, en compagnie de celle qu’il aime - ne se doutant guère du venin qu’elle a distillé dans les veines d’Asgard avant d’en arriver là. Il ne lui pardonnera jamais.
« Je suis désolée. » Elle le répète, encore, mais sait pertinemment que ça ne la sauvera pas. Seule sa révélation le fera, au prix d’une souffrance inextinguible. « Il me faut vous entretenir de certaines choses... Troublantes. Vous devriez vraiment vous asseoir. Ma lady. » Insiste-t-elle auprès de la princesse, de peur de la voir flancher sous le joug du secret révélé. Les phalanges rivées sur le bois, Jörd se sent incapable d’en faire autant, puisant dans sa stature la force nécessaire pour livrer son aveu. Alors que les rideaux de chair entravent le cristal de ses prunelles, la déesse inspire longuement. « Je suis désolée car j’ai du vous mentir. J’aurais aimé faire autrement mais je n’ai pas eu le choix, comprenez-moi bien. Mon nom n’est pas Sigrid mais tout ce que j’ai pu vous dire d’autres est vrai. » Puisse son discours être aussi limpide que le sont ses pensées à cet instant même. Jörd ouvre les yeux pour les attarder dans les billes circonspectes de lady Sif avant de se saisir de contemplation pour le faciès de Thor. La douceur s’impose à elle dans un élan maternel et elle se fend d’un sourire triste. « J’ai bel et bien perdu un fils, il y a mille cinq cent ans de cela. Je l’ai abandonné sous la contrainte parce que son père me l’a arraché des bras alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson. » Un froncement de sourcils vient à brouiller l’expression sereine de la belle. « Mais voyez-vous, son père avait une épouse. Une épouse qui ne pouvait lui donner de descendance. Il m’a pourtant promis que je le garderai, notre enfant, que je pourrai l’élever comme je l’avais toujours désiré. » L’affection luit dans les prunelles sibyllines qui se baissent à nouveau. Un soupir se bloque dans la poitrine de la belle qui finit par reprendre sur un timbre affligé. « Et c’était faux. Car il me l’a pris pour le lui offrir à elle. Et il m’a enchainé, loin d’Asgard, loin de lui. » Elle marque un silence, vrillant ses yeux humides dans les orbes de l’héritier. « Loin de toi... » Le murmure s’échappe entre les quatre murs du palais et Jörd se saisit d’appréhension, comme figée dans le temps.



Revenir en haut Aller en bas
Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

ϟ MESSAGES : 6914
ϟ INSCRIPTION : 18/12/2013
ϟ LOCALISATION : Sur le trône, ou dans ses environs
ϟ HUMEUR : Fier & Inexpugnable

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose G7cs

ϟ The Thunder sings in the Storm ϟ

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Tumblr_n2ud1buxd01siubc3o1_250

ϟ Warrior, Queen, Mother & Wife ϟ



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyJeu 15 Mai - 16:55

Jörd & Sif & Thor
A Mother to her Son
❝ Do you know how I feel ? I lost my rights and voice, you leave me with no choice. I am shaped based on greed, in pain, I sob and bleed. I have been infected, abused and neglected. Do you hear me crying ? I am sick and dying. You are my therapy, love me and set me free. ❞




U
n millier d'Odin ? L'amour rendait aveugle, la candeur passionnelle portait ces adorables atours qui estompaient les failles du monde pour édifier des remparts infrangibles – tel était le microcosme que le couple princier s'était crée au gré des décades passées, paradoxalement renforcé par les algarades qui avaient excorié leur quotidien sans jamais définitivement abattre l'autel de leur ferveur. Oh, qu'il se fourvoyait, son bel oracle aux iris d'absinthe, le légataire à la couronne était loin d'arriver à la cheville du monarque qui régnait d'une main de maître. Toutes les prééminences étaient controversées, tel était le fardeau des plus Grands, aussi n'était-il point le fils de son père pour rien et occultait très volontiers les déficiences que d'aucuns imputaient à son géniteur. Ceux-là n'étaient jamais qu'aveuglés par les orbières de la jalousie car ils n'étaient rien, ou si peu en analogie. S'il n'avait pas été face à son épouse dont les compliments l'embaumaient toujours d'un ineffable contentement, il aurait brandi cette humilité latente qu'il préservait pour quelques rares occasions – étrangement, seulement celles qui concernaient le roi des Ases. Mais parce qu'il s'agissait de Sif, il glanait ses paroles comme si elles avaient été les fruits sacrés et nourriciers de l'Arbre-Monde, et ne lui offrit rien de moins qu'une risette entichée. La badinerie retrouvée, il inhuma ses pensées les plus obscures pour ne se consacrer qu'à leur nirvana amoureux, s'esclaffant à la témérité du poupon qui, point encore né, était déjà outrageusement présent. Et ils n'en étaient qu'à l'aurore des réjouissances – et inconvénients, qu'il se plaisait toutefois à ignorer comme s'ils n'existaient pas. - le rendant fébrile d'impatiente quant à ces sorgues à venir où, plutôt que dormir, il veillerait sur le sommeil quiet de leur enfant, de cette même dévotion avec laquelle il avait veillé sa croissance intramuros. Qu'il était alors étrange de se dire qu'il aimait deux personne en une seule, et ce fut justement à les adorer qu'il passa le reste de la journée, lion bienheureux qui se délectait d'une plénitude qu'il ne soupçonnait pas aussi précaire. Les Nornes s'amusaient à faire abonder les tribulations lorsque le genre divin ou humain s'y attendait le moins, et bientôt, il s'inclinerait devant leur incroyable ingéniosité en la matière.

Soudain, le galbe suave quitta son étreinte, l'arrachant par là à ses songes éthérés un si furtif instant qu'il aurait juré avoir rêvé. Ce fut compter sans l'opiniâtreté féminine qui finit de molester ses chimères pour le ramener à une réalité pour le moins étourdie, et alors qu'il daignait se redresser, ce ne furent pas les lèvres de son épouse mais un projectile de textile qui s'en vint l'embrasser. « Gnh ! Pourquoi tant d'agitation... ce n'est pas la mort, ils attendront... » Les mâchoires du fauve pataud s'ouvrirent béantes pour le faire bâiller et tenter d'évacuer l'ankylose du repos. Plus endormi qu'éveillé, il se vêtit machinalement, laissant à la Vidardóttir le soin d'ajuster les détails et de l'entraîner à sa suite à travers le dédale du palais d'Ivoire. A l'image d'un bambin venant tout juste d'émerger de sa sieste, Thor se frotta les paupières sans réellement chercher leur itinéraire dans ces somptueux méandres, vraisemblablement peu incommodé par les conséquences de leurs ébats dilatoires – il avait l'habitude de se faire désirer. « Mh ? De quoi donc ?... Ah ! Oui enfin, tu n'avais pas l'air de trouver l'idée si mauvaise tout à l'heure – et moi non plus ! » Un rire clair résonna, signe qu'il se faisait plus conscient de la situation et que son encéphale recouvrerait bientôt l'ensemble de ses facultés. Finalement, ils parvinrent dans l'immense salle, étonnamment... vide ? Le dieu courba un sourcil en observant les environs, tout aussi interrogatif que la sylphide à laquelle il répondit par un haussement d'épaules. N'y eut que le souverain elfique pour les accueillir, ce qui, une fois encore, ne sembla pas interloquer l'Odinson outre mesure. « Impardonnables... et affamés, où sont les mets ? » Là n'était pourtant pas l'essentiel, et sa désinvolture alouvie eut tôt fait d'être ensevelie sous l'annonce contingente d'Elyas, qui eut au moins le mérite de harponner la curiosité de son flavescent convive qui croisa les bras en adoptant une contenance circonspecte. Au fond et même si l'expression de leur interlocuteur ne laissait pas de place à la frivolité, il avait comme l'envie de se courroucer à cette perspective que l'on vienne les importuner dans leur séjour. Evidemment, que l'on souhaitait les rencontrer – qui n'aurait pas voulu s'entretenir avec le prince doré et sa princesse guerrière ? L'affaire n'était pas exceptionnelle en elle-même, du moins... l'eut-il pensé.

A peine le temps d'échanger une oeillade avec sa compagne, qu'une déesse qui ne lui était pas inconnue leur apparut, et à défaut d'être réellement pantois, il s'interrogea. « Vous ici ? » L'étonnement fut néanmoins plus conséquent lorsqu'il comprit que les deux femmes se connaissaient également, et ce qu'il crut être un simple concours de circonstance n'en était pas un. Il la contempla faire courbette puis échanger quelques trivialités avec la prophétesse, croisant la singulière nitescence d'émotivité qui éclipsait presque l'azur des mirettes de la nouvelle venue. Diantre, pourquoi lui lançait-elle pareil regard ? De quel miracle était-il encore l'instigateur ? Puis, l'appel au pardon, une contrition sincère pour avoir commis il ne savait quelle faute, et ce ne fut pas la bienveillance de sa suggestion vis-à-vis de la nymphe aux cheveux d'obsidienne qui le mit davantage en confiance. Par prudence, ce fut Thor lui-même qui tira un siège pour le placer derrière Sif et lui permettre ainsi de s'asseoir, ce qu'il l'encouragea à faire un succinct signe de la tête. Demeurant toutefois au plus proche de celle-ci, il écouta la logorrhée avec un intérêt non feint, ne faisant pas subito le lien entre son âge et la perte dudit fils, une histoire qui l'avait ému lors de leur dernière discussion en date. Même avec les indices ployés au fur et à mesure, il ne comprit pas, parce que la théorie d'un retour de Dame Nature n'avait même jamais effleuré son esprit, parce qu'il estimait cela tout bonnement impossible. Une dénégation subliminale avant même que la véracité ne lui soit dévoilée, et la première chose qu'il aurait faite aurait été d'étreindre l'affligée et de lui jurer vindicte, si seulement elle n'avait pas poursuivi. Il vit les gemmes éperdues darder leur désolation dans ses propres calots, et le couperet tomba.

« ... » Ce fut comme la mélodie destructrice d'une fulguration qui venait de déchirer le voile de son monde en même temps que lui percer les tympans. Le quant-à-soi mourut sur le faciès angulaire dont le teint blêmit, le coeur meurtri appelant à lui toute la lave pourprine d'un organisme proche de la syncope. La rupture avec la matérialité fut à ce point violente qu'il perdit toute l'acuité de ses sens et eut l'impression qu'elle venait de ralentir le temps. L'ébranlement se distilla en sueur froide, en poids pesant sur son poitrail et il se crut un instant sous l'eau, dans un insondable abysse sans lumière ni oxygène. Il ne distinguait pour que Sa silhouette, la sculpture d'une carnation qui l'avait porté neuf mois durant, sans jamais l'avoir bercé ensuite. Elle était cette figure clandestine qu'il s'était quelques fois imaginé, aussitôt substituée par la vénusté de la Maternité personnifiée qui avait été sa rose des vents. Oui, Frigga était une fleur curatrice, le simulacre de séraphin qu'il avait devant lui n'était qu'une pousse d'ivraie, une hydre enjolivée qui cachait sa bassesse au revers de regrets insidieux dans l'espoir de récupérer le Prodige pour elle seule. Dans le crâne du guerrier, le cantique tant énoncé d'un père à son fils, le conte tragique de la mère qui, n'ayant pas foi en la résultante de ses entrailles, préfère abjurer sa tendresse et faire piètre florès bien loin d'ici. Il se remémorait chaque syllabe, l'exactitude des termes employés par Odin qui avait eu la bonté de ne jamais lui dissimuler ce qu'il prônait être la vérité. Et décemment, il ne pouvait pas pardonner. Il ne pardonnerait pas.

Ses lippes entrouvertes et arides de commotion expirèrent un souffle lourd, celui du taureau qui s'apprête à charger, et les prunelles expressives se fendirent d'une aversion tant viscérale qu'elle aurait pu en altérer la luminescence de tout Alfheim. D'une main, il saisit précautionneusement le bras de son épouse qu'il convia à se lever de sa place, et de l'autre, il désigna la scélérate. « Tu ne bouges pas. » Le phonème placide n'en était pas moins péremptoire, et le regard concis dans la répugnance et la méfiance des retrouvailles. Dans une mouvance lente et avisée, il plaça sa compagne dans son échine et recula sans détourner les yeux de son adversaire, comme si la donzelle et le bébé étaient susceptibles de finir en livre de chair. Le couple s'éloigna à relativement bonne distance, le mâle fièrement campé sur ses pattes et prêt à occire pour défendre son territoire et tout ce qu'il chérissait. « Ravale ton venin, vipère – infâme créature ! Tu t'es jouée de moi et tu en as profité pour subtiliser une pomme d'or, ta mystification s'arrête là, tu ne me tromperas plus ! » Les veines apparentes d'une ire aussi royale que son ascendance marbrèrent tempes et bras, plus il la mirait, plus il se sentait sur le point de rendre gorge. C'était à elle qu'il devait la blondeur de son crin, l'emblème de l'adultère et la marque de bâtardise parmi les chevelures boucanées de sa fratrie. Il voulait arracher cette crinière par laquelle on l'associait au soleil, cette maudite couleur qui lui rappelait qu'il était une graine illégitime – aujourd'hui plus que jamais. « J'ignore dans quel sanctuaire tu t'es retranchée tout ce temps et je ne veux pas le savoir, retourne de là d'où tu viens et ne parais plus jamais devant moi. Entends-moi bien, déesse, pour moi, tu n'as été considérée ni comme disparue ni comme morte : tu n'as simplement jamais existé. » La franchise acerbe augurait le météore de l'inimitié, les nerfs à vifs, le Tonnerre chancelait sur le fil d'une tempérance fragile. « Là est ta chance de t'en retourner sans dommages, tu ferais mieux de la saisir avant que je ne change d'avis. »

Mais la Terre ne fit que craqueler sans disparaître, les pans de sa dignité maternelle écartés en ravin que le prince ne cherchait pas à ravauder. Elle lui fit l'affront de rester, et elle apprendrait, si l'on ne le lui avait pas dit, qu'il n'était pas futé de s'opposer à la volonté de l'Invaincu. Atteignant les cimes de sa patience, l'Odinson tendit le bras. Il ne fallut qu'une poignée de secondes pour ouïr cris et fracas, et alors, les immenses huis explosèrent en mille brisures sous le heurt de Mjölnir qui, volontairement laissé dans les appartements invités, avait littéralement traversé les murs pour rejoindre la paume de son maître. Arme mythique en main, les choses promettaient de se corser. « J'ai dit, HORS DE MA VUE ! »
Revenir en haut Aller en bas
Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

ϟ MESSAGES : 10855
ϟ INSCRIPTION : 24/11/2013
ϟ LOCALISATION : Auprès du roi, en mission diplomatique ou dans ses appartements
ϟ HUMEUR : Fière & apaisée

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 2jtw

« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 492s

We are One,
We are a Universe



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyVen 16 Mai - 15:05

the truth will set you free, but first it will hurt you
There's always another storm. It's the way the world works. Snowstorms, rainstorms, windstorms, sandstorms, and firestorms. Some are fierce and others are small. You have to deal with each one separately, but you need to keep an eye on whats brewing for tomorrow.


La gêne laissa place à la circonspection, la circonspection à l'étonnement. Après que Sire Elyas se soit retiré, je lançai un regard surpris et quelque peu agacé à Thor. Ne pouvait-on nous laisser en paix, même ici ? Lorsque l'importun, ou plutôt l'importune, se dévoila à nous, je fronçai les sourcils avant de les hausser, fort étonnée que j'étais de trouver une dame de ma connaissance dans le royaume elfique. Je tâchai d'afficher une mine un peu plus avenante immédiatement, reconnaissant là la femme avec laquelle j'avais conversé dans les jardins de la reine quelques lunes plus tôt, juste après le sac d'Asgard. L'attitude de celle-ci et les mots d'excuse qu'elle ne cessait de répéter ne me disaient rien qui vaille, si bien que je peinai à lui offrir seulement un sourire de remerciement lorsqu'elle me complimenta sur ma maternité encore en plein épanouissement. Je restai droite et immobile lorsqu'elle m'invita à m'asseoir, ne prenant place sur un siège qu'après que Thor m'ait encouragé à le faire d'un geste de la tête. Les lèvres pincées, les doigts entremêlés sur mon ventre, je fixai la déesse d'un regard insistant, attendant avec une anxiété certaine qu'elle s'exprime. J'ignorais alors que le discours qu'elle m'avait servi lors de notre rencontre était sensiblement semblable à celui qu'avait pu ouïr Thor, un discours qui alors m'avait émue – comment ne pas compatir à la douleur d'une femme qui avait perdu son enfant ? Alors que le mien grandissait encore bien à l'abri dans mon giron, c'était à peine si j'osais imaginer le perdre un jour tant il était contre-nature pour un parent de devoir faire face à la disparition de sa progéniture. Rien que d'y songer, j'en tressaillis d'effroi et je ne pus m'empêcher d'enserrer mon ventre de mes bras ; comme pour signifier au petit être qui s'y trouvait qu'il ne serait jamais question de laisser quoi que ce soit lui arriver.

L'air de plus en plus grave, j'écoutais la déesse aux cheveux d'or lever le voile sur certains pans de son histoire, et lorsque l'âge de son fils fut dévoilé, je ne pus m'empêcher de jeter un long regard à Thor, tandis que le reste du récit prenait peu à peu forme dans mon esprit n'ayant pas besoin de noms pour associer les mots et faits aux êtres. Toutefois, les révélations ne se matérialisèrent brusquement qu'aux derniers mots de la déesse, adressés directement à Thor. Comme frappée en plein cœur par la lame aiguisée de la réalité, je restai coite et pétrifiée sur le siège sur lequel j'avais fort bien fait de prendre place, et cela jusqu'à ce que les doigts de mon époux ne se referment délicatement autour de mon bras pour m'inciter à me relever. Ce que je fis prestement, les lèvres tordues en une grimace à la fois effarée... et dégoûtée. Le ton impérieux et froid de Thor me glaça les sangs, et si j'avais pu m'exprimer à cet instant, j'aurais conseillé à la mère parjure d'obéir. La Mère Parjure. Telle était celle qui se tenait devant nous. Elle qui avait osé abandonner son enfant, Elle qui n'avait jamais été qu'un spectre pour lui, Elle... à qui il ressemblait. Sur le point de rendre gorge, je portai une main à ma poitrine, et de l'autre m'accrochai à la tunique de Thor, car il me fallait un point d'ancrage pour ne pas risquer de me pâmer comme une jouvencelle restée trop longtemps au soleil. Mon soleil à présent enténébré par la vile qui était apparue comme une vipère au milieu des roses. J'étais parfaitement incapable de la quitter des yeux, de façon bien involontaire je retrouvais dans ses traits ceux de mon époux, et si c'était elle la mère – non, la génitrice, c'était aussi elle qui était indigne de lui ressembler. Elle n'avait pas le droit de lui ressembler, ce droit elle l'avait perdu à la seconde même où elle avait renoncé à lui. Cette femme n'aurait pas dû être.

Mes pensées trouvaient un sombre écho dans les paroles que Thor exprimaient contre la déesse, mais je n'étais pas dupe. Je le connaissais. Et parce que je le connaissais, je savais qu'il devait dissimuler une peine incommensurable derrière cette ire tonitruante, car c'était ce qu'il avait toujours fait pour se protéger. Mais il avait mal, je le savais, le sentais aussi sûrement que si son mal avait été le mien. Tout comme je savais reconnaître le vacarme qui annonçait la venue de Mjölnir ; l'auguste marteau fracassa l'huis de bois pour retrouver la main de son propriétaire. L'ordre vociféré manqua de me percer les tympans, et j'hésitai un instant avant de refermer les doigts autour du poignet de Thor, l'invitant ainsi à abaisser son arme. Car je n'oubliais pas où nous nous trouvions, et n'ignorais rien des dégâts que Mjölnir pouvait occasionner. Encore ignorante de l'implication des elfes dans cette odieuse machination, je ne souhaitais pas voir le Palais d'Ivoire détruit ni ses résidents blessés. Mais cela ne m'empêchait en rien d'appuyer Thor ; moi aussi je voulais voir la déesse disparaître et oublier qu'elle avait seulement été là. À présent droite devant mon époux, stratégiquement positionnée entre lui et l'affreuse affabulatrice. « Êtes-vous sourde en plus d'être lâche ? Allez-vous-en ! Disparaissez ! DISPARAISSEZ ! » Qu'elle s'efface, qu'elle s'évapore, qu'elle fasse ce qu'elle voulait, mais qu'elle ne nous importune plus. « Ne voyez-vous donc pas que vous avez tout gâché ?! » Qu'avions nous fait aux Nornes pour qu'elles fassent systématiquement éclaté notre bulle de bonheur, à peine celle-ci retrouvée ? Qui aurions-nous dû sacrifier pour que l'on nous laisse en paix ? Que j'aille moi-même l'étriper aussitôt !

« Il n'y a pas de place pour vous dans notre famille, et il n'y en aura jamais !! » Je rugissais comme une lionne qui défendait ses petits, même si en l'occurrence c'était davantage le lion lui-même que je cherchais à protéger. « Vous n'êtes rien, vous n'êtes personne, sinon la lâche qui a abandonné son enfant ! Quel genre de mère... non, quel genre de monstre faut-il être pour renier ainsi le fruit de ses propres entrailles ? Vous me donnez envie de vomir ! » Les poings serrés, je me retenais de sauter à la gorge de la vipère, et si je n'avais pas été enceinte il aurait eu fort à parier qu'elle n'aurait plus été qu'un tas de chair sanguinolente à nos pieds. « Comment osez-vous vous présenter à lui maintenant, comment osez-vous accuser Odin de vos fautes ? » J'osais espérer qu'elle avait honte du discours qu'elle tenait. Odin n'avait jamais caché la vérité à son fils, et la vérité était laide. Elle l'avait simplement abandonné aux bons soins de son père, et il nous fallait remercier Frigga d'avoir su faire taire ses griefs pour s'occuper de l'enfant adultérin comme s'il avait été le sien ! Le mensonge était si ignoble que même Loki en aurait pâli d'effroi ! « Vous avez tenté de m'apitoyer sur votre sort en jouant la mère éplorée, mais j'éprouverais davantage de compassion pour un ver que j'aurais malencontreusement écrasé sous ma botte ! Vous n'êtes pas une mère, vous êtes une vipère arriviste et personne ne veut de vous, PERSONNE ! » Mes épaules soubresautaient, j'étais écarlate et brûlante de colère et des perles furieuses coulaient sur mes joues. J'étais en colère parce qu'inconsciemment, je savais déjà que le monde de Thor s'apprêtait à s'écrouler. J'étais en colère parce qu'après tous les écueils traversés, je voulais simplement passer une fin de grossesse au calme, pour pouvoir mettre au monde notre enfant dans les meilleurs conditions, et au calme. Et cela n'arriverait pas. « Pourquoi maintenant, hm ? POURQUOI ? Vous seriez-vous découvert des envies de pouvoir après ces quinze siècles de couardise ? Vous pensiez peut-être que le Fils Prodigue n'était qu'un petit oisillon perdu qui se jetterait sous votre prétendue aile maternelle ? Eh bien rassurez-vous, il n'a pas besoin de vous, il a déjà une mère, la meilleure que les Neuf Royaumes aient jamais portée ! Vous... Vous n'êtes que le cocon de chair sans âme qui l'a porté, il ne vous doit rien, rien !! » Un couinement plaintif m'échappa, aussitôt remplacé par un sifflement fielleux. « VOUS AVEZ TOUT GÂCHÉ, PARTEZ ! PARTEZ !! »
Revenir en haut Aller en bas
Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
déesse de la terre

ϟ MESSAGES : 725
ϟ INSCRIPTION : 09/03/2014
ϟ LOCALISATION : Dans son sanctuaire à Asgard
LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose O3pxWSg


LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyVen 16 Mai - 19:42

Grow up & blow away.




La circonspection laisse place à la torpeur et la torpeur à l’effroi. Saisie dans sa confidence avec l’impression de s’être arrachée elle-même le cœur pour l’offrir à son fils, Jörd reste immobile, les yeux rivés vers le faciès livide du Prince Doré. Elle y lit un émoi qui se distille en souffrance physique comme si l’on en venait à lui faire plier l’échine de la plus sombre des manières. Suspendue au temps qui s’égrène dans une perception altérée, la Déesse de la Terre entrevoit la silhouette de cet enfant qu’elle aurait du chérir et voir grandir. Douce euphorie illusoire que d’espérer serrer entre ses bras avides d’une étreinte maternelle la carnation vulnérable et juvénile qu’était Thor dans les visions offertes par Darakan. C’est qu’elle l’envie lui aussi, d’avoir ainsi pu coudoyer celui qui s’est toujours révélé être tout pour elle. Mais l’écho de cette douleur semble infinie, puisant dans le gouffre des affects une fureur impavide. Elle s’y heurte, ses illusions s’écroulant à mesure que son monde à lui s’effondre. Elle le voit cet éclat pernicieux, les idées qui gangrènent l’esprit de son rejeton, docile pion entre les doigts de la figure paternelle. C’est qu’il a du s’appliquer à rabâcher son refrain pour que ça rentre une bonne fois pour toute le souverain tout puissant. Et qu’il se gausserait à voir le fruit de son dur labeur ! De la voir, elle, une fois de plus rejetée, souillée par l’ombre d’elle-même - la créature ingrate et vénale qu’il a créé de ses seuls mots. L’inimitié vorace s’invite aux portes de l’âme orageuse et Jörd se fige de désarroi, phalanges crispées sur le bois qui la sépare du couple princier. La torpeur laisse place à l’effroi et l’effroi à la colère. La rage et le mépris. ça lui fait mal - bien plus que ce jour où elle a du contempler la trahison du Père de Tout. Il n’y a rien de pire que de se sentir raclure aux yeux de son propre enfant. Dans l’appréhension sensée de l’aversion qui émane du prince, la belle lève une main dans l’espoir d’apaiser l’affront. « Thor... » Le murmure se solde par un derme meurtri de frissons irrépressibles. La tempérance n’est plus qu’à l’orée de la charpente masculine qui prend maintes précautions pour redresser son épouse avant de tendre vers elle un index accusateur. Docile malgré l’affliction qui embrase ses prunelles, Jörd exhibe ses paumes de mains dans une vaine tentative de calmer son interlocuteur. Sourcils froncés dans une incompréhension légitime, blessée d’être vue comme une ennemie à abattre, la Déesse de la Terre secoue légèrement la tête en reprenant sur un ton suppliant. « Je ne veux pas vous faire de mal. Thor, je ne veux... » Que te faire entendre raison. Mais à quoi bon se repentir d’une faute qu’elle n’a pas commise ? A quoi bon essayer de saboter les efforts du souverain d’Asgard ? Car il a main mise sur tous ses sujets - plus encore lorsqu’il s’agit du fils qui a servi à redorer son blason. La belle inspire dans un sanglot qui s’étouffe dans sa gorge, ses yeux effarés tournés vers la chair de son sang qui scande à la tromperie et la traite de menteuse à la vilaine effigie de serpent couard et fourbe. Elle esquisse un pas vers l’arrière, s’arrachant à la table comme elle dédaignerait ces invectives et serre les poings contre ses flancs, la bouche pincée de chagrin. Thor exsude tant de fureur qu’elle craint de voir l’éclair la frapper dans l’immédiat. Elle subirait volontiers l’ire fracassante de son fils, si seulement les mots ne venaient pas à la harponner de la sorte. Colère muette, impulsivité téméraire. Qu’il se batte, qu’il la foudroie mais qu’il ne lui dise pas toutes ces choses horribles. Elle n’est qu’une ombre sinistre dans la vie du Prince Doré, une réceptacle de haine et d’humiliation. Il lui vitupère de partir, de retourner de là où elle vient et les traits maternels se rembrunissent dans une mine réprobatrice. Elle ne restera pas soumise à sa geôle d’effroi et à son image de mère indigne qui débecte. Non, elle est là pour se libérer définitivement des entraves du faux jugement - et voilà qu’ils la condamnent, encore. L’expression taillée dans la défiance résolue, Jörd ne bouge pas quand Thor ouvre la paluche pour en appeler à la présence de Mjölnir qui fend les airs et brise les murs dans un fracas assourdissant. Il lui hurle de déguerpir, consumé de la tête aux pieds par une fureur dévastatrice et la belle encaisse, l’éclat d’une larme s’égarant à l’angle de sa mâchoire. « Je ne peux pas. » Mais surtout, elle ne veut pas. Mille cinq cent ans loin de lui, n’est-ce pas déjà cher payé ?

Craignant de voir le palais imploser au gré de l’humeur chaotique de l’héritier d’Asgard, la déesse intime silencieusement à la terre de sceller l’architecture gracile à son emprise. Des clameurs s’élèvent de l’extérieur et Jörd peut sentir les dernières présences s’éclipser du palais elfique. La princesse s’interpose devant son époux, désirant éviter brutale confrontation mais Jörd entraperçoit cette même virulence avec laquelle elle soutient ce dernier. Elle aussi est aveuglée par la révulsion, protégeant bec et ongles celui qu’elle aime - comment lui en vouloir ? Elle a tout gâché, oui.
Immobile, les prunelles rivées dans celles de la prophétesse, Jörd ne cille pas lorsqu’elle lui ordonne de disparaitre. Naïvement, la Déesse de la Terre avait cru pouvoir compter sur Sif pour se montrer plus clairvoyante et compréhensive sur le grief qui les anime. Mais qui mieux qu’une mère en devenir peut se montrer féroce lorsqu’il s’agit de protéger sa famille ? Aveuglés par leur allégeance, ils ne peuvent la comprendre. Jörd se retrouve seule, dans la peau de leur ennemie. Veulent-ils qu’elle le soit vraiment ? Son cœur est déjà sombre, corrompu par la douleur et ce sentiment d’injustice qui la pousse dans ses retranchements. La déesse secoue lentement la tête, refusant de se faire accabler une fois de torts qu’elle n’a pas commis. « Non, non... » Sa négation se perd dans le méandre des cris hystériques de la princesse qui fulmine et la Terre plaque ses mains contre ses oreilles tout en sentant les tremblements de son propre corps qui vient à la faire chanceler. « Je n’ai pas essayé de vous manipuler lady Sif ! » Non, parce qu’elle a pensé toutes les choses qu’elle lui a dites. Elle a ressenti un sincère attachement pour la princesse guerrière du moment où elle l’a vu se préoccuper du cas de ces enfants. Elle s’est réellement sentie proche d’elle et ne supporte guère de la voir pervertie par cet élan acrimonieux. Jörd encaisse chacun de ses mots, chacune des évidences qu’elle énonce dans une colère froide et impitoyable. Thor a une mère. Oui mais seulement celle qu’Odin a bien voulu lui donner. Toute cette bile la rend furieuse et elle fulmine sur place, ses ongles plantées dans le charnu de sa main tandis qu’elle serre les poings à s’en faire blêmir les phalanges. « Vous me jugez. Vous me condamnez ?! Sans même entendre ce que j’ai à dire ? » Leur lâche-t-elle avec rancœur. « Même ton frère a droit à un procès, pourquoi pas moi ? » Les turquoises de la déesse se confrontent à celles de son fils, le défiant d’un haussement de sourcils désabusé. Car il est le Dieu du Mensonge et elle n’est que l’insecte méprisable qu’ils voient en elle. « Je t’ai porté avec amour et dévotion - ils te le diront, ceux qui m’ont côtoyé ! Vous vous fourvoyez. Odin vous a menti car ce qu’il a fait est abject ! » Elle proteste, fébrile, peu sûre de pouvoir contenir son désarroi. « Ma seule crainte eut été qu’Odin ne veuille pas de toi, car tu étais le fruit d’un adultère. Mais il m’a rassuré, s’est empressé de me promettre monts et merveilles, m’a conforté dans l’idée que JE t’élèverai comme je l’entendais ! » Les doigts de la belle viennent s’égarer dans sa chevelure, libérant quelques mèches frivoles sur ses joues blafardes. « Tu étais tout pour moi et Odin l’a bien compris. Il t’a arraché à moi, t’a arraché de mes bras à peine né et il m’a enchainé dans une forteresse enchantée, loin de tout soupçon. » Un grognement réprobateur s’échappe de ses lèvres tremblantes alors qu’elle reprend. « Mille cinq cent ans que j’essaie de m’extirper de ma geôle. Mon monde s’est écroulé. Tu étais tout mon monde ! » Un sanglot rageur s’échappe des lippes tordues par l’angoisse. « Svartalfheim ! C’est là qu’il m’a enfermé. Je suis parvenue à me libérer lorsque j’ai entendu le tonnerre gronder. Que j’ai aperçu ta silhouette avant que tu ne disparaisses dans le Bifröst. Je peux vous montrer, je peux... » Jörd revient tout contre la table, se penchant légèrement pour visser ses prunelles dans celles de la princesse guerrière. « Princesse. J’en appelle à votre clairvoyance. Je n’ai jamais voulu de mal à la reine. Tout ce que j’ai dit à son sujet, je l’ai pensé. Je veux simplement que la vérité soit dite. Je n’attends rien de plus... » Mains plaquées contre le bois, échine pliée vers le couple, Jörd cherche une étincelle d’espoir qui puisse raviver leur physionomie. « Que l’on m’écoute, et qu’il avoue. »



Revenir en haut Aller en bas
Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

ϟ MESSAGES : 6914
ϟ INSCRIPTION : 18/12/2013
ϟ LOCALISATION : Sur le trône, ou dans ses environs
ϟ HUMEUR : Fier & Inexpugnable

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose G7cs

ϟ The Thunder sings in the Storm ϟ

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Tumblr_n2ud1buxd01siubc3o1_250

ϟ Warrior, Queen, Mother & Wife ϟ



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptySam 17 Mai - 20:56

Jörd & Sif & Thor
A Mother to her Son
❝ Do you know how I feel ? I lost my rights and voice, you leave me with no choice. I am shaped based on greed, in pain, I sob and bleed. I have been infected, abused and neglected. Do you hear me crying ? I am sick and dying. You are my therapy, love me and set me free. ❞




D
e l'ostentation d'affliction qu'il voyait gangréner la physionomie maternelle, il n'en avait cure, la félonne aurait pu se torsader d'affres sous ses yeux qu'il ne l'aurait pas contemplé avec moins d'antipathie. Il savait à présent de quelle source frelatée il tirait son aplomb blasphématoire, car c'est ce dont il fallait se galvaniser pour oser se tenir encore devant lui après qu'il ait sommé la retraite de l'adversaire. Elle se fourvoierait de croire qu'elle jouissait d'une quelconque immunité et que leur regrettable filiation la préserverait de l'irascible rancune de son seul enfant, lorsqu'il était question de veiller à la prospérité et au bien-être des siens, Thor ne faisait guère de disparités. Qu'importait à qui appartenait la boite crânienne qu'il brisait alors, qu'importait qui avaient été ces cendres pulvérisées par une foudre subversive, les regrets du meurtre agonisaient dans la certitude d'avoir agi pour la plénitude d'Asgard et de l'Arbre-Monde. Yggdrasil, qui s'était parfaitement passé des services de Mère Nature durant ces cent cinquante derniers décades, serait tout aussi enclin à s'en priver pour le reste de son Immuabilité. Sa disparition n'accablerait personne, ou si peu d'âmes ingénues, ce ne serait que dépurer les Neuf Royaumes d'une mauvaise herbe. Il s'en persuadait, nul n'avait besoin de Jörd la parjure, elle avait fait naître un être sans commune valeur, avait rempli la tâche que les Nornes lui avaient assignée et pouvait désormais retourner errer dans son erg en solitaire. L'incommensurable peine qu'elle miroitait avec tact ne réussissait à faire une percée dans les remparts de l'Odinson, qui estimait avoir déjà une fois été l'instrument de ses manipulations et qui ne lui ploierait plus une unique bribe de confiance. L'illusionniste avait joué, et si elle avait remporté les premières manches en approchant le couple princier sans se faire repérer, elle venait de lamentablement perdre celle-ci, et pas des moindres ! Après s'être sciemment jetée dans la fosse aux fauves, il lui fallait assumer les meurtrissures que crocs et griffes lui infligeraient sans un iota d'opprobre. Toutefois, si tous deux s'étaient inconsciemment rejoints sur le fait que Thor était le seul lion à craindre dans les environs, force allait être de constater qu'ils s'étaient mépris.

Car soudain, les phalanges graciles de l'Epouse convièrent le poing armé et furibond à se baisser, attirant aux mirettes de jade l'étincelle abasourdie de l'azur oculaire. Tous ces fous pensaient que la Vidardóttir était un parangon de tempérance et qu'elle oeuvrait avec placidité là où son mari rauquait avec férocité – mais ils ne la connaissaient pas. La véhémence féminine n'était jamais qu'occulter par la pétulance masculine, c'était uniquement parce que l'héritier rugissait plus fort que l'on osait considérer sa délicate féline comme pondérée et plus sagace qu'il ne l'était, en particulier depuis les prémices de sa grossesse. Ils avaient oublié, ces ineptes, que Lady Sif était avant tout une guerrière émérite, qui avait gagné ses galons au fil de l'estoc plutôt qu'à celui de la conversation. Si elle avait considérablement apaisé sa frénésie depuis la fois où leur union matrimoniale avait frôlé le drame, elle n'en restait pas moins Lady Sif. L'Invaincu, qui s'était lui-même habitué à sa suavité, vit son propre brasier étouffé par l'incendie qui embrasa sa bien-aimée. Il le savait, qu'elle aurait bondi à la gorge de la Terre si elle n'avait pas porté leur avenir parental en son sein, et plus qu'autre chose, il fut fier de la femme qu'il avait conquise au prix d'innombrables marivaudages. Dans la liesse comme dans la douleur, il était soutenu, et il n'aurait décela aucune ombre au tableau de maître si les nerfs de la belle n'étaient pas mis à rude épreuve et ne menaçaient pas par là l'équilibre de leur progéniture. C'était autant de colère que de tourments que son palpitant martelait au pectoral senestre, si bien qu'il accrocha le marteau à son ceinturon pour libérer ses deux mains et les poser sur le galbe frémissant de son Adorée, craintif quant aux conséquences d'un tel ébranlement. « Mon amour... » La barricade qui s'était d'elle-même érigée entre génitrice et fruit spolié chancelait sur ses bases, mais par tous les dieux, il comprenait. Lui aussi se sentait éreinté de ne pouvoir abuser de leur quiétude plus de quelques semaines, avant qu'un énième événement inopiné ne vienne altérer leur si belle félicité. Binôme énamouré maudit, incessamment dressé face à de nouvelles tribulations toujours pires que les précédentes. Ce n'était vraisemblablement que trop demandé que de vivre en paix, et ce serait dans cette aire d'angoisses que leur petit Miracle risquait de voir le jour... Il ne pouvait sciemment le tolérer, et partirait lui-même en croisade contre les Tisseuses des destinés si cela signifiait apposer un charme de protection sur sa famille.

« Sif je t'en prie, le bébé... ! » La paluche du père à en devenir épousa la panse rondelette dans l'espoir de lénifier le plus que probable effroi du trésor en épanouissement. Il darda un regard lourd de sens à sa compagne, dont il balaya les larmes de ses doigts libres, avant de biaiser son attention sur la succube qui reprit parole. La mine durcie et toujours pourvue de cette flammèche courroucée qui ne faiblissait pas dès lors qu'elle entrait dans son champ de vision, il entendit ses doléances sans les écouter. Peu lui challait toutes les fallacieuses justifications qu'elle serait à même de lui siffler. Pas plus qu'il n'avait supporté l'émoi de la prophétesse, il ne supporta les incriminations à l'égard de son pater et roi, et guillotina subito l'espérance qu'elle pouvait encore aviver dans son immense optimisme. « Détourne les yeux de mon épouse sorcière, tu n'es pas digne de t'adresser à elle ou d'entrevoir la rondeur de notre descendance, je te les arracherai moi-même si tu recommences ! » Il opina négativement du chef en la dilacérant de ses calots assassins. « Tu peux larmoyer et plaider toutes les allégations que ton esprit retors pourra dénicher, les faits sont là et tu n'y changeras rien. Je devrais te briser les deux jambes et t'emporter jusque devant le Père de Tout que tu oses avilir, je puis t'assurer que ton procès sera encore plus grandiose que ne l'a été celui de mon frère – qui, soit dit en passant, a sa place dans mon coeur, lui ! Loki est peut-être ce qu'il est, mais nous sommes unis par un lien que ton indigence d'âme ne sera jamais capable de comprendre ! Mais que pourrais-tu seulement comprendre, toi qui ne connais strictement rien de moi ? » Le mage smaragdin était un proche substantiel nonobstant ses récentes ignominies et tout ce dont il avait jadis été l'auteur, pou son aîné, n'y avait pas même matière à comparer. « Oh, je sais que tu regrettes, à présent, en voyant le dieu que je suis devenu. Il est vrai que je n'ai pas mon pareil, et n'y a pas que ma pléthore de titres pour en témoigner, quelle insensée n'adorerait pas que je sois son fils ? Dommage pour toi, Jörd, ma véritable mère jouit déjà de ce privilège. La nitescence immaculée de la Maternité n'a pas à craindre la souillure de la Fange, jamais tu n'entacheras sa superbe et l'amour que je lui porte, je souffre de savoir que c'est de ta matrice dont je suis sorti plutôt que la sienne, crois-le bien. Quant à Odin, tu peux t'estimer heureuse qu'il ait un jour posé les prunelles sur toi, ta jalousie d'amante oubliée ne l'emportera pas ! »

Le souverain des Ases était un démiurge pour son légataire qui, aveuglément, suivait les directives paternelles avec la certitude de bien faire. L'estime de son père était d'une telle rareté qu'elle devait être chérie à chaque instant, et il savait en être le principal bénéficiaire, si ce n'était le seul. Il était tout bonnement impossible qu'il ait claquemuré l'Annardóttir avec l'ineffable dessein de la priver de son poupon à peine né, l'acte était en soi trop innommable et sans fondement pour être véridique. La flavescente nymphe glaviotait avec impudicité sur tout ce à quoi il tenait, et s'enlisait pernicieusement dans l'inimitié de celui dont elle désirait pourtant ardemment obtenir l'affection. Elle faisait fausse route, et l'affaire n'était pas vouée à se résoudre. « Comment le roi Elyas a t-il pu penser que ce conciliabule mènerait quelque part ? Nous nous sommes esseulés à Alfheim p... » Thor se statufia brusquement, c'était comme si une épine longue de plusieurs coudées venait de se glisser dans sa moelle épinière et de l'ankyloser par la même occasion. Devant ses calots écarquillés, galopaient les syllogismes, les connections synaptiques l'amenant à faire une drôle de liaison entre la dernière fois où il s'était rendu à Svartalfheim et ces indésirables retrouvailles. Même dans la conjecture où ses dires étaient vrais, cela signifiait qu'elle avait fait son retour depuis déjà plusieurs mois, et que faisait-elle ici si ce n'était avec l'agrément du souverain elfique ? L'évidence le frappa de stupéfaction, et son phonème à peine audible se mêla à l'horreur de son expression. « Ils savaient... les elfes... ne sont pas venus nous aider à la reconstruction de la Cité Eternelle, ils nous espionnaient... » L'Inexpugnable semblait se parler à lui-même, et après quelques secondes supplémentaires, se tourna lentement vers son épouse. « … le banquet... » Tout devenait diaphane, les elfes de lumière conspiraient depuis l'aurore de leur prétendue aide, et quelle meilleure opportunité qu'une absence du prince doré pour frapper Asgard en son coeur ?

L'adonis lâcha Sif et se dirigea vers la table qui les séparait de Jörd, dans une impulsion immodérée, il la souleva et la retourna littéralement pour qu'elle ne constitue plus une embûche. Puis, il reprit son arme tout en approchant de leur interlocutrice, la contraignant à reculer jusqu'à un monolithe sculpté où elle fut acculée. « Dis-moi ce que tu as fait ! Qu'as-tu fait ?! Tu as brisé des millénaires d'alliance avec un égotisme tel que tu n'as pas vu la guerre qui se profilerait ?! As-tu la moindre idée de la concorde que tu as rompue et de ce qu'il en coûtera au peuple elfique, à Yggdrasil tout entier ?! » Il lui grogna dessus, suant d'une rage inqualifiable et à l'orée de la vésanie, prêt à lui refaçonner le faciès à mains nues s'il le fallait. « Que se trame t-il à Asgard ? REPONDS-MOI ou je fais le serment de détruire ce palais jusqu'à ce qu'il n'en demeure plus que des vestiges, PARLE !! »
Revenir en haut Aller en bas
Sif Vidardóttir
Sif Vidardóttir
reine d'asgard

ϟ MESSAGES : 10855
ϟ INSCRIPTION : 24/11/2013
ϟ LOCALISATION : Auprès du roi, en mission diplomatique ou dans ses appartements
ϟ HUMEUR : Fière & apaisée

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 2jtw

« I could recognize him by touch alone, by smell. I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world. »

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose 492s

We are One,
We are a Universe



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyDim 18 Mai - 22:28

the truth will set you free, but first it will hurt you
There's always another storm. It's the way the world works. Snowstorms, rainstorms, windstorms, sandstorms, and firestorms. Some are fierce and others are small. You have to deal with each one separately, but you need to keep an eye on whats brewing for tomorrow.


Un cauchemar. Tout ceci ne pouvait qu'être qu'un cauchemar, une vile chimère née de mon subconscient. J'allais me réveiller, et je serais toujours blottie contre Thor, rien de tout ceci ne serait jamais arrivé. Pas de Mère Parjure sortie de son trou, pas de mensonges éhontés, pas de bonheur réduit à néant. J'allais me réveiller, j'allais me réveiller... Je ne me réveillais pas. Étions-nous maudits ? Oh, à n'en point douter nous l'étions ! Comment expliquer, sinon, que notre félicité soit toujours si éphémère ? La guerrière que j'étais était épuisée et n'aspirait plus qu'à un peu de calme, et la future mère était déchirée par l'angoisse et la culpabilité de ne pouvoir accueillir son enfant dans un monde sûr et en paix. Pauvre enfant ! Combien de fois m'aurait-il entendu hurler, combien de fois aurait-il senti la peine qui me rongeait ? Ce n'était pas ainsi que les choses auraient dû se dérouler, ce n'était pas sain... J'étais terrifiée, morte de peur à l'idée qu'il n'arrive quelque chose à notre petit miracle alors qu'il n'était pas encore né. J'avais déjà manqué de le perdre lors de l'attaque des géants, n'était-ce pas plus que suffisant ? Et son père, mon pauvre amour, n'avait-il pas eu plus que son lot d'infortune après la trahison de son frère favori ? C'était à croire que les Nornes avaient l'intention de le rosser jusqu'à ce qu'il ne ploie l'échine. Lui aussi avait ses limites, et je ne voulais pas les voir franchies. La rage s'était mêlée à la lassitude et à la peine, et si je n'avais senti la main de Thor sur mon ventre, j'aurais cédé à l'envie de planter mes ongles dans la chair de celle qui osait venir le réclamer après tous ces siècles passés à se terrer dans l'ombre. Elle était pathétique, infecte, elle aurait dû avoir honte de se tenir ainsi devant lui. J'aurais haï pouvoir lire l'esprit de mon époux, car à n'en pas douter, je me serais noyée dans la douleur et la fureur.

La bâtardise de mon époux n'était pas une chose à laquelle je pensais souvent, pour moi il était aussi légitime que pouvaient l'être Tyr et Balder, mais cette vipère dorée me rappelait par sa simple présence que non, il ne l'était en réalité pas, et ce bien qu'Odin ait fait de lui son favori et héritier. Il avait fait tant d'efforts pour faire oublier son illégitimité, tant d'efforts pour se justifier de l'affection du Père de Tout... Je fulminais d'avance à la simple idée que l'on ose remettre en question sa place, mais pis encore, c'était de l'imaginer lui en douter qui me retournait les entrailles. Il pouvait bien essuyer mes larmes, d'autres viendraient bientôt les remplacer. La colère étouffée laissa place à la résignation, car contre ce qui était déjà, je ne pouvais lutter. Je ne pouvais plus que tenter de me claquemurer dans un cocon de surdité, car je ne voulais plus rien entendre... Impossible pourtant d'échapper aux plaintes de la Terre et aux blâmes du Tonnerre, tout résonnait dans cette vaste salle, j'avais comme une folle envie de plaquer mes mains contre mes oreilles pour disparaître, et si nous nous étions trouvés hors du palais, j'aurais supplié mon frère de m'arracher à cette scène de drame. J'avais fui Asgard ; je m'en languissais à présent. Je désirais ardemment me cloîtrer dans nos appartements, loin de tous ces tourments, et ne plus en sortir que lorsque tout serait terminé. L'épuisement se lisait sur mes traits et était plus lourd qu'un millier d'armures sur mes épaules, j'avais l'affreuse sensation que l'on essayait de me noyer dans mon propre sang. Des étoiles qui n'avaient rien à voir avec celles qui côtoyaient la lune de Máni dansaient devant mes yeux, tout me semblait brumeux, le flot de paroles assassines et chagrines fut étouffé par un sifflement aigu et le seul autre son qui parvenait encore jusqu'à mes oreilles était le souffle de ma respiration saccadée.

Je vis les lèvres de Thor se mouvoir tandis qu'il s'adressait à moi avec un air épouvanté, mais ce qu'il venait de comprendre, je n'y songeais même pas, perdue que j'étais dans mon océan de désillusion. Soudain il ne fut plus à mes côtés et je manquai de choir, comme une marionnette à laquelle on aurait subitement coupé les fils. Spectatrice impuissante, j'assistai à l'affrontement entre la parjure et celui qu'elle clamait être son fils de loin, comme dans un mauvais songe. Et puis... une douleur fulgurante traversa mon bas-ventre, éclatant du même coup ma bulle léthargique. Hébétée je clignai des paupières, et les grognements animal de mon époux me firent sursauter. Je pris conscience de la déesse acculée contre une colonne à l'instar d'une biche prise au piège, et je crus un instant de voir Mjölnir lui fracasser le crâne. « Thor... » J'étais sotte de croire qu'il pourrait entendre mon couinement de souris. La doigts crispés sur la soie de ma robe, je fis maladroitement quelques pas en sa direction, avant d'être percée une nouvelle fois par un mal intolérable. Vacillant, je me raccrochai à un siège qui se trouvait non loin, les dieux en soient remerciés. Il fallut que le phénomène se reproduise pour que je comprenne... que quelque chose n'allait pas avec le bébé. Ma main glissa d'abord sur ma bouche pour étouffer un cri, avant de la coller sur mon ventre, avec la soudaine impression d'être fiévreuse. « Thor... Thor ! » L'air semblait me manquer, et les hurlements terrifiés étaient réduits à de faibles gémissements plaintifs.

Mes entrailles étaient percées de milliers de petites aiguilles, et si j'étais encore novice en matière de grossesse, je savais fort bien ce que cela signifiait. M'écroulant au sol comme une petite poupée de porcelaine dont on aurait brisé les jambes, je refermai mes bras autour de mon ventre, et après m'être étouffée avec mes sanglots et débattue pour prendre une grande bouffée d'air, je hurlai. « THOR !! » Il accourut aussitôt, et à peine fut-il agenouillé à côtés de moi que je m'agrippai à lui comme une désespérée, plantant involontairement mes ongles dans sa peau – j'étais bien trop effrayée par ce qui était en train de m'arriver pour m'en préoccuper. « Le bébé... le bébé ! Elle a mal, elle a mal, je le sens, fais quelque chose, je t'en supplie, fais quelque chose ! » Mais il n'y avait rien qu'il puisse faire. C'était un mal contre lequel l'Invaincu ne pouvait rien. « Je ne peux pas la mettre au monde maintenant, c'est trop tôt, c'est trop tôt ! Je ne veux pas la perdre, je ne veux pas la perdre !! » Il n'était pas question que pareil malheur nous frappe maintenant... Oh non, perdre notre bébé, je n'y survivrais pas. « Ramène-moi à Asgard, je t'en supplie... Notre bébé, mon bébé... Ramène-moi chez nous, je veux... Je veux Frigga !! Je veux ta mère, je veux Frigga ! » Il n'y avait qu'elle pour faire quelque chose, pour m'apaiser, pour apaiser le bébé et faire en sorte qu'il ne vienne pas au monde trop tôt, car ce serait une catastrophe. « Thor... notre bébé... »
Revenir en haut Aller en bas
Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
déesse de la terre

ϟ MESSAGES : 725
ϟ INSCRIPTION : 09/03/2014
ϟ LOCALISATION : Dans son sanctuaire à Asgard
LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose O3pxWSg


LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyMar 20 Mai - 22:08

Grow up & blow away.




Jörd ne s’est guère attendue à subir l’ire corrosive de l’épouse du Tonnerre, remugles d’un désarroi accentué par cet instinct de préservation indisociable de la maternité. La Terre ne reste pas insensible à cette détresse qu’elle a insufflé d’elle-même à la princesse mais la culpabilité qu’elle ressent ne cesse de côtoyer cette fiévreuse amertume qui l’entête dans ses retranchements. Faudrait-il qu’elle se taille les veines et se vide de son vermeil pour donner crédit à ses paroles ? Devrait-elle jouer aux ennemies en enlevant lady Sif pour les mettre tout deux face à l’évidence même ? Cette forteresse de ténèbres, érigée à Svartalfheim, n’est pas le fruit d’une imagination corrompue. Ce n’est pas une chimère qu’elle s’est inventée dans le désir d’excuser ses fautes. Elle n’est pas folle. Elle n’est pas une sorcière, comme aime à l’invectiver Thor dans une injustice qui va à l’encontre de l’image de prince qu’il s’est forgé à travers les différents royaumes. « Je ne suis pas une sorcière. Je suis la Déesse de la Terre et je suis ta mère, Thor. » L’acidité perle dans les calots que la belle pose sur le Prince Doré, débectant cet orgueil avec lequel Odin s’est empressé de le couver. Sûrement aurait-elle aimé le voir doué de tempérance et de compréhension ? De plus d’humilité, aussi. Mais Thor n’en reste pas moins un homme doublé d’un conquérant. A l’image de son père, ceux qui ont voulu le faire abdiquer n’ont pas réussi. Jörd se redresse instinctivement lorsqu’il l’accuse de mettre tout en œuvre pour les apitoyer, dans la seule intention d’alimenter ses mensonges et de dissimuler sa lâcheté. Quoiqu’on en dise, le couple princier est cruel et si la déesse a conscience de devoir brider ses élans téméraires, elle ne peut se résoudre à essuyer chacune de leur attaque véhémente. « Ne voyez-vous pas comme vous l’avez apprise par cœur sa chanson ? Qu’est ce que cela vous coûte de vérifier mes dires ? » La question se meurt entre ses lèvres pincées alors que Thor s’évertue à appuyer là où ça fait mal, la traitant de plus vile encore que Loki - la déception familiale qui plonge la fratrie dans d’obscurs tourments. Alors qu’elle ? Il n’y a que son frère qui ait pu amèrement la regretter, s’accrocher à elle comme le fait le Dieu du Tonnerre avec son paternel. Comment peut-elle se montrer plus démunie ? Confrontée à cette animosité dégradante qui la précipite dans un gouffre de solitude. Les yeux humides de larmes qu’elle se refuse à laisser rouler sur ses joues empourprées de colère, Jörd fixe son fils avec douleur, subissant sa condescendance d’un souffle saccadé. « Quand je pense au siècle de captivité que j’ai passé à rêver à ce que tu es devenu, te voir aujourd’hui si imbu de ta personne et borné dans les fabulations de ton père est une offense à ce que j’ai du endurer ! » Sévère, venimeuse, blessée, elle ne peut se liquéfier sur place en lui cédant quelques paroles onctueuses. Thor se targue à la voir comme une femme jalouse, opportuniste, façonnée par la laideur du mensonge et de la vésanie. Par l’ambition aussi. Et pourtant, la Terre a toujours vécu au sein des montagnes asgardiennes, se préservant sciemment de cette civilisation qui l’effrayait, timide créature aux ascendants créatifs. Jamais elle n’a désiré se faire ainsi courtiser et voilà qu’on la traite comme si elle s’était immiscée dans la vie d’Odin pour le séduire et le pousser à l’adultère. Rien ne pourrait désamorcer cet affront, pas même les larmes ou les cris. La belle en a conscience, doigts noués contre son front alors que les pensées empoisonnées de son fils à son égard se profilent dangereusement sur la présente situation. Et donc, ses alliés potentiels. La belle libère son chef de ses menottes tout en vrillant ses yeux inquiets vers les azurs de son fils, prenant conscience de la délicatesse du sujet abordé. « Tout le monde n’est pas aveuglé par le discours éloquent, néanmoins mensonger, du Père de Tout. Le roi Elyas a prêté une oreille à la vérité. Je n’ai jamais été dévorée par l’ambition. J’ai toujours aimé mes enfants qu’ils soient de sylve ou de chair. Je t’ai toujours chéri et je ne t’ai pas rejeté, de grâce, crois-moi. » La supplication s’invite de nouveau dans les prunelles de la déesse qui assiste à la lucidité qui frappe le détendeur de Mjölnir comme l’orage foudroierait un arbre. Peut-elle assumer de causer autant de tort à celui qu’elle aime de tout son cœur ? Peut-elle endurer une fois de plus cette haine viscérale qu’il lui jette au visage de par ses remarques et son comportement méprisant ? La silhouette du prince se détache de son épouse et Jörd sent la menace gronder dans ses entrailles. Lippes entrouvertes entre surprise et appréhension, la déesse reste interdite, jusqu’à ce qu’il ne renverse la table pour la dégager de son passage et avaler la distance qui les sépare. Par instinct, la Terre se feutre vers l’arrière, effrayée par l’aura dévastatrice que son propre fils exsude à son encontre. Elle en vient à se demander si cette fureur le rendrait capable de commettre l’irréparable, facilitant ainsi la tâche d’Odin qui viendrait à apprendre son retour étouffé par la loyauté indéfectible de cet enfant qu’il lui a volé. Thor n’est qu’un instrument entre les mains du Père de Tout, et ça ne la rend que plus furieuse. L’ironie du sort aurait voulu qu’elle trépasse de la main de celui qui l’a maintenu en vie et écarté de la folie durant ces mille cinq cents longues années. De cette silhouette dés à présent massive et puissante qui n’était qu’un nouveau-né vulnérable lorsqu’on le lui a enlevé. Se sentirait-il capable de l’exécuter pour apaiser le courroux qui défigure sa physionomie ? A en voir ses orbes furibondes, à n’en pas douter. Le galbe de la déesse butte contre la pierre froide ciselée qui marque l’angle de la pièce. Il n’y a plus d’échappatoire, maintenant. Elle plante les yeux dans ceux du Dieu dans la vaine tentative d’y trouver une étincelle de considération bienveillante enfouie sous cette épaisse couche de haine qu’il nourrit à son égard. Blême et mutique d’un effroi qui embrasse son faciès, la donzelle l’écoute l’invectiver sur cette alliance fortuite qui risque de faire flancher les royaumes tout entier. « La guerre peut être évitée, Thor. » Lui murmure-t-elle. « Si Asgard écoute ce que j’ai à dire et si lumière se fait sur cette histoire. » Elle s’accroche à l’espoir d’une accalmie mais Thor refuse d’entendre ses arguments et la diplomatie n’ayant jamais été son fort, la Terre a tout le loisir d’appréhender son offensive.

Sif s’époumone violemment, appelant après son époux et cela coupe court au sinistre face à face - car au delà de toute cette véhémence, son épouse est bien la seule à pouvoir l’apaiser de par l’enfant qu’elle porte en son sein. La détresse dans le timbre de la prophétesse arrache un sursaut à la Déesse de la Terre qui porte une main à son cœur, se penchant légèrement de biais pour offrir un regard décontenancé à la silhouette masculine qui se rue vers sa femme enceinte. Par tous les Dieux, qu’ai-je fait ? C’est la première chose à laquelle elle pense, elle qui regrette déjà d’avoir mêlé Sif à tout ça. Elle et leur bébé.

A pas lents, le cœur aux bords de ses lèvres frémissantes, Jord s’approche avec précaution. Elle aimerait les aider mais ne peut rien y faire. Car elle n’est pas Frigga et elle n’est pas cette mère aimante et bienveillante qui a toujours été présente pour le couple princier. Tandis que la pauvre femme éplorée exige qu’on la mène à la Déesse de la Maternité, Jörd sent ses entrailles se nouer. Thor a découvert ce qui se trame avec le banquet et soupçonne maintenant les Elfes de Lumière d’avoir trempé dans des faux-semblants. Ce qu’elle ne peut guère réfuter étant donné la véracité accablante de cette situation. Oui, Jörd a comploté contre Odin et Asgard. Une barrière de ronces hostiles s’est petit à petit dressée contre la citadelle divine pour distiller au sein de la populace un sentiment d’insécurité omniprésent. Car Odin n’est pas celui qu’il prétend être. Car il a failli à sa parole, celle de ne servir aucun dessein égoïste de par son règne. « Je suis désolée... Désolée de vous faire vivre ça. Lady Sif. » Voutée par l’émotion, recouvrant sa bouche d’une main fébrile, la déesse s’immobilise, consciente de devoir laisser le couple malmené par les révélations. Elle n’a déjà que trop fait et cette soirée est scellée dans l’affrontement. La voici la guerre. Comment a-t-elle pu croire pouvoir les convaincre ? Le roi Elyas, son fils Elorin, le peuple des Elfes de Lumière, ils sont dorénavant tous en danger par sa faute à elle - un risque conscient mais un échec véritable pour celle qui s’avance dorénavant au devant de la scène. « Je ne suis pas une menteuse. Les Elfes l’ont compris. Penses-tu seulement qu’ils ont des esprits aisément corruptibles ? Tu me surestimes. Je suis proche de la nature et j’exècre les impostures. Mais Odin ne me laisse pas le choix. » Car, lui, a cru bon de berner son monde depuis tout ce temps. Embrumée dans la fatalité, Jörd reste transie, ses prunelles vaguement posées sur les silhouettes nébuleuses de ceux qu’elle a tant apprécié sous son masque d’étrangère. Ce n’est que du péril et de la douleur qu’elle revivra tel un phœnix renaissant de ses cendres. Ce n’est que par la guerre qu’elle obtiendra justice.



Revenir en haut Aller en bas
Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

ϟ MESSAGES : 6914
ϟ INSCRIPTION : 18/12/2013
ϟ LOCALISATION : Sur le trône, ou dans ses environs
ϟ HUMEUR : Fier & Inexpugnable

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose G7cs

ϟ The Thunder sings in the Storm ϟ

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Tumblr_n2ud1buxd01siubc3o1_250

ϟ Warrior, Queen, Mother & Wife ϟ



LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose EmptyMer 21 Mai - 15:44

Jörd & Sif & Thor
A Mother to her Son
❝ Do you know how I feel ? I lost my rights and voice, you leave me with no choice. I am shaped based on greed, in pain, I sob and bleed. I have been infected, abused and neglected. Do you hear me crying ? I am sick and dying. You are my therapy, love me and set me free. ❞




N
ieller les glyphes de son arme sur la physionomie de l'hydre était une perspective à laquelle il songeait de plus en plus, tant pis pour la déférence filiale, c'était là un trésor qu'il réservait pour son père et celle qu'il estimait être sa véritable mère. Nonobstant son ire torentielle, il ne lui voulait pourtant aucun mal. Le crin dont ils partageaient la teinte emmiellée se hérissait à la seule idée d'inhaler la fragrance d'une Nature à ses yeux viciée, parce que la contempler aujourd'hui, après quinze siècles lacunaires de son amour, l'écartelait dans une souffrance ineffable, qui ne faisait jamais que se transmuer en haine. D'aucuns viendraient à prôner que la furia du Tonnerre était mille fois outrancière, qu'importaient les situations dans lesquelles elle s'exprimait, mais depuis son piédestal princier, n'avait-il pas matière charbonneuse à jeter dans l'âtre de sa vindicte ? Evidemment, qu'il l'abhorrait et la maudissait de toutes les anathèmes imaginables, contusionné au plus profond de son estime d'enfant sans génitrice, et c'était parce qu'elle lui remémorait qu'il avait un jour souffert de son absence qu'il faisait le vœu de la voir disparaître. La déesse faisait émerger les pires réminiscences qu'il tenait d'une jeunesse très majoritairement heureuse, et c'était parce qu'il n'était pas de ces rétrospectifs maladifs qu'il se sentait incapable de tolérer la situation dans laquelle elle les avait enlisés. Le passé n'était plus à broder, il fallait virevolter vers l'horizon et y mettre le plein cap, telle était la conviction qui lui avait toujours permis d'avancer, de toujours se relever. Et de cette rencontre forcée, il se remettrait bien plus vite qu'elle ne pourrait l'imaginer, consumé par la volonté de protéger Asgard et l'Arbre-Monde dans son entièreté. Il n'était pas même question que la Cité Eternelle daigne ouïr ses calomnies, les ouailles du royaume n'étaient aucunement concernées par leurs vicissitudes familiales pour peu qu'il faille les qualifier ainsi. De l'avis du guerrier, n'y avait de toute façon point à tergiverser, Jörd était une figure associée à la vilenie et à la duplicité, là où Odin régnait en maître sur l'Univers depuis des millénaires, maintenant une prospérité que son aîné était le premier à savoir précaire. Elle n'était pas digne d'être entendue, et encore moins écoutée, par ses anciens pairs auxquels elle avait confié sa blonde merveille devenu colosse aux poings de fer et au cœur de cristal.

Et les elfes dans l'équation absconse ? Les elfes... vermines illuminées, au sort desquels il songeait déjà, avant que sa réflexion furibonde ne soit littéralement décapitée par le glapissement strident de son épouse vers laquelle il fit aussitôt volte-face. Son monde s'écroula et, s'il ne l'était pas déjà suffisamment comme cela, son teint vira exsangue, avant qu'il n'occulte totalement la Terre acculée pour rejoindre les abords de sa bien-aimée, lâchant Mjölnir qui s'incrusta violemment dans le sol. La détresse de la prophétesse fit imploser son eurythmie et son encéphale entra en irruption quant à une solution qu'elle lui réclamait, mais laquelle ? Il cherchait, égaré dans la panique, posa une main sur le cocon de chair qui retenait leur bébé, comme si sa chaleur aurait suffit à lui créer une panacée. « Sif !! Calme-toi ! Calme-toi je t'en supplie, ça... ça va aller... ! Respire ! » Impuissant et perclus d'une peur despotique, il quêta dans le jade de ses mirettes dans l'espoir de l'apaiser, y dardant son amour aussi bien que sa détermination de père. « Tu ne la perdras pas tu m'entends ?! Nous ne la perdrons pas, je refuse ! » Un héritier qu'il s'était involontairement mis à conjuger au féminin, inspiré par les paroles de sa compagne et aveuglé par les maux de cette dernière. Une telle fin était impossible, ce serait goûter au fiel corrosif du malheur après toutes les tribulations qu'ils avaient traversées pour faire fruit de leur passion, et après l'aurore de leur félicité, il doutait pouvoir survivre à son crépuscule prématuré. Puis, dans l'immensité vacante de sa phobie, résonnèrent les pas imprudents du tiers protagoniste vers lequel il se tourna, écume aux lèvres. « NE T'APPROCHE PAS !! » Rugit le lion en étreignant sa féline parcourue de spasmes, les pupilles dilatées dans une folie pugnace qui finit par avoir raison du firmament vernal. Et alors que la harpie s'envasait dans les mêmes allégations depuis le commencement, la voûte naguère éthérée s'assombrit de nues menaçantes, d'un arôme d'orage tempétueux...

La clarté diurne altérée rendit la scène plus terne encore, et le front du mari se juxtaposa à celui de l'épouse, il lui susurra sur le ton de la confidence. « Lorsque je te dirai de t'accrocher à moi, tu t'accrocheras, d'accord... ? » Il lui caressa la joue pour la mettre en confiance, tandis que sa seconde main alla chercher le manche du marteau qu'il désincrusta du marbre, avant de se relever et de s'éloigner de seulement un pas. « Les Elfes de Lumière sont coupables de parjure, je gage que le roi Elyas est déjà en sûreté je ne sais où, et il a au moins été sagace sur ce point. Mais transmet-lui ce message de ma part : Alfheim sera puni à la hauteur de sa traîtrise, à partir d'aujourd'hui, l'alliance de nos deux royaumes est rompue et la rancune asgardienne ne trouvera d'accalmie que lorsqu'il nous apportera la preuve de ton départ. Puisqu'il a choisi son camp, qu'il en assume les conséquences... et... » Il s'immobilisa un instant, puis brandit Mjölnir. « Mes amitiés à la royauté elfique !! » Craché dans un feulement, la terminaison de la réplique se perdit dans l'impact du fer enchanté contre le sol, creusant un fossé qui sépara l'immense salle en deux parts inégales et fit trembler l'ensemble du palais. Les fissures ascensionnèrent les murs et deux piliers s'effondrèrent, au même moment où Thor bondit auprès de la Vidardottir. « Maintenant !! » La belle harpa sa carcasse au galbe de son prince, qui leva les calots au plafond vers lequel il dirigea également son arme sur laquelle coururent des filaments bleutés, bientôt rejoints par un tronçon de foudre qui tonitrua dans tout Alfheim et ouvrit un passage béant. L'électricité emmailloté le couple à l'instar d'une infinie de serpents à la danse frénétique, dont les langues venimeuses n'égratignèrent même pas la sylphide immunisée par l'étau protecteur de son époux. « HEIMDALL !! » Le nom du passeur du pont arc-en-ciel fit écho à mille lieues, et il n'en fallut pas plus pour que le Bifröst s'ouvre dans une nitescence immaculée pour engloutir les deux ases et les ramener chez eux, où il restait encore beaucoup à faire...
Le palais d'Ivoire relativement endommagé était à prendre comme un avertissement des plus sérieux, et depuis le temps que l'aîné Odinson coudoyait les elfes, il n'y avait point à douter que le souverain tirerait leçon de cette brève démonstration de puissance.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty
MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose   LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

LA PROPHÉTIE ϟ The truth beneath the rose

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» LA ROSE AU DIX ϟ une rose pour la demoiselle (ou pour le jeune homme...)
» LA ROSE AU DIX ϟ une rose pour la demoiselle (ou pour le jeune homme...)
» LA ROSE AU DIX ϟ une rose pour la demoiselle (ou pour le jeune homme...)
» LA ROSE AU DIX ϟ une rose pour la demoiselle (ou pour le jeune homme...)
» « What a strange thing! to be alive beneath cherry blossoms. »

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
war of the gods :: Archives :: Corbeille :: les intrigues terminées-