Ruined by a king

Alfheim, irradiée de lumière bienfaisante et placée sous l’égide de la nature. Cela tranche terriblement avec le territoire ennemi que Jörd a quitté quelques semaines auparavant - elle qui se rappelle sans mal l’effusion contradictoire qu’elle a ressenti une fois le pied posé sur ces terres chimériques. Elle aurait pu devenir aveugle tant elle s’est sentie éblouie et désorientée par l’astre brûlant qu’il lui a fait défaut durant mille cinq cent longues années, séquestrée dans le royaume des ténèbres et du néant où sa geôle a été érigée par son ennemi. Tout ça est maintenant derrière elle, même si cela resté gravé dans sa carne et que son cœur empoisonné par l’amertume ne cesse d’exiger réparation. L’on dit que les sentiers de la vengeance s’arpentent souvent au lourd prix de la solitude, et pourtant, Jörd estime être dans son droit. Elle qui est parvenue à convaincre le peuple mystique des Elfes de Lumière de lui venir en aide pour mettre fin au règne de son bourreau.
Assise face au roi Elyas qui la scrute de ses prunelles indéchiffrables, Jörd effleure machinalement du bout des doigts les aspérités du bois de la table massive qui les accueille. Quelques pensées hasardeuses se risquent encore à susciter en elle cette expression lointaine qui fait miroiter dans ses iris la douleur de son ancienne réclusion forcée. Même si elle n’est plus à Svartalfheim, une infime partie de sa personne y est restée, étouffée au fin fond de ce gouffre sans fin et obscur. Tandis que le souverain des Elfes prend la parole, Jörd bat des cils avant de croiser son regard profond et lénifiant dans une risette partagée. Evoquer le Prince Doré lui rappelle cet échange troublant dans lequel elle s’est engagée avec lui quelques semaines plus tôt. Et voilà qu’elle compte les jours avant de pouvoir le retrouver et faire tomber le masque, quitte à essuyer son courroux vindicatif pour mieux lui faire entendre raison. « C’est une chance que mon fils estime le bien-être de son épouse à sa juste valeur. Plus il se tiendra éloigné d’Odin, mieux ce sera pour nous tous. » Commente-t-elle évasivement, phalanges repliées sur le bord de la table. L’information ne la surprend guère car Thor lui-même la lui a livré sur le ton de l’anecdote lors de leurs retrouvailles au bord du lac. La belle s’est évidemment empressée de relever cette prévision pour fignoler ses desseins d’éloigner le fils de son père avant qu’il ne soit trop tard.
Redressant légèrement l’échine, Jörd darde un regard malicieux dans les prunelles de son allié. Le fil de ses pensées suit celui de son vis-à-vis dans un accord tacite que le roi formule à voix haute après quelques secondes de silence. L’absence de Thor lui semble nécessaire pour espérer destituer Odin de son trône. Elle sait pertinemment que la tâche ne va pas se révéler aisée, mais l’appui des Elfes de Lumière est un atout majeur qu’il est bon de ne pas négliger. D’une œillade emplie de gratitude, la déesse s’humecte les lèvres avant de reprendre avec douceur. « Sire Elyas... La princesse porte en elle le descendant du Prince Doré. C’est un climat idéal pour espérer les choyer sur vos terres altières alors que nous prendrons en main la situation sur Asgard. J’aimerai les préserver de tous les coups durs même si je sais pertinemment que ce sera très difficile. » Elle ne peut se résoudre à rester une inconnue aux yeux de son fils tant aimé, et elle se refuse à lui laisser apprendre sa réelle identité par n’importe quel quidam. Non - il mérite bien mieux que ça, et elle ne peut se risquer à le perdre par le biais de ses malversations.
Lorsque le souverain évoque la situation familiale friable du Père de Tout, Jörd se rappelle les visages lors du dernier banquet destiné à saluer l’arrivée du printemps. Sinistre est le chagrin qui s’abat sur les têtes altières. Loki a pêché et Loki va payer. Le mouton noir fait un bouc-émissaire idéal pour l’occasion. « Je ne peux qu’approuver vos dires. Un fils renié et méprisé est une blessure vive pour l’orgueil d’Odin. » Comme pour celui de l’héritier, d’ailleurs. « Tandis que tous ont les yeux tournés vers le Dieu du Mensonge, nous pourrions en profiter pour porter atteinte à la puissance du Père de Tout. » Et jeter le traître en pâture pour que les Ases aient quelque chose à se mettre sous la dent. La fugace étincelle qui anime les prunelles de la Déesse de la Terre en dit long sur le cheminement de ses pensées. « Et quoi de mieux pour porter atteinte au roi d’Asgard que de s’emparer du symbole même de son pouvoir ? De le déposséder de sa toute-puissance pour le forcer à courber l’échine ? » Elle cligne des paupières, un court silence s’installant avant qu’elle ne reprenne sur un ton suave. « Gungnir, le sceptre royal, la lance dont il se sépare rarement. Je gage que si nous arrivons à le lui subtiliser, Odin n’en sera que plus aveuglé. »

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Jörd sait qu’elle peut compter sur le roi Elyas pour préserver au mieux les nerfs du couple princier. Etant un peuple pacifique et relativement détaché du reste des civilisations d’Yggdrasil, il est clair que les Elfes de Lumière ne tendent pas à provoquer un courroux irréfléchi de la part du Prince Doré qu’ils ont en bonne estime. Leur soutien est tout aussi précieux que fragile pour la Déesse de la Terre qui a conscience de l’épineux problème qui se pose. Odin est un ennemi d’envergure, que personne n’est encore parvenu à terrasser ou affaiblir. Et le roi Elyas, à l’image de son peuple, est quelqu’un de prudent, qui ne se lancera guère dans une vendetta suicidaire s’il n’a pas toutes les cartes en main. Lorsque la déesse à la crinière blonde évoque le symbole du pouvoir du Père de Tout comme étant le meilleur moyen pour affecter la toute puissance de ce dernier, le faciès elfique habituellement si stoïque est trahi par une vive surprise. Les prunelles de la belle viennent à croiser celles de son vis-à-vis, nulle confusion aux bords des lippes pincées. « Odin n’est pas un bambin mais il est un homme qui a ses failles. Il ne veille pas à longueur de nuit avec son sceptre au poing. Peut-être devons-nous explorer cette piste ? » L’inquiétude du souverain d’Alfheim est largement palpable dans ses propos et Jörd craint en l’espace d’un instant que celui-ci ne change d’avis quant à l’aide qu’il compte lui apporter. « Sire Elyas, mon ami. Je sais ô combien la situation vous semble périlleuse. Vous et votre peuple me sont bien trop chers pour que je me risque à l’ébauche d’un plan perdu d’avance. » Lui souffle-t-elle sur le ton d’une confidence, ses yeux plantés dans les siens avec la franche témérité de le rassurer. « La tâche sera difficile, c’est inévitable. Mais Gungnir est la clé, vous devez me croire. » La belle inspire profondément, entremêlant ses doigts sous son menton pour le soutenir le temps de la réflexion. « Les Nisse m’ont rapporté les préparatifs d’un banquet à venir, durant lequel Asgard compte remercier votre peuple pour l’aide inestimable que vous leur apportez. » Mentionne-t-elle finalement d’un air concentré. « Cela ne saurait tarder et je pense que c’est durant l’évènement que nous devons agir. Avec la présence du prince et de son épouse sur vos terres, nous nous assurons de les tenir à l’écart si toutefois cela venait à mal tourner. » Alors que le cheminement de ses pensées suit son cours, la belle s’humecte les lèvres avant de reprendre sur un ton grave. « Odin est un homme qui peut se laisser influencer. Que ce soit par le charme féminin ou la boisson des jours de fête. Nous devons faire taire sa vigilance et j’entends par là le faire boire - car le banquet sera grandiose et les humeurs joyeuses sauront le convaincre de se laisser aller. Surtout si votre émissaire se charge de remplir sa coupe vide avec discrétion pour s’assurer que l’alcool fasse son œuvre. » L’œil de la déesse de fait plus vif, à mesure que les idées se précisent dans son esprit en ébullition. « Votre émissaire. Il devra être habile et enjôleur. Si Odin est éméché, les pensées tournées vers bien d’autres préoccupations, il y aura forcément des occasions pour lui de s’emparer du sceptre royal sous la discrétion de l’effervescence populaire. » Jörd se mordille la lèvre inférieure, laissant le silence s’installer entre les deux protagonistes. Puis, les yeux troublés par l’émotion et l’espoir de voir sa situation se dénouer enfin, elle lui chuchote. « Sire Elyas... Réfléchissez-y. Ce banquet est l’occasion idéale et personne n’éprouvera le moindre doute concernant les intentions de votre émissaire. »

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Jörd entraperçoit l'étincelle de perplexité qui embrase les prunelles elfiques. Elyas est un bon souverain, juste et dévoué à la cause de la nature. Il est aussi le penchant de sagesse et de quiétude dont la déesse a désespérément besoin dans cette période obscure. Car elle sait que son ardent désir de vengeance peut la rendre aveugle et ne désire pas affliger les innocents de nouvelles inquiétudes. Le Père de Tout a menti, trahi et trompé, mais elle ne doit pas faire payer le peuple d'Asgard pour ses fautes. Elle essaie tant bien que mal de s'y résoudre, même si l'amertume d'avoir été si vite oubliée se fait encore tenace au plus profond de son affect. Baignée par l'atmosphère ensoleillée et bienfaisante de ce coin d'Alfheim, la belle se délasse tout contre le dossier de sa chaise, espérant percevoir une once d'approbation dans l'expression impavide de son interlocuteur. Poliment, il attend qu'elle ait fini et lui fait preuve de son scepticisme quant à la facette influençable d'Odin. Évidemment qu'il ne doit pas être sous-estimé, mais le Père de Tout n'en reste pas moins un dieu, confronté aux inquiétudes sournoises de tout homme porté à subir les fêlures d'une famille qui s'ébrèche. Il n'est pas impartial et la situation chaotique suite à la dévastation des Jötuns l'intime douloureusement à se tenir sur ses gardes. Avec un fils qui se révèle être un traître, sa félonie ayant mis en danger bon nombre de royaumes d'Yggdrasil, la famille altière se tient sur une pente raide. Et Odin, à la tête de tout ce sac de nœuds, a de quoi tergiverser. La manière qu'Elyas a de mentionner son fils la fait légèrement tiquer – car elle sait pertinemment qu'il n'a pas tort sur la détermination de Thor à vouloir défendre son paternel et qu'il peut se montrer redoutable et invaincu. Quel épineux sujet que voilà – elle, la mère de l'héritier, poussée à se battre contre lui pour rétablir la vérité. Alors que Jörd papillonne avec angoisse, habitée par les images de son fils avec qui elle a partagé quelques courts moments de complicité, le roi des Elfes attire son attention sur l'accord d'une possible intervention durant le banquet en leur honneur. Plissant les yeux dans un vif intérêt, la déesse se courbe légèrement, ses avant-bras touchant la table de bois massif.  « Votre fils ? » Serait-il capable de prendre le risque de le mêler à la supercherie, en faisant de lui un acteur des plus indiqués en pareilles circonstances ? Jörd n'aurait jamais osé proposer, mais il est clair qu'il s'agirait là d'assurer leurs arrières si toutefois quelque chose venait à mal se passer. « Êtes-vous certain de vouloir l'y mêler directement ? Il est évident qu'Odin ne se risquerait pas l'accuser à tort et à travers. » Ses lippes closes s'étirent dans une risette espiègle. A quoi bon s'inquiéter lorsque le loup n'est pas qui l'on croit ?  « Ne vous en faites pas sire... J'ai connaissance d'un passage sûr pour rejoindre Alfheim d'Asgard sans éveiller les soupçons. » D'une œillade convenue, la déesse essaie de réconforter le roi des Elfes. Leur dessein d'envergure se précise au fut et à mesure et la confiance qu'elle a en le souverain s'affirme d'autant plus qu'il veut que tout soit parfait. Jörd est, de toute manière, loin d'être quelqu'un de virulent ou d'impulsif – ce qui rend cette coopération fortuite. Le roi Elyas s'inquiète alors des projets de la déesse concernant son fils, lui qui est si fier et téméraire – ralliant toutes les causes de son paternel avec combativité. La belle se pince les lèvres, rattrapées par l'angoisse de voir son fils lui échapper.  « Le sujet est épineux. Et quelle frustration pour moi de savoir qu'il lui est si dévoué... » Lui confie-t-elle, les yeux troubles de la déesse posés dans le vague.  « J'ai crainte de devoir essuyer sa colère lorsque je ferai tomber le masque, mais il entendra la vérité. Il le devra. » Les prunelles abyssales croisent celles de son vis à vis.  « La princesse saura m'écouter. Et elle est aussi importante qu'Odin aux yeux de Thor, donc j'espère pouvoir lui faire entendre raison par ce biais. Tandis que votre fils fera preuve d'habileté, j'essaierai de les garder à Alfheim. J'essaierai de leur parler et de les préserver. » C'est une arme à double tranchant. Si Elorin échoue, il y a de fortes chances pour que Thor veuille faire justice lui même et dénouer l'affaire. Si elle le confronte directement, elle gage aussi que faire tomber le masque trop vite puisse susciter une vendetta qui puisse leur porter préjudice en temps voulu. La belle se masse les tempes, fermant les paupières dans une réflexion tortueuse.  « Il faut vous attendre à voir l'orage gronder sire Elyas. Je crains malheureusement que ce soit inévitable... Thor va probablement se battre bec et ongles pour défendre les intérêts de son père. Mais je ne désespère pas de lui entrevoir une certaine lucidité une fois la vérité révélée. Et je compte surtout sur la clairvoyance de la princesse pour l'y aider. » C'est un espoir, même vain, auquel elle se raccroche désespérément. Après tout, si Jörd est de retour aujourd'hui, c'est avant tout pour mettre la main sur son fils qu'Odin lui a volé. Elle supporterait difficilement qu'il lui tourne le dos et la dédaigne après tout ce qu'elle a enduré pour le retrouver.

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Jörd sait pertinemment que le roi Elyas dit vrai. Pour plus de crédibilité, pour plus de connivence, il se doit de faire entrer son propre fils sur la scène - cet invité de marque ne peut être défié, soupçonné ou menacé. Mais ça soulève une question qui ne cesse d’hanter l’esprit de la Déesse de la Terre revenue pour se venger. Pourra-t-elle tout oser pour obtenir aveu et libération ? Jusqu’à la sécurité même de son fils qu’elle ne tend qu’à serrer dans ses bras à nouveau ? Face à la détermination de son hôte, la déesse approuve d’un battement de cils. « Je ne doute pas de ses facultés sire, et vous dites vrai. Odin n’en sera que plus honoré et conciliant. » Chassant ses inquiétudes de mère, la belle redresse le chef pour s’assurer contenance. L’échéance se rapproche et avec elle l’inévitable. Tout le monde saura qu’elle est de retour pour remettre en question l’hégémonie du Père de Tout, elle ne sera plus un mystère pour personne et Odin devra capituler. La guerre. Lorsqu’Elyas la mentionne, Jörd visse ses prunelles abyssales dans celles de son vis-à-vis, saisie par la gravité de cette évidence. Jamais avant son incarcération, la déesse bienveillante n’aurait osé la provoquer - elle qui a toujours exécré les comportements acariâtres et les décisions révoltées. Et pourtant, elle n’a pas le choix, car son bourreau l’y a forcé. « Odin niera, de toute évidence. » Glisse-t-elle à l’attention du roi des Elfes. « J’aurais tant aimé pouvoir arpenter les sentiers de la diplomatie mais c’est impossible. Le Père de tout a manqué à sa parole d’être un souverain bon et juste. Il m’a enchainé une fois, et je refuse de le voir me berner à nouveau. » Jörd espère qu’il puisse la comprendre, malgré toute cette douleur qu’elle porte en fardeau, seule. Se confronter à Odin, c’est aussi se dresser contre Thor. Elle abhorre cette idée, évidemment, mais a-t-elle vraiment le choix ? Le Prince Doré ne la haïra que davantage avant d’être éclairé par la vérité et le schéma ne bénéficie d’aucune autre alternative. Le roi des Elfes attire son attention sur la reine Frigga, s’arrachant à son siège pour mirer la nature. Jörd sent son cœur se serrer dans tout le paradoxe que lui intime le nom de l’épouse d’Odin. Elle est une femme qu’elle a su jalouser pour finalement l’admirer dans la souffrance. La reine a fait preuve de bonté et de cœur, en s’occupant du fils d’une autre sans lui faire payer l’affront de son père. Frigga a forcément du en souffrir, d’une certaine manière - et elle s’est faite bernée, elle aussi. Un sourire triste vient étirer les lippes de la belle qui accorde une œillade concentrée à son interlocuteur. « Odin est le seul responsable du mal qui m’a été fait. J’admire la reine et même si je l’envie pour toutes les années qu’elle a passé auprès de Thor et de cet amour inconditionnel qu’il lui porte, je ne peux pas lui en vouloir. J’espère simplement que son jugement sur mon histoire sera bien plus éclairé. Après tout, elle a été trompée plus d’une fois. » Frigga est une mère, une déesse pleine de bon sens et Jörd se sent proche d’elle d’une certaine manière. Car elle lui est reconnaissante, tout comme elle la plaint. De côtoyer un homme qui a su tromper son monde depuis si longtemps. En évoquant lady Sif, Elyas la trouble dans ses pensées. Jörd se souvient de leur rencontre et de l’attachement instinctif qui s’est empressé de ravir son cœur meurtri. A ne pas en douter, la Déesse de la Terre a grande estime pour l’épouse de son fils, surtout depuis qu’elle la sait sur le point de faire honneur à son instinct maternel. D’un air songeur, la déesse vient caresser son menton, le regard posé dans le vague. « Je sais que ça ne sera pas facile. Rares sont ceux qui ont déjà osé remettre en question la parole du Père de Tout. Mais j’ai confiance en lady Sif. Malgré l’amour profond et sincère qu’elle porte à mon fils et la loyauté dont elle saura faire preuve à son égard, j’ai l’intime conviction qu’elle sera la lueur de clairvoyance dans l’esprit embrumé de Thor. » Elle se fend d’un sourire, rayonnante d’un nouvel espoir. « Mais je ne désire pas faire d’elle une arme de ma croisade. Je la respecte, tout comme je respecte le fait que Thor voudra la préserver de moi. Il le faut, pour elle et le bébé. » Alors pourquoi ? Pourquoi semble-t-elle si confiante à l’idée que Sif puisse apaiser l’ire du Dieu du Tonnerre ? Jörd s’en remet volontiers au destin, espérant qu’il ne lui fasse pas faux bond à nouveau. « La Déesse du Soleil, Sol Mundilfaridóttir, meurtrie par le jugement d’Odin a accepté de nous prêter main forte. Et j’ai reçu la visite d’Alhek Freyson, Dieu des Serments, qui serait susceptible de se soulever contre le Père de Tout. Les griefs des Vanes s’enracinent depuis des années. Je ne désespère pas de pouvoir les rallier à notre cause. Vidar Njállson aussi, à l’effigie de la vengeance. Pour d’autres de nos potentiels alliés, ça reste épineux. Aegir et Ràn ne remettent pas en doute ma parole mais en appellent à la prudence. » La déesse redresse l’échine pour venir s’appuyer contre la balustrade qui surplombe Alfheim et sa sylve vivifiante. « Certains mortels commencent à chuchoter qu’Odin n’est qu’un impotent, en vue des attaques qu’ils ont du essuyer. Ils se sentent abandonnés et je compte y remédier. »