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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi

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Odin Borson
Odin Borson
dieu de la victoire

ϟ MESSAGES : 40
ϟ INSCRIPTION : 14/06/2014
ϟ LOCALISATION : Le royaume éternel d'Asgard
ϟ HUMEUR : Préoccupé

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« I have sacrificed much to achieve peace. So too must a new generation sacrifice to maintain that peace. »
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MessageSujet: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyMer 29 Oct - 14:32


Le roi est mort, longue vie au roi

L'odeur acre du souffre flottait dans l'air, accompagné de la pestilence caractéristique des terres sombres et arides de Svartalfheim. Svartalfheim... Un royaume de ténèbres, là où la lumière n'avait pas sa place. De tout temps, les rayons des astres solaires et lunaire avaient peiné à percer l'épaisse couche nuageuse qui recouvrait les terres de ce royaume abandonné par la lumière et la chaleur. Il y faisait éternellement sombre, l'air était glacial, l'atmosphère lugubre. Cela faisait des siècles que le Père de Tout n'avait plus foulé ces terres désolées... Quinze siècles. Et il se rappelait de ce jour maudit comme si cela avait été la veille. Il se rappelait des hurlements de banshee de la jeune déesse innocente à laquelle il avait si violemment arraché sa progéniture tout juste née, ses suppliques lorsqu'il l'avait abandonnée dans une forteresse stérile et vide de toute âme hormis la sienne... Il se rappelait être rentré le cœur lourd, mais les épaules allégées d'un certain poids. Il se rappelait des pleurs intarissables de celui qui n'était alors qu'un poupon blond, qui recherchait désespérément la présence rassurante de celle qui l'avait porté et mis au monde... Chaque réminiscence était une lame incandescente qui perforait la poitrine du souverain et rendait chaque pas plus difficile à faire que le précédent. Était-ce donc pour voir une guerre éclater et menacer Yggdrasil et ceux qui lui étaient si chers qu'il avait tant sacrifié... ? Maudites soient les Nornes, les harpies du destin s'étaient bien gardées de lui conter ce pan du futur. Pour assurer l'avenir d'Yggdrasil, il avait sacrifié la liberté de la mère de son premier enfant, avait perdu la confiance de sa tendre épouse et s'était aliéné l'affection du reste de sa progéniture. Il n'avait pas élevé Thor comme l'on élève un fils, il l'avait éduqué comme le futur souverain du Royaume Éternel, l'avait abreuvé d'instructions et de recommandations davantage que d'affection paternelle. Que dire alors de la tendresse qu'il avait – ou n'avait pas, là était la triste vérité – offerte au reste de ses enfants... ? Tyr le haïssait et il en avait tous les droits, Hermód, Bragi et Saga se comportaient à juste titre comme avec un étranger en sa présence, quant au petit Balder il avait été si absent que Thor l'avait élevé à sa place. Odin, Père de Tout, peut-être, mais Père de Tous, certainement pas. S'il avait été un excellent souverain six millénaires durant, il pourrait sans nul doute hériter de l'affligeant titre de plus mauvais parent de la création.

Croyant bien faire, il avait toujours caressé son héritier dans le sens du poil, espérant naïvement que félicitations et éloges allégeraient la charge qui pesait sur les épaules du jeune dieu. Au lieu de cela, il l'avait rendu dépendant de sa fierté paternelle, tout ce que Thor avait fait, il l'avait fait en son nom, avait bravé chacun des dangers que les Nornes dressaient devant lui, parfois dans le seul et unique but de lui plaire. Thor s'était drapé d'une arrogance qui ne connaissait nulle pareille, et lui l'avait laissé faire, car au fond, qui était-il pour le lui reprocher ? Ses titres, le jeune homme les avait tous mérités, sans exception. Né bâtard, il avait su s'élever au rang de Prince Héritier, de Protecteur d'Asgard et de Midgard, il était devenu l'Invaincu, l'Inexpugnable, le seul être digne de brandir Mjölnir... Qu'un homme de sa stature ne fasse pas démonstration d'un orgueil démesuré eut été étonnant. Seulement... Odin l'avait oublié, bien trop souvent, mais Thor n'était qu'un jeune dieu. Un jeune dieu auquel il avait bien trop demandé, et cela sans même en avoir conscience. Mais il ne s'était jamais plaint, n'avait jamais refusé la moindre demande... Sa suffisance était vite effacée par son courage et sa générosité, combien de fois Odin s'était-il félicité de le voir si proche du peuple ? Combien de fois avait-il souri en observant le jeune dieu sans que celui-ci ne le sache, tandis qu'il buvait une pinte en compagnie des soldats, offrait aux enfants de la cité les récits de ses exploits ? Un nombre incalculable... Il était fier de son fils, et sans doute aurait-il dû le lui dire davantage.

Et en fin de compte, ce fils qu'il aimait tant, il l'avait lui aussi perdu. Son mensonge et ses cachotteries étaient à l'origine de cette fracture entre eux, pourtant c'était à la Terre qu'il en voulait. Il regrettait la faiblesse dont il avait fait preuve mille cinq cent ans plutôt, regrettait de ne pas avoir eu le courage d'ôter la vie de celle qui avait mis au monde son enfant. Pour le bien d'Yggdrasil, il aurait dû. La fleur sauvage dont il s'était énamouré était devenu une vipère pernicieuse qui distillait son venin dans la sève de l'Arbre Monde, plutôt que de venir à lui pour obtenir réparation, elle avait préféré faire de leur différend une véritable croisade, et avait brisé des alliances millénaires. Frey et Freyja avaient saisi l'occasion qui s'était présentée à eux pour revendiquer l'indépendance de leur royaume ; quant au roi Elyas, Odin ne s'étonnait guère qu'il se soit rangé du côté de Mère Nature, et tout bien réfléchi, il ne lui en tenait pas rigueur. Il était navré d'avoir eu à emprisonner Elorin, mais cela avait empêché les elfes de se montrer trop audacieux. Et puis, le prince avait été traité comme un invité de marque – il avait simplement été consigné dans des appartements un peu particuliers.

C'était à Svartalfheim que tout avait commencé, ainsi ce serait à Svartalfheim que tout se terminerait. Odin n'avait pas encore perdu toute la Sagesse qui était la sienne, il savait que la guerre ne prendrait fin qu'avec la mort de l'un de ses principaux architectes. Et que la déesse se le tienne pour dit, le souverain avait bien l'intention de rester le dieu de la Victoire pour quelques millénaires encore. À regrets, le Père de Tout avait quitté ses hommes et ses fils sur la plaine de Nornheim, où se rencontreraient les deux armées. Il était parti sans prendre la peine de leur donner les raisons de son départ – parce que le roi ne devait de comptes à personne, et parce qu'il ne désirait pas ouïr leurs protestations. Puis il s'était rendu jusqu'au cœur de la sylve, où il avait fait la rencontre d'un Arbre Penseur pour le moins... virulent. Qu'importe, un sort avait suffi à immobiliser la créature d'écorce, qu'il avait libérée après s'être assuré qu'elle porterait son message à sa maîtresse. Un message simple, direct, sans fioritures. Ce qu'Odin proposait à Jörd était bien simple, qu'elle vienne le retrouver à Svartalfheim, au pied de la montagne qui dissimulait la forteresse dans laquelle elle avait passé les quinze derniers siècles. S'il restait une once de bon sens et de bonté en elle, elle le rejoindrait afin d'éviter à des milliers d'innocents de périr. C'était seuls, face à face, qu'ils devaient en découdre. Lorsqu'ils en auraient fini, négocier avec les Vanes et les Elfes serait une tâche ardue, mais cela ne serait que broutilles après qu'il avoir dû ôter la vie de celle qui lui avait offert un fils. Ce fils, dont il lui faudrait probablement faire le deuil après que l'immondice ait été commise. Il ne s'était pas entretenu avec Thor depuis que ce dernier était revenu des terres midgardiennes, et n'avait pas eu l'audace de profiter de l'une des courtes absences de son fils pour s'imposer à la prophétesse, et ce malgré l'envie de découvrir sa première petite-fille, l'enfant de son enfant.

Vêtu de son armure, drapé dans l'écarlate de sa cape et Gungnir en main, le Père de Tout patientait devant la forteresse, les sens aux aguets. Il s'étonnait qu'une horde d'Elfes Sombres ne lui ait pas encore sauté sur le dos, il était après tout le responsable de leur déroute. La Terre était-elle parvenue à acheter leur loyauté ? Ce serait bien une première... Mais encore, elle avait prouvé être une rose avec de bien belles épines. Il sut qu'elle était avant même de s'être retournée pour la voir. « Je craignais que tu n'aies pas le courage de venir. » furent les premières paroles qu'il lui adressa, avant de faire volte-face. Lorsqu'il posa ses yeux sur le galbe de la déesse, il blêmit légèrement, rien que quelques secondes. Non pas parce qu'il faisait face à un spectre, ni à une innocente injustement punie... Il pencha légèrement la tête sur le côté, et quelques mots lui échappèrent. « Il te ressemble... » Plus qu'il ne l'aurait voulu. Il retrouvait Thor en elle, plus qu'il n'avait jamais su distinguer ses propres traits chez son fils. La mère et le fils possédaient la même chevelure miel, les même calots azur... Mieux valait qu'il cesse immédiatement de mirer la déesse comme la mère de son enfant s'il ne voulait pas flancher. « Avant que nous ne commencions... » Nul besoin de perdre leur temps en bavardages inutiles. Jörd savait très bien pourquoi ils étaient réunis sur le flanc escarpé de cette montagne. « La curiosité m'étreint. Comment as-tu fait pour te libérer de ta prison ? Nul autre que moi ne pouvait défaire les sorts qui t'entouraient. Nul n'aurait jamais dû revoir ton visage... Et certainement pas mon fils. »
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Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
déesse de la terre

ϟ MESSAGES : 725
ϟ INSCRIPTION : 09/03/2014
ϟ LOCALISATION : Dans son sanctuaire à Asgard
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptySam 1 Nov - 11:40


L
es y voilà enfin, au seuil de l'affrontement. Les efforts de la Terre ont finalement payé, elle qui s'est extirpée des profondeurs de l'oubli pour faire claironner l'hymne de sa vengeance. Les cinq armées se font face et le dénouement marquera sa rédemption - il le faut. En silence, la belle enrage. Depuis son grand retour, Odin s'est contenté de se planquer entre les murs de sa citadelle, envoyant leur propre fils contre elle et espérant l'anéantir. Jörd ne peut que jubiler, en songeant au Père de Tout, confronté à cette défaite. Odin n'a pu garder la main mise sur le Tonnerre. Thor connaît maintenant la vérité et lui a tourné le dos. Tous ceux qu'il a tenté de garder sous son joug lui ont tourné le dos. Amères doivent être les circonstances de la bataille pour Asgard. Quant à Jörd, elle attend patiemment qu'une lueur de courage veuille bien s'éprendre du souverain. Depuis les prémices d'agitation qu'elle a provoqué, Odin ne semble pas manifester une once de repentance. Il n'a laissé paraître nulle ombre de confession coupable. Du moins, pas à son égard.
Jörd le veut mort, occis de par ses mains seules. La guerre n'est qu'un prétexte pour voir les mondes trembler, forcer la Victoire a pressentir la menace. Depuis qu'elle s'est libérée, ce n'est que lui qu'elle veut. Son fils, et lui, ce père criminel. Et pour ce faire, il a fallu ruser et provoquer. Faire de son combat une guerre. Pour qu'on la croit et qu'elle puisse montrer à quel point leur souverain est un imposteur et un couard. Darakan a raison, une fois de plus, quand il dit qu'elle ne pourra éviter les victimes. L'injustice endurée est bien trop harassante, trop impardonnable pour qu'elle persiste à s'enchaîner à son humanité. Meurtrie, la belle exige réparation. Par le sang.

Lorsque l'Arbre Penseur se présente à elle avec un message du souverain, Jörd se fend d'un sourire féroce. Enfin, le Père de Tout se sent pousser l'ébauche d'une dignité. Il a recouvré un semblant de raison, l'arrachant à cette omnipotence qui n'a que trop duré. La confrontation qu'elle a attendu depuis ce jour néfaste oú il lui a impunément arracher son enfant et sa vie est enfin arrivée. La belle se cache bien de révéler la nouvelle à son cadet, désirant éviter de l'inquiéter davantage. Il voudra la suivre et la protéger. Être sa main armée. Elle ne peut lui permettre, car elle a besoin de lui pour mener ses enfants au combat - elle a besoin de lui pour demeurer aux côtés de ses alliés. Sire Elyas et Dame Varda, Frey et Freyja. Vanes, Elfes et Ases se battront, que ce soit en son nom ou pour s'insurger contre la tyrannie du roi. Darakan doit rester à leurs côtés et Jörd doit confronter son ultime ennemi, seule.
C'est d'un simple baiser sur la joue de son frère que la Terre scelle leur entrevue. Les effectifs se regroupent et les tambours de guerre commencent à résonner dans la plaine de Nornheim. Toutes ses créatures sont en marche, foulant le sol dans un grondement qui n'est que murmure doucereux à son oreille. La silhouette évanescente finit par disparaître lascivement dans le dédale végétal de la sylve qui accueille son armée, feignant de devoir les rejoindre avant de sonner le glas de leur intervention. Et pourtant, Jörd n'attend rien. D'un pas souple et silencieux, elle évolue entre les rochers et la mousse, profitant une dernière fois de cette fragrance d'humus avant de s'immiscer dans une grotte humide et obscure et d'en revenir là où tout a commencé.

Svartalfheim et ses landes meurtries par un souffle de non-vie permanent. La rudesse qui y règne lui transperce une fois de plus les membres, lui arrache toute sa verve dans une inquiétude latente et viscérale. Son Angoisse est toujours là, fièrement dressée au cœur des montagnes d'ébène, mystérieuse et menaçante. Elle n'a pas vacillé d'un pas, demeure aussi glaciale qu'impénétrable. Fidèle à ce qu'Odin en a fait - une prison terrifiante aliénant les esprits. Les calots de la belle caresse l'objet de son calvaire chimérique avant de désosser d'amertume la silhouette qui patiente à son pied. Odin. Qu'il est clinquant dans ses atours de souverain, qu'il est impérieux dans sa stature de conquérant. Jörd affiche un rictus féroce, déroulant ses pas jusqu'à se tenir immobile à quelques mètres de lui. Les phalanges se crispent lentement contre le tissu de ses hanches, la mâchoire s'angule à la force de l'émail serré. Sans même se retourner pour la regarder, le roi prend la parole et l'accueille d'une remarque provocatrice. Qu'elle n'aie pas le courage de venir ? Elle ricane, s'avançant de peu avant d'articuler.
« Parle moi donc de courage, toi qui m'as d'abord envoyé mon propre fils pour se charger de la sale besogne que je suis à tes yeux. » Pupilles étrécies par le mépris, Jörd reprend d'un ton plus doucereux. « Il semblerait que tu aies perdu de ta superbe, depuis ce jour où tu as eu l'indécence de m'enfermer ici. » L'homme se saisit de stupeur quand enfin il daigne la regarder. Dorénavant, il lui semble vieux et usé. Même son regard, qu'elle ne pouvait nier vif, malicieux et téméraire, a perdu de son éclat d'antan. Il est malade et corrompu car il a manqué à sa parole. Il n'a plus rien du souverain juste et honnête qu'Asgard mérite.
L’homme s’oublie en l’espace d’un instant, empêtré dans les réminiscences spectrales de leur relation. Jörd ne le lâche pas d’un regard torve, refusant de céder à quelconque émotion doucereuse. Elle n’a plus rien de la femme qu’il a connu. Il a fait d’elle un monstre et elle va lui montrer, elle aussi, l’étendue de sa cruauté. Une question vient assourdir ses sens. Comment a-t-elle pu se libérer de sa geôle ? Elle plisse les yeux, lèvres scellées, dans l’expectative d’entrevoir une faiblesse dans la physionomie du souverain. Le tissu claque au gré de la brise ténébreuse et elle finit par inspirer profondément.
« Tu aurais du me tuer quand tu en as eu l’opportunité, félon. As-tu seulement douté de ma pugnacité ? Je suis la mère du Tonnerre, je suis la mère de la Terre. Tu faiblis. » Pourquoi le lui révéler, que c’est probablement grâce à la détention d’Idunn et l’absence des pommes d’immortalité qu’elle a pu se délivrer des sortilèges du Père tout puissant ? Que grâce aux Elfes Noirs, la belle a pu s’esbigner et trouver refuge chez leurs antagonistes de Lumière. L’expression furieuse de la déesse trahit une pointe de déception. « Nul remord... » Le constat est amer. « Tu ne ressens pas la moindre culpabilité éhontée pour ce que tu m’as fait subir. Tu n’avais pas le droit. Tu m’as trahi comme tu as trompé tes sujets. Et tu continues de mentir, alors que tu as manqué à ta parole. » Un frisson de mépris secoue l’échine féminine. Elle incline la tête vers l’avant, ses yeux braqués vers l’impudent - comme habitée par la fureur et les flammes. La terre gronde, se craquelle et s’ouvre aux entrailles du trépas. La roche se scinde, roule et se suspend, prenant l’apparence d’un golem de taille titanesque. L’élémentaire rugit, sa peau d’ébène parcouru par une kyrielle de veines magmatiques. Il se jette sur le souverain, ses avants bras taillés comme des couteaux cherchant à le transpercer de toute part.



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Odin Borson
Odin Borson
dieu de la victoire

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyDim 2 Nov - 0:14


Le roi est mort, longue vie au roi

Tout bien considéré, peut-être l'avait-il tuée, la jolie fleur sauvage dont il s'était énamouré quinze siècles plus tôt. La harpie qui se tenait devant lui n'avait plus grand chose à voir avec la jeune déesse qu'il avait rencontrée lors de l'une de ses pérégrinations à travers les montagnes d'Asgard. Jörd suintait la rage et la cruauté, elle était, d'une certaine façon, sa création. Ce qu'elle était devenue, elle l'était parce qu'il n'avait pas trouvé le courage de lui rompre le cou alors qu'elle venait de mettre au monde son fils. Les dieux lui en soient témoins, il regrettait ce moment de faiblesse au moins qu'il haïssait les Tisseuses de Destinée, les trois fourbes s'étaient bien gardées de lui dire que l'existence même de la Terre menacerait Yggdrasil tout entier. Le punissaient-elles pour son impatience ? Ah... En dépit de tout, le souverain se sentait bien incapable de regretter ses actes, quand bien même il lui eut été donné de remonter le cours du temps, il ne l'aurait pas fait. Il ne pourrait renoncer à son premier fils, et cela n'avait finalement pas grand chose à voir avec la survie de l'Arbre-Monde. Père de Tout, peut-être, mais père avant tout et simplement dès lors que Thor était concerné. Son fils, il l'aimait plus qu'il n'aimait les royaumes, l'avoir perdu au nom de la vérité lui donnait envie de rendre gorge. Il avait espéré que Thor serait à même de comprendre ses choix, mais il s'était fourvoyé... Thor était trop jeune, trop inexpérimenté... Trop sensible. Il n'avait vu que le mensonge et la trahison, il n'avait vu qu'un coin du tableau et était resté aveugle au reste de la toile. Une tragédie, car sa simple présence sur la plaine de Nornheim aurait épargné bien des vies, et aurait sans nul doute conduit à la fin du combat... A la simple pensée de son fils esseulé dans un coin du palais, sans armure ni marteau pour témoigner de son héritage et de sa force de caractère, le cœur du roi se serra. Avait-il tant sacrifié en vain, simplement pour voir celui qui devait assurer la pérennité d'Yggdrasil se détourner de son destin ?

Le persiflage de Jörd n'arracha qu'une grimace agacée au Père de Tout. Elle pouvait cracher tout le venin qu'elle voudrait, l'accuser des pires travers, elle ne l'atteindrait pas. Chaque décision avait été prise en son âme et conscience, et s'il savait mieux que quiconque que ses agissements pouvaient paraître parfaitement ignobles, savait également que nul ne pourrait comprendre les raisons qui le poussèrent alors à condamner une innocente à un exil forcé. Il était le seul à avoir entendu le discours des Nornes, le seul à avoir entrevu l'avenir. Si la Terre se méprenait à bien des égards, elle avait néanmoins raison sur un point ; nul remord ne l'étreignait. Et elle prenait cela pour de l'insensibilité, de la cruauté... La malheureuse ignorante. « Tu parles comme une omnisciente, mais tu ignores tout des rouages qui maintiennent Yggdrasil en mouvement ! Tu prétends être en quête de justice, et pourtant tu amènes la guerre aux portes d'Asgard, tu romps des alliances millénaires, et cela... Cela en ton seul nom ! Et toi, éprouves-tu le moindre remord pour les innocents qui vont périr par ta faute ? Tu aurais pu venir à moi, me réclamer justice et réparation, au lieu de cela tu as agi avec la plus grande perfidie ! Le sang qui maculera la plaine de Nornheim sera ta responsabilité, mais n'aie crainte, la culpabilité n'aura pas le temps de t'étouffer. » Était-ce là une menace ? Très certainement. « C'est pour éviter ce genre de massacre que je t'ai condamnée aux ténèbres de Svartalfheim ! Toi, la prétendue Mère Nature, aurait précipité le Ragnarök si j'avais laissé Thor grandir à tes côtés ! Tu étais un sacrifice nécessaire au bien de la majorité, et crois-moi je regrette d'avoir fait preuve de clémence à ton égard ! C'est une erreur que je ne commettrai point deux fois. » Si elle était venue le trouver seule, peut-être aurait-il eu pitié d'elle, peut-être aurait-il consenti à la présenter à Thor, il leur aurait offert la vérité à l'un comme à l'autre. Elle avait fait un choix, le mauvais. Il ne perdrait pas de temps à lui conter le récit de son entrevue avec les Nornes, elle n'était pas digne de l'entendre. Il avait la conscience tranquille, le seul qui méritait d'avoir connaissance de la vérité l'avait entendue.

Face au golem de pierre, Odin ne bougea pas. La bougresse croyait-elle vraiment qu'il ne lui suffirait que de cela pour l'abattre ? Lui, symbole de Victoire depuis l'aube des monde ? Avait-elle égaré son intellect en même temps que sa raison ? Le Père de Tout n'eut qu'à lever le bras puis à abattre Gungnir sur le crâne de la créature pour la pourfendre, le golem se désagrégea en un tas de roches fumantes à ses pieds. Ce fut d'une facilité presque déconcertante, mais il ne s'enorgueillit pas de ce premier succès. « As-tu oublié qui je suis, femme ? » Odin, Père de Tout. Odin, Victoire incarnée. Odin, souverain incontesté d'Asgard depuis près de six millénaires. Odin, le dieu des dieux... Et la Terre espérait sincèrement l'emporter sur lui ? Pour un peu, il aurait presque ri. Elle était tenace, et bien optimiste, il fallait au moins lui reconnaître cela. Mais elle avait signé son arrêt de mort à la seconde où elle avait accepté de le retrouver, là où tout avait commencé. « Crois-moi, je suis véritablement navré qu'il me faille en arriver là. » Tuer la mère de son fils, n'était-ce pas l'ultime sacrifice ? Thor ne le lui pardonnerait jamais – quant à lui, il aurait toutes les peines du mondes à vivre avec ce nouveau fardeau sur les épaules.

Odin frappa sèchement, Gungnir rencontra le délicat visage de la déesse avec une violence sans précédant, l'envoyant rouler dans la poussière et les cendres qui recouvraient la terre stérile de Svartalfheim. Il allait réparer l'erreur commise quinze siècles plus tôt, avec l'espoir de rééquilibrer la balance. Débarrassé de Jörd, la guerre n'aurait plus lieu d'être. Il avait déjà vaincu les Vanes par le passé, il le ferait une fois de plus. Quant aux elfes, il négocierait une paix avec eux, leur offrirait son pardon. Et peut-être, alors peut-être, la paix régnerait de nouveau. Déterminé à en finir avant que Jörd n'ait eu le temps de se relever, il leva le bras, prêt à la transpercer de sa lance... Mais les Nornes ne semblaient pas avoir dit leur dernier mot. Une lumière vive, étrangère à Svartalfheim éclaira le ciel de mille et une teintes – celles du Bifröst. Par toutes les créatures d'Yggdrasil, pourquoi Heimdall ouvrait-il le pont ? Sur la défensive, Odin détourna Gungnir de Jörd pour la pointer en direction du point d'atterrissage désigné par le gardien du pont arc-en-ciel, prêt à en découdre avec quiconque viendrait porter secours à la déesse à terre. Cependant, lorsque le nuage de poussière soulevé par le vortex fantastique retomba, le choc fut tel qu'Odin s'écarta de sa future victime, l'air hagard, comme s'il venait d'être frappé par la foudre. Et à juste titre. « Thor... Mon fils. » Sur le mauvais champ de bataille.


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Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

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ϟ The Thunder sings in the Storm ϟ

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyDim 2 Nov - 22:41




Y
ggdrasil frémissait, de la frondaison aux racines, épicentre du cataclysme se juchait sur la plus haute branche, là où théoriquement, l'on était garant de la pérennité de l'univers. Chaque secousse était une vie fauchée, et dans les ténèbres d'une journée spoliée du plus flamboyant de ses astres, les mânes glapissaient à en glacer les chairs de tout être vivant. Les ires et désolations térébrantes émiettaient l'âme déjà dilacérée d'un symbole en catalepsie, Thor ne se voilait plus de son déni, il y avait plongé tête la première et voletait dans une thébaïde chimérique que nul n'était encore parvenu à briser. En revanche, un binôme avait réussi l'indicible exploit de fissurer son microcosme illusoire, au nom de la prophylaxie non pas seulement d'Asgard, mais de l'Arbre-Monde. Il avait malencontreusement surpris son épouse et le benjamin de ses frères se harnacher pour la bataille qui n'avait pas patienté pour entamer son hymne inique et sanguinolent. De ses ultimes forces, des quelques brandons qui demeuraient là où d'antan avait brûlé un brasier incandescent, il avait tenté de les dissuader, mais il n'avait récolté qu'objections fielleuses et négations obtuses. Sif et Balder s'en étaient allés, drapés d'une cape similaire à la sienne, abandonné sur le trône en même temps que le reste de ses fioritures princières, et surtout armés d'un héraldique dont il était l'emblème. Et lui ? Lui... il était ici, moribond contre le berceau vide de sa fille antérieurement confiée à Frigga, affligé par des propos particulièrement acerbes qu'avait prononcé la Lumière, nitescence de rancoeur et de désenchantement pour la première fois depuis sa venue au monde. Si le Tonnerre en était meurtri ? Plus que jamais... il était acculé dans son propre orage, persuadé qu'il n'était pas la clé de voûte de toute cette histoire, et pourtant... Tous ceux qui l'avaient taxé de couard étaient dans le vrai. Tout ce qu'il avait toujours protégé s'effondrer sur lui-même, et lui se complaisait dans un spleen qui n'avait que trop duré. Il était plus que temps que la foudre se réveille, qu'elle aveugle de ses cannelures tempétueuses cette galaxie devenue folle. Quant à l'Invaincu, il lui fallait renaître de ses cendres, plus opiniâtre et majestueux encore qu'il ne l'avait été ces mille cinq cent derniers ans.

Une impulsion d'instinct conduisit ses pas à travers le palais trop coi, les satires et tirades de ces lunaisons de fourvoiement et de catatonie en guise de tambours battants dans son crâne, il ignorait tout de ce qu'il ferait une fois sur place, mais il devait s'y rendre. Il s'en vint à la rencontre de son beau-frère, qui pantois ou non de l'apercevoir, n'en démontra rien. « La bataille ? Elle fait rage. Mais ni Odin ni Jörd ne s'y trouvent. Comment ?! Où sont-ils ? Là où l'anathème a été scellée, là où les rêves innocents se sont mus en spectres vindicatifs. Svartalfheim... C'est là-bas que je vais, Heimdall ! » Le gardien toisa son prince, alors vêtu des sobres atours d'un courtisan plutôt que de la cotte d'un guerrier, mais ils n'avaient pas le loisir d'ergoter. Dès lors le pont arc-en-ciel ouvert, il s'y élança, le regard vissé vers sa destination plutôt que sur cette voie lactée aux nébulosités éclatantes, sans savoir sur quel chapitre de l'épopée maudite il tomberait.

La fragrance chaotique du royaume inculte eut tôt fait de lui chatouiller les voies olfactives, la luminescence environnante s'étiola, puis le rideau de sombres corpuscules retomba sur le sol pour présenter le fils à ses parents. Thor se tint droit, implacable dans cette subite superbe qui l'auréolait, quand bien même son palpitant manqua t-il plusieurs battements en distinguant tant le père que la mère. A en juger par les apparences, il était arrivé au moment opportun, il louait les Nornes pour cette once de miséricorde dont il avait bien besoin. Il observa son géniteur, d'une oeillade autrement moins assassine qu'il ne l'aurait supputé de prime abord, puis il passa son chemin pour rejoindre les abords de la Terre alitée. Là, il se courba et l'aida à se relever de sa couche de poussière, son oeil captura instantanément l'estafilade qui crachait son pourpre sur le doux minois de l'Annardóttir, et il sourcilla. Son pouce estompa le filet vermeil qui perlait de la plaie, l'attention se transforma en une caresse suave sur la joue endolorie, puis il arbora un faible sourire évanescent, qui se voulut réconfortant. Il était là. Il était là, et elle n'avait plus à craindre, à présent.
Mais le Flavescent était morcelé, si bien qu'après s'être assuré que Jörd tenait sur ses pieds, il s'éloigna et ne s'immobilisa qu'une fois à mi-chemin entre les deux déités qui s'étaient adorées, et qui s'exécraient aujourd'hui plus que tout. Ils en étaient à la croisée des routes que l'adonis avait tant redoutée, cependant, il n'avait plus l'intention de se dérober, il n'en avait pas le droit. « Nous y sommes donc. Faites ce que vous avez à faire, mais soyez prévenus, il vous faudra d'abord me passer sur le corps avant que vous ne puissiez vous atteindre mutuellement. Vous n'imaginez pas combien il m'en coûte de me tenir ici, mais maintenant que j'y suis, même le Ragnarök ne m'en ferait pas bouger. » Il les considéra tour à tour, et son flegme spécieux de craqueler à l'instar d'un oeuf duquel sortirait une toute nouvelle entité. « Par tous les dieux ! Vous êtes... vous êtes complètement désaxés, aussi bien l'un que l'autre ! Mais avez-vous seulement conscience de ce que vous avez provoqué ! Tendez l'oreille et écoutez, c'est Yggdrasil qui se meurt ! Nos terres s'abreuvent du sang d'innocents que vous avez égoïstement ralliés à votre cause, combien de bûchers funéraires allons-nous cette fois allumer, qui glanera les pleurs des veuves, des orphelins et de tous ceux qui se seront vainement sacrifiés pour une querelle de famille ?! Vous êtes en train de saccager notre nation ! »

Une bourrasque s'engouffra dans le crin du lion outré, qui en perdrez le souffle à force de rugir. « Père... » Un terme qu'il avait pensé ne plus avoir l'usage depuis les confessions de celui-ci, il pivota vers lui, et reprit. « Tu m'as appris que la souveraineté était une vie de sacrifices, que nous devions chacun assumer les devoirs qui nous incombaient et les actes dont nous étions les auteurs. Tu m'as appris qu'un règne était impossible sans un goût d'hémoglobine en bouche, que toute décision à son holocauste, et qu'il faut parfois se trahir soi-même si cela signifie protéger une majorité. Ce que tu as fait, le Fils ne peut l'accepter... » Il guigna tristement Dame Nature. « Mais le Prince Doré le conçoit... C'est toi qui m'a tout enseigné, sois aujourd'hui digne de cet apprentissage et épargne tes sujets qui n'ont que trop souffert ! » Il fit volte-face, sans rien perdre de sa détermination. « Mère... » C'était la première fois que ces quelques lettres franchissaient ses lippes pour s'adresser à Jörd, ce nom n'était usuellement voué qu'à Frigga, mais... Thor était prêt à hurler aux Neuf Royaumes qu'il était l'étoile égarée non pas de la Maternité, mais de la Terre. Elle lui avait offert la genèse, un privilège qui ne subsistait qu'entre eux. « Lorsque nous nous sommes croisés sur Midgard, tu m'as dit ceci : « le passé est le passé et rien ne peut changer ça. Si tu as l'impression d'avoir failli, rien ne t'empêche d'y remédier maintenant. », et tu avais raison. Ce qui a été fait n'est plus à faire, tuer mon père ne sera qu'une satisfaction de l'instant, elle ne te rendra pas ces siècles passés dans cette geôle. Tu t'es faite manipuler par ta propre soif de vengeance et tu mets l'univers en péril, la condamnation et l'affliction de milliers d'êtres valent-elles la satiété de ta rancune ? Comment te justifieras-tu quand ceux qui auront perdu leur famille se présenteront devant toi ? Et les Vanes... Tu t'es faite manipuler par Frey ! Si par malheur il atteint la Cité Eternelle, il la mettra à sac, et cela ne m'étonnerait même pas qu'il tente de s'arroger le trône ! Il faut mettre un terme à cette guerre avant qu'il ne soit trop tard, fais-le au moins pour moi... Nous avons perdu plus d'un millénaire, mais nous avons l'éternité pour bâtir ce qui n'a pas été bâti, tous les deux. » Ils pouvaient tout reprendre de zéro et ériger leur amour jusqu'à d'incommensurables cimes, il suffisait de le vouloir.
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Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyLun 3 Nov - 14:57



Q
u’il se drape dans sa dignité en la considérant d’une oeillade réprobatrice, comme si elle n’était qu’un monstre de plus à éradiquer. Jörd s’interroge encore sur l’once d’humanité qui subsiste dans ce cœur qu’elle a, un jour, voulu ravir. Le discours du souverain manque de lui arracher un rire féroce. Il l’accuse d’avoir précipité les royaumes dans une guerre qui aurait pu être évitée si elle s’était présentée à lui. Foutaises ! Les arguments d’Odin frôlent la démence et la belle ne peut s’empêcher de le lorgner avec mépris. Elle a été contrainte de le suivre, une fois, sans avoir la moindre chance de s’esbigner du sort cruel qu’il lui avait réservé. Il aurait fallu qu’elle soit folle pour retourner auprès de son bourreau, seule et sans alliés pour appuyer son récit, lui offrant seulement une opportunité de plus. Celle de définitivement la faire disparaitre et préserver son imposture. La prend-t-il pour plus dupe qu’elle ne l’est ? Les mille cinq cent ans passés dans sa geôle l’ont peut-être salement amoché mais ils ne lui ont pas grignoté le peu de bon sens qu’il lui reste. Effarée par le culot dont le souverain fait preuve, choquée de voir à quel point il est capable de mystifier toute vérité pour la tourner à son avantage, Jörd reste immobile. Elle fulmine, frappée par l’évidence qui malmène son palpitant. Odin la montre du doigt, pense qu’elle n’aurait jamais fait une bonne mère - qu’elle était une menace pour leur fils. L’a-t-elle seulement connu, celui qui s’enhardissait à la séduire ? A-t-il réellement songé aux ténèbres dont il l’accuse de se draper, lorsqu’elle n’était qu’une jeune déesse épanouie dans ses montagnes ? « Comment peux-tu dire ça ?! » Rugit-elle. « Ma seule erreur a été de céder ! ... De te céder. » Son timbre éraillé s’étouffe dans un grognement. Elle le déteste tant qu’elle aimerait plonger la main dans son poitrail et lui arracher ce cœur qu’il ne mérite pas. La figure paternelle a joui de la reconnaissance du fils durant quinze siècles, alors qu’elle, n’a eu droit qu’à la poussière de sa geôle comme seule compagnie. Et il voudrait lui faire croire qu’il aurait jugé son cas et réparé son méfait ? Alors que sans la moindre hésitation, il a tout sacrifié pour garder main mise sur le Tonnerre ? Qu’il a menti à son épouse et à ses sujets, qu’il s’est débarrassé d’elle pour pouvoir composer la destiné à sa guise ? L’âme du roi est devenue si laide que Jörd reste pétrifiée. Et pourtant, autour, tout s’agite dans l’expression d’une colère inextinguible. Le golem s’abat sur le Père de Tout avec puissance mais ce dernier n’a qu’à tendre le bras pour le balayer de sa lance. La roche redevient poussière et la vie s’échappe avec la brise glaciale, érodant le paysage en crocs menaçants. Vain. Jörd grince des dents en songeant à l’entreprise de désarmer Odin qui s’est soldée par un échec. Gungnir est le symbole de sa puissance, le sceau de la Victoire. « Je n’ai pas oublié, roi maudit. L’on ne brise pas un serment sans en payer le prix. » Susurre-t-elle en dressant instinctivement ses bras, terre jaillissant trop tard pour préserver sa maîtresse de l’estocade du souverain. Frappée au visage, la lame esquintant son derme dans une estafilade tuméfiant son portrait, la belle se trouve rejetée plus loin. Dans un râle furieux, elle tente de se redresser sur ses coudes, malmenée par kyrielle d’étoiles qui embrasse son champ de vision. Mais Odin est déjà là, penché au dessus d’elle et s’apprête lui assener le coup fatal. Il est fin prêt à lui ôter la vie comme il aurait du le faire quinze siècles passés. Jörd soutient farouchement son regard et ses lippes n’exhalent nulle supplique. Il lui aura finalement tout pris, ce parangon de cruauté.

Une vive lumière déchire le ciel obscur de Svartalfheim, interrompant la mise à mort dans un fracas tonitruant. Le puissant faisceau jaspé de teintes mirifiques soulève des vagues de poussière à son point d’impact, entretenant le mystère quant à cette visite impromptue. Le cœur serré d’affliction en vue du dénouement qui n’est pas à son avantage, Jörd tourne la tête vers la lueur éblouissante du Bifröst. C’est presque comme ce jour où le tonnerre a grondé, annonçant l’arrivée de son fils sur ces terres désolées, l’extirpant de sa torpeur de prisonnière oubliée. Dans un claquement, le pont arc-en-ciel se referme, révélant ainsi le Prince Doré aux yeux des parents en conflit. Interloquée, Jörd reste statufiée dans sa fâcheuse posture, n’offrant nulle œillade à son ennemi. Thor n’a plus rien de l’homme au regard fuyant qu’elle a essayé d’aliéner à sa cause. Il est venu, finalement.
La Terre reprend contrôle sur son souffle erratique, suivant de ses yeux humides la sculpture altière qui s’interpose entre eux. Thor s’abaisse à ses côtés pour l’aider à se relever, lénifiant d’une caresse la meurtrissure entachant son visage fin. Jörd se redresse péniblement, pressant l’avant-bras de son fils avec douceur. Ses calots confrontent leurs homonymes avec une profonde gratitude dont découle l’amour inconditionnel qu’elle lui porte. Quand il s’arrache à elle, la déesse le regarde s’éloigner avec douleur, distinguant la figure paternelle se tenir dans son ombre. Posté entre eux, Thor se décide finalement à faire entendre son timbre réprobateur, en appelant au bon sens qu’il leur reste. Il s’insurge devant le saccage et l’injustice qu’ils font régner tout deux en ayant fait de ce conflit une guerre. La décadence de l’Arbre-Monde. Jörd ne sait que trop bien les pertes qu’elle est sur le point d’engendrer. Ils le savent tout deux. Le petit laïus que le Tonnerre adresse à son père étreint le cœur de la belle d’un soulagement ineffable. C’est le première fois que son fils lui rend justice, qu’il s’oppose à son paternel dans un ferme désaccord. Elle ferme les paupières, goûtant à ce répit dans une timide introspection.
« Mère... » Le moment qu’elle redoutait la fait chavirer. Elle a des torts, elle en a conscience - à commencer par ce venin pernicieux qui fait vibrer en elle cette fureur insatiable. Mais comment peut-elle s’y arracher ? Elle a passé mille cinq cent ans seule et oubliée. L’on peut difficilement se remettre de cela. Jörd pose les mains sur son crâne, phalanges s’emmêlant dans sa crinière devenue hirsute. « Thor... » Sanglote-t-elle avant de reprendre sur un ton autoritaire. « La guerre... Cette guerre... Est la seule chose qui a pu contraindre ton père à me regarder en face. Penses-tu que je voulais vraiment ceci ? Il m’y a forcé ! Une fois libre, que pouvais-je faire ? Alors qu’il s’est appliqué des siècles durant à me forger la réputation de mère indigne. » Mâchoire serrée, la Terre vrille un regard sombre en direction du concerné. « Allons Odin, me prends-tu réellement pour une sotte ? Tu m’as traîné une fois contre mon gré jusqu’aux barreaux de ma geôle. Si je m’étais tenue devant toi en exigeant réparation, tu te serais débarrassé de moi bien avant que je ne puisse ébruiter notre affaire. Tu es prêt à tout pour préserver le monde tel que tu l’as voulu, n’est-ce-pas ? » Une mimique écœurée défigure le minois meurtri. Elle secoue la tête avec exaspération avant de reprendre à l’attention de son fils. « Tu me haïssais tellement Thor... J’étais seule et contre tous, victime des mensonges contre lesquels je n’aurais pu me défendre par simple abdication. » Les lippes tremblent un instant et une larme s’égare le long d’une pommette. « Il m’a fait disparaitre une fois déjà. Qu’est ce qui l’aurait empêché de recommencer ? Je ne voulais plus être seule. Je ne voulais plus être impuissante et mutilée. Oui, j’ai anéanti ses alliances. Oui, je lui ai offert un nouvel bouc-émissaire pour défendre ses insanités. A quoi bon se voiler la face, plus d’une guerre a été menée par quelques desseins égoïstes. A commencer par ton entêtement à vouloir préserver ce trône sur lequel tu n’as plus ta place. » La dernière remarque s’adresse évidemment au Père de Tout qu’elle toise d’un œil torve.





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Odin Borson
Odin Borson
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« I have sacrificed much to achieve peace. So too must a new generation sacrifice to maintain that peace. »
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyMar 4 Nov - 17:25


Le roi est mort, longue vie au roi

Il n'aurait pas dû se trouver là. Le dénouement de cette bataille ne lui appartenait pas, sa place était sur la plaine de Nornheim, pas à Svartalfheim. S'il avait foi en Ove et Tyr, Odin savait également que l'issue de l'affrontement aurait été certaine si Thor s'était trouvé à leurs côtés. Sa présence suffisait à rassurer les troupes, ses discours galvanisaient les hommes et lorsqu'il fendait les airs pour abattre Mjölnir sur la ses ennemis, la défaite s'évanouissait. Le premier des Odinson était une armée à lui seul, un véritable berserkr dès lors qu'il s'agissait de protéger les royaumes. Il n'avait pas sa place à Svartalfheim, car il n'y était ni le Prince Doré ni l'Invaincu, mais le fils. Et quel fils digne de ce nom aurait pu supporter de voir ses parents s'entretuer ? Certainement pas Thor. Presque honteux, la paternel abaissa Gungnir, car si occire Jörd était un mal nécessaire pour le bien de tous, pourfendre la belle sous les yeux de leur enfant n'était définitivement pas une chose qu'il voulait faire. Faiblesse ? Assurément, mais dès lors que Thor était concerné, le Père de Tout démontrait d'une mollesse certaine, et cela depuis que Skuld avait consenti à lui montrer l'avenir des Neuf Royaumes. L'enfant avait été élevé au rang de prodige à peine né, Odin avait tenu son premier fils en haute estime alors qu'il n'était encore qu'un poupon braillard – dieux que le petit Tonnerre en avait percé, des tympans ! À présent ce n'était plus un enfant mais bien un homme qui se tenait entre la Victoire et la Terre, un homme qui de toute évidence n'avait pas l'intention de les laisser en découdre. S'il ne dit mot, le souverain fronça cependant les sourcils lorsque Thor aida la déesse à se relever. Il le comprenait, oh comme il le comprenait... Mais il ne pouvait l'accepter, ne pouvait supporter d'être témoin de cette proximité, entre son fils et celle qui n'était pas sa mère. Sa mère, elle ne l'avait pas été car il l'en avait empêchée, et à raison. L'homme, le père, comprenait la douleur de la parente, il comprenait qu'un brasier vengeur puisse l'animer. Mais par les Nornes, quel discours devait-il tenir pour que l'on comprenne que ce n'était ni en tant qu'amant, ni en tant que père qu'il avait agi, mais en position de souverain ?

L'on dit que la vérité sort toujours de la bouche des enfants, mais plus que la vérité, c'était davantage le discernement dont Thor faisait preuve qui étonnait le vieux dieu. Car si son fils était un parangon de courage et de générosité, l'on ne pouvait nier qu'il manquait parfois – souvent – cruellement de sagesse. Un défaut dont Odin ne s'était jamais inquiété, sagesse et raison venant avec l'âge. Le lionceau était devenu lion, et si celui-ci n'était pas encore en état de disputer sa place au mâle dominant, il était néanmoins en mesure de montrer les crocs et de rugir. Et quel rugissement ! Odin se retrouva bien pantois, pour ne pas dire stupide, lorsque le fils qu'il pensait perdu s'adressa de nouveau à lui comme un enfant s'adresse à son père. Thor démontra d'une maturité d'esprit qui le surprit, car il avait bien cru qu'il ne serait jamais en mesure ni de le comprendre, ni de le pardonner, qu'il s'agisse de ses actes ou du mensonge qui les avait voilés. Il aurait pu répondre et brandir quelques arguments défensifs, cependant il préféra laisser son fils continuer, car de toute évidence son argumentation n'était pas terminée. Il sifflement réprobateur lui échappa toutefois lorsqu'il s'adressa à la Terre en tant que Mère, et le doux visage de Frigga s'imposa à lui. Que tout Yggdrasil lui en soit le témoin, il ne laisserait pas cette harpie voler la place de son épouse dans le cœur de Thor ! Frigga avait été une parente exemplaire, c'était elle qui l'avait bercé et l'avait présenté comme son fils sans jamais faire la moindre allusion à la tromperie de son époux, elle avait été l'exemple même de ce qu'une mère devait être – douce, aimante, attentive, pédagogue... Cela n'était pas aisé avec les enfants de son sang, alors avec ceux d'une autre ! Mais Frigga n'avait jamais jeté un seul mauvais regard à Thor, ni même à Loki. Par les brasiers de Muspellheim, ces deux là lui avaient pourtant donné du fil à retordre ! Lui vivant, cette vipère ne déverserait pas son venin dans les veines de leur enfant, elle en avait suffisamment fait comme cela.

Elle continuait ses persiflages, fallait-il qu'il lui coupe la langue avant de lui couper la tête ? S'il entendait les paroles du prince, il ne semblait pas en être de même pour elle. Loin de nier ses fautes, Odin n'était pourtant pas prêt à endosser l'entière responsabilité de la guerre qui avait éclaté. « Par tous les dieux de la création, femme ! Prendrais-tu ton enfant pour un imbécile sans cervelle ? » Si elle espérait jouer sur les sentiments du jeune homme, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il la laisse faire sans hausser la voix. « Tu m'accuses de tous tes maux, et si je puis concevoir et comprendre cela, je ne te laisserai pas m'imputer les crimes qui sont les tiens! Tu hurles à l'infamie, à la cruauté et à l'injustice, mais de quoi t'es-tu rendue coupable en faisant de tes envies de vengeance une vendetta sanglante dans laquelle tu as entraîné les royaumes ? Tu as fait d'une vendetta personnelle une guerre, combien d'innocents meurent par ta faute sur la plaine de Nornheim à l'instant où nous palabrons ? Tes desseins ne sont pas seulement égoïstes, ils ne sont que pure folie ! Mon trépas te soulagerait-il s'il ne restait des Neuf Royaumes plus qu'une montagne de cendres par ta faute ? » Droit et fier, le Père de Tout observa la Terre avec dédain, car ce qu'il s'apprêtait à lui dire, elle ne pourrait le nier, à moins qu'elle ne veuille se parjurer devant leur fils. « Asgard n'a jamais pris que des mesures défensives, nous avons tenté de préserver la paix jusqu'à ce que nous n'ayons plus d'autre choix que de rassembler l'armée pour protéger les faibles et les innocents ! Tu as envoyé les elfes nous espionner pour exploiter nos faiblesses, tu as profité de l'absence de Thor pour tenter de me subtiliser Gungnir... » L'intervention de Balder avait été salvatrice, le petit prince avait tout retenu des enseignements de son aîné. « Asgard a fait de son mieux pour préserver les royaumes d'une nouvelle guerre, hélas toutes les négociations ont échoué... Tu ne t'attendais tout de même pas à ce que je laisse Alfheim et Vanaheim ravager Asgard ? » Il secoua la tête, parfaitement affligé par la situation, qui semblait sans issue. « Je ne doute point de la bonne foi d'Elyas, mais je rejoins l'avis de Thor, tu n'étais pour Frey qu'un prétexte, voilà des siècles qu'il cherche à s'en prendre à notre royaume, qu'il réclame l'indépendance du sien sans avoir conscience que sans Asgard, Vanaheim ne serait que ruines... »

Il se détourna finalement de la Terre, et lorsque son unique œil se posa sur son fils, le regard était bien plus doux. « Il n'a jamais été question de préserver le monde tel que je l'ai voulu, Yggdrasil n'est pas une entité figée sans le temps, il est fait pour grandir, évoluer... Quant à ma place sur le trône... Ah, je suis bien le premier à savoir que je devrai bientôt la céder ! C'est bien de cela dont il a toujours été question, la préservation de l'avenir, l'apprentissage... Ton apprentissage. » En le préférant à Tyr, il avait préféré la paix à la guerre, l'ordre au chaos. Tout cela en vain ? Non, il était encore temps de limiter les dommages collatéraux, il suffisait de le vouloir. « Nous pouvons encore mettre un terme à la bataille avant que des milliers d'hommes n'aient péri inutilement. Mais pour cela nous – » Pour cela, il ne fallait pas qu'une cohorte d'Elfes Sombres ne surgisse des ténèbres de leur monde, pour interrompre le Père de Tout en venant prêter main forte à la déesse. Mais... était-ce réellement la raison de leur présence ?


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Les Nornes
Les Nornes
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyMar 4 Nov - 20:02


la prophétie
le roi est mort, longue vie au roi

Ils sont quinze, à sortir des profondeurs de Svartalfheim, attirés par les Ases comme des papillons de nuit par la flammèche d'une bougie. D'une pâleur cadavérique, émaciés, les yeux brillants d'une lueur assassine et folle. Ils paieront, tous autant qu'ils sont. Comme une meute de loups affamés, ils encerclent les trois dieux, pas une once de peur ne déforme leur trait. Ils ont fait de la peur leur alliée au cœur même du Ginnungagap. La peur est leur compagne de toujours, et ils se plaisent à l'instiguer dans les cœurs de leurs ennemis. Voilà bien longtemps qu'ils n'ont plus croisé la route du Père de Tout, qu'ils ne sont jamais parvenus à faire grimacer d'effroi. Mais toute chose a un commencement comme une fin... Leurs regards convergent vers le Prince Doré – rien que le sobriquet leur donne envie de rendre gorge, tant de lumière ne devrait émaner d'un seul être, c'est parfaitement écœurant – qu'ils ont le plaisir de découvrir sans armure ni marteau. C'est une bien belle occasion qui se présente à eux, du moins en sont-ils persuadés... Un ricanement sinistre secoue celui qui ose s'avancer au plus près des divinités. « Eh bien, si ce n'est pas là le Père de Rien... » L'elfe s'incline face à Odin en une parodie de révérence, qu'il dévisage ensuite comme un malpropre, avant d'accorder une œillade torve au Tonnerre en personne. « Le petit prince aurait-il égaré son précieux marteau ? À moins que Thrym n'ait trouvé le moyen de te le dérober depuis l'Helheim ? » Il est moqueur, il est menaçant, il n'a rien à perdre. Comme tous ses frères, il tient le père et le fils en horreur, il n'a pas oublié les défaites, les massacres... C'est tout un peuple que la royauté d'Asgard a tenté d'exterminer. Les souvenirs des Elfes Sombres décimant des milliers d'Ases et de Vanes semblent s'être égarés dans l'inconscience de la créature... Un sourire carnassier accroché aux lèvres, il se tourne vers la Terre. La Terre, qu'il connaît bien ; il fait partie de ceux qui l'ont prise en pitié. De ceux qui ont prétendu la prendre en pitié. « Et toi... toi... C'est de tes entrailles qu'est né le fléau de Svartalfheim ! » L'ironie veut que le Tonnerre personnifié ait préféré la Lumière aux Ténèbres, lui qui devait pourtant les représenter. Comme tous les Ases, il n'est que malheur et destruction. « Nous aurions pu te tuer lorsque nous t'avons trouvée, pauvre petite fleur fanée, abandonnée dans un monde que tu ne savais apprécier à sa juste valeur... Mais alors, quelle utilité aurais-tu eu ? » La révélation tombe comme un couperet. Les Elfes Sombres n'ont jamais eu pitié de l'Asyne, ils se sont servis d'elle, ont entretenu sa peine et sa rancœur pour qu'un jour, elle les conduise à Odin et leur donne une chance de l'étriper eux-mêmes. Elle a rempli son but, et a même dépassé leurs attentes, car ce n'est pas seulement le Père de Tout qu'elle leur sert sur un plateau d'argent, c'est également Thor. Une aubaine pour ces êtres assoiffés de vengeance et d'hémoglobine. « Votre règne touche à sa fin, Ases... Et lorsque nous en aurons fini avec vous, c'est Yggdrasil tout entier que nous noierons dans les Ténèbres ! » Car dans leur folie, ils ont la naïveté de penser qu'ils ont le pouvoir de se débarrasser des plus puissants des dieux. Un poignard apparaît dans entre les doigts de l'elfe, qui pousse un cri furieux avant de se lancer contre le Tonnerre, lame en avant, suivi dans le mouvement par ses compagnons. Mais avant qu'il n'ait seulement eu l'occasion de frapper le jeune dieu, Gungnir le cueille au vol et l'écarte violemment du prince. Qu'à cela ne tienne, son sacrifice ne sera pas vain. Tant qu'un souffle de vie animera les elfes de Svartalfheim, les Ases ne trouveront pas le repos.

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LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi G7cs

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyJeu 6 Nov - 14:44




F
ort de cette auréole d'unicité qui ceignait son crâne telle une couronne immatérielle, Thor avait l'âme vaillante et opiniâtre. Les dieux savaient à quel point il était ardu de le faire mouvoir de ses positions une fois sa décision scellée, mais s'il n'était pas homme à exhiber ses lésions de raison à qui voulait bien les contempler, il savait malgré tout revenir sur ses pas et changer d'itinéraire avant qu'il ne soit trop tard. Sans doute aurait-il dû faire ce en quoi il était le meilleur : se dresser en égide inexpugnable, rauquer de sa phonation orageuse et se targuer d'être ce qu'il était, car balayer tout iota d'humilité pour brandir les initiales du Prince Doré et se faire oriflamme de la volonté divine avait toujours été sa façon d'exister. Même résolu à retrouver son éréthisme d'antan, ses râles demeuraient encore pusillanimes, quand bien même avait-il toujours eu voix à ce déplorable chapitre dont l'épilogue se jouait à l'instant t, il peinait encore à croire que sa seule incursion discursive suffirait à lénifier des siècles d'une rancoeur avivée dans les ténèbres de l'oubli et de la trahison. Des deux entités qui s'entre-déchiraient, c'était l'incandescence de sa mère qu'il craignait le plus, non mais que le courroux de la Terre ait été en mesure de le mettre en déroute en tant que tel, mais des deux lamentations qui s'élevaient dans la voûte désolée de Svartalfheim, la sienne était la plus capiteuse et la plus délicate à apaiser. Qu'il aurait aimé être à même de lui offrir l'ataraxie qu'elle méritait tant, hélas, elle ne passerait pas par le trépas du souverain son père, dont la présence et la sapience étaient essentielles à l'Arbre-Monde, quoi que pourraient persifler ses détracteurs. Ce fut le coeur lourd mais néanmoins lucide qu'il écouta les doléances de Jörd, nombre de véracités se décochaient de ses lippes blêmes, il ne pouvait dénier qu'Odin n'avait pas eu son pareil pour envenimer les choses, cependant, leur origine belliciste était bel et bien son oeuvre à elle. Pointer les bévues de chacun serait chose vaine, voire ne servirait qu'à attiser une aversion déjà viscérale, là ne figurait pas son dessein. A la fois navré et accablé, l'adonis argua instantanément lorsqu'il fut question des guerres d'autrefois menées à des fins égotistes. « Ce n'est pas parce que l'erreur a été commise plus d'une fois qu'il faut la répéter encore et encore ! » Surtout pas quand sa conscience lui vociférait qu'il aurait pu éviter tout cela.

Le roi prit la parole, attirant à lui l'attention de son aîné auquel il prêta à son tour l'oreille, et il n'aurait pu dire à quel point ses tympans saignaient d'entendre les griefs fusaient d'un côté comme de l'autre. Dans cet amalgame d'objurgations et de noirceur, il percevait difficilement une quelconque luminescente salvatrice grâce à laquelle se guider, lui qui pour une fois préférait la diplomatie à la violence gratuite. Il était vrai qu'Asgard avait longuement campé derrière ses remparts, à dire vrai, il avait été le symbole de la pugnacité ase avant de tourner le râble à ses devoirs, et s'il... s'il s'était échiné à rétablir la vérité tout en préservant la paix, ils n'en seraient pas là aujourd'hui. Bien malgré lui, il avait une incommensurable part de responsabilité dans ce conflit, aucun d'eux n'était immaculé. Pour ce qui fut de la succession au trône, le sujet arracha une expression pantoise au Flavescent, qui ne sut réellement où se mettre. « Là n'est pas la question... ! » « Chaque traumatisme en son temps, par pitié », se garda t-il d'ajouter, alors que là était objectivement la question. Eut-il à peine le loisir d'entrevoir une lueur d'espoir que des invités se convièrent à la discussion, ragaillardissant les réflexes martiaux du guerrier qui prit aussitôt une contenance défensive. Le regard obscurci, il contempla leur ressac d'antagonistes avec un rictus fielleux, se sentant stupide de ne pas avoir songé qu'ils pourraient avoir de la mauvaise compagnie. L'évocation de Mjölnir tinta telle une panacée omise dans son esprit – quel piètre maître de pouvoir il faisait, tant et si bien privé de sa merveille ces derniers mois qu'il n'avait pas même pensé à la récupérer ! Mais si père et fils étaient accoutumés aux injures venant de telles créatures, l'estocade portée à l'Annardóttir fut autrement plus significative, révélant au grand jour les perfidies si bien camouflées dans de faux élans partisans. Trop occupé à adresser une oeillade chagrinée à celle qui, derechef, était victime de déloyauté, l'Odinson ne vit pas l'assaut venir et fut le premier de tous à soubresauter en voyant Gungnir passer tout près. Il mira son géniteur, hagard le temps d'une seconde, avant de comprendre au brasier de son oeil unique que l'heure n'était plus aux négociations.

Une indicible sensation pulsa à travers ses veines, il sentit un épicentre d'électricité naître en son sein, un éclat... de vie, comme il n'en avait plus eu depuis trop longtemps. Il leva légèrement sa patte et observa sa paume, ses pores se dilatèrent pour mieux hurler, pour mieux appeler à eux la caresse d'un acier destructeur. Il ferma les yeux, quitta le monde tangible et traversa royaumes et dimensions, en quête d'un compagnon en narcose.

Sur le trône d'Asgard, rutilèrent les runes d'une arme qui s'éveillait. La puissance sans rivale de Mjölnir fit fondre le gèle qui l'avait conquis, résultat du sort d'un Loki qui endurait ses propres tribulations sans que quiconque ne le soupçonne. Les glyphes illuminés semblèrent chanter un cantique éternel, le siège régalien craquela, et soudain, le marteau prit son essor de son étau inexorable. Plus que le plafond, il traversa les firmaments, la voie lactée pour répondre à l'invocation de son seul seigneur et maître, au-dessus duquel s'amoncelèrent d'épais nuages d'obsidienne. Le tonnerre psalmodia, et avant que les elfes sombres n'aient eu l'opportunité de frapper, un éclair éventra le ciel et s'abattit droit sur sa personnification de chair, les phalanges de Thor se refermèrent simultanément sur le manche de son illustre ouvrage de forge. Les bourrasques se mirent à tourbillonner, et la foudre, son immuable amante, accueillit le retour de son dieu en le drapant graduellement de son armure. Une lumière aveuglante immergea le lieu, et lorsque les éléments se pacifièrent, ce fut pour mieux dévoiler à Yggdrasil un prince étincelant, cuirassé et habillé de sa cape vermeille.« Je suis Thor, fils de la Victoire et de la Terre, héritier au trône de la Cité Eternelle, guerrier invaincu et protecteur des Neuf Royaumes, dieu du Tonnerre et fléau des ennemis d'Yggdrasil. Et je défie quiconque de me défaire de mes titres. » Cette fois, il était de retour, rayonnant d'une superbe qui se miroitait dans l'ire des cieux. Le prince doré loucha sur Mjölnir et ne put s'empêcher un sourire plus enchanté qu'il n'aurait jamais pu le montrer – diantre, qu'il lui avait manqué. Il guigna, son père, puis sa mère, et revint sur leurs adversaires immobilisés devant eux. « Vous en prendre à trois divinités majeures sera votre ultime irrévérence ! Par ici vermines !! » Et le guerrier de regoûter aux joies des privilèges de son marteau, puisqu'il s'envola à toute allure en direction de la cohorte mal intentionnée. Il faucha plusieurs sylphes noirs qu'il amassa dans ses bras et il les conduisit droit sur l'auguste forteresse, spectatrice taciturne dont il pénétra l'enceinte en faisant littéralement exploser les immenses huis. Ses bottes glissèrent sur trois coudées avant qu'il ne s'arrête, en plein coeur du hall principal avec ses ennemis dispersés à travers la pièce après le choc d'entrée. Ce vulgaire contre-temps qu'ils représentaient serait infiniment trop facile à éradiquer, mais rien, point même la perspective d'un combat remporté d'avance ne put garroter la fièvre de la renaissance. Risette carnassière sur les lippes, la déité daigna patienter que l'on se ravigote, puis il railla ouvertement. « Dommage que Thrym m'ait renvoyé mon marteau depuis l'Helheim, vous le saluerez de ma part lorsque vous l'aurez rejoint ! » Il exécuta un rapide demi-tour pour se débarrasser d'un elfe qui avait tenté de le prendre en tapinois, mais qui paracheva son essai avec l'épine dorsale brisée contre un monolithe. Ses comparses ne furent pas moins tranquilles à mettre en déroute, trois d'entre eux connurent un sort relativement similaire, quant au cinquième, la paluche du colosse au crin blond s'apposa en carcan autour de sa gorge. Il le souleva du sol et le laissa se débattre un instant, puis, il se propulsa pour le faire traverser plusieurs murs en kyrielle douloureuse, ils ressortirent ensemble à l'arrière du fortin et s'élevèrent dans les airs, jusqu'à ce que le bougre aux oreilles pointues ne se retrouve empalé sur l'un des toits acuminés. L'Odinson le regarda expirer son dernier souffle, puis alla se poser sur une toiture voisine, de là où il pourrait s'assurer que ses parents s'en sortaient eux aussi.
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Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
déesse de la terre

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyLun 10 Nov - 12:50



O
din ne tarde pas à rauquer pour interrompre le laïus éploré de la Terre, drapé de sa morgue vindicative et carnassière. Elle doit lui reconnaitre une virulence sans pareille lorsqu’il s’agit de détourner le sujet de sa faute originelle. Jörd fait couler sur lui une œillade méprisante avant d’en revenir à son fils. Oui, elle concède. Elle a demandé justice, au prix du sang d’Asgard. Elle a amené la guerre, entêtée dans cette impression fataliste. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Tout d’abord aveuglée par sa peur, la déesse n’a trouvé d’autre échappatoire que de se dénicher des alliés pour pouvoir porter crédit à ses dires. Puis, enhardie dans son désir de vengeance, la Terre s’est perdue dans l’ombre - celle que le Père de Tout a sciemment distillé en elle en l’enfermant à Svartalheim. Lorsque le roi s’inquiète du dénouement de cette guerre, prétextant que par sa faute, beaucoup de vies seront sacrifiées, la belle dénude les crocs dans une fielleuse élocution. « Ne me tiens pas pour seule fautive, Odin. Tu as mené les tiens à la guerre sans l’ombre d’un doute. Tu t’es enlisé dans tes propres mensonges. Tu aurais pu éviter la guerre en avouant tes crimes mais tu as décidé de la mener pour m’occire et me faire taire. » La voilà, la finalité. Le souverain d’Asgard ne ressent aucun remord à l’avoir trahi et déshonoré. Il ne semble pas le moins du monde dérangé à l’idée d’avoir réuni tous ses fiers combattants - cohorte d’innocents - dans l’idée d’affronter la seule vérité qu’elle représente. Et il l’exhorte à avoir des regrets sur ses agissements ? Sûrement parce qu’elle est une femme, bourrée de faiblesse de cœur. Une déesse qu’il aimerait voir faillir, à nouveau. La Terre estime ne pas avoir à se justifier davantage. Elle a tout dit.
Quant à son opiniâtre adversaire, il ne peut s’empêcher de remettre en question ses alliances, suivant volontiers les traces de son fils qui redoute l’implication purement égoïste des Vanes dans ce combat. Jörd n’est pas dupe - elle se doute que Frey n’a pas rallié tout Vanaheim à sa cause par unique compassion. Lui aussi a quelque chose a y gagné et elle l’entend bien.
« Je comprends le sentiment des Njördson. Qu’attends-tu pour le leur rendre, leur indépendance ? Les alliances se bâtissent sur une confiance réciproque, et tant que les Vanes seront mécontents, tu ne peux t’attendre à ce qu’ils te soient loyaux. » Lâche Jörd en se composant un masque impassible. « Ils ne s’arrogeront pas le trône. » Certitude téméraire d’apparence mais abime hurlant du doute en son for-intérieur. Ca ne serait pas la première fois qu’on la trahit.
D’un revers de main, Jörd essuie le vermeil qui perle sur sa joue. Si Thor n’avait pas été là pour s’interposer, elle ne serait plus qu’une dépouille qu’Odin aurait pris plaisir à exhiber à ses partisans. Abattue par l’idée d’impuissance, la déesse baisse la tête, sa respiration profonde devenue douloureuse. Tout ça est vain. La véhémence se suspend hors de sa carcasse tandis qu’un éclair de sensibilité malmène son palpitant. Combien tomberont sur le champ d’honneur en brandissant son emblème souillé par sa rancœur maladive ? Jörd n’est pas capable de défaire son bourreau et beaucoup diraient qu’Odin mérite d’être jugé pour ses actes répréhensibles. Elle aurait elle-même pu tenir ce discours, si elle n’avait pas été la cible de ses terribles machinations. Lorsque le père s’adresse au fils, la Terre redresse l’échine, une profonde tristesse ancrée sur ses traits jadis rayonnants. Fine menotte arrimée à sa poitrine, là où cette douleur lancinante lui pétrit sans cesse le cœur, Jörd réprime un gémissement plaintif. Mettre fin à cette guerre, épargner des vies et se raccrocher à ce qui a de plus beau dans ce monde corrompu - voilà ce à quoi l’intime le souverain d’Asgard dans un élan de sagacité avant d’être interrompu par une cohorte d’Elfes Noirs. Sourcils froncés dans un pressentiment désagréable, Jörd se tourne dans leur direction pour les détailler d’un air circonspect. Pourquoi ne sont-ils pas sur la plaine de Nornheim ? Comment ont-ils su ? La belle esquisse quelques pas sur le côté, bravant leur œillade sombre pour les voir lorgner sur son fils avec dédain et animosité.
« Non... » Offrent ses lippes dans un murmure confus. Elle lève une main hésitante, espérant avoir tort concernant les prémices d’appréhension qui la rongent. Leur meneur ne cesse son verbiage amer, pas même lorsqu’il s’adresse à elle pour la condamner. Effarée, la belle se crispe de pieds en cap, ses poings exsangues figés le long de ses hanches. Les masques tombent pour révéler la triste vérité - les Elfes Noirs lui ont apporté leur soutien dans le seul but d’atteindre les ennemis de leur royaume. Si elle peut concevoir que leur haine viscérale du Père de Tout ait pu les motiver à se joindre au conflit, le ton de menace qu’ils font gronder à l’égard du Prince Doré ne lui plait guère - tout comme le mépris qu’il lui décoche dans de sanglantes augures. « Chiens ! » Rugit la déesse. La détresse s’éclipse et la fureur lui ceint la gorge, plus vorace que jamais. « Non, pas mon fils ! » L’elfe se jette sur l’héritier au trône, l’éclat d’une lame aiguisée miroitant à la lumière désincarnée du royaume des ombres, mais le père lui coupe la route en l’entravant de sa lance légendaire. Hébétée par ce revirement de situation, Jörd reste muette, comme empêtrée dans les miasmes d’une temporalité ralentie. Un vif éclair ébranle les cieux, fusillant d’une torpeur éphémère les ennemis qui sont en train de les encercler. La Terre se protège instinctivement le visage puis ouvre les yeux pour s’abreuver de la vision mirifique de son fils dressé contre leurs adversaires, vêtu de ses atours de guerrier et de prince, Mjölnir brandi vers le ciel. Qu’elle se complait d’admiration pour celui qui incarne la force brute, cœur d’une tempête électrique s’abattant sur les terres abyssales telle une punition divine. Il est son fils et il dit vrai lorsqu’il lui rappelle qu’ils ont beaucoup à bâtir tous deux, malgré l’absence et la douleur qui les ont tenu à l’écart l’un de l’autre durant tous ces siècles. Fébrile, la Terre peut enfin broder la toile de sa vie, profiter des êtres qui lui sont chers sans craindre d’être jetée dans l’oubli. Maintenant que Thor sait, elle ne craint plus rien du Père de Tout.
Le Tonnerre balaie d’un revers de Mjölnir les quelques assaillants qui l’importunent de prés, précipitant l’un d’entre eux à travers des pans de roche qui auraient de quoi le broyer. Jörd sait à quel point les Elfes Noirs peuvent se révéler redoutables, eux qui sont parvenus à asservir les Wargs grâce à leur sorcellerie. La colère reprend doucement sa place sur le faciès de la nymphe qui vrille un œil menaçant sur le meneur, celui qui a cru bon de l’utiliser pour atteindre sa famille.
« Imbécile ! Ton ambition vous tuera tous. Vois à quel point tes terres m’ont arraché toute clémence. » Gronde Jörd en s’approchant de l’impudent, phalanges repliées contre sa paume dans une invocation silencieuse. La terre serpente telle une racine menaçante pour venir ceindre le corps blafard de l’elfe. Elle s’enroule autour de son buste, de ses épaules et de sa nuque avant de se frayer un passage jusqu’à sa bouche, forçant les lippes blêmes à s’ouvrir pour inonder sa gorge. Un rictus sauvage défigure les traits de la belle alors qu’elle l’étouffe, s’abreuvant de la souffrance du félon. Le sol se craquelle, un gouffre s’ouvre, telle une gueule béante prête à avaler tous les traîtres pour les ensevelir dans les abimes de leur monde.




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Odin Borson
Odin Borson
dieu de la victoire

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« I have sacrificed much to achieve peace. So too must a new generation sacrifice to maintain that peace. »
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyLun 10 Nov - 17:41


Le roi est mort, longue vie au roi

Maudits soient-ils ! Les elfes de Svartalfheim n'apprendraient-ils jamais ? Ils n'empestaient Yggdrasil de leur souffle putride que parce que la morale interdisait au souverain le génocide de leur race, mais par les dieux, qu'ils méritaient de pourrir à Helheim pour l'éternité ! Comment osaient-ils ? Comment osaient-ils s'en prendre à son fils ? Ils allaient regretter leur impudence, lui vivant, nul ne s'en prendrait à son fils sans en payer le prix du sang. Combien d'ennemis se dresseraient encore entre Asgard et la paix ? Les Vanes, les Jötuns, les Elfes de Lumières, les Elfes Sombres... La liste était-elle sans fin ? La peste soit du destin, son désir de préserver l'équilibre semblait avoir été l'étincelle qui avait allumé le brasier à l'origine de sa destruction. Un brasier qu'il faudrait éteindre au plus vite, faute de quoi un Ragnarök prématuré s'abattrait sur l'Arbre-Monde. Pour le souverain, il n'était pas question de voir les siens périr avant l'heure, pour des imbécillités qu'un peu de courage auraient évitées, il y avait de cela quinze siècles. La Victoire incarnée n'en menait peut-être pas large, mais il faudrait davantage que quelques elfes belliqueux pour venir à bout de lui. D'autant plus qu'il n'était pas seul. À côté de la Victoire ne tarda pas à se dresser l'Invaincu, de retour après une absence bien trop longues aux yeux de son souverain et père. Il avait fière allure, le Prince Doré, dans son armure argentée et drapé de vermeil, Mjölnir en main. Odin se serait volontiers perdu dans la contemplation de son aîné, s'ils n'avaient point été entourés des félons de Svartalfheim. Il ne s'étonna en rien de leur trahison, la déesse avait été bien naïve de croire qu'ils l'avaient sincèrement prise en pitié. Elle avait été manipulée, sans doute avaient-ils contribué à façonner la femme haïssable qu'elle était devenue. Oh, loin de lui l'idée de rejeter l'entièreté de la faute sur les elfes, il était le principal responsable, mais ils avaient attisé et entretenu sa colère avec application afin qu'elle serve leurs plans. Pour un peu, il aurait presque eu de la peine pour elle... si seulement sa soif de vengeance n'avait pas conduit les grandes armées d'Yggdrasil à s'affronter !

Si Mjölnir était la plus auguste des armes, et permettait à son porteur d'accomplir des merveilles, Gungnir n'était pas en reste. La lance du Père de Tout était en cela exceptionnelle qu'une fois envoyée, rien ni personne ne pouvait arrêter sa course. Il revenait alors à son possesseur de la récupérer, c'était bien son seul défaut et la raison pour laquelle Odin la gardait en main pour la manier comme un estoc et se défaire de ses assaillants. En dépit des talents et de la réputation de son fils, il ne pouvait s'empêcher d'égarer quelques regards en sa direction pour s'assurer de sa bonne santé. Odin et Thor n'avaient que trop peu combattu côte à côte sur un champ de bataille, car lorsque le fils s'illustrait comme meilleur guerrier d'Yggdrasil, le père s'occupait des affaires des royaumes. En fin de compte... Que savait-il réellement de son enfant, sinon ce que ce dernier lui présentait pour lui plaire ? Bien peu de choses, trop peu de choses. Il lui faudrait remédier à cela, devenir un meilleur père à défaut d'en être un parfait, et cela ne concernait pas seulement Thor, mais bien les six enfants qu'il lui restait. Il était inenvisageable de pardonner à Loki, inenvisageable de renouer avec le jötun sous peine de voir un vent de révolte soulever les dieux. Et pourtant, Odin n'oubliait pas le Chaos, l'un des rares à avoir bénéficié de ses attentions – le contraire eût été étonnant, puisque le fils de géants accompagnait Thor partout où il allait.

Les ardeurs d'un elfe furent rapidement éteintes lorsque Gungnir s'enfonça dans ses chairs pour ensuite le projeter sur l'un de ses compagnons comme s'il n'avait rien pesé. Un autre tenta de prendre le souverain en traître, cependant ce dernier se saisit du poignet de l'elfe avant qu'il n'ait pu enfoncer sa lame dans son dos, les os craquèrent puis un râle rauque et plaintif échappa à la créature lorsque la lance royale la transperça. Odin retira Gungnir du cadavre de l'elfe sans la moindre satisfaction, il avait beau abhorrer leur race et la considérer comme la mauvaise herbe qui nuisait à la santé d'Yggdrasil, il n'était pas question de les faire souffrir pour autant. Chaque acte de cruauté gratuite se payait, c'était à ce prix que l'équilibre se conservait. L'aversion déforma les traits du souverain lorsqu'il vit le sort que réservait Jörd au meneur des elfes, elle semblait tirer un plaisir certain de son calvaire... Par les Nornes, enfermée ou libre, représenterait-elle jamais autre chose qu'une menace pour les Neuf Royaumes ? Thor n'était pas en vue, il s'était enfoncé dans la forteresse en emportant ses adversaires avec lui, et à en juger par le vacarme qui leur était parvenu, il n'avait pas laissé une seule chance à ses adversaires. S'il voulait frapper tant qu'il en était encore temps, il devait le faire en l'absence de l'Invaincu, qui ne le laisserait pas faire autrement.

« Puisses-tu me pardonner un jour, mon fils... » Son murmure se perdit dans l'air tandis qu'il levait Gungnir. C'était le moment de frapper, d'abattre son ennemie tant qu'il en avait l'occasion, avant que celle-ci ne lui échappe et qu'Yggdrasil soit condamné à endurer son existence. Trop occupée à se délecter des souffrances de l'elfe, la Terre ne vit pas que le Père de Tout s'apprêtait à mettre un terme à sa vie, et au chaos qu'elle avait généré par la même occasion. Hélas... ! S'il avait possédé des dons de prophétie, il aurait su... Sa prise sur la lance se raffermit, il prend une profonde inspiration, implore les Nornes de guider son arme. Et Gungnir quitta la main d'Odin pour s'élancer vers la félonne, vissée sur sa trajectoire, rien ne l'arrêterait. Ce serait rapide, elle ne souffrirait pas car le Père de Tout avait décidé de faire preuve de miséricorde avec celle qui lui avait pourtant tant pris. Mais l'éclat écarlate d'une cape qui perdre ses certitudes au roi – et surtout au père. Son œil unique s'écarquilla, son cœur manqua un battement, il leva le bras, comme pour rappeler la lance à lui. « THOR ! NON ! »

Par les Nornes, tout, mais pas cela.
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Thor Odinson
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyMar 11 Nov - 0:24




J
uché sur son zénith acuminé, le Prince Doré, ranimé de ses cendres qu'il avait cru à jamais dispersées aux quatre vents, toisait avec dédain cette immense thébaïde infertile sur laquelle il avait maintes fois guerroyé. Aujourd'hui encore, il avait peine à croire qu'elle avait été le gîte forcé d'une déesse qui était la muse, la mère et la garante de la nature. Il n'osait imaginer une retraite contrainte là où lui ne pourrait plus entendre le cantique de l'orage, les clameurs de la foudre, la mélopée des pluies drues... Jamais plus, il ne laisserait quiconque essoucher l'ataraxie de la rosacée génitrice, dont il serait le symbole de descendance, mais aussi la sentinelle de paix. Son voeu d'allégeance filiale, il le cachetait de tout son être, il suerait de la même loyauté envers ses parents – et il n'était pas question d'occulter Frigga dans l'équation – qu'importait si leur vouloir était de s'éviscérer l'un l'autre. Une véracité qui l'empêchait malgré lui de se faire serein, et il mira avec attention, accroupi sur son toit tel un aigle posé dans son aire, ceux qui l'avaient engendré dans l'art de la bataille. Il n'avait, malheureusement pour lui, que trop peu vu Odin à l'oeuvre, ces quelques passes de lance furent une succulence martiale comme il en avait rarement savourée en lice. En dépit des ignominies signées de la griffe du Borson, il prit conscience que son admiration tant que son amour pour ce dernier étaient inaltérés – il était son père, il était son roi, envers et contre tous les jugements de l'Univers. Quant à Jörd, c'était donc de son éréthisme guerrier qu'il avait hérité ? Un jusqu'au-boutisme berserk sous des traits séraphins, une vénusté cruelle et exaltée dans l'estocade de l'opposant, sans le savoir, il avait portraituré ses mythes et légendes à l'image même d'une mère absente, inconnue. Mais l'ironie n'était plus âcre, non, l'amertume était devenue saccharose sur sa langue, il était fier. Et même si les circonstances ne s'y prêtaient pas, les commissures de ses lèvres s'étoffèrent légèrement, en un rictus timoré, qu'il n'eut cependant pas le temps de parachever.

Le vent vint souffler une psaume à son tympan. L'expression de Thor s'ombragea, et à l'image d'une bête aux aguets, il tendit l'oreille à son vieil ami l'aquilon, venu lui conter quelque nouvelle. Les notes mystiques étaient sans équivoque, mais surtout, elles étaient le son guttural d'un mastodonte dont il ne pensait plus ouïr un jour la voix si ce n'était à l'occasion des hauts conseils diplomatiques. « … Tyr... ? » Le prénom se perdit en une brume opaline dans les bourrasques de Svartalfheim, il se redressa sur son perchoir et éleva son regard sur la voûte au-dessus de son crâne, portail par lequel il feignit de visualiser la Justice qui se faisait apôtre inopiné. « Je t'entends », que l'âme du Flavescent clama à travers les dimensions. Une prière en guise de miracle, si elle ne serait pas la panacée de leur inimitié, elle était l'oriflamme impérissable de leur fraternité. Des mois, et des mois, d'une antipathie sourde et aphone, les réminiscences de l'abjecte promesse qu'il lui avait faite, la dernière fois qu'ils avaient croisé le fer ensemble, puis l'un contre l'autre. « Je te tuerai ! », avait cautionné l'aîné envers le cadet, après que celui-ci lui ait confessé sa passion secrète pour Sif, après qu'il l'ait taxé de bâtard de sa Majesté. Dieux, ce jour-là, il avait manqué de l'occire dans un lit de fange, il s'en était fallu de peu, et à présent ? A présent et à travers les âges, il traquerait quiconque ayant osé nuire à son frère, que ce soit dans la légitimité d'une guerre ou non. Mjölnir placé à hauteur des lippes, le porteur susurra. « Protège-le... protège-les, mes frères, ma femme... » Ses orbes diaphanes se reposèrent sur le ciel, intimant depuis la branche où il se trouvait jusqu'à la plus haute d'Yggdrasil aux nues de se faire émissaires, et de porter sa réponse qu'il espérait salvatrice à ceux qui lui étaient chers.

Sa ligne oculaire obvia innocemment en direction du binôme parental toujours en contrebas... et ce qu'il y vit le glaça d'effroi. N'y avait aucun doute plausible que la prochaine proie que faucherait Gungnir – non... comment osait-il ?  Il refusait de payer ce prix pour la sacro-sainte pérennité de l'Arbre-Monde, il se moquait éperdument de savoir si les Nornes désiraient le cadavre de Jörd sur un plateau d'argent, il se fichait de savoir qu'on le taxerait de félon d'un côté et d'indigne de l'autre, il ne voyait pas de harpie vindicative, il voyait celle qui l'avait enfanté sur le point de le quitter pour l'éternité. « Non... non, PÈRE NON !! » Hoqueta l'adonis dans une objection qui lui lacéra les bronches. Il ne dilapida pas une seconde en réflexion futile, mais il s'élança, fondit dans une pulsion instinctive aussi brûlante que les laves de Muspellheim. Il connaissait parfaitement l'arme de son paternel, il savait que sa sentence était inéluctable, il savait... que même Mjölnir n'avait pas le pouvoir de la détourner de sa course mortifère – et quand bien même, il s'interdisait de prendre le risque que la tentative échoue. N'y avait qu'une solution, une unique faille. Celle de l'abnégation.
Ce fut dans un hurlement déchirant que Thor s'interposa, sans même entendre la négation du pater, arrivée bien trop tard. Il entendit le chant de l'acier qui se rompt, le choc fut tel qu'il crut un instant que la vaillante affûtée venait de séparer son essence de son enveloppe charnelle, mais il n'en fut rien. La force de lancée le traîna sur plusieurs coudées, son échine heurta le galbe gracile de l'Annardóttir qu'il entendit se réceptionner dans la poussière de roche noire. Il eut peur, indiciblement peur, que la tête du projectile ait réussi à passer outre son intrusion et ait éventré la Terre, toutefois... lorsqu'il se vit incapable de mouvoir pour s'en assurer, il comprit. Il comprit que la victoire était sienne.

Hagard, le prince inclina le chef. Entre ses paumes moites qui avaient lâché le marteau dans l'élan, pulsait maintenant le corps ferreux de Gungnir, lames profondément fichées dans son armure crevassée, profondément incrustées dans sa panse. Miraculeusement encore debout, il sembla statufié dans sa torpeur sanguinolente, sculpté en une belle idole morbide dont les entrailles essayaient de s'échapper. Ce fut instantané, l'hémoglobine fit varappe le long de son oesophage et jugea bon de bivouaquer dans sa gueule, puis hors de ses lèvres en un flot sombre. Le choc d'être touché avait tiré un voile fuligineux aux entours de l'héritier, dont la glotte pleura un éclat moribond que nul n'avait jamais entendu dans la gorge de l'Invaincu. Le funeste sort s'accouda sur ses épaules au point de le faire choir à genoux, et soudain, vint sourdre une obsession qui humecta ses tempes d'une sueur froide. Il ne devrait pas... il ne devrait pas, mais il va le faire. Ses phalanges se crispèrent plus en hauteur de la lance, et sans songer à autre chose qu'à sa superbe viking qui s'indignait de l'écueil, il tira, entamant la symphonie émétique de la viande juteuse que l'on débarrasse d'un indésirable trop opiniâtre. Sa chair vociféra, elle cria à gorge déployée pour qu'il cesse la torture, car ce fut la plus inqualifiable douleur physique qu'il eut à expérimenter en quinze siècles de baroud. Puis ce fut le tapage de son propre phonème qu'il perçut, une plainte térébrante et interminable qui fit écho dans tout Svartalfheim, avec un paroxysme capiteux lorsqu'il parvint à arracher Gungnir de son ventre. Ses mains furent noires, plus une parcelle d'épiderme visible sous la teinte carmine qui se déversait en cataracte presque diluvienne depuis la plaie béante. Sous la base de l'illustre Protecteur, se forma une nappe, et à mesure que le sol rougeoya, son teint blêmit. Il fut bientôt aussi cireux que ces braves que l'on montait sur leur bûcher mortuaire, il se sentit partir, vaciller d'un côté et de l'autre, bien malgré les prises qui le retenaient de s'aliter complètement. Voilà donc, le sacrifice qu'il était prêt à offrir, si cela pouvait garder les peuples de massacres inutiles. Il aurait aimé leur remémorer, même dans une exhalaison moribonde, à quel point cette querelle était vaine, il aurait aimé pouvoir les implorer d'y mettre fin, mais à la place, ce fut un tout autre discours qui sortit de son goitre.

« Vous êtes grands-parents... j'ai oublié de vous le dire... » A la merci du maintien de Jörd et Odin, Thor ne fut plus qu'un pantin atone et grisé par l'hémorragie. Ses babines s'étirèrent sur une denture empourprée, présentant une risette qui se voulut radieuse et un ton faible. « Thrúd... elle s'appelle... Thrúd... elle est... minuscule... Elle a... de grands yeux... bleus... elle... ma fille... » Un nouveau filet perla le long de son menton, ses paupières s'affaissèrent, et le prince sombra, englouti par des ressacs de ténèbres.
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Jörd Annardóttir
Jörd Annardóttir
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyMer 12 Nov - 11:00



L
a terre est ébranlée de toute part et Svartalfheim frémit sous les ondes sismiques qui cherchent à faire vaciller les traitres. Inclinée en direction de l’elfe qu’elle regarde agonir sous sa poigne téméraire, Jörd affiche une moue indignée. « Tu aurais du m’achever quand tu en as eu l’occasion, toi aussi. Au final, tu n’es pas si différent de celui que tu t’enhardis à combattre. » Susurre-t-elle. Les yeux effarés de l’elfe deviennent vitreux et ce n’est que quand il perd conscience - mort ou non - que la Terre se décide à lâcher prise. Elle lance un regard circulaire pour défier les comparses de ce dernier. Qu’ils viennent eux aussi la confronter, qu’ils osent braver les perturbations de la croûte infertile qu’ils foulent pour la rejoindre et l’occire. Ils ont fait l’erreur de la sous-estimer et ils vont en payer le prix. Une mère est belle et bien capable de mener une guerre pour son fils - elle est donc fort capable de sacrifier quelques vies sans avoir crainte des représailles. Le brouhaha de la rocaille qui broie les remugles fétides de son noyau malade se tait immédiatement lorsque des éclats de voix familiers pousse la déesse à incliner son rachis. « Thor ? » Murmure-t-elle, hésitante, nourrie par une terrible appréhension. Dans le coin de son champs de vision, s’anime l’éclat opalescent d’une lame dévastatrice. Gungnir. Le temps d’un hoquet de frayeur, les phalanges se crispant droit devant elle, Jörd ne comprend guère ce qu’il est en train de se passer. Il y a d’abord ce cri alerte puis la carrure de son fils qui la percute de plein fouet. Elle comprend bien trop tard le dénouement, tandis que, ramassée dans son lit de poussière, la Terre se rend compte que la douleur est passagère. Absente. Son cœur fait un bond douloureux dans sa poitrine. Etendue sur le ventre, le buste à peine redressé dans un constat plein de détresse, la flavescente s’incline et distingue le corps alité du Tonnerre reposant à quelques mètres d’elle. « NON ! NON ! Pourquoi ?! » C’est un cri désemparé qui résonne sur la lande singulière. La cruauté s’est envolée du faciès féminin. Ne subsiste qu’un chagrin irrépressible, strangulant les traits entre panique et colère. Thor a cueilli l’initiative pernicieuse de la part du Père de Tout à sa place. Gungnir, comme preuve irréfutable de cet affront, se tient figé dans l’abdomen de l’Invaincu. La belle croise le regard effrayé de l’instigateur de cette malveillance qui lui était destinée, puis s’arrache à sa fureur pour se noyer dans l’inquiétude. Combattif, même dans la plus désespérée des situations, Thor parvient à arracher la lance divine de ses entrailles, tenaillée par une expression qui liquéfie Mère Nature dans son désarroi. Elle rampe jusqu’à son fils, se dépêchant de se poster à ses côtés pour darder ses yeux mouillés dans les siens. « Non, Thor ! Pourquoi tu as fait ça ?! Pourquoi... ? Cela m’était destiné ! » Elle lui en veut. Le reproche coudoie la peine dans sa voix étranglée. Il est tout ce qui compte pour elle, il est tout ce qui la raccroche encore à sa part d’humanité longtemps oubliée dans les geôles de Svartalheim. Les lèvres pâles de la déesse tremblent un instant alors qu’elle contemple son trésor, une main se portant contre la joue barbue. C’est à son tour, maintenant, d’essuyer du pouce le filet carmin qui perle à la commissure de ses lèvres. « Je n’ai jamais voulu tout ça... Je m’en rends compte maintenant. Tu es tout ce qui compte. Je ne me suis pas libérée pour souffrir ton absence. Je... » Elle étouffe un sanglot, penchée sur le corps meurtri du Tonnerre, front reposant contre la figure exsangue. Elle s’empare des mains ensanglantées pour les tenir entre les siennes avec affection. Tout contrite d’avoir apporté le chaos dans leur vie, elle reprend dans un murmure. « Pardonne mon égoïsme aveugle et stupide. Pardonne-moi... » Les parents ne devraient pas voir leurs enfants s’éteindre avant eux. Et Jörd n’est pas prête à assumer le sacrifice de son fils, lui qui a une famille et qui était destiné à régner sur Asgard. Comment pourrait-elle se relever après ça ? Elle se balance au gré de quelques gémissements dévastés puis se cueille le visage entre les mains, quelques empreintes sanguinolentes bariolant ses joues rondes. Les paupières de la belle s’ouvrent sur l’aveu du Tonnerre, célébration de la descendance tandis que lui se meurt à petit feu. Interdite, Jörd reste à le fixer, son souffle parvenant à lui manquer. Thrúd. Une merveilleuse petite fille. Un sourire triste ébranle la Terre qui se penche pour murmurer à l’oreille de l’Invaincu. « Tu ne mourras pas aujourd’hui, fils. Jamais nous ne laisserons ta fille être privée d’un père. » La détermination module la voix éraillée de la belle. Quand Thor trahit une perte de conscience, Jörd se redresse, une main pressée contre la sienne, son regard tourné vers Odin. « Tu peux me tuer, je n’en ai cure. Mais sauve le, Odin. Tu ne peux pas laisser mourir notre fils. SAUVE LE ! » Cette guerre ne s’achèvera pas avec la mort de l’être qui lui est le plus cher. Non, cette guerre s’arrêtera car elle en a décidé ainsi. « Je dois aller sur la plaine de Nornheim et mettre fin à ce carnage insensé. »


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Odin Borson
Odin Borson
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi   LA PROPHÉTIE ϟ Le roi est mort, longue vie au roi EmptyMer 12 Nov - 21:13


Le roi est mort, longue vie au roi

Lorsque l'impensable se produisit, Odin resta figé, une expression de terreur pure déformant ses traits. Non, se répétait-il comme une litanie désespérée, non, les Nornes ne pouvaient pas être bêtes et cruelles au point d'arracher à Yggdrasil son seul protecteur digne de ce nom, non, elles n'avaient pas le droit de lui enlever son fils... Mais pouvait-il réellement les tenir responsables du sang qui gorgeait la terre de Svartalfheim ? Non. C'était une évidence des plus cruelles, de celles qu'il était inutile de nier. Il avait cru pouvoir profiter de l'absence de Thor pour occire Jörd, c'était son bras qui avait levé Gungnir et l'avait envoyée vers la déesse... Cela avait été son intention, il n'aurait jamais songé un seul instant à attenter à la vie de son si précieux enfant. Ce fut pourtant son arme qui se ficha dans les chairs du prince, littéralement tombé du ciel au dernier moment pour protéger sa génitrice. Le sort de cette dernière importait bien peu à Odin, la rivière de écarlate qui s'écoulait de l'abdomen du Tonnerre l'obnubilait, le faisait perdre toutes ses facultés cognitives. Il était pétrifié, incapable de se mouvoir, estomaqué par cette vision d'horreur qu'il n'avait jamais ne serait qu'entraperçue dans ses cauchemars. Thor était un roc, l'Invaincu d'Asgard et de tout l'Arbre-Monde, il n'avait souffert d'aucune blessure en quinze siècles d'existence, le sang qui s'échappait d'entre ses lèvres blêmes ne pouvait être qu'une illusion, un mauvais tour des elfes...

Lorsque le jeune dieu s'écroula à genoux, le père ne put que se rendre à l'évidence : son enfant adoré était mortellement blessé, et la faute lui incombait presque entièrement. Retrouvant subitement l'usage de ses membres, le souverain se précipita pour retenir son fils et l'empêcher de s'étaler de tout son long dans la poussière de Svartalfheim. Le hurlement de douleur de Thor acheva de glacer les sangs d'Odin, qui plaqua ses mains sur la plaie béante, qui n'en finissait plus de vomir l'hémoglobine de l'héritier, pour tenter de contenir l'hémorragie. Il n'était pas question un seul instant qu'il se vide de son sang, ni ici ni ailleurs, pas question que la mort l'emporte. Si les Nornes osaient lui enlever son aîné, il ferait route jusqu'à leur antre pour qu'elles le lui rendent, il s'arracherait l’œil qu'il lui restait et se pendrait de nouveau si elles le lui demandaient, il irait jusqu'à les violenter s'il le fallait, il ferait... Absolument n'importe quoi, il n'était pas envisageable un seul instant que Thor passe de vie à trépas entre ses bras. L'impuissance n'était pas un sentiment auquel le Père de Tout était accoutumé, et ne faisait certainement pas partie de ceux qu'il appréciait. C'est à peine s'il prêtait attention aux larmoiements ô combien inutiles de la déesse, trop occupé à contenir de son mieux le flot vermeil à l'aide du linge improvisé qu'offrait sa cape. L'évocation de la princesse à peine, sa première petite-fille, lui arracha un sourire triste. « Tu me la présenteras à notre retour », souffla-t-il sur un ton qui se voulait rassurer. « Il me tarde de la rencontrer. » C'était vrai, mais en cet instant le sort de la petite Thrúd lui importait peu tant il était certain, elle était en sécurité auprès de sa grand-mère, alors que son père... Son père sombra dans l'inconscience, au grand désespoir de ses parents pour la première fois unis, penchés sur sa figure pâle.

« Cesse donc de larmoyer, tu ne lui es d'aucune utilité ainsi ! Ce n'est pas le moment de faire preuve de faiblesse ! Ressaisis-toi, lève-toi, et attrape Gungnir. Nous partons. » Il n'était pas question de rester un seul instant de plus sur ces terres maudites, pas plus qu'il ne l'était de laisser une arme telle que la lance royale entre les mains des elfes. Mjölnir en revanche n'aurait d'autre choix que d'attendre que son porteur se réveille pour rejoindre Asgard. Car c'était là qu'ils allaient se rendre au plus vite, tout droit aux maisons de guérison. Le vermeil de la cape nouée autour de la taille du prince pour ralentir l'hémorragie n'avait plus rien de glorieux, la symbolique de cette teinte glorieuse était noyée dans le liquide vital du plus injuste de tous dommages collatéraux. Pressé par le temps, Odin traça sur le front du jeune prince des runes de protection destinées à le maintenir en vie. Uruz, thurisaz, laguz et sowelu marquèrent la peau de Thor de son propre sang, puis son père passa un bras sous ses genoux et dans son dos pour ensuite se relever, portant son fils dont la tête retomba lourdement contre sa poitrine. C'est à peine s'il s'assura que Jörd l'avait bien écouté avant de tourner son regard vers le ciel. « HEIMDALL ! » Le Bifröst s'ouvrit aussitôt, si le Gardien avait ses propres griefs, justifiés, contre le Père de Tout, il tenait son beau-frère en haute estime et l'affectionnait grandement, tout particulièrement depuis qu'il était devenu l'époux de sa cadette.

La clairvoyance de l'Omniscient fut salutaire, il déposa le trio éprouvé sur le balcon des Maisons de Guérison du Palais d'Or. Son précieux paquet entre les bras, le souverain fit irruption dans la salle, où tous sursautèrent à la vue du Prince Doré. Une apprentie d'Eir lâcha le plateau qu'elle portait pour courir à la recherche de celle qui incarnait la médecine, tandis qu'Odin déposait Thor avec précaution sur le premier lit qu'il rencontra. Sa main s'attarda sur sa joue trop pâle, il ne consentit à s'écarter qu'après l'arrivée d'Eir, qui ne perdit pas son temps à demander des explications quant à l'état critique du prince. Elle s'attela immédiatement à sa tâche, ne sachant que trop bien que l'avenir du royaume, et plus généralement de l'Arbre-Monde, reposait entre ses paumes. L'armure du prince lui fut retirée, sous le regard hagard et angoissé de ses parents, et lorsque la blessure fut entièrement visible, Odin se sentit blêmir au point que son teint devait être similaire à celui du prince meurtri. Par tous les dieux, comment survivrait-il à une telle plaie... ? L'envie de tomber à genoux pour prier quiconque serait susceptible était impérieuse mais il n'y succomba pas. Au lieu de cela, il attrapa le linge propre qu'une jeune asyne lui tendait et essuya lentement ses mains maculées de sang. Il en mourrait d'envie, mais il n'avait pas le droit de flancher. Son âme de père hurlait à la mort mais il fut obligé de la faire taire, car il se devait de renfiler son habit de souverain momentanément. Le cœur lourd de remords et d'appréhension, il se détourna de son fils inanimé, et vers Jörd. « Suis-moi. » Il ne souffrirait d'aucun refus, et si la déesse savait ce qui était bon pour elle, elle abdiquerait à la volonté du Père de Tout. « Il n'y a qu'un moyen de mettre un terme à cette guerre inutile, et la réponse ne trouve pas à Nornheim. » Il reprit Gungnir des mains de la Terre, sembla un instant chanceler lorsqu'il aperçut le liquide grenat qui la recouvrait de moitié.

« Je laisse ce que j'ai de plus précieux entre vos mains, mon amie » furent les seules paroles qu'il adressa à Eir, qui hocha à peine la tête, sans se détourner de son patient. Puis, il s'adressa à tous les apprentis de la Médecine, qui ne pouvaient décemment pas tous porter secours au prince. « Préparez vous à accueillir des blessés par dizaines dans les prochaines heures. Ases, Vanes, elfes, peu importe, vous prodiguerez des soins à quiconque en aura besoin. Par ma barbe, même à la faune s'il le faut ! » A contrecœur il s'éloigna, non sans saisir la Terre par le bras, avec plus de délicatesse que précédemment. Il avait été prêt à la tuer sans le moindre remord, mais à présent qu'il avait compris à quel point sa survie importait à son fils, leur fils, il n'attenterait pas à sa vie, ne saisirait pas la trop belle occasion d'en finir qui se présentait à lui. Cependant il la traîna hors des Maisons de Guérison, loin de ce fils auprès duquel elle aurait certainement désiré rester, car il était grand temps de mettre fin au carnage. Derrière l'huis massif qui gardait les lieux se trouvaient quelques Einherjar, qui furent grandement étonnés de voir leur roi couvert de sang. « La princesse... La Princesse Sif, si elle se présentait ici, empêchez la d'entrer par tous les moyens. Il n'est pas question qu'elle voie cela... » « Votre Altesse... Vous l'ignorez donc ? La princesse, vos fils Balder et Hermód, ils ont gagné Nornheim, on dit qu'ils tentent de mettre un terme à la bataille. » Odin siffla entre ses lèvres et poussa doucement Jörd en avant. « Hâte-toi, il n'est point question que notre fils se réveille veuf, et je ne verrai pas notre petite-fille souffrir de l'absence de l'un de ses parents. » Ou des deux, mais il se garda bien de le dire. Si la Terre s'attendait peut-être à être entraînée jusqu'au Bifröst pour être envoyée sur Nornheim aux côtés du Père de Tout, c'est pourtant dans la salle du conseil qu'elle fut introduite, là où se tiendraient les plus grandes négociations et seraient prises les plus importantes des décisions depuis des millénaires.


RP TERMINÉ
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