- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !
- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .
- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Sam 21 Mar - 16:39
Mon esprit fût embrouillé bien rapidement, non pas du fait de l’atmosphère alcoolisée ou des chopes de bières que je venais déjà d’ingurgiter, mais par l’afflux de pensées, pour la plupart hostiles. Je percevais un son par-ci par-là, un mot, un rire, un cri. Malgré ma volonté de passer une soirée déconnectée du reste, le cœur n’y était pas. Je ressentis l’envie de quitter la demeure du Jarl, afin de retrouver ma tendre fille, de la border en lui racontant une histoire comme chaque soir. Et comme chacune de mes soirées, me complaire dans ma solitude que j’apprenais à apprécier de plus en plus, jusqu’à en faire quelque chose de nécessaire. Le besoin de me retrouver seul, dans une bulle où rien ne peut s’immiscer. Seulement moi. Ma personne. Rien d’autre ne compte dans ces moments-là. Je me sentais finalement libre. Libre de ne penser à rien, ressentant le sentiment de pouvoir à la fois faire quoi que ce soit, et ne rien faire. Ne pas avoir à se soucier des autres, ni de soi-même. Voilà la liberté telle que je l’entends. Soudainement, un dialogue capta mon attention. Hagen aborda son union avec je-ne-sais-qui. Dès lors que je perçus ses mots, je secouais la tête et le fixa. Son bras entourait les épaules de Brynja. What the… ?
Les bassesses de l’alcool. Cela embrouillait les esprits plus que de raisons. Hagen demandait littéralement Brynja en mariage. Il fit passer cela pour une plaisanterie, mais alors que l’hilarité générale revint au galop suite à la chute de Klaus, je me permis de capter l’idée transmise par les mots d’Hagen à l’intention de Brynja. Ce fou était sérieux ! Je levais alors les yeux au ciel et passa dans le dos du Jarl, tapotant son épaule au passage. Je ne me gênerai pas de rire demain, lorsqu’ils se rendront compte des événements de cette soirée. Je me dirigeais alors vers la table où j’étais installé plus tôt. Un dernier regard vers la foule, et c’est alors que je surpris la jeune muette se jeter au cou du Jarl. J’esquissais un sourire à demi-satisfait. Désormais, j’avais une arme indéfectible pour faire monter le rouge aux joues de Brynja. Je replongeais le regard dans le liquide ambré lorsque…
Une main se posa sur mon épaule. Un contact qui me remplit d’une immense chaleur, et ce en un instant. Je connaissais que trop bien cette sensation. Cela ne se pouvait… Les premiers mots de la propriétaire de cette main me provoquèrent un serrement au cœur. Elle était là. Je tournais lentement le visage vers elle. Lentement, comme par peur de croiser son regard. Mes yeux se mirent à briller, tandis que ma bouche s’entrouvrait. Pas un mot n’en sortit. Une seule chose me traversait l’esprit. L’envie de la serrer éternellement et fermement dans mes bras. Pourtant, je me retins, dès lors que « mauvaises nouvelles » s’échappa de sa bouche. Cela ne présageait rien de bon. « Tu es en vie. » Echappai-je bêtement. Evidemment qu’elle était en vie, elle ne se tiendrait pas là si ce n’était pas le cas… « J’étais tellement inquiet… » Ajoutai-je, alors que ma main vint à la rencontre de sa joue, comme pour me rassurer qu’elle n’était nullement une illusion. Je ressentais la chaleur naturelle qu’elle dégageait, se propager dans mon bras puis le reste de mon corps. C’était tellement réconfortant… Je ne me lassais jamais de me laisser transpercer par son regard. De sentir sa peau sous mes doigts. De ressentir sa chaleur. Cette même aura qu’elle portait, depuis le premier jour de notre rencontre. Mais cela n’était pas une bonne nouvelle. Cela signifiait qu’elle n’avait pas regagné sa liberté… Thor avait gagné la couronne, mais elle n’avait pas perdu son soleil. Je commençais à anticiper notre conversation. Celle qui allait m’annoncer que nous ne serions jamais ensemble, hormis lors des nuits étoilées, dont son frère en porterait la Lune. Elle ne verrait de ce fait que très rarement Sunniva. Cela n’était en aucun cas un rêve… Seulement un demi-soulagement.
Mais je ne désespérais pas. Je ne désespérais jamais lorsque Sól était concernée.
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Sam 21 Mar - 16:47
L’annonce ne manqua pas de faire son effet. A peine fut-elle terminée que Thorolf lui tendait une choppe. Gerda accueillit le remontant non sans joie, ne tardant pas à trinquer avec toutes celles se présentant à elle. Le colosse à ses côtés finit par lui raconter son histoire. Etonnée, oh que oui elle l’était. Ladite Livia était une thraell et, connaissant trop bien ce que cela signifiait, Gerda était toute encline à éprouver de la sympathie pour la belle. Elle était elle-même l’exemple d’une liberté retrouvée, tout comme Arnórr, mais il leur avait fallu à tous les deux plus de temps – pour s’adapter tout comme pour être prêts à faire partie d’une communauté qu’ils avaient jadis haïe. Mais la joie partagée du couple était encore trop fraiche et communicative pour qu’elle n’atteigne pas Gerda. La belle fiancée faisait d’ailleurs son entrée dans leur conversation : elle fut accueillie par un sourire bienveillant de l’alleresse, qui ne cachait toutefois pas un étonnement à la fois ravi et dubitatif – elle ne connaissait pas encore Livia. « Bienvenue parmi nous ! J’ai été dans la même… Situation que toi il y a des années. Je suis toujours heureuse de voir que d’autres parviennent à en sortir, et de la meilleure des façons ! » Gerda profita des présentations faites par Thorolf pour surveiller son fils. Gerulf semblait toujours comploter avec quelques uns de ses camarades. Les dieux seuls savaient ce qu’ils pouvaient bien manigancer : l’alleresse se doutait qu’elle devrait intervenir d’un moment à l’autre. En attendant, elle comptait bien profiter. Aussi se concentra-t-elle à nouveau sur sa conversation avec Thorolf et Livia. La proposition du colosse de leur rendre visite avec son fils au haras fit naitre un sourire malicieux sur ses traits : Gerulf avait toujours été plus qu’impressionné par la stature imposante du dresseur. « Oh il monte déjà un peu, mais je suis sûre qu’il sera content que tu lui donnes quelques cours, » répondit-elle en ricanant. « D’ailleurs, Livia, si tu veux que je t’aide pour le combat, n’hésite surtout pas. Je ne pratique plus beaucoup depuis que j’ai Gerulf, mais je mentirai pas en disant que je me débrouille bien ! » Et sur cette proposition, la viking trinqua une nouvelle fois avec le couple avant de boire. Quelques secondes plus tard, Klaus se retrouvait au sol, suivi de près par Valdimárr. Par pur réflexe, la mère regarda son enfant : il ne lui en fallut pas plus pour comprendre qu’il n’était pas sans rapport dans la chute du second, le gamin la fixant avec des yeux trop innocents pour être crédibles. Le malin savait tout aussi bien qu’elle n’aurait aucune preuve pour l’accuser. Se tournant vers le couple, elle put constater qu’ils étaient déjà trop entourés, aussi s’avança-t-elle vers son fils. Elle ne manqua pas de voir le langoureux échange entre Hagen et Brynja. « Bah alors ça, il s’en passe des choses ce so… » Sa surprise lui fit se prendre de face un Arnórr en pleine conversation avec Valdimárr. Gerulf, quant à lui, n’avait pas manqué d’en profiter pour se mêler à la foule, échappant à de nouveaux avertissements de sa mère. « C’est si difficile de marcher droit ici ! » finit-elle par sortir – c’est que Gerda ne s’excuse jamais vraiment, ou en tout cas pas souvent. Et si voir Hagen et Brynja dans leur échange l’avait surprise, elle ne savait jamais vraiment comment réagir lorsqu’elle tombait sur Arnórr par hasard. Elle ne le voyait ou ne lui parlait généralement que volontairement. Il était bien le seul à savoir que malgré qu’elle fût bien intégrée depuis une bonne dizaine d’années, on n’oubliait pas le passé. « Contente de voir que tu tiens encore debout ! » Il y avait déjà trop d’alcool d’écoulé pour ne pas relever l’exploit. Gerda ne montrerait pas son malaise en public – la fierté avant tout. Aussi son sourire et sa malice répondaient bien présents au poste. « Alors ? Après Thorolf et Livia, Hagen et Brynja… On aura Valdimárr et Arnórr ? Magnifique ! »
Dernière édition par Gerda Haraldóttir le Sam 21 Mar - 21:57, édité 2 fois
Hagen Hrothgarson
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Sam 21 Mar - 20:57
Par la suite les secondes lui semblèrent durer des heures. Son regard perdu dans celui de Brynja, il observait son joli teint passer par toutes les couleurs possibles. La salle bondée était devenue vide à ses yeux, il n'entendait plus les rires qui avaient accueillis la chute de son frère comme il ne remarqua nullement l'arrivée du Soleil en sa demeure et sentit à peine la tape amicale que lui offrit Aldarik. L'animal ne cesserait de le charrier aux premières lueurs de l'aube mais pour l'heure, le Jarl savourait pleinement l'effet produit par sa réflexion. Lorsque la marchande rompit le contact visuel pour reporter son attention à sa choppe, il ne cessa pas de la dévisager, cherchant dans chaque particule de son être à percevoir l'état dans lequel elle pouvait bien se trouver. Surprise, cela ne faisait aucun doute mais personne ne pouvait l'en blâmer. Lui-même était encore cloué de stupeur à l'idée que ces mots aient pu quitter ses lèvres. Était-elle gênée par cette proposition qu'elle n'avait sans doute pas vu venir ? Ou était-ce de la colère ? Il n'eut guère le temps d'imaginer les pensées de la jeune fille puisqu'elle se décida à lui en donner un bref et clair aperçu. Envoyant sa choppe valser au loin elle se jeta bientôt à son cou pour unir leurs lèvres dans un baiser passionné qui ne lui ressemblait en aucun cas. Enivré par la situation, Hagen se laissa emporter, passant ses bras autour de la jeune fille, il captura sa bouche afin de lui rendre ce baiser pour le moins stupéfiant. Ses lèvres avait le goût divinement sucré de l'hydromel qu'elle venait d'avaler cul-sec. Il s'en délectait. Les vikings tombaient comme des mouches autour d'eux, l'alcool venait de faire sa dernière victime en la personne de Valdimarr, désormais affalé sur Klaus. Hagen ne le remarqua même pas, la raison de son ivresse était désormais tout autre et le maintenait plus éveillé que jamais. Lorsqu'il se décida enfin à rompre ce délicieux contact charnel, il planta de nouveau son regard de glace dans celui de Brynja. « Je prends cela pour un oui ? » chuchota-t-il, un sourire malicieux au bord des lèvres. Il l'attira de nouveau contre lui sans la quitter des yeux, malgré son air ahuri probablement provoqué par l'alcool et les très récents événements, il ne l'avait jamais trouvé si belle. Il déposa alors deux baisers dans son cou avant de se reporter à contre cœur sur les autres convives. La plupart d'entre eux, pour ne pas dire la totalité, avaient été les témoins abasourdis de cet échange. Il percevait des sourires goguenards et des regards ahuris qui n'étaient pas sans lui déplaire. Il aimait être le sujet des conversations, c'était un de ses défauts les plus criants. Mais il savait que la jeune muette était animée d'un sentiment bien différent, elle qui ne supportait pas attirer l'attention. Mais il était trop tard pour reculer. Le sourire satisfait du Jarl s'intensifia un peu plus lorsqu'il se tourna de nouveau vers elle. Ce fut lui cette fois-ci qui entama les hostilités, attirant la bouche de la jeune fille contre la sienne. Ce contact était décidément aussi grisant que l'hydromel ! Emporté par une fougue encore inconnu de lui lorsqu'il était en présence de la petite muette, il se laissa aller, l'embrassant avec une passion à la fois tendre et animale. Il semblait désormais prisonnier de ces lèvres qu'il n'aurait jamais imaginé effleurer quelques heures auparavant. Il sentait la poitrine de la jeune fille se soulever contre la sienne et l'attira un peu plus contre lui. Il s'en détacha uniquement pour reprendre son souffle. Ce n'est qu'alors qu'il remarqua la jeune femme venue rejoindre Aldarik. Il lança un regard intrigué en direction du forgeron. Qui était-elle ? Il ne l'avait jamais vu au village, auquel cas il s'en serait souvenu. En dehors de ses quelques voyages à Asgard, jamais de sa vie il n'avait vu pareille beauté, elle était presque...mystique. Et pourtant la nouvelle venue n'était pas sans lui rappeler quelqu'un, ses pensées étaient évidemment bien loin du problème et il ne parvenait donc pas à savoir où il avait déjà croisé ce visage. Si Sunniva avait accompagné son père, aucun doute que ses réflexions auraient rapidement été éclairées mais en l'absence de la petite-fille cela ne lui était visiblement pas possible. Se tournant de nouveau vers Brynja il lui désigna du doigt celle qui n'était autre que la Dame de Feu. « Tu connais cette femme ? » lui demanda-t-il alors, espérant que la jeune fille ne l'éclaire sur l'identité de cette inconnue qui semblait mettre son ami dans tous ses états. Il aurait été tenté d'intervenir pour obtenir toutes les réponses qu'il cherchait mais il avait bien meilleure compagnie pour le moment.
Brynja Ragnardóttir
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« Having a soft heart in a cruel world is courage, not weakness. »
« She wasnt exactly sure when it happened. Or even when it started. All she knew for sure was that right here and now, she was falling hard and she could only pray that he was feeling the same way. »
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 22 Mar - 3:48
La fête de l'Orage
SUJET COMMUN
L'ivresse qui s'était emparée d'elle n'avait plus grand chose à voir avec l'alcool. À dire vrai, c'était à peine si elle avait bu, l'hydromel et la bière serviraient simplement de parfaits coupables lorsque viendrait le moment d'expliquer son comportement pour le moins inhabituel. D'ordinaire discrète et effacée, Brynja n'était pas de ces femmes qui avaient la débauche facile, il était même étonnant de la trouver au milieu d'une pareille assemblée. Se jeter au cou du Jarl pour échanger un baiser langoureux avec lui lui ressemblant bien moins encore, d'autant plus qu'il fallait bien constater qu'elle s'en donnait à cœur joie. L'échange avec Hagen était fougueux, passionné, à des lieues de leur relation jusque là amicale et réservée. Les bras du Jarl passés autour d'elle, elle ne se priva pas de s'accrocher à ses larges épaules, l'étreinte était aussi sécurisante que sulfureuse, et lorsque le jeune homme s'éloigna, elle était à bout de souffle. Ses joues étaient rouges et brûlantes, et son regard brillait d'une nouvelle lueur, encore inédite chez la jeune muette. Si le Jarl devait prendre ce baiser pour un oui ? Elle n'en savait fichtrement rien, et quoique le mariage lui paraisse tout à coup très attrayant, ce n'était pas de cela dont elle avait envie. Un frisson délicieux remonta son échine lorsque Hagen embrassa la peau de son cou, avant que tous deux ne reportent leur attention sur les vikings réunis. En dépit d'un certain nombre d'ivrognes qui s'étaient déjà écroulés – quelques uns à leurs pieds – nul n'avait loupé l'échangé pour le moins inattendu entre le Jarl et la jeune muette. Ce qui n'était pas pour plaire à celle-ci, qui eut vite fait de se perdre dans la contemplation de ses pieds pour échapper aux regards inquisiteurs des convives. Brynja ne redressa la tête que lorsqu'elle sentit le regard de Hagen peser sur elle, et ce fut cette fois-ci le Jarl qui l'embrassa le premier, avec une ardeur troublante pour elle, qui répondit toutefois à ce second baiser sans aucune réserve. L'air lui manquait déjà, mais elle se découvrait d'insoupçonnées capacités d'apnéiste à mesure que les secondes s'écoulaient. Sa poitrine se soulevait tout contre celle du Jarl, son cœur battait à un rythme effréné et désordonné, et ses doigts s'emmêlèrent dans sa longue tresse lorsqu'elle passa une nouvelle fois ses bras autour de lui pour l'attirer plus près d'elle encore. Ce fut une fois encore Hagen qui prit l'initiative de mettre fin au baiser, car sans doute manquait-il d'air. Essoufflée, elle sourit contre les lèvres du jeune homme sans pour autant se détacher de lui – elle avait trouvé son point d'ancrage pour la soirée, et l'envie de le lâcher était encore bien loin d'elle. Troublée par le regard bleu glacier du Jarl, il fallut qu'il se détourne d'elle un instant pour qu'elle retrouve quelque peu ses esprits, et ne réalise que pour eux deux, la soirée risquait fort de prendre une tournure que d'aucuns jugeraient fort plaisante s'ils laissaient leurs désirs l'emporter sur leur raison. Une perspective pour le moment loin d'effaroucher la jeune femme, qui ne se détourna du guerrier que pour répondre à la question qu'il venait de lui poster. La femme qui tenait à présent compagnie à Aldarik, elle ne l'avait jamais vue, elle en était certaine, et cela bien que son visage ait un petit quelque chose de familier... Non, si une beauté pareille vivait à Tromsø, elle le saurait ! Qui était cette femme et ce qu'elle faisait en compagnie du forgeron, elle n'en avait pas la moindre idée, comme elle le fit comprendre à Hagen en haussant les épaules. Mais si elle pouvait permettre au père de la petite Sunniva d'oublier ses tracas un instant... Elle était plus que bienvenue au village ! Après s'être détournée de l'étrange scène, elle entremêla ses doigts à ceux du Jarl avant de se hisser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser, étonnamment chaste, sur la commissure de ses lèvres. Pour cette occasion, Brynja regrettait fort d'être muette, il y avait bien des choses qu'elle aurait aimé murmurer à l'oreille d'Hagen... Mais une fois n'était pas coutume, certains actes valaient mille paroles. Un sourire espiègle accroché aux lèvres, elle entraîna Hagen à l'écart du gros de la foule – ou du moins, elle essaya, car en plus de devoir se frayer un chemin parmi les vikings encore debout, il fallait veiller à ne piétiner personne. Et en plus de cela, quand bien même Brynja se montrait franchement plus entreprenante qu'elle même n'aurait un jour cru pouvoir l'être, elle s'immobilisa soudain, alors qu'il ne lui restait que quelques pas à faire pour quitter la salle commune en compagnie du Jarl. Sans pour autant lâcher Hagen, elle s'adossa à une colonne pour ensuite l'attirer contre elle avec empressement. Tout aussi fébrile qu'elle soit, elle n'en restait pas moins la jeune femme incertaine et ingénue que chacun connaissant – et cela bien que cette facette de sa personnalité ait pris une grande claque dans la figure à l'occasion de cette fête – aussi préférait-elle le laisser prendre les choses en main, si toutefois c'était ce dont il avait envie.
FICHE PAR ROMANOVA.
Sól Mundilfaridóttir
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 22 Mar - 8:24
La Fête de l'Orage
SUJET COMMUN
Tu es en vie. Ses premières paroles m'arrachèrent une mimique à mi-chemin entre la grimace et le sourire. Oh, oui, j'étais en vie... Si l'on pouvait qualifier ma condition d'otage divine de vie. Une condition qu'il me faudrait finir par accepter, faute de quoi je serais celle qui mettrait un terme à ma propre existence. Or, force était de constater que j'avais bien plus de raisons de vivre que je ne l'avais un jour cru. Aldarik, Sunniva, Máni... Et quand bien même je refusais bien souvent de l'admettre, je possédais quelques amis qui seraient peinés de me voir disparaître. L'Astre Solitaire ne l'était en fin de compte pas tant que cela, une fois son terrible orgueil mis de côté... D'une certaine façon, mon entrevue avec Thor et la bien mauvaise nouvelle qu'il m'avait servie avaient été bénéfiques pour moi. À présent que j'étais enfin fixée sur mon sort, je pouvais enfin aller de l'avant ; tout du moins, essayer. Si je restais furieuse, frustrée et profondément peinée, j'étais arrivée à la conclusion qu'accepter de ne faire qu'un avec le Soleil jusqu'à la fin des temps serait la seule chose qui m'apporterait un semblant de paix intérieure. Cela... Et avoir Aldarik et Sunniva à mes côtés. La proposition que j'étais venue faire à mon amant mortel ne se faisait définitivement pas entre deux chopes de bière, j'allais avoir besoin de toute son attention, de toutes ses facultés. J'allais lui demander peut-être beaucoup plus que ce qu'il lui était possible de m'offrir, j'en avais parfaitement conscience. Aussi m'étais-je préparée à essuyer un refus de sa part, quand bien même cela me fendrait le cœur. « Je suis navrée », soupirai-je en posant ma main sur la sienne, et plantant mon regard dans le sien. « Bien des choses ont changé à Asgard, bien des vérités ont éclaté au grand jour... L'avènement de Thor n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de changements qui a englouti Yggdrasil. » Peut-être la plus grosse de toutes, mais une goutte d'eau tout de même. J'ignorais encore jusqu'à quel point Midgard serait touché, mais il paraissait certain que les mortels n'échapperaient pas au Renouveau général dont s'était paré Yggdrasil. Un sourire trouva sa place sur mon visage, tandis que je prenais le visage d'Aldarik en coupe entre mes paumes. « Je suis contente de te trouver ici, et non pas enfermé chez toi... Je sais que la solitude est devenue comme une compagne, mais je suis certaine qu'un grand nombre de personnes ici se soucient de toi et de notre fille. Je ne connais aucun de ces vikings personnellement, mais ils semblent être de forts guerriers... Quand l'hydromel n'annihile par leurs sens, évidemment. » Mais les villageois de Tromsø avaient bien mérité de se détendre, nul autre communauté mortelle n'était plus touchée par les troubles que la leur. À vrai dire, j'étais bien étonnée que le dragon n'ait pas décidé de se joindre aux festivités. Je laissai quelques secondes de silence s'écouler, avant de soupirer. « Sans doute aurais-je mieux fait de te laisser profiter un peu de la fête... » Sans doute, oui, car une fois de plus je n'étais venue que pour assassiner froidement ses espérances. « Rien que pour une fois, faisons comme si je n'étais qu'une simple mortelle. » Ceci dit, je m'emparai de sa chope encore à moitié pleine, et trempai mes lèvres dans le breuvage sucrée, quoique fortement alcoolisée. « Hm, skål. » C'était à sa santé et à celle de notre fille que je buvais, et à un avenir que j'espérais moins enténébré que le passé.
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 22 Mar - 16:01
Pris par l’euphorie provoquée par le retour de Sól en ces lieux, je ne me souciais guère du regard des autres vikings présents dans cette salle. Du fait de l’aura enchanteresse qu’elle dégageait, certains visages devaient être tournés vers elle, obnubilés par sa beauté infinie. D’autres, plus résistants, devaient se demander qui cela pouvait-il être. Je n’eus nullement l’idée de jeter un bref coup d’œil afin de constater la chose, autrement, je me serai rendu compte des regards d’Hagen et Brynja nous dévisageant. Je me serai alors inquiété de savoir si Sól craignait pour la sureté de son identité véritable. Tout ceci ne me traversait pas l’esprit. Elle n’avait nullement besoin de s’expliquer pour que je comprenne la triste vérité que nous affrontions. Qu’elle affrontait. Sa liberté lui fût refuser, autrement elle serait revenue plus tôt. Si cela avait trainé mais qu’elle avait finalement convaincu le nouveau souverain d’Asgard, son regard serait différent. Actuellement, j’avais face à moi la même Reine du Soleil que j’ai toujours connu. Mais personnellement, cela n’impactait guère la joie que je ressentais de la retrouver. Et le sourire qu’elle m’adressait, bien que léger, me réchauffa le cœur. Cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vue sourire. J’étais prêt à me contenter du minimum. La revoir seulement dès lors que le Soleil se couchait ne me dérangeait nullement. Je voulais seulement sa présence dans ma vie. Le problème majeur réside dans son immortalité, et ma mortalité. Elle était vouée à me voir vieillir, jusqu’à m’enterrer, tandis qu’elle ne prendrait pas une ride. Elle conserverait sa jeunesse malgré son âge extrêmement avancé. Sa beauté ne serait jamais altérée. Malgré le contact de ses mains sur mon visage, ses mots me touchèrent jusqu’au plus profond. Depuis un certain temps, je me retrouvais face à une vérité que je niais du mieux que je le pouvais. « Je ne suis pas ici de bon cœur, malheureusement. Peut-être se soucient-ils de moi, mais je crains de ne plus me soucier d’eux, comme avant.. » Je détournais alors brièvement le regard, par crainte du sien. « Seules notre fille et toi ont de l’importance aujourd’hui. Vous êtes les seules personnes qui comptent… » Je me résignais alors à affronter à nouveau son regard, malgré ma peur, j’avais besoin de voir ce qu’il y avait à voir. « Cela fait-il de moi une mauvaise personne, Sól ? » Demandai-je alors, la voix tremblotante. Je ne me reconnaissais plus. « Peu importe la raison de ta venue, je suis heureux que tu sois là. Cette « fête » n’a pas de réel sens pour moi. Elle commence à en avoir depuis que ta main s’est posée sur mon épaule. » Déclarai-je, lui adressant un sourire sans même m’en rendre compte. Elle s’empara de ma chope et trempa ses lèvres dans le liquide ambré. Cela me rappelait nos interminables soirées autour d’une bonne bouteille. « Jusqu’alors, je te croyais mortelle. Je ne soupçonnais pas ta véritable nature. Penses-tu que cela ait changé ? Non, à mes yeux, tu restes Sonja. La femme que j’ai aidée en cette nuit étoilée, des crocs du Loup. » J’apposais alors ma main sur sa poitrine. « Ce n’est pas au cœur de la Déesse que je me suis lié, mais au cœur de la mortelle. » Terminai-je, tandis que mes mains vinrent se poser sur son visage. Je l’attirais à moi et déposa mes lèvres sur les siennes, afin de lui voler un baiser que je mourrai d’envie de lui donner. Après quelques instants, j’y coupais cours, et bus une lampée de la chope qu’elle tenait toujours. « Skål ! » Fis-je avec un sourire innocent. Je fronçais un instant les sourcils, alors qu’une pensée me vint. « J’y pense… Souhaites-tu rencontrer Sunniva ? Il y a fort à parier qu’elle harcèle Brynhild pour avoir des histoires… Elle est maligne et tellement adorable qu’il est difficile de lui refuser quoi que ce soit, j’ai mis du temps avant d’y parvenir ! » Dis-je alors, laissant échapper un petit rire. Je n’osais pas lui demander ce qui la tracassait davantage. Car oui, je sentais que quelque chose demeurait non-dit…
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 22 Mar - 18:44
Le haussement d'épaules de la jeune muette ne fit qu'accentuer un peu plus la curiosité du Jarl devant la présence de cette belle étrangère. Mais à bien observer la scène, nul doute qu'elle connaissait Aldarik. Les yeux de ce dernier brillaient d'une étrange lueur et Hagen pouvait être catégorique, jamais il ne l'avait vu ainsi. Il serait donc bien malvenu d'interrompre leur échange d'autant plus qu'il avait lui-même bien mieux à faire. A peine cette pensée effleura son esprit bouillonnant qu'il sentit les lèvres de Brynja se poser de nouveau contre lui. Cette fois-ci l'échange fut bref et tendre à mille lieues de ce qu'ils laissaient voir depuis déjà de longues minutes. Lorsqu'elle y mit un terme, il remarqua qu'un sourire espiègle se dessinait sur son joli visage avant qu'elle ne l'entraîne au milieu de la foule. Un sourire satisfait accroché aux lèvres, le Jarl se laissa docilement mener, enivré par ce nouvel acte entreprenant qui ne tromper personne. Elle les avait conduit à l'écart du groupe, cherchant sans doute à fuir leurs regards inquisiteurs pour poursuivre leurs élans amoureux. L'idée enflammait plus encore le désir du Jarl qui se laissa attirer contre la poitrine de la jeune fille. Jamais il n'avait cru en arriver là avec celle pour qui son cœur, croyait-il encore quelques instants plus tôt, débordait d'amitié. Et à présent il s'étonnait à en vouloir plus. Il n'avait fallu que quelques choppes pour que cette profonde amitié se transforme en désir brûlant. « Laissons les donc à leur ivresse. Ils se débrouillent très bien sans nous et personne ne remarquera notre absence. » Avec un petit sourire au coin des lèvres, il la saisit par la taille, la soulevant de quelques centimètres. A présent à portée de bouche, il déposa sur ses lèvres un nouveau baiser avant de la reposer à terre et de la mener par la main loin de la salle de réception. Avant de disparaître il jeta un dernier coup d’œil satisfait en direction de la foule. Il avait raison, ils étaient tous forts occupés et ne remarqueraient nullement que leur chef avait quitté les festivités au bras de la jolie marchande. Arrivé devant sa chambre, il adossa la jeune fille au mur avant de se plaquer tout contre elle. L'instant sembla durer des heures, il ne parvenait plus à détacher ses yeux de ceux de Brynja. Il sentait un désir nouveau l'embraser. Des femmes il en avait connu, il en avait aimé et il n'avait jamais reculé devant aucune conquête. Mais cette fois-ci, malgré les effluves d'alcool qui se faisaient de plus en plus pressants, sa conscience semblait se réveiller après de longues heures à végéter. Était-ce vraiment une bonne idée ? Mais son souffle haletant ne lui laissait aucun répit. Il n'aurait jamais imaginé cela possible et pourtant ce soir-là, il ne pouvait plus reculer. Il avait envie d'elle comme probablement il n'avait jamais désiré personne. De nouveau il enfouit son visage dans le cou de la jeune femme et en baisa chaque parcelle avec ardeur. Il se délectait de cette peau diaphane et douce. Il remonta doucement le long de sa gorge jusqu'à parvenir au creux de l'oreille. Il en profita pour humer l'odeur si délicate de sa chevelure en passant ses larges mains entre les mèches qui s'offraient à elles. Son souffle devenait rauque tandis qu'il sentait son désir enfler, dans tous les sens du terme. Tendrement, il s'empara de la silhouette si légère de la petite muette afin de la déposer sur le lit. Il la chevaucha alors avant de l'embrasser de nouveau à pleine bouche avec plus d'ardeur que jamais. « Nous pouvons tout arrêter maintenant, si c'est ce que tu désires. » lui chuchota-t-il alors à l'oreille. Sa conscience sortait doucement de sa léthargie. Un pas de plus et c'en était fini de leur belle amitié. Il n'avait jamais eu à poser la question mais il se doutait bien que la jeune fille n'avait sans doute jamais été aussi loin dans le chemin tortueux de l'amour. Hagen était un homme d'honneur, il ne voulait en aucun cas risquer sa vertu si ce n'était pas son propre souhait. Mais il restait un homme et l'idée qu'elle puisse s'offrir à lui de son plein gré était plus exaltante que jamais. Et il savait qu'il n'y résisterait pas.
Brynja Ragnardóttir
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ϟ HUMEUR : Un brin traumatisée.
« Having a soft heart in a cruel world is courage, not weakness. »
« She wasnt exactly sure when it happened. Or even when it started. All she knew for sure was that right here and now, she was falling hard and she could only pray that he was feeling the same way. »
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 22 Mar - 22:22
La fête de l'Orage
SUJET COMMUN
Personne ne remarquera notre absence. Le sourire qui étira les lèvres de Brynja fit écho à celui du Jarl, dont les pensées ne semblaient guère être plus raisonnables que les siennes. C'était dans une ivresse d'un tout autre genre qu'ils souhaitaient se perdre, une perspective bien plus alléchante que n'importe quel baril de bière pour la jeune muette, qui fut secouée par un petit rire silencieux lorsque Hagen la souleva dans ses bras pour ensuite l'embrasser. Voilà qui mettait fin au doute... Elle jeta elle aussi un dernier regard en arrière avant de disparaître, entraîné par le jeune homme, qui savait bien mieux qu'elle où les conduire. Si elle connaissait sa demeure autant que n'importe lequel de ses amis proches, elle ne pouvait pas se vanter d'avoir jamais mis les pieds dans son alcôve... Dans laquelle elle se retrouva plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru, coincée entre le mur et Hagen. Il y avait quelque chose d'animal au fond des yeux du Jarl, qui la dévorait du regard comme un prédateur affamé. Ce qui n'était pas pour déplaire à la biche, qui ne se souvenait pas avoir jamais été regardée ainsi par quiconque. Sa poitrine se soulevait de plus en plus rapidement à mesure qu'il embrassait la peau de son cou et, partagée entre désir et appréhension, elle passa ses mains sous sa tunique , pour ensuite les glisser sur son torse nu. Plus entreprenante que jamais, elle savourait ce contact inédit, mais terriblement plaisant, perdue dans les méandre de l'amour charnel qu'elle découvrait à peine. Elle retint son souffle lorsque le guerrier la conduisit jusqu'à sa couche, où elle se retrouva étendue sous son imposante silhouette. Et Hagen de l'embrasser à nouveau avec toujours plus de passion, tandis qu'elle l'entourait de ses bras pour l'attirer tout contre elle. La fête n'était plus qu'un vacarme lointain et étouffé, Brynja avait déjà oublié qu'ils célébraient la montée de Thor sur le trône d'Asgard, comme elle avait oublié le reste de ses tracas et la tristesse qui les accompagnait. Peut-être ne serait-ce que l'espace d'une poignée d'heures, mais Hagen semblait voir en elle la plus désirable des femmes, et si il y avait bien un chose à laquelle elle n'était point habituée, c'était cela. Mais par les Nornes... Qu'il était grisant de se sentir désirée à ce point ! Elle en avait fait du chemin, la petite muette dont tous dépréciaient les talents... Elle avait échoué dans la couche du Jarl en personne, et même l'esprit embrumé par l'alcool, Hagen avait encore suffisamment de sens pour lui demander si elle était certaine de vouloir continuer. Pendant une seconde, elle sembla considérer très sérieusement cette possibilité, avant de secouer la tête doucement. Peu lui importait de quoi serait fait le lendemain, elle savait très bien ce dont elle avait envie à cet instant précis. Elle avait envie de lui tout autant qu'il avait envie d'elle, c'était une réflexion bien suffisante. Elle était lasse de faire preuve de sagesse et de retenue, lasse de ne vivre qu'à moitié... Du bout des doigts, elle effleura tendrement la joue d'Hagen avant de l'embrasser à nouveau, d'abord avec une certaine retenue, puis avec bien plus d'ardeur, tout en nouant ses jambes autour de sa taille. Maudit soit le sort, il y avait tellement de choses qu'elle aurait aimé pouvoir lui murmurer... Ne serait-ce que merci. Pour la traiter autrement que comme une pauvre chose fragile et délicate, qui ne méritait d'attention que lorsqu'il était question de veiller sur elle. Ses doigts accrochèrent finalement la tunique du Jarl, dont elle le débarrassa prestement pour ne point rompre leur baiser trop longtemps. Ses lèvres retrouvèrent rapidement celles du jeune homme, dont elle découvrait à présent la musculature saillante. Sous ses doigts, elle pouvait sentir de nombreuses cicatrices, stigmates de batailles passées. Hagen était son parfait contraire, un monument de force brute là où elle était d'une fragilité presque déconcertante. Les raisons qui poussaient Freyja à associer un homme à une femme étaient bien mystérieuses... Les amants qui se découvraient en étaient la preuve.
FICHE PAR ROMANOVA.
Njall Kjeldson
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Lun 23 Mar - 14:05
Njall n’était finalement venu que pour faire bonne figure et éviter de se marginaliser plus que nécessaire. Pour autant, il n’aurait jamais imaginé assister à tant d’étranges évènements durant cette festivité dignement célébrée. En premier lieu, comme il la voyait venir, l’annonce du mariage de Thorolf et Livia par le jarl lui-même. En soi pas une surprise, mais une bonne chose à n’en point douter. L’érudit ne se mêla pas à la foule des félicitations, il glisserait sans doute un mot plus tard à la demoiselle. Et peut-être au colosse aussi, il n’avait pas un fond mauvais après tout, malgré son évident manque de subtilité. Mais voilà que ce fut au tour d’un autre couple de se former, et pas des moindres : le grand chef et la muette. Qui ? Que ? Quoi ? Dont ? Où ? Voilà une chose que lui-même n’avait pas vu venir. Visiblement tout aussi choqué, Arnorr prit congé de Njall qui l’observa s’éloigner avec un demi-sourire. Il avait senti une tension étrange entre Brynja et le pisteur, ce dernier était-il inquiet de la voir fricoter avec Hagen ? A moins que cela ne soit que de la surprise, ce qui était tout aussi possible. Mais peu importe, cette soirée était de plus en plus intéressante.
Ayant troqué le peu de vin qui lui restait pour poursuivre à la bière, Njall fit quelques pas, tournant en rond dans la salle, scrutant çà et là les visages, esquivant les ivrognes de plus en plus nombreux. Son esprit aussi commençait à plonger doucement dans la brume, aussi se mit-il discrètement à siroter sa boisson plutôt que de la vider pour en réclamer bien d’autres : l’ivresse n’était jamais une bonne amie avec lui, mieux valait la laisser loin de sa raison. Et la fête se poursuivie, tout comme son lot de scènes cocasses. Un Valdimárr totalement fait, assez perdu dans sa joie alcoolisée pour en oublier tout sens de l’équilibre. Il songea à lui porter assistance mais fut devancé par le pisteur. Il se contenta donc d’un simple rire d’amusement avant de noter la présence discrète du bourreau, semblant se demander ce qu’il faisait là. Et aussi… une inconnue, s’étant faufilée ici pour retrouver le forgeron, une demoiselle qu’il était pourtant difficile de ne pas remarquer. L’érudit, sa curiosité réveillée, commença à se rapprocher à pas de loup. Ce n’étaient pas ses affaires ? Peu importe, cela l’intéressait tout de même. Jusqu’à ce qu’un guerrier, au nom totalement oublié par Njall, ne lui barre le chemin
« Hey l’érudit, tu t’faufiles où là ? » grogna-t-il. « En quête d’une bonne place pour profiter des festivités. » répondit-il tout en se décalant pour passer. « Oh ! Non, non ! » L’importun lui barra la route d’un pas mal assuré, sa voix secouée par quelques quintes de rires goguenards. « Tu… T’es… un… Ouais, foutu argr* que t’es, moi j’dis, pas vrai ? Hein ? Hein ? » (*argr : injure portant sur la virilité pour résumer, l’une des pires chez les vikings)
Le sourire de Njall s’évapora aussitôt et, tandis que la raison lui soufflait d’ignorer les paroles d’un ivrogne sans doute inconscient de l’endroit-même où il se tenait, sa colère embrumée guida sa main pour empoigner violemment le col de l’indésirable et le plaquer sur l’une des poutres principales. Quelques personnes proches notèrent la possible échauffourée, certains rirent de l’échange, la majorité ne s’en rendirent pas compte : trop d’alcool et d’évènements à observer pour noter une simple « discussion musclée », après tout pas si rare chez le dur peuple nordique.
« Une grave accusation que tu me portes. » souffla-t-il, sa voix aussi perçante qu’un sax. « Oserais-tu la répéter ? » « T’es… un… lâche… Euh… Lâche-moi ! T’es un a… ar… a… Skål ! »
Ce soudain cri de joie lancé, l’homme se laissa glisser contre la poutre, l’ivresse ayant visiblement eu raison de lui, après une déplaisante agonie. L’érudit le lâcha et recula d’un pas, sa main tremblant encore de rage. Il fallait raisonner. Ce type ne se rendait pas compte de ses paroles et de ses actes. Aucune raison d’y porter crédit. Et pourtant, il bouillonnait. Les rares témoins lucides de l’échange n’ajoutèrent rien et laissèrent Njall passer, ce dernier cherchant un recoin plus isolé pour, finalement, honorer son gosier par la bière. Tant pis pour la raison. Cette marginalité, éternelle tache sur son honneur, ne cessait de le peser, même ici où il était parvenu malgré tout à s’intégrer un tant soit peu. Le regard sombre du viking passa en revue la salle, notant la soudaine absence d’Hagen et Brynja. Au moins une chose qui le fit sourire, ces deux-là avaient bien profité de l’ivresse générale pour s’éclipser, sans doute pour quelques affaires de la plus haute importance. Oui, c’était sans doute ça. L’érudit ricana pour lui-même puis soupira, avant de vider sa pinte :
« Honneur à vous, les divins… Et tous les autres. »
Livia Weaver
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mar 24 Mar - 17:46
Au milieu du brouhaha de plus en plus alcoolisé de la fête, converser devient un véritable parcours du combattant. Certains d'ailleurs ont abandonné depuis longtemps, bien trop remplis d'hydromel pour savoir encore émettre un autre son que des babillages incompréhensibles ou des ronflements. Mon ivresse est tout autre, ce bonheur que je peux afficher désormais aux yeux de tous étire un sourire sur mes lèvres que je ne parviens pas à effacer. La bière et l'hydromel que j'ai avalés n'en sont pas responsables, ou du moins si peu. Autour de nous les gens se pressent, nous félicitent, trinquent, s'esclaffent et repartent faire la fête, boire, ou bien se trouver une compagne à embrasser et à aimer comme Brynja et Hagen qui quittent discrètement la salle, ou alors cette femme mystérieuse à la chevelure d'or aux reflets flamboyants qui embrasse Aldarik, ou encore ce couple là-bas qui semblent avoir oublié toute l'agitation autour d'eux. Je les envie un peu, maintenant que le Jarl a fait son annonce, j'aimerais que nous nous accordions une trêve loin de cette foule pour me jeter dans les bras de Thorolf et l'embrasser à perdre haleine pour fêter l'événement, pour nous retrouver tous les deux. Mais ce n'est pas encore le moment …
J'ai appris beaucoup de choses ce soir, rencontré beaucoup de nouvelles têtes, et faire la connaissance de Gerda est pour moi une véritable surprise, une excellente surprise. Ancienne Thraell, tout comme Arnórr, mais celui-ci est bien trop distant, bien trop caustique, trop narcissique, pour que je puisse l'interroger sur son passé ou même lui demander une aide quelconque, elle a su trouver sa place dans la communauté. Elle sera de bon conseil si le besoin s'en fait sentir et son sourire chaleureux annonce, je l'espère, le début d'une nouvelle amitié.
- Merci, Gerda ! C'est gentil, aider moi pour combattre, je beaucoup à apprendre encore … Je débrouille avec bâton, mais c'est tout ! Toi bienvenue chez nous, et Gerulf aussi, c'est beau garçon avec … des yeux coquins, oui, c'est ça !… lui dis-je en remarquant le regard espiègle du gamin à la frimousse hilare qui contemple les corps entremêlés de Klaus et d'un rouquin du nom de Valdimárr, je crois. Le petit groupe d'enfants qui l'entoure n'est certainement pas complètement innocent dans la chute du marchand. Et c'est Arnórr qui se porte à son secours et le relève, alors que l'alleresse les taquine allégrement. Mon regard qui erre sur la foule note la présence de Mads, le cousin de Hagen. Il semble dérouté par l'atmosphère, malgré la chope qu'il tient à la main, il donne l'impression de vouloir s'enfuir à toutes jambes. Il contemple sa bière comme si l'alcool était toxique. Pourtant il n'était pas le dernier à y faire honneur pendant les raids, peut-être est-ce la foule joyeuse et éméchée qui l'incommode. Qui sait ? Il est tellement bizarre !
Les éclats de voix d'une dispute jaillissent soudain, coup de canif dans l'allégresse de la fête. Fâcheuse habitude chez les vikings lors de ce genre de réunion, mais inattendue, car Njall est partie prenante et son regard est aussi froid que les chemins d'Helheim, alors qu'il empoigne l'ivrogne qui l'a apparemment insulté. Discrètement, j'attire l'attention de Thorolf, je sais qu'il n'apprécie guère l'érudit, mais je l'aime bien moi, et j'admire sa culture et son ouverture d'esprit. Inquiète, je porte machinalement la main au pendentif de nacre que mon futur époux m'a offert juste avant de venir ici, je lui chuchote :
- Regarde Njall très colère, pas se battre ? Si ? Aider lui ? Heureusement son adversaire est bien trop imbibé d'hydromel et de bière pour se battre. Il s'écroule pitoyablement, désappointant ainsi ceux qui s'attendaient à une bonne bagarre. Chacun retourne à sa pinte, ou à sa conversation, oubliant l'incident, pendant que Njall se fond dans la foule. - Vous vraiment aimer se battre pour tout et rien ! C'est pour ça vikings bons guerriers, vous entraîner souvent ! plaisanté-je, en attirant Thorolf vers un coin plus calme de la grande salle. Je trinquer avec toi tout seul ! Merci à tous les Dieux pour cette belle soirée ! À nous ! dis-je alors que nos chopes s'entrechoquent. Nouvelle mariage bien passée ! Je suis contente ! Si contente, que je me hisse sur la pointe des pieds et embrasse mon colosse aussi longuement que mon souffle me l'autorise, oubliant tous les invités, le bruit, l'orage qui gronde. J'adresse un merci muet à Freya d'avoir mis Thorolf sur ma route, et un autre à Frigga pour sa bienveillance envers nos projets d'union …
Sól Mundilfaridóttir
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mer 25 Mar - 1:09
La Fête de l'Orage
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Cette fête me faisait l'effet d'un ancien déjà-vu. Quatre mille ans plus tôt, et en dépit du peu de choses que nous avions, nous festoyions déjà en l'honneur des dieux, sans nous soucier du lendemain. Leur insouciance, les mortels semblaient ne l'avoir jamais perdue. Peu importait de quoi serait fait l'avenir, du moment que le présent était heureux... Une philosophie dont j'aurais aimé pouvoir m'inspirer, et que j'aurais aimé voir Aldarik conserver. Mais à force de voguer de désillusion en désillusion, l'on perdait toute trace d'optimisme pour ne plus conserver qu'un triste pragmatisme. « Allons... Ne me dis pas que tu ne te soucies de personne ici, tu mentirais. Si tous ici comptaient si peu pour toi, tu ne serais pas là. Pas plus que tu n'assisterais le Jarl à chaque fois qu'il te le demande, pas plus que tu ne confierais notre fille à cette jeune muette pour être de libre de forger les armes et outils nécessaires à la communauté. Si tout cela fait de toi une mauvaise personne, alors, comment doit-on désigner les gens comme moi... ? » Je secouai doucement la tête, affligée par la vision qu'il possédait quant à sa personne. Il n'était pas rare que je m'étonne de son courage, lui qui trouvait la force de se lever chaque matin en dépit des épreuves que les Nornes ne cessaient de lui imposer. Si notre fille était la meilleure des motivations, je ne restais pas moins convaincue que même sans elle, il aurait continué à traverser les années avec la même détermination. Il était bien plus brave qu'il ne le croyait. Je le savais, pas une journée ne s'écoulait sans que je ne l'observe, au moins quelques instants. Quoique des plus plaisantes, ses paroles me firent pâlir, et je détournai le regard un instant. Il m'était encore difficile de croire qu'il avait pu s'éprendre de moi en dépit des mystères qui m'avaient entourée, et qu'il éprouve toujours cette même affection alors que j'avais disparu pendant près de cinq ans. J'étais bien indigne de son amour, quand bien même incapable de le refuser. Je manquai bien de lâcher la chope que je tenais entre les doigts lorsqu'il m'embrassa, aussi surprise qu'enivrée par le premier baiser que nous échangions après cinq ans. Grisée par son contact, je portai mes doigts à mes lèvres après qu'il y ait mis un terme, avant de soupirer. « Tu es vraiment... Incroyable... » L'évocation de notre fille m'arracha un sourire, cependant je secouai légèrement la tête. « Pas tout de suite, je... Pas tout de suite. Crois-moi, tu auras tout le temps de me la présenter un peu plus tard... » Toute l'éternité, s'il acceptait ma proposition. Je ne pouvais le nier, aussi impatiente que je puisse être, l'idée de rencontrer Sunniva après des années d'absence était particulièrement angoissante. Je redoutais sa réaction, redoutait qu'elle me rejette – elle en aurait tous les droits. Je secouai légèrement la tête, puis forçai un sourire à prendre la place de ma grimace avant de balayer l'assemblée du regard. « Je suis curieuse de rencontrer quelques villageois. Voilà bien longtemps que j'observe Tromsø, mais je n'ai jamais osé m'y mêler... Je suis d'humeur conviviale, ce soir. Sans doute ferais-je mieux d'en profiter, cela n'arrive qu'une fois par millénaire. » Et un rire léger de me secouer, avant que je ne m'éloigne d'Aldarik, chope en main. Les vikings étaient tous bien plus ivres que je ne l'avais cru, chacun semblait lutter pour rester debout, un combat malheureusement perdu d'avance pour beaucoup. Et notamment pour une Skjaldmö chancelante, que mes réflexes me permirent d'éviter une première fois... Mais pas une seconde, la guerrière me bouscula et je n'eus pas le temps de me rattraper à la chemise d'Aldarik avant de basculer en arrière, et hélas pour le viking qui se trouvait à ce moment dans mon échine, mon coude vint percuter violemment sa figure, et ce fut de tout mon poids que je m'écrasai sur lui, pour constater par la suite que son nez venait de faire les frais de la maladresse de la jeune femme, couplée à ma force de déesse. « Grands dieux !! Toutes mes excuses, j'ai trébuché... Est-ce que ça va...? » A en juger par l'hémoglobine qui s'écoulait de ses narines, la question était plutôt ridicule.
Arnórr Ormfrid
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« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mer 25 Mar - 2:02
I
l était presque inusuel de voir le marchand si fiévreux de festivités, lui qui d'ordinaire était emprunt d'un quant-à-soi remarquable, et d'une propension à la discrétion que même ce fieffé matois qu'était Arnórr pourrait lui envier. Cet événement inéluctablement particulier était peut-être l'allégation de tous pour occulter ses limites, et se laisser guider par une intuition barbare qui n'exigeait rien de plus que de la pitance, du spiritueux et l'entrecuisse chaleureux d'une sylphide – ou la trinité de l'homme comblé. Le stupre flottait d'ailleurs en fragrance envoûtante dans l'ensemble de la salle, suffisait-il d'apercevoir les galbes du jarl et de sa nouvelle conquête s'esbigner tandis que personne ne regardait, et sans doute n'étaient-ils pas le seul couple à amalgamer leur salive dans cette demeure. Pour autant, ce n'était pas le prochaine exercice qu'il avait été sur le point de suggérer à Valdimárr, contrairement à ce qu'une voix diaphane s'en vint railler auprès d'eux. Une paluche toujours posée sur l'épaule de son camarade pour le maintenir en place, le pisteur se tourna en direction de la flavescente damoiselle qui, finalement, était celle qui était venue à lui plutôt que l'inverse. Un sourcil courbé, il la jaugea avec un dédain feint – ou en majeure partie – pendant que ceux qui avaient entendu son quolibet se désopilaient comme les gorets qu'ils étaient. « Si tu crois que je suis de ce bord, c'est que t'as besoin de passer par ma couche fillette, que je t'apprenne à hurler à la lune dignement. » Sa moue se fit subitement lubrique, réengageant les rires gras de l'auditoire autour d'eux. Après s'être assuré que le rouquin était capable de tenir droit, il le lâcha pour mieux se concentrer sur la nymphe venue avec l'humeur goguenarde, et sur ce terrain, elle savait pouvoir trouver un antagoniste de poids. « Je suis déçu qu'il te faille une image de Valdi et moi pour rêver de moi, franchement. Tu ferais rougir Freyja elle-même avec tes fantasmes bizarres, je savais que t'étais peu fréquentable, mais là... » Un ricanement, et il sembla plus détendu que quelques instants auparavant. Tant et si bien qu'il lampa ce qu'il lui restait de son verre, dont il fit claquer le cul sur la première table à portée. « J'aime être maître de mes actes et pensées, raison pour laquelle j'ai esquivé le jeu de trinquer à chaque coup de tonnerre, y a de quoi en gerber ses boyaux. Mais je peux vider une pinte entière, si tu m'accompagnes, skjaldmö... » Il avait parachevé sa tirade sur une intonation conviant au défi plus qu'à la simple proposition, et l'expression mutine qu'il arbora ne fit que l'affirmer.
Mais une déconvenue n'arrivant jamais seule, l'Ormfrid eut à peine le loisir de se tourner pour prendre la direction du bar qu'un assaut franc lui fit voir des astres à même le plafond. Une plainte rauque s'échappa de ses lippes, et il ne sut que saisir entre son nez et l'arrière de son crâne qui, s'il ne le protégeait pas, irait directement embrasser le plancher. Plus que le galbe qui lui tomba dessus, ce fut le coup au faciès, qui manqua de le faire s'étrangler avec son propre sang. « Bordel de l'enfer !! Rah... PUTAIN ! » Grogna t-il, embrasé non pas par la rage, mais par la douleur soudaine qui lui ankylosait tout le visage. « Je me retapisse la gueule, mais à part ça, tout va bien... ! » Il sentit des poignes le saisir et l'aider à se remettre sur ses pieds, sensiblement penché vers l'avant, paumes ensanglantées, mieux valait qu'il prenne l'incident avec philosophie que rancune. Il hasarda un regard sur la responsable qu'il ne connaissait pas, au contraire d'Aldarik, forgeron de son état et homologue du Thing. « Ca vaut bien une ristourne lors de ma prochaine visite dans ta forge, nan ? » Car la maladroite et lui étaient ensemble à cette bombance, comme tout à chacun, il l'avait remarqué.
Thorolf Sigurdson
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mer 25 Mar - 9:42
Je n'avais nullement l'intention de solliciter l'aide de Gerda en abordant le sujet du maniement des armes blanches, mais sa proposition de collaborer à l'entraînement de ma crevette me ravit. Et cela pour de multiples raisons, qui ne sont d'ailleurs pas toutes afférentes aux raids. Tout d'abord pour consolider nos liens d'amitié, un brin mis entre parenthèses, sans motif réel, uniquement parce que la vie en a décidé ainsi et qu'il nous faut accepter ses aléas sans rechigner. Ensuite pour m'occuper un peu de Gerulf, le fils de celui qui fut l'un de mes compagnons les plus valeureux et fidèles, qui appréciera mon geste, depuis le Valhalla où il côtoie les Dieux. En outre, en raison de nombreuses similitudes dans leurs parcours, Gerda et Livia pourraient devenir d'excellentes amies. C'est mon souhait le plus cher, car n'est-ce pas le rêve de chacun de s'entourer de ceux qu'on aime et que ceux-ci s'entendent à merveille ? En fait, bien que ma fourmi et moi nous ne nous quittions pas d'une semelle et que nous soyons très heureux ensemble, je me laisse parfois gagner par un profond sentiment de culpabilité, douloureux et opiniâtre, lorsque je mets bout-à-bout tout ce que nous lui avons dérobé un jour, sous les remparts de York : son adolescence, sa famille, sa terre. Sa vie, en somme. Alors, en compensation, même si cela ne représente pas tout ce qu'on a pu lui voler, je serais enchanté qu'elle sympathise avec les gens que j'apprécie.
Mon ultime motif de satisfaction est, quant à lui, lié à la sécurité de ma compagne. Elle manie parfaitement le bâton, beaucoup mieux que moi, mais j'aimerais qu'elle soit tout aussi performante avec d'autres armes, infiniment plus redoutables, telles que l'épée et le glaive. Bien évidemment, je l'initie aux diverses techniques de combat, dès que nous en trouvons l'occasion, mais nos joutes sont trop déséquilibrées pour être réellement efficaces. Et lorsque nous bataillons amicalement, j'éprouve une peur bleue à l'idée de la blesser, et je retiens mes bottes et mes attaques, ce qui restreint son apprentissage. De plus, j'ai la main baladeuse, et nos escarmouches se terminent souvent de façon prématurée, par des rires et de fougueuses embrassades. Dès lors, quelques affrontements moins disproportionnés, en compagnie de Gerda, lui feraient le plus grand bien.
Sur ces entrefaites, notre charmante alleresse s'est éloignée, et je la vois papoter avec l'Ormfrid. En voilà un qui s'est bien abstenu de venir nous féliciter, Liv et moi. Sans doute a t-il oublié de quelle manière ma crevette lui a sauvé la mise lorsque nous tournions en ronds dans la montagne, à la recherche du repaire du dragon, alors qu'il était censé nous y mener tout droit. La reconnaissance ne l'étouffe pas, ce pignouf. Mes yeux se posent également sur Valdi, qui tangue comme un drakkar dans la tempête et réussit même à me tamponner, puis sur Mads, plus discret qu'une pipistrelle assoupie dans les tréfonds d'une grotte oubliée.
Le tumulte d'une altercation interrompt mon tour d'horizon. C'est Njall qui se querelle avec un villageois aussi rond qu'une barrique. Ma langoustine me tire par la manche et me suggère d'intervenir. Elle a raison, ce serait vraiment regrettable que la fête soit gâchée de cette manière, mais, de vous à moi, cela m'amuserait plutôt que notre fier lettré se prenne une mandale sur la tronche. Il pourrait jouir ainsi de l'immense honneur de découvrir de nouvelles étoiles, et peut-être de leur donner son nom. La galaxie Njall. Pas de bol, c'est lui qui a le dessus. Ma souris me taquine alors. C'est vrai que nous avons le sang chaud, surtout quand l'alcool s'y mêle. Bons guerriers et bons amants, ma chérie ... lui murmuré-je à l'oreille alors qu'elle m'attire à l'écart de la foule et se pend à mon cou. Ce n'est point un baiser qui nous unit, non, c'est un interminable duel de nos muqueuses. Si bien qu'un recoin encore plus secret que cette sombre encoignure comblerait assurément nos vœux.
- Viens, cherchons un endroit ... lui soufflé-je en poussant une porte. C'est une pièce silencieuse et peu éclairée qui nous accueille. Une réserve encombrée de caisses, de tonnelets et de bouteilles. D'autres portes y donnent accès, mais, provisoirement, cette planque nous conviendra. Je me blottis contre la paroi du fond, et j'enlace ma crevette. Mes mains prennent doucement possession de ses hanches, et je la soulève un brin pour la hisser à ma hauteur. Mes lèvres cherchent les siennes, encore et encore ...
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Jeu 26 Mar - 19:06
La mine malicieuse de l’alleresse se revêtit d’une indignation feinte suite à la réponse d’un Arnórr, qui ne manqua pas de la faire rire intérieurement. L’avance n’était qu’une simple pique en contrattaque de celle lancée par Gerda quelques secondes plus tôt, aussi ne s’en formaliserait-elle pas. La suite, en revanche, la fit simplement éclater de rire : s’il s’expliquait en partie par l’alcool et ses effets, ce dernier résultait aussi d’une appréciation toute particulière de l’humour du viking. Ce dernier semblait plutôt bien disposé en cette soirée – le problème étant qu’elle ne savait jamais à quoi s’attendre avec lui, le bonhomme changeant parfois subitement sans qu’elle ne puisse comprendre le pourquoi du comment la plupart du temps. La soirée promettait d’être bien agréable, preuve étant que toutes les personnes qu’elle appréciait semblaient déjà passer du bon temps… Et pour certains dans le sens moins littéral du terme. Hagen avait disparu, et aux vues des échanges précédents avec Brynja, il fallait être bien naïf pour ne pas se douter de ce qu’il était en train de se passer. Et il avait suffi qu’elle quitte des yeux Thorolf et Livia quelques minutes pour que ces derniers soient eux aussi portés disparus. Revenant à Arnórr, Gerda ne tarda pas à répondre : « Trois femmes et pas satisfait, comme tu es impressionnant ! » L’exagération avait elle aussi sa place dans son répertoire. Ses lèvres retrouvèrent son godet quelques secondes plus tard. « Je suppose que je vais devoir passer mon tour alors. Moi qui croyais que la découverte ne te faisait pas froid aux yeux, ça me déçoit terriblement. » Un soupir dramatique plus tard, l’alleresse retrouvait son naturel et sa malice, un large sourire étirant ses traits sous les sifflets de leur petit public. Le viking comprendrait bien qu’elle n’en pensait pas le moindre mot – au moins comptait-elle sur son intelligence. Valdi, quant à lui, n’avait toujours pas pipé mot. La demoiselle le zyeuta pour constater sans difficulté que même sans l’intervention de son fils, il aurait certainement fini face contre terre. Et tandis qu’elle vidait son verre, le défi lancé par Arnórr attira toute son attention. Ses yeux se plissèrent : il savait bien comment s’y prendre avec elle, trop fière pour refuser le défi. Mais l’idée de finir totalement enivrée alors qu’elle devait surveiller un gamin de sept ans un peu trop turbulent la refroidissait légèrement. Bah ! Elle avait connu pire, d’autant plus que l’enfant n’était pas seul, entouré par sa terrible petite bande. Elle les connaissait tous, si bien qu’elle n’eût pas de mal à s’apercevoir que les jumeaux, petits nouveaux au village, manquaient à l’appel. Tout comme leur mère d’ailleurs. Retour à Arnórr : son air mutin finit par la convaincre. Sourire malin, puis : « Puisqu’on ne peut pas se passer de moi apparemment, allons-y ! » A peine le viking se fut-il retourné qu’une demoiselle le reversa. Demoiselle bien plus costaude qu’elle n’en avait l’air. Esquivant la chute de justesse en se décalant d’un simple pas, l’alleresse vit son envie de rire disparaitre rapidement lorsque le bonhomme se releva, toujours penché vers l’avant, le visage et les paumes en sang. Son premier réflexe fut de chercher autour d’eux le guérisseur, et ses espoirs disparurent bien rapidement lorsqu’elle le vit effondré sur sa table, assommé après le jeu initié par Klaus auquel il avait participé. Gerda leva les yeux au ciel, ces derniers retombèrent sur la demoiselle. Si le forgeron lui était bien connu, elle n’avait pas la moindre idée de qui pouvait être cette femme. L’heure n’était pas vraiment aux présentations, mais la question se posait tout de même. Sa curiosité trouverait satisfaction plus tard : « Je vais trouver quelque chose pour nettoyer tout ça. » Gerda connaissait suffisamment bien la maison de Hagen pour savoir où chercher - la faute à un Gerulf passant trop de temps dans la demeure du jarl. S’étant faite une idée assez précise de ce qui se déroulait dans la chambre de ce dernier, elle évita soigneusement d’y mettre les pieds. Quelques minutes plus tard, elle revenait avec des linges trempés dans l’eau froide, qu’elle colla dans les mains d’Arnórr afin qu’il puisse se nettoyer le visage.
Hagen Hrothgarson
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Jeu 26 Mar - 22:23
Pour toute réponse à ses interrogations, il obtint un baiser doux déposé du bout des lèvres. Un baiser bien timide en comparaison de leurs précédents échanges. Il prit d'abord cela pour un refus poli mais l'étreinte de la petite muette devint soudainement bien plus lubrique. Lorsqu'elle passa ses jambes autour de la taille du Jarl, il sentit son désir se décupler, d'autant plus lorsqu'elle décida de prendre les devants en lui retirant sa tunique. Avec ardeur, il passa une main sous la sienne caressant sa peau velouté avec délicatesse, remontant de son ventre jusqu'à sa poitrine déjà sensible. Ses lèvres quant à elles étaient attachées au visage de la petite muette. Il la couvrait de baisers et de caresses tandis qu'il sentait les braises ardentes de l'amour prendre possession de son propre corps. Son souffle devint plus haletant encore, le sang battant dans chacune de ses veines. Et pourtant, malgré tout son désir, il sentait que quelque chose n'allait pas. « Bordel » souffla-t-il alors avec agacement. L'alcool avait ses avantages, il désinhibait complètement et vous permettait les comportements les plus audacieux, telle en était la preuve. Mais il pouvait avoir aussi de nombreux inconvénients, d'autant plus si vous étiez un homme. Ces instants gênants, Hagen ne les avait jamais vraiment connu et s'en serait bien passé jusqu'à la fin de ses jours. Au moins la petite muette ne viendrait certainement pas ébruiter cet incident et sa réputation avait donc de grandes chances de rester sauve. Mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine gêne vis-à-vis de celle qui se trouvait à présent dans sa couche et qui ne demandait qu'à être aimée et possédée. Malgré son désir ardent pour cette douce et belle jeune fille, il devait se rendre à l'évidence. Il était parfaitement incapable de faire quoique ce soit de plus. Par Frey ! Cela ne pouvait tomber plus mal ! Il tenta de sauver la situation, se pressant davantage contre le corps brûlant de Brynja. Mais tout semblait vain, il était déjà trop tard. Résigné, il s'effondra finalement sur Brynja avant de déposer un baiser chaste sur son front. « Il semblerait que tu sois sauve pour ce soir. » lança-t-il avec un petit sourire contrit. Malgré sa petite réflexion, il n'avait sans doute jamais ressenti plus grande honte. Un viking, un Jarl de surcroît, ne pouvait se trouver en pareille situation. C'était indigne de son rang mais il n'y pouvait rien. Malgré toute sa bonne volonté, malgré son désir brûlant, il ne pouvait rien. Par tous les dieux, il en avait envie ! Et pourtant il devrait se contenter d'une nuit platonique aux côtés de l'une des plus belles filles de Tromsø. Pire que la honte c'était un horrible sentiment de frustration qui l'assaillait. Il roula sur le côté, laissant Brynja libre de ses mouvements. Il passa une main contre sa joue, remettant délicatement une mèche de cheveu derrière son oreille. « Tu ne t'en sortiras pas si facilement, fais moi confiance. » Il lui adressa un nouveau large sourire masquant du mieux qu'il pouvait ses véritables émotions. Il ignorait qui de la honte ou de la frustration gagneraient le terrible combat qui se jouait dans son esprit mais le résultat ne serait que désastreux. Il espérait donc reprendre cette petite affaire le plus tôt possible, effaçant d'un seul coup tous ces désagréments. Mais il n'était pas dupe. Il avait bu, elle aussi. Que se passerait-il dès le lendemain , quand les douces effluves se seront dissipées ? Il n'avait aucun moyen de le savoir et n'était de toutes façons pas en état d'y penser. Il serra la petite muette contre son torse toujours dénudé avant de déposer un baiser contre ses lèvres. « Reste donc là pour la nuit. Tu n'as certainement plus rien de mieux à faire. » Il s'imprégna une dernière fois de son odeur avant de fermer les yeux, les bras toujours autour de sa malheureuse proie. Il cala sa respiration contre la sienne et doucement il se sentit tomber dans un sommeil empli d'ivresse et de désir non assouvi.
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Sam 28 Mar - 16:40
Fût un temps où je n’hésitais pas le moindre instant à me joindre à une fête comme celle-ci, mais ce temps était révolu. Au fil des années, mon engouement s’atténuait, à l’image de ma jovialité. Cette… malédiction divine qui me suivait, avait beaucoup de responsabilités à ce fait. Pourtant, qu’est-ce qui me prouvait qu’il s’agissait d’une punition des Dieux, me direz-vous ? Peut-être que Sól possédait la réponse à cette question, mais loin de moi l’idée de le lui demander. Au final, cela m’importait peu de savoir s’il s’agissait de leur fait, ou bien d’une simple… malchance. Après tout, dans un cas comme dans l’autre, ils étaient responsables : soit de m’infliger cela, soit de ne rien y faire. Et ce n’était certainement pas Sól, qui peinait déjà à obtenir sa liberté, qui allait pouvoir changer cela. Elle m’apportait déjà suffisamment de Lumière, je n’avais guère besoin de plus venant d’elle… Rien de plus que son Amour, qui me transperçait de par son regard. Elle pouvait le nier par des mots, mais certainement pas par ce regard brûlant qu’elle m’adressait. Peu importe les événements, les secrets chaudement gardés, je la connaissais. Plus qu’elle ne pouvait se l’imaginer. J’écoutais calmement chacune de ses paroles… Et visiblement elle aussi me connaissait, plus que je ne l’imaginais. Ses mots m’arrachèrent un sourire. « Les personnes comme toi sont capables d’apporter une étincelle dans une vie. Et cette même étincelle grandit, prend forme, et devient une puissante et intense flamme éternelle. Et j’en suis la preuve, non ? » Soufflai-je à son attention, attrapant délicatement sa main pour l’apposer contre ma poitrine. Mon cœur battait sincèrement dès lors que Sól se trouvait à mes côtés. Il ne manquait que Sunniva. Il ne manquait qu’elle pour tout changer. Nous trois, ensemble, réunis. Mais Sól repoussait cet événement, je le sentais. Elle pouvait se donner mille raisons, toutes seraient fausses. Elle était terrifiée à l’idée d’être rejetée. Quoi de plus normal, après tout ? La crainte d’une mère, que son enfant ne la reconnaisse pas, ne l’accepte pas. « Tu sais, Sunniva est ta fille… De ce fait, elle fait preuve d’une compréhension hors du commun. Je la sais capable de tout accepter. Elle est d’une incroyable force, tout comme sa mère. » Lançai-je alors que je venais tout juste de rejouer ses mots dans mon esprit. J’avais été tellement perturbé par sa crainte, que je n’avais pas perçu la portée de ses paroles. Tout le temps… ? Plus tard… ? Si j’en croyais ses dires, elle n’avait nullement l’intention de faire ses adieux. Je déviais le regard, et esquissais un sourire silencieux. Avec Sól, je ne savais jamais réellement à quoi m’attendre, mais pour le coup, c’était aussi clair que cela se pouvait. Cependant il me manquait une donnée, une information. Mais je ne la forcerai pas. Je savais qu’elle me dirait ce qu’elle avait à me dire en temps voulu. Elle l’avait toujours fait jusqu’à présent. « Et puis, elle est tellement… Elle. Elle est simplement incapable de faire du mal, sa douceur m’étonnera toujours à vrai dire. De ce fait, je tâche de la préserver des horreurs de ce monde. Elle est vouée à faire de grandes choses, je le sais… Je le sens. » Terminai-je, afin de la rassurer du mieux que je le pouvais. Décidant de rencontrer les habitants du village, elle lâcha un rire et parvint à m’en faire échapper un également. Cela faisait tellement longtemps… Un peu plus de cinq ans, à vrai dire, que je n’avais pas entendu ce doux son émaner de sa bouche. La vile Déesse en avait même profité pour s’approprier ma chope ! A peine s’éloigna-t-elle que je crus que Brynja lui avait transmis sa maladresse… Voilà que le nez d’Arnórr venait de subir le courroux divin… Je ne pus m’empêcher de rire de la situation. Je n’avais jamais vue Sól gênée jusqu’à ce jour, du moins, ce soir. J’aidais la jeune femme de feu à se relever, tandis que le viking ne put s’empêcher de profiter de la situation. « Ca va Arnórr, tu as de la chance, je suis de bonne humeur ! Ta prochaine arme te sera grâcement offerte ! » Déclarai-je. J’approchais ma bouche de l’oreille de Sól. « Et bien… Je ne te savais pas maladroite, n’est-ce pas un comble pour une Déesse ? » Murmurai-je taquin. Sans même croiser son regard, je savais celui-ci sombre et perçant. Faussement, bien entendu. Du moins je l’espérais…
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Mads Olavson
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 29 Mar - 0:29
la fête de l’orage
Lorsque Mads entra dans la demeure du Jarl, plusieurs le dévisagèrent. D’abord, on lui offrit un air rempli de turpitude qui le fit frissonner. Il resta quelque secondes de trop immobile, serrant les points et tentant tant bien que de mal de reprendre un rythme de respiration sensé. S’il voulait un jour éviter d’avoir l’impression qu’on lui lançait des brimades en pleine figure, il devait commencer à quelque part. Il devait montrer à tous qu’il n’était pas que l’homme cruel qu’on l’associait. Il finit d’un trait la boisson qu’il avait piqué à un homme trop saoul qui passait devant lui. Pour l’heure, il se contenta de se rendre aux grands barils qui contaient l’alcool pour se servir un autre verre. Après quelques gorgées, il leva les yeux pour observer les alentours. Peu de personnes le regardaient encore, mais un couple assez âgé à deux pas de lui avaient l’air de lire en travers son corps. Pour se contenter, il leur lança un regard bizarroïde, ce dernier empreint d’un sourire qui avait tout l’air d’être fortement déplacé. Bien joué, Mads. Ils se détournèrent aussitôt et quittèrent la fête, laissant un Bourreau conscient de ses défauts sociaux. Il était quelqu’un de timide, ce qui n’avait jamais aidé tous ces autres traits et l’avait par le fait même forcé à être quelqu’un de plutôt solitaire. Tous semblaient s’amuser plus que lui. Sa sœur était parmi d’autre jeunes viking et riait aux éclats, il n’irait certainement pas la dérangé. Quand il se concentra à nouveau sur son cousin, lui et Brynja s’évadait derrière les rideaux pour être seuls. Il avait vraiment manqué leur histoire. Même lors de l’affront du dragon, il n’avait rien vu venir. Elle avait beau lui être tombée dessus, ça n’avait été qu’une énième démonstration de sa maladresse, non? Thorolf et Livia attirèrent aussi son attention et il se dit qu’il pourrait aller leur parler. Il s’avança vers eux et leur regard ne pouvaient se lâcher. Eux aussi s’en allèrent pour un moment de tranquillité. Une moue déforma ses traits et il enfoui son visage derrière son verre pour prendre une autre gorgée. Que faisait-il ici déjà? Renfrogné, il finit son troisième verre, au moins il pouvait profiter de l’alcool avant d’aller piquer un somme. Une chevelure attira son attention, Gerda s’empara de linges à quelques pas de lui. Il ne pouvait pas aller lui parler ici, pas devant tout le monde. Il s’était toujours juré de ne pas mettre sa réputation en jeu, au profit de son amitié. Une femme qui donnait la vie et un homme qui l’enlevait… Il finit par s’intéresser au petit groupe constitué de Gerda, Arnórr, le forgeron et une femme qu’il ne reconnut pas. Prenant son courage à deux mains, il se rapprocha d’eux, il eut l’impression de porter une cuirasse lourde comme un bœuf. Personne ne pouvait deviner qu’ils se voyaient occasionnellement, l’Alleresse et lui, alors il pouvait bien s’intégrer à un groupe pour ce soir! « Hey, ça va ici? » Balbutia-t-il, en levant son verre et en essayant à nouveau de sortir un sourire confiant. Il ne sut dire si aucun des personnages ne sut l’entendre. Rien dans ses paroles ne transmettait la gloire d'un membre du Thing. Quand ses prunelles se perdirent dans l’auscultation de l’inconnue, le temps sembla s’arrêter. Elle était d’une beauté éblouissante et il réussit à sortir d’autres mots : « Bonsoir, vous êtes nouvelle ici, je me trompe? Quel est votre nom? C’était déjà beaucoup mieux, enfin, dans la tête du guerrier. Jusqu’à ce qu’il sente le regard de chacun sur lui. Il n’avait plus qu’une envie, enfouir sa tête dans l’étang, qu’on l’oublie…
Brynja Ragnardóttir
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ϟ HUMEUR : Un brin traumatisée.
« Having a soft heart in a cruel world is courage, not weakness. »
« She wasnt exactly sure when it happened. Or even when it started. All she knew for sure was that right here and now, she was falling hard and she could only pray that he was feeling the same way. »
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 29 Mar - 4:51
La fête de l'Orage
SUJET COMMUN
Pour la première fois depuis ce qui lui semblait être une éternité, Brynja savait parfaitement ce dont elle avait envie. Cela se résumait à une envie, un homme. Tout aussi effrayante que puisse être la perspective d'être aimée charnellement, elle n'en était pas moins exaltante, étourdissante. Sous ses doigts, la peau d'Hagen semblait brûlante ; la sienne ne l'était pas moins. Un long frisson remonta le long de son échine lorsqu'elle sentit la main du guerrier remonter le long de son buste, et elle soupira de contentement contre ses lèvres, dont elle était incapable de se défaire. Son cœur avait perdu tout sens du rythme et il en allait de même pour sa respiration, déjà haletante et sifflante. Cependant... Elle rouvrit les yeux lorsqu'un juron échappa au Jarl, qui semblait pour le moins... embarrassé. Il fallut quelques instants à la jeune femme pour comprendre où était le problème, et par la même occasion pourquoi Hagen semblait plus dépité qu'elle ne l'avait jamais vu. Tout aussi brûlants de désir qu'ils puissent être l'un et l'autre, et l'un pour l'autre, il avait vraisemblablement avalé plus d'alcool qu'il ne l'aurait dû, et son organisme avait décidé de le punir de la plus désagréable des façons. Quand bien même Brynja aurait-elle pu parler, l'on aurait sans doute pu résumer ses pensées à un « oh » désappointé. Et par les Nornes, ce qu'elle pouvait l'être, déçue ! Du moins sur l'instant, car ses sens revenus, elle aurait bien vite fait de bénir cette déconvenue... Elle fit la moue lorsque le Jarl déposa un baiser sur front, mais se garda bien de lui faire comprendre d'une quelconque façon à quel point elle se trouvait frustrée. Une frustration d'un nouveau genre, qu'elle n'aurait jamais cru devoir connaître avant même d'avoir goûté à la luxure... ! Qu'à cela ne tienne, Hagen demeurait un homme, et sans jamais avoir partagé la couche d'aucun d'entre eux, Brynja savait parfaitement que s'il y avait bien une chose à laquelle les mâles tenaient, c'était leur virilité. Les paroles du Jarl en était la preuve, il n'avait nulle intention d'en rester là... Et à ce moment donné, elle non plus. Bien décidée à profiter pleinement de ce que le jeune homme pouvait lui offrir, elle se pressa contre son torse lorsqu'il l'attira contre lui, passant un bras autour de sa taille pour mieux l'étreindre. Nul besoin de chercher à discuter son invitation, il ne semblait avoir nulle envie de la voir quitter sa couche en dépit de l'insuccès de leurs élans amoureux. Éveillée, Brynja le resta guère longtemps, rassurée par la présence d'Hagen à ses côtés, elle ne tarda pas à le rejoindre dans le domaine de Darakan, à mille lieues de se douter que le réveil ne serait pas aussi savoureux que la soirée.
FICHE PAR ROMANOVA.
Arnórr Ormfrid
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« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Lun 30 Mar - 17:30
N
e jamais perdre le nord, tant au sens littéral que propre du terme, c'était bien une leçon que lui avaient enseignée les norvégiens et qu'il avait niellée en son être. L'opportunisme n'était pas fatalement la tare du cuistre, la plupart des gens consentaient à cette notion, pour eux-mêmes ou pour autrui, tout dépendait ensuite de leur acabit. Dans le cas de l'Ormfrid, ce n'étaient que desseins ingrats sous risettes benoîtes, mais parce qu'il était un fin encenseur et manipulateur que l'on disait seulement de lui qu'il savait tirer le meilleur d'une situation. En l'occurrence, sommer réparation à une illustre inconnue – aussi splendide soit-elle – et manifestement proche d'un autre membre du Thing aurait été une manoeuvre fort malhabile. Qui plus est, ce n'était jamais rien qu'un coup gauche et un ruissellement de sang, point de quoi traumatiser des vikings dignes de ce nom, dont le délassement principal était de guerroyer dans la fange et l'hémoglobine. Le pisteur ne se priva d'ailleurs pas pour commencer à essuyer ses paluches à même ses vêtements, tout en constellant le plancher de mouchetures pourprines le temps que l'alleresse daigne revenir. Dès lors qu'elle fut là, il récupéra les linges humidifiés et se les agglutina sur le museau. « Merci. » Echappa t-il tout en simplicité à la donzelle, avant de glousser d'un ricanement folâtre à la réponse du forgeron. « C'pas tombé dans l'oreille d'un sourd Alda', ça peut valoir le coup de se faire péter le nez à chaque fois que je veux une nouvelle arme, merci à ton amie pour l'idée. » Et Mads de se joindre à leur joyeux quatuor, qu'il reconnaissait bien dans sa contenance plus pusillanime qu'elle n'aurait dû l'être. « Ca va. Ca ira encore mieux après un verre. » Les prunelles mordorées de l'éclaireur accrochèrent le galbe d'une serveuse de passage, vers le plateau de laquelle il tendit le bras pour récupérer une corne remplie, qu'il lampa sans manière et non sans s'en faire couler sur les joues et dans le cou – ou la grâce du barbare.
Un râle quant à ses narines, il essuya son visage d'un revers de manche puis abandonna le récipient conique sur une table, avant de porter son regard sur le fils d'Olav. « Plus doué à dépecer un homme qu'à parler à une femme, hein Mads ? » Il ricana et tapota l'épaule de ce dernier, avant d'observer l'ensemble de la salle, jusqu'à échouer sur l'une des rondaches murales qui lui fit naître comme une soudaine envie. Un sourire malicieux évasa ses lèvres, l'alcool commençait réellement à se faire sentir, et il était plus que temps qu'ils s'amusent un peu. « Qui veut jouer à un Hachettes-Bouclier ? » Il considéra chacun des individus présents, une nitescence de défi dans les tréfonds de ses iris. « Voilà ce que je propose : on se reboit tous un petit truc, et on lance ces dès chacun notre tour. » De sa poche, il sortit lesdits instruments de style scandinave et les exhiba à la vue de tous. « Celui qui a le score le plus bas... aura l'honneur de tenir le bouclier. » Et ses babines de se retrousser davantage. Si Arnórr était un quidam intrinsèquement malintentionné, il savait parfois occulter ses relents vindicatifs pour s'intéresser à un amusement plus innocent – pour peu que ce genre de jeux puisse être qualifié d'innocent, car après tout, c'était son caractère périlleux et la perspective d'entailler la chair qui le rendait intéressant.
Spoiler:
Explications dans le flood
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loved the Moon so much
she died every night to
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mar 31 Mar - 5:22
La Fête de l'Orage
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Par les Nornes ! Maltraiter un pauvre viking alors que j'avais à peine trempé les lèvres dans l'hydromel n'avait nullement été mon intention, mais il fallait croire que les Tisseuses de Destinées étaient déterminées à se jouer de moi. J'étais pour le moins embarrassée, car si je voulais passer un peu de bon temps parmi les villageois, je voulais également passer aussi inaperçue que possible... Bel échec si j'en croyais l'attroupement qui s'était formé autour de nous, et en particulier du blessé, dont l'hémoglobine redécorait la demeure du Jarl. Je n'aurais pas aimé me trouver à la place de celui-ci, il allait retrouver son logis dans un bien piteux état une fois les vikings éparpillés et l'ivresse dissipée. Sans doute avait-il bien mieux à faire pour le moment, sa disparition soudaine au bras d'une jeune femme ne m'avait pas échappée... Avec une grimace gênée, je me remis sur mes pieds avec l'aide d'Aldarik, vers lequel je me tournai avec un air faussement contrit. « Tss ! Si j'ai fait preuve de maladresse, eh bien toi, tu as manqué de réflexes... ! Tu aurais tout de même pu faire l'effort de me rattraper. » J'eus l'air très sérieuse pendant une poignée de secondes avant d'éclater de rire en secouant légèrement la tête. Qu'il était bon de se laisser un peu aller ! Le scepticisme qui m'avait saisie lorsque j'avais pénétré dans la demeure s'était déjà évaporé, pour la simple et bonne raison que je me sentais... A ma place ? Parmi les hommes, il m'était facile d'oublier que je ne faisais plus réellement partie des leurs, et que je ne goûterais jamais au privilège de la mortalité. Cependant, mon éternité aurait un goût plus sucré qu'amer si Aldarik acceptait de la partager... Bien qu'accrochée aux épaules de mon amant, j'offris un sourire charmeur au jeune homme qui m'aborda par la suite, avec une gêne évidente, et cela dans le simple but de me jouer de la jalousie d'Aldarik. « Nouvelle au village ? Non, pas vraiment, mais je ne suis que de passage... Je ne reste jamais bien longtemps. » Je m'écartai légèrement d'Aldarik, sans pour autant me détacher complètement de lui. « Sonja. Je m'appelle Sonja. Et quand bien même l'on m'a déjà dit que j'avais des dents de louve, je ne mords pas, détendez-vous. » Un nouveau rire me secoua – que j'étais mauvaise, de me moquer ainsi de ce pauvre garçon ! Et je n'étais pas la seule, le jeune homme que j'avais heurté jeta de l'huile sur le feu à peine eus-je les lèvres closes. La suite de son discours fit naître sur mon visage une expression circonspecte ; hachettes-bouclier ? Je haussai un sourcil, avant d'afficher un air malicieux. « Voilà qui me semble particulièrement intéressant... » Et pour le moins dangereux – pour de simples mortels – et sans doute était-ce là tout l'intérêt de la chose. Avant que quiconque n'ait eu le temps de le faire, je m'emparai des dés qu'exhibai le dénommé Arnórr. « J'ose espérer que ce jeu ô combien débile, mais ma foi fort distrayant, n'est pas réservé aux hommes... ? » Quitte à ne pas passer inaperçue, autant s'assurer que tous remarquent ma présence ! Nul doute qu'Aldarik apprécierait l'idée de voir des hachettes voler en direction de mon minois si d'aventure je perdais au lancer de dés... Non pas que je risque quoi que ce soit - je jouais, mais je trichais également.
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Dim 5 Avr - 16:38
Un étendu sourire habillait mes lèvres, sans même que je ne m’en aperçoive. Cela procurait des sensations oubliées depuis longtemps, dans de telles circonstances. Le sentiment de bien-être était quelque chose de réconfortant et intimement salvateur. En outre, contempler Sól toute embarrassée, le rose lui montant aux joues, relevait du cadeau divin, et c’était peu de le dire ! Je m’étais habitué à partager des instants on ne peut plus sérieux à ses côtés. Elle ne cessera donc jamais de me surprendre… Et voilà qu’elle me rejetait tout bonnement la faute ! De plus son regard embrasé n’avait pas de quoi me rassurer. Loin de moi l’envie et l’idée d’énerver la jeune déesse de feu. Malgré tout, le rire qui s’ensuivit ne m’étonna guère. « Hey ! Je craignais que tu ne me mettes le feu… Ne me reproche donc pas ta maladresse ! Et ne remets pas en question mes réflexes, si j’avais voulu te rattraper je l’aurai fait, mais l’idée de te voir gênée me semblait largement plus agréable. » Soufflai-je à son oreille. Son rire cristallin m’avait chaudement touché. Qu’il était bon de la voir presque épanouie, et libérée malgré ses chaînes divines. Si cela n’était pas une preuve de sa force morale, je ne savais pas ce que cela pouvait être d’autre. Je tournais alors la tête vers Arnórr qui profitait de la scène plus que jamais. « Fais attention mon ami, je ne peux t’assurer que ton nez sera la seule chose à en pâtir ! Une arme peut se révéler être coûteuse… » Lançai-je taquin, laissant apparaître un sourire en coin des plus sournois. Sól se présenta par la suite, de la même manière qu’elle s’était présentée à moi à l’époque. Voilà que je devais faire attention à l’appeler Sonja en public… Par chance elle le rappela de par son introduction aux vikings, nul doute que j’aurais fait la bêtise, autrement. Elle ne mord pas ? Eh bien, ce n’est pas ce que mes souvenirs me disent… Mais cela demeure entre la jeune déesse et moi-même, bien entendu. Sól semblait prendre un malin plaisir à taquiner mes amis vikings, elle semblait visiblement bien s’intégrer et ce, très rapidement. Je la sentais à l’aise, ce qui en soi me semblait être un exploit. Arnórr proposa alors une partie de Hachette-Bouclier, pratique dont le simple nom ne me donnait guère envie… Contrairement à mon amante. Je ne pus m’empêcher de secouer légèrement la tête. Pourquoi ? Je m’approchais discrètement d’elle afin de lui souffler quelques mots à son unique attention. « Tu es sûre de toi, sur ce coup ? Tu ne crains pas que… ta divinité se dévoile ? » Demandai-je alors qu’elle faisait sa têtue, bien motivée à participer à ce jeu. Eh bien, je n’avais guère le choix, je devais faire de même. Si possible, je préfèrerai me coltiner le bouclier, elle évitera de mettre le feu à la demeure d’Hagen par peur de la Hachette fonçant droit sur elle. « Bon, qu’on apporte des rafraîchissements pour que l’on puisse jouer ! » M’exclamai-je de manière à sembler enthousiaste à vis-à-vis de la proposition d’Arnórr, mais je ne l’étais guère. Je craignais le pire, à vrai dire…
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Livia Weaver
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mar 7 Avr - 17:37
Ce baiser que je voulais une célébration de mon, non, de notre bonheur, devient si brûlant que Thorolf nous isole dans une réserve, avec pour seule compagnie tout un bric-à-brac de caisses, de fûts de différentes tailles, de tout un tas de récipients empilés à la hâte. Le halo blafard d'une vieille lanterne s'y reflète, comme autant de minuscules et timides étoiles. Mais je n'ai qu'une perception très floue de ce qui nous entoure, accaparée par celui qui sera bientôt mon époux de façon officielle. Il m'attire tout au fond de cette réserve, où nous reprenons notre conversation sans paroles, ou presque. De tendres, nos baisers s'enfièvrent et nous enflamment, si bien que mes mains se fraient un passage sous l'épaisse chemise de Thorolf, et s'égaient avec délices sur sa peau chaude et palpitante. Que ne donnerai-je pas pour être chez nous en cet instant ! Je me presse contre mon géant, mais trop de tissus nous séparent, et ce n'est ni le moment, ni le lieu pour nous aimer. Une porte qui claque, une cavalcade, des pas qui résonnent devant la réserve refroidissent mes ardeurs. Et puis des cris, et des hourah enthousiastes s'élèvent et intrigue fortement l'indécrottable curieuse que je suis !
- C'est quoi ça ? Pourquoi beaucoup cris ? Nous manquer autre chose ? Aller voir ? Nous finir câlin dans la maison à nous, pas ici trop de monde, d'accord ? Pas fâché, hein ? Viens ! Je fais les questions et les réponses, même si je sais que Thorolf va grogner un peu, je suis certaine que lui aussi se demande ce qui se passe dans la grande salle. Discrètement nous nous faufilons derrière les hauts piliers, et j'essaie de comprendre au milieu de ce brouhaha festif, ce qui a déclenché cette agitation. C'est apparemment Arnórr qui mène la danse, ou plutôt le jeu. Hachettes-Bouclier, rien que le nom annonce la couleur ! Est-ce bien raisonnable dans l'état d'ébriété dans lequel se trouvent certains convives, pour ne pas dire la plupart ? Je regarde Thorolf, incrédule, puis Arnórr qui présente des dés aux vikings qui l'entourent, et termine d'expliquer la règle, fort simple, du jeu. À mon plus grand étonnement, l'amie d'Aldarik, à la chevelure de feu, s'est emparé des dés pour les lancer, le forgeron s'est placé à ses côtés. Me voilà victime d'un sacré dilemme, presque d'une crucifixion, je suis écartelée entre deux attitudes : jouer à ce jeu plutôt stupide pour montrer à tous que je désire vraiment faire partie du village ou bien rester prudemment à l'écart à observer les joueurs, ce qui serait sans conteste la solution la plus intelligente. Inutile de posséder le don de prophétie d'une volvä, pour deviner ce que je vais décider. La prudence et moi ne sommes pas de la même famille ! Me voilà devenue aussi tête brûlée, ou presque, que ces vikings ! Je souris intérieurement en me remémorant mon arrivée parmi ceux que je prenais pour des sauvages, des païens, des hommes sans foi ni loi. J'ai découvert des hommes libres aux croyances sincères en un panthéon divin qui essaie de prendre soin d'eux, des hommes courageux, téméraires, mais aussi amoureux de leurs compagnes, aimant leurs enfants. Je suis bien ici, je suis heureuse parmi eux, je veux qu'ils m'acceptent comme l'une des leurs, comme une vraie viking, plus une étrangère, thraell qui plus est. Je dois jouer !
- Thorolf, trésor, je jouer, il faut, toi comprendre ? lui murmuré-je, en plongeant dans ses prunelles fuligineuses. Ma main serre très fort la sienne, puis je m'avance droit vers le pisteur : - Je jouer aussi ! lui dis-je, haut et clair ...
Arnórr Ormfrid
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ϟ HUMEUR : La mousse aux lippes, enragé mais déterminé.
« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »
Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mer 8 Avr - 21:49
A
rnórr se désopila à la remarque du forgeron, une bonne arme n'était jamais sans valeur et il fallait parfois savoir y mettre le prix. Quant à la blondine qui l'avait bousculé, Sonja, disait-elle, il la contempla évasivement non sans se dire qu'il l'avait probablement déjà croisée dans les venelles de Tromsø, sans s'en souvenir particulièrement. Beaucoup d'individus ne faisaient qu'une halte fugitive dans les environs, nombre d'idylles naissaient ainsi, tant et si bien qu'il ne soupçonna pas une seule seconde la nature déifiée de la sylphide à ses côtés. Il n'était pas surprenant que les divinités les raillent, tapies sous des identités factieuses comme des loups dans une bergerie – lui aussi trouverait l'activité fort délassante s'il y avait eu accès. Mais il n'était qu'un éphémère comme tous ceux qui peuplaient Midgard, et avec ce qu'il avait déjà ingurgité de breuvage, il n'en avait cure. Il fut autrement plus satisfait de constater que sa proposition intéressait, il était plus que temps d'instiller un semblant d'ambiance du côté de ceux qui ne lampaient pas leur pinte à chaque coup de tonnerre, et des festivités dignes de ce nom ne se déroulaient pas sans au moins un jeu périlleux. Dés confisqués par la flavescente qui ne manquait vraisemblablement pas de hardiesse, et bras croisés, rictus désinvolte aux lippes, il répondit d'une intonation mutine. « Comme si nos femmes avaient quelque chose à nous envier. » Et il savait parfaitement de quoi il parlait, avec une guerrière véhémente en guise d'épouse. Ce fut ensuite au tour d'Aldarik de manifester son enthousiasme, sa déclaration suivie de près par un cri rauque de l'éclaireur en direction des serveuses qui auraient tôt fait de comprendre le message. Mais avant qu'ils n'aient eu le loisir de mouvoir, Livia apparut, s'attirant à elle la curiosité de l'Ormfrid qui fut pantois de ne pas la voir agglutinée à son cuistre de futur mari – qui n'était, toutefois, pas bien loin derrière. « Bonne idée. Après tout, si tu deviens des nôtres, il est temps de commencer à participer à nos divertissements coutumiers. » Il plissa les paupières et arbora un sourire courtois dans l'apparence, mais vicieux dans le fond.
Et tandis que tout le monde se faisait apporter le nécessaire de bière, il s'en alla s'emparer d'un fût vide non loin de là, sur lequel il replaça le couvercle et qu'il apporta ensuite au milieu de cette joyeuse cohorte. Quitte à être l'auteur de l'animation, autant qu'il montre l'exemple, aussi récupéra t-il les dés auprès de Sonja. « Ok, premièrement : skål ! » Il leva son verre au centre du cercle formé de tous les participants, trinqua avec eux, puis avala deux gorgeons de sa boisson. « Peut-être que deux chançards devront tenir un bouclier, ça dépend de combien on sera au final, on avisera une fois que tout le monde aura lancé. Je commence. » Il secoua les instruments chiffrés au creux de sa paume, veillant à utiliser la main qui, sous son protège-poignet en cuir, portait les stigmates d'une morsure de serpent qui le liait à Loki en personne. Si l'enjeu avait été sérieux, il aurait assurément trouvé un moyen pour tricher, ce qu'il jugea néanmoins inutile pour ce soir.
Il lança, les dés roulèrent sur le bois humide, s'entrechoquèrent même avant de prendre des voies différentes et de s'arrêter presque simultanément. Le résultat tombé, le jeune homme étira ses babines, non mécontent de son score qui n'était qu'à trois points du maximum. « Neuf ! Pas mal ! » Il reprit les cubes et les donna à la personne à côté de lui. « Essayez de faire mieux ! »
Dernière édition par Arnórr Ormfrid le Mer 8 Avr - 21:54, édité 1 fois
Les Nornes
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Mer 8 Avr - 21:49
Le membre 'Arnórr Ormfrid' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Hachettes-Bouclier' : 9
Mads Olavson
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Sujet: Re: RENOUVEAU ϟ La Fête de l'Orage Jeu 9 Avr - 4:50
la fête de l’orage
La modération n’était franchement pas au rendez-vous de cette fête en l’honneur de Thor. L’alcool désinhibait l’entièreté des gens présents, Brynja y compris qui venait sans doute de perdre sa vertu, jetant son étole au sol. Le bouquet dans cet histoire, c’était que le Bourreau n’avait jamais deviner les sentiments qui pouvaient habiter son cousin et son amie, il essayait de ne pas trop penser à ce soir. C’était ce qui l’avait amené à se mêler à la foule, chose qu’il ne faisait jamais. Sa sœur en serait fier et il sut qu’elle l’avait déjà remarqué, mais qu’elle ne voulait pas s’insérer ce nouveau courage qui emplissait les poumons du guerrier. Certes, il lui en manquait encore assez pour avoir l’air d’être à l’aise devant l’inconnue. Ce fut Arnórr, membre du Thing qui intervint d’abord. Mads pensa à s’éloigner aussitôt, ne connaissant pas le sarcasme et les blagues pour comprendre que l’homme ne lui voulait pas de mal. Heureusement, la bonde ouvrit la bouche, empêchant le Bourreau de s’esquiver. Sa voix était avenante et il ne put à nouveau lâcher le visage divin de cette dénommée Sonja. Comme si on lui avait enlevé l’usage de la parole, il se contenta de laisser échapper un rire nerveux acquiesçant à ce qu’il avait enfin compris comme des plaisanteries. Une sur deux, c’était déjà un meilleur score que d’habitude! Il enfoui à nouveau son visage dans sa choppe et bu à grande goulée. Ce fut à nouveau à Arnórr de détendre l’atmosphère et ont pu voir apparaître des étincelles dans les yeux de Mads. Il n’avait pas jouer à Hachettes-boucliers depuis environ dix ans, avant qu’il ne soit l’exécuteur du village. « Je participe. » On pouvait déceler de la fierté dans sa voix, comme s’il prenait enfin l’importance de ce qu’il venait de dire. Il observa les alentours, les gens se rapprocher d’eux et Livia arriva elle aussi. Mads lui fit un signe de tête, doublé d’un sourire. C’était ça se sentir entouré? Participer à la vie du village? Il se demandait franchement pourquoi il s’en était exclu toute sa vie! Il prit lui aussi deux gorges d’alcool pour se mettre dans le bain, mais ne put s’empêcher de dévisager Sonja qui s’installait près d’eux. Livia était une guerrière, il pouvait le comprendre, mais d’une certaine manière il ne s’était pas imaginé que la blonde puisse participer à ces jeux. Surpris, il ne sortit de sa rêverie que lorsque l’incitateur du vice jeta les dés au sol. Neuf, c’était un bon score en effet. Mads était très doué au combat, d’autant plus à la hache par sa condition de vie, il pourrait sans doute gagner le jeu. S’il ne tenait pas le bouclier! Il s’empara des dés pour les jeter au sol, stressé de savoir combien il aurait… « Trois. » Marmonna-t-il, comme un enfant qui venait de perdre son plus beau jouet. La poisse ne le laisserait sans doute jamais tranquille!
Dernière édition par Mads Olavson le Jeu 9 Avr - 4:52, édité 2 fois
Accueil
Mon esprit fût embrouillé bien rapidement, non pas du fait de l’atmosphère alcoolisée ou des chopes de bières que je venais déjà d’ingurgiter, mais par l’afflux de pensées, pour la plupart hostiles. Je percevais un son par-ci par-là, un mot, un rire, un cri. Malgré ma volonté de passer une soirée déconnectée du reste, le cœur n’y était pas. Je ressentis l’envie de quitter la demeure du Jarl, afin de retrouver ma tendre fille, de la border en lui racontant une histoire comme chaque soir. Et comme chacune de mes soirées, me complaire dans ma solitude que j’apprenais à apprécier de plus en plus, jusqu’à en faire quelque chose de nécessaire. Le besoin de me retrouver seul, dans une bulle où rien ne peut s’immiscer. Seulement moi. Ma personne. Rien d’autre ne compte dans ces moments-là. Je me sentais finalement libre. Libre de ne penser à rien, ressentant le sentiment de pouvoir à la fois faire quoi que ce soit, et ne rien faire. Ne pas avoir à se soucier des autres, ni de soi-même. Voilà la liberté telle que je l’entends. Soudainement, un dialogue capta mon attention. Hagen aborda son union avec je-ne-sais-qui. Dès lors que je perçus ses mots, je secouais la tête et le fixa. Son bras entourait les épaules de Brynja. What the… ?
L'ivresse qui s'était emparée d'elle n'avait plus grand chose à voir avec l'alcool. À dire vrai, c'était à peine si elle avait bu, l'hydromel et la bière serviraient simplement de parfaits coupables lorsque viendrait le moment d'expliquer son comportement pour le moins inhabituel. D'ordinaire discrète et effacée, Brynja n'était pas de ces femmes qui avaient la débauche facile, il était même étonnant de la trouver au milieu d'une pareille assemblée. Se jeter au cou du Jarl pour échanger un baiser langoureux avec lui lui ressemblant bien moins encore, d'autant plus qu'il fallait bien constater qu'elle s'en donnait à cœur joie. L'échange avec Hagen était fougueux, passionné, à des lieues de leur relation jusque là amicale et réservée. Les bras du Jarl passés autour d'elle, elle ne se priva pas de s'accrocher à ses larges épaules, l'étreinte était aussi sécurisante que sulfureuse, et lorsque le jeune homme s'éloigna, elle était à bout de souffle. Ses joues étaient rouges et brûlantes, et son regard brillait d'une nouvelle lueur, encore inédite chez la jeune muette. Si le Jarl devait prendre ce baiser pour un oui ? Elle n'en savait fichtrement rien, et quoique le mariage lui paraisse tout à coup très attrayant, ce n'était pas de cela dont elle avait envie. Un frisson délicieux remonta son échine lorsque Hagen embrassa la peau de son cou, avant que tous deux ne reportent leur attention sur les vikings réunis. En dépit d'un certain nombre d'ivrognes qui s'étaient déjà écroulés – quelques uns à leurs pieds – nul n'avait loupé l'échangé pour le moins inattendu entre le Jarl et la jeune muette. Ce qui n'était pas pour plaire à celle-ci, qui eut vite fait de se perdre dans la contemplation de ses pieds pour échapper aux regards inquisiteurs des convives. Brynja ne redressa la tête que lorsqu'elle sentit le regard de Hagen peser sur elle, et ce fut cette fois-ci le Jarl qui l'embrassa le premier, avec une ardeur troublante pour elle, qui répondit toutefois à ce second baiser sans aucune réserve. L'air lui manquait déjà, mais elle se découvrait d'insoupçonnées capacités d'apnéiste à mesure que les secondes s'écoulaient. Sa poitrine se soulevait tout contre celle du Jarl, son cœur battait à un rythme effréné et désordonné, et ses doigts s'emmêlèrent dans sa longue tresse lorsqu'elle passa une nouvelle fois ses bras autour de lui pour l'attirer plus près d'elle encore. Ce fut une fois encore Hagen qui prit l'initiative de mettre fin au baiser, car sans doute manquait-il d'air. Essoufflée, elle sourit contre les lèvres du jeune homme sans pour autant se détacher de lui – elle avait trouvé son point d'ancrage pour la soirée, et l'envie de le lâcher était encore bien loin d'elle. Troublée par le regard bleu glacier du Jarl, il fallut qu'il se détourne d'elle un instant pour qu'elle retrouve quelque peu ses esprits, et ne réalise que pour eux deux, la soirée risquait fort de prendre une tournure que d'aucuns jugeraient fort plaisante s'ils laissaient leurs désirs l'emporter sur leur raison. Une perspective pour le moment loin d'effaroucher la jeune femme, qui ne se détourna du guerrier que pour répondre à la question qu'il venait de lui poster. La femme qui tenait à présent compagnie à Aldarik, elle ne l'avait jamais vue, elle en était certaine, et cela bien que son visage ait un petit quelque chose de familier... Non, si une beauté pareille vivait à Tromsø, elle le saurait ! Qui était cette femme et ce qu'elle faisait en compagnie du forgeron, elle n'en avait pas la moindre idée, comme elle le fit comprendre à Hagen en haussant les épaules. Mais si elle pouvait permettre au père de la petite Sunniva d'oublier ses tracas un instant... Elle était plus que bienvenue au village ! Après s'être détournée de l'étrange scène, elle entremêla ses doigts à ceux du Jarl avant de se hisser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser, étonnamment chaste, sur la commissure de ses lèvres. Pour cette occasion, Brynja regrettait fort d'être muette, il y avait bien des choses qu'elle aurait aimé murmurer à l'oreille d'Hagen... Mais une fois n'était pas coutume, certains actes valaient mille paroles. Un sourire espiègle accroché aux lèvres, elle entraîna Hagen à l'écart du gros de la foule – ou du moins, elle essaya, car en plus de devoir se frayer un chemin parmi les vikings encore debout, il fallait veiller à ne piétiner personne. Et en plus de cela, quand bien même Brynja se montrait franchement plus entreprenante qu'elle même n'aurait un jour cru pouvoir l'être, elle s'immobilisa soudain, alors qu'il ne lui restait que quelques pas à faire pour quitter la salle commune en compagnie du Jarl. Sans pour autant lâcher Hagen, elle s'adossa à une colonne pour ensuite l'attirer contre elle avec empressement. Tout aussi fébrile qu'elle soit, elle n'en restait pas moins la jeune femme incertaine et ingénue que chacun connaissant – et cela bien que cette facette de sa personnalité ait pris une grande claque dans la figure à l'occasion de cette fête – aussi préférait-elle le laisser prendre les choses en main, si toutefois c'était ce dont il avait envie.
Tu es en vie. Ses premières paroles m'arrachèrent une mimique à mi-chemin entre la grimace et le sourire. Oh, oui, j'étais en vie... Si l'on pouvait qualifier ma condition d'otage divine de vie. Une condition qu'il me faudrait finir par accepter, faute de quoi je serais celle qui mettrait un terme à ma propre existence. Or, force était de constater que j'avais bien plus de raisons de vivre que je ne l'avais un jour cru. Aldarik, Sunniva, Máni... Et quand bien même je refusais bien souvent de l'admettre, je possédais quelques amis qui seraient peinés de me voir disparaître. L'Astre Solitaire ne l'était en fin de compte pas tant que cela, une fois son terrible orgueil mis de côté... D'une certaine façon, mon entrevue avec Thor et la bien mauvaise nouvelle qu'il m'avait servie avaient été bénéfiques pour moi. À présent que j'étais enfin fixée sur mon sort, je pouvais enfin aller de l'avant ; tout du moins, essayer. Si je restais furieuse, frustrée et profondément peinée, j'étais arrivée à la conclusion qu'accepter de ne faire qu'un avec le Soleil jusqu'à la fin des temps serait la seule chose qui m'apporterait un semblant de paix intérieure. Cela... Et avoir Aldarik et Sunniva à mes côtés. La proposition que j'étais venue faire à mon amant mortel ne se faisait définitivement pas entre deux chopes de bière, j'allais avoir besoin de toute son attention, de toutes ses facultés. J'allais lui demander peut-être beaucoup plus que ce qu'il lui était possible de m'offrir, j'en avais parfaitement conscience. Aussi m'étais-je préparée à essuyer un refus de sa part, quand bien même cela me fendrait le cœur. « Je suis navrée », soupirai-je en posant ma main sur la sienne, et plantant mon regard dans le sien. « Bien des choses ont changé à Asgard, bien des vérités ont éclaté au grand jour... L'avènement de Thor n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de changements qui a englouti Yggdrasil. » Peut-être la plus grosse de toutes, mais une goutte d'eau tout de même. J'ignorais encore jusqu'à quel point Midgard serait touché, mais il paraissait certain que les mortels n'échapperaient pas au Renouveau général dont s'était paré Yggdrasil. Un sourire trouva sa place sur mon visage, tandis que je prenais le visage d'Aldarik en coupe entre mes paumes. « Je suis contente de te trouver ici, et non pas enfermé chez toi... Je sais que la solitude est devenue comme une compagne, mais je suis certaine qu'un grand nombre de personnes ici se soucient de toi et de notre fille. Je ne connais aucun de ces vikings personnellement, mais ils semblent être de forts guerriers... Quand l'hydromel n'annihile par leurs sens, évidemment. » Mais les villageois de Tromsø avaient bien mérité de se détendre, nul autre communauté mortelle n'était plus touchée par les troubles que la leur. À vrai dire, j'étais bien étonnée que le dragon n'ait pas décidé de se joindre aux festivités. Je laissai quelques secondes de silence s'écouler, avant de soupirer. « Sans doute aurais-je mieux fait de te laisser profiter un peu de la fête... » Sans doute, oui, car une fois de plus je n'étais venue que pour assassiner froidement ses espérances. « Rien que pour une fois, faisons comme si je n'étais qu'une simple mortelle. » Ceci dit, je m'emparai de sa chope encore à moitié pleine, et trempai mes lèvres dans le breuvage sucrée, quoique fortement alcoolisée. « Hm, skål. » C'était à sa santé et à celle de notre fille que je buvais, et à un avenir que j'espérais moins enténébré que le passé. 
