Coiffée de fleurs blanches et de quelques ornements, j’étais partie sur Midgard pour aller chercher l’âme d’un pauvre enfant, comme à mon habitude. J’étais bouleversé quand j’ai commencé à accueillir ces enfants, morts trop jeunes. Mais petit à petit, et grâce à mon amour pour eux, j’ai finis par l’accepter. « N’aies pas peur mon enfant, je t’emmène dans un endroit où tu seras plus heureux ». Je l’avais trouvé dans la rue, il était orphelin et la maladie l’avait rapidement emporté. Je lui tendis la main et l’emmena dans mon palais de glace. À notre arrivée, je le vis sourire, ce qui me provoqua le même effet. De mon palais de glace, j’observais les alentours. Il faisait froid sur Asgard, mais je me sentais bien. Étant la déesse de l’hiver, ce n’est pas étonnant à vrai dire. Ma vie se résume surtout par mon travail qui est d’accueillir les âmes des enfants dans mon palais. Je suis parfois sensible, et il arrive que la mort de certains enfants me touche vraiment. J’aime être en leur compagnie, et les protéger pour qu’ils se sentent bien après tout ce qu’ils ont traversé. Très souvent, la maladie les avait touchés et l’ont emportés dans le royaume d’Asgard où ils sont à mes côtés. Je les chéris comme s’ils étaient mes propres enfants. Depuis mon enfance j’avais un côté un peu solitaire, mais maintenant j’aime m’entourer de mes amis. J'ai grandis dans un environnement de paix, je suis assez soucieuse des autres. On m’applaudis pour ma générosité et aussi pour ma prudence. J'aime parfois observer les humains sur Midgard, comment ils vivaient et se comportaient. On était en quelques sortes fascinées. Mon grand frère se tenait beaucoup plus à l’écart, et restait très souvent avec notre père, surtout pour son éducation. Mon frère était sa plus grande fierté, contrairement à moi. Il me voyait trop fragile et donc incapable d'être reconnue comme une grande déesse. À maintenant 3519 ans, on me voit très souvent étant vêtue la plupart du temps d’une robe blanche brodée, avec quelques perles bleues claires. C’est comme ça que l’on me représente. Je suis née un jour de neige, en plein hiver, et à se qu'on me raconta, je me mis à rire dès qu'un flocon de neige tomba sur ma peau. J'aimais ça, alors ils ont tout de suite vu que c'était mon élément. C'est comme ça qu'ils m'ont confiés le statut de déesse de l'hiver. Je suis insensible au froid, et m'en sert comme arme. Certains ne m'aiment pas pour ça d'ailleurs, car la plupart des gens préfèrent le soleil. Ils me trouvent assez étrange, mais savent qu'ils peuvent compter sur moi pour aider. Mais gare à ceux qui se montrent irrespectueux envers moi. Il se trouve que je peux être tout aussi violente et froide envers eux. Je montre rarement cette face cachée de moi, dont je ne suis pas très fière. Je ne peux pas me contrôler dans ces moments-là alors une tempête de neige s'abat sans vraiment le vouloir.
Pendant mon enfance, j'étais quelqu'un d'assez réservée, ce qui n'était pas le cas de mon frère et ma soeur. Je n'étais pas vraiment proche de mon père, qui ne m'accorda pas tant d'importance, ni même d'affection, que les autres. Ma mère, elle, croyait en moi et me protégeait. Je me sentais délaissée mais pas blessée. Ça n'a pas vraiment changé, et quand j'avais atteins l'âge adulte, on me présenta Niorun, le dieu des montagnes en tant que futur mari. Je n'avais pas trop le choix à vrai dire. On disait qu'on était faits l'un pour l'autre. Je finis par bien voir qu'on se ressemblait assez, et ce n'est pas pour rien. Même si on a connu des hauts et des bas, à cause de quelques infidélités, notre couple a toujours été le plus fort. Maintenant on s'aime d'une façon inconditionnelle, et rien ne se mettra entre nous. J'étais timide au début, mais je voyais en lui quelqu'un de sincère, et aimant. Il m'a redonné confiance en moi, on reste inséparable depuis la première rencontre. Il me rend fière d'être sa femme, et lui est fier d'avoir une femme qui s'investit dans son travail. Même si ce mariage entre lui et moi était arrangé, on s'aimait. Tout avait commencé il y a 1000 ans, lorsque j'attendais un heureux évènement. « Mon fils ! » s’écria Niorun, alors le plus heureux des pères. C'est vrai, nous avions eu deux merveilleux enfants, un garçon fort comme son père et une fille aussi douce que je le suis. J'étais alors sur le balcon du palais, je réfléchissais quand je sentais la main de Niorun sur mon épaule. Ma main la rejoignit, et l'air inquiète, je lui disais doucement "Penses-tu qu'on va rester dans cette situation longtemps ?". C'est vrai que les derniers agissements de Loki me préoccupaient, et notamment de ce qu'ils s'était passé avec Iduun, je me demandais ce qu'il pouvait arriver de pire ensuite. "Ne t'en fais pas Bertha. Ça s'arrangera." espérait-il. Il tentait de me rassurer, et j'avais confiance en lui.