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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 Quand la solitude trouve jumelle

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MessageSujet: Quand la solitude trouve jumelle   Quand la solitude trouve jumelle EmptyJeu 26 Mar - 17:46

[RP situé après À l'orée de nos cœurs pantelants et avant Le Couronnement.]


Quand la solitude trouve jumelle
SKADI & DARAKAN



***

C’était un silence tiède que seule la nature trémulante savait entretenir précieusement loin du charivari des hommes. Un giron de verdure où il faisait bon de musarder en huis clos avec soi-même, loin du nid d’arias que représentait Asgard en ces temps où l’accalmie se grimait des couleurs sombres du deuil, et quand flottait au-dessus du castel la mort d’une époque et la naissance prochaine d’une ère nouvelle pour la succéder. Peu intéressé à patauger éternellement dans le lac salin des infortunes plébéiennes, le rêveur avait plié ses douleurs pour s’esbigner au loin, en quête d’un endroit paisible épargné par les rumeurs de la sanglante bataille. Sa panacée, il l’avait trouvé en Midgard qui, à défaut d’avoir pris parti dans les affaires du panthéon, portait aussi les balafres que leur insatiable soif de conquête avait creusées. Néanmoins, sur ce sol, on accueillait la mort d’un proche comme une libération providentielle, pansant ainsi l’affliction née du trépas d’un zeste de réconfort. Ayant posé séant au faîte d’une grande falaise, la divinité s’était offerte une mirifique vue dans laquelle s’étendaient conjointement le village de Tromsø et l’étendue infinie de la mer, tous deux pailletés de dards argentés qu’on avait dépiautés à la lune en ascension. Un ersatz de silence régnait sur les landes déroulées à des mètres plus bas, que parfois des éclats de badineries cassaient pour corroborer une nuit festive en la taverne du coin. De quoi ébaucher un frangible sourire sur les lippes du Sommeil, lequel embrassait le décor de ses billes frappées de fatigue tout en embaumant son cœur meurtri des effluves de bonheur qui galopaient dans l’air. Les dernières péripéties l’avaient astreint à subir sans guérir, accumulant les meurtrissures à l’âme qu’il portait tel un pesant faix au-dessus de sa nuque sans cesse ployée de contrition. Entre l’hécatombe de la guerre et sa rencontre infructueuse avec sa sœur bien-aimée, il n’avait pas même réussi à accomplir son dessein voulant de piocher une ivresse en la personne des Pactes, de quoi lui faire oublier ses vicissitudes ne serait-ce qu’une nuit. Tout compte fait, n’aurait-il point ajouté à sa besace de regrets en agissant égoïstement de la sorte, remuant dans la plaie des passions un couteau qu’il avait cru depuis des siècles retiré ? Ce n’était pas une attitude digne de lui que de se servir injustement de sentiments tenaces pour noyer ses peines, et en y songeant à deux fois, l’erreur lui serait certainement retombée entre les mains sous la forme d’un second cœur brisé qu’il aurait piétiné sans préavis. Il n’aurait pas aidé à sa cause, déjà que pour l’heure, pris d’inquiétude pour Jörd, l’esprit était d’ores et déjà suffisamment harassé par ses pensées destinées à sa sœur qu’il n’aurait pu ajouter à ses tourments davantage. La Terre, perdue quelque part dans les tréfonds du royaume, ne devait compter que sur elle-même pour se remettre sur pieds comme l’aîné l’avait ignoblement isolée, délaissée pour ainsi dire à jongler seule avec ses maux. La misérable situation dans laquelle Darakan les avait précipités le hantait depuis ce moment où, d’une initiative évidée de tout espoir, il avait démuselé un amour incestueux longtemps ancré en sa chair.

Mais les temps obscurs annonçaient leur mue. Ce que les Songes tenait au creux de la paluche en corroborait l’annonce. Ce fin parchemin avait réussi à ensemencer d'espoir son existence et si l’événement s’accomplissait, allait certainement sarcler sa vie des mauvaises herbes accumulées ces derniers siècles. La missive qu’il avait reçue quelque temps avant son départ de Vanaheim de la part d’un quidam du palais royal l’enjoignait à rejoindre de futures festivités données en l’honneur du couronnement. Plus que l’annonce d’un nouveau roi, le message en lui-même avait porté jusqu’à Darakan la bonne nouvelle voulant que son neveu n’eût point péri par la blessure subie lors de l’affrontement. S’il avait fallu perdre le prince dans leur quête de vindicte, jamais le dieu n’aurait pu se pardonner d’avoir été l’une des graines menant à cette terrible conclusion, pas plus qu’il n’aurait voulu revoir Jörd avant très longtemps pour en avoir contribué l’avènement. Mais non, si couronne se nouait sur la tête flavescente de Thor, forcément, cela sous-entendait sa survie et son prompt rétablissement, laquelle était incroyable et devait être due à quelque thaumaturge du royaume lui ayant procuré des soins hors pair, ou à l’entêtement du prince à ne point se laisser abattre par un injuste fatum. Déroulant le parchemin derechef pour une énième fois depuis qu’il en tenait le vélin, il se mit à relire les brèves lignes mordorées où on le conviait à venir festoyer durant cette heureuse cérémonie. Sans avoir réellement fait son choix, lui dont la propension pour la solitude prenait le dessus sur les rassemblements de ce genre, de mirer l’annonce lui apportait une vague de chaleur et chaque fois, il ne pouvait s’empêcher de rêvasser sur ce futur prometteur qui naitra entre les mains du prochain couple royal. Aussi, l’esprit flottant loin du corps, il sombra bien vite dans la verdure, emporté par l’abattement coriace qu’il n’avait pu chasser par ses nuits mouvementées, harassé sans cesse par des cauchemars immuables qu’il ne trouvait pas moyen de tuer.

Dormir juste assez pour que la lune ait terminé son escalade jusqu’au sommet du monde. Cet œil ivoirin qui se démarquait merveilleusement bien par sa coruscante présence guignait du haut de son royaume le dormeur depuis une heure. Le bref repos dont ce dernier eut droit se solda sur une cohorte de chimères venues le tirer hors de ses songes comme s’il s’était assoupi au milieu des braises. Le front couvert d’une fine pellicule de sueur, il lorgna les alentours pour se replacer un peu en contexte, et son regard, légèrement affolé par ce voyage désagréable au pays des rêves, tomba alors sur une sombre silhouette tapie dans le fourrage non loin et dont les yeux brillaient d’une sauvagerie inquiétante. À peine en avait-il remarqué la présence que la bête se dévoila sous les rayons du satellite en la forme d’un loup aux allures graves. Quittant sa posture tout en froissant entre ses doigts l’invitation qui avait chu sur son poitrail, le dieu décida d'abandonner le terrain à l’occupant, persuadé qu’il trouvera un autre perchoir sur lequel il pourra vaquer à sa songerie. Mais comme il allait partir de pas timorés loin de l’animal, il s’arrêta et guigna la bête avec une attention particulière, trouvant notamment étrange que cette dernière ne grogne ni ne démontre de signes agressifs. Tout au plus, au creux de ses billes, il pouvait voir scintiller la méfiance, mais sans plus. « Qu’est-ce donc ? Est-ce de la compagnie que tu cherches ou d'une paix ? » murmura le fils de Naglfari comme il se tournait entièrement vers le carnivore, persuadé de ne point se tromper sur l’absence de toute agressivité chez lui. « Qu’es-tu, pour que je puisse trouver en ce regard une curiosité semblable à celle que tu fais naitre dans le mien ? » murmura-t-il non sans adresser, en vain sûrement, la question à son vis-à-vis. Se sentant un peu imbécile de parler ainsi au lupin, il accusa la fatigue et finalement, tourna talons, peu persuadé que sa sagacité a su réellement dénicher un secret mussé sous ces poils de bête.
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