lienlien
Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Partagez
 

 where the past belongs (arnórr)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
avatar
Invité
Invité


where the past belongs (arnórr) Empty
MessageSujet: where the past belongs (arnórr)   where the past belongs (arnórr) EmptyLun 23 Mar - 21:37

Ils étaient arrivés par là. La première fois que les pieds de Gerda foulèrent le territoire des vikings de Tromsø, elle l’avait fait en tant que thraell, condamnée à une vie de servitude après avoir été arrachée aux siens. Ce port, elle l’avait fréquenté sous plusieurs identités : d’abord captive, puis femme libre, skjaldmö, épouse, mère, alleresse, veuve. Encore jeune, elle imaginait que la vie lui préparait d’autres surprises sans trop savoir à quoi s’attendre pour finir par se concentrer sur l’instant présent. Le passé restait là où il était ; quant au futur, il lui était parfaitement inconnu. Mais la viking pouvait bien dire ou se persuader de ce qu’elle voulait : le temps laissait des traces indélébiles derrière lesquelles elle se surprenait à courir parfois. Elle n’était pas arrivée ici par hasard – ce dernier n’entrait que très rarement dans l’équation. Elle avait cherché et fini par trouver un Arnórr en plein combat d’entrainement avec un de leurs compatriotes. Pourquoi désirait-elle sa présence, l’alleresse ne le prononcerait certainement jamais devant un autre que l’intéressé. Ils avaient trop partagé durant leur captivité pour s’ignorer aujourd’hui. Et si elle croyait reconnaitre en lui un peu d’elle, il était aussi trop différent pour passer à côté. Parfois figure rassurante de compréhension ou désagréable piqûre de rappel d’un passé et d’une rancœur qu’elle voulait éteinte, il fallait aussi jongler avec deux caractères souvent difficiles à concilier – la faute à sa fierté souvent mal placée et au comportement changeant de l’homme libéré. Malgré tout, elle était bien venue vers lui aujourd’hui, tout comme il venait de temps à autre vers elle. La libération d’Arnórr quelques années après la sienne lui avait apporté un véritable soulagement. Le temps et les relations qu’ils avaient différentes avaient fait leurs œuvres, mais jamais rien n’était parvenu à la détacher entièrement de lui. Si elle ne reconnaitrait jamais qu’il lui était nécessaire, le fait de le savoir était autant susceptible de la soulager que de l’irriter au plus haut point. L’homme faisait partie d’un passé trouble. Mais ils n’avaient pas simplement partagé la servitude et une rancœur qui avait fini par disparaitre avec le temps. Observant le viking s’entrainer avec attention, l’alleresse se demanda si elle serait toujours capable de le battre. Aujourd’hui, elle ne tenait les armes que pour l’entrainement d’un fils avide d’apprendre et de devenir, comme son père, un grand guerrier viking – et la mère, bien évidemment, souhaitait qu’il ne finisse pas comme lui. La dernière fois qu’elle s’était réellement battue, un géant de glace n’avait fait qu’une bouchée d’elle et si elle était toujours en vie, elle ne le devait pas à elle-même mais à Brunehilde, valkyrie de son état. « D’accord, c’est bon ! Je me rends ! » finit-elle par entendre dire. Les bras croisés, le regard de la jeune femme ne scia pas. Arnórr l’avait déjà bien remarquée. Quant à son compagnon, ce dernier s’avança vers elle, le sourire aux lèvres, feignant la blessure pour lui lancer : « Ah, Gerda ! Je crois qu’il m’a blessé. » Les lèvres de l’ancienne guerrière s’étirèrent à leur tour : « Je suis alleresse, alors à moins que tu ne sois en train de perdre les eaux, je ne peux rien pour toi ! » qu’elle répondit, mutine. Le viking éclata de rire avant de lui tendre les armes dans un clin d’œil : « Tu peux au moins lui flanquer une branlée pour moi ! » Gerda eut à peine le temps de s’en saisir que l’homme partait déjà, prétextant craindre l’ire d’une épouse trop difficile, prête à lui faire vivre le pire s’il ne rentrait pas. Un haussement d’épaules plus tard, l’alleresse se tournait vers Arnórr armes en main. L’idée de s’entrainer à nouveau avec lui, comme ils le faisaient des années plus tôt, lui plaisait assez. Ce n’était pas non plus comme si elle cherchait à renouer leur complicité d’antan : ils avaient trop changé et leurs rapports étaient trop différents pour qu’une telle chose fût possible. Elle n’était pas là pour remuer le passé. La simple présence d’Arnórr était largement suffisante, en rajouter ne ferait que perturber un équilibre qui s’effondrait aussi facilement qu’il se construisait. Mais le sourire qu’elle arborait indiquait clairement qu’elle acceptait l’invitation, quand bien même cette dernière ne venait pas du principal intéressé. En venant le trouver, elle s’était déjà invitée toute seule – chacun se souciait peu de l’état d’esprit de l’autre lorsqu’ils se rendaient mutuellement visite. « C’est ce qu’on appelle une tournure inattendue je crois. » Leurs rencontres n’étaient plus faites de coups échangés depuis longtemps. Les mots étaient venus s’insinuer entre eux deux pour remplacer les gestes : tantôt ils se battaient, tantôt ils se comprenaient, tantôt ils se dévoilaient. Et bien que Gerda ne sût rien des idées profondes d’Arnórr, elle pensait pouvoir affirmer sans trop se tromper qu’elle le connaissait – ou tout du moins bien mieux que la quasi-totalité des habitants de Tromsø. « On va voir si je suis toujours capable de te mettre une raclée, » lance-t-elle à nouveau, visiblement amusée. Au fond, elle n’était sûre de rien, préférant se réjouir à l’idée de recroiser le fer avec le saxon devenu viking. Ce dernier avait du pratiquer plus souvent qu’elle ces dernières années, depuis que la guerrière était devenue mère et que son principal devoir était de s’occuper de sa famille. Et de sa famille ne restait plus que son fils, Gerulf. Quant à l’autre, celle « d’avant, » si la question se posait parfois, Gerda l’éludait rapidement, trop consciente qu’elle n’aurait jamais de réponse. Ces idées, l’alleresse les balaya d’un coup d’épée agile, première attaque dirigée contre son compagnon qui ne manquerait sûrement pas de parer. Dans des moments comme celui-ci où il n’était question que d’entrainement, il n’y avait justement plus que cela. Elle ne sentait pas l’urgence, le besoin irrépressible de blesser avant qu’elle-même ne le soit. Il fallait maitriser, à la fois pour gagner, mais aussi pour éviter que la lame ne morde trop grièvement l’adversaire du moment.
Revenir en haut Aller en bas
Arnórr Ormfrid
Arnórr Ormfrid
viking - leysingi

ϟ MESSAGES : 695
ϟ INSCRIPTION : 15/11/2014
ϟ LOCALISATION : Quelque part entre les vestiges du village et la sylve.
ϟ HUMEUR : La mousse aux lippes, enragé mais déterminé.

where the past belongs (arnórr) 5bae

« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »



where the past belongs (arnórr) Empty
MessageSujet: Re: where the past belongs (arnórr)   where the past belongs (arnórr) EmptyMer 25 Mar - 13:17

N
onobstant l'inimitié caustique qu'il logeait dans l'aire de son âme pour cette communauté, cette contrée, il devait concéder que certaines habitudes lui étaient devenues plus agréables qu'il ne l'aurait jamais pensé. L'embrun sur son derme sensiblement cuivré, la psaume de la mer, sa couleur, simplement son odeur. Il s'était malgré lui transi d'un amour certain pour l'océan, comme s'il avait été incapable de filtrer jusqu'à la dernière goutte de l'héritage viking, même s'il préférait remettre cela sur le fait qu'il était originellement issu d'une famille de pêcheurs. Comme tout à chacun et en dépit de sa quintessence galvaudée, il tombait toujours en admiration face aux forces de la nature, face aux pouvoirs de déités auxquelles il avait mis longtemps à accorder de la vraisemblance – ce dont il n'avait finalement pas eu le choix lorsque Loki en personne avait répondu à sa patenôtre, il y avait presque une décennie de cela. Il avait pleinement conscience n'être qu'une créature précaire et éphémère, dont l'existence pouvait être dissoute par un simple souffle du fatum. Il avait pris marotte à ne mésestimer rien ni personne, surtout pas ceux qui les gouvernaient depuis le firmament, une conviction d'autant plus véridique maintenant que le Tonnerre siégeait sur le trône d'Yggdrasil. Et son démiurge noir, dans tout cela ? Il n'en avait pas la moindre idée, et le mutisme prolongé du jötun commençait bien malgré lui à le tourmenter, même s'il serait le premier à feindre le contraire la prochaine fois qu'ils se rencontreraient. Car prochaine fois il y aurait, il en demeurait persuadé, le mage smaragdin n'était pas de ceux que l'on éradiquait avec la plus grande aisance. Mais plus encore que le bien-être de son maître, Arnórr s'intéressait à l'actualité, et avait une pléthore de questions à poser quant à tous les changements qui semblaient s'être opérés dans les mondes sans que l'humanité n'en soit véritablement consciente. L'avènement de Thor allait-il influencer Midgard, devaient-ils se tenir prêts ? Qu'était-il advenu du Père de Tout ? Et ce maudit dragon avec laquelle Tromsø cohabitait depuis déjà trop longtemps, devraient-ils s'en charger seuls ? Si le reptile spumeux venait à lancer un assaut, mieux valait qu'il se trouve loin de la bourgade, ainsi, peut-être était-il temps de songer à quelques jours de repos à Kvaløya ou Oldervik, et tant pis pour ceux qui se feraient calciner en son absence.

Un monceau d'interrogations, et surtout, aucune besogne à exécuter aujourd'hui. La monotonie avait eu tôt fait de l'étreindre, raison pour laquelle il avait quitté son logis pour musarder dans le port, en quête d'un délassement quelconque, qu'il avait finalement trouvé en compagnie d'un homologue dont la flamberge le démangeait. Légèrement à l'écart pour ne meurtrir personne dans leurs acrobaties martiales, ils jouaient d'estoc et de taille depuis un moment, lorsque les matoiseries du saxon eurent raison de son adversaire. Lame jetée sur l'épaule, le vainqueur se rehaussa, un rictus narquois à la commissure des lèvres. « Ca fera une pinte la prochaine fois qu'on trinque ensemble. » Châtiment pour le moins gentillet, et dont il était sûr de voir la couleur lors de la prochaine soirée. Il suivit le quidam d'un regard espiègle, avant d'échouer sur le galbe gracile de Gerda, qu'il avait vu arriver depuis belle lurette, sans avoir eu l'occasion de s'attarder sur son minois. Des années qu'ils se coudoyaient, et pourtant, il était toujours pantois lorsqu'il l'apercevait à ses abords, parce qu'ils avaient tous deux le don d'apparaître dans la vie de l'autre de manière inopinée. C'était également ce qui faisait le charme et la truculence de leur relation, que personne ne comprenait vraiment – eux les premiers. Et comme si le destin se chargeait éternellement de les rassembler, les armes du perdants furent confiées à la damoiselle qui saurait parfaitement quoi en faire, ceci, au mépris de l'opinion de l'éclaireur. Il ne pipa de toute façon aucun mot en guise d'influence, et ne fut aucunement étonné qu'elle accepte avec un plaisir non feint une invitation qui ne venait même pas de lui. « Providence ou malchance ? Telle est la question. » Se plut-il à la taquiner, avant d'échapper un fugace hoquet rogue à sa référence aux branlées d'antan. Il n'était pas un bretteur émérite, loin de là, s'il s'était distingué, c'était avant tout par ses initiatives et sa roublardise sans commune envergure. A choisir, il préférait la fuite et la vie qu'au combat et à la mort, il n'avait cure du prétendu honneur du trépas sur champ de bataille, autant garder ses viscères en place le plus longtemps possible, son oeuvre abjecte était loin d'être terminée.

La première offensive l'accosta, qu'il put parer sans difficulté, le dessein de cette valse étant peut-être principalement de se divertir. Ils semblèrent d'ailleurs prendre leur temps, savourer chaque seconde qui fluait tout en observant avec minutie les mouvances, crispations et mimiques de leur opposant. Le fait qu'elle soit une femme ne changeait en rien les règles, une véracité qu'il avait apprise dès sa venue dans cette plèbe septentrionale, car les femmes étaient tout aussi redoutables que ne l'étaient leurs mâles. Il en avait un rappel tangible chez lui, avec une Asá dont il ne pouvait que reconnaître les talents – elle ne manquait de toute manière aucune opportunité pour les lui remémorer. Cela étant, le jeune homme attaqua à son tour, contré aussi facilement qu'il l'avait fait. « Je suis presque sur le cul de te voir là, à me taquiner du bout de ton épée. T'as pas un nez à aller moucher, móðir* ? » Car aucune trace de Gerulf dans les environs, alors qu'il aurait été le premier à vouloir participer à l'entraînement. Un gamin qui avait du potentiel, il se devait de l'admettre, et qui ressemblait à ce père qu'il avait de ses mains fauché, sans une once de remord, parce que l'égoïsme et l'ignominie coulaient en ichor dans ses veines. Lui, avait trois épouses, et pas un poupon à l'horizon, ce qui lui convenait fort bien. Elles étaient les emblèmes de  sa reconversion en plus d'être des chairs dans lesquelles épancher son orgueil masculin, et elles étaient utiles, par-dessus tout, raison pour laquelle il s'arrangeait secrètement pour qu'elles ne soient pas engrossées par sa concupiscence notoire – les philtres d'infécondité dont il usait avaient jusqu'alors fonctionné. « Il est où le héros en herbe ? Occupé à cogner sur votre voisin ? » S'enquit-il avec une sincère curiosité, car il ne le dépréciait pas, ce petit, malgré tout ce qu'il représentait.

Il s'avança brusquement et tenta de toucher le flanc dextre de la sylphide, avant de réinstaura une distance sécuritaire entre eux pour ne pas se prendre la défense en pleine mâchoire. Et tandis qu'ils exécutaient cette danse immémoriale, ses pensées voguèrent vers la récente frairie qu'ils avaient eue chez le Jarl, pour célébrer le couronnement de l'aîné Odinson. De tous les revirements qu'ils avaient eus, celui de Brynja et d'Hagen était celui qui l'avait le plus stigmatisé, et qui continuait à le turlupiner. Non pas pour la surprise de ce couple pour le moins ubuesque, mais parce que la muette connaissait tout de son secret, et que cette subite connivence avec leur chef était de mauvais augure le concernant. Devait-il pour autant s'en inquiéter, ou compter sur sa bonne étoile et continuer de vivre en ignorant ? Ardu de se décider. « Dis voir... Tu te souviens du jarl et de Brynja, au banquet ? » Il s'immobilisa et adopta une contenance plus naturelle, montrant par l'arrêt éphémère du duel qu'il portait un certain intérêt à ce sujet. « T'as vu quelque chose venir, toi ? J'veux dire... j'm'y attendais pas du tout. Tu crois que c'est qu'une histoire de sexe ou c'est du sérieux ? » Il se frotta la barbe d'un air songeur. « Beaucoup pensent qu'il est grand temps que notre chef se trouve une épouse, je serais mal placé pour prôner le contraire... Mais, Elle ? Il l'a bien regardée ? »


*Mère/Maman
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité


where the past belongs (arnórr) Empty
MessageSujet: Re: where the past belongs (arnórr)   where the past belongs (arnórr) EmptyVen 27 Mar - 13:48

L’entrainement avait débuté sans qu’aucun des deux adversaires ne se décide à attaquer franchement. Ce n’était d’ailleurs pas sans arranger Gerda : si son partenaire avait eu l’occasion de s’échauffer avant, elle avait encore les muscles raides. Au moins bénéficiait-elle de l’avantage d’être plus fraiche, mais Arnórr ne semblait pas suffisamment fatigué pour qu’elle puisse en tirer un quelconque profit pour le moment. La guerrière restait toutefois concentrée, elle-même adepte des changements de rythme et des variations de force de ses coups, prompts à déstabiliser. Elle en avait suffisamment fait les frais au cours de ses exercices et réels combats pour comprendre que leurs effets n’étaient pas négligeables. Et si le viking semblait léger, agrémentant leurs échanges de quelques paroles, l’alleresse restait sur ses gardes, connaissant suffisamment bien le bonhomme pour savoir qu’il pouvait tout aussi bien s’agir d’une petite diversion. L’évocation de Gerulf lui arracha malgré tout un sourire entre les croisements de leurs lames. La mère savait son fils bien entouré : sa petite bande avait accueilli récemment deux autres enfants – des jumeaux – depuis que leur mère était arrivée. Si les origines de cette femme lui étaient inconnues, ce qui piquait bien évidemment sa curiosité, Gerda l’avait rapidement trouvée sympathique et ne doutait pas qu’elle saurait garder un œil sur ses enfants aussi bien que sur le sien. Ces moments étaient bien trop rares pour que la guerrière n’en profite pas. Ses inquiétudes pouvaient s’estomper pendant quelques heures si elle avait de la chance, sans disparaitre pour autant. Le village était après tout loin d’être à l’abri du danger, d’autant plus qu’on ne pouvait plus redouter uniquement les attaques des hommes : le dragon était un problème malheureusement trop réel, et toujours irrésolu. La seconde question du viking lui aurait arraché un rire si ce dernier n’avait pas tenté son attaque. Surprise, Gerda réussit à la parer au dernier moment, dans un « Eh ! » de protestation. Fronçant les sourcils, plus agacée par elle-même que par son adversaire, la demoiselle tenta une contre-attaque qui termina dans le vent grâce – ou à cause – de l’anticipation d’Arnórr. Elle profita néanmoins de son retrait pour lui répondre : « Il joue avec ses nouveaux camarades, des jumeaux. Ils ont douze ans, alors tu penses bien qu’il fait tout pour être le plus souvent avec eux ! » Quoi de plus normal pour un enfant de sept ans ? En leur compagnie, il se croyait grandir d’un coup et savourait tout particulièrement l’attention qu’ils lui portaient. Et c’était sans compter la réelle nature de ces enfants et de leur mère, que Gerda et son fils ignoraient jusqu’ici parfaitement. Les échanges se calmèrent sous l’impulsion de son compagnon d’entrainement, pour cesser finalement tandis qu’il abordait un nouveau sujet. Ah ça, Hagen et Brynja en avaient surpris plus d’un lors de la fête en l’honneur du couronnement de Thor, nouveau roi parmi les dieux. Gerda fronça les sourcils. Elle n’y avait pas réellement réfléchi jusqu’ici, ou porté un quelconque intérêt. Que la muette devienne la femme de son ami ou que leur relation n’aille pas plus loin n’apporterait probablement pas grand-chose. Elle espérait simplement que le jour où Hagen trouverait femme et engendrerait ses marmots, il n’oublierait pas Gerulf, ce qui n’arriverait probablement pas. Elle savait l’homme trop attaché à son fils pour que la question puisse réellement se poser. Aussi était-elle assez étonnée du dédain témoigné par Arnórr à l’égard de la donzelle, mettant ce dernier sur le compte des goûts et des couleurs. Après tout, les femmes de ce dernier n’avaient pas grand-chose en commun avec la nouvelle conquête du jarl. « Bah, si j’avais été un homme, elle ne m’aurait pas déplue. Surtout qu’elle a l’avantage d’être muette, » acheva-t-elle sur une note d’humour. Elle ne comptait plus les fois où Osulf avait prié pour que la bouche de sa femme se ferme enfin, ni même celles où d’autres hommes lui avaient parlé de la sorte de leurs épouses. Ce n’était malheureusement pas pour autant qu’elles s’étaient exécutées. Et Gerda pouvait tout aussi bien parier sur le fait que le jeune homme face à elle l’avait au moins déjà pensé. « En tout cas c’est sûr, ça a surpris tout le monde. Je savais qu’ils s’entendaient bien, mais pas aussi bien. On verra ce que ça va donner ! » Pour elle, cet épisode ne méritait pas plus d’attention. Personne ne pouvait mieux savoir que les principaux intéressés, et si Gerda, comme tout un chacun, était curieuse sur la question, elle ne voyait pas d’intérêt à échanger sur un sujet qui saurait tôt ou tard se dévoiler. Préférant plutôt reprendre l’entrainement là où ils l’avaient laissé, l’alleresse s’avança rapidement vers le viking, imposant un rythme soutenu pour le forcer à reculer. Un coup d’épée plus fort que les autres écarta leurs deux lames : la demoiselle envoya son pied frapper le torse d’Arnórr. En même temps, un objet du viking tomba au sol, que Gerda ramassa au passage pour le lui rendre. Si cette dernière avait voulu profiter de son effet pour savourer sa petite victoire, un regard sur le bien du jeune homme lui en ôta l’envie. L’emblème du collier dans sa main lui était familier – et pour cause, elle avait eu l’occasion de le rencontrer quelques années plus tôt, lorsque ses pieds avaient foulé le territoire saxon, d’où l’ancien thraell était originaire. Déstabilisée par cette découverte, les yeux de l’alleresse retrouvèrent Arnórr, qu’elle devinait déjà peu enchanté. Sa main se referma sur le collier. Si elle était la plus apte à comprendre ce qui avait motivé le viking dans cette acquisition, elle préférait éviter que d’autres ne remarquent l’objet, craignant qu’ils ne se mettent à poser de mauvaises questions. Fort heureusement, ils étaient peu entourés. Mais Gerda était plus chamboulée par cette remontée soudaine dans le temps que par d’autres préoccupations. Elle ne doutait pas de l’appartenance de l’homme à leur communauté, aussi l’avait-elle soutenu dès que de rares doutes avaient pu être émis à son sujet. Si elle-même avait pu s’y faire, et les dieux savaient la haine qu’elle avait éprouvée contre le village et ses habitants avant de la concentrer sur le précédent jarl, Arnórr en avait été tout autant capable. Mais quand des bribes de l’histoire de ce dernier venaient à faire surface, certains de ses propres souvenirs remontaient eux aussi. Elle ne pouvait que comprendre : après tout, si elle avait pu, n’aurait-elle pas fait la même chose malgré son attachement à Tromsø ? Elle qui luttait parfois pour que le passé ne reste que le passé se surprenait bien à ressasser involontairement des souvenirs si lointains qu’elle se demandait s’ils n’étaient finalement pas le simple fruit de son imagination. Et elle n’aimait pas. Pas quand elle se faisait prendre par surprise de la sorte, ce qui eut d’ailleurs comme premier effet de la fermer complètement. Plus froide qu’à l’accoutumée, elle s’avança vers le viking et lui prit la main pour y remettre l’objet. « Tu devrais le cacher mieux que ça. » Elle pouvait bien comprendre ou aller jusqu’à cautionner, cette simple phrase témoignait bien de ce qu’elle pensait : ce n’était pas la meilleure des idées qu’Arnórr avait eu là, et ce dernier était d’ailleurs bien chanceux que l’objet ne se soit dévoilé qu’à elle. Il devait de toute façon en avoir conscience ; quant à elle, elle n’avait pas à lui dire ce qu’il devait faire ou non. L’homme était assez grand, et loin d’elle l’envie de se mettre à ce genre de pratiques. Mais elle tenait à lui, au moins suffisamment pour s’ouvrir parfois un peu trop et souhaiter qu’aucune question ne vienne se poser sur les allégeances de celui avec qui elle avait partagé cette maudite vie de thraell. Il avait beau parfois, voire souvent, l’irriter au plus haut point – tout comme elle devait le faire avec lui en ce moment-même – elle restait liée à lui sans qu’elle n’ait son avis à donner. Leurs rencontres étaient de toute façon fréquemment faites de disputes et de confrontations, ce qui ne les empêchait jamais de revenir l’un vers l’autre pour autant. Malgré tout, elle avait préféré s’écarter, trop consciente que le viking ne manquerait pas de changer brutalement d’attitude. Non par peur : elle avait simplement fini par s’habituer, n’étant d’ailleurs pas totalement étrangère à ce type de comportement.
Revenir en haut Aller en bas
Arnórr Ormfrid
Arnórr Ormfrid
viking - leysingi

ϟ MESSAGES : 695
ϟ INSCRIPTION : 15/11/2014
ϟ LOCALISATION : Quelque part entre les vestiges du village et la sylve.
ϟ HUMEUR : La mousse aux lippes, enragé mais déterminé.

where the past belongs (arnórr) 5bae

« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »



where the past belongs (arnórr) Empty
MessageSujet: Re: where the past belongs (arnórr)   where the past belongs (arnórr) EmptyLun 30 Mar - 19:21

L
e trait d'esprit de la donzelle lui fit expirer un rire franc – au moins n'avait-elle pas tort sur ce point, une femelle aphone, c'était une ataraxie conjugale de tous les jours. Cependant, il n'avait en la matière pas de quoi faire doléance, c'était davantage un échange de bons procédés qui le liait à Asá, quant à ses deux autres épouses, elles étaient joliettes et dociles, il n'avait jamais eu à s'en lamenter. Bien au contraire, il était même servi et traité tel un monarque dans leur logis, des privilèges maritaux qui l'avaient encouragé à se constituer un semblant de harem, puisque sa première compagne n'y avait jamais vu d'inconvénient. Cela étant, il ne posait pas l'once d'un doute quant à la l'aménité intestine de Brynja, et c'était bel et bien cette innocuité qui lui donnait envie de rendre gorge. Elle exsudait ce quelque chose d'unique, ce halo subtil qui faisait d'elle un personnage d'exception sans que quiconque ne sache pourquoi, et pourtant, elle lui apparaissait insipide au possible, toujours prompte à s'envaser dans des ennuis pour lesquels elle n'avait même pas cherché. Exaspérante. Elle l'exaspérait au plus haut point, un sentiment exacerbé depuis qu'elle avait été témoin d'infortune de l'un de ses meurtres, et qu'il l'avait secrètement rossée à même la taverne de sa femme une nuit où ils n'avaient été que tous les deux. Nul doute qu'elle se souvenait de chaque coup distillé, de ceux qui avaient écrasé ses phalanges à ceux qui lui avaient brisé les côtes, et de cette hideur spirituelle que le factieux Arnórr lui avait pleinement dévoilée ce jour-ci. C'était parce qu'il ne l'avait pas épargnée de son ire qu'il craignait désormais qu'elle ne parle, même sans voix, et ne révèle à ceux qu'il avait mystifié la véritable oeuvre qu'il poursuivait depuis toutes ces années de dévotion fictive.

S'il espérait que ce ne serait qu'une idylle sans avenir, il n'en dit rien, et feignit de se désintéresser du sujet comme s'il n'avait été qu'une vétille. Force fut toutefois de constater que son esprit – et par extension sa vigilance – bourlinguait encore en d'autres lieux lorsque son adversaire s'offrit une ouverture bien trop belle. Sans comprendre, le pisteur se retrouva avec une semelle sur son poitrail, un choc mesuré mais suffisamment conséquent pour le surprendre et l'envoyer mordre la poussière. La respiration coupée nette, il lui fallut une poignée de secondes pour émerger de sa confusion et se redresser sur son séant, grimace au faciès et main massant son torse endolori. Ce fut alors que ses phalanges remarquèrent la disparition d'un élément jusqu'à présent caché, et pour lequel implosa une anxiété immédiate. Il n'aperçut l'objet de ses tourments que trop tard, déjà, Gerda se baissait pour le ramasser, et elle comprit instantanément, la nitescence dans l'azur diaphane de ses mirettes ne trompant pas. Ce fut un alliage d'appréhension et de rage qui tempêta dans le coeur du jeune homme, dont l'humeur s'étiola grièvement. Il hissa aussitôt un pavillon défensif, expression que la nymphe aurait tôt fait de déchiffrer sur sa gueule gauchi comme celle d'un loup acculé. Il se releva, presque trop prudemment, et goûta à l'atmosphère algide qui s'installa entre eux. Elle finit par s'approcher et lui rendit son bien, brusque, et glaciale, comme s'il venait de choir dans son estime comme l'on tombe d'une falaise. La réplique tant que la réaction firent vrombir une frustration indicible dans l'âme meurtrie du félon, qui eut le malheur de contempler l'emblème saxon logé dans sa paume, une vision qui le galvanisa de la pire des manières.

Le pendentif, il le rangea dans sa poche, et tel un prédateur tout à coup alouvi, il fit diligence jusqu'à la demoiselle qui avait pris soin de mettre de la distance. Elle saurait. Elle devinerait. Ce qui était advenu de Gareth venait en guerre, cela se voyait au frémissement de ses muscles, à l'éclat acéré de ses crocs dévoilés, et au brasier qui remplaçait désormais l'ambre de ses calots. Il ne lui laissa pas l'opportunité de balbutier un mot, ni même de ciller, avant de passer à l'offensive – violemment, avec une voracité de vaincre inopportune pour un simple entraînement. Plus qu'ils n'échangèrent de passes, la belle dut s'échiner à parer et esquiver les assauts répétés de son opposant, qui n'octroyait aucune accalmie, et qui n'hésita pas à user de sa matoiserie pour lui faire perdre l'une de ses armes en lui tordant le bras jusqu'à la douleur. Mais là non plus, point le temps de se plaindre, puisque l'instant suivant, ce fut à elle de s'écraser de tout son poids sur le sol, son homologue assis sur elle. Et pis que la virulence déployée dans l'action, ce fut de voir la seule lame qu'il restait également à l'éclaireur brandie, non pas au-dessus, mais sur le côté, tel l'antagoniste prêt à vous poignarder entre les côtes ou à vous trancher la jugulaire. Le nuage de poussière soulevé par leur ardeur retombait lentement, tandis que les anciens thraellar se jaugeaient avec chacun leurs affects dans le regard. « Mêle-toi de ce qui te regarde... ! » Rauqua soudain l'Ormfrid, le souffle erratique et des mèches barrant son visage. Littéralement ivre d'un courroux qu'on ne lui connaissait que rarement, il ne savait plus si celle qui lui faisait face était à compter parmi ses ennemis ou ses amis.
Amis ? Non. Elle ne l'était pas. Au mieux, elle était du chiendent qu'il appréciait un peu plus que les autres, une harpie qui aurait pu lui devenir véritablement précieuse, si les choses ne s'étaient pas déroulées ainsi. Il n'avait pas même de respect pour elle, qui était pourtant l'une des personnes dont il estimait être le plus proche à Tromsø. S'il lui avait enlevé son époux avec un ravissement morbide, l'occire, s'avérerait un exercice tout aussi plausible.

Et sa poigne de saisir le tissu qui couvrait la poitrine de la naïade, sur laquelle il s'inclina, mâchoires serrées. « Je n'ai rien à cacher ! » Il articula chaque terme avec excès, entre des canines qui ne demandaient qu'à déchiqueter la carne tendre qu'elles avaient devant elles. Puis, il sentit le poids des regards badauds, interloqués, qui finirent par le faire lâcher prise et reprendre un semblant de contrôle sur lui-même. Il se redressa, la toisa avec une inimitié brûlante, puis s'éloigna en jetant son estoc par terre, signant par là l'arrêt définitif de leur duel. Ses pas le conduisirent à peine plus loin, jusqu'à une auge sur laquelle il se courba. Il plongea ses mains jointes dans l'eau claire et s'aspergea par deux fois la figure, avant de masser ses cervicales qui le faisaient souffrir, signe corporel que la tension influençait directement sur son physique. Il chercha à se calmer, mais les tisons de sa colère continuaient de lui calciner les entrailles, tant et si bien qu'il râla et injuria plus pour lui-même que pour l'intéressée. « Tsss, foutue crétine. Comme si t'étais capable de me comprendre... » Ils avaient partagé la même condition, mais, il n'oubliait pas. Il ne lui pardonnait pas, ces origines scandinaves qu'elle avait malgré tout depuis la naissance. Elle était une viking, elle l'avait toujours été, contrairement à lui.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


where the past belongs (arnórr) Empty
MessageSujet: Re: where the past belongs (arnórr)   where the past belongs (arnórr) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

where the past belongs (arnórr)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» The Bear's Fangs • Arnórr & Hellä
» X-MEN : DAY PAST
» The Shadow Of The Past ϟ SIF & TYR
» Bringing up the past. || Tyr
» ▲ They say miracles are past.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
war of the gods :: Archives :: Corbeille :: les topics terminés-