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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.

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MessageSujet: In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.   In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends. EmptyLun 9 Fév - 0:19


Flashback
Our Ghosts



S
ur le firmament enténébré, luisaient la ribambelle de mouchetures astrales, qui, reliées, pouvaient former des constellations immémoriales, et une magnifiscence céleste que nulle autre vénusté naturelle n'égalait. Les prunelles, aussi diaphanes que l'eau d'un fleuve, contemplaient avec une infinie humilité l'astre sélénite mouvoir à travers la nuit, tracté par Mani, l'illustre Compteur d'Années. Que ces cieux devaient être somptueux, à admirer depuis là-haut, mais elle n'osait aussi imaginer la coercition éternelle de s'acquitter de cette tâche qu'était de promener la lune, jusqu'à ce que le Ragnarök en ait décidé autrement. Mais c'était bel et bien vers les étoiles que tous les regards se tournaient, lorsque l'heure de la réflexion ou des patenôtres sonnait, une habitude qu'elle n'avait pas égaré en même temps que sa nature éphémère. Depuis qu'Yggdrasil avait été galvaudé par les géants des steppes de givre, elle se plaisait à perdre une prière chaque soir venu, pour toutes ces victimes, de Midgard, d'Asgard, de tout autre horizon qui avaient été fauchées ce jour-ci. Le drame avait déjà vieilli de quelques semaines, mais parfois, elle avait encore la sensation de pouvoir humer le soufre du brasier ambiant, d'ouir le cantique sacré de la bataille, et de boire l'hémoglobine azurée des antagonistes qui avaient finalement eu raison d'elle. Les noirs songes n'avaient point encore disparu, mais cela viendrait avec le temps, et le temps, elle en bénéficiait désormais plus qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer. Chaque bouchée d'orbe dorée la rapprochait un peu plus de cette immuabilité réservée aux divinités de leur extraordinaire culture, ses meurtrissures s'étaient déjà entièrement estompées, là où il lui aurait fallu bien plus longtemps pour les panser sur Terre. Du peu qu'elle avait aperçu de ses facultés martiales, il lui semblait qu'elle s'exacerbait graduellement, bien qu'elle demeurait encore à mille lieues du paroxysme de sa puissance, comme le lui avait si bien dit ses consoeurs. Un ressac de changements et d'affects tous plus disparates et paradoxaux les uns que les autres, Freyja le lui avait juré, il lui faudrait une pléthore de hardiesse et de volonté pour s'accoutumer à la nouvelle vie qu'elle lui avait personnellement octroyée.

Une mèche bistre enroulée autour de son index, Svafa soupira, penchée et accoudée sur le rebord d'un balcon. C'était ici qu'elle s'était éveillée la toute première fois, et bien malgré elle, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir familière à cet havre, peut-être plus qu'à la Cité Eternelle, malheureusement enlaidie par l'assaut des jötuns. Asgard s'était presque redressée, disait-on, les habitations étaient pratiquement toutes rebâties, la souveraine Frigga était dorénavant hors de danger, et le printemps était aux huis de l'Arbre-Monde. Dans quelques jours, se tiendrait d'ailleurs la fête printanière, organisée au palais d'or et à laquelle étaient conviés tous les sujets tant ases que vanes. Elle ignorait encore si l'envie lui prendrait de s'y rendre, ou si, comme l'ensemble les braves qui s'étaient portés volontaires pour reconstruire les bourgades des environs – qui n'avaient que trop souffert des offensives répétées des viles créatures avec la disparition d'Idunn – elle préférerait rester à Vanaheim jusqu'à ce que leur besogne soit achevée. A l'instar de tout mortel d'essence qui se respectait, elle était inconnue à cette opulence et ce décorum qui caractérisaient les frairies royales, il s'agissait de tréteaux sur lesquels elle se sentait inconfortable et qu'elle risquait de déserter à peine arrivée. Elle aimait la modestie et la connivence d'une petite taverne à la superbe et à la truculence d'un fabuleux banquet en terrain régalien – par ailleurs, les quelques notes de musique guillerette qui lui parvenaient depuis la bâtisse l'enjôlaient à merveille. Elle n'avait pas profité d'une pinte ou même du rire franc d'une conversation frivole au comptoir depuis son trépas, sans doute était-ce l'occasion de faire des rencontres intéressantes, et de s'épancher un peu de ces appréhensions qui ne lui ressemblaient pas.

« Un verre, ça ne peut faire de mal à personne... » Surtout pas à elle, se garda t-elle de souffler d'entre ses lippes pusillanimes. Ces gens avaient l'âme viking, ils ne pouvaient décemment pas être totalement différents des humains, dans ce chez elle qu'elle regrettait tant. Après un instant supplémentaire d'incertitude, elle finit par se convaincre et par quitter ses appartements provisoires pour prendre la direction de la grand place, relativement animée en cette suave soirée. Des villageois, en compagnie de valkyries, d'einherjar, et d'autres quidams s'étant sciemment déplacés, les palabres allaient bon train et l'atmosphère semblait être badine, loin de l'affliction et de l'aversion qu'elle avait pu sentir lorsqu'elle avait bourlingué dans les venelles asgardiennes. Elle n'aurait pu dire s'il s'agissait là d'une propension des plus humbles que d'aller de l'avant, et de préserver leur bonhomie en toutes circonstances. Car peut-être qu'à la différence des citadins, ils avaient la contristante habitude d'essuyer des dommages, et celle de promptement panser leurs plaies même suintantes. Qu'importait la raison de leur optimisme, la donzelle se sentait plus à l'aise dans ce cadre agreste, là où les mondanités n'avaient pas véritablement loisir d'exister.
Tandis qu'elle s'approchait de la fameuse taverne depuis laquelle s'évadaient rauquements hilares et fredaines entrainantes, elle aperçut soudainement un galbe en sortir. Rien n'aurait été à même d'attirer son œil si ce ne fut la curieuse démarche de l'énergumène, dont elle ne put distinguer le faciès, à défaut des brimbalements qui l'emportaient d'un côté, puis de l'autre, comme s'il s'était trouvé sur le pont d'un drakkar, lui-même sur l'échine d'une mer tumultueuse. La jeune femme courba un sourcil, puis suivit l'olibrius d'un regard indécis, avant de le voir disparaître à l'angle du bâtiment comme s'il cherchait à s'y réfugier dans un flanc. « Un pochard... » Se dit-elle, ce qui était certainement véridique. Mais quand bien même se trouvaient-ils à Vanaheim, elle ne put s'empêcher une once d'inquiétude, trop au fait qu'il pouvait arriver n'importe quoi à un homme qui avait abusé d'un nectar éthylique. Les tragédies n'avaient récemment été que trop nombreuses pour qu'ils comptent une disparition de plus, même si elle ne connaissait pas celui dont il était question, il ne lui coûterait jamais rien que quelques minutes pour s'assurer que ce dernier allait bien, et surtout, qu'il était apte à regagner son dortoir par ses propres moyens. L'Ulfrikdottir s'en alla donc sur les pas de ce qu'elle pensait être l'un des gardes royaux, au vu de la cuirasse dont il était drapé, et le retrouva appuyé contre le mur, incliné vers l'avant comme s'il s'apprêtait à rendre tripes et boyaux. Certains étaient décidément trop téméraires avec l'alcool. « Tu vas bien ? » Point de réponse. Ne l'avait-il pas entendue ? Ou n'avait-il pas compris que c'était à lui qu'elle s'adressait ? Opiniâtre – et honnêtement concernée – Svafa réduisit la distance qui les séparait et tenta derechef. « Hé, ça va ? » Elle posa une main sur le râble du guerrier, tant pour établir un contact physique que pour lui confirmer qu'il ne rêvait pas. « La fête du printemps c'est seulement dans quelques jours tu sais, t'aurais pu attendre cette occasion pour te murger. Allez viens, je vais t'aider à regagner ta couche avant que ton capitaine ou qui sais-je ne te voit dans cet état. » L'intonation était presque maternelle, affectueuse dans tous les cas. Elle fut sur le point de passer un bras de l'adonis autour de ses épaules pour le soutenir dans leurs prochaines foulées, mais subitement, elle vit son visage – elle plongea dans des orbes qu'elle ne connaissait finalement que trop bien.

« Q...quoi... ? » Effarouchée par cette vision palpable du passé, la valkyrie fit un bond sur le côté, s'éloignant de l'effigie qui se redressa alors de toute sa hauteur. L'instant sembla se figer, telle une chimère sombre dans le traquenard de laquelle elle venait de choir lamentablement. Le cœur et l'esprit ankylosés, elle le contempla longuement, incapable d'y croire, happée par une foule de sentiments qu'elle avait cru inhumée pour l'éternité. Ces dernières lunes, elle n'avait cessé d'affirmer que les Nornes avaient un sens de l'ironie particulièrement exacerbé, et que la commisération était une notion dont elles ignoraient tout... Des truismes qui n'avaient jamais été aussi vrais qu'à présent. « C'est... juste impossible... » Une pléiade de conjectures se déversa telle une furieuse ondée dans son crâne, aucune proche de la réalité, car l'explication la plus plausible qui lui vint fut la suivante. « Toi aussi tu... tu es mort ? Tu... comment... Qu'est ce que tu fais ici ?! »
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MessageSujet: Re: In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.   In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends. EmptyLun 16 Fév - 19:56


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L’amour. Une notion bien vague quand la croyance qu’on y mettait avait disparue depuis longtemps et que la seule expérience reçue et vécue avant été piétinée et réduite à néant. Un sentiment pourtant humain auquel chaque membre de cette race tentait de rapprocher du quotidien. Ils n’étaient pas les seuls puisque les Dieux en faisaient aussi les frais à leurs dépends de ce sentiment qui pouvait apporter tant le bonheur dans cette éternité que la rendre morose et remplie de trous qu’on tentait de combler. Qu’en était-il alors cependant lorsque ce qui séparait du bonheur était tout simplement la mort ? Qu’en était-il quand encore accroché à sa précédente vie, il était rêvé et fantasmé de pouvoir revivre cette dernière et d’y replonger comme si jamais rien ne s’était déroulé ? Rien de bon ne découlait de ses questions. L’amour était alors remplacé par la haine, la rancœur et le désespoir. Des sentiments qui étaient bien difficile à combler et surtout à diminuer. Pourtant, il était possible de vivre avec, mais jamais de les ressentir sans séquelles. C’était ce qui caractérisait notre Einherjar qui avait été prisonnier d’un amour éternel que le destin avait cependant déchiré en offrant sa promise à l’être qui lui était le plus cher. Un choix aussi douloureux que cruel. Un choix qu’il n’avait jamais accepté, une tournure qui avait dessiné et creusé des fissures irréparables dans l’organe vital. Des cicatrices fictives que l’alcool et les femmes avaient pansés afin de pouvoir les supporter et vivre un temps soit peu normalement. Le changement s’était opéré petit à petit alors qu’il s’était enfui dans son apprentissage s’y donnant corps et âmes, offrant ainsi à ce support divin des marques réelles qui remplaçaient celles qu’il ne pouvait pas voir. Mais parmi tout ceci était né aussi l’idée que jamais, plus jamais, il ne vivrait une telle histoire et que rien n’y personne ne pourrait combler ce qui avait éclaté. Il était certain qu’il ne faisait rien pour que ça se reproduise car parmi tous ces sentiments négatifs s’était aussi ancrée la peur de revivre une cassure de ce type. Persuadé que sa seule erreur avait tout simplement été de tomber amoureux, il préférait se barricader derrière une attitude déplacée afin de se protéger d’une cassure dont il ne pourrait peut-être pas se relever. Mais il n’avait nullement prévu que ce sentiment entraînerait une suite d’événement incontrôlable et surtout celui qui allait se dérouler en cette nuit quelque peu agitée pour notre Gardien.

Entre temps cependant, d’autres événements avaient légèrement chamboulé le monde divin. Les dieux avaient été divisés mais chaque groupement avait été confronté à un assaut et au combat entraînant destruction, morts et blessés. Même Midgard avait subi des conséquences. Il se souvenait parfaitement de la prise de conscience qu’il avait ressentie que quelque chose n’allait pas alors que son ouïe hors du commun l’avait interpellé d’un bruit très peu familier alors qu’il errait à proximité du Palais, se remettant d’un arrosage excessif de son gosier. Pourtant il s’était montré vif et en alerte rapidement quand son instinct l’avait poussé à se méfier. Il était devenu alors l’un des défenseurs des quelques Dieux qui pouvaient encore être sauvé tandis que les Jötuns tentaient de prendre possession des lieux. Cette invasion dans son habitat sécurisé lui rappelait fortement ce qui avait entraîné sa mort dans sa vie mortelle, à la différence qu’il ne comptait nullement cette fois succomber et perdre tout ce qu’il avait reconstruit même si c’était sur un sol affaibli. Loyal et fidèle, il avait répondu aux exigences de son rôle comme il se le devait et surtout comme il le voulait face à cette intrusion déplacée. Tout ceci avait chamboulé assez les divinités pour qu’une fois la paix revenue, le besoin de se vider l’esprit soit davantage présent. C’était bien pour cette raison que ses visites dans toutes les tavernes qui croisaient sa route avaient été décuplées et que lorsqu’il s’était retrouvé pour une des rares fois à Vanaheim, il avait bien l’intention, une fois son service terminé, de faire connaissance avec un lieu encore peu investi. Il aimait particulièrement aller boire une fois la tâche qui faisait de lui un Einherjar était clôturée car ça lui rappelait fortement sa vie de Viking, bien qu’il était un maigre consommateur, vivant plus sainement. Cependant, il était fréquent que tous se retrouvent fin de journée pour marquer celle-ci d’amusement et de détente afin de rapprocher la communauté et d’offrir des divertissements adéquats à chacun. Aussi avait-il pris cette règle comme acquise en s’appropriant ce type de divertissement comme le seul qu’il avait de réalisé quotidiennement.

« Aha tu vas encore finir complètement ivre ! »
« N’importe quoi ! Tu t’es déjà regardé avec ta démarche bancale ! Moi je tiens parfaitement deb…. Oups…hahahahaha ! » Eivind était bien loin de tenir encore debout à cette heure pourtant pas si tardive mais déjà avancée pour un qui avait fini son travail tôt dans la journée. « Bientôt faudra t’ramener ! » « Ouais jamais de la vie ! Même complètement saoul je retrouverai toujours mieux mon lit que toi ! » « Ton lit ou celui d’une demoiselle hein ? » « Si j’ai de la chance qui sait… » Ils trinquèrent une nouvelle fois entraînant leur gosier à sentir le délicieux breuvage glisser sans plus aucune difficulté enfin d’intoxiquer déjà leur esprit bien désagrégé ! « Allez va te reposer Eivind, je te signale que tu bosses demain matin ! » « Ah ouais ! J’avais presque oublié c’détail ! Mais tu sais bien qu’Ove m’adore et qu’il me dira jamais rien ! » « Tu parles ! Un jour tu vas te faire faire foutre au cachot à coup de pieds au cul ! » « J’ai toujours su qu’il avait ce type de penchant ! » Une hilarité générale fut entendue auprès des hommes présents qui connaissaient bien le chef de meute qu’au fond tout le monde redoutait mais qu’une fois plus dans les parages on prenait grandement plaisir à taillader sans remords. Se levant en manquant de se vautrer par terre, Eivind avait pris la décision qu’il était effectivement temps de s’évaporer car il avait beau aimer l’alcool, il se devait d’être fidèle le lendemain au poste, même imprégné… Du coup, il fallait bien qu’il prenne quelques heures de repos. « Salut tout le monde ! Le grand Eivind s’casse ! » « LA ferme ! » Et ce fut dans l’hilarité générale qu’il tenta de prendre la porte correctement pour se retrouver dans les ruelles de Vanaheim. Il se mit en route et il prit conscience de son état d’ébriété au vu de sa démarche qu’il ne parvenait nullement à stabiliser faisant des allers retours entre les différents murs qui se faisaient face. Il sentit que finalement, faire le con dans une taverne était plus facile que rentrer seuls avec les nausées qui étaient associées à un corps qui s’était trop rempli de l’hydromel déconseillé à cette quantité. Il se sentit partir avec le mur dans une autre ruelle en tournant et il avait fortement envie de se laisser tomber par terre pour dormir à même le sol jusqu’à ce qu’il aille décuver. Décidément, les derniers événements avaient du être plus difficiles que prévu pour qu’il boive une telle quantité. Voir les siens sombrer n’avait pas été aisé mais cela faisait cependant longtemps qu’il n’avait plus été dans un tel état.

Alors qu’il était sur un nuage plutôt vacillant, il entendit une voix féminine derrière lui. Etant doté de cette ouïe hors du commun, cela impliquait également qu’il savait reconnaître les timbres de voix spéciaux ou importants quand il l’entendait à nouveau. Aussi, malgré cette brume alcoolisée, il crut d’abord que celle-ci l’avait trompée au point de lui faire entendre ce qui ne pouvait pas être possible à ouïr. Il sentit cependant rapidement le contact et lorsque le son féminin remplit à nouveau la ruelle, il était sûr et certain cette fois de ne pas se tromper. La première question était « Qu’est ce que c’est que cette mauvaise blague ?! » car comment pouvait-elle ne serait qu’être au même endroit que lui ? Quand il la sentit se pencher vers lui, il tourna la tête et se retrouva à plonger dans le regard si bien connu d’une jeune femme qu’il avait pourtant évité de revoir. Il la laissa reculer prise par la surprise et il se redressa tant bien que mal en prenant appui sur le mur. Il l’observa comme s’il était en train de rêver et quelque part il se demandait si l’alcool n’était pas en train de détruire le peu de cerveau qui lui restait. Elle était aussi belle que dans son souvenir et surtout, il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir ce qui avait épris son cœur lorsqu’ils s’étaient côtoyés sur Midgard. Pourquoi après autant de temps pouvait-elle entraîner de tels sentiments ? Avec une telle intensité ? Quand elle reprit la parole, il réalisa une chose dont son cerveau ralentit et surtout complètement déconnecté n’avait pas pris en compte. Il la regarda longtemps avant de rire un peu. « Le sort est vraiment amusant… A moins que je ne sois en train de complètement rêver et alors là il faudra que je demande ce qu’on a mis dans mes pintes ce soir ! » Car, sa mortalité avait été un frein aussi puissant que sa propre immortalité. Mais maintenant qu’elle était immortelle également, elle faisait partie de cette catégorie qui faisait d’elle une Valkyrie. Il en était certain, elle avait toutes les qualités requises mais surtout, en tant que mortelle, si elle était ici à Vanaheim, il y avait peu de chance que ce soit pour un autre rôle que celui-ci.

Il la regarda un instant avant de reprendre la parole « Alors toi aussi, le destin a choisi que tu continues à vivre malgré ta mort. Et bien… voilà un point commun que je n’aurais jamais cru avoir avec toi… » Était-il voué à subir des atrocités du destin ? Car Svàfa avait un jour rencontré sa route et malheureusement pour lui, elle avait faire ressurgir des sensations qu’il s’était privé d’avoir pour une autre femme que la sienne. Tellement fortement qu’il avait tout simplement pris peur, peur par rapport à sa mortalité, peur qu’elle vienne à disparaître, peur de devoir se sentir à nouveau briser et de devoir le supporter seul pour l’éternité. Il avait tout simplement fui, comme un lâche, comme l’homme changé qu’il était devenu, pour ne plus jamais la revoir. Il avait évité Midgard pendant longtemps et la guerre avait permis de détourner son esprit de toute cette relation qui n’aurait jamais rien donné de bon, selon lui. Mais maintenant, elle était là, belle et forte, dressée devant lui, attisant ce qu’il avait refoulé depuis un moment. Il se frotta les yeux avant de se décaler du mur pour tenter de recommencer son avancée. Cela ne servait à rien qu’il tente ou fasse quoi que ce soit dans cet état « Tu m’excuseras mais je reconnais qu’avoir une conversation ici et maintenant n’est sûrement pas adéquat, ni pour toi, ni pour moi… » Malgré la surprise de la revoir, l’horreur de l’apercevoir, le bonheur et l’envie de continuer à l’observer, il préférait jouer la carte de celui qui n’en avait pas grand-chose à faire car il avait depuis longtemps mis en place des défenses qui ne le faisaient pas vraiment passer pour un type sain au comportement approprié. Il passait davantage pour l’insolent dévergondé et c’était selon lui beaucoup plus salvateur que de devoir faire face à la réalité bien trop bruyante et destructrice qui pouvait à chaque fois lui barrer la route. « Du coup, dis toi que je ne faisais que passer par là et que je ne suis qu’un simple ivre… Et puis si ça se fait, demain en me réveillant je me rendrai compte que ce moment n’a jamais existé simplement parce que je t’ai hallucinée – même si je n’ai pas la moindre idée de pourquoi je ferais ça maintenant – et que du coup, tu n’es pas morte, tu n’as pas succombé sur Midgard et surtout, surtout tu n’es pas devenue une de ces vierges guerrières condamnées à ne pas pouvoir avoir de relation. » Il se mit à ricaner avant d’ajouter « Enfin, si jamais ça venait à être le cas, je pourrais ainsi me rendre compte que j’ai été bien puni une nouvelle fois… Alala qu’est ce que je peux parler trop quand j’ai bu… » Il se remit vaguement en route en espérant arriver à destination afin de sombrer dans un sommeil qui le délivrerait de cette torture sentimentale. Il manqua d’ailleurs de finir le nez par terre n’ayant pas vu la pierre qui se trouvait devant lui « Wow… ». Pitoyable ? Tout à fait.
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MessageSujet: Re: In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.   In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends. EmptyJeu 19 Fév - 15:38


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G
ungnir aurait chu des cieux pour empaler son palpitant que l'épreuve aurait été moins douloureuse, les maux palpables n'étaient que trop peu à côté des tourments de l'âme, et la vie n'en était jamais qu'une incoercible succession. A ses prunelles troubles, le hasard n'avait pas lieu d'être, tout n'était qu'une question de destin, l'arantèle des Nornes entrecroisait les fatums de chaque créature qui peuplait l'Arbre-Monde, et ce n'était qu'anathème que les leurs s'enchevêtrent derechef. Quand bien même n'avait-elle jamais rien oublié de ce faciès hirsute, de cette crinière généreuse et de ces calots mutins, il lui semblait redécouvrir la beauté de cet homme comme elle l'avait fait à chacune de leur rencontre. Elle avait longtemps cru que Freyja l'avait maudite, que d'avoir un jour aimé pareil bélître, ce sauvageon aux mœurs folâtres et aux promesses éphémères, aujourd'hui, elle pouvait être certaine qu'il s'agissait d'une épreuve à franchir. Un baptême de feu pour la jeune valkyrie qu'elle était devenue, désormais interdite à toute forme d'amour charnel, outrepasser le magma des affects lui permettrait d'affirmer sa valeur et sa place au sein de l'Ordre immémorial des épouses spirituelles de sa Majesté. Une plausible vision de la situation, mais plus que d'être tourmentée par des sentiments désuets, c'était en priorité la rancoeur et l'aversion qui venaient à éclore comme des fleurs des ténèbres. Car si elle se souvenait de toute la noblesse des moments échangés, elle se remémorait la laideur des mensonges et de la trahison, la saveur capiteuse de l'abandon, le silence sépulcral qui s'y affiliait. Plus qu'une houle de réminiscences mélancoliques, c'était une une tempête de griefs qui obstruait son gosier et lui suggérait de bientôt imploser. Mais elle avait tant d'acerbité à épancher sur sa malheureuse carcasse que tous les dialectes de l'univers n'auraient point suffit, et à bien y songer, elle n'était plus convaincue qu'il vaille la peine de quelconque effort, ni de quelque affliction que ce soit. Au moins se satisfaisait-elle que leur relation en soit restée au seuil des boniments, même si elle avait effleuré l'erreur sybarite, elle était, de corps, encore pure de la corruption primitive mais néanmoins délicieuse des mâles.

Même aussi pochard qu'il avait toujours été sur Midgard, elle avait sincèrement et candidement espéré que cette bribe de conversation puisse être sérieuse, mais force fut aussitôt de constater qu'elle ne serait qu'une galéjade de plus. Pantoise malgré elle de cette répartie inopportune et inopinée, Svafa eut un fugace sursaut qui traduisit sa décontenance. Il avait l'oeillade vaporeuse et la stabilité toute relative, elle sut alors que tout conciliabule fructueux serait tout bonnement improbable, et qu'il n'avait en rien changé depuis la dernière fois où ils s'étaient aperçus. Elle ne comprit pas ses bribes d'explications, si ce ne fut le fait qu'il avait également trouvé la mort sur Terre avant d'avoir l'honneur d'être accueilli par leurs déités, mais de quelle façon et en quelles circonstances ? Elle n'avait pas souvenir de l'avoir vu dans les entrailles de la bataille lorsque les jötuns avaient lancé leur assaut sur la bourgade, mais peut-être, avait-il trépassé lors d'un autre duel – ou d'une manière des plus stupides, rien ne l'aurait moins étonné que d'apprendre qu'il avait bondi d'une falaise en pensant pouvoir prendre son essor après plusieurs pintes dans une taverne.
Elle l'observa tenter de reprendre sa route, brandissant une nonchalance fantasque à son égard, comme si elle n'avait été que le fruit galvaudé de son imagination... ou une catin de plus avec laquelle il avait tenté l'aventure. L'irrévérence fit périlleusement croître la répugnance en l'être de la sylphide qui sentit ses pommettes s'empourprer et brûler comme si elle venait de donner l'accolade à un feu ravageur. Ce genre d'ire, elle ne le réservait usuellement qu'aux pires contextes, car quand bien même était-elle une guerrière affirmée, elle préférait le parfum de la diplomatie à la psaume de la violence. Mais Eivind, lui, avait l'indicible don d'écorcher ses principes les plus intrinsèques pour faire jaillir une part autrement plus obscure d'elle-même, preuve en était donc s'il en fallait encore qu'il n'était qu'un parasite à son ataraxie. Et apogée du comble, il osa se lamenter quant au fait qu'ils ne pourraient jamais concrétiser ce qui avait jadis été une tendre idylle, comme si sa condition de femme immaculée était l'unique chose à laquelle il portait un intérêt digne de ce nom. Babines retroussées, la nymphe grinça des mâchoires et n'eut que plus envie de lui briser consciencieusement chaque os de sa charpente lorsqu'il se détourne pour prendre congé. Le cœur au bord des lèvres, elle grimaça, puis ne prit pas le loisir de plus réfléchir avant de rejoindre le fourbe cuistre qui ne parvenait pas même à mettre un pied devant l'autre.

« Eivind... » Prononça t-elle d'une phonation relativement suave, en total contraste avec l'orage qui grondait en son sein. Elle l'aida à se retourner, mains apposées sur les épaules du jeune homme qui lui faisait désormais face, et qu'elle pouvait maintenir plus droit qu'il ne le serait par ses propres moyens. Elle plongea dans son regard et sonda chaque iota de cette âme ignominieuse et égoïste, puis elle sembla s'adoucir, comme incapable de retenir une véritable rancune. « Tu te souviens de ce qu'on disait quand on était ensemble... A défaut d'avoir une vie de rêve, on a le droit de rêver sa vie. Tant qu'on ne s'enferme pas dans une futile utopie, les songes sont un moyen d'adoucir une réalité souvent difficile... Combien de fois a t-on imaginé ce que serait le monde si telle ou telle chose avait été différente ? Peut-être ton cerveau s'en souvient-il aujourd'hui, après son bain d'hydromel, et qu'il te laisse imaginer ce que ce pourrait être si nos chemins se recroisaient une fois encore. Et dans ce cas, oui, je suis bien un simple fantasme que tu crois voir et sentir... » Ses doigts glissèrent sur la joue de son interlocuteur avec douceur, elle traça l'angle de sa mâchoire et alla caresser sa nuque, avec sur les lippes, le spectre d'un sourire mélancolique. « Ca signifie que tu as assez profité de ta soirée et qu'il est plus que temps d'aller te coucher... » Ses commissures labiales s'évasèrent en une risette un peu plus perceptible, mimant une chimère attentionnée qui cèderait bientôt sa place à la réalité.
Cependant, l'enchantement de l'instant fut brutalement essouché lorsque, faisant tomber le masque, Svafa s'inclina vers l'arrière et asséna un puissant coup de tête en pleine arrête nasale du guerrier, qui, les sens et réflexes annihilés par l'alcool, ne put esquiver ni même augurer la mouvance. Elle le regarda s'étaler en astérie sur le sol, levant une nue de poussière à sa réception, le faciès diapré du fluide pourprin qui ruisselait de la meurtrissure que l'offensive avait provoquée. Une expression démone désormais installée sur son minois, la valkyrie le jaugea avec un dédain brûlant, elle l'exécrait encore plus de la contraindre à user gratuitement de la brutalité pour assouvir ses désirs vindicatifs, désirs qu'elle maîtrisait malgré elle pour ne pas l'expédier au Valhalla séance tenante. « Vraiment pathétique. » Qu'elle siffla en opinant négativement du chef, un rictus écoeuré à le contempler ainsi. A l'instant t, elle se demandait ce qui avait bien pu l'enjôler chez cet être perfide, qu'elle espérait ne plus revoir pour les prochains siècles et millénaires. Elle ne remarqua que tardivement les rares passants qui s'étaient pour l'occasion immobilisés non loin de là, sans savoir comment réagir. Elle les lorgna furtivement, puis partit, tirant un trait définitif sur une soirée festive pour aujourd'hui. Même lorsqu'il ne le prévoyait pas, Eivind rencontrait un succès certain à lui gâcher la vie, mais elle se jurait – naïvement – que ce serait la dernière fois.
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MessageSujet: Re: In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.   In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends. EmptyVen 20 Fév - 10:07


Our Ghosts



Eivind se surprenait à arriver à jouer un tel rôle alors qu'il était complètement désinhibé comme on pouvait l'être sous influence alcoolisée. Ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait à se rapprocher de la Valkyrie et à tenter une approche bien plus intime dont il avait eu un aperçu. Il n'était clairement pas en état de faire quoi que ce soit mais elle lui avait littéralement manqué, et ce malgré qu'il avait tenté de l'oublier grâce à des soirées arrosées et des folies féminines variées. Mais les sentiments n'étaient pas aisés à détourner. Il en avait subi les frais il y avait des centaines d'années maintenant et la peur de devoir revivre le même tourment l'avait éloigné de celle qui aurait pu combler le manque laissé par le passé. Cependant, qu'aurait-il pu lui apporter? A quoi aurait servi de créer une famille avec une femme qui allait vieillir alors que lui resterait inchangé ? Avec une femme qu'il aimerait et qui mourrait bien avant lui ? En quoi cela serait-il salvateur par rapport à ce qu'il avait vécu dans le passé ? Quelques années de bonheur pour une éternité de douleur. Comment aurait-il pu lui expliquer qu'il était un Gardien du Palais Doré, qu'il était en réalité un mort à qui une nouvelle vie avait été octroyée, qu'il n'était pas comme elle et ne le serait jamais ? Il aurait pu lui mentir pour profiter de ces quelques années mais elle aurait fini par comprendre et qu'en aurait-il été après ? Il n'avait pas été préparé, malgré plus de six cent longues années, à traverser la barrière qui lui avait permis de s'emmurer dans un monde sans sentiments de cet acabit. Il s'était protégé et ça avait pris énormément de temps. Il n'avait pas pris le risque de tout briser pour quelques années. Cela avait été difficile mas la peur avait agi à sa place et en lâche il avait tout simplement fui et abandonné tous les rêves qu'il avait construit avec elle, d'abord par fantasmes et puis qui s'étaient insinués lentement en lui. Cependant le revers avait été violent puisqu'il se retrouvait confronter à son choix douloureux, et ce pour l'éternité maintenant qu'elle était devenue une Valkyrie et qu'elle allait en réalité le côtoyer bien plus souvent et longtemps qu'il ne l'aurait voulu. Elle allait se battre à ses côtés, il allait vouloir s'en éloigner et pourtant il sentait déjà le regret de la savoir séparée de sa vie de mortelle, de la savoir confronté à un danger différent sur Asgard qui offrait certes l'immortalité mais qui, vu leurs rangs, les poussait à être plus régulièrement en danger. Comment allait-il gérer et surtout, comment allait-il résister à elle ?

Minable bourré qui tentait vainement de s'échapper, il entendit son nom prononcé avec une teinte particulière qu'il n'aurait pas espéré recevoir vu la situation. Il se retrouva redressé et face à la jeune femme et malgré lui, son regard plongea dans le sien. Même si ses idées n'étaient pas aussi claires qu'à l'ordinaire, il avait assez l'habitude des conséquences de sa consommation régulière et excessive pour pouvoir au moins comprendre la situation. Sa voix résonna dans sa tête autant que dans ses souvenirs car elle touchait à ces moments passés ensemble qu'il avait été difficile de quitter et surtout de réfrégner quand la seule envie qui l'assaillait avait été de la retrouver sur Midgard. Il s'était bridé, il s'était pris nombreuses fois la tête, sans savoir à qui en parler, sans savoir comment en parler et dont la seule solution à chaque fois avait été de laisser tomber. Pourtant, la voir ainsi, la voir près de lui, pouvoir observer chaque trait de son visage qu'il avait contemplé plus d'une fois et dont il n'avait jamais été rassasié, c'était un pur délice autant qu'un pur supplice. Il avait si maintes fois imaginé leur vie s'il se laissait aller et s'il écoutait tout simplement ses émotions plutôt que sa raison. Un frisson parcouru son corps en sentant sa peau si douce au contact de la sienne, son expression donnait l'impression que tout pouvait se réaliser tout en le remettant dans la condition d'un illusion divine qu'il était en train de vivre. Comprendre la suite aurait du lui parvenir s'il ne s'était pas laissé envoûté par ces quelques brides de nostalgie. Ce recul aurait du lui rappeler quel comportement cela pouvait entraîner, pourtant il était totalement bercé au point que le choc fut assez violent et que le premier réflexe étant de plaquer ses mains sur son nez alors qu'il était tout simplement en train de s'écrouler au sol. « HN ! Par les Nornes ! Ca fait un mal de chien ! » La douleur faciale était tellement virulente que finalement le fait de se retrouver au sol ne lui octroyait aucune sensation plus douloureuse. Le liquide carmin se répandait entre ses doigts tandis que de son autre bras il tentait difficilement de reprendre appui par son coude sur le sol. Il leva les yeux sur la jeune femme tandis que des mots véridiques s'échapèrent de sa bouche. Il l'observa un instant et tenta de l'appeler quand elle l'abandonna ainsi, bien que ce n'était que justice. Il reteint un soupir mais celui-ci fut vite remplacé par une expression de douleur et il se laissa retomber au sol afin de mettre un peu sa tête en arrière. Qu'il y ait des personnes autour lui était bien égal. Il savait que cet incident allait vite faire le tour et que les séquelles physiques qui en découleraient lui vaudraient nombreux mensonges à vendre aux curieux.




The fate is cruel but the desire is more than that





La rencontre fulgurante qui avait eu lieu avec Svàfa lui avait laissé une marque, certes d'abord physique mais qui était clairement évaporée désormais, mais surtout nostalgique qui le rendait quelque peu obnubilé par l'envie presque irrépressible de la revoir. Il était totalement conscient qu'il risquait tout autant de se prendre un retour violent mais cette fois, il comptait bien la revoir totalement sobre et donc près à éviter toute attaque si cela s'avérait nécessaire. Néanmoins, ne pas la voir alors qu'elle était quelque part dans le monde divin devenait de moins en moins supportable. Ses pensées se tournaient constamment vers elle et quand bien même il lui arrivait d'entendre parler des Valkyries ou d'en voir, il la cherchait des yeux et de son ouïe. Celle-ci étant capable de reconnaître un son alors qu'il ne faisait qu'être apporté par le vent légèrement, il savait pertinnemment qu'elle n'avait qu'à émettre la moindre sonorité pour que son attention soit détournée et son esprit tourné vers elle. Surtout vu ce qui avait chamboulé Asgard et Vanaheim dernièrement. Il avait appris qu'autant lui était fidèle à Odin et Thor, autant la Valkyrie était restée fidèle à celle qui l'avait choisie. Il connaissait son histoire et la façon dont elle avait été recrutée car il s'était tout bonnement renseigné auprès d'autres connaissances qui pouvaient lui offrir des réponses. Il était même descendu sur Midgard, après son entrevue de courte durée pour, de un, bien vérifié qu'il n'avait pas halluciné, et de deux, pour comprendre comment elle avait été radiée de ce monde Viking. Le sort avait décidé qu'elle meurt dans un combat tout comme lui et que sa famille reste majoritairement en vie. Finalement, ils étaient désormais encore plus liés qu'ils ne l'avaient jamais été avant. Et en même temps, tout, absolument tout, les séparait désormais. Au moins, sa vie immortelle n'avait pas été écourtée et même si lui avait évité de la croiser autant que possible sur le champs de bataille pour éviter de devoir se battre contre elle, elle n'avait jamais quitté ses réflexions car il avait eu envie en même temps de la retrouver afin de la protéger. Mais la trahison que cela aurait pu entraîner s'il venait à peut-être tuer les siens aurait été un fardeau beaucoup trop lourd à porter et surtout, il avait déjà été assez difficile de se battre contre l'armée de Vanaheim qu'il n'aurait pas réellement supporter de devoir face face à celle d'Asgard à cause de ses sentiments. Aussi, avait-il tout simplement éviter la situation en se concentrant sur ses propres combats. Mais il avait été important par la suite qu'il sache si elle avait survécu ou non, car la perdre définitivement en sachant son enveloppe à jamais inaccessible aurait entraîné une douleur tout aussi forte et une culpabilité de ne pas avoir veiller sur elle. Il avait beau jouer un rôle, il n'en était pas moins quelqu'un de profondément gentil en son sein et protéger les autres étaient une qualité qui en réalité faisait de lui un excellent Einherjar. Même s'il était connu pour être l'insolent bourré de service, toujours défendu et soutenu par Thor malgré ses conneries.

Ainsi, un jour, il entendit parler de volontaires Valkyries qui se déplaçaient sur Vanaheim alors que c'était un territoire désormais exilé des protections d'Asgard. Lui-même s'était déjà en réalité promené « innocemment » sur Vanaheim car il estimait, bien que méritée, que la punition était rude et que le peuple de Vanaheim méritait une protection même infime. Aussi, quand le nom qui sorti fut celui ce Svàfa, il ne réfléchit pas à deux fois pour prendre congé sur Asgard et rejoindre la jeune femme sur Vanaheim. C'était une excellent opportunité surtout que les volontaires n'étaient pas nombreux et que par conséquent, il avait toutes les chances de pouvoir profiter d'un moment seul à seul. Il se rendit donc sur le territoire désormais indépendant de Frey et Freyja afin de rejoindre la Valkyrie à qui on avait indiqué la position. Il ne fut par conséquent pas difficile de la retrouver et il prit une grande inspiration avant de s'approcher tandis qu'elle se tenait sur un mont verdoyant en train d'observer ce qu'il ne put voir pour le moment.

« Et bien, voilà que je me promène sur Vanaheim afin de profiter de son paysage apaisant et que mon errance me fait finalement rencontrer une personne inattendue. » Certes la réalité était tout autre mais il se voyait mal affirmer avec fierté qu'il avait fait exprès de venir la retrouver ici. Il était certain qu'avec des tels propos elle avait toutes les chances de l'envoyer voir ailleurs si son corps n'y était pas. Déjà, il y avait de fortes chances que ça arrive même avec cette entrée en la matière. Il se risqua à approcher « Je n'avais donc pas rêvé lorsque l'on s'est rencontrés tout aussi par hasard après... une petite soirée arrosée, pour ma part. Enfin, concrètement, tu m'avais laissé un souvenir assez « frappant » pour que je prenne conscience que tu étais bien réelle. » Il était désormais assez proche pour pouvoir observer ses traits mais resta sur ses gardes car bien qu'il était un guerrier aguerri et que des coups il en avait déjà ramassés, un coup de boule de cette violence laissait des souvenirs assez douloureux qu'il n'était pas nécessaire de revivre. Il attendit un instant avant de reprendre la parole un peu plus sérieusement « Tu sais, je suis content de pouvoir te revoir... Et puis, avoue que, comment tu aurais pris si je t'avais dit que j'étais un mort à qui on donnait une seconde chance ? Ce n'est pas vraiment quelque chose de facile à dire, tu ne crois pas ? » Devoir recoller les morceaux avec son nouveau rôle l'amenait à être extrêmement maladroit et apparâitre davantage comme un goujat qu'un homme qui prend ses responsabilités. De plus, il n'avait pas vraiment réfléchi à ce que ça donnerait et il ne savait pas plus vers quel versant il devait se tourner : la vérité sur ses sentiments ? L'explication de son départ ? L'envie actuelle qui était trois fois plus virulente ? En somme, il était persuadé que rien n'était adéquat et donc il préférait les badineries stupides qui étaient tout aussi inutile.
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MessageSujet: Re: In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.   In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends. EmptyMar 3 Mar - 18:00


D
e tous, elle n'aurait jamais subodoré que les déités puissent être les plus promptes à verser le sang de leurs sujets. La cruauté de certains de leurs actes n'étaient plus à conter, l'on savait que les dieux n'avaient de compte à rendre à personne et qu'ils estampillaient l'Histoire comme bon leur semblait. Mais déclarer une guerre et menacer jusqu'à la survie du tout Yggdrasil pour une vengeance personnelle ? Svafa avait encore du mal à croire cette innommable conflagration à laquelle elle avait malgré elle participé. Le retour d'une seule déesse, aussi puissante soit-elle, avait suffit à ébranler l'Arbre-Monde jusqu'à la plus minime de ses racines, aujourd'hui, elle pouvait se targuer – ou se lamenter – savoir à quoi ressemblait une bataille, une véritable. Celles qu'elle avait coudoyées sur les landes midgardiennes lui apparaissaient désormais bien insipides, comme si toutes ces années durant, elle n'avait fait que s'entraîner pour un jour faire face à la violence originelle. Asgard, havre de tous les fantasmes, lieu de délices et d'opulence, réduite à un terrain de félonie et de meurtres sanguinolents, comme si cette fraternité ancestrale que l'on s'était échiné à instruire de génération en génération de vikings n'avait jamais été qu'un idéal illusoire. Une calomnie que l'on mettait volontiers de côté lorsqu'il était question de ses propres intérêts. Elle n'avait trouvé le sien nulle part, depuis que les camps s'étaient morcelés, au même titre que sa place qui aurait dû être à la fois aux côtés d'Odin, et à ceux de Freyja. Intimidée et pleine naufragée dans ce microcosme luciférien qu'elle n'avait pas rejoint depuis longtemps, elle avait suivi, camouflant ses incertitudes au revers d'une cécité intentionnelle, celle qui lui avait octroyé une seconde chance sur l'arantèle des Nornes. Sa déférence pour toute figure déifiée était intrinsèque, elle qui avait été éduquée dans la fascination de ceux qui les gouvernaient depuis le firmament, et elle refusait de voir ses convictions ébranlés, elle n'en avoit ni le droit ni le vouloir... et pourtant. Elle ne savait plus que penser de l'Amour, qui transfiguré en passion folle, n'avait eu aucun regret à occire celles qui l'avaient servie depuis des années, voire des siècles, et même millénaires. Un nombre incalculable de valkyries fauchées, par pur égotisme et volonté d'attester sa position sur l'échiquier politique ? C'était exactement comme si elle avait pris le parti des jötuns le jour où ils avaient lancé leur assaut sur Tromso, avec comme argument, le fait que ces parcelles terriennes leur avaient appartenu bien avant la race humaine. Insensé, et surtout, abject. Décevant au plus haut point.

Si elle louait l'accalmie que les négociations avaient enfantée, tous les maux n'étaient point pansés, ni même enclins à l'être. Vanaheim s'était affranchi, mais à quel prix ? Le futur souverain qu'était Thor n'était pas homme à faire preuve de mansuétude lorsque sa fierté et celle de sa peuplade était écorchée. Elle ne l'avait jamais personnellement rencontré, mais sa notoriété allait par-delà le royaume des Ases, et il était d'ores et déjà miraculeux en soi qu'il n'ait pas tout simplement brisé le crâne de Frey lorsque tous deux avaient eu à parlementer. Indépendance remportée, pour le meilleur, mais aussi pour le pire, et elle craignait que les innocents de la contrée de la Fertilité n'en soient les premières victimes. Plus aucune égide pour les sauvegarder de la pléthore de dangers qui les guettait depuis l'ombre, il en allait de la responsabilité du Njördson de protéger ses terres comme il le pouvait. Une décision tout autant compréhensible qu'inique, de la part du monarque à en devenir. Raison pour laquelle dès lors qu'elle avait entendu l'appel aux volontaires, elle n'avait point hésité, et s'était naturellement proposée pour apporter une once d'aide à ceux qui en auraient assurément besoin.Une façon comme une autre de racheter sa conscience rudoyée, et elle serait toujours plus utile à veiller sur les Vanes qu'à musarder dans les cours du palais d'or. Ni la royauté ni la Sororité n'avaient pour l'heure besoin d'elle, c'était aussi l'opportunité de s'ostraciser de toutes ces vicissitudes diplomatiques et d'en revenir à des priorités plus simples, comme le partage et le soutien.

Juchée sur un tertre depuis lequel elle avait vue sur la bourgade dans laquelle elle avait été envoyée ainsi que sur les environs, la sylphide profitait de la sérénité ambiante, et de la caresse d'une brise qui ne tarderait pas à se transformer en aquilon avec l'arrivée de l'hiver. Concentrée à guetter la moindre mouvance suspecte à l'horizon, elle ne vit ironiquement pas un bélître s'approcher et entamer une conversation qui n'aurait jamais eu lieu d'être, ni ici, ni maintenant. Le phonème d'Eivind lui fit faire volte-face, désarçonnée par la présence du cauchemar ambulant, elle ne gauchit son expression que lorsqu'il se risqua à réduire plus encore la distance qui les séparait. Ses prunelles hyalines se firent aussi algides que la saison hiémale de Norvège, elle le jaugea avec un dédain ineffable et une envie incoercible de mettre plusieurs galaxies entre eux. Ni sa contenance désinvolte, ni son humour ne purent estomper l'ire qui, magmatique, était en train d'embraser toutes les veinures de son organisme, bien au contraire. Plus il palabrait, plus il annihilait ses chances déjà infinitésimales qu'ils en arrivent à une réconciliation, elle portait tant d'aversion pour le scélérat qu'il était qu'elle se détourna, ne daignant pas même le regarder pour lui parler.

« Ca fait au moins un sur deux de content, pour ma part, j'aurais préféré avaler des clous rouillés et me jeter du haut du Balsfjord que te revoir. » La donzelle n'était ni de nature sarcastique ni de ceux qui aimaient être cinglants, elle préférait usuellement arpenter son chemin de croix en silence, gardant ainsi ses remords et ses rancoeurs dans le coffre de son âme. Mais, existait toujours une exception qui confirmait la règle, et elle venait de retrouver le combustible de sa véhémence cachée. « Je n'en ai strictement rien à faire de tes excuses, garde ta salive pour faire plaisir à ta prochaine catin, elle doit déjà se languir dans ta couche en attendant ton retour. » Elle se tourna alors de moitié en sa direction, feignant un air subjugué pour surligner le mépris de ses paroles. « Je suis d'ailleurs surprise que tu sois ici, je veux dire, t'intéresser aux autres plutôt qu'à ta toute petite, petite personne, ça relève du miracle. Je ne pensais pas que le Ragnarök arriverait si tôt, car il faut au moins ça pour que tu lèves les yeux de ton nombril, ou de la cervelle qui pend d'entre tes cuisses. » Une nouvelle oeillade assassine, puis alors qu'une bourrasque s'engouffra dans son crin anthracite, elle obvia son intérêt sur le hameau bien plus paisible que les affects qui se querellaient en son sein. « Mais je ne serais pas étonnée d'apprendre que tu t'es porté volontaire uniquement pour flirter avec les villageoises, voire avec les quelques valkyries présentes, après tout, ce ne sont sûrement pas les lois de la Sororité et l'intégrité de ses guerrières qui arrêteront ton appétit pour le cul et ses joyeusetés. Dans tous les cas, tu peux aller voir ailleurs, trouver un trou dans un arbre pour te soulager, parce que Fenrir aura brisé ses chaînes avant que je ne te donne quoi que ce soit. »

Les flèches de son inimitié décochées avec une âpreté presque trop tranquille, Svafa s'avança un peu plus sur la butte pour observer un pan du village qu'il lui était laborieux de voir depuis sa position précédente. Si elle n'avait que trop pensé à Lui les quelques jours qui avaient suivi leur rencontre impromptue, elle avait rapidement condamné son souvenir à la plus profonde sentine de sa mémoire, car elle ne s'était autrefois que trop agrichée à ce qu'ils avaient été, et à ce qu'ils auraient pu être. Elle n'avait plus de larme à verser le concernant, l'affection fécond qu'elle lui avait un jour porté s'était galvaudé en un erg aride dans lequel plus rien ne pouvait prospérer. Songer à ce qu'Eivind renonce aussi aisément aurait toutefois été le mésestimer, elle le connaissait encore parfaitement en dépit des lunes écoulées, aussi eut-elle le loisir de millimétrer sa réaction sans qu'il ne s'en doute. Elle l'entendit avancer vers elle, et avant qu'il n'ait repris la parole, la jeune femme fit vélocement danser sa lance entre ses phalanges pour finalement tendre le bras, et apposer la pointe menaçante de sa lame sur la gorge de l'éphèbe qui dut s'immobiliser.

« Je ne veux pas me rappeler, et je veux encore moins te pardonner ! Je veux vivre cette éternité qui m'est offerte sans jamais voir ta gueule hirsute dans mon espace vital, est-ce que tu peux l'envisager ? » Les mirettes fichées dans les calots de l'Odinfrid, elle appuya un peu plus l'extrémité affilée de son arme sur son gosier. « Si tu veux tout savoir, je te suis reconnaissante de ne pas être revenu, ça m'aura évité la plus grosse bêtise de mon existence. Ivar a toujours eu raison sur ton compte, j'aurais dû l'écouter depuis le début. »
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MessageSujet: Re: In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends.   In the End, we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends. EmptyMar 10 Mar - 14:31


The fate is cruel but the desire is more than that





Dire qu’il s’était attendu à des merveilles aurait été d’une stupidité indescriptible. Certes, il estimait être venu également pour une bonne raison qu’était l’aide à apporter à Vanaheim, néanmoins, il devait reconnaître que sa présence actuelle portait principalement sur la jeune et belle femme qui se trouvait à ses côtés. La savoir morte mais surtout immortelle au même titre que lui avait apporté une nouvelle donnée dont il ne pouvait se défaire : elle existait désormais sur le même plan que lui. La bannir de son existence avait été difficile mais maintenant que plus rien vraiment ne pouvait les séparer, il était presque impossible qu’il ne pense pas constamment à elle. Pourtant, et étant loin d’être dénué de fonctions intellectuelles, il savait pertinemment qu’il n’y avait qu’une chance pratiquement inexistante de récupérer sa confiance voire même son intérêt. Il avait agi comme une raclure par pure égoïsme et par peur, il devait par conséquent forcément en payer le prix fort. L’espoir permettait de survivre c’était évident, il l’avait utilisé autant que possible à travers des méthodes paradoxales puisque qu’il se mettait en danger constamment en pratiquant l’alcool et les femmes parfois d’autrui. Il pouvait continuer en espérant de tout cœur que Sváfa lui adresse un jour la parole de manière douce, mais au fond de lui, il était totalement conscient qu’il risquait bien davantage de subir son courroux et de manière violente. Elle était une Valkyrie, ce qui impliquait bien évidemment une résistance différente des mortels et une capacité au combat décuplée par rapport à ce qu’il avait connu. Dire que ça ne l’amusait pas serait mentir. Il n’était pas un homme de facilité, il était un nouvel homme conçu par la souffrance, il n’était pas prêt d’en réchapper et était même le premier à entretenir ce destin. Pitoyable, il devait certainement l’être et les personnes qui autrefois l’avaient connu devaient vivre dans l’incompréhension de ce changement radical, mais parfois les paradoxes étaient simplement des façades qu’on aimait exposer afin de protéger la fragilité intérieure qui avait déjà fêlé l’âme une fois. Le dédain qui pouvait se lire dans les prunelles de sa vis-à-vis l’amusa autant que le blessa. Pourtant il n’était pas prêt ni à l’avouer, ni à le montrer et préférait jouer la carte de l’homme léger qui ne se prenait guère la tête. Ce n’était pas sa vraie personnalité, mais une qu’il avait crée comme on forge une arme en y instaurant des coups de maillet bien placés. C’était douloureux mais nécessaire.

Le regard de la belle se détourna de son faciès tandis qu’elle prenait la parole. Sa haine était tellement forte que l’image qu’elle lui donna de son contentement à le voir lui tira un ricanement qui s’évalua davantage comme une gêne détournée que comme vraiment une marque d’amusement. Alors qu’il put rencontrer à nouveau ses prunelles, c’était pour entendre un déversement de propos particulièrement agressifs. Il ne se vexait pas, il ne pouvait certes pas lui en vouloir de le voir désormais comme un homme aussi subtile qu’une enclume et aussi centré sur lui-même que ne l’était un macho de bas étage. Il aurait pu croire qu’elle pouvait s’arrêter là mais le dernier flot de paroles acerbes fut particulièrement piquant. Bien qu’il était volage et particulièrement porté sur l’alcool, il avait toujours été de ceux qui étaient disponibles, prêt à défendre ses convictions de guerrier d’Asgard et jamais, ô grand jamais, il n’avait eu ce type de penser lors de missions. Même de manière générale d’ailleurs. Pourtant, il ne la contredit pas et la laissa exprimer sa rancœur, sa colère et son envie presque palpable de le décapiter sur place. Il n’aurait pas foncièrement cru que l’impact de tout ceci serait plus virulent que dans son imagination. Pourtant, le sourire assez faible qu’il afficha n’était en rien celui d’un vainqueur qui estimait que le portrait dépeint convenait parfaitement et apportait de la valorisation dans l’estime qu’il pouvait avoir de lui-même. Il prenait conscience du mal et de la souffrance qu’il avait finalement entraînés à une personne importante pour lui. Se protéger avait été au détriment de quelqu’un d’autre. Peut-être que le pardon ne lui serait jamais accordé, mais un jour, il aurait assez payé car il devait expier ses pêchés et cette intention commençait maintenant. Il la laissa mettre de la distance entre eux qu’il avait voulu abolir en sentant la lame sur sa gorge. Il n’était plus alcoolisé, par conséquent il était parfaitement capable de riposter et surtout de se défendre s’il l’avait voulu. Mais il ne bougea pas et laissa la lame acérée menaçante sur sa peau. Elle parla à nouveau et il ne l’arrêta pas, n’émit aucun mouvement même quand elle enfonça légèrement la pointe de son arme, et quand elle eut fini, sa seule réaction fut d’avancer davantage se blessant consciemment car les armes utilisées n’étaient pas des jouets non entretenus.

« Tu as raison. Tu aurais du. Peut-être m’avait-il mieux cerné que toi finalement. » Il attrapa la lame de sa main et la serra fortement avant de violemment arracher l’arme de la saisie de la jeune femme. Puis il s’approcha assez avant de caresser la joue de la Valkyrie de sa main qu’il fit glisser dans sa nuque dont il saisit, venant murmurer à son oreille des propos étranges « Tu ne sais pas qui je suis. » Il vint ensuite plonger son regard dans le sien. Il était difficile de comprendre à quoi il jouait, car l’idée d’une menace aurait presque pu être perçue. Il avait été blessé et la faute lui revenait entièrement pour s’être attaché à Sváfa, pour lui avoir montré fianelement celui qu'il était vraiment, qui était différent de ce que toutes les autres personnes le cotoyant pouvait observer. Elle n’y était pour rien, et au fond il ne la méritait pas. Il avait creusé lui-même cette situation et il était nécessaire qu’elle ne veuille plus de lui, pour son bien. Il comptait bien la coller éternellement juste pour la protéger comme il le fallait et limite subir ses propos de rancœur continuelle, lui permettant de s’apaiser autant que possible. C’était le maximum qu’il pouvait faire. De la même façon qu’il avait eu un comportement totalement étonnant, il se mit à ricaner et il planta l’épée dans le tertre avant de se reculer. « T’as eu peur hein ? » Comment tourner une réaction sérieuse en mascarade, règle numéro un. Il regarda sa main également blessée désormais et dont, il espérait, il garderait peut-être une cicatrice en souvenir de son erreur. Il arracha un morceau de tissu afin de le mettre autour de la blessure et il prit un air consterné « Pff… C’est quand même dangereux de vouloir jouer les forts… Mais je suis sûr que tu as du me trouver extrêmement viril. » Il ricana de nouveau. Comment se tourner en ridicule, règle numéro deux. Il aurait bien continué à se faire passer pour un bouffon, l’image parfaite à donner à une femme aimée, mais son ouïe particulièrement développée l’interpella et il leva les yeux de sa main avant de prêter attention à son audition. « Tu as entendu ? » demanda-t-il avant de percevoir un nouveau son mais qui se fit plus sonore et désormais audible pour la jeune femme également.

Il s’avança au bord du talus et contempla les alentours pour finalement apercevoir la raison d’un vacarme distant et désormais surtout perceptible par la vue. « Merde ! Ils sont attaqués ! » Effectivement, la bourgade en contrebas était en proie à des animaux féroces et particulièrement mal attentionnés qu’étaient les loups géants. C’était des bêtes particulièrement efficaces pour décimer une population aussi se devait-il de rapidement intervenir. Muni de son épée comme d’habitude, n’étant pas en mission officielle, il s’était surtout permis de se munir de son maillet façonné par ses soins, arme de prédilection pour sa capacité certaine à la brutalité. Il savait maîtriser l’arc et la lance sans difficultés mais c’était à son sens bien trop raffiné. Son jouet était parfait pour l’apaiser et lui permettre de s’extérioriser de manière correcte. Il ne l’utilisait que dans son droit, aussi, ici, et vu le contexte avec la Valkyrie, il n’allait pas se contraindre et comptait bien donner des coups bien placés. « Reste ici ! » s’entendit-il dire à la jeune femme dans un soucis de protection. Bien évidemment, il ne lui fallut qu’une fraction de seconde après s’être élancé pour bien se rendre compte qu’elle ne l’écouterait sûrement pas. Il ne devait pas oublier que si elle avait été choisie – par Freyja en personne tout comme lui l’avait été par Thor – ce n’était pas parce qu’elle était capable de tisser une couverture. Il ne savait d’ailleurs même pas si cela faisait partie de ses facultés. Toujours est-il qu’effectivement, elle ne manifesta nullement l’intérêt de rester en arrière. Une fois arrivé auprès de la population en danger, il prit grand plaisir à assener un coup violent à la tête du premier loup qu’il croisa tandis qu’il attrapa une gamine au passage avant de la mettre à l’abri. Le sol était déjà jonché de plusieurs cadavres salement démembrés. S’approchant de Sváfa, il fit un petit rapport rapide de la situation « J’en ai décelé deux pour le moment. Ils se baladent rarement en meute donc nous ne devrions par avoir à faire à d’autres… » Du moins il l’espérait.
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