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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 I can find you [PV Sigrid ]

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MessageSujet: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyMer 21 Jan - 21:58



Un oeil d'ouvert, puis deux, les fermer pour émerger avant de retenter l'expérience. Un oeil, puis deux. Une matinée certes difficile mais qui semblait néanmoins bien avancée. Qu'avait-il donc pu faire pour être dans un état aussi dénué d'énergie. Ce n'était pas vraiment très compliqué. Notre Einherjar avait tout simplement passé la nuit à boire avec des compagnons de beuverie particulièrement motivés et surtout typiquement mortels. Les vikings étaient des gai lurons et au fond, Eivind aimait se trouver à leur côté car ça lui rappelait sa vie de mortel, désormais très lointaine. Des siècles s'étaient écoulés, et lui-même avait terriblement changé. Il était de ceux qui restaient sagement de leur côté, qui buvait un verre et se faisait charrier parce qu'il refusait de se laisser aller, terriblement amoureux, qui avait pour famille son meilleur ami et ses parents. C'était le lui d'avant. Cependant, en cours de route, il était mort pour sauver son frère de coeur, il avait été recruté par le dieu Thor lui-même afin de devenir un Einherjar et désormais il faisait partie de l'élite qui protégeait le palais doré et ses habitants asgardiens. Et du travail, il en avait eu ces dernières années. Entre la perte de l'immortalité, les Jötuns et les querelles des Dieux eux-mêmes, il ne s'était pas retrouvé sans travail à réaliser. De plus, quand on devenait un fêtard, il était plutôt difficile de s'ennuyer. Mais au début, cela n'avait pas été aisé de se rendre compte que sa mort avait créé des liens qu'il aurait préféré éviter entre les deux personnes qu'il aimait le plus au monde. La douleur avait été profonde, la rancune amère et l'alcool, son nouveau meilleur ami. Thor, Dieu qui était devenu un réel ami, avait subi nombreux propos que cette boisson traîtresse permettait de prononcer allègrement. Pourtant ce dernier n'avait eu cesse de l'aider, de l'accompagner et surtout de réparer ses conneries que sa désinvolture nouvellement appropriée avait entraînées. Toujours est-il que depuis ce temps là, les femmes et les beuveries étaient pratiquement devenus son quotidien. Il passait tout son temps libre à s'amuser et, même si ça ne l'empêchait pas de faire son travail, il n'était pas toujours dans un état valorisant pour l'exercer. Cependant, c'était connu dans le monde des Dieux et tout le monde savait pertinemment qu'il avait beau être totalement décalé, jamais il n'avait failli dans sa tâche qu'il prenait en réalité très à coeur.

Mais en cette matinée, cela n'empêchait guère qu'il se soit écroulé face à une soirée trop arrosée. Aussi, ce fut péniblement qu'il débarqua pour prendre un petit déjeuner à la taverne. De base, il n'était pas du tout venu pour ça... En réalité, il s'était rendu sur Midgard afin de pouvoir mener une petite enquête. Il fut un temps, il avait connu une Valkyrie- dont il aurait voulu faire plus ample connaissance car d'un charme certain - qui cependant avait été écartée du monde des Dieux parce qu'elle avait trahi son serment en tombant amoureuse d'un mortel. Les siècles écoulés et sa présence se faisant totalement effacée, tous pensait qu'elle avait tout simplement succombé à la mortalité. Or, il était persuadé dernièrement de l'avoir vue lors de ses errances sur Midgard. Cela lui plaisait parfois de retourner dans la forêt, où se tenait jadis son autel dédié à Thor, maintenant disparu avec l'effet du temps. Ce fut de cette manière qu'au loin, il aperçut une femme et que, rempli de curiosité, il la suivit un instant avant de la voir disparaître. Il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas avoir rêvé pour la simple mais surtout bonne raison qu'il n'avait encore pour le coup rien consommé. Le temps s'était néanmoins écoulé depuis lors et il n'avait, non pas oublié cet incident, mais plutôt mis de côté suite d'abord à des responsabilités à concrétiser mais aussi parce que l'amusement lui prenait un temps certain. Décidé à éclaircir enfin cette histoire, il était revenu sur Midgard pour mettre en place son enquête et pourtant il avait quand même fini totalement défoncé à la taverne, ce qui avait biaisé son investigation primaire. Mais là, une fois le déjeuner avalé et la digestion accordée, il comptait bien retourner mener ses recherches de nouveau dans cette forêt à l'orée du village afin de pouvoir découvrir si possible la présence de la jeune femme, qui n'était sûrement pas un mirage. Certes, elle n'était pas totalement la même car l'immortalité avait entraîné son corps à subir les effets du temps, mais il avait retrouvé en elle des traits compatibles avec l'image laissé d'antan. Il devait en avoir le coeur net, non pas pour une curiosité malsaine, mais simplement par désir d'en apprendre plus à une fin personnelle.

Repus et donc dégorgé de son alcool de la veille, il prit la peine de se mettre en route et se dirigea vers l'ancien autel construit par ses soins où il avait aperçu pour la première fois la jeune femme. Il attendit un moment au même emplacement avant de se rendre compte qu'elle n'allait pas apparaître comme par magie parce qu'il avait décidé qu'elle devait le faire. Aussi, la meilleure idée qui lui vint fut de se déplacé de manière hasardeuse jusqu'à peut-être tomber sur quelque chose d'intéressant. Il avait beau connaître le village mais aussi ses environs, ce n'était pas pour cette raison qu'il connaissait par coeur les bois alentours. Ainsi, après un instant, il se sentit quelque peu dérouté de ne plus trop percevoir la direction exacte dans laquelle il devait aller. Néanmoins, l'empressement n'étant pas dans ses habitudes même s'il commençait doucement à en avoir marre d'errer, il décida d'abandonner ses poursuites pour ce jour afin de rejoindre la civilisation divine pour reprendre son poste, et du coup cette fois, en état de sobriété. Evidemment, comme toujours, ce fut à ce moment même que son objectif fut atteint. Se fut d'abord son ouïe qui, particulièrement prononcée, l'interpella en lui signifiant une présence. Cela pourrait très bien être un animal mais cependant, il aperçut directement sa cible au loin. Se mettant directement en position cachée, il l'observa un moment afin de déterminer si son identité était réellement celle qu'il pensait. Il lui fallut quelques longues minutes pour peaufiner son analyse et confirmer sa croyance première. C'était belle et bien elle. Cela le surprit de la revoir, tant d'années plus tard. Quelque peu ivre certes, mais il se souvenait parfaitement de leur première rencontre et de la tentative d'approche ratée mais néanmoins intéressante qui en avait découlé. Décidant de ne plus rester cacher, il quitta ses herbes hautes et s'avança afin d'aller à la rencontre de la jeune femme.

« Tu es bien Sigrid, n'est ce pas ? » Il l'observa un instant avant de dire « J'en étais persuadé la première fois que je t'ai vue de loin. Je ne sais pas pourquoi mon regard a été attiré par ta présence mais je t'ai repérée tout de suite. » Il lui sourit amicalement avant de continuer « J'ai été drôlement surpris de te voir... Si j'avais été imbibé j'aurais été persuadé d'avoir rêvé mais je sais que ce n'était pas le cas justement. » Il rit un peu amusé avant de dire « Excuse-moi, je fais une sorte de petit monologue là, je ne sais même pas si tu te souviens de moi. Je suis Eivind, on s'était rencontrés dans un contexte un peu...alcoolisé ! » Il s’appuya contre un arbre afin de la regarder avec une petit sourire amusé, croisant les bras. « Tu sais, ça m’a fait drôlement bizarre de te voir. Tout le monde pense sur Asgard que tu es décédée. Que deviens-tu ? » Ce qui était certain, c’est qu’il ne tournait pas vraiment autour du pot. Il ne voulait pas l’effrayer, certes pas se moquer d’elle, mais il était évident que concrètement, il ne comptait pas faire semblant et l’approcher d’une façon détournée. Après tout, il n’en voyait strictement pas l’intérêt. Il l’avait reconnue, il ne comprenait pas tellement pourquoi l’aborder serait un crime ou même une entorse à un traitement quelconque. Etre exilée ne voulait justement pas dire être morte. Elle avait disparu et la retrouver n’avait nullement était dans ses projets. Après tout, ils ne se connaissaient clairement pas. Mais l’avoir vue par hasard avait éveillé sa curiosité, alors il l’avait simplement assouvie.

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MessageSujet: Re: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyDim 25 Jan - 5:35



I can find you
ft. Eivind Odinfrid.



Le givre mordait ses joues avec l’intensité d’un amant vorace. Sigrid avait beau s’être habituée au froid, elle n’en demeurait pas moins sensible aux doigts glacées de la bise qui lui soufflait dans le cou. Toutefois, elle savourait sa marche avec plus de plaisir qu’à l’aller, étant délestée de son fardeau ; ses peaux ayant été cédées à des marchands contre quelques trocs astucieux, elle estimait que cette journée faisait partie des « bonnes. » Ces deux derniers siècles, elle avait expérimenté suffisamment de pitoyables jours pour savoir se satisfaire de quelques granules d’espoir. Si elle ne rayonnait pas d’un sourire éclatant, sa bonne humeur était néanmoins bien là, roulant sous la peau de son visage en allumant quelques étincelles dans ses prunelles colorées. Le soleil était déjà bien avancé dans sa course lorsqu’elle passa la vieille relique défigurée par le temps qu’elle avait longtemps pris comme repère en forêt ; son havre ne se trouvant pas si loin, elle redoubla d’efforts, puisant la force dans les muscles de ses jambes pour se propulser plus vite. Avec les décennies, Sigrid avait remarqué que ses forces diminuaient. Ce n’était pas un changement brutal, mais il restait dérangeant. Alors qu’autrefois, elle aurait avalé les kilomètres presque sans sourciller, elle peinait aujourd’hui à conserver un souffle régulier dès qu’elle se faisait dépasser par les efforts qu’elle devait fournir. Cela n’avait rien de plaisant pour une guerrière comme elle de sentir son épée devenir bien trop lourde pour son bras, de se savoir démunie, faible. La raison était simple toutefois, et elle avait accepté son destin à l’instant même où le Père de Tout l’avait démise de son rang. Privée de pommes d’or, elle était vouée à une dégénérescence certaine. Elle n’avait juste pas escompté qu’elle serait si longue.

Son esprit distrait par les divagations, comme bien trop souvent ces derniers temps, elle ne remarqua la silhouette de l’étranger que lorsqu’il se trouva dans son champ de vision. Sigrid porta instantanément la main à sa lame, qui pendait sur sa cuisse droite, délaissant l’arc qui bandait sa poitrine. La cible était trop proche. L’acier se dévoila de quelques millimètres et, aussi subitement que le geste avait débuté, il s’immobilisa. Le visage de l’homme était avenant, un rien familier. Ses traits se précisèrent durant son approche, forçant l’ancienne Valkyrie à se confronter à son passé. Quelqu’un l’avait finalement retrouvée. Elle ne savait pas si c’était une bonne nouvelle, ou une terrible. Elle ne pouvait plus fuir de toute façon, elle était obligée de lui faire face.

Il l’interpella une fois arrivé à ses côtés, la scrutant avec attention, l’ombre d’un sourire amical aux lèvres. Une partie d’elle, la cynique, celle déçue par la vie, la vieille, voulu se détourner de lui. Il n’avait pas changé d’un iota, il conservait cette nonchalance qu’il l’avait amusée fut un temps, celle qui lui rappelait à présent son traître d’amant. Elle aurait voulu lui cracher au visage : alors, je suis différente pas vrai ? Plus si gracieuse, ta Valkyrie. Plus si belle, plus si jeune. Sauf qu’elle se retint. Les siècles avaient eu ça de bon ; sans apprendre la patience, Sigrid était parvenue à dompter sa colère jusqu’à la réduire en un feulement discret. Elle n’en voulait plus au monde entier pour son cœur brisé, seulement à Lui, puis à Elle, d’avoir été si sotte. Son esprit s’était apaisé, trente ans plus tôt, jusqu’à ce qu’elle puisse octroyer un semblant de pardon à l’homme qui avait bafoué ses sentiments. Alors quand bien même la vieille Sigrid crevait d’envie de chatouiller la gorge de l’insolent bellâtre, elle croisa simplement les bras sur sa poitrine, oubliant son épée et sa rancœur envers les hommes. Les fichus mâles volages. L’aplomb de l’ancien mortel réchauffait quelque peu son âme blessée, éveillant d’ancestraux souvenirs d’un temps révolu. « Excuse-moi, je fais une sorte de petit monologue là, je ne sais même pas si tu te souviens de moi. Je suis Eivind, on s'était rencontrés dans un contexte un peu... alcoolisé ! » « L’Einherjar. Je suis peut-être âgée, mais pas sénile. » Sur le fil du rasoir, ses émotions vacillèrent : amusement, agacement, reconnaissance. Ce qui se profilait à l’horizon serait probablement la plus longue discussion que Sigrid aurait eu depuis deux cent ans, et tout ce qu’elle trouvait à dire ne sonnait pas assez bien à ses oreilles.

Elle se méfiait, encore et toujours. Elle ne pouvait décemment pas lui sauter au cou, lui dire d’aller prévenir ses sœurs qu’elle était en vie ; elle ne savait pas combien de temps son état resterait ainsi, sans doute encore quelques années, et puis la décrépitude rongerait son corps. Elle n’avait pas assez bien connu Eivind, tout juste avait-elle prêté l’oreille à ses exploits de guerrier ou à ses déboires avec l’hydromel. Toutefois, elle se remémorait parfaitement leur première véritable rencontre – l’unique qui eut compté, puisqu’elle n’avait plus eu guère de temps à lui accorder par la suite. Pas plus qu’à ses sœurs, en vérité. Elle l’avait apprécié, ce bougre inconvenant, et à présent elle savait pourquoi. La flamme de l’humain qui l’avait été, cela avait adouci son tempérament, tordu ses lippes en un sourire sincère. Elle aimait les Midgardiens, un fait dont elle ne pouvait pas nier l’existence et qu’elle faisait pourtant tout pour réfuter face aux autres. Sigrid l’exilée ne pouvait aimer personne, parce qu’elle n’avait plus le droit d’être. Elle n’était qu’une ombre… Pourtant, face à Eivind, cette belle litanie n’avait de prises. Il avait retrouvé l’ombre, il l’avait reconnue comme la femme qu’elle était.

La brune l’observa s’appuyer contre un tronc d’arbre, reprendre la parole : « Tu sais, ça m’a fait drôlement bizarre de te voir. Tout le monde pense sur Asgard que tu es décédée. Que deviens-tu ? » Elle haussa un sourcil, l’esquisse d’une risette moqueuse courbant sa joue. « Je survis. » Après quelques secondes, Sigrid décroisa les bras, secoua la tête. Elle n’avait plus l’habitude de dialoguer, tout ce qu’elle faisait, c’était se cacher, mentir, marmonner des bouts de phrases et, littéralement, grogner. Si l’on se mettait à discuter, des liens pouvaient finir par se tisser. Or, elle n’était pas capable d’entretenir la moindre relation ; pas comme ça, pas dans cet état-là. « Je ne m’attendais pas à voir quelqu’un d’Asgard débarquer, qu’ils m’imaginent morte n’a rien d’étonnant d’ailleurs. » Elle se mordit les lèvres, concédant enfin à se détendre un peu en laissant son épaule heurter doucement l’écorce d’un arbre près d’elle. « Après deux siècles, c’est toi qui me retrouve. Et sobre, qui plus est. Les Nornes ont réellement un sens de l’humour détonnant. » La risette s’étendit, se propagea jusqu’aux prunelles luisantes qui s’éclairèrent d’autant plus. « Ma vie n’a plus rien de fascinante, et tout ce que je possède, tu le vois sur moi. Je suis bien différente de tes souvenirs, pas vrai ? Ce n’est pas une si mauvaise chose, remarque. » Elle se redressa, haussa les épaules, émit un son entre le soupir et le début d’un rire. « J’étais bien plus coincée, à l’époque. » La phrase cingla l’air, sincère et pourtant imprégnée d’un reste de mélancolie. Maintenant qu’elle était dépouillée de tout, elle se rendait compte à quel point sa vie avait été vide de sens. Autant elle avait aimé être une Valkyrie, autant elle regrettait bien des points de son existence : son détachement envers sa famille, son implication obsessionnelle dans son travail, son manque de loisirs. Elle avait perdu le goût de vivre et c’était sans doute à cause de ça, de cette absence de couleurs, que le mortel avait été capable de l’atteindre. Elle était si creuse, Sigrid, qu’il avait suffi d’un instant d’inattention pour qu’un homme aux paroles habiles l’entortille et lui fasse oublier tout le reste.

Si cet homme avait été différent, le reste de ses années n’auraient pas été aussi maussades et elle aurait probablement quelques enfants à présent. Elle aurait aimé explorer ce côté-là, savoir ce que cela faisait d’être mère. Dans un autre registre, elle aurait aimé s’enivrer au pays des tentations, parce qu’elle en avait longtemps été privée. Sans qu’elle ne le sache, Sigrid possédait de nombreux points communs avec Eivind. Tous deux avaient choisi d’emprunter une voie de raison, et ils en avaient été bien mal récompensés – dépendant du point de vue. Alors, si l’un avait pris cette nouvelle vie comme un renouveau, elle n’avait fait que continuer sur son chemin. C’était le seul qu’elle connaissait. « Tu sais quoi, Einherjar ? Je prendrais bien cette pinte que tu m’avais proposée. Si on avait de quoi boire, s’entend. » Encore une fois, elle semblait s'obstiner à ne vouloir l'appeler que par son titre. Peut-être qu'à un moment, elle accepterait de lui concéder l'utilisation de son prénom, mais cette vieille habitude avait le mérite de la faire sourire. Elle dévisagea la sylve les entourant, un rien dépitée. « J’ai des siècles d’amusement à rattraper, et je crois que j’en aurais bien eu besoin. » Elle l’ausculta du regard, toujours ce fameux fantôme de sourire aux lèvres. « Je te retournerais bien la question sur ce que tu deviens, mais je n’ai vraiment pas envie de parler d’Asgard en ce moment. » Elle ne voulait pas savoir, parce qu’elle craignait que ses illusions ne fondent comme neige au soleil devant les révélations qu’il lui ferait. Elle ne voulait pas savoir, parce qu’elle se berçait de souvenirs dorés, de fantasmes parfaits d’une époque révolue. Elle ne voulait pas savoir, parce qu’elle n’aurait pas supporté la vérité. Au lieu de quoi, Sigrid semblait prête à rompre la glace avec l’homme surgit de son passé avec un peu d’alcool en guise de fuel. Tout était mieux que de briser un peu plus ses espoirs. Elle en avait besoin pour survivre.
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MessageSujet: Re: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyDim 25 Jan - 21:36



Son physique était bien évidemment différent. Les années s’étaient écoulées et c’était même un pur hasard s’il était tombé sur elle lors de ses promenades misgardiennes. Mais ce n’était pas désagréable à ses yeux d’avoir retrouver une personne considérée comme disparue définitivement du monde. Au fond, cela devenait une bonne nouvelle et une rencontre intéressante. Il n’attendait rien de précis, il ne souhaitait pas qu’elle le reconnaisse, qu’elle dise être contente de le revoir, qu’elle accepte et souhaite passer du temps avec lui. Il n’avait pas d’intérêt particulier dans cette rencontre, il avait simplement voulu confirmer si l’identité d’une jeune femme croisée un jour soit bien celle qu’il pensait. Rien de malsain, rien de néfaste. Lui-même ne savait pas clairement ce qui avait rendu cette femme inoubliable car il ne l’avait aperçue qu’une seule fois et l’avait abordée aussi peu. Cela remontait à des siècles maintenant. Pourtant, il l’avait reconnue. Mais lorsqu’il l’observa même après l’avoir approchée, il n’était pas certain qu’elle allait accepter d’entamer une conversation avec lui. Elle avait l’air de ne pas se réjouir d’avoir été reconnue et le manifesta clairement lors de sa première réponse, même si ça ne l’avait nullement empêché de parler pour autant. Le repousser n’avait jamais vraiment marché puisqu’il était plus du style à n’en avoir rien à faire quand il avait une idée en tête. Pour le moment, celle-ci s’était braquée sur Sigrid et tant qu’elle ne le repoussait pas physiquement, il comptait bien persévérer. L’honneur était cependant de mise puisque la reconnaissance fut réciproque. Autant il se souvenait d’elle, autant elle se souvenait aussi de son poste. C’était déjà mieux que rien ! Le ton avait été peu avenant mais au fond, ce n’était que le contenu des propos qui était important. Prenant ses aises, c’était la meilleure manière de détendre l’atmosphère. Cela sembla d’ailleurs bien marcher puisque malgré son attitude sur la défensive, elle répondit néanmoins à sa question la concernant. Ainsi, cela laissait forcément la place à une conversation. Enfin, vu la réponse, l’hostilité était encore palpable mais apparemment, elle ne semblait pas vouloir rester dans cette optique. Enfin c’est ce qu’il cru comprendre lorsqu’elle décroisa les bras et manifesta un soupir qui semblait signifier une certaine fatigue, mais aussi une exaspération d’être ainsi toujours aussi mordante. Etonnamment, un animal trop longtemps resté seul aurait la même attitude. Il pouvait le comprendre. Avoir été autant de temps loin de ceux qui étaient censés être les siens, vivre possiblement dans une forêt sans présence humaine valable et sécurisante. Les mortels pouvaient être appréciables, mais ils changeaient, vieillissaient et mourraient bien plus rapidement qu’eux. Pour ce faire, être à leur côté de manière intensive créerait des irrégularités temporelles incompréhensibles qui pousseraient un questionnement déplaisant, même si malgré les diverses batailles qui avaient eu lieu, la connaissance des dieux s’étaient faite connaître récemment. Cependant, vu qu’elle avait signifié « survivre », il n’était pas persuadé de la connotation positive derrière ce genre de formulation.

Il la laissa reprendre la parole et manifester sa surprise, ce qui n’était pas tellement surprenant car il n’était pas persuadé qu’après son exil quelqu’un ait daigné savoir ce qu’elle était devenue. Ce n’était pas anormal puisque lorsque le Père de Tout avait pris une décision, cela devenait parole commune sans qu’on tente d’en avoir une autre. Enfin, désormais il avait abdiqué et le futur serait dirigé par son ami Thor. Il se demandait si Sigrid était d’ailleurs au courant de cette information, car une fois que le décideur de l’exil n’était plus le souverain suprême, était-il possible de pouvoir réintégrer sa fonction ? une question intéressante mais qui n’était pas au goût de l’immédiat. D’abord, il se devait de suivre le rythme établi par la jeune femme, qui appuyée sur un arbre tout comme lui, semblait se détendre de plus en plus. Un fait plutôt positif pour la suite des événements. Il ne put s’empêcher de rigoler sur son état de sobriété. « Je pense qu’elles ont effectivement beaucoup d’humour ! ». Il écouta la suite qui ne fit que confirmer ce qu’il pensait. Elle errait sur ce monde comme un être existant mais inexistant pour les autres. Une vie bien triste en soi, sauf si on n’appréciait ne pas être dérangé. Mais ici, cela semblait davantage un choix du destin qu’une envie de la donzelle. Il sourit néanmoins amusé car malgré ce sens fataliste, elle avait de l’humour à placer. Il l’observa un moment avant de répondre. « Personnellement, je trouve que les années n’ont rien enlevé de ta beauté originelle. Coincée ou non, c’est plutôt un atout non négligeable. De plus, si je t’ai reconnue après autant d’année, c’est que finalement, tu n’es pas si différente de ce que j’ai pu connaître de toi, et pourtant on ne peut pas dire qu’on était très proches. Dommage… » il sourit légèrement en coin, lui aussi était capable d’humour, même si l’insolence était bien plus de mise. Cependant, elle était une femme, et qui disait féminité disait drague. Il avait donc une attitude différente de ce qu’il pouvait avoir en temps normal ou sous l’influence d’une grande quantité d’alcool. Après tout, lui non plus n’était plus comme avant. Sigrid l’avait toujours connu changé par ses années divines, mais mortel il n’était pas de ces hommes qui passaient leur temps à s’amuser. Il était plus sérieux, fidèle, croyant en l’amour et en la sincérité de l’amitié. Il n’était pas dépourvu de personnes importantes dans sa vie désormais, mais au fond, il se sentait seul, incapable de former à nouveau une famille par crainte que celle-ci le trahisse de nouveau, capable désormais de rancœur et pouvant être animé de sentiments négatifs, lui qui avait toujours été un positif né. Le point commun restait cette fidélité en son devoir. Il était devenu Einherjar et jamais il ne trahirait ce poste et défierait sa loyauté, même si elle lui coutait de la souffrance comme cela avait été le cas durant la guerre qui avait opposé Vanaheim et Asgard.

Il ne put s’empêcher de sourire davantage en l’entendant lui proposer finalement de continuer leur retrouvaille devant une bonne bière. Il ne prenait nullement mal qu’elle ne l’appelle pas par son prénom. Il était effectivement un Einherjar et il en était assez fier pour qu’il apprécie qu’elle le nomme de cette façon. « Si l’alcool n’est pas à portée de main, il suffit d’aller le chercher. Crois moi, quand tu as envie de rattraper le temps perdu, rien ne vaut le faire dans une ambiance qui en vaille la peine. Donc, je t’invite à me rejoindre pour la taverne du coin que je connais très bien et qui est parfaitement impeccable pour se détendre à la perfection ! De plus là bas, tu ne risques pas d’entendre parler trop d’Asgard. Enfin normalement…» Il se décrocha de l’arbre sur lequel il avait pris appui et il se mit en route pour quitter cette forêt peu fréquentée afin de rejoindre la civilisation préférentiellement masculine qu’ils allaient côtoyer bientôt. « Allez viens ! Je pense que tu te dois de te mêler de nouveau aux mouvements humains plutôt que ceux des feuilles et des animaux. » Il se mit à rire avant de préciser « Je te taquine, mais je pense que tu devrais arrêter de vouloir n’être rien. C’est certain qu’on est pas grand-chose mais autant n’être rien avec d’autres ! Au pire si tu as trop peur, je te défendrai. » Il eut un sourire taquin avant de lui tendre la main pour qu’elle la prenne. Il n’y avait aucune obligation dans le geste et si elle refusait ce contact tactile, il la pousserait quand même à le suivre. Il n’estimait pas être un élément important du monde ou même que les Nornes aient un destin particulier le concernant. Il se contentait lui aussi de vivre malgré l’amertume d’une première destinée mal finie. Ainsi, ils se rendirent tous les deux vers un lieu beaucoup plus animé et très rapidement on salua Eivind qui avait en réalité passé la veille au même endroit à se torcher littéralement. Mais c’était une autre histoire qui datait d’un jour avant et donc n’avait nullement besoin d’être conté tant qu’à présent. Ils prirent place et tandis que la serveuse arriva, il commanda deux pintes avant de la laisser partir et d’observer sa silhouette qui n’était pas la même que la serveuse de sa précédente venue. Il revint cependant ensuite à l’ancienne Valkyrie qu’il avait poussée à le rejoindre dans ce lieu plus vivant. « Comment tu te sens ? Cela ne te pose pas trop de problème d’être ici ? Crois-moi, c’est l’endroit approprié pour oublier tout le négatif. » Il savait que ce n’était pas assuré à coup sûr mais ça apaisait du moins de façon éphémère, ce qui n’était déjà pas mal. « Bon, tu n’as pas envie de parler de moi et d’Asgard, je suis donc contraint de te poser des questions sur toi et sur ce que tu deviens concrètement. Tu survis c’est une chose, mais que fais-tu réellement ? Toutes ces années, en solitaire ? Est-ce vraiment ce que tu désires ? »

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MessageSujet: Re: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyMar 27 Jan - 4:48



I can find you
ft. Eivind Odinfrid.



Eivind était typiquement le genre d’homme face auquel la Valkyrie ne savait comment réagir. Il avait cette tendance à prendre la vie comme elle venait, à flirter d’une façon presque naturelle, à être beaucoup trop optimiste pour son propre bien également. Etant elle-même une femme pessimiste au possible, qui préférait toujours envisager le pire plutôt que de se baser sur des fantasmes inutiles, elle avait beaucoup de mal à le comprendre. A l’époque où elle était encore une Ase en pleine possession de ses moyens, elle se souvenait l’avoir trouvé insolent. Cela ne tenait pas simplement au fait qu’il ait osé essayer de la charmer en étant soûl, c’était un tout. Sa manière de voir les choses, son impudence, c’était autant de choses auxquelles elle n’était pas habituée. Plus habituée. Si la Sigrid Valkyrie était une combattante au sourire facile, au jugement sévère et aux aptitudes émérites, elle en était à présent bien loin. Ces nombreuses années de solitude forcée, couplées à la trahison qu’elle avait subie, n’avaient guère aidé son caractère à s’adoucir. Aussi leva-t-elle les yeux au ciel devant sa tentative de flatterie ; elle n’était pas insensible au compliment, mais cela l’amusait plus que ne la touchait réellement. En un sens, il était rassurant de constater qu’après deux siècles, certaines choses ne changeaient pas. « Dommage, hein ? J’ai encore quelques réserves à ce sujet, » se contenta-t-elle de lui répliquer avec un bref et cinglant sourire.

Mais plus elle avait envie de le repousser, plus la présence de l’Einherjar semblait s’ancrer dans sa réalité. Elle réalisa qu’il était agréable d’avoir pour une fois quelqu’un à qui parler : quelqu’un qui connaissait son secret, qui n’avait pas l’air de vouloir la juger sur ses actes passés. Quelqu’un qui, elle le sentait plus qu’elle ne le savait, n’éprouverait aucune honte à être vu en sa compagnie. Elle aurait même été prête à parier qu’Eivind ne comprendrait pas que certains Dieux refusent d’adresser simplement un regard à l’exilée. Néanmoins, Sigrid savait que sa punition était amplement méritée, elle respectait le silence que lui imposait le royaume et, en sus de cela, aurait probablement agi de la même façon à leur place. Sa vie avait été tellement longtemps guidé par ses devoirs qu’elle n’aurait pas compris l’engouement de l’une de ses sœurs pour un mortel – s’échanger de belles paroles était une chose, mais commettre l’acte impardonnable ? Non, elle aurait été la première à condamner la fautive. Seulement, les Nornes avaient clairement prévu une autre vie pour elle. Celle de la répudiée, de l’indigne, de la faible. Celle qui n’avait pas su prendre la bonne décision.

Lorsqu’elle mentionna, un peu impulsivement, l’idée d’aller vider quelques pintes, Sigrid ne s’attendait pas à ce que le guerrier s’empresse de lui proposer de rallier une taverne pour pallier à ce problème. Elle l’examina d’un œil perplexe, se demandant un instant s’il était sérieux. Partir ? Maintenant ? Elle jeta un regard aux alentours, vides de toute civilisation pendant qu’il la charriait sur son mode de vie pour le moins asocial. « Je te taquine, mais je pense que tu devrais arrêter de vouloir n’être rien. C’est certain qu’on est pas grand-chose mais autant n’être rien avec d’autres ! Au pire si tu as trop peur, je te défendrai. » Ses billes opalines le sondèrent avec intensité, laissant entrapercevoir la surprise qu’elle éprouvait devant les mots qu’il avait prononcé. Autant n’être rien avec d’autres. Elle doutait que ce soit si facile pour elle de remédier à ses maux en les partageant avec autrui, mais la logique d’Eivind n’était pas pour autant totalement dénuée d’intérêt. Elle avait essayé l’ermitage, elle avait tenté de se fondre dans la masse, de n’être qu’une ombre. Sans doute était-ce temps qu’elle change d’optique : qu’elle s’engage à voir le monde avec d’autres yeux que les siens, trop fatigués, trop blasés par la vie. Elle fit descendre ses prunelles jusqu’à la main qu’il lui tendait. « Toujours aussi plein d’assurance, à ce que je vois. » Elle quitta sa position, passant près de lui en ignorant superbement sa main. « Ne sois pas trop confiant, Einherjar. Je suis encore très capable de me défendre. Et je n’ai peur de rien. » Son épaule heurta brièvement la sienne, d’une bourrade presque amicale, tandis que ses lèvres se soulevaient avec délice. Dès qu’il revint à sa hauteur, elle reprit rapidement son sérieux ainsi que son impassibilité notoire.

Le trajet ne fut pas aussi long qu’elle le craignait, d’autant plus que la compagnie d’Eivind n’était pas désagréable – chose qu’elle n’admettrait pour rien au monde, évidemment. Sigrid était déjà passée devant cette taverne sans prendre le risque de s’y arrêter. Cent ans plus tôt, il n’y avait qu’un sol recouvert d’humus à l’endroit où l’établissement se dressait. De la verdure, des arbres, pas la moindre goutte d’alcool. Elle était impressionnée par l’ardeur que pouvaient mettre les humains à faire leur nid dans ce monde. Ils voulaient plus que tout laisser une trace, entrer dans la légende, effleurer l’éternité. C’était étrange de se rendre compte qu’elle avait renié tout ça simplement pour être humaine en compagnie d’un homme qu’elle aimait. Elle avait jeté aux orties tout ce qu’elle possédait, certaine d’être comblée par la suite. Elle aurait été prête à subir le Ragnarök si cela aurait signifié passer un seul jour en sa compagnie. Mais son cœur s’était joué d’elle. Et si elle avait cessé de pleurer depuis bien des décennies, l’amertume était restée. Amertume qu’elle comptait bien noyer dans de l’hydromel, à présent qu’elle se trouvait dans cette damnée taverne. Ils s’installèrent un peu au hasard, elle laissa le guerrier prendre leur commande tout en tripotant nerveusement son capuchon en cuir. Elle avait l’impression que tous les regards convergeaient sur elle, qu’on l’espionnait, qu’on l’étudiait. Par le passé, elle avait trouvé la parade parfaite à ce genre d’examen visuel : un bon cuir rabattu sur le crâne, et tout ce qu’il restait d’elle se résumait à de longues boucles brunes d’où émergeait le bout d’un nez pâle. Seulement, elle doutait que ce stratagème soit très bien vu en ces lieux. Qui plus est, Eivind n’hésiterait probablement pas à lui retirer sa capuche en prétextant qu’il fallait qu’elle apprenne à cesser de se méfier des autres. Sans même le connaître, Sigrid commençait à deviner ses réactions. Ou tout du moins, à penser en être capable.

Afin de combattre sa paranoïa, elle se focalisa sur l’Einherjar dont le regard suivait la silhouette de leur serveuse. Elle leva un sourcil, amusée, mais retint sa langue quand il revint à elle. Dieux, qu’il était difficile de ne pas lui glisser quelques phrases bien placées… « Comment tu te sens ? Cela ne te pose pas trop de problème d’être ici ? Crois-moi, c’est l’endroit approprié pour oublier tout le négatif. » « Je pensais qu’à partir d’une certaine dose, on oubliait tout ? Positif, négatif, d’avoir embrassé le gars du coin ou d’avoir capté l’attention d’une belle donzelle ? » Elle posa les coudes sur la table, haussant négligemment les épaules et continua d’un ton tout aussi taquin : « Enfin, c’est toi l’expert. » « Bon, tu n’as pas envie de parler de moi et d’Asgard, je suis donc contraint de te poser des questions sur toi et sur ce que tu deviens concrètement. Tu survis c’est une chose, mais que fais-tu réellement ? Toutes ces années, en solitaire ? Est-ce vraiment ce que tu désires ? » Des questions, encore des questions, toujours des questions. Ne pouvaient-ils pas passer les banalités d’usage afin qu’elle puisse s’oublier dans l’alcool ? Bon, ce n’était probablement pas exactement ce qu’elle avait à l’esprit, puisqu’elle ne savait absolument pas à quoi s’attendre en pénétrant ici, mais tout de même. Elle aurait espéré que les sujets ne reviennent pas aussi vite sur elle. D’un certain côté, Eivind n’avait pas tort : elle ne lui laissait pas tellement le choix. « Tu n’y vas pas par quatre chemins, pas vrai ? J’avais presque oublié à quel point tu pouvais être obstiné. J’espérais que la croupe de la serveuse t’aurait suffisamment distrait… » Elle eut un interminable soupir qui camoufla son sourire naissant. « Bien, qu’est-ce que tu veux savoir ? Je fais pas mal de choses pour occuper mon temps libre. La chasse est principalement mon occupation favorite, et celle qui me fait vivre. Cela n’a rien d’aussi excitant que d’échapper à un loup géant, mais c’est tout ce que j’ai. Quoi qu’avec le dragon qui passe de temps en temps au-dessus de ma tête, je devrais peut-être m’inquiéter davantage. » Elle s’humecta les lèvres machinalement, caressant d’un index rêveur les veinures du bois de leur table. « Quant au fait d’être seule… C’est plus facile. Moins douloureux. Les Midgardiens meurent si vite… Et pour la plus petite raison. Ils tombent malades, vieillissent, puis il n’y a plus rien. Ça, c’est lorsqu’ils ne crèvent pas loin de leur patrie lors de leurs raids. J’en suis venue à me demander si les humains n’étaient pas suicidaires, en fin de compte. Avec la brièveté de leur existence et la fragilité de leur condition, ils sont encore plus bagarreurs et téméraires que le Tonnerre. »

A la mention de Thor, elle argua un regard vers le plafond, défia le ciel de ses prunelles claires. Elle avait beau marmonner ce qu’elle voulait au sujet des mortels, elle ne leur était pas aussi hostile que ses paroles voulaient bien le laisser penser. Elle avait appris à les aimer, ces stupides humains éphémères, à les respecter. Récemment, l’admiration s’était même disputée à l’inquiétude les concernant. Elle en avait vu tellement mourir lors de l’attaque de Jötuns, tellement se jeter corps et âme dans la bataille malgré l’évidente inégalité dans les rapports de force. Elle profita du retour de la serveuse aux belles courbes pour songer à la dernière question que lui avait posé le guerrier. Etait-ce là ce qu’elle désirait ? La réponse n’était pas facile. Longtemps, son cœur avait appelé de ses vœux le pardon du Père de Tout, afin d’être réintégrée dans ses fonctions. Mais à présent, où se trouvait véritablement son allégeance ? Serait-elle capable de se montrer impartiale, après avoir vécu parmi ces hommes et ces femmes ? N’avait-elle pas été touchée jusque dans l’âme par leur détresse, par leur destin ? Elle disait que les Nornes s’étaient montrées cruelles avec elle, n’était-ce pas le cas tous les jours pour les vikings ? Si elle osait demander à Eivind ce qui se passait à Asgard, sans doute aurait-elle la confirmation que les Dieux n’étaient pas mieux lotis, mais elle craignait les réponses qu’il pourrait lui apporter. Elle optait pour l’ignorance, pour garder ses souvenirs intacts. Purs. Pensive, Sigrid se pencha vers la pinte entre ses mains, reniflant le contenu d’un air peu amène. « Je ne sais plus ce que je veux… tout ce que je sais, c’est ce que je compte faire d’aujourd’hui. J’aviserais demain du reste. » Saisissant l’anse de la pinte de sa main droite, elle la leva à hauteur de son visage et la tendit vers le guerrier pour qu’il la choque contre la sienne. Ses doigts éclaboussés par l’hydromel, elle ne put s’empêcher d’ajouter un avertissement : « Ne t’avise pas d’essayer de poser tes sales pattes sur moi quand je serais trop ivre pour t’en empêcher, ou je te jure que je te ferais ravaler tes dents, Einherjar. » Suite à quoi elle eut son premier véritable rire de la journée et s’envoya une bonne rasade d’alcool. La brûlure dans sa gorge ne fut pas aussi pénible qu’elle le craignait, la chaleur qui se répandit dans ses tripes plus agréable qu’elle le pensait. Elle aimait ça. Et si cela pouvait tenir Eivind à l’écart de ses pensées, elle préférait en boire encore plusieurs plutôt que de le laisser remuer ses sentiments avec ses questions. « Dis-moi, qui étais-tu avant de mourir ? Un barde ? Un valeureux viking ? » Elle le nargua par-dessus sa chope, ses prunelles inquisitrices le dévisageant avec leur intensité coutumière. « Je ne te vois pas en homme marié ou en père. As-tu toujours porté ce vilain sourire insolent, ou ne l’as-tu acquis qu’en prêtant serment auprès de Thor ? »
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MessageSujet: Re: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyVen 30 Jan - 10:09



Ce qui était amusant et qui correspondait parfaitement au souvenir qu'avait Eivind, c'était ce répondant, un peu mordant, mais teinté d'une envie réelle de profiter du moment. Il aimait qu'on lui réponde, qu'on se joue de lui et qu'on entre dans sa danse. Surtout les femmes, mais également les personnes pour qui il avait un tant soit peu d'estime. Depuis que l'hydromel était devenu son meilleur allié, sa capacité à être social avait totalement changée car sa perception était plus que biaisée une fois qu'il était imbibé. C'était tellement facile d'aller vers les autres quand ses limites étaient déplacées voire totalement abolies. Il aimait cette sensation, cette possibilité d'être enivré, ces sens floués. Bien évidemment, il ne fallait pas le chercher dans cet état là car il était beaucoup plus sujet à l'insolence et au répondant physique quand on s'en prenait à sa personne ou à une personne l'accompagnant. Enfin même si l'attaque était tournée vers un ou une inconnue avec le ou laquelle il avait s'impatisé un peu plus tôt. Plus rien ne comptait à part le moment présent et il pouvait oublier toute la rancoeur qui malheureusement restait dans son coeur. Il avait réalisé un certain deuil de sa vie de mortel, mais il ne pouvait pas oublier totalement et selon son état de base, il était possible qu'au lieu de rendre tout ceci encore plus flou que d'habitude, l'alcool ravive violemment ce qu'il avait perdu. Les blessures profondes ne disparaissaient jamais vraiment. La cicatrice restait toujours et parfois rappelait la douleur qui y avait été associée. Mais heureusement, ce n'était pas régulier et le plus souvent, le problème qu'il avait était lié à son comportement qui était déplacé et qui lui valait soit une bagarre, soit de se retrouver dans des problèmes dont Thor devait le sortir. Mais il estimait en réalité que son ami avait une dette envers lui pour ne jamais lui avoir dit la vérité au sujet de sa famille sur Midgard, par conséquent, il se peut que parfois il le remercie mais très souvent, il estime que ça lui ait du et que Thor peut bien lui manifester l'aide dont il a besoin pour réparer ses torts. Une punition bien injuste, il en était parfaitement conscient, mais il était devenu quelqu'un de rancunier lorsque la douleur était aïgue et il n'arrivait pas à se défaire de ce défaut envahissant.Cela ne l'empêchait néanmoins pas de fonctionner correctement sur Asgard, de respecter le rôle qui était le sien en tant qu'Einherjar et de rester fidèle et loyal au souverain, nouvellement choisi et qui n'était nul autre que son ami. Il avait beau lui en vouloir, il gardait une profonde amitié et un profond respect pour celui qu'il était, même s'il n'avait pas que des qualités !



Mais tout ça était à mettre de côté car actuellement, il était en charmante compagnie même si cette dernière avait semblée de prime abord mal à l'aise dans cette taverne. Eivind aimait ce changement qui s'était imposé au niveau infrastructure dans son village. Cela lui permettait de ne pas avoir à chaque fois des souvenirs douloureux de sa précédente vie. Du coup, bien qu'il était devenu un habitué de cette taverne – enfin, il ne venait pas constamment sur Midgard non plus car il avait déjà bien à faire dans le monde divin – elle restait un endroit dans lequel les souvenirs ne remontaient pas avant sa nouvelle identité. C'était donc parfait pour se détendre avec les humains. Il avait pris conscience de cette faiblesse immortelle qui les caractérisait en mourrant d'une simple blessure profonde. Mais il aimait ce côté, il aimait l'idée que la vie était éphémère et que par conséquent, cela permettait de la vivre pleinement. Très souvent, sous le coup de la souffrance, il aurait préféré ne jamais avoir été interpellé par Thor et choisi pour devenir un Gardien du Palais d'Or. Il aurait préféré avoir vécu avec bonheur et mourir dans l'idée d'avoir sauvé son frère de coeur. Mais il en avait été tout autre, et maintenant que l'éternité lui avait été offerte, il n'arrivait pas à se dire qu'il pouvait mettre fin à ses jours pour combler ce vide laissé en lui. Après tout, il n'était pas du tout appauvri par cette vie. Il avait quand même découvert d'autres choses, il était devenu un autre homme et même si tout ce changement ne lui plaisait pas de A à Z, il savait pertinemment qu'il n'avait pas de réelles raisons de se plaindre. Il avait beau être devenu pratiquement l'équivalent d'un Dieu, il restait dans son fonctionnement un humain avec tous les défauts que cela pouvait comporter. Cela ne le concernait pas que lui, il l'avait compris également, les Dieux n'étaient que des humains avec des capacités plus développées et une immortalité offerte par un fruit unique. C'était amusant d'être de l'autre côté de la barrière et de prendre conscience que les Dieux n'étaient pas si différents d'eux et que les vénérer était aussi compréhensible qu'incompréhensible.

Sigrid répondit à ses propos en remarquant l'idée qu'il ne lâchait pas l'affaire. Après, c'était une perche qu'elle lui avait tendue. S'il ne pouvait pas parler d'Asgard, il ne pouvait pas parler de lui et par conséquent, le seul sujet qui pouvait être utilisé, c'était elle. Il ne put s'empêcher de rire/ « Je suis devenu également expert en croupe féminine ce qui me permet de réfléchir aussi en même temps. Je ne suis pas n'importe quel homme ! » Il ricana avant de la laisser continuer puisqu'elle daigna pour la peine lui répondre. Il n'avait pas eu tort finalement dans sa réflexion et elle était plutôt du genre à vivre à la sauvage, dans la forêt, reculée de tout et de tout le monde dans le simple but de survivre. Il écouta la suite et ne put par s'empêcher de repenser à sa vie de mortelle. Elle avait totalement raison, mais étonnament, c'était justement parce qu'ils n'avaient qu'une vie qu'il voulait la vivre si intensément. Ils avaient des principes, des lignes de conduite et ils étaient tous prêts à les respecter même si cela leur amenait la mort. C'était très différent des limites divines. Il comprenait que pour quelqu'un dont la durée de vie était supérieure à la moyenne ce soit difficile de s'attacher à des Etres qui disparaissaient tous avant sa propre personne. Il avait d'ailleurs très bien compris pour quelle raison, les mortels devenus dieux ne devaient pas retourner dans leur vie d'avant car ils risquaient d'en souffrir. Mais ça avait été un désir tellement prenant qu'il n'avait pas su faire autrement, pour finalement découvrir pire que ce qu'il n'aurait cru. « Tu as raison. Les humains sont totalement fous ! » Il ne put s'empêcher de rire à cette remarque. Après tout, il valait mieux prendre jovialement ce type de réflexion plutôt que de revivre dans le passé. Il y vivait déjà assez souvent malgré ces siècles écoulés ! La serveuse revint vers eux et il en profita pour lui faire un sublime sourire et pouvoir observer ses formes généreuses tandis qu'elle venait s'inquiéter de leurs gosiers en leur apportant leur commande. Il profita de sa démarche la regardant partir avant d'écouter à nouveau l'ancienne Valkyrie. Il sourit amusé, vivre au jour le jour était au fond pas mal non plus. Il avait un devoir à réaliser certes, mais il vivait en réalité de cette manière là également. Même si son objectif régulier était d'aller se rendre totalement chèvre sous des quantités abondantes d'hydromel. Il entrechoqua sa pinte contre celle tendue vers lui et il se mit à rire avant de dire   «  Ca veut donc dire que tu comptes t'imbiber autant que moi ? J'espère pour toi que tu as une bonne descente et surtout un corps tolérant ! » Une provocation ? Un défi ? Pourquoi pas !

Il s'abreuva allègrement avant de reposer sa pinte. Il fut surpris néanmoins des questions qui suivirent. C'était plutôt rare qu'on lui demande vraiment ce qu'avait été sa vie avant d'être un Einherjar. Il sourit un peu amusé à la dernière question et ne put s'empêcher de voir le visage de ses anciennes personnes chères à son coeur. Qu'était-il au fond avant ? Il n'en avait pas la moindre idée. Quand il pensait à la manière dont les choses avaient tournées, il se demandait s'il avait déjà été quelqu'un d'important, si ce qu'il avait vécu était réel ou si, celle qui était devenue sa femme et celui qui était devenu son meilleur ami n'avait pas comploté derrière son dos et n'avaient pas été heureux finalement de le voir mourir. Il but une nouvelle longue gorgée de sa pinte afin de se reprendre. Il savait pertinemment que remettre en doute de longues années de vie était profondément stupide. Mais c'était plus fort que lui. Il aurait voulu savoir si cette relation avait durée quand il était toujours vivant, si c'était la douleur qui les avait rapprochés. Mais ces questions, il n'avait jamais osé les poser, même à Thor, par peur des réponses. Il préférait imaginer les pires scénarios et sombrer dans la folie de l'incompréhension et de la douleur plutôt que de connaître la vérité. Les humains étaient profondément stupides, il n'avait pas changé. Cependant, il n'avait pas envie d'offrir un spectacle aussi lamentable à quelqu'un qui posait inocemment des questions. « Oh j'étais un Viking qui avait un succès incroyable auprès des femmes, extrêmement valeureux, et toujours fidèle au poste. Quant à mon insolence, je suis certain que c'est ce qui fait mon charme ! » Il sourit en coin avant de boire à nouveau. Tout n'était que mensonge. Il avait bel et bien été un Viking, mais pour le reste... Une fois dans sa vie, il avait été au combat, il n'était qu'un forgeron de base. Un homme de main et de travail laborieux pour contenter ceux qui courageux allaient au devant de la mort. Il était mort pour sauver un des siens c'était certain, mais ce qu'il était aujourd'hui ne correspondait plus à ce qu'il avait été avant. « Soyons sincères, une vie de quelques années ne veut rien dire face à une vie de plusieurs siècles ! Cela me parait bien loin maintenant et je me demande même si j'ai vraiment vécu sur Midgard un jour ! » Il ricana avant de finir sa pinte. Ce genre de souvenirs était toujours ce qui le poussait à le plus boire. Mais il buvait désormais tellement que peu de gens pouvaient le deviner. Seul Thor avait compris et subit sa déchéance. Pour le reste, il était tout simplement connu pour être un consommateur extrêmement régulier. Il regarda Sigrid et continua avec un petit sourire en coin « En plus, je t'avoue que je préfère avoir toutes les femmes plutôt qu'une seule ! J'ai déjà essayé et ce n'est pas pour moi. Trop de limites, ça rend malheureux. S'offrir à une seule personne ? Pffff ! Pourquoi faire ? Regarde, toi par exemple. Tu as essayé aussi, mais ça n'a rien donné de bon. Non non non, je pense que certaines personnes ne sont pas faites pour vivre une histoire toute rose et plein de romantisme à vomir. Certains peuvent y arriver, comme Thor et Sif. Ils sont heureux...ils ont un enfant... Grand bien leur fasse! Mais c'est barbant! Telleeeeement ennuyant ! Aucun amusement dans le fait de se lever tous les jours avec la même personne, de la subir tous les jours ! Non, je préfère vivre plein de choses différentes. Au moins, quelque part, on est tranquille ! » Il crachait ouvertement sur ce dont il avait toujours cru en tant que mortel. Il avait aimé une et une seule femme, il avait tout fait pour qu'elle soit sienne, il l'avait aimée, épousée, ils voulaient grandir ensemble. Ils avaient tout pour être heureux et apparemment, elle aurait même pu être enceinte puisqu'elle l'avait été – même si c'était horrible de se dire qu'il n'était peut-être pas le père et que cela venait déjà de celui qui l'avait remplacé qui n'était autre que son meilleur ami -, il avait toujours été attentionné, doux, romantique. Mais quel avait été le résultat ? De la souffrance. Uniquement que de la souffrance et de l'oubli de la part de ceux à qui il avait offert son coeur tout entier. C'était bel et bien pour cette raison qu'il était devenu tout autre et que ses principes avaient radicalement changé. Il s'était consacré à une et une seule personne, pour rien. Maintenant, il ne voulait plus aucun attachement solide. Ca n'en valait pas la peine, ça n'apportait que d ela souffrance et de l'agacement.

Il ne voulait cependant pas qu'on s'attarde sur lui. Ce n'était pas le but et il préférait de toute façon passer pour un insolent et même éventuellement un connard plutôt que de parler de ce qu'il fut. Aussi, revint-il à la jeune femme devant lui. « Alors, je sais bien que concrètement tu ne veux pas parler d'Asgard, mais je vais quand même t'en apprendre une bonne. Tu sais, notre cher Odin, et bien il a abdiqué pour son cher fils ! Thor va être le nouveau souverain d'Asgard ! Heureusement qu'il a Sif avec lui quand même, car même si, j'en suis sûr, il va devenir un excellent souverain, c'est bien d'avoir quelqu'un qui le connait assez pour pouvoir tempérer certains de ses traits ! » Il ne put s'empêcher de rire avant d'ajouter « Du coup, il est peut-être possible pour toi de retourner sur Asgard non ? Quand un souverain change, il ne put pas annuler une décision prise par le précédent ? A méditer... » Il se tourna pour happer le regard de la serveuse afin de lui commander deux nouvelles pintes, même si celle de Sigrid n'était pas finie.

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MessageSujet: Re: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyJeu 5 Fév - 5:11



I can find you
ft. Eivind Odinfrid.



La présence d’Eivind était… rafraîchissante, selon l’ancienne Valkyrie. Elle n’aurait cependant jamais imaginé se retrouver un jour face à lui, pour tout un tas de bonnes raisons. Si ses propres sœurs n’étaient pas parvenues à la retrouver, alors pourquoi penser que lui le ferait ? Ils n’avaient rien partagé d’autre qu’une soirée, et pourtant, il avait été capable de la reconnaître après plusieurs siècles. Elle savait qu’elle avait pris quelques années physiques, qu’elle avait les traits tirés et grise mine, donc cela la surprenait d’autant plus. Mais peut-être qu’en vérité, personne ne l’avait retrouvée parce qu’elle ne le désirait pas vraiment. Si les jumelles étaient descendues sur Midgard pour la voir, qu’aurait-elle bien pu leur dire ? Qu’elle s’était trompée au sujet de son amant ? L’affaire était évidente à présent, et à l’époque sa rage n’aurait fait que s’amplifier au contact de son sentiment de culpabilité. Même si les astres lui envoyaient sa fratrie aujourd’hui, elle ignorait ce qu’elle pourrait bien leur adresser comme mots. Elle était en vie, sans l’être vraiment. Sigrid avait fait de l’isolement un art, le seul qu’elle connaissait et le seul qu’elle se donnait la peine d’alimenter. Contrairement à ce soir, précisément. Le défi que lui adressa l’Einherjar provoqua un sourire provocateur et un haussement d’épaules faussement indolent chez la femme ; elle n’allait pas lui montrer que la chose l’intéressait, parce qu’elle était bien incapable de savoir quelles seraient ses limites. Elle n’avait jamais roulé sous la table lorsqu’elle était encore l’Epouse divine du Père de Tout. A son exil, elle avait essayé d’oublier, mais cela l’avait rendue malade. Elle n’avait donc plus du touché une seule goutte d’alcool après les deux pintes qu’elle avait fait disparaître presque deux cent ans plus tôt. Ainsi donc, il était plutôt logique de la considérer comme une néophyte en la matière. Ce qu’Eivind n’était visiblement pas le moins du monde.

Après sa première gorgée, Sigrid décida de lui retourner la faveur en le questionnant au sujet de son passé. Si sa réponse fut aussi vantarde qu’elle s’y attendait, elle y décela toutefois un brin de nostalgie – ou n’était-ce qu’un écho de sa propre mélancolie. Puisqu’elle n’était pas en mesure de remettre en doute les paroles de son interlocuteur, elle se contenta de le jauger par-dessus sa chope en arquant un sourcil dubitatif. « Vraiment ? C’est à se demander pourquoi je n’ai pas été chargée de recueillir ton âme. » Ses lèvres effleurèrent le liquide pour dissimuler un sourire naissant. « Remarque, j’aurais probablement refusé de l’acheminer, tu aurais été insupportable et j’aurais fini par te jeter dans les bras de Hel ; je déteste les hommes bravaches. » Ses billes lancèrent des étincelles amusées, alors même que son faciès conservait son sérieux. Sigrid se souvenait des rumeurs qui couraient à son sujet chez les Valkyries, notamment celles qui parlaient de son habilité à dissimuler ses émotions. L’on disait tantôt qu’elle était née ainsi, incapable de rire ou de sourire, tantôt qu’elle avait perdu cette capacité le jour où elle avait fait ses vœux. C’était évidemment faux. Il fallait simplement bien connaître la vierge-guerrière pour qu’elle daigne s’ouvrir. Néanmoins, elle ne se défaisait que rarement de ses traits calmes. C’était en sus plus intéressant de laisser ses interlocuteurs deviner de son humeur du moment ; était-ce une plaisanterie ou une menace voilée ? était-elle sérieuse ou était-ce sa façon bien à elle de dire la douce vérité à mi-mots ?

« Soyons sincères, une vie de quelques années ne veut rien dire face à une vie de plusieurs siècles ! Cela me parait bien loin maintenant et je me demande même si j'ai vraiment vécu sur Midgard un jour ! » Elle eut un mouvement entre l’acquiescement et le haussement d’épaules. Il n’avait sans doute pas tort, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver les vies humaines plus méritantes que celles des Ases et des Vanes. Ces derniers vivaient des siècles et des siècles… tout ça pour quoi ? Ils gagnaient un titre de Dieu, passaient le reste de leur existence à pavoiser devant les mortels, l’amour n’était jamais aussi passionnel chez les déités. Cela prenait du temps, de l’énergie. Au fond, la trame d’Asgard ne changerait pas : Odin resterait roi, Thor conserverait son étiquette de prince fougueux, Freyja serait à jamais la cheftaine des vierges-guerrières alors même qu’elle n’avait plus rien d’une vierge. Le même schéma se répétait à l’infini, les mêmes visages se reflétaient dans les eaux immuables. En deux cent ans, Sigrid avait découvert bien plus de choses qu’en deux millénaires, ou presque. Elle avait eu beau se renfermer sur elle-même, elle avait également … vécu plus intensément. Elle s’était réellement intéressée à la vie des vikings, à leurs aspirations, à leurs coutumes. Ses pensées furent interrompues par Eivind qui reprit la parole d’un ton plus enflammé. Elle l’écouta sans l’interrompre, regard calculateur, bouche plissée. Si sa mâchoire se contracta imperceptiblement à la mention de sa désastreuse expérience, elle n’eut pas d’autre réaction. Elle s’apprêta à lui rappeler qu’elle avait justement été la femme d’un seul homme, Odin, avant de succomber à l’appel de la chair lorsqu’il mentionna Thor, Sif et leur progéniture. Elle manqua de s’étouffer avec sa gorgée d’hydromel, toussant et essuyant du revers de la main l’alcool qui perlait à ses lèvres. « Quoi ?! Thor est père ? Par tous les… ! » Alors qu’elle se remettait tant bien que mal de sa surprise, Eivind profita de son trouble pour repartir de plus belle. Elle lui aurait presque jeté sa pinte au visage si elle n’avait pas tellement besoin de se souler. Que Hel l’emporte ! Elle ne voulait rien savoir et voilà qu’il lui balançait cataclysme sur cataclysme.

« Attends, attends, tu… » « Du coup, il est peut-être possible pour toi de retourner sur Asgard non ? Quand un souverain change, il ne peut pas annuler une décision prise par le précédent ? A méditer... » De nouveau, il lui coupa l’herbe sous le pied. Son suffisant sourire lui arracha une grimace exaspérée. Qu’est-ce qu’il voulait entendre ? Qu’elle crevait d’envie de revenir là-haut, de retrouver sa place, de voir toutes ses fautes être effacées d’un seul geste de la main par le Tonnerre ? Une partie d’elle le désirait. Et l’autre, l’autre était trop foutue pour s’en soucier. « Il va me falloir bien plus de chopes pour digérer ça. » Elle lui en fut pratiquement reconnaissante d’avoir fait signe à la serveuse qui s’empressa de trottiner vers eux. D’un seul coup, Sigrid vida ce qui lui restait d’hydromel et fit glisser la pinte vers la mortelle. C’était ridicule… Thor, nouveau souverain d’Asgard ? Thor et Sif, parents ? Odin qui abandonnait son trône ? Pour quelle damnée raison aurait-il délaissé son royaume de cette façon ? « Pas foutu de garder tes nouvelles pour toi, hein ? » Elle marmonna presque pour elle-même ce reproche, laissant l’homme passer une nouvelle commande. Un long frisson lui parcouru l’échine à la pensée que le prince doré pourrait effectivement la pardonner. N’était-ce pas là ce qu’elle avait appelé de ses vœux silencieux toutes ces années ? Elle s’humecta les lèvres, gratta une tache de sang sur la table d’un ongle nerveux, fuyant le regard du guerrier en face d’elle. Sans doute ne l’avait-il jamais vue aussi perturbée qu’à cet instant ; il devait même se réjouir de sa situation. Dieux, qu’elle avait envie de le frapper. « Je ne veux toujours rien savoir. Quant à la possibilité qu’il m’offre le pardon, disons qu’elle me semble fortement improbable. La seule ayant déjà bénéficié de ce type de traitement était Brunehilde, mais c’était sous certaines conditions et parce qu’elle a toujours été la favorite d’Odin au fond. » Elle mâchonna sa lèvre inférieure, toute à son doute. « Quoi qu’il en soit, ça expliquerait le fait que ce dragon soit toujours dans les parages : vous avez autre chose à faire que de lui faire la chasse. Seulement les Midgardiens auraient bien besoin d’un coup de main, si tu veux mon avis. » Elle jeta un long regard vers la serveuse qui, ayant disparu pendant son monologue, revenait avec les chopes. Elle les déposa à leur table avec un sourire mielleux envers l’Einherjar, chose qui aurait probablement amusé Sigrid si elle n’était pas tant troublée par les révélations de son compagnon.

Elle lui avait pourtant défendu de faire une quelconque allusion à Asgard… N’est-ce pas ? Par dépit, l’ancienne Valkyrie se noya littéralement dans sa nouvelle tournée. Puisqu’elle n’avait rien avalé depuis plusieurs heures, et qu’elle n’avait pas l’habitude d’en consommer, l’alcool commença dès lors à lui rougir les joues. Ses effets ne se répercutèrent cependant pas immédiatement sur son comportement, mais cela ne saurait tarder vu la vitesse à laquelle elle venait de descendre cette pinte-ci. Elle regarda le fond de sa chope avec un regard angoissé, maudissant Eivind d’avoir soulevé un pan du mystère devant ses yeux. « Tu ne pouvais pas t’en empêcher, hein ? » maugréa-t-elle en les dévisageant, lui et son maudit sourire. « Je t’interdis de parler d’autre chose. Je te l’interdis formellement, tu m’as comprise ? Je me portais très bien jusqu’à ce que tu surgisses dans ma vie, alors quoi que les Nornes aient décidé, tu n’as pas le droit de briser ma solitude comme ça. Je préfère encore rester sur Midgard jusqu’à devenir une vieille femme décrépie plutôt que de me bercer de faux-espoirs. » Elle se renfrogna. « Je ne retournerais pas là-haut. Même si le Tonnerre me le proposait, je ne sais pas si j’accepterais. La faute que j’ai commise est ancrée en moi. C’est le genre de chose que vous, les Einherjars, ne pouvez pas comprendre. Vous avez le droit de prendre les armes tout en fondant une famille. Vous avez accès à tout, sans être jugé. Mais les Valkyries doivent rester pures, vierges. » Sa bouche se tordit en une grimace-sourire. « Et moi, j’ai cru que j’avais trouvé quelqu’un de bien. Quelqu’un qui vaudrait la peine. » Elle secoua la tête, déçue de son propre aveu. « Enfin le fier viking que tu étais ne doit pas avoir eu ce genre d’états d’âme, alors pourquoi est-ce que je t’en parle ? » L’alcool la poussait sans doute à parler un peu trop, mais elle ne se sentait plus aussi mal à l’aise qu’à l’arrivée, ce qui était assurément un mal pour un bien. Après un moment de silence où elle s’occupa les mains à faire sauter sa chope de l’une à l’autre, elle reprit, d’un ton apaisé : « Thor est père, alors ? Et roi, qui plus est. Il aura vraiment besoin de Sif à ses côtés, c’est une femme intelligente et elle n’a pas froid aux yeux. Savais-tu que Freyja lui a demandé de rejoindre les Valkyries à une époque ? Elle a refusé, comme tu dois le deviner, et Freyja n’a pas du tout apprécié. » Sigrid lança une œillade amusée à son vis-à-vis. « C’est un honneur que de rejoindre les rangs de ses guerrières, pourtant Sif n’a pas hésité à s’en détourner. Je me demande parfois ce que cela aurait changé pour le royaume si elle avait changé d’avis. Thor n’aurait pas eu la chance de la connaître, tout du moins pas de la même façon. Et si moi, j’avais choisi une autre route, peut-être que notre rencontre aurait été différente, hein, Einherjar ? » Sans le quitter des yeux, elle attrapa par le poignet la serveuse qui repassait près d’eux et passa une nouvelle commande. Elle commençait à comprendre comment les choses marchaient ici, comment faire passer l’hydromel aussi. La deuxième chope était descendue plus aisément que la première, aussi espérait-elle qu’il en soit de même pour la nouvelle qu’elle avait commandée. Néanmoins, Sigrid avait également le sentiment que son corps n’allait pas suivre le rythme qu’elle lui imposait ; Eivind avait l’habitude, lui, alors elle était déjà perdante dans leur pari informulé. Ce qui ne l’empêcha pas de lui lancer, avec un sourire en coin : « Tu as du mal à suivre, gamin ? » Si l’utilisation du terme semblait peu appropriée, cela restait toutefois exact sous un certain point de vue. Elle avait plus de deux mille ans au compteur, tout de même.
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MessageSujet: Re: I can find you [PV Sigrid ]   I can find you [PV Sigrid ] EmptyVen 13 Fév - 17:29



L'idée de se taire n'était pas vraiment dans son nouveau mode de fonctionnement. Il comprenait que Sigrid veuille faire sa vie de son côté et se montrer détacher d'Asgard, néanmoins, il estimait quelque part que ne pas être au courant des changements n'étaient pas toujours le plus intelligent. Cependant, il y avait aussi ce qui était su et connu dans tout le monde divin. Des informations qui étaient devenues tellement actuelles et entendues qu'on ne pouvait décemment pas croire que quelqu'un n'était pas au courant. C'est pour cette raison qu'il ne prit nullement conscience que l'histoire concernant la vie de famille de Thor pouvait être un événement ignoré par certaines personnes liées Asgard. Il y avait tellement été confronté en long, large et travers car cet événement avait été le plus heureux du moment que limite, il en avait parlé comme on aurait parlé de la pluie et du beau temps. De toute façon, même si le côté capricieux et un peu gamin du nouveau souverain était connu de tous, personne ne remettait en question sa capacité à être un bon père. Du moins, lui en tant qu'ami maintenant assez proche, il était plus que persuadé que cet homme était capable de grande chose et que le pire qui pourrait arriver serait un enfant beaucoup trop gâté ou un enfant qui présenterait un caractère capable de faire tourner en bourrique son paternel. Mais en dehors de ça, ce dieu était capable de protéger et aider plus d'un de ses congénères et c'était également pour cette même raison qu'il serait un excellent souverain, accompagné comme il l'avait dit de Sif pour tempérer ses sautes d'humeur parfois imprévisibles. Thor aurait besoin de ses moments à lui, de pouvoir souffler et ne pas être constamment harcelé par la diplomatie et la paperasse éventuelle que son rôle entraînerait. Mais le connaissant, il trouverait le moyen d'allier les deux et de faire d'Asgard un monde serein et en paix. Il y avait énormément de choses à reconstruire et la scission entre Asgard et Vanaheim avait également déterminé quelques changements. L'unité cependant était leur force et à travers ces différents, il serait nécessaire de rétablir une entente durable et aidante l'un envers l'autre. Du travail complexe mais pour le moment en bonne voie. Et tout ceci ne pouvait décemment être mis de côté et ce par n'importe qui. Sigrid avait beau vouloir vivre dans un monde cerné d'humain, elle n'en était pas moins à la base une déesse et une Valkyrie. Ses racines étaient ailleurs et il était bien connu qu'il était pratiquement impossible d'enlever les racines à un arbre sans le détruire. Ce n'était pas pour rien qu'il passait énormément de temps sur Midgard. Il avait été un Viking à sa naissance et jusqu'à sa mort. Il avait beau minimiser cette vie, il y restait éperdument attaché.

Il observa la jeune femme quand il eut fini sa tirade. Quand la méconnaissance était effective, la curiosité ne suivait guère, mais une fois mise dans le bain, il était difficile d'en sortir sans en connaître tous les tenants et aboutissants. Il avait éveillé une curiosité longuement et longtemps camouflée chez son aînée, ce qui l'amusait autant qu'il se questionnait sur l'impact réel que cela pourrait entraîner. De plus, sa réflexion avait été honnête : était-il possible ou non de renverser un ordre une fois le changement de monarque instauré? Questionnement intéressant, il lui semblait. Il sourit davantage quand le bouleversement fut la première des réactions. Il la laissa commander à boire et réclama la même chose pour pouvoir suivre l'état d'avancement de l'ébriété. Il sourit innocemment à la question « J'ai du mal à me taire... » tandis qu'il prit une bonne lampée par la suite de ce breuvage parfaitement exquis. Le plus amusant était la réflexion qui semblait s'acheminer dans l'esprit de la belle. C'était évident qu'elle voulait revenir parmi eux. Il l'avait compris presqu'instantanément. A la différence de lui et de sa nostalgie qu'il pouvait combler en revenant sur Midgard, Sigrid était bannie de son monde et cela impliquait qu'elle avait continué à vivre dans une frustration immense de devoir se contenter que d'une seule vie. Il aimait l'idée d’insuffler une pensée qui allait prendre de l'espace et imposer une réflexion. « Odin n'est plus sur le trône, du coup peut-être qu'il y aurait une autre exception possible. « . Le but n'était pas de lui donner de faux espoirs et de la voir chuter à nouveau, son idée était sincère et il croyait en cette éventualité. Il écouta la suite qui n'avait rien à voir ou du moins qui était associé aux informations de manière indirecte tout en finissant à nouveau sa pinte. « Je suis d'accord qu'il faudrait s'en occuper mais la reconstruction d'Asgard prend du temps et de l'énergie. » disait-il en passant son temps présentement à boire et discuter comme s'il n'avait rien d'autres à faire. Au fond, c'était vrai et faux à la fois. Il n'avait plus grand monde précisément à protéger après les guerres qui avaient éclatées dans leur communauté, mais en même temps, en tant qu'Einherjar, il aurait sûrement de quoi s'occuper. Mais il n'avait tout simplement pas envie d'être là haut et préférait picoler en bas. Il observa la serveuse qui lui souriait aussi intensément et il lui rendit sans se priver ni même se contenir. Après tout, s'il pouvait aussi passer du bon temps, il aurait doublement gagné sa journée. Pourquoi se priver d'un bienfait parce qu'on en avait déjà un autre. L'alcool était toujours sa priorité, mais les femmes étaient souvent la suivante.

Il ne pouvait pas vraiment se douter que l'alcool avait déjà un impact sur la Valkyrie, lui-même étant un consommateur régulier et donc ayant appris à avoir une descente et une tolérance différente de ses débuts. Toujours est-il que tout en s'enfilant une nouvelle lampée, il écouta la suite des propos. Apparemment, elle avait encore du mal à faire face aux nouvelles informations. Il ne voyait pas trop en quoi c'était dramatique d'être mise au jus. De plus, si elle voulait réellement rester dans sa solitude, elle ne l'aurait tout simplement jamais accompagné et l'aurait tout bonnement envoyé paître loin. Elle pouvait bien se mentir à elle-même, il n'était pas dupe ! Après, le sentiment de culpabilité était un moteur totalement différent. Si elle n'était pas capable de tourner la page, c'était autre chose. Selon lui, sûrement stupide, mais il ne lui appartenait pas d'avoir un quelconque poids à ce sujet. Il la regarda à ses propos sur le fait de trouver quelqu'un de bien, sur le fait d'avoir cru à une relation importante, unique et sur l'idée qu'il ne pouvait pas comprendre. C'est vrai que les Einherjars peuvent obtenir bien plus de liberté que les Valkyries, mais ils n'étaient pas une représentation aussi symboliques qu'elles et leur rôle était de protéger le Palais et non d'être les accompagnateurs des morts pour le Valhalla. Mais il ne voulait pas entrer dans ce genre d'intimité le concernant, il ne voulait pas avouer avoir cru à la même chose et en souffrir encore actuellement. C'était beaucoup plus facile de passer pour le « fier viking » qui n'avait jamais eu problèmes sentimentaux. Après tout, à part Thor, personne n'était au courant. « Parce que l'alcool délie les langues j'imagine ! » dit-il en réponse à son questionnement concernant ses aveux. Il la laissa reprendre la conversation à son aise alors qu'il terminait sa pinte et il sourit amusé avant de dire « C'est certain que si elle voulait avoir une relation avec Thor et fonder une famille avec lui, devenir Valkyrie ne devait pas faire partie de ses plans. Ceci dit, refuser quelque chose à Freyja est courageux! » Tout le monde connaissait le tempéramment de la cheftaine des Valkyries et de sa propension à ne pas apprécier qu'on lui tienne tête. Il regarda ausé la belle et lui sourit amusé avant de dire « Peut-être que la seule chose qui aurait changé, c'est le monde dans lequel nous nous trouvons ! » car il était persuadé que s'ils avaient approfondis davantage leur première rencontre sur Asgard, ils se seraient retrouvés à un moment ou un autre à boire en compagnie l'un de l'autre. Il en était persuadé.

Il la laissa commander à nouveau et ne put s'empêcher de rire à sa question. Il la regarda ensuite avec un brin de défi dans les yeux avant de dire « Gamin, peut-être qu'effectivement je le suis à tes yeux, mais dis toi, ma vieille, que je te bats assurément à ce petit jeu ! » Il n'estimait pas qu'elle méritait le qualificatif de « vieille » visuellement parlant mais elle l'avait gentiment cherché en le traitant de gamin, il ne pouvait du coup pas s'empêcher de la provoquer. Il ne comptait d'ailleurs pas s'arrêter là car elle avait beau jouer les fortes, il avait très bien repéré la prise de couleur sur ce visage légèrement changé par les années et il était donc au courant de l'effet que le breuvage pouvait avoir sur elle. « Puisque tu le prends comme ça, je te propose un petit défi ! On va voir qui peut tenir le plus loin entre nous deux… » . Il appela la serveuse à nouveau et commanda cinq pintes pour chacun avant de regarder Sigrid avec un regard amusé et provocateur. Il laissa la serveuse, surprise, repartir pour préparer la commande conséquente puisque comprenant dix pintes au total « Nous allons nous retrouver avec cinq pintes chacun. Le défi ? Voir qui arrive à les finir le premier. Que tu sois une femme ne change rien à la donne, tu as vu, je suis un parfait gentleman. On va voir qui n’arrive pas à suivre l’autre ! » Il n’avait nullement pris mal le petit pic, il voulait juste en réalité s’amuser et elle lui avait donné une occasion en or. L’idée de plus de pouvoir éventuellement voir la Valkyrie complètement saoule était parfaitement réjouissant ! Il fallait d’abord bien sûr si elle allait accepter mais il ne savait pas pourquoi il le sentait bien ainsi. « Après tout, c’est vrai que tu as pas mal d’années de plus si je me souviens bien…ça ne devrait pas te poser te problème par conséquent. Des jeunots comme moi tu as du en remettre pas mal à sa place… » Pourquoi se taire alors qu’il était si facile de taquiner. Il fallut attendre un petit moment et deux vas-et-viens avec un plateau pour obtenir l’entièreté de leurs boissons. Devant eux s’étalaient les dix pintes qui ne demandaient qu’à être bues. Il regarda la belle amusé et il sourit innocemment « Alors ? Tu te sens prête ? » Il se réjouissant de voir ce que ça allait donner à la fin et empoigna la première pinte. Il regarda intensément l’ancienne divinité avant de dire « Attention…A trois on y va ! Un…deux…trois !! » Il finissait à peine sa phrase que déjà le mouvement vers ses lèvres se négociait afin de pouvoir boire le plus rapidement possible la boisson alcoolisée. Il avait l’habitude et le liquide parvenait à s’écouler sans trop de difficultés dans son gosier. Quand il eut fini la première, il entama la suivante et ainsi de suite jusqu’à, quand même avec un léger ralentissement, finir par atteindre la dernière qu’il se mit à ingurgiter. Il commençait clairement à sentir les effets de ces quelques contenus d’alcool qui s’étaient désormais liés à son sang pour le diluer à l’excès. Il reposa un brin bruyamment la dernière pinte vidée et il leva les bras en signe d’accomplissement durant achevé « Ouhouuu ! Fini !! » Plusieurs têtes s’étaient tournées vers eux amusées par le jeu qui venait de se dérouler. Eivind s’étant concentré sur sa propre descente, il était curieux de voir ce qu’il en était pour sa vis-à-vis. De toute façon, c’était forcément certain qu’il avait gagné ! Même si ça ne voulait pas dire qu’il sortirait de la taverne sur ses deux pieds…
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