lienlien
Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

Partagez
 

 The heart of Shield-Maidens

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
avatar
Invité
Invité


The heart of Shield-Maidens Empty
MessageSujet: The heart of Shield-Maidens   The heart of Shield-Maidens EmptyJeu 11 Déc - 14:39

C
ontentement, désenchantement et affliction s'amalgamaient dans les coeurs, en une mixtion vorace et disparate qui laissait les pions de cet immense échiquier hagards. Tous avaient tant été galvanisés par la fièvre de la guerre, par le vouloir de se rallier à une cause qu'ils pensaient juste pour certains, par une loyauté aveugle et sourde pour d'autres... Dans tous les cas, la volonté commune de jouer d'estoc et de taille avait engendré un séisme de dommages, un océan pourprin de victimes, mortes pour quoi ? Aussi fidèle et humble Sváfa pouvait-elle être, elle se le demandait, s'interrogeait quant à la légitimité d'une telle conflagration, pour une question de trahison et de fierté que d'aucuns jugeraient triviale. Nul n'avait désiré forfaire à son honneur, c'était pour être dignes, comme les guerriers de la Scandinavie l'avaient toujours été, immuables comme éphémères, qu'ils avaient serré les rangs et avait combattu et occis leurs propres frères. A une bien moindre échelle, cela lui remémorait les viles querelles qui persistaient encore Tromsø et Oldervik, deux villes, une même communauté, et pourtant, les effusions sanguines avaient maculé la terre et l'Histoire. Peut-être était-ce niellé dans leurs gènes, cette propension incoercible à lutter pour tout et rien, comme si tout ce qui importait, c'était la victoire ou la mort. Après que l'inopinée abdication du Père de Tout ait été annoncée par le gardien du pont arc-en-ciel, il lui avait fallu un long moment pour le croire, puis, elle avait contemplé les plaines devenues écarlates, jonchées de macchabées frais et de blessés graves. Elle n'avait cure de qui aurait gagné et qui aurait perdu si le roi n'avait pas abandonné son sceptre et sa couronne, assurément les Ases, lorsqu'elle y songeait, l'unique idée qui s'était mise à pulser à travers ses veinures rudoyées, ce fut celle d'apporter son aide. Si elle même avait été meurtrie à divers endroits, elle était encore en état de mouvoir et de porter, tant et si bien qu'elle avait jeté son arme et s'était mise, comme beaucoup d'autres, à ratisser le champ de bataille pour transporter ceux qui en avaient le plus besoin en direction des maisons de guérison de la Cité Eternelle. Qu'ils aient fait partie d'un camp ou du second, cela n'avait plus d'importance, s'ils pouvaient en arracher certains à un sort funeste, alors telle serait leur voie d'expiation pour en avoir condamné une pléthore d'autres.

S'éleva un véritable ballet synchronisé, les chambres, pièces quelconques et même corridors se virent promptement assaillies, bondées par des camarades éclopés, dont les râles et hurlements firent écho à travers tout le palais doré. Elle n'avait guère jamais vu pareille tranchée de souffreteux, mais elle occulta la situation, omis ses maux et se donna corps et âme pour ceux qui le méritaient. En plusieurs heures de besognes, pas un mot quant à la conclusion du conflit extramuros, ases, vanes, elfes, nains, et même créatures, mélangés les uns aux autres, nul ne se laissa aller aux commentaires, comme par déférence à ceux qui ressortiraient les pieds devant. Jour, nuit, ardu de dire à quel moment de la journée ils avaient débuté, les enfants de Mundilfari s'étaient élevés ensemble pour former une éclipse après que Sól ait quitté la terre ferme, et elle avait visiblement jugé bon de chasser la voûte trop longtemps enténébrée pour accorder un peu de clarté. Les nuances aurorales percèrent le voile céleste, et ce ne fut qu'à cet instant que l'Ulfrikdóttir s'octroya une pause, éreinté au possible. « Quelqu'un a vu Svanhild ? Une valkyrie blonde... » Demanda t-elle à une cohorte d'Einherjar qui faisait sa ronde, avec une description bien trop approximative pour pouvoir obtenir un résultat probant. Les caboches se secouèrent négativement, ou peut-être fût-ce les épaules qui soubresautèrent dans une pulsion d'ignorance. Finalement, un pouce se leva pour lui indiquer une direction, nombre des filles de Freyja s'étaient amassées dans un des halls, c'était là-bas qu'elle avait le plus de chance de la trouver. Elle s'y rendit donc sans attendre, le palpitant ceint par le chagrin de voir tant de ses soeurs dans un piètre état, tout comme... les cadavres de quelques-unes d'entre elles, alignés sur le sol et camouflés sous des linceuls opalins, en attendant que les bûchers soient préparés. Les cérémonies allaient devoir patienter qu'ils aient mis une once d'ordre dans ce capharnaüm à l'odeur d'ichor et de putréfaction, Eir et ses apprenties n'étaient pas au bout de leurs peines

Soudain, elle distingua le galbe de la blondine qu'elle recherchait, en train de donner à boire à l'une de leurs homologues qui attendait encore d'être soignée. « Oh non... » Susurra t-elle en arrivant proche du binôme, car celle qui était adossée à une colonne dans une contenance quasi léthargique, portait une grande estafilade qui lui avait inéluctablement crevé l'oeil. Et si les dieux étaient des thaumaturges, ils n'étaient pas encore capable de ressusciter un organe oculaire mort, auquel cas, Odin n'aurait pas été borgne. La plaie était indiciblement laide, à tel point qu'il était là encore improbable qu'elle n'en garde pas une impressionnante couture, et c'était compter sans toutes les autres taillades qui la diapraient. Spectatrice de l'horreur, Sváfa ne sut que faire, et ne fit rien, elle observa deux apprenties se présenter et la prendre en charge, ce qui lui permit d'approcher son amie sans avoir la sensation de l'importuner dans sa tâche. « Est-ce que ça va ? » Non, ça n'allait sûrement pas, elles étaient épuisées, n'avaient ni dormi ni mangé, elles avaient trituré des chairs sanguinolentes, et elles n'avaient toujours pas de nouvelles des hauts dirigeants qui s'étaient réunis pour débattre des termes de la résignation du Borson. La guerre était officiellement finie, mais les tribulations étaient loin de l'être. « Ca fait des heures qu'on s'acharne, je crois qu'on a besoin de prendre l'air. Toi aussi, allez viens, ça va nous faire du bien. » Ses paumes s'apposèrent doucement sur les trapèzes de la flavescente, à laquelle elle décocha un frêle sourire qui se voulut rassurant. Avant de sortir, elle saisit deux pommes d'immortalité dans l'une des nombreuses corbeilles mises à disposition, et en lança une à sa comparse, qui n'aurait d'autre choix que de s'en sustenter sous l'oeillade bienfaisante de l'ancienne midgardienne. Si elles voulaient rapidement se remettre, ces orbes à l'éclat aurifère seraient leurs meilleures alliées.

Toutes deux sortirent des maisons de guérison et échouèrent dans les jardins de la reine, toujours aussi somptueux nonobstant les circonstances, une vraie bouffée d'oxygène. Sváfa les mena jusqu'à l'orée d'une fontaine, où elles avaient pris l'habitude d'aller autrefois après leurs entraînements, pour faire connaissance, pour tisser ce lien que la brune espérait indéfectible. Lors d'un moment, celle-ci profita de la sérénité ambiante, même captieuse, de cette jungle florale et parfumée qui était un délice pour les tympans, et pas seulement. Cet endroit était un onguent spirituel, ce n'était pas étonnant qu'il soit la promenade favorite des asgardiens. « Même si c'est de cette façon, je suis contente d'être enfin de retour. Asgard m'avait manqué, et vous toutes qui êtes parties. » Une nouvelle risette étira ses lippes, mélancolique malgré elle, puis elle soupira. « Comment en sommes-nous arrivées là ?... Et que va t-il se passer, maintenant ? Freyja n'est toujours pas revenue, et même si elle est dans le camp des vainqueurs, Odin pourra t-il lui pardonner sa traîtrise ? Même si je suis très loin d'être bien placée pour juger les actes des uns et des autres dans cette guerre, je n'arrête pas de me demander si nous n'aurions pas pu faire autrement... faire mieux. » Avec moins de dégâts, en particulier. D'ailleurs, elle grimaça lorsque son nez la tarauda, il avait été cassé au détour d'un combat, heureusement qu'elle accordait peu d'importance à son apparence, et ses cambrures nasales finiraient par désenfler. Pour le reste, coupures et contusions sans grand impact, elle avait eu une providence à s'en damner, en fin de compte. « Quel avenir pour les valkyries à présent, Svanhild ? Que comptes-tu faire, toi ? Tu vas revenir sous les ordres de notre cheftaine ? » Leur Ordre avait été divisé, tronqué en deux parts inégales qui avaient souligné le paradoxe de leur hiérarchie. Elles avaient prêté serment à Odin, mais c'était à Freyja qu'elle répondait, la difficulté d'identification n'avait jamais été aussi criarde qu'aujourd'hui. « C'est une habitude chez vous, les dieux, de vous entretuer de la sorte ? Dis-moi que c'était exceptionnel... parce que je n'ai pas envie de revivre ça dans quelques années... ou siècles. »
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité


The heart of Shield-Maidens Empty
MessageSujet: Re: The heart of Shield-Maidens   The heart of Shield-Maidens EmptyVen 26 Déc - 17:55


the heart of shield-maidens
The heart of Shield-Maidens Tumblr_static_journey_to_valhallaUne larme glissa sans que je ne puisse la retenir. Mes jambes flanchèrent dans la terre molle, gorgée par le sang versé durant la bataille. Mon regard ne quittait pas les yeux vides et éteins d’une sœur, morte pour une cause qui m’échappait encore. Elle n’était pas la seule, il y en avait bien d’autres qui étaient tombés. Nous avions été deux clans déchirés par la force des choses, par l’Amour et la Victoire. Deux camps opposés, mais alliés par l’affection et l’amour d’une famille. Ma main se posa sur son buste inerte, que le souffle de vie ne soulèverait plus jamais. Mes doigts tremblants vinrent fermer ses paupières, murmurant d’une voix teintée par la souffrance : Repose en paix, ma sœur… » Une plainte gutturale s’échappa, je baissais le visage et laissais mes émotions sortir. Mes épaules étaient secouées par les sanglots muets qui m’accablaient. Une main se posa sur mon épaule et je redressais mon regard humide vers Hedda. « Il faut la conduire au palais Svanhild. » Un seul hochement de tête fut ma réponse, je n’avais pas la force de prononcer un mot. Je me relevais, mirant les autres valkyries trépassées que nous portions. Hedda prit la jeune sœur dans ses bras, je n’avais plus aucune force. Je n’arrivais même pas à puiser pour les honorer, pour en conduire moi-même une. Je préférai me rattacher à la vie et accompagner les blessées. Je vins soutenir une salement amochée, une immense balafre sur son visage, en particulier au niveau de l’œil. Elle gémissait de douleurs, tentant pourtant de faire bonne figure et de ne pas se laisser trahir par la souffrance qu’elle ressentait. Ça va aller, viens… » murmurais-je tandis que nous marchions à la suite des autres. Les guérisseuses feront ce qu’il faut pour que tu n’aies plus mal. » Elle laissa sa tête choir sur mon épaule et je ne pus que la soulever plus que la soutenir. « Je vais le perdre… » ne cessait-elle de murmurer dans une litanie de plainte compréhensible. Mais qu’était-ce un œil ? J’essayais de relativiser, mais dans son cas, certainement que je me laisserai aussi aller au désespoir. Pourquoi avions-nous subit tant de dommages ? Dans quel but ? Quels mots employer pour apaiser les cœurs dévastés des familles ? Je n’osais imaginer la suite des évènements. Je sentais bien que tout cela m’échappait et je ne devais pas être la seule. Par chance, je m’en sortais qu’avec quelques contusions, quelques balafres légères sur les membres, mais ma plus grosse perte, en dehors de mes sœurs et amis était Hjörný. Ma jument ailée, qui m’accompagnait maintenant depuis de nombreuses années. Une amie plus qu’un simple animal, présent dans les instants de doutes. Je ne l’avais jamais considéré comme une simple monture, mais plus comme un animal aimé. Un être réconfortant et chaleureux dans l’austérité de mon existence.

Adossée contre l’une des colonnes, j’observais les nombreux allers et venues des guérisseuses qui venaient chercher les blessés à tour de rôle, privilégiant les blessures graves et risquant d’entraîner la mort rapide. J’étais toujours auprès de la valkyrie prochainement borgne, mirant mes sœurs ramenées les corps trépassés des autres. Chacune d’elle était recouverte d’un suaire, dans l’attente d’une cérémonie. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, je n’aimais pas ce que je voyais et j’avais mal. C’était la pire des batailles à laquelle je participais et j’espérais bien la dernière. Je côtoyais pourtant la mort souvent avec les hommes que nous allions quérir, mais celle-ci était différente. Plus dure, plus dramatique, plus amer. Un einherjar passa devant nous, lançant un regard peiné à chaque regard qu’il croisait. Il n’y avait plus d’ennemi dans ce couloir, juste un amas de personnes attendant des soins ou la délivrance, pour les plus atteints. Une guérisseuse sortit pour prendre en charge une sœur et j’attrapais son poignet avec délicatesse, là n’était pas mon but d’être agressive, pas aujourd’hui, pas dans cette ambiance. Pensez-vous qu’elle pourra être la prochaine ? Elle commence à perdre ses forces, n’est-ce pas un cas grave à vos yeux ? » La jeune guérisseuse me fit la promesse de venir la chercher immédiatement après les soins de la Valkyrie qu’elle prenait. Erika glissa un peu contre moi et je lui encerclais la taille pour la soutenir. Ça va aller, tu es la prochaine… » Je la soulevais un peu et elle tourna son œil vivant sur moi. « Merci Svanhild ! » Je lui fis un sourire, lui demandant si elle avait soif. Je la laissais seule à la colonne, espérant qu’elle tienne debout pour ramener de l’eau à la jeune femme. Je revins auprès d’elle rapidement et l’aidais à boire, cela semblait lui faire du bien même si je me doutais qu’elle espérait rapidement des soins pour que la douleur ne cesse d’être cuisante. Sa balafre n’était pas belle, mélange de sang séché et de terres lors d’une chute. Une voix me fit tourner la tête et je fus soulagée de voir Svàfa. Je me souvenais vaguement que nous avions rejoint ensemble l’étendard des rebelles, mais par la suite, nous nous étions perdues de vue. Puis enfin, on vint la chercher et je l’observais être prise en charge, soulagée pour elle. Je tournais le visage vers la jeune valkyrie, ne sachant que répondre à sa question. Un mélange de soulagement que la bataille ait pris fin, la colère de voir tant de sœurs trépassées pour une cause inconnue, la douleur de ne pas avoir pu en sauver certaines, la culpabilité d’avoir croisé le fer contre certaines sans toutefois les tuer. Je ne m’opposais pas à sa proposition de nous éloigner pour un temps, juste pour respirer loin des tumultes sanguinolents et des plaintes poignantes. Loin de l’impuissance dans laquelle je me sentais.

Je croquais dans la pomme qu’elle me donna, tandis que la jeune brune nous conduisait dans les jardins de la reine. Restait-elle la Reine ? Avec l’abdication d’Odin pour le trône, Sif, épouse de Thor, ne le devenait-elle pas ? J’avais hâte d’en savoir plus sur la réunion qui se jouait dans les coulisses, avec le Père de Tout et certaines têtes de la bataille. Qu’adviendrait-il de Freyja ? Je ne pus réprimer un sourire lorsqu’elle nous arrêta près de la fontaine, là où nous nous retrouvions souvent jadis. Avant tout ça. Lorsque tout semblait aller bien, mais est-ce que ça l’était vraiment ? Le royaume était-il vraiment en paix et innocent de trouble ? L’ancienne mortelle se posait les mêmes questions que moi, aussi je n’étais pas en position de pouvoir y répondre. Je l’ignore Svàfa. J’ai envie de croire que rien ne changera, que tout redeviendra comme avant, mais j’ai des doutes. Le père de Tout est juste, mais j’ignore si la trahison de Freyja sera suffisamment bénigne à ses yeux pour qu’il pardonne. J’ignore comment va se terminer cette histoire, mais je suis simplement contente que cette bataille ait pris fin. Il y a eu trop de morts… » Je tournais mes mirettes sur le visage doux de la jeune guerrière. Je pense que ça aurait pu être autrement, je le pense comme toi. Mais je crois que certains souhaitaient vraiment cette guerre plutôt que de parlementer. » Du moins, c’était l’impression que j’en avais. Peut-être était-elle fausse, sans doute même. Je n’étais pas en mesure de penser justement. Je me laissais tomber sur le rebord de la fontaine, caressant la pierre de ma paume. Elle était douce et fraîche. J’espère simplement que les Valkyries ne seront pas de nouveau torturées par un choix. Choisir entre Freyja, si elle ne retrouve pas sa place à Asgard et le père de Toute Chose. Je ne veux plus avoir de camp à choisir et je pense que nombreuses sont dans le même état… Et si on nous forçait, alors je pense préférer le déshonneur, le bannissement de quitter la sororité. » Là étaient mes pensées actuelles, ternies par la bataille, galvanisées par la fatigue. Si de cette réunion n’en résultait que la division de la sororité, alors je demanderais à Odin de m’octroyer cette faveur. Il me le devait. Les dernières paroles de Svàfa me firent lever les yeux vers elle, mélange de tristesses et pourtant, d’affections pour cette jeune guerrière. Je pris ses mains dans les miennes, lui offrant un sourire. Les dieux sont à l’image des hommes Svàfa. Les batailles font souvent rage, pour un territoire, pour une richesse, pour un nom à surélever. Les Dieux aussi ont les mêmes vices, les mêmes envies et je crois que je mentirais si je te disais que plus jamais, une bataille de ce genre n’arrivera. Mais si ça peut te rassurer, il n’y en avait pas eu de ce genre depuis longtemps… » Je relâchais ses paumes tièdes pour tourner mon regard vers les jardins merveilleux, aspirant au repos et à la paix. Je suis contente que tu sois ici Svàfa. Tu n’es pas seulement une jeune valkyrie à qui j’ai pris plaisir d’enseigner, tu es aussi une amie. Et une sœur. » On avait tous besoin, à un moment donné, de douceur. Même les Valkyries, images de guerrières insensibles qui recueillaient les âmes des mourants, pouvaient ressentir le besoin de quiétude.

Je me levais soudainement, attrapant la main de la jeune femme pour l’inciter à me suivre. Viens, il y a quelqu’un qui sera heureux de te revoir… » Nous quittions les jardins enchanteurs, l’instant de paix bienvenu et agréable pour nos âmes meurtries. J’emportais la brune, la conduisant loin des maisons de guérisons pour rejoindre les écuries. Là où étaient nos chevaux ailés. Svàfa devait déjà se douter vers qui je l’emmenais. Le box de Ravn était au fond, il devait d’ailleurs avoir senti sa véritable maîtresse puisqu’on entendait ses sabots frapper le sol et ses hennissements à répétitions. Je m’arrêtais devant et tournais le visage vers la jolie brune. J’ai pris soin de lui à mon retour ici. Je pense que tu lui as manqué… » J’étirais un sourire, mes paupières s’humidifiant bien malgré moi. Il a été quelque peu démuni de ton absence, mais je suis certaine que maintenant, il sera plus doux. » Je laissais la jeune valkyrie venir flatter son cheval tandis que mon regard se tournait vers les nombreux box vides des chevaux morts sur la plaine, dont la mienne.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité


The heart of Shield-Maidens Empty
MessageSujet: Re: The heart of Shield-Maidens   The heart of Shield-Maidens EmptyVen 2 Jan - 11:43

E
reintement et soulagement s'enchevêtraient dans un étrange amalgame, le paradoxe recouvrait les cieux comme un voile jeté sur des patries en deuil, dont certaines trouveraient peut-être encore l'orgueil de se réjouir dans une malheureuse victoire. Le binôme de valkyrie était sans doute une illustration criard que cette guerre n'avait pas été une bataille d'ennemis, mais un massacre de camarades. Elles avaient guerroyé dans deux camps distincts, mais elles se tenaient ainsi, côte à côte dans la douleur et les regrets alors que l'une était considérée comme gagnante, et l'autre non. A leurs yeux meurtris, tous étaient perdants, et cette page point tout à fait tournée serait la péroraison sépulcrale d'un chapitre tout aussi sanglant. Ils l'avaient vu venir à des lieux, cette conflagration qui n'avait attendu que d'imploser, et personne ne s'était mû dans la volonté de l'endiguer, personne. Les dirigeants d'Alfheim et de Vanaheim avaient hurlé à l'affrontement, Odin n'avait certes pas brandi les armes tout de go, mais il s'était complu dans une catatonie vaine, quant à la prétendue égide vivante de la prospérité d'Yggdrasil, le Prince Doré, lui-même s'était résigné devant l'inéluctable et ne serait assurément pas revenu si son épouse n'avait pas mis leur premier enfant au monde. Rien de réellement encourageant pour la suite des évènements, l'on pouvait déjà appeler un miracle que les hauts dignitaires aient jusqu'à présent réussi à être dans la même pièce sans mutuellement s'éviscérer. Qu'est ce que leur conciliabule d'urgence leur réservait ? Le temps filait inexorablement et ils n'avaient aucune nouvelle du pourparler, pourtant cardinal pour l'avenir de l'Arbre-Monde, car ce serait tous les royaumes qui seraient affectés par les décisions aujourd'hui discutées. Tant de choses, de vies, dépendaient de la conclusion de cet extraordinaire conciliabule, cela lui rappelait, à moindre échelle, lorsque le Thing se réunissait et que tous ceux qui n'y étaient pas conviés se languissaient d'en avoir le fin mot. Qu'il devait être délicat de posséder tant de pouvoir dans la cavité de ses paumes, un mot était susceptible de faire office de condamnation, était enclin à sauvegarder ce qui était chéri, et il fallait avancer avec la certitude que ses choix seraient éternellement controversés par une poignée ou par une autre. La satisfaction n'était pas une notion absolue, le contentement des uns faisait infailliblement le désagrément de ceux qui ne sustentaient pas les mêmes opinions. Si les éphémères se mettaient déjà laborieusement au diapason, elle n'osait imaginer les dieux, dont les consensus devaient être exceptionnels.

A son plus grand dam, Svanhild fut une piètre source de réconfort, tout simplement car elle était tout aussi incertaine des suites données que le reste du monde. A une réponse captieuse et même bien intentionnée, elle préférait une véracité franche, n'y avait pas matière à enjoliver la hideur des circonstances pour sauver des apparences auxquelles nul ne prêtait plus foi. A l'instar de sa compagne, Svafa croqua dans l'orbe dorée pour en déguster la chair goûtue, nectar d'immuabilité qu'elle devait encore se forcer à ne pas occulter. L'habitude viendrait avec le temps, lui avait-on assuré. Les véritables raisons de cette dissonance divine, elles ne les auraient probablement jamais, d'aucuns se dissimulaient au revers d'allégations à l'exception de Jörd, qui, de ce qu'elle en savait, avait toujours clabaudé les mêmes motifs. Ce que les jumeaux de Njörd avaient en revanche à l'esprit, c'était un mystère, tout particulièrement Freyja dont la félonie avait été fortuite. « Vraiment ? » Interrogea subitement la donzelle en apprenant que son interlocutrice préférerait forfaire à son honneur que d'être derechef confrontée à pareil ergotage. Une résolution qui instilla une pléiade de questions chez l'ancienne midgardienne, qui continua de voir ses craintes avivées par une fatalité qu'ils ne pourraient augurer ni esquiver. Malgré toute l'affection du geste, la chaleur des mains qui avaient saisi les siennes n'était qu'un cautèle dont elle s'inspirerait benoîtement, se mentant à elle-même, car rassurée, elle ne l'était pas, et ne le serait plus à compter de ce jour. « Je te remercie Svan, savoir que j'ai une place dans ton cœur et pas seulement à tes côtés sur un champ de bataille me fait extrêmement plaisir. Tu es la première à m'avoir tendu la main et je ne l'oublierai pas. » Un sourire timoré étira ses lippes, nonobstant son âme qui larmoyait des cataractes d'une désolation aphone, elle était sincère, et véritablement touchée par la confession d'une sœur spirituelle qu'elle estimait.

Soudain, l'Uwedottir fut animée par un feu sacré, un ressac d'effervescence qui laissa sa semblable pantoise. Elle la suivit pourtant, la confiance aveugle, sans se douter de l'identité de ce « quelqu'un » qui serait enchanté de la revoir, du moins jusqu'à ce qu'elle aperçoive les écuries de leur Ordre. Plus que son palpitant, ce fut sa quintessence qui soubresauta en son sein, et elle se surprit à d'elle-même accélérer la rythmique de leurs foulées pour arriver à destination. Enfin, une coruscation de bonheur dans cet horizon enténébré, une bouffée d'oxygène dans ce fichu miasme. Bête et maîtresse brûlèrent d'une impatience commune et d'un ravissement tout aussi manifeste, et tandis que le premier gesticulait avec ardeur, la seconde se hâta avec une risette cette fois-ci autrement plus éclatante. Svafa échoua tout contre le museau de Ravn, un long soupir en guise d'expression, et elle se mit aussitôt à l'inonder de caresses et oeillades complices. « Mon tout beau, tu m'as tellement manqué ! J'ai eu peur de ne jamais te revoir, les Tisseuses soient bénus de leur miséricorde ! C'est vraiment gentil d'avoir pris soin de lui, j'n'aurais pu rêver meilleure gardienne. » L'étalon à la robe entièrement d'obsidienne, à l'exception d'une macule liliale sur le chanfrein, se mit à mangeotter une bribe de tissu de la tenue de sa propriétaire qui se mit à rire. Il était très jeune, tout comme elle, et avait dû être perturbé de ne point la voir revenir alors qu'ils avaient ensemble entamé ce qui se promettait d'être une éternité d'union indéfectible. La sylphide était heureuse qu'il n'ait pas eu à se hasarder sur la plaine de Nornheim, puis... elle prit violemment conscience que tous n'avaient pas eu cette chance, en goûtant à la mélancolie palpable de sa congénère, vraisemblablement veuve de monture. Une trivialité pour beaucoup, mais pas pour les valkyries. Une perte abjecte de plus, et le chant profane d'immensurables remords, la perspective d'une solitude tant que la plaie n'aurait pas été pansée, si tant est qu'elle se résorberait un jour. La brune en perdit son euphorie, et malgré les sollicitations de la créature hippique qui lui assénait quelques coups de naseaux, elle quitta ses abords pour mieux se rapprocher de la blondine sur l'épaule de laquelle ses phalanges se déposèrent.

« Svanhild, je... je suis désolée... J'ignorais. Rien de ce que je pourrais dire ne ramènera ton compagnon et je serais bien orgueilleuse de te dire que je comprends ta douleur, alors que vous avez passé plusieurs siècles ensemble. Je ne suis qu'une mortelle à peine reconvertie et j'estime ne pas être en position de jouer de morale ou de philosophie envers quiconque ici. Mais... j'ai été élevée dans la pure tradition viking, avec tous les bienfaits et désavantages de notre communautarisme. Parmi nos plus grandes qualités, il y a la fraternité, cette musique que nos cœurs expriment lorsqu'ils battent à l'unisson. On est peut-être féroces et implacables, nous autres nordiques, dieux et humains, on sait ce qui doit être fait et on le fait, mais c'est à plusieurs qu'on racommode une plaie. Je ne laisserai pas la tienne suinter, je ne laisserai plus, jamais, notre amitié se faire écarteler par les convictions d'autrui. Etre une guerrière, ça ne signifie pas qu'on doit éconduire tous nos sentiments, pleurer, hurler ou tomber n'est pas trahir notre fierté. Tu souffles sur les maux d'autrui telle une douce brise d'été, mais qui chasse l'ivraie de tes pensées et glane les larmes de tes cils, à toi ? » Ses prunelles scintillantes, elle les avait bien remarquées, et elle subodorait qu'il n'y avait que la décence pour la retenir de pleurer pour sa monture, pour ses amis fauchés, pour sa symbolique de valkyrie rudoyée, pour toutes ces vicissitudes auxquelles elle avait fait face ces derniers mois. A bien y songer, elle était peut-être la personne la plus courageuse qu'elle ait un jour connue, elle l'admirait, et se vouait à lui rendre la pareille sans une bribe d'hésitation. Sans savoir si la proximité était opportune ou non chez les ases, elle laissa son instinct midgardien reprendre le dessus et étreignit la flavescente, dont elle plaça le minois à hauteur de son épaule tout en lui effleurant la crinière. « Je suis là. » Les paupières closes, elle profita de la simplicité des gestes, du baume parfumé d'un étau sororal qui signifiait parfois plus que tout discours. Svafa n'était pas de ceux et celles qui argué qu'il fallait être vulgaire, distant et sanguinaire pour s'imposer dans l'art de la guerre, au milieu d'une très large majorité de quidams. Elle désirait la témérité et l'effronterie d'un homme, tout en gardant l'élégance et la sensibilité d'une femme, et il était tant de rengainer les armes et les rondaches pour que la poésie même éplorée de l'être s'épanche. Si Svanhild voulait pleurer, elle pourrait le faire dans le secret de leur adoration virginale, pour ne plus avoir à porter le fardeau d'affects malmenés.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité


The heart of Shield-Maidens Empty
MessageSujet: Re: The heart of Shield-Maidens   The heart of Shield-Maidens EmptyDim 22 Fév - 17:54


the heart of shield-maidens
The heart of Shield-Maidens Tumblr_static_journey_to_valhallaUne multitude de situations pouvaient s'envisager. Tout arrêter, renoncer aux armes et laisser son honneur se ternir par l'abandon. Ou continuer, attendre la suite sans connaître les véritables attentes. Je n'étais pas certaine de supporter l'un ou l'autre, mais j'avais foi en mes épaules. Elles avaient déjà porter bien des choses, comme la culpabilité d'une sœur défunte durant plusieurs siècles.. Peut-être que cette fois, je pourrai également accepter l'inconnu du destin de notre Ordre. Sauf si une solution était trouvée dans les coulisses. J'espérai sincèrement qu'Odin dise ce que les Valkyries allaient devenir. Allions-nous rester à Asgard sous les ordres de Freyja, ou sa trahison était bien trop grande et elle était chassée. Une multitude de situation. Un acte, un seul. Un choix. Bien heureusement, dans le malheur de cette bataille, il y résidait encore quelques pépites de joies. Les retrouvailles de Ravn et sa maîtresse en outre. Je n'étais pas la seule a avoir perdu une monture, certaines n'auraient pas la peine à porter puisqu'elles n'étaient plus en vie. Mais d'autres comme moi, devront vivre avec la perte de cet animal chéri. Des siècles que Hjörný m'accompagnait, sur les champs de bataille ou tout simplement lorsque le désir de m'évader se faisait ressentir. Elle était fidèle, elle était douce et protectrice. Vaillante et rapide. Je regretterai durant de nombreuses années son trépas, mais les Nornes choisissent la destinée de chaque être. Ma jument ailée avait fait son temps. La main de Svàfa sur mon épaule me rappela que je n'étais pas seule dans les écuries, durant un instant, je pensais l'être. Isolée de la peuplade, avec la peine pour unique compagnie. L'ancienne mortelle ne cessera de m'étonner. Que ce soit par nos premiers entraînement où déjà, elle avait su montrer des qualités palpables et plaisantes, dans nos longs échanges sur nos vies communes au bord de cette fontaine. Et là encore, dans ces paroles pleines de sagesses qui touchèrent mon cœur. Les larmes que je retenais par pudeur, par principe humidifiaient mes cils. Il n'y avait peut-être pas de mots pour définir les douleurs actuelles d'Asgard, de Vanaheim. Que ce soit par les pertes, par les affrontements ou par la symbolique d'une guerre. Mais les gestes parfois suffisaient. Ce fut le cas dans cet instant de pudeur, où l'ancienne mortelle m'attira dans une étreinte réconfortante. Une quiétude aimée et libératrice de tous les maux, ou presque. Si bien que mes épaules se soulevèrent d'elle-même, trahissant les sanglots que j'épanchais sans crainte, ni honte. La dernière fois que j'avais autant pleurée, c'était à la mort de ma jeune sœur. Mais il y avait tant d'évènements à prendre en compte. Ce n'était pas que la disparition de ma jument ailée, mais aussi tout ce qui s'était produit depuis des mois. L'enlèvement d'Idunn, les faiblesses de nos corps avec la disparition des pommes. La force qu'il avait fallu implorer pour partir en quête. Les Jötuns sur Midgard et les nombreux mortels qu'on avait pas pu sauver, les âmes qui n'avaient pas rejoint le Valhalla. L'ordre divisé, la disparition d'une amie chère, la libération de mon âme concernant Gylda. Tant de bouleversements, tant d'émotions comprimés dans un seul être.

La retenue n'était plus de mise, je me laissais aller contre l'épaule de Svàfa. Occultant tout ce qui était autour de nous, j'avais l'impression de me retrouver des siècles auparavant, dans les bras de ma mère après une déception, une crainte ou un cauchemar. Il n'y avait pas meilleurs étreintes que celle d'une mère et Svàfa m'en donnait l'impression. Elle avait actuellement, une place énorme dans mon coeur. Non pas seulement parce qu'elle était ma jeune apprentie, ni même parce que nous nous étions beaucoup rapprochés. Mais simplement parce qu'elle était ce qu'elle était, qu'elle me touchait et que nous n'avions pas besoin d'une cérémonie ni même de longs discours. Il suffisait parfois d'un regard, d'une parole. A regret, je m'éloignais de son épaule en passant deux mains sur mes joues pour effacer les stigmates de ma peine. Un simulacre de sourire fit pourtant irruption sur mon visage et je posais une paume humide sur sa joue rosée. Merci pour ton geste Svàfa. Nous ne sommes pas toutes.. aussi propice à l'affection entre sœurs. Nous combattons côte à côte, nous nous défendons mais... peu ouvrent leur cœur aux autres. Merci d'être là aujourd'hui, de l'avoir été sur le champ de bataille et aussi avant. Tu es certainement ma plus grande fierté, même si je n'étais qu'aux prémisses de ton entraînement. » Mes lippes s'étirèrent et je la relâchais. Il y avait un temps pour la tristesse. Nos âmes mettront du temps à soigner les maux que nous possédons. Merci d'y apporter ta contribution et je te fais le serment d'être là pour toi aussi. » Tout comme je l'étais pour Hedda, cette tendre amie présente depuis de long siècles. Depuis quasiment le début, bien que nous nous soyons rapprochés à la mort de Gylda. Dans la tristesse, aussi. Mon regard se porta sur le cheval ailé qui nous observait, attendant patiemment ou presque, que sa maîtresse reporte son attention sur elle. Il réclamait caresse rien qu'à ses yeux brillants. Je vins près de lui, posant ma main entre ses naseaux. Il a encore beaucoup à apprendre, tout comme toi mais aussi comme moi. Tu verras, dans quelques années, vous serez encore plus en osmose ensemble. Et tu sentiras tout de lui, de ses muscles qui se contractent à ses courses, du vent qui passe entre les plumes de ses ailes. J'ai hâte de vous voir ainsi.. » L'ancienne mortelle se rapprocha de son animal. Souhaites-tu que je vous laisse tous les deux ? Ou aimerais-tu que nous allions ailleurs ? Nous éloigner un peu, nous ne pourrons rien faire de plus. Retourner là-bas, même si j'en ai envie, ne fera que nous plonger de nouveau dans la douleur de l'inutilité. Autant... soigner nos blessures par autre chose. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


The heart of Shield-Maidens Empty
MessageSujet: Re: The heart of Shield-Maidens   The heart of Shield-Maidens Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

The heart of Shield-Maidens

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» a warrior's kind heart
» « Only do what your heart tells you. »
» Keep your heart close to the ground
» Sometimes the heart just beats itself apart
» + IF I HAD A HEART. (hadís)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
war of the gods :: Archives :: Corbeille :: les topics terminés-