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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 Dragon's Cauldron

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Les Nornes
Les Nornes
queens of fate

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MessageSujet: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyLun 1 Déc - 16:26


Dragon's Cauldron
ARNORR, THOROLF, LIVIA, NJALL & AINA

Les raids se sont achevés, mais l'essence d'un viking est cupide. Avide. De péripéties, de trésors à dénicher et de sang à faire couler, telle est la voie ancestrale à embrasser pour qui veut un jour gagner les faveurs des dieux et se hisser parmi eux. Et pourtant, il existe une créature autrement plus friande d'opulence, même vaine, que la fière communauté scandinave. Nombre de légendes sont contées sur les dragons, et s'il y en a une qu'il faut croire les yeux fermés, c'est celle qui les dit voleurs et gardiens de butins, plus ou moins extraordinaires en fonction des bêtes et des endroits. L'auguste reptile qui a déjà ravagé une partie de la forêt midgardienne il y a quelques mois est toujours là, aux aguets, il s'est d'ailleurs envolé loin de son antre. Et tandis qu'une première troupe de téméraires lui sert involontairement d'appât, une seconde se frotte les mains, car quand le dragon n'est pas là, les proies dansent.

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Arnórr Ormfrid
Arnórr Ormfrid
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« La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière. »



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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyLun 1 Déc - 16:27

D
epuis les derniers raids et comme à chaque fois que cette saison sourdait en même temps que celle estival, c'était avec une sapidité âcre d'aversion qu'il se levait à chaque aube. Ces croisades barbaresques et cupides le répugnaient plus que son âme de secret insurgé n'aurait pu le vociférer, le fait que sa regrettée Angleterre n'ait pas été leur cible n'y changeait rien. S'il feignait avec une exactitude exacerbée, il ne comprenait rien aux moeurs de ces ostrogoths du Septentrion, pourquoi tant d'abjection sanguinolente, pourquoi ces effusions iniques alors qu'aucune peuplade du sud n'était jamais venue les envahir – comment auraient-elles seulement pu ? S'il avait participé à ces rapines sur les côtes gaéliques, pantomimant ses prétendus homologues vikings, cela n'avait été que dans un dessein précis qu'il n'avait selon lui qu'à demi réussi... voire pas du tout. En secret et à la moindre occasion, il avait caché les reliques sacrées avant qu'elles ne soient dérobées, il avait prévenu certains autochtones des assauts, il en avait secourus quelques-uns avant qu'ils ne se fassent éviscérer, il avait... fait tout ce qu'il pouvait pour limiter les dégâts. Heureusement que sa langue maternelle se rapprochait plus que grandement de celle des écossais, et la parler avait fait remonter nombre de réminiscences. Prendre son mal en patience, comme toujours, faire semblant de festoyer, d'être satisfait et d'en désirer toujours plus. Il ne se languissait pas pour l'année prochaine, et en attendant que le cauchemar se réitère, il avait déniché de quoi s'occuper l'esprit.

« Attention où vous mettez les pieds, un faux mouvement et vous pourriez vous briser les os, ce serait dommage. » Il découvrit ses crocs dans un sourire goguenard, juché sur la rocaille depuis laquelle il observait ses camarades faire varappe pour le rejoindre. Njall avait eu une excellente idée d'organiser cette petite expédition, il avait juste omis de l'y convier, heureusement qu'Arnórr avait toujours une oreille qui traînait et qu'il dégorgeait de ressource. L'érudit n'avait eu d'autres choix que d'accepter sa présence après qu'il lui ait révélé qu'il savait où se trouvait la taverne du fameux dragon, un gain de temps considérable, et puis, il n'était pas de si mauvaise compagnie, aux dernières nouvelles. Il tendit la main pour aider l'intellectuel à passer le dernier obstacle, et en fit de même pour les suivants. Aina, la jouvencelle tout sauf en détresse leur serait utile en cas de meurtrissure inopinée, et il ne doutait pas qu'elle se chargerait de leur botter le séant à chacun s'ils prenaient des risques vains. Après elle vint la sublime basanée, Livia, un véritable joyau exotique, qu'il méprisait pourtant profondément sous cape. Une thraell enchantée de l'être ? C'était théoriquement pour eux, pour ceux qui avaient injustement été arrachés à leur mère patrie, qu'il faisait oeuvrait sa rouerie. Ils se ressemblaient en apparence, mais elle, était sincère quant à son adaptation, de quoi lui faire rendre tripes et boyaux. Il l'aurait bien précipitée en bas des rochers pour lui faire retenir la leçon, mais dans son sillon, y avait cet espèce de mastodonte qui lui servait de compagnon. Un uppercut, et Thorolf serait à même de lui décrocher la tête, il en était plus que convaincu, et il y tenait, à sa caboche. Le colosse était loin d'être un mauvais bougre, de ce que l'on en disait, mais le pisteur n'était pas assez suicidaire pour aller le vérifier, il était de ceux avec lesquels il valait mieux se faire allié qu'antagoniste. Et d'ailleurs, en cas de nécessité, il avait bien l'intention de profiter de la muraille musculeuse que le bonhomme était pour assurer sa propre sécurité – au pire, l'érudit devait avoir la carne tendre, ce serait lui qu'il pousserait en premier dans la gueule du reptile s'ils avaient le malheur de le rencontrer.

La joyeuse cohorte avait pris la route aux premières nitescences de l'aurore, à dos de montures avec lesquelles ils avaient traversé la sylve et qu'ils avaient abandonnées en contre-bas des monts, la route étant beaucoup trop périlleuse pour elles. L'algidité hivernale avait embaumé la Norvège, les températures devenaient glaciales et la roche qu'ils escaladaient était dangereusement glissante, mais c'était l'unique sentier pour arriver à destination. Arnórr avait juré qu'il savait où se situait l'antre, mais il n'avait jamais argué que l'atteindre serait aisé. Ils poursuivirent, les crinières jaspées par les flocons qui ne leur facilitaient pas la tâche, un long moment s'écoula sans qu'ils ne fassent autre chose que grimper, descendre, tourner et retourner, tant et si bien que l'on aurait pu douter des facultés du guide... qui se heurtait en réalité à un petit problème. Il s'arrêta et contempla les environs, visiblement à la recherche de quelque chose qui l'importunait. Il guigna la personne qui se mit à sa hauteur et qui sembla soupçonneuse. « Arrête de dévisager ce rocher, ils se ressemblent tous. » En vérité, ils l'avaient déjà croisé, ce rocher un peu particulier. Est-ce qu'ils tournaient en rond ? Le traqueur considéra chacun des membres présents et sourcilla. « Je sais parfaitement où je vais ! » Ou pas, en fait.
La fois où il s'était hasardé ici, il avait noué une grande bande de tissu rouge vif à une pierre, un point de repère substantiel qui n'était visiblement plus là. « C'est quelque part dans les parages, ouvrez l'oeil. »
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Njall Kjeldson
Njall Kjeldson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMar 2 Déc - 0:10


Les expéditions vers de potentielles nouvelles découvertes étaient parmi les choses que préférait Njall. Un fait indéniable et connu de tous. Aussi, peu furent surpris de l’entendre, quelques temps après être revenu des raids et suite à une première excursion aux Monts du Loup aux côtés d’Aina, clamer vouloir organiser un nouveau voyage, cette fois-ci à la recherche d’une créature mythique, et non des moindres. Malgré les potentielles promesses de richesses, le danger, associé à la réputation ambiguë de l’érudit, ne poussa pas les volontaires à se bousculer pour avoir leur place. Fort heureusement, Njall avait su s’entourer malgré tout de bien belle manière. Thorolf, le grand Thorolf, le parfait guerrier à avoir de son côté dans toute situation se révélant physiquement compliquée. Livia, sa promise, une vraie nordique dans l’âme malgré ses origines, comme l’avaient attesté les raids de cette année. Aina, dont les soins pouvaient s’avérer salvateurs et dont l’âme aventureuse avait agréablement surpris l’érudit. Et enfin… Enfin le seul point noir. Arnórr. Le fameux Arnórr. Sa présence même faisait enrager le lettré, mais il devait avouer que le pisteur était, dans cette situation, d’une aide précieuse, si tant est que ses dires sur l’antre du dragon n’étaient pas de nouvelles élucubrations ne visant qu’à se payer la tête de tous. Mais peu étaient nombreux à se méfier autant que lui de l’ancien thraell, aussi il comptait bien le garder à l’œil autant que faire se peut.

Et les voilà à présent, tous réunis sur ces pentes gelées, tous unis vers la même destination et par le même objectif commun. Et Njall comptait bien voir le groupe dans sa totalité revenir indemne de tout cela. Personne ne tomberait en chemin.

*Personne ne te fera ce plaisir…* songea-t-il tout en lançant un regard en coin au pisteur, lâchant au passage un léger ricanement amusé en guise d’ombre de soutien à sa plaisanterie. Il accueillit la main tendue et se hissa à son tour. Que cherchait ce serpent avec ce voyage ? Était-il possible que l’attrait des trésors accumulés dans l’antre du dragon soit la seule raison de son engouement ? Après tout, même le plus retord des sournois pouvait oublier tout plan machiavélique à l’idée, certes simple, d’un trésor accessible aisément. Aisément, un mot bien mal choisi pour qualifier le fait d’aller à la rencontre d’un dragon, Njall devait bien être le seul à espérer le rencontrer. Bien que, il le savait, un tel face à face se terminerait sans nul doute par son cadavre carbonisé ou promptement dévoré et, pourtant… Pourtant, il savait ces créatures dotées d’une grande intelligence, peut-être aussi grande que leur vanité et sur ces points, il s’imaginait leur ressembler. Seule manquait la puissance et la grandeur accordée par la nature, un « détail » avec une certaine importance, il fallait en convenir. Aussi, malgré l’évident danger, il voulait se confronter au dragon, avoir peut-être la maigre chance d’échanger ne serait-ce qu’un simulacre de début de conversation. Et si, au passage, la découverte de quelques trésors était possible, pourquoi se priver ?

Tout en marchant, Njall tourna sur lui-même et jeta un œil au paysage en contrebas. Les Monts du Loup. À croire que ces montagnes cachaient tous les mystères du Nord, bien que cette fois-ci, ils s’étaient dirigés à l’opposé de l’endroit exploré par lui-même et Aina quelques temps plus tôt. Ici, l’érudit ne reconnaissait pas grand chose, il ne pouvait s’en remettre qu’à leur pisteur. Un état de fait qui ne lui plaisait évidemment guère.

"Si Skadi voulait bien adoucir notre marche…" marmonna-t-il les yeux au ciel, tout en resserrant sa cape autour de lui.

Le temps passa. Une inspiration. Un pied devant l’autre. Une expiration. Un regard en coin. Un autre pas. Encore et encore. Leur ascension s’éternisait. Et lorsque leur guide s’arrêta pour observer autour de lui, les craintes de l’érudit se renforcèrent. Avait-il véritablement menti sur sa connaissance du repaire ? Njall secoua la tête et commença également à regarder autour à la recherche du moindre indice, ignorant au passage la remarque d’Arnórr sans même chercher à savoir si elle lui était destinée ou non. De toute manière, l’érudit avait beau posséder un lot de connaissances théoriques enviable, il n’en possédait aucune de pertinente concernant le pistage. Tout en poursuivant néanmoins son examen des environs, il lança dans son dos :

"Pour l’instant, tu sembles connaître cet endroit aussi bien qu’un anglais maudit par la cécité."

Une plaisanterie des plus innocentes, c’était tout à fait évident. Le fait est qu’il valait mieux en rire, surtout aux dépends du pisteur, car ils perdaient un temps précieux, et cela ne faisait qu’enrager Njall. Envolés, l’air affable et le ton amical. Son sourire crispé, ses gestes agités et ses yeux allant frénétiquement d’un point à un autre témoignaient de l’agitation l’habitant. Il avait soif de découvertes, il voulait avancer, il imaginait déjà le dragon et ses trésors… Lui qui d’ordinaire voyageait à son rythme dans la solitude, voilà son avancée stoppée net par la mésinformation d’un trublion doté d’un magnifique masque d’ingénuité. De toute évidence, il avait toutes les raisons d’être agacé.

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Aina Torildóttir
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMar 2 Déc - 11:19

Il n’avait pas fallu bien longtemps avant que je me retrouve embarquée à nouveau dans une énième quête de découverte menée par Njall. Njall… C’était un homme dont la soif de connaissance n’était jamais assouvie. Tout, absolument tout, pouvait être sujet à interrogation et Njall se chargeait volontiers de tirer des informations de toutes ces interrogations. La dernière en date concernait l’antre du dragon, cette bête légendaire cracheuse de feu dotée de parole et intelligente mais surtout dotée d’une cupidité sans pareille. C’était même ce dernier point qui était le plus récurent lorsqu’on parlait de Dragon. Et seuls nos dieux savaient combien de pauvres fous avaient essayé de trouver sa caverne avec pour seul but de piller les trésors amassés par la créature. L’appât du gain est une maladie incurable et peut être le dragon, sur le plan de la cupidité, n’avait pour seul rival que les Hommes. En fait, à mon avis, il n’y avait que les hommes qui égalaient la cupidité de ce monstre. Mais ce n’était pas mon but. Je ne faisais pas partie de cette catégorie-là. Non moi j’avais été recrutée par Njall et ses comparses pour mes qualités d’herboriste, parce que je leur serais utile. Ma bienveillance et ma curiosité m’avaient alors poussé à accepter mais en mon fort intérieur c’était surtout l’aventure qui m’appelait. J’aimais sorti du carcan étriqué de mon savoir-faire et je n’étais pas du genre à laisser échapper une occasion lorsque celle-ci se présentait.

Alors j’étais là, affublée d’une paire de pantalon recouverte d’une tunique couleur terre battue ouverte sur les côtés et qui me permettait de suivre le mouvement et la cadence. La corde de mon arque me barrait le thorax et mon carquois le dos. A ma ceinture de cuire, pendait mon poignard que j’avais pris la peine de soigneusement aiguisé avant de partir. J’étais précautionneuse. Et de l’autre côté, une bourse remplie de quelques échantillons de mes herbes rebondissait sur ma hanche. Je savais les terres, que l’on foulait, dangereuse et je n’étais pas certaine de trouver ce dont j’aurais pu avoir besoin en cas de pépin puisque je n’étais jamais allé aussi loin dans ces terres à l’odeur de soufre. Le soufre était l’odeur la plus nauséabonde que je connaissais, même les excréments des oies et des poules assorties de celle des bœufs avaient une meilleure odeur à côté. C’était le genre d’odeur âcre qui vous piquait le nez et dont vous aviez du mal à vous défaire une fois revenu entre les murs protecteurs de votre masure. Je plissais le nez au fur et à mesure que nous nous enfoncions dans ces dites terres.

J’étais attentive à chaque détail, calme et sereine malgré la méfiance qui émanait de certains et je détaillais le groupe d’expédition auquel j’appartenais à présent. A la tête du groupe il y avait Njall dont le corps trahissait une avidité sans pareille. J’imaginais assez aisément le brouhaha de questions dans sa tête. Un peu plus loin, à son niveau, l’ancien Thraell, Arnórr. C’était un homme que je connaissais peu et qui m’avait rendu quelques services par le passé. Je savais que quelque personne au village se méfier de lui mais ce n’était pas mon cas, il avait toujours été plus ou moins poli voir mielleux avec moi mais ça ne m’empêchait pas de temps en temps, lorsque je n’étais pas d’humeur, de l’envoyer sur les roses. Puis il y avait Thorolf. C’était celui qui m’impressionnait le plus. Il avait l’air d’un guerrier puissant et les dires que j’entendais à propos de lui confirmaient pour la plupart ce que je pensais. Puis il y avait sa promise. Je crois qu’elle s’appelait Livia et je savais qu’elle aussi n’était pas de sang viking mais lorsque je la voyais se mouvoir à la suite du reste du groupe, son âme viking suintait par tous les pores de sa peau. Et puis elle avait cette beauté si particulière. La force émanait d’elle comme la lumière émanait du soleil. Il n’y avait que moi qui dénotais un peu dans ce groupe fait de baroudeurs. Mais cela ne me dérangeait en rien, j’avais l’habitude d’être plus ou moins … spéciale.

Lorsqu’on s’arrêta en haut d’une pente abrupte ponctuée de roche saillante et de million de petits cailloux glissant je dus m’avouer que je m’inquiétais un peu. Je n’étais pas particulièrement attentive à l’endroit où je mettais les pieds mais j’avais gravé en mémoire le moindre détail du paysage alentour afin de comparer ce lieu avec les lieux que je connaissais et en déduire plus tard si je pourrais trouver hypothétiquement quelques plantes si par un miracle le dragon venait à disparaitre. Cependant je n’y croyais pas et j’avais l’impression que nous avions tournés en rond et au vu des dires de Njall, je n’étais pas la seule. Je me tenais près du groupe, après avoir accepté la main bienveillante du traqueur. Je prêtais pas attention aux tons employés mais écoutais avec attention.

-C'est quelque part dans les parages, ouvrez l'œil.
- A quoi ressemble ton repère Arnórr ? Il vaut mieux que nous soyons plusieurs le chercher non ?


Ce n’est pas que je ne lui faisais pas confiance, non c’était juste que je n’aimais pas rester dans un endroit à découvert trop longtemps. Les dieux seuls savaient quels genres de créatures vivaient ici et je ne tenais pas à être le repas de l’une d’entre elle.
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Thorolf Sigurdson
Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMar 2 Déc - 13:36


Je n'étais pas particulièrement enthousiaste au moment d'aborder cette nouvelle aventure. A notre retour d’Écosse, j'ai pu constater, avec énormément de satisfaction, que la kyrielle de gamins à qui nous avions confié la garde de notre élevage avait parfaitement rempli son rôle, et j'escomptais goûter pleinement au bien-être et à cette tranquillité d'âme et d'esprit que nous offrent nos chevaux et nos vastes pâturages. Je comptais également chouchouter Livia, revenue épuisée de cette épopée hors du commun, mais aussi légèrement blessée à la hanche par un Picte qui prétendait nous barrer l'accès à son église. J'imaginais une ribambelle de joyeux tête-à-tête face aux flammes dansantes du feu de bois, d'interminables nuits constellées de brûlantes étreintes, et des journées d'une oisiveté coupable mais si délicieuse qu'aucun remords n'en résulte. Bref, je me réjouissais à l'avance, j'exultais, et bon sang, par tous les démons de la terre, me voilà occupé à gravir mille collines et flancs de montagnes à la recherche du repaire de ce dragon qui infeste les forêts entourant Tromsø !

Mais alors, pourquoi entreprendre toutes ces pérégrinations, puisque ce n'était nullement ce que j'attendais de notre retour en Norvège ? C'est simple. La réponse tient en un seul mot : Livia. Ma fourmi est infatigable, elle a soif de tout découvrir, de tout comprendre, et je ne pouvais décemment pas lui refuser le plaisir de cette expédition, en dépit des risques que présente cette aventure. Faisant donc contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis borné à lui arracher la promesse d'une infinie prudence, car ma compagne fait régulièrement preuve d'une témérité rare, comme si aucun danger ne pouvait l'atteindre. Son inexpérience en est la cause, bien évidemment, et il va de soi qu'elle se débrouillera de mieux en mieux au fil du temps, mais d'ici là j'aurai du mouron à me faire.

Il y a une autre raison à mon peu d'empressement à accepter cette entreprise : la personnalité de nos compagnons de route. Je connaissais peu Njall avant le raid. Je ne voyais en lui qu'une sorte d'illuminé passant ses journées à piocher dans les runes et les manuscrits pour y approfondir des connaissances d'une utilité toute relative. Un rêveur. Un intellectuel. Un solitaire se souciant fort peu de l'avenir de notre village et ne cherchant pas à s'y intégrer. Moi je suis un homme de la terre. Mes mains sont usées par mon labeur, et mon travail est primordial. Mes résultats sont tangibles. Je suis conscient de ne pas être le nombril du monde, mais mes chevaux sont une nécessité pour chaque villageois, surtout depuis que d'autres éleveurs, notamment Orjan Dradjur et Klaus Hagebakson, ont quitté Tromsø. Cet individualisme, qui me déplaît profondément, s'est encore vérifié lorsque nous étions face aux Pictes, lorsqu'il a déclenché l'attaque sans l'assentiment de Hagen, notre Jarl. Cette initiative aurait pu nous coûter très cher, si ces gueux défendant leurs biens avaient fait preuve d'un peu plus d'adresse avec leurs armes et leurs fourches. Je crois même que je lui aurais arraché la tête si Livia avait été grièvement blessée par sa faute !

Et l'autre, à présent. L'ancien Thraell venu d'on ne sait où. J'ignore s'il mérite totalement la réputation sulfureuse qu'on lui attribue, du fait que je ne me suis jamais intéressé à lui, mais la méfiance est de rigueur. On prétend qu'il aurait pas mal magouillé pour gagner les bonnes grâces des personnalités du village, et pour parvenir à siéger au Thing. On affirme aussi qu'il fricote avec toutes les femelles qui acceptent d'écarter les cuisses, et elles seraient nombreuses, ces garces en chaleur. Donc je l'aurai à l’œil, ce baratineur à la noix. Une parole ou un geste équivoque envers ma crevette, et ce sera sans doute la fin d'une brillante carrière de pisteur ...

Aina, la guérisseuse, s'est également jointe à notre fine équipe. Contrairement au lettré et à l'arriviste forcené, elle a toute ma sympathie. Je l'ai fréquemment croisée dans les bois et les champs, où elle récolte un large éventail de plantes médicinales afin de soigner maladies et meurtrissures, et elle me salue toujours d'un large sourire ou d'un mot gentil. Je crois qu'elle serait une amie charmante et gentille pour ma langoustine, et, au besoin, je m'interposerai si l'ambitieux personnage qui nous sert de guide l'importunait d'une manière ou d'une autre. Loin de moi l'idée de me comporter en protecteur d'aimables jouvencelles, mais je suis bâti d'un seul bloc, j'apprécie ou je dédaigne, et cette fille, je l'apprécie.

Parlons-en de notre guide ! J'ai soudain le sentiment qu'il patauge un brin dans la semoule. Est-il réellement à la hauteur de sa réputation ? Se poser la question, c'est sans doute également y répondre. D'ailleurs Njall, apparemment, s'interroge tout autant que moi. C'est d'un ton pour le moins irrité qu'il en fait la remarque à notre talentueux pisteur. La comparaison me fait sourire, et j'en remettrais volontiers une couche pour faire le compte. Ces individus qui croient tout savoir mieux que les autres, il ne faut surtout pas les louper lorsqu'ils s'enfoncent le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Aina intervient également, plus calme, plus constructive. Elle n'a pas tort, certes, mais, pour ma part, j'ai du mal à cacher l'énervement qui me gagne.

- J'pense en effet qu'on tourne en rond ! Ça devient franchement long cette balade !

Bien. J'en reste là. Je pourrais également dire : « On aurait dû prendre un guide ! », et faire passer pour rien cet Arnórr, mais si dispute il y a, je préfère ne pas en être l'élément-déclencheur. C'est que je suis un géant sage et pacifique, moi, en dehors des raids.

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Livia Weaver
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMer 3 Déc - 17:54



Les Monts du Loup ont été le but de notre première promenade à cheval, l'automne dernier, c'est aussi là que nous avons entrevu ce dragon qui dévaste depuis nos forêts et nos pâturages. Je me souviens encore de l'âpreté de cette odeur de bois brûlé, de cendres qui annonçait sa venue, et aussi de l'envergure gigantesque de ses ailes, de l'ombre immense qui a assombri le ciel, lorsqu'il nous a survolé. Mais depuis entre les leçons de Hildr, le travail au haras, puis les raids, j'avais relégué ce monstre aux confins de ma mémoire.
Cependant lorsque Njall l'érudit est venu demander à Thorolf de l'accompagner pour tenter de localiser l'antre du dragon, j'ai été ravie que celui-ci accepte. J'aime ma vie tranquille au haras, néanmoins je ne suis pas contre la nouveauté, et surtout l'aventure, maintenant que j'ai prouvé que je savais me défendre, mon tendre géant ne peut plus m'écarter de ce genre d'expédition. L'érudit a réveillé ma curiosité à propos de ce dragon, ainsi qu'envers ces parchemins, et ces écrits qu'il a rapportés des raids. Je n'ai pas eu l'occasion de lui demander ce qu'ils renfermaient, et j'ai bien l'intention de le questionner pendant notre marche ...

Aina, la jolie herboriste nous accompagne et je dois avouer que je suis ravie d'avoir de la compagnie féminine, sans compter qu'elle pourra parer à la moindre égratignure. À notre retour d'Écosse, je l'avais consultée pour ma blessure, elle avait été vraiment adorable et ses conseils ainsi que ses onguents, m'ont permis de guérir rapidement. J'aimerais bien mettre à profit cette randonnée aventureuse pour faire un peu plus sa connaissance et peut-être devenir son amie.
Le dernier larron de notre équipe est un gaillard hirsute que je ne connais que très peu, il a une réputation plutôt sulfureuse, mais je n'aime pas trop me fier aux racontars, Arnorr est un pisteur renommé, et donc notre meilleur atout pour nous guider dans cette fastidieuse ascension.

Enfin c'est ce que je croyais, car pour l'instant aucune trace de ce chiffon rouge, qu'il dit avoir noué autour d'un rocher la dernière fois qu'il a exploré par ici. Je ne suis pas la seule à avoir remarqué que nous avions déjà contourné ce roc à la forme étrange, et l'ambiance devient quelque peu tendue. La neige a saupoudré la montagne, frangeant d'écume, les pierres, les branches des arbres. Les repères habituels en sont fatalement altérés et mettent en déroute la perspicacité de notre pisteur.
Qui sait si un animal n'a pas perçu cette étoffe rouge comme une baie appétissante, et en a fait son repas ? Les chevaux et surtout les chèvres ont tendance à grignoter n'importe quoi, il est peut-être vain de la chercher … À moins que … Je m'écarte de notre groupe, le regard intrigué par une espèce de cordon sombre, gelé, accroché aux épines d'un buisson. Je le cueille, le secoue pour en faire tomber le givre, et découvrir des fibres carmin. Confortée par ma trouvaille, je fouille aussitôt les alentours, exhortant mes compagnons à délaisser le chemin pour s'intéresser au sous-bois qui nous environne :

- Nous déjà passé ici, mais pas chercher bien ! Chiffon en petits morceaux, peut-être mangé par bête de forêt … Regarde Arnorr, là, et là … Je désigne d'autres fragments gelés à demi enfouis sous la neige ou harponnés par une branche.
- Plus facile quand savoir … euh … dans quoi chercher … Bon chemin, Arnorr, continuer …

Quelle malédiction cette langue, voilà que dans l'énervement, j'en perds mes mots ! Moi qui pensais avoir fait des progrès ! Me voilà remise à ma place d'étrangère ! Je sens mes joues rougir, et je me tourne vers Thorolf, à la fois honteuse et désolée de ne pas mieux maîtriser cet idiome complexe. Il s'est habitué à mon charabia, il « traduira » aux autres s'ils n'ont pas compris, ce que je redoute, car même moi, je ne suis plus très sûre de ce que je viens de dire :
- Thorolf, tissu mangé, arraché par animal, regarde, là bouts accrochés dans buissons … Arnorr montrer bon chemin, continuer monter ... Toi dire …

De fortes rafales de vent rabattent soudain sur nous, une odeur épouvantable qui couvre par intermittence les relents de bois brûlé qui nous accompagnaient depuis le début de notre escalade. Des effluves répugnants arrivent par vague et emplissent nos narines, déclenchant plusieurs sauts périlleux de mon estomac que je tente d'amadouer en cachant mon nez dans la manche de ma veste. Instinctivement je me rapproche de mon colosse, bien qu'en l'occurrence sa stature ne me soit d'aucune aide.

- Berk, c'est quoi ça ? articulé-je sourdement, prenant conscience brutalement de notre témérité face à un monstre capable de nous gober tout crus. Mon estomac manifeste de nouveau sa désapprobation, d'un spasme aigre. La petite promenade risque fort de se transformer en une rencontre sanglante, espérons que les Dieux nous accompagnent ...

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Arnórr Ormfrid
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyJeu 4 Déc - 17:45

S
on regard s'était déjà lancé en quête du fameux repère pourprin, teinte criarde sciemment choisie pour justement éviter ce genre de situation, lorsque Njall glaviota un quolibet qui fit violemment tiquer le jeune homme. Un frémissement lui lécha l'épine dorsale, et lentement, il biaisa une oeillade aussi noire que l'obsidienne sur l'impudent, qu'il avait subito envie d'étrangler de ses mains nues. Comment osait-il ? Ce n'était et de loin pas la raillerie qui l'incommodait, mais bien la nationalité visée, de quoi faire bouillir le chauvinisme anglo-saxon de l'ancien thraell, qui se vit tenter d'arguer qu'un anglais atteint de cécité était probablement plus doué qu'une cohorte d'ostrogoths dans leur genre. Mais mutisme algide, au diapason avec la saison hiémale qui soufflait un aquilon implacable sur leurs nuques. Calme, rester très calme. Il ravala laborieusement le jet d'acide que l'intellectuel venait d'éviter de justesse, et préféra faire volte-face vers Aina. « Ah oui, tu n'étais pas là quand j'en ai parlé. C'est un tissu rouge que j'ai accroché à un rocher, tout bon pisteur a besoin de repères, et le mien s'est visiblement envolé. » Car rien à faire, il ne distinguait aucune macule écarlate à l'horizon. Leur odyssée ne pouvait s'achever avant même d'avoir commencé, il restait persuadé qu'ils étaient proches de leur dessein, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils n'arrivent à destination. Ce fut ensuite au tour de Thorolf de manifester son mécontentement, Arnórr ne lui décocha qu'une lorgnade neutre – il aurait besoin de ce gaillard, pas question de se le mettre à dos par quelque commentaire incisif que ce soit. Parfois, la meilleure réaction restait l'impassibilité, en particulier lorsque l'on ne voulait que du mal à la communauté dans laquelle on vivait chaque jour que les dieux faisaient. La tension tangible, il lui fallait dénicher une solution et promptement, s'il ne voulait pas se faire congédier pour non respect des services suggérés, ce n'était assurément pas sa place au Thing qui lui sauvegarderait celle de cette péripétie.

Soudain, la nymphe à la carnation de cuivre sembla s'agiter, sous l'attention précaire du traqueur qui ne s'intéressa à elle que lorsque résonna son timbre de cristal – quoi que presque inintelligible. Fort heureusement, il avait été dans le même cas de difficultés d'expression à l'époque où il avait posé pied dans ce maudit pays de gèle. S'il discourait parfaitement aujourd'hui, il n'avait ni omis son idiome maternel ni l'épreuve que cela représentait d'apprendre le dialecte viking, et de ce fait, il put relativement comprendre ce que Livia désirait dire. Il la rejoignit et s'accroupit pour examiner les fragments trouvés, à l'instar d'un bambin qui fouillerait sa pitance. « C'est bien mon tissu. » Affirma t-il avant de se redresser et d'observer le couple. « Ca va, je t'ai comprise. Bien joué pour la trouvaille, je savais que je ne m'étais pas trompé ! Certains feraient mieux d'en prendre de la graine. » S'il ne s'abaissa pas à lorgner Njall, c'était bel et bien de lui dont il faisait tacitement mention. Tout à coup, une fragrance émétique fit assaut de leurs sens olfactifs, l'Ormfrid lui-même fronça le nez et agita sa paluche devant son museau comme pour chasser l'ineffable odeur. Toutefois, un sourire s'étira sur ses lippes, et un frêle ricanement le secoua. « Ca, c'est notre boussole ! Avançons ! » Sans patienter pour ses comparses, le sylphe s'élança et disparut de l'autre côté d'une kyrielle de rocailles dangereusement tranchants, au revers de laquelle le sentier était particulièrement escarpé. A tel point qu'Arnórr se fit prendre par surprise et dut jouer de son équilibre pour arriver un peu plus bas sans dommage, où il plaça ensuite une main en porte-voix aux abords de sa bouche. « C'est extrêmement raide de ce côté, attention à la pente ! » Autant feindre le quidam avenant jusqu'au bout, et en attendant que le groupe soit réuni, il s'approcha d'un immense tas de selles draconiques, duquel s'élevait en volutes un fumet prompt à vous bousculer le coeur à l'orée des lèvres. A une année lumière de jouer les effarouchés, il saisit ce qui s'apparentait à un ossement, embourbé à même la matière fécale de laquelle il l'extirpa avec un léger rictus. A en juger par la taille, il pouvait très bien manquer à un squelette humain, de quoi se remémorer que s'ils tombaient en conciliabule avec le dragon, c'est ainsi qu'ils finiraient. A choisir, il préférait survivre par l'office d'astuces peu conventionnelles que mourir pour le prétendu honneur guerrier, il laissait ce rôle aux dévots scandinaves. Il songea longuement, puis déclara sans mouvoir d'un iota. « A compter d'ici je sais où se trouve l'antre de la bête, il est juste un peu plus bas, par là. » Il pointa négligemment une direction du pouce. « Je me demande si ça pourrait pas nous être utile, ça... quitte à se foutre dans la merde, autant le faire jusqu'au bout. Des objections ? »
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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyLun 8 Déc - 15:12


Nous sommes donc sur le bon chemin, les fragments de tissu dénichés par ma langoustine en témoignent. Voilà une confirmation qui nous soulage tous, et qui surtout évite à notre si talentueux pisteur de passer pour un parfait idiot. Bien. Est-ce l'excitation de la découverte, ou l'imminence du danger, qui en est le corollaire immédiat ? Je l'ignore, mais toujours est-il que ma compagne s'emberlificote dans ses explications, faisant preuve d'une fébrilité plus vive qu'à l'accoutumée, mais aussi d'une opiniâtreté touchante. Je ne puis m'empêcher de lui sourire gentiment, lorsqu'elle me cherche de ses yeux d'un gris intense, emplis d'interrogations anxieuses et muettes, et je la complimente aussitôt, au vu et au su de chacun, et peut-être même plus vigoureusement que nécessaire.
- Bien joué, ma chérie ! Tu as rétabli une situation compromise ! Bravo !

En fait, grâce à elle, à sa subtilité, à sa persévérance, notre couple marque un point, dans un domaine où l'on ne nous attendait pas forcément. Et si quelqu'un ici s'interrogeait sur l'utilité de Livia dans une telle aventure, il en est pour ses frais.

Les autres ont-ils compris les propos de ma compagne ou dois-je servir d'interprète ? Bah, étant donné qu'Arnórr la félicite à son tour, – ce qui est un minimum, étant donné qu'il lui doit désormais une fière chandelle – je considère donc que le message est intégralement passé, et je m'abstiens. Je m'abstiens également de tout commentaire lorsque notre guide, cherchant à sauver les apparences, déclare qu'il était certain que nous approchions du but, et lorsqu'il a le culot de rejeter ses manquements sur l'un ou l'autre membre du groupe, sans oser le – ou les – citer, bien entendu. Mais il ne perd rien pour attendre, à la moindre agression verbale à mon égard, ou à l'égard de ma crevette, je me retrouverai dans l'obligation de l'étrangler séance tenante ou de lui faire dégringoler la montagne à grand renfort de coups de pied au cul !

Soudain, les tourbillons d'un vent glacial nous gratifient d'une odeur effroyablement pestilentielle ! Qu'est-ce donc ? Même un milliard de pourceaux seraient incapables de nous envelopper d'une telle puanteur ! Mais où sont les lilas en fleurs et les carmins parfumés des roses du sud ? Cette nouvelle péripétie parait réjouir notre pisteur, et le voici qui se précipite, narines au vent, comme si sa vie en dépendait, frôlant la mort à chaque enjambée exécutée au cœur de cet amphithéâtre de neige et de roc. Le bougre nous avertit : la pente est vertigineuse. Que croit-il ? Que nous sommes aveugles ou paralytiques ?

Nous suivons tous, vaille que vaille. Connaissant la folle témérité de ma langoustine, je lui prends la main, afin de lui éviter un vol plané. Ce n'est ni l'heure ni l'endroit pour se briser les reins, même si la plus avenante des guérisseuses nous accompagne. Hop ! En une poignée de secondes, nous débouchons face au ... euh ... phénomène. Il n'y a, à mon sens, aucun autre mot susceptible de décrire la vision d'horreur qui se présente à nous. Des excréments. Un tapis, une colonne, un monticule d'excréments. Et, parmi cette ignoble mouscaille, sont fichés des ossements épars, comme autant de flèches dans la carcasse d'un ennemi. Bref, de quoi vous retourner l'estomac et rajouter une couche supplémentaire sur le tas. Je m'écarte un brin, écœuré, cherchant en vain un air plus respirable, et là, patatras, je me retrouve face à un squelette animal de taille respectable, baignant dans le plus sordide des jus. Je pousse une bordée de jurons, car j'ai identifié la race de la bestiole : un bourricot, ou un cheval, ou plutôt, d'après la taille d'un sabot presque intact, un poulain ou un ânon. Bigre ! Jusqu'à présent je n'ai eu aucune victime à déplorer parmi mon bétail, mais d'autres éleveurs n'ont pas eu cette chance. En voilà la preuve.

Hochant la tête de dépit, je rejoins le groupe, et je leur fait part de ma découverte. Intérieurement, j'enrage. Cette trouvaille me révolte. J'ai beau être presque un géant, je suis conscient de n'être qu'un avorton, un homoncule, face à un dragon, mais si je puis lui réserver un chien de ma chienne, par chance ou par ruse, je ne louperai pas l'occasion. Si bien que la suggestion d'Arnórr, à priori surprenante, remporte aussitôt mon approbation. Si un bain de cette mélasse dissimule notre odeur et nous permet de nous approcher du refuge de ce prédateur, il n'y a pas à hésiter. Bon, je ne vais pas non plus le trouver génial et le couvrir de louanges, je me contente d'un « Bonne idée », et je m'agenouille sur un rocher entouré d'étrons nauséabonds. A la guerre comme à la guerre. Retenant autant que possible mon souffle, j'y plonge les mains. L'opération « barbouillage » est lancée. Qui m'aime me suive.

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Njall Kjeldson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyLun 8 Déc - 22:43


La bonne humeur du voyage tournait court, et même le puissant Thorolf en venait à manifester son agacement… Et bien, pour une fois les muscles et le cerveau étaient d’accord ! Tout pouvait arriver… Et tandis que Njall tournait en rond avec fébrilité, une douce voix vint briser le marasme ambiant. Livia venait de trouver le repère placé préalablement par Arnórr. Décidemment, cette jeune femme était pleine de ressources, l’inviter en même temps que son compagnon avait été une riche idée. Peu importait ses difficultés à s’exprimer qui, aux yeux du lettré, étaient tout à fait justifiées : de ce qu’il avait pu découvrir, leur langue était parmi les plus compliquées à apprendre, et la demoiselle se débrouillait déjà honorablement. Qui plus est, peu importaient les bégaiements, lorsqu’on était celle ayant permit à cette expédition de reprendre ! Se tournant vers le pisteur, il secoua la tête en lança :

"Pardonne mon jugement hâtif Arnórr, il est vrai que ma patience est quelque peu écornée à la perspective de croiser une créature mythique."

Grand sourire sympathique à l’instar de ses paroles, en inadéquation complète avec ses pensées. Mais après tout, inutile de prolonger les hostilités au sein du groupe. Pour le moment, ils étaient tous sur le même chemin, autant avancer unis. Aussi se garda-t-il bien d’ajouter quoi que ce soit et reprit la marche, lorsqu’une innommable puanteur s’abattit sur leurs innocentes narines n’ayant évidemment rien demandé à personne pour être ainsi agressées. *Allons bon, quoi encore ?* pesta-t-il dans son esprit, tout en suivant prudemment le pisteur vers l’origine de l’infâme fumet. Nul besoin d’un brillant cerveau pour comprendre la nature du tas d’immondices sur lequel ils tombèrent. Les dragons, bien qu’intelligents, n’étaient pas connus pour faire cas de la moindre notion d’hygiène. Un haut-le-cœur secoua Njall qui garda néanmoins contenance, la légère pâleur s’étant emparée de son visage trahissant son inconfort.

L’érudit fit le tour des excréments, scrutant vaguement leurs tréfonds tout en remarquant la découverte de Thorolf, et la colère qu’elle semblait apporter avec elle. Malheureusement, la créature qu’ils redoutaient n’était pas des plus amicales et, si lui-même rêvait de pouvoir palabrer avec une telle majesté, il était certain que cela serait sa dernière action, une action qui serait sans doute qualifiée de « complètement stupide » par les éventuels témoins. Et tandis qu’il tergiversait, le pisteur eut une nouvelle idée lumineuse, si tant est qu’on puisse la qualifier ainsi.

"C’est… bien pensé."

Il n’avait malheureusement rien à redire. Évidemment, camoufler leur odeur était une solution parfaite pour s’infiltrer dans l’antre du dragon, et autant pour l’observer discrètement si la chance – il devait bien être le seul à espérer un tel coup du sort – leur permettait de croiser l’animal. Njall prit un instant pour réfléchir, puis découpa un morceau de sa cape qu’il noua sur son visage : cela changeait peu de choses, mais ce n’était pas plus mal. Il alla ensuite s’accroupir dans un coin, dos tourné à ses compagnons, et entreprit le badigeonnage de sa cape, capuche rabattue sur le visage comprise, ainsi que de l’ensemble de sa tunique. Le tout dans un silence uniquement ponctué de quelques haut-le-cœur rageusement refoulés. Certes, faire une telle chose était nécessaire, mais son égo hurlait à la mort d’être ainsi plongé dans un si honteux bain, presque un déshonneur. *Tu ne le regretteras pas. Non, tu ne le regretteras pas.* ne cessait-il de se répéter tout en achevant son ouvrage. Il se redressa ensuite et fit volte-face pour contempler ses compagnons, se forçant à affiche un sourire sous le morceau de tissu camouflant le bas de son visage.

"Et dire que certains peuples sont surpris de nous savoir portés sur la propreté du corps… Comme quoi les idées reçues…"

Léger rire, puis il se détourna à nouveau, les bras croisés dans un semblant de stature digne en décalage totale avec son revêtement nauséabond, attendant que ses compagnons aient également terminé leur préparation pour reprendre la route. Nul doute qu’une fois cette expédition terminée, Njall allait passer un long moment à se départir des « affres du voyage » qui lui collaient maintenant à la peau.

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Aina Torildóttir
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMar 9 Déc - 21:01

Il y était tous allé de leur petit mot lorsque la belle étrangère avait trouvé les restes du tissu qu’avait utilisé notre guide pour se repérer. Moi je m’étais juste contenté de me retourner vers elle et de lui sourire avec bienveillance alors qu’elle s’échinait non sans mal à articuler quelques mots dans notre dialecte. Surement, Njall pourrait-il lui procurer une certaine aide plus tard afin qu’elle fasse des progrès certains dans cette langue qui était la nôtre. Je lui avais ensuite fait un clin d’œil comme si je lui disais « bien joué » puis je m’étais refocalisé sur notre guide. Visiblement énervé par le tournant que prenait les choses mais tout de même rasséréné de savoir que nous étions en bonne voie de trouver l’antre de la bête. Puis un effluve nauséabond vint chatouiller nos narines et tous firent une grimace plus ou moins drôle. Ce fumet, quoique vraiment nauséabond, ne me gêna pas autant que l’odeur de la calcination et du souffre environnant. Cependant, je plissais quand même le nez. Je les laissais partir devant et fit un tour sur moi-même à l’affut d’une possible plante médicinale égarée mais tout ce qui m’entourait n’était que roche, buissons épineux et neige. Je lâchais un soupir, quelque peur mécontente puis descendais la pente abrupte avec précaution mais surtout avec une agilité digne d’un animal des montagnes.

Quelle joie s’offrit à moi devant le tas d’immondice où tous avait décidé de se rouler dedans. Dieu seul savait quelle sorte de fièvre ou maladie cette idée allait provoquer mais c’était un bon moyen de faire passer notre passage inaperçu aux yeux de l’horrible colosse cracheur de feu. A contre cœur j’attachais mes cheveux d’or avec un lien, sortis une bande de tissus d’une de mes bourses et m’en bandais le nez et la bouche. Il était hors de question que les souillures du dragon ne soit en contact avec ma bouche ou mon nez. J’en faisais un point d’honneur. Dans un silence absolument total je m’écartais du groupe vers un coin des souillures où il y avait peu d’ossement et, après une grande inspiration, plongeais mes mains dans l’amas puant pour m’en badigeonner les vêtements, le visage et les cheveux. Qui à sentir mauvais autant que ce soit de partout. Je ne fis pas un commentaire, pas même un bruit. Je m’exécutais avec calme. Une fois le bain d’excrément prit je revins vers le groupe et je fusillais le groupe de mes iris gris bleus. Évidemment que cela ne me plaisait pas et j’avais le secret espoir que tout cela ne servirait pas à rien.

-Arnórr… Maintenant que nous sentons tous plus ou moins la merde de dragon, où va-t-on ?!


Je l’avais apostrophé avec un ton plus brutal que je ne l’aurais voulu et j’espérais que la hauteur de ma voix le masquerait. Je priais intérieurement pour que je ne déchaine par l’ire de notre guide. D’autant plus que j’avais utilisé un langage qui était très loin de celui, polie et réservé, qui m’était habituel. Et le comble c’est que je n’en rougissais pas, bien au contraire, c’était sorti tout seul. Je replaçais doucement la bande de tissus sur mon nez même si elle ne me protégeait en rien de l’odeur infecte du défécat du monstre ailé. Je contournais le groupe et m’éloignais doucement pour faire face aux pentes abruptes des monts du loup. J’étais quelque peur énervée d’avoir dû m’enduire de déjection de dragon et je leur faisais savoir par ce biais. J’étais une sacrée fille charmante habituellement mais j’avais mon caractère aussi. Je m’avançais encore de quelque pas et je m’arrêtais net. La pente devant moi était encore plus impraticable que celle que nous avions descendue pour atteindre le tas de merde du dragon. J’étudiais encore quelques instants la pente puis je me retournais vers le groupe.

-J’espère pour toi que tu as un autre chemin que pas là. Ce seul chemin pourrait nous briser la nuque ou les reins… Si l’antre de notre bête est en contre bas nous allons devoir trouver une alternative.

De mon regard je les enjoignais de venir prêt de moi pour qu’ils jugent par eux même mais rien que la vue des roches saillantes et tranchantes avait sur moi un effet indescriptible. Je savais notre quête périlleuse mais je tenais à rester en vie.

-Je pense que les éboulements et le ruissellement de l’eau a eu raison de cette piste, si piste il y avait.

Je m’étais tournée vers Arnórr et attendait patiemment qu’il prenne une décision. Après tout c’était lui qui crapahutait le plus dans ces coins reculés du monde. Il était certainement le plus apte d’ente nous à trouver une solution.

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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyJeu 11 Déc - 12:21



Bon sang ! Parler de dragon, d'expédition, c'est une chose ! Mais découvrir ces énormes masses d'immondices puants, ces restes des repas que ce carnivore impitoyable dérobe dans nos forêts et nos champs, c'est … C'est … Impossible à décrire tant leur puanteur vous saute la gorge pour vous étourdir et retourner votre estomac comme une vulgaire chaussette de laine ! Les réactions de mes compagnons face à cette horreur sont diverses, entre Thorolf qui enrage d'y découvrir les ossements d'un poulain, Njall dont la pâleur n'empêche pas la curiosité, Aina qui reste d'une impassibilité admirable face à ce spectacle écoeurant. Et Arnorr. Arnorr qui nous réserve une surprenante stratégie, et il l'énonce sans ciller, récoltant, à ma plus grande consternation, l'assentiment de tous. Mais je ne suis pas d'accord du tout, moi ! Si je ne souffle mot, je souhaite ardemment que notre pisteur plaisante pour se venger des piques verbales qu'il a reçues tout à l'heure. Apparemment pas. Avec une stupéfaction mêlée d'effroi, je les regarde un à un, se couvrir consciencieusement de cette boue infâme, malgré son origine et sa pestilence. Ce n'est pas possible ! Je n'y arriverai jamais ! Surprenante Aina, elle a, sans broncher, noué ses superbes boucles flavescentes et couvert sa bouche d'un tissu, tout comme Njall. Si je veux poursuivre l'aventure, je n'ai pas le choix. Si la guérisseuse le peut …
L'orgueil est un bon stimulant, j'ai combattu les Pictes, je devrais avoir le courage de me badigeonner de ce … de cette … Je vais tenter d'oublier ce que c'est. De la boue, ce n'est que de la boue glaciale. Je ferme les yeux quelques secondes, puis noue autour de mon visage un pan de mon écharpe. Plissant le nez, le cœur au bord des lèvres, je plonge à mon tour les mains dans la mélasse puante, pour m'en barbouiller, réprimant les nausées de plus en plus violentes qui torturent son estomac. De la boue ...

Quand je me relève, nous ressemblons tous à des crottes ambulantes de dragon. Et le regard que je lance à notre pisteur est loin d'être amène ! Enfin si ces remugles insupportables nous protègent de l'odorat du dragon.
Maintenant, je ne rêve plus que d'un bain, un bain bouillant et parfumé pour anéantir cette puanteur ! Les lacs et les rivières ne manquent pas, malheureusement la température hivernale et la glace nous interdisent l'idée de nous y tremper. Le récurage intensif attendra notre retour chez nous.

Prudemment je rejoins Aina, au bord du précipice qu'Arnorr a désigné du doigt comme étant l'accès à l'antre du dragon. Si chemin il y avait, il n'existe plus, emporté par un éboulement dont les vestiges instables nous bloquent le passage. Les roches acérées, comme un avant-goût des crocs du monstre ailé, hérissent la montagne, et n'engendrent pas une folle envie de passer par là. Si l'un de nous chute, il sera brisé et empalé sur ces dents de pierre. Je m'adresse à Aina qui est à côté de moi :

- Très difficile descendre là ... Dommage, dragon pas loin, si nous faire le tour, nous mettre longtemps. Arnorr connaît autre chemin ?

Je me tourne vers notre guide qui est le seul à s'être déjà aventuré jusqu'ici. A-t-il déjà exploré d'autres sentiers ? En attendant qu'il s'exprime, je m'interroge sur la proximité de la caverne, risque-t-on de tomber nez-à-nez avec le dragon, et de finir sur le tas de fèces ? Si celui-ci possède le pouvoir de parler, nous écoutera-t-il, se laissera-t-il convaincre de nous épargner ? Sommes-nous totalement inconscients de tenter cette aventure ? Aurons-nous la chance que la bête soit partie chasser ?
Je ne suis experte ni en traque, ni en dragon, mais si nous sommes aussi proches que notre pisteur nous l'assure, nous devrions percevoir des signes de sa présence : des bruissements d'ailes, des ronflements, des grognements, que sais-je ?
Lorsqu'il nous avait survolés, ses ailes immenses déplaçaient des courants d'air si puissants qu'ils culbutaient les arbres comme de vulgaires bûchettes. De notre observatoire, j'aperçois les troncs couchés par ses passages récurrents, certains sont à demi-calcinés, d'autres s'empilent en un équilibre précaire. C'est sûr, sa tanière est tout près ! Mais comment y descendre en prenant un minimum de risques ? Mentalement, je passe en revue ce que Thorolf a pris dans nos sacs.

- Les cordes ! Thorolf ! Pour aller en-bas, prendre les cordes, non ?

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Arnórr Ormfrid
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptySam 13 Déc - 17:44

L
'idée n'était pas des plus enjôleuse, il était vrai, mais il préférait encore faire noircir la neige sur son passage en s'affublant d'une fragrance émétique que finir enchâssé dans l'un de ces monceaux fécaux, la seule nuance entre les deux perspectives était que dans la première, il restait en vie. A choisir, autant se faire étêter sur la grand place de Tromsø pour félonie, au moins rirait-il une dernière fois avant de se faire raccourcir. Que ses comparses adhèrent ou non, lui avait pris sa décision, et ce, bien qu'il prit le loisir de contempler le mastodonte corroborer en ouvrant la voie au camouflage olfactif. Puis ce fut au tour de l'érudit, dont il avait bien entendu les excuses, sans y prêter grande attention. Il s'était de toute façon attiré l'inimitié de l'intellectuel le jour où il l'avait mystifié sur les moeurs anglo-saxonnes, une cataracte de fabulations qu'il lui avait faite avaler, et Loki savait qu'il s'en était longtemps désopilé de le voir y croire dur comme fer. D'ailleurs, un rictus goguenard vint discrètement étirer ses lèvres en le voyant sur le point de rendre gorge dans l'exercice, bien en dépit du tissu placé en protection nasale. Lui, adopta un autre stratagème, accoutumé qu'il était à parfois arpenter des terrains aux miasmes certains, il tira une petite boite de sa besace. A l'intérieur, un onguent hyalin au puissant arôme végétal, dont il appliqua un simple trait sous ses narines pour les sauver d'un trépas sensoriel – astuce des quidams qui passaient leur temps les pieds dans la fange et bien pire. Cela fait, il se badigeonna à son tour et sans guère sourciller, il fallait davantage pour l'écoeurer, ses méthodes étaient certes ubuesques mais au moins, elles fonctionnaient, ils le remercieraient tous platement s'ils rencontraient leur très cher dragon.
En attendant, il lorgna Aina avec une oeillade nonchalante, car c'était maintenant à fantasque blondine d'épancher sa contrariété sur sa carcasse. Mais venant de sa part et nonobstant son minois séraphique, cela ne le laissait nullement pantois, ce n'était pas la première fois qu'elle s'adressait à lui de manière incisive, elle avivait un caractère pour le moins fielleux sous sa suavité apparente, il l'avait compris depuis un moment, et il était inutile d'entrer dans son jeu. Arnórr ne fut prompt à une réaction que lorsqu'elle évoqua le chemin à prendre, il s'approcha alors pour constater que le terrain était difficilement praticable, contrairement à lors de sa dernière flânerie.

« Arnórr réfléchit. » Qu'il argua placidement à la thraell, les calots dans le vague comme s'il comptait y ébaucher sa solution, ce qui n'était pas totalement faux. Dans des esquisses immatérielles, il se retraça les environs, en quête d'un potentiel accès que les autres – car lui, il était apte à se glisser partout – seraient capables d'emprunter. Mais une fois encore, Livia lui mâcha le travail. « Les cordes, excellente idée, j'en ai pris une aussi. Il y a un sentier par l'Est, mais ça nous ferait perdre du temps, alors que la grotte est juste en-dessous. Ok, je descends le premier. » Une évidence, derechef, il ne suffisait pas d'avoir du chanvre tressé et de la chance, il fallait aussi dénicher la moins périlleuse des parois. Après avoir trouvé la rocaille idéale pour nouer sa corde et tout en se faisant, il jugea bon de confier une mission au titan de l'équipe. « Vérifie que ça se détache pas, théoriquement ça devrait pas, mais avec l'humidité et la roche glissante, on sait jamais. Sois gentil Thorolf, si ça lâche, tu rattrapes, j'compte sur tes réflexes et tes gros bras. » Il adressa un fugace signe de tête à l'éleveur avant de s'attacher et de se lancer.

De longues minutes furent nécessaires pour qu'il trace le meilleur itinéraire, car tout comme Aina l'avait spécifié, les rochers saillants et affilés étaient présents en pléthore. Heureusement, il finit par toucher terre, juste devant l'antre. « C'est bon ! Passez uniquement sur la gauche en me rejoignant, le côté droit est impraticable ! » Pour patienter, l'Ormfrid se mit à l'orée de la caverne, à la recherche d'un peu de matériel qu'il avait dissimulé en sachant qu'il reviendrait vite. Sensiblement en hauteur et donc au sec, il récupéra la base d'une torche ainsi que le nécessaire pour l'allumer, car ils risquaient d'en avoir besoin dans ces profondeurs. Il l'alluma le temps que tout le monde daigne arriver, et une fois qu'ils furent rassemblés, il prit la parole. « Alors, j'vous ai menti ? Ca doit probablement conduire à un vaste réseau de galeries, avec un peu de chance on aura des rayons du jour par-ci par-là pour nous éclairer. Ca devrait pas être trop difficile de localiser la pièce principale du dragon, il doit y entasser toutes ses merdes je présume. Dans tous les cas, j'ai rempli ma part du contrat, alors... » Il fourra la torche dans la paume de Njall et s'inclina légèrement en désignant l'obscure route devant eux. « A toi l'honneur, l'érudit. » C'était lui qui avait mené l'expédition jusqu'ici, mais c'était là que ses connaissances s'arrêtaient. Pour autant, un autre rôle tout aussi fondamental requérait ses talents. « Je vais fermer la marche et m'assurer qu'on puisse retrouver notre chemin pour sortir. » Diaprer leur trajet de repères, car il n'avait aucune envie de se perdre. Et puis, dans le pire des cas, il aurait le temps de courir pendant que le reptile se bâfrait des premiers – Arnórr, ou l'art de tourner toute situation à son avantage.
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Njall Kjeldson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyLun 15 Déc - 22:04


Les réactions étaient très variées, et Njall fut rassuré de voir qu’il n’était pas le seul à rechigner malgré tout devant cette séance d’étalage d’excréments. Aina, au ton qu’elle employa, semblait peu amusée de la situation. Livia, à son hésitation, trahissait sa stupéfaction de voir ses camarades mettre en place un tel plan aussi sérieusement mais s’y plia néanmoins. Finalement, seuls Thorolf et Arnórr demeuraient stoïques. Peu surprenant de la part du premier. Quant au second… en tant que pisteur, ce ne devait pas représenter grand chose pour lui et, après tout, se rouler dans la fange devait être naturel pour un sournois, non ?

L’érudit rejeta ces mauvaises pensées et suivit les autres jusqu’au chemin qu’ils étaient censés emprunter… Un chemin désormais impraticable. Le contourner ? Sans doute, mais ils perdraient un temps précieux. Il avait néanmoins remarqué, avant de partir, les cordes que Thorolf et Livia avaient prises avec eux, cette dernière y faisant justement allusion. Fort bien, cette pente aussi abrupte qu’acérée n’allait pas les retenir davantage. Sans un mot, il observa le pisteur œuvrer pour nouer la corde et descendre en repérage, laissant sa sécurité entre les mains de l’éleveur de chevaux. L’érudit aurait pu avoir en tête quelques scénarios impliquant une chute, si ce n’était meurtrière, au moins fort douloureuse pour cet ancien thraell. Cela ne ferait-il pas une maigre mais néanmoins agréable revanche, en réponse aux boniments dont il l’avait abreuvé ? Et pourtant, pas une pensée de ce genre ne traversa l’esprit de Njall, celui-ci demeurait à présent tourné essentiellement vers leur mission, d’autant plus depuis l’apparition de la grotte à portée de vue. Peu importaient les vieilles rancœurs et la camaraderie des immondes effluves leur enserrant les entrailles, l’antre était proche. Le dragon l’était-il également ?

Une fois le pisteur arrivé à bon port, le reste de l’équipe s’engagea, l’érudit faisant de même en suivant à la lettre les indications sur les meilleurs endroits où poser le pied sans finir empaler plus bas sur une roche traitresse. Puis, enfin en sécurité au sol, Njall fit face à l’entrée de la grotte. Un léger sourire étira ses lèvres, ses yeux brillant d’excitation parcourant les parois, scrutant les tréfonds leur ouvrant les bras. Tournant légèrement la tête, il accueillit nonchalamment la torche donnée par Arnórr et acquiesça.

"Bien..." Il observa un à un ses camarades, réfléchit quelques instants, puis poursuivit : "Thorolf derrière moi, si un danger se présente. Livia et Aina ensuite. Et donc, Arnórr à l’arrière pour marquer la route. Si cela convient à tous." Il pensa s’arrêter là, mais décida d’ajouter, malgré le bon sens de ces indications : "Avançons prudemment et le plus discrètement possible... Si par, disons malheur, nous tombons sur le dragon, pas de gestes brusques ou d’attitude agressive, tant que lui-même demeure calme." Il fit un premier pas vers la grotte, se figea et reprit : "Si en chemin vous voyez quoi que ce soit d’étrange, prévenez-moi."

Sait-on jamais ce que pouvait abriter l’antre d’un dragon, mis à part les cadavres de repas et les trésors matériels. L’heure des discussions était terminée et, cette fois, Njall entra réellement dans les boyaux rocheux, assumant que les autres le suivaient. L’espace était assez grand, et la flamme de la torche révéla certains pans des murs étonnements lisses, contrairement à d’autres plus irréguliers. Le frottement des écailles de la créature sur la roche, à chacun de ses passages ? Ce n’était pas impossible, se mouvoir dans un tel réduit avec un corps aussi complexe ne pouvait se faire en douceur, même pour le plus agile des reptiles. Autour d’eux, le silence uniquement perturbé par le glissement des chausses évoluant avec le plus de discrétion possible sur le sol chaotique et, parfois, le lent écho d’un grondement. Était-ce la bête où simplement le vent se jouant de leurs oreilles ? En avançant, l’érudit croisa le regard vide d’un squelette en morceaux, restes d’un fermier en guise de repas ou derniers vestiges d’un explorateur à leur image ? Plus loin, de la poussière s’échappa du plafond et tomba comme un rideau juste devant le groupe, en même que quelques cailloux allant ensuite ricocher plus loin. Njall fit un tour sur lui-même, vérifiant les rochers, puis reprit la route. L’endroit ne semblait pas aussi stable qu’au prime abord.

Le premier boyaux déboucha finalement sur un embranchement, le premier s’enfonçant sur la gauche, le second poursuivant tout droit. L’érudit observa les deux possibilités puis ferma les yeux, tentant de se concentrer malgré l’immonde odeur qui les entourait. Par-delà les effluves nauséabonds, une très légère senteur de souffre mais, surtout, un air chaud, le tout venant du chemin de gauche qui descendait. Cela semblait logique. Il fit signe aux autres et, sans attendre, s’engagea dans cette direction, d’une démarche qui, si elle demeurait prudente, trahissait son empressement, un empressement potentiellement inconsidéré vu de l’extérieur. À cet instant, la curiosité de l’érudit lui dévorait les entrailles. À cet instant, le nordique devait lutter en son fort intérieur pour faire taire cette voix lui enjoignant de s’élancer à toute vitesse jusqu’à la salle principale, cette voix qui ne désirait que découvrir, cette voix qui représentait tout, sauf la raison.

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Aina Torildóttir
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyJeu 18 Déc - 20:40

Plus les minutes passaient plus je commençais à me dire que ma soif d’aventure serait à jamais étanchée lorsque notre périple aura pris fin. Livia, cette belle étrangère, malgré son manque de clarté nous faisait avancé à pas de géant et lorsque je compris que son idée obtenait l’assentiment de tous je ne pus que me résoudre à leur avis même si moi je ne me sentais pas capable de descendre ce flanc de montagne en rappel. Néanmoins lorsque on tour fut venu je me lançais tout de même dans le vide, seulement retenue par cette corde, et j’évitais soigneusement chaque obstacle qui se présentait sur ma route. J’évitais au mieux de regarder en dessous même si notre guide et Njall avait déjà rejoint la terre ferme. Quel soulagement ce fut lorsque mes pieds touchèrent enfin quelque chose qui ne s’effritait pas et qui ne me ferait pas hypothétiquement défaut. Je dénouais la corde du tour de ma taille et repris on souffle un peu à l’écart. Non seulement l’odeur pestilentielle commençait à me donner la nausée mais surtout elle me montait au cerveau et me vrillait la cervelle. J’avais l’impression de suffoquer alors que cela ne faisait que quelques minutes que nous nous étions enduit du fétide déféquât de l’animal que nous espérions ne pas rencontrer. Du temps où le reste de la troupe descendait l’escarpement je me mis à contempler les alentours. J’étudiais du regard le paysage qui s’offrait à moi jusqu’à voir quelque chose, une tache verte et brune, qui attira tout de suite mon attention.

-Je reviens.

Les mots que j’avais prononcés n’avaient la substance que d’un souffle et je m’écartais encore plus de mes acolytes. Je marchais avec précaution sur le sol glacial mais où il ne restait aucuns résidus de neige. Et lorsque je m’approchais je reconnus en l’espace d’un millième de seconde une plante dont j’avais épuisé mes réserves l’hiver dernier. Qu’elle chance que j’en trouve ici alors que je ne savais même pas qu’elle pouvait pousser dans nos contrées. Et moi qui demandais à ce qu’on m’en rapporte lorsque les raids partaient pour les terres où cette merveille poussait en toute quiétude. Je me laissais tomber à genoux à proximité d’un de mes graals personnels et cueillais ses précieuses feuilles qui une fois infusée dans de l’eau chaude donnait un puissant remède contre les montées de fièvres et les vilains rhumes dont l’hiver ne nous épargnait pas. Je les glissais délicatement une à une dans une des petites bourses de cuir que j’avais prévu à mon départ au cas où. Je jetais un regard par-dessus mon épaule pour voir ou en était les autres et je pus voir Thorolf, ce doux géant, finir de descendre l’escarpement. Je me refocalisais sur la plante dont il ne restait presque rien et décidais de prendre la racine afin de voir si je pouvais éventuellement la cultivée avec quelques autres, déjà en ma possession. Les plantes étaient la seule chose que je me permettais de collectionner et de cultiver. Je plaçais le bulbe encore terreux et humide dans une autre bourse et me levais pour retourner auprès de la troupe. J’essayais ma lame, avec laquelle j’avais déterré le bulbe de ma plante , et le replaçais à ma ceinture. Mes yeux brillaient d’une étincelle nouvelle et j’espérais que les autres n’y feraient pas trop attention. Lorsqu’en fin je les eus rejoint, Thorolf mettait le pied au sol et Njall visiblement impatient nous donnait déjà nos instructions.

-Bien... Thorolf derrière moi, si un danger se présente. Livia et Aina ensuite. Et donc, Arnórr à l’arrière pour marquer la route. Si cela convient à tous. Avançons prudemment et le plus discrètement possible... Si par, disons malheur, nous tombons sur le dragon, pas de gestes brusques ou d’attitude agressive, tant que lui-même demeure calme. Si en chemin vous voyez quoi que ce soit d’étrange, prévenez-moi.


Lorsqu’il prononça mon prénom pour me dire que j’étais l’avant dernière de la troupe j’eus comme un pincement d’orgueil au fond de moi car j’avais l’impression d’être jugée inapte à me défendre en cas de problème puis mon esprit me rappela que j’étais leur meilleure arme en cas de blessure et cela me rasséréna. J’hochais la tête de haut en bas et une fois que notre pisteur eut donné une torche à l’érudit s’engouffra dans la caverne, nous sur ses pas. La lumière devant moi m’éclairait à peine mais je ne craignais pas l’obscurité. Le sol sous nos pied n’était plus dur mais meuble et de la poussière voletait autour de nous. Il y eut même quelques cailloux qui nous dégringolèrent dessus et je rentrais le cou par instinct de préservation. Je ne pipais et suivais le rythme comme les autres jusqu’à que nous arrivions à un embranchement qui sentait fort le renfermer et ce malgré nos papilles olfactives largement saturées par l’odeur fétide qui nous enveloppait. C’est alors que je me rendis compte que nous suivions l’instant de l’érudit que je savais fort impatient et parfois imprudent. Alors qu’il choisit de s’engouffrer dans le boyau où l’air était chaud et l’odeur de soufre se faisait présente. C’est alors que je m’entendis dire à haute voix.

-Njall je ne suis pas certaine que ce soit prudent d’emprunter ce tunnel. Le souffre est peut être un indicateur de la présence du dragon …

La raison, voilà qu’elle se mettait à prendre ma voix pour dire ce qu’elle avait à dire. Je n’avais pas peur de ce que nous allions trouver à l’embouchure de ce tunnel mais je méfiais. C’est alors que la sol se mit à trembler légèrement et de la poussière commença à tomber du plafond. Je levais la tête et je vis une fissure qui me paru vraiment très bizarre.

-Njall lève la tête !
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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyVen 19 Déc - 13:31


Le débourrage de mes chevaux, ceux que je destine plus particulièrement à la vente, m'a souvent attiré sur d'infâmes sentes et layons, aussi tourmentés, abrupts et accidentés que celui que nous empruntons. Et, bien souvent, j'ai eu l'occasion de me rendre compte que la montagne peut présenter mille visages différents, tout au long des mois. Ses sentiers, notamment, évoluent au rythme des saisons. Ils subissent d'étranges métamorphoses. L'été les assèche et les racornit, l'orage les ravine, la neige les embourbe, le vent les corrode et y charrie ses cailloux, la végétation les étrangle et les mutile. Et la piste que notre guide destinait au passage de notre si charmant et odorant quintette n'a pas échappé aux caprices du temps. Elle est quasiment infranchissable. Aina est la première à le constater, et nos mines deviennent aussitôt dubitatives face à cet obstacle imprévu, quoique inhérent à ce type d'aventure.

Une fois de plus, c'est de la bouche de ma crevette que jaillit la solution à ce dilemme : les cordes dans mon sac ! Voilà qui pourra peut-être nous permettre de poursuivre notre route. La mignonne m'étonne continuellement par sa réactivité. Si la débrouillardise et la vivacité d'esprit étaient un jour récompensées par une couronne, au sein des neuf mondes d'Yggdrasil, nul doute que ma compagne serait l'une des plus sérieuses prétendantes au titre suprême. Et certains des étrons ambulants qui m'entourent feraient bien d'en prendre de la graine !

Les cordes donc. L'idée est adoptée, même si l'entreprise s'avère délicate. Avant toute chose, je me racle soigneusement les mains, avec une pierre à peu près plate, afin de les débarrasser des excréments qui les couvrent, car cette mélasse visqueuse pourrait me priver de l'adhérence indispensable durant la descente vers le repaire de cette effroyable abomination volante. Notre guide est le premier à affronter la paroi, et il se débrouille plutôt pas mal. Je surveille l'opération, non seulement parce qu'il m'a demandé de lui rendre ce service, mais surtout parce qu'il nous sera utile en nous indiquant la voie la plus aisée à suivre. J'accompagne donc du regard la corde qui se tend, vibre et oscille sous son poids, puis qui se stabilise enfin. Voilà. Je suis soulagé lorsqu'il prend contact avec le sol, car s'il n'a pas rebroussé chemin dare-dare, c'est qu'il n'y a aucun danger immédiat, ou alors c'est qu'il est complètement marteau. Quelques instants plus tard, il nous transmet les indications nécessaires à notre dégringolade jusqu'à lui, et nous réussissons à le rejoindre sans heurts, à deux pas d'une large échancrure dans le roc. Nous voici proches du but, proches de la menace, et je suis dès lors intrigué par le comportement d'Aina. Elle s'est éloignée durant mon cheminement le long de la roche, s'est attardée un moment, le nez au ras de la végétation, et revient en insérant le bulbe d'une plante dans une petite bourse de cuir. J'avoue qu'une telle attitude me sidère, car, pour ma part, je suis totalement préoccupé par le dragon, par notre sécurité, et j'éprouverais bien du mal à me soucier d'autre chose.

Inutile de préciser que je suis sur mes gardes lorsque nous pénétrons dans l'antre du monstre, à la lueur de la torche de Njall, qui a pris le relais d' Arnórr en tête du groupe. Il m'a attribué la seconde place dans la file, misant sur ma force physique en cas de coup dur, mais, machinalement, je me rapproche de Livia, m'efforçant d'afficher un calme rassurant qui n'est, bien entendu, qu'une façade. Jamais je ne me suis senti aussi proche de l'état d'escarbilles incandescentes, en dépit de ce silence monacal qui nous enveloppe mais ne me rassérène pas complètement. Mon regard étudie la paroi, lorsque l'obscurité n'est pas totalement impénétrable. Cette usure, ces griffures, inutile d'être un grand magicien pour en deviner l'auteur. C'est lui. Ce squelette démantibulé, c'est lui aussi. Et je n'ai subitement plus un poil de sec lorsque quelques cailloux dévalent d'on ne sait où et roulent à nos pieds. Fausse alerte, par bonheur. Une crainte m'effleure cependant : la voûte qui nous surplombe est-elle robuste ? Ne risquons-nous pas de la ramasser sur le coin de l'occiput ? Bah, ce serait vraiment la plus incroyable des scoumounes si tout s'écroulait maintenant. Pourquoi aujourd'hui, hein, alors que cette grotte est sans doute aussi vieille que la montagne ? Et j'emboîte donc résolument les pas de l'érudit. Advienne que pourra.

Un embranchement. Njall se tâte quelques instants, puis opte pour la voie qui s'enfonce vers la gauche. Pourquoi ce choix ? Je l'ignore. Peut-être est-il dû à cette odeur de souffre qui s'impose à nous, allant jusqu'à supplanter la puanteur ambiante. J'espère simplement qu'il sait ce qu'il fait, et qu'il n'est pas en train de nous mener tout droit dans les griffes du monstre. Personnellement, je ne suis pas surexcité par l'idée de tomber nez à nez face au propriétaire des lieux ! Prudemment, j'allume la torche que contenait mon sac, car plus nous nous éloignerons de l'entrée de la caverne, plus les ténèbres devraient logiquement se renforcer, et plus le dragon pourrait nous surprendre s'il est présent dans son nid. Cette fois, Aina s'inquiète également, et les événements s'empressent de lui donner raison ! Ce n'est pas notre hôte qui se manifeste, non, mais ce n'est guère mieux ! La montagne a gémi brièvement, la voussure au-dessus de nos têtes se fendille, une pluie de poussière s'en échappe pour venir se mêler à nos carapaces d'excréments, et soudain, c'est le déluge ! Des cailloux de toutes tailles se détachent de la voûte, nous tombent sur le râble, et j'ai tout juste le temps de repousser Livia et Aina vers le rebord du boyau pour les protéger de ma grande carcasse. Par miracle, ma torche ne s'est pas éteinte, mais les particules de poussière et les rochers qui dévalent encore, à quelques pas de nous, forment un écran compact et dense qui m'empêchent de distinguer les silhouettes de nos deux compagnons. Ont-ils eu autant de chance que nous ? Sont-ils blessés ou bloqués par les éboulis ? Mystère.

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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMer 24 Déc - 16:13


Descendre le long de la corde s'avère périlleux pour chacun d'entre nous. Tels les piquants d'un hérisson, les roches acérées percent le flanc de la montagne et s'obstinent à se dresser en travers de notre route. Les Monts du Loup, eux-mêmes, nous avertissent de la folie de notre expédition. Arnorr, Njall et Aina sont déjà en bas et le dragon ne s'est toujours pas manifesté, avec un peu de chance il aura déserté son aire, et nous laissera visiter son repaire sans encombres. J'empoigne la corde à mon tour et amorce lentement ma descente, non sans avoir croisé les iris d'ébène de Thorolf qui surveille attentivement ma progression. L'odeur persistante de la fange pestilentielle dont nous nous sommes barbouillés, s'estompe quelque peu devant les difficultés de la voie ouverte par notre pisteur. Une dernière prise, un ultime saut et je rejoins la petite troupe.

Aina s'est éloignée pour récolter une plante dont je ne connais pas le nom, mais qui, il me semble, pousse aussi en Angleterre. Il faudra que je trouve l'occasion de lui demander quelles sont ses vertus, en attendant je guette l'arrivée de Thorolf. Car si lui a veillé sur notre descente, personne n'est là-haut pour assurer la sienne. Je ne devrais pas m'inquiéter ainsi pour lui, c'est un guerrier courageux et tenace, je l'ai vu se battre, mais je suis passionnément amoureuse de ce géant, et un discret soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres lorsqu'il met le pied sur la saillie qui mène à l'antre du monstre. L'équipe est enfin au complet. Équipe est un bien grand mot pour désigner notre groupe hétéroclite, si les relations entre chacun restent empreintes d'une relative cordialité, j'ai remarqué quelques germes d'antipathie dans les remarques échangées entre les hommes. J'espère qu'ils en resteront là, car en cas de danger, nous aurons intérêt à nous serrer les coudes pour nous en sortir indemnes.

Notre entrée dans la grotte se fait avec moult précautions et grande prudence, en file indienne selon l'ordre imposé par Najll, Je croise les doigts discrètement pour que nous ne rencontrions pas le monstre qui y habite. Les seules traces visibles de la bête sont des restes de repas, ces griffures impressionnantes sur les parois polies par les passages répétés de l'animal, les relents soufrés plus forts au fur et à mesure que nous avançons, ces points et ces longs rubans noirs qui constellent l'ensemble de la roche. Je finis par comprendre que ce sont des brûlures dues aux langues de feu mortelles et à leurs flammèches qui s'échappent de la gorge du dragon. L'atmosphère est si sinistre qu'elle me glace les sangs. Faire face à un ennemi armé est certes dangereux, mais équitable, chacun défend sa vie. Dans cette prison de pierre, nous ne sommes plus que des proies minuscules pour son gardien, nous ne ferons pas le poids face à lui, sauf s'il désire faire preuve de curiosité envers nous. Malgré tout, nous nous enfonçons toujours plus avant dans les entrailles de la montagne, Njall nous entraîne de boyaux en boyaux, j'espère qu'Arnorr marque avec précision notre chemin, sinon nous ne sortirons jamais de ce labyrinthe ...

Un grondement soudain me fait sursauter. Est-ce le dragon ? Non, mais ce n'est guère plus rassurant, une pluie de poussière dévale de la voûte, suivie de pierres qui ricochent sur nous dans un rugissement effrayant. Plongée dans un hébétement qui me paralyse, je reste là à regarder les fissures s'agrandir et vomir toujours plus de gravats. Bravement Thorolf nous propulse, Aina et moi, contre un pan de roche, et nous abrite de son grand corps. Puis c'est le silence, un silence ouaté de particules nébuleuses qui dansent dans l'air, un silence juste troublé par quelques cailloux qui dégringolent encore et viennent rouler à nos pieds. Le nuage épais qui nous enveloppe est à peine déchiré par la torche de Thorolf, je ne distingue rien au-delà. Je m'inquiète de mes deux compagnons d'infortune. Je cherche sur mon géant une quelconque blessure, par miracle, il n'a rien. Si ce n'est qu'il dégage une odeur horrible, tout comme moi ! Après les excréments de dragon, nous sommes recouverts d'une fine couche de poussière grise. Par bonheur le ridicule ne tue pas, car nous en avons atteint le summum. Je me tourne vers Aina qui semble saine et sauve également :

- Thorolf, ça va, et toi Aina, toi va bien ? Où être Njall ? Et Arnorr ? Trop de poussière, je rien voir ! Arnorr, Njall, vous entendre ? Où vous être ? Njall ! Arnorr ! appelé-je, ma voix angoissée résonnant étrangement dans ce brouillard opaque. Où sont-ils donc passés ? L'éboulement nous a-t-il séparés de l'érudit et de notre guide ? Je suis un peu désorientée, et ne retrouve même plus d'où nous venons. Je me rapproche de mon compagnon, m'interroge sur le moyen de nous sortir de ce piège :
- Nous perdus Thorolf ?


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Arnórr Ormfrid
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyVen 26 Déc - 18:39

I
ls étaient donc en route pour la fortune, en espérant qu'elle soit bonne. Il avait ouï-dire que les dragons étaient des créatures intrinsèquement cupides, spoliant les petites gens de leur moindre richesse dans le simple dessein d'amonceler cela dans leur antre, sans... réel autre but. Lui aussi appréciait le cantique de l'or, mais si l'on pouvait faire beaucoup avec une aumônière bien garnie, l'on ne faisait pas tout non plus, en particulier dans une communauté comme celle-ci où les moeurs obviaient davantage vers le troc d'objets ou de services. Même les écailleux étaient pour lui incompréhensibles, c'était dire à quel point cette culture lui échappait, mais il s'y était accoutumé. Comme annoncé et confirmé, il laissa tout ce beau monde passer devant lui et ferma la marche, hasardant une dernière oeillade dans son échine comme pour s'assurer que personne ne les talonnait – instinct de pisteur oblige. Puis il se mit au diapason avec la cadence d'Aina, juste devant lui, non sans parfois se laisser distancer le temps d'apposer ses repères avant de rattraper la cohorte. L'atmosphère n'eut pas de quoi l'épeurer, il s'était déjà embourbé dans pire endroit, et tant qu'il ne voyait pas des naseaux desquels jaillissaient quelque flamme, il serait tranquille. Pour une fois que ce n'était pas lui qui s'improvisait meneur, c'était presque mains dans les poches qu'Arnórr avançait, les calots vagabonds sur la rocaille anthracite et les divers éléments macabres qui enjolivaient les lieux. Quelle truculente idée, tout de même, leur expédition. Pour sûr, ce n'était pas en Angleterre qu'il aurait pu s'adonner à pareil délassement. Il veilla à se protéger les yeux lorsque chut un voile de poussière, puis, il observa, attentif et curieux, le stratagème de l'érudit arrivé à la croisée des chemins. Avait-il à ce point foi en sa providence ou en son intuition pour choisir une route sans y songer plus longuement ? Soit, le bougre semblait à l'orée de la pâmoison tant il se retenait de faire plus ample diligence, comme si le plus précieux de tout les savoirs se tapissait quelque part dans ces entrailles minérales. L'éclaireur eut un bref regard pour le sentier délaissé, avant de porter son attention sur les commentaires de l'herboriste loin d'être dénués de bon sens, mais s'ils voulaient dénicher la place forte du reptile, peut-être fallait-il qu'ils le trouvent aussi.

Soudain, tout se précipita, l'Ormfrid leva la tête puis bondit pour échapper à l'estocade d'un rocher qui manqua de lui fendre le crâne. Il se hâta jusqu'à une encoignure dans laquelle il se recroquevilla, hasardant une patenôtre pour Loki au cas où ces foutues Nornes auraient décidé que ses brigues prendraient fin aujourd'hui. Il se fit promptement ensevelir, mais ne bougea pas jusqu'à ce que l'éboulement ait cessé, ce qui lui sembla durer une éternité. Ce ne fut qu'en entendant la phonation cristalline de Livia l'appelant qu'il comprit que la voie était libre – et accessoirement que son titan et elle avaient survécu à la subite lubie du destin. Il fit tout d'abord mouvoir ses épaules, enfonça son bras à travers la roche qui l'inhumait et parvint à atteindre la surface. Dans un râle, il apparut à plusieurs coudées de la trinité intacte, ou du moins, la partie haute de son anatomie. « J'suis là !  Gnh... mais... j'suis coincé ! Un coup de main serait le bienvenu... » Dit-il en tentant vainement de se dégager. Heureusement, il put compter sur l'intervention salvatrice de ses camarades, qui enlevèrent pierre par pierre jusqu'à ce qu'il puisse se redresser, miraculeusement sans meurtrissure, même s'il fit tout de même quelques pas pour s'en assurer. « Merci, j'vais bien. » Ses prunelles mordorées observèrent ce qui restait du plafond, étrange que celui-ci les ait attendus pour s'affaisser, les Tisseuses avaient décidément le sens de l'humour. Il mira ensuite aux alentours, un sourcil courbe. « Il est où l'intellectuel ? » Avait-il succombé à l'effondrement ? Quel dommage, si c'était le cas – ou pas. Mais soucieux de préserver les apparences, le sylphe se mit tout de même à fouiller en quête de leur acolyte disparu, qui ne devait pas être bien loin.
Cependant, il interrompit sa quête en apercevant des glyphes sur une partie du sol. Intrigué, il poussa la pierraille importune et découvrit une large plaque de runes, qu'il épousseta fugacement pour la rendre plus lisible. A défaut d'être en mesure de déchiffrer quoi que ce soit, il se mit à toquer dans un but bien précis. « Ca sonne creux... » Réflexion pour lui-même, après quoi, il congloméra son oreille pour voir s'il entendait quoi que ce soit, en vain. « Hé, y a un truc ici ! Un passage peut-être, même si... même si j'vois pas pourquoi il y aurait un passage dans cette grotte. » Leur quête au dragon allait-elle se transformer en exploration de galeries secrètes ? Qu'est ce que cette immensurable montagne pouvait bien cacher en son sein ? « Y a sûrement que Njall pour comprendre quelque chose à ce charabia. » Comme quoi, un érudit, c'était finalement pratique.
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Njall Kjeldson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMar 6 Jan - 23:58


Il entendait à peine les remarques et éventuelles réticences de ses camarades, l’érudit était lancé dans sa propre quête, et rien n’y personne ne pouvait être en mesure de l’arrêter. Pourtant, son esprit capta tout de même un avertissement, lancé par Aina. Pourquoi y prêter attention ? Car quelque part, son instinct, piégé derrière le mur de la curiosité dévorante, lui hurlait la même chose. Le craquement d’une fissure s’élargissant, le son d’une multitude de dégringolades rocheuses et, finalement, le rideau de pierres plongeant sur les explorateurs imprudents. Une pluie mortelle fondant droit sur eux.

L’adrénaline affluait. C’était l’un de ces instants rares, l’un de ces brefs moments où l’esprit de Njall s’accélérait, où ses pensées fusaient tandis qu’autour le temps semblait se ralentir aux yeux de l’érudit. Une échappatoire, vite. Les autres ? Thorolf protège Aina et Livia. Arnórr s’apprête à bondir. Et lui ? Bondir sur le côté ? Inutile. Aller plus en avant ? Pas assez de temps. Revenir en arrière ? Trop tard. Aucune solution. Une prière éclair, à la vitesse de la pensée, adressée à Thor, Odin, quiconque pouvant le favoriser dans cette situation périlleuse. Oui, à cet instant, lui qui considérait devoir se débrouiller seul, s’en remettait en grande partie aux dieux. Y avait-il mieux à faire ? Peut-être. Un renfoncement, très léger, sur la paroi gauche. Risqué. Seule issue possible. Il se jeta dans celle-ci et se recroquevilla, laissant le plafond poursuivre sa violente cascade, une pierre frappant violement son épaule, une autre éraflant son dos, d’autres suivant les unes après les autres. Puis, le calme, le silence, la fin du piège naturel.

Njall rouvrit les yeux et grimaça en bougeant son épaule : cassée ? Non. Démise ? Non plus. Sans doute une simple douleur appelée à disparaître rapidement, rien de plus. Une chance indéniable. Il remua et se retourna : les gravas l’ensevelissaient, mais demeuraient assez écartés pour pouvoir s’en sortir. Il adressa un court remerciement à la potentielle divinité intervenue en sa faveur, puis commença à pousser les différents rochers et cailloux barrant son chemin. Il cru entendre les voix étouffées de ses camarades et, une fois libéré, s’attendit à se retrouver face à eux. Seul le vide l’accueillit. Mauvais côté ? Il fit un tour sur lui-même, l’air dubitatif et sursauta soudainement lorsque ses pieds faillirent se dérober. Il porta la main à son front : du sang.

"Choc à la tête ? Désorienté… Oui…" Il ferma les yeux, tentant de se concentrer pour retrouver toute sa lucidité, puis lança d’une voix forte : "Je suis là !"

Les voix de ses compagnons lui parvinrent à nouveau et, après avoir délogé une partie des pierres barrant la route, l’érudit ressentie la joie étonnement grande de pouvoir les revoir. Bien que tous aussi poussiéreux que lui, tous semblaient avoir miraculeusement échappé à la moindre blessure sérieuse. La main sur le front, il prit le temps de les détailler chacun, avant de finalement sourire.

"Tout le monde va bien… Les dieux semblent en accord avec notre expédition, n’est-ce-pas ?"

Un léger rire s’échappa de ses lèvres, puis son regard accrocha soudain un détail autour duquel l’attention semblait se porter. Disparu, l’étourdissement. Envolé, l’engourdissement. L’érudit s’approcha en quelques enjambées et s’agenouilla devant la plaque, son regard acéré et concentré étudiant les runes s’affichant devant lui. Voilà bien une chose peu commune, cela allait sans dire. Épousant du doigt la forme des glyphes, il se recula un peu, se frotta le menton, puis revint scruter l’ensemble, marmonnant autant pour lui-même que pour ses camarades.

"C’est… surprenant. Ce sont bien des runes oui, mais aucune ne semble avoir la moindre signification. À moins que… Oh, oui... Bien… Des runes entremêlées, très rare, j’en ai vu une seule fois." Sa voix baissa jusqu’au murmure puis, après quelques instants, il se releva, son regard nageant entre l’excitation et la stupeur. "Si je ne me trompe pas, et cela ne m’arrive que bien peu, ces runes indiquent un passage dérobé vers ce qu’on pourrait traduire par une réserve, tout du moins un grand endroit où seraient entreposés, je cite, les précieux oublis de l’engourdi. Ici, celui qui est surnommé l’engourdi s’appelle… Dvalin. Et, toujours selon ces runes, il appartiendrait au… au peuple des dvergr*." (*nains)

Ne prêtant guère attention à l’impact de ses mots, Njall retourna à l’étude de la plaque, analysant une énième fois les runes, vérifiant les sens et éventuels double sens. Une cachette naine ? Que venait faire un vestige dvergr sur leur monde ? D’après ce qu’il savait, ce peuple de mythiques artisans et forgerons vivait normalement à Vanaheim, n’y avait-il pas une erreur ici ? Pourtant, l’évidence était là. Et si, réellement, quelques anciens trésors avaient été entreposés là par un nain désireux de les cacher loin de ses semblables, était-ce étonnant qu’un dragon ait choisi cette grotte aux galeries tentaculaires pour élire domicile ? Njall s’écarta et s’assit sur le côté, sa main venant tapoter son front douloureux ainsi que son épaule tout autant meurtrie, puis il ajouta :

"Il est noté aussi que le passage s’ouvre, je cite à nouveau, avec l’outil appliquant la force lui étant destinée. Mais je ne suis pas certain de cette partie, les runes de cette phrase sont bien trop ambigües. Néanmoins… Je pense qu’un peu de force brute devrait convenir. Si toutefois, l’idée de découvrir cette fameuse réserve vous intéresse…"

Léger sourire ironique accroché aux lèvres. Pour lui, il était clair que la question ne se posait pas, ne serait-ce pour vérifier la véracité de cette histoire de dvergr ayant installé des cachettes sur la terre des Hommes.

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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyJeu 8 Jan - 18:10


A présent la coupe est pleine ! Trop, c'est trop ! Cet éboulement, dont nous attendons patiemment la fin, la tête enfoncée entre les épaules, aurait pu signifier notre mort à tous ! L'obstination de Njall se mue vraiment en folle inconscience et finira par nous mener tout droit à la catastrophe ! Ce n'est un secret pour personne, je ne partage nullement la curiosité intellectuelle de l'érudit. J'accepte volontiers de prendre quelques risques lorsque le jeu en vaut la chandelle, mais pas d'aller au casse-pipe uniquement pour découvrir à quoi ressemble le repaire de ce répugnant dragon qui terrorise notre région, même s'il y a quelques bricoles à la clef ! Bref, je suis fermement résolu à lui ouvrir les yeux à la première occasion, tout intellectuel qu'il soit ! Du moins si, comme nous, il s'en tire sans trop de mal, ce qui ne me semble pas évident. Mais s'il continue à nous faire courir des dangers insensés, il poursuivra ses investigations sans moi, et sans Livia, que je suis le seul ici à être capable de protéger valablement !

Le ciel a enfin cessé de nous dégringoler sur la tête, la poussière se dissipe, Aina et Livia sont apparemment indemnes, et la voix d'Arnórr nous arrache à cette hébétude, cette perplexité, consécutives à l'effondrement de la voûte qui nous surplombait. Nous l'aidons à se dégager de la gangue rocheuse qui l'immobilisait, et, tous les quatre, nous nous mettons à la recherche de Njall, qui ne s'est pas encore manifesté. D'ailleurs est-il en état de le faire ? N'allons-nous pas découvrir un cadavre ? A quelques pas de nous, le pisteur se met soudain à tambouriner contre le roc. Voilà une étrange façon de dénicher notre érudit, non ? Je m'approche, alors qu'il colle son oreille à une bien curieuse succession de runes, qui pourrait dissimuler une cavité, ou un passage, s'il faut en croire le son creux produit par son martellement sur le granit. Arnórr a raison : il nous faut à tout prix déchiffrer cette suite de caractères, et Njall est sans aucun doute le seul à pouvoir percer ce mystère. Pour ma part, je n'ai que de vagues connaissances en ce domaine, j'ai d'ailleurs initié ma crevette, dans la mesure de mes capacités extrêmement limitées, mais je suis incapable de comprendre quoique ce soit à ce chapelet de symboles étranges.

Le cinquième larron de l'aventure survient sur ces entrefaites. Le visage ensanglanté. Je ne vais pas m'apitoyer sur son sort, dans un sens il n'a que ce qu'il mérite. Je lui reconnais cependant une chose : il a été bien inspiré d'embrigader Aina, elle s'occupera de ses ecchymoses. Ces runes, c'est du pain béni pour le lettré, qui se met aussitôt à les analyser, s'agenouillant face à leurs branches et à leurs arabesques. Ce qu'il nous dévoile est sidérant. Ainsi qu'Arnórr l'avait imaginé, il est question d'une cachette que les dvergr de Vanaheim auraient aménagée dans cette grotte. Une cachette façonnée de telle manière qu'elle serait de taille à contenir une foule d'objets précieux. Bon. Je m'emballe sans doute un peu, mais j'enfouis tout au fond de moi toutes les récriminations, tous les reproches, qui s'accumulaient dans mon ciboulot. Car si une cachette a été creusée dans cette immonde caverne par des nains, si loin de leurs terres, ce n'est bien évidemment pas pour y entasser des breloques et des cochonneries sans valeur, et je veillerai dès lors à ce qu'une distribution équitable soit envisagée, comme au retour d'un raid, par exemple. Bien. Njall poursuit ses commentaires, et je me sens particulièrement concerné par ses dernières phrases. Lorsqu'on évoque la force brute pour solutionner un problème, je suis inévitablement au premier rang.

- Je m'en occupe ! ... dis-je en m'agenouillant à mon tour. Je me saisis d'un bloc de pierre d'un poids plus qu'appréciable, et je cogne de toutes mes forces à l'emplacement qu'a détecté Arnórr, quelques minutes plus tôt. Après une kyrielle de coups violents, la paroi commence à s'effriter, et je redouble d'efforts, encouragé par ce premier succès. Je cogne, et je cogne encore, et soudain l'objet de ma sollicitude vole en éclats ! Quelques rochers enchâssés parmi d'autres se détachent et culbutent vers l'arrière, roulent et disparaissent, et un trou béant et sombre s'ouvre devant nous. Certes, ma carrure m'empêchera d'y pénétrer sans quelques aménagements supplémentaires, mais, à vue de nez, les plus minces d'entre nous arriveraient certainement à s'y glisser. Cette opération comporte évidemment de sacrés risques, car nul ne sait ce qui nous attend au fond de cet étroit goulet, mais si nous sommes parvenus là, ce n'est pas pour renoncer bêtement alors qu'un trésor nous tend peut-être les bras.

- Je ne pourrai pas me faufiler dans cette faille avant d'en avoir démoli un peu plus les contours ... précisai-je en reculant un brin afin de céder la place ... mais y-a t-il des volontaires ?

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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyDim 11 Jan - 21:26

Les dieux nous avaient en bonnes grâce Thorolf, Livia et moi puisque nous sortions indemne de cette mésaventure. Je me demandais où étaient les autres mais là aussi les dieux avaient semblait-il eut pitié d’eux.

Les uns et les autres émergent un à un de l’amas de pierre qui nous est tombé dessus comme la guigne. Quel oiseau de mauvais augure je faisais ! Après tout j’étais celle qui avait levé les yeux au plafond et qui avait donné en premier lieu l’alerte de l’éboulement. Au fond de moi je me facilitais d’être toujours en train de regarder autour de moi, de ne pouvoir m’empêcher d’observer. Je n’avais certes pas cet engouement sans borne qu’avait Njall mais nous étions tous deux des êtres curieux. Lui était curieux de savoir. Moi j’étais curieuse du monde qui m’entourait, qu’il soit végétal, surtout d’ailleurs, humain ou seulement minéral. Arnórr fut le premier de nos pseudo-disparus à refaire surface et dès lors qu’il mit la tête réellement hors de l’eau comme on dit, je me précipitais vers lui et occultais avec minutie les quelques plaies et égratignures qui le couvraient. Elles étaient bénignes et ne nécessité guère de soin. Cependant je décidais tout de même de nettoyer rapidement ce qui saignait afin d’éviter une contamination rapide due aux selles dont étions couverts. Je me doutais que la fange d’un dragon ne soit totalement dépourvue d’agent contaminant. Je sortis d’une de mes bourses une longue feuille vertes émeraude au bordure déchiquetée et l’enfournais dans ma bouche. Je la mâchais quelques secondes jusqu’à sentir le gout amer d’une pâte. Je la recrachais doucement dans ma paume et jetais un regard compatissant à notre guide.

-Désolée, je sais que ça peut paraître dégoutant mais même si t’es écorchures sont bénignes je préfèrerais t’éviter une montée de fièvre à cause de ce que nous avons sur nous. Les infections peuvent venir d’un rien alors… et je n’avais pas de pilon sous la main donc.

C’était une sorte de plaidoyer et je me fichais bien qu’il puisse trouver ma méthode dégoutante, je la savais efficace. Ne lui laissant ni le choix, ni le temps de répliquer j’appliquais la feuille mâchée ici et là sur ses plaies. Il risquait de sentir un léger picotement et un léger effet de chaleur, c’était les effets de la plantes. A peine eu-je finis que Njall faisait son apparition et lorsque je le vis arrivé, s’approcher de nous, le visage légèrement blême et maculé de sang, je plissais les yeux. Lui n’avait pas eu notre chance. Il était amoché, pas gravement mais suffisamment pour voir dans ses yeux le spectre de la désorientation. J’abandonnais sans ménagement Arnórr en lui jetant tout de même un regard lui disant « si tu enlèves mon cataplasme ne vient pas te plaindre » au passage. Dans le lapse de temps de ce regard, l’érudit s’était déjà saisie d’une sorte de pierre plate où était inscrit des glyphes dans une langue que je ne connaissais pas et il s’était déjà mis à en chercher le sens. Mon poil se hérissa et je roulais des yeux. C’était fou l’inconscient dont été doté cet homme ? Il était certes un partenaire commercial de choix mais parfois il me tapait sur le système. En cet instant, c’était le cas. Il se fichait de sa santé, préférant succomber à ses passions, plutôt qu’attendre quelques minutes que je lui prodigue des soins. Je n’étais pas guérisseuse à proprement parler mais je savais très bien traiter quelque chose sans avoir recours à des saignées ou des choses de ce genre. La nature, la flore, pouvait nous donné un traitement pour chaque mot lorsqu’on la connaissait un tant soit peu. Je m’approchais de lui comme un chat et lorsque je fus assez près de lui dis :

-Njall… ça peut attendre quelques minutes de plus. Je doute que ça ne s’effondre encore. Tu saigne de la tête et j’aimerais jeter un coup d’œil à la plaie. La nettoyer et éviter que la crotte de dragon n’y fasse d’autres dégâts. Pose ça quelques secondes.


L’inquiétude était à peine audible dans ma voix tant elle était noyé sous la douceur mielleuse de ma compassion. Au risque de provoquer son ire je me saisit de sa main et le détournais de l’objet de ses passions. Je me montrais plus autoritaire dans mes gestes, plus sûre. Je ne lui laissais pas le choix. J’observais attentivement son visage et son cuir chevelu jusqu’à localiser la plaie peu profonde mais qui saignait tout de même. Je pris ma gourde d’eau, tant pis pour ma réserve et en versais un peu dessus en m’excusant et en l’intimant de pas boucher. Il fallait qu’elle arrête de saigner. La tête saignait toujours beaucoup même quand la plaie était plus que superficielle. Je tamponnais avec un bout de tissus sain que j’avais à l’abri dans l’une de mes bourses. Puis je repris une feuille similaire à celle que j’avais utilisé pour Arnórr et procédais à la même chose. Je déposais la pâte sur la plaie ce qui eut pour effet d’arrêter le saignement instantanément.

-Ça devrait aller…. Maintenant. Si tu ne te sens pas bien dit le nous tout de même. On ne sait jamais avec la tête. Les vikings ont le crâne dur mais bon !!!

Thorolf lui avait décidé de suivre les instructions précédemment donnée par les glyphes traduites par Njall et s’était saisie d’une pierre d’un bon poids. Il frappait la paroies avec tant de force que je craignais qu’il ne s’y brise quelque chose. Puis elle commença à flancher et il redoubla d’effort et elle céda laissant un passage sombre et lugubre où je me dis que le grand gaillard ne passerait jamais. Il fit écho à penser et cela m’arracha un sourire qu’ils ne purent voir mais dont mes yeux en firent l’écho.

-C’est … petit. Peut-être que moi ou Livia devrions passer devant en éclaireuse. Je suis plutôt menue et elle aussi… Mais c’est comme vous le souhaitez ! Qu’en pensez-vous ? Et toi Livia ?<
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyVen 16 Jan - 20:46



Notre fine équipe est de nouveau au complet, les Dieux nous ont été favorables, et je prie silencieusement pour qu'ils nous accordent encore leur bienveillance pour la suite de cette aventure. Njall, bien que blessé semble avoir retrouvé ses insatiables réflexes de chercheur et tente de décrypter les runes découvertes par notre pisteur à l'oeil acéré. Cependant ces symboles gravés dans la roche à nos pieds ne résistent guère à l'érudition de notre compagnon, il en déchiffre l'essentiel rapidement pendant qu'Aina essaie de le soigner. C'est qu'il n'est pas à prendre avec des pincettes notre intellectuel lorsqu'on le dérange !
Un mot revient régulièrement dans les propos des hommes. Ce mot étrange : « dverg » ou « dvergr » n'a aucun sens pour moi, je ne parviens pas à en comprendre la signification. Mais dans les yeux de l'érudit brille la même étincelle d'intérêt que lorsque nous sommes entrés dans l'église de Fortriù. Thorolf et Arnorr connaissent aussi les légendes surnaturelles liées à leurs Dieux, aux habitants d'Yggdrasil, et l'espoir d'un éventuel trésor caché sous cette dalle, distille une nouvelle énergie au sein de notre groupe hétéroclite à l'odeur peu ragoûtante.

Le plus à même de nous frayer un passage est évidemment mon géant à la force redoutable. Il fracasse la trappe avec acharnement. Et celle-ci cède soudain dans un nuage de poussière et nous en déblayons rapidement les derniers vestiges pour examiner cet orifice aussi sombre qu'une nuit d'hiver.
Le petit diamètre de l'ouverture nous désigne fatalement Aina et moi pour jouer les éclaireuses. Je sais que Thorolf ne va pas être très heureux de me voir disparaître dans ce boyau, mais je ne lui laisse pas l'occasion d'en discuter. Je réponds aussitôt à notre guérisseuse :

- Moi descendre, Aina suivre, si toi veux, d'accord ?… Besoin la corde et lumière, et Thorolf bien tenir corde, comme ça toi peux remonter moi, si danger ... Arnorr peut tenir Aina aussi.
Je suis vraiment curieuse de ce que je vais dénicher, je noue rapidement la corde autour de ma taille. Puis je m'avance vers mon colosse qui affiche un air inquiet, je lui souris tendrement et dépose un baiser rapide sur ses lèvres. Je sais qu'il veillera jalousement sur la tension de cette espèce de cordon ombilical qui nous relie.

- Voilà, prête, toi tiens bien Thorolf ! Je descendre … Si je tirer deux fois, ça va, si plusieurs fois longtemps, faut remonter d'accord ?
Faisant fi de ma dignité, je me mets à quatre pattes, à l'entrée du tunnel. J'en approche le flambeau pour en estimer la profondeur, mais je ne distingue pas grand chose, si ce n'est une pente douce qui s'enfonce dans l'obscurité. Je réalise avec un certain effroi que je vais devoir avancer à l'aveuglette, car je ne pourrai pas me faufiler dans ce trou et tenir une torche. Avec la pesante impression d'entrer dans la gueule d'un monstre, je rampe tête la première dans le boyau, qui s'élargit assez vite. La faible déclivité participe à ma progression. Mes yeux se sont habitués à la noirceur, l'éclairage succinct que dispense de loin la flamme de la torche me réconforte et m'aide à m'orienter. Je peux maintenant marcher à quatre pattes. Seul le goulot d'étranglement du départ sera un obstacle pour les hommes, ensuite ils seront un peu à l'étroit, mais je pense que même Thorolf pourra se glisser à ma suite.

Lentement, prudemment, je parcours encore quelques dizaines de mètres, quand un bruissement étrange rebondit sur les parois inégales du goulet. Il s'amplifie peu à peu, venant du tréfonds de la terre. Et brusquement, je suis assaillie par des frôlements, des effleurements duveteux comme des plumes … Des oiseaux ? Non, c'est impossible ! Des chauve-souris ! Et elles enfilent le passage se ruant vers la lumière ! Leurs cris aigus emplissent mes oreilles. Je crie pour prévenir mes compagnons mais je doute qu'ils m'entendent.

Je tire deux fois sur la corde, comme convenu, pour rassurer Thorolf, puis je reprends ma descente. Je distingue de faibles reflets, en contrebas, des marches naissent sous mes mains, je me relève précautionneusement, prenant garde de ne pas me cogner la tête. La salle qui s'ouvre devant moi semble spacieuse, mais ce qui attire mon regard se sont des scintillements étranges, colorés. Je m'approche doucement : c'est un coffre ! Un coffre éventré qui vomit des pierres précieuses ! Et il n'est pas le seul ! Voilà un trésor bien plus grand que ce que nous avons rapporté des raids ! Je m'empresse d'en prendre quelques-unes pour les montrer aux autres. Pour un peu je danserais de joie, si je voyais où je mets les pieds ! Je me vois déjà comme une riche héritière, couverte d'or et de bijoux … Je voudrais partager ma découverte, je trépigne d'impatience, j'espère qu'Aina va bientôt arriver, mais je ne sais pas si elle m'a suivie ...

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Arnórr Ormfrid
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyMar 20 Jan - 16:54

C
e fut d'une mimique dubitative que l'Ormfrid vit approcher la blondine, qui l'observait d'un peu trop près à son goût, et ce fut ensuite pour mieux la voir préparer, de la façon la plus rudimentaire qui soit, un onguent pour le prémunir de toute infection. Il ne fit que courber un sourcil lorsqu'elle justifia ce qu'elle s'apprêtait à faire, mais ce n'était assurément pas un peu de verdure prémâchée qui allait lui porter le coeur au bord des lèvres, et il préférait mille fois endurer un peu de salive de la belle que de se faire estropier d'ici quelques jours pour une plaie mal pansée. S'il connaissait les risques du métier, cela ne signifiait pas pour autant qu'il était prompt à les prendre les yeux fermés. « Je suis couvert de la merde d'un dragon Aina, crache-moi dessus si ça te fait plaisir, je vais pas en vomir, encore moins en mourir. » Bien au contraire même, il lui en aurait été reconnaissant s'il avait eu à son égard autre chose qu'une affection fictive. Il se laissa donc docilement faire, et ne se mit à mouvoir qu'en entendant le phonème de l'érudit qui émergea bientôt à son tour. La cohorte était entière et à peine écharpée par la déconvenue, les déités étaient effectivement de leur côté, ce n'était pas aujourd'hui qu'ils rejoindraient les rives de l'Helheim. Le jeune sylphe s'écarta ensuite pour octroyer la place à qui était apte à déchiffrer les étranges runes qu'ils avaient découvertes, et ce qui en ressortit fut pour le moins intéressant. Et tandis que les recherches se poursuivaient, il se mit à songer, les phalanges conglomérés à son menton avec un air absent. Ce furent les éclats contre la rocaille qui l'éveillèrent, puis il contempla sans mot dire les donzelles se porter volontaires pour partir en exploration – alors qu'il aurait aisément pu s'en charger, mais s'il pouvait discrètement s'épargner de la besogne, alors soit. Il se contenta donc d'opiner positivement du chef quand vint la suggestion qu'il tienne l'une des cordes, et il s'exécuta avec tout autant de contenance, couvrant sa curiosité d'un voile de patience qui faisait cruellement défaut à Njall.

« Si c'est vraiment une histoire de nains, il peut y avoir des dizaines et des dizaines de galeries là-dessous. Mais... elles doivent toutes être creusées à hauteur et largeur d'homme, hormis les salles à proprement parler... » Fit-il après de longues secondes de silence à ses deux homologues restants, qu'il guigna alternativement, porteur d'une énigme qu'il leur révéla. « Je me demande par où passe le dragon, comment il réussit à se fourrer dans ces montagnes... il doit y avoir des voies beaucoup plus grandes, quelque part. » Bien cachées, vraisemblablement. Soudain, des criaillements suraigus les avertir, bien trop tard, d'une bourrasque de chauve-souris qui leur arriva en pleine truffe. Arnórr en fut le premier pantois et se jeta intuitivement vers l'arrière, roulant sur l'échine pour s'éloigner tout en se protégeant le crâne, mais pour ce faire, il dut lâcher le chanvre tressé qui le reliait à l'herboriste. « Par les couilles de Loki ! » Il attendit que les importunes se soient dispersées aux quatre vents et revint sur ses pas. « Thorolf, casse encore ce morceau et je pourrai me faufiler, je descends ! » Des trois qui demeuraient, il était à n'en point douter le plus petit et le plus svelte, et il lui fallait surtout rattraper sa bévue. Dès lors qu'il put s'immiscer dans le passage, il y disparut, abandonnant là les quidams qui, il en était convaincu, ne tarderaient pas à le suivre. Il progressa aussi furtivement que possible, jusqu'à tomber providentiellement sur une Aina manifestement en difficulté, aux côtés de laquelle il apparut. « Ca va ? Bouge pas, je vais t'aider. » Le pied de la nymphe s'était apparemment coincé entre deux rochers, résultat probable de l'assaut impromptu des chiroptères, et il s'échina à la libérer sans la blesser. « Voilà. Njall et Thorolf vont sans doute arriver, attends-les, je vais voir où en est Livia. » Et il repartit tout de go.

Plus loin, il découvrit la thraell et sa précieuse trouvaille, qui attira toute l'attention du pisteur durant un instant. Les prunelles étincelantes et un sourire éloquent, il fit ruisseler une cataracte de gemmes entre ses phalanges, en garda une d'un sinople intense au creux de sa paume, puis se redressa pour explorer les environs. A plusieurs coudées de leur emplacement, il aperçut une fenêtre naturelle à laquelle il se pencha, non mécontent de retrouver un peu de la lumière diurne. « Y a une ouverture, c'est sûrement par là que passent les chauve-souris. Mais on est à flanc de montagne, ce serait du suicide de sortir par ici. » N'y avait presque que le vide, et le magnifique paysage enneigé à l'horizon, mais aucune voie d'accès. Il revint ensuite plus à l'intérieur, et mains sur les hanches, il jaugea la bribe de caverne dans laquelle ils se trouvaient. « C'est bizarre, l'érudit a parlé d'une réserve, on en est loin avec ce pauvre coffre. Ou alors... » Les restes d'une torche murale attirèrent son attention, il s'y dirigea et extirpa quelques outils de sa besace pour la remettre en état de fonctionner. Il l'alluma, et alla explorer les zones de pénombre que l'ouverture épargnait de sa lueur, pour finalement échouer nez à nez avec un monceau de pièces d'or, un autre de pierres précieuses, un troisième de reliques sacrées... et une pléthore de squelettes en guise de gardes.
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Njall Kjeldson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyDim 25 Jan - 0:19


Durant toute son étude des runes, Njall avait à peine levé les yeux, se crispant légèrement lorsqu’Aina s’approcha, lui intimant de remettre cette passionnante découverte à plus tard. Devant le sérieux qu’elle afficha, il se contenta de secouer la tête et, une fois la première analyse terminée, détourna un instant son regard du mystère vers lequel ses pensées cherchaient à se plonger. Il devait admettre que l’herboriste avait tout à fait raison, il sentait bien que le choc à la tête n’avait pas été sans séquelles. Si à cet instant son esprit mettait tout en œuvre pour réfléchir et analyser ce qui les entourait, son corps, lui, ne désirait que le repos, ses lèvres et sa langue peinant même à s’activer pour prononcer plus de mots. La commotion avait été plus forte qu’il ne le pensait. Il observa en silence la jeune femme s’activer et, une fois qu’elle eut terminé, il vint tamponner légèrement la feuille posée à-même la plaie. Plus de saignements. Quelle intéressante chose que voilà. Il cligna vite des yeux et répondit finalement :

"Merci. Ne t’en fais pas, il en faut plus pour me faire quitter cette terre."

Il inspira et expira profondément, se concentrant sur chacune des sensations parcourant son corps. « L’esprit l’emporte sur la matière », une conviction si profonde qu’elle en devenait réalité pour lui. Aussi, bien vite, il sembla retrouver tous ses moyens et se redressa soudain, son regard ayant retrouvé toute sa vivacité. L’heure n’était pas au repos ou à la convalescence, loin de là, et c’est avec un certain plaisir qu’il observa le puissant Thorolf démontrer son talent certain pour la destruction. Bien vite, le boyau vers l’antre naine leur fut révélé, un boyau néanmoins plus étroit que désiré. L’une des demoiselles présente était la plus indiquée pour partir en éclaireuse. Livia se désigna pour ce rôle, suivie par Aina. Njall les observa se préparer à la descente puis reporta son attention sur la tablette. « Un passage dérobé », disait-elle. En effet, et l’utilisation des runes entremêlées comme « code » attestait de cela. En se basant sur les légendes, il était clair que les dvergr ne se contentaient jamais d’un seul chemin, et nombreux étaient leurs passages cachés creusés dans tous les mondes… et leurs ingénieux pièges, tout aussi réputés. L’érudit leva soudain la tête vers ses compagnons : les demoiselles étaient déjà parties. Il se mordit la lèvre et resta finalement silencieux : il ne désirait guère subir les éventuelles foudres du colosse apprenant les potentiels dangers auxquelles sa dulcinée se destinait.

Étonnement, une distraction vint du pisteur. L’érudit laissa de côté ces sombres présages et se concentra sur ses dires. Il n’avait pas tort en effet. Après cette découverte, de nombreuses questions demeuraient, tout ne se résumait plus uniquement à la présence du grand reptile.

"On peut aussi se demander s’il y a un quelconque lien entre les dvergr et le dragon… Et étant données les histoires sur sa force et son feu réputé pouvoir tout réduire en cendres, peut-être a-t-il pu découvrir d’autres passages, peut-être aussi en a-t-il modelé a sa convenance… S’il y a un trésor de nains ici, nul doute qu’il ait essayé de le dénicher."

Puis, quelque chose remonta le long du boyau, vers eux. Un bruit ? Une voix ? Le tout suivie de multiples crissements. Un piège ? Le cœur de Njall s’emballa, les pires scénarios prenant déjà place dans ses pensées, jusqu’à ce qu’une nuée volante ne s’extirpe du trou pour se jeter sur eux. Pour une fois, l’érudit ne réfléchit pas plus et dégaina son épée, frappant dans le vide avant de comprendre qu’il ne s’agissait que de chauves-souris, bien vite envolées bien loin d’eux. Une fois leurs esprits repris, Arnórr profita du passage élargi par Thorolf pour s’engouffrer à son tour. L’érudit réfléchit quelques instants, puis se décida à mettre la main à la patte en bougeant d’autres gravats, jusqu’à ce que le passage puisse accueillir jusqu’au colosse à ses côtés. S’engouffrant à l’intérieur, il avança avec prudence dans le boyau. Le pisteur était allé vite, car c’est sur Aina que Njall tomba. Pourquoi avait-elle tant tardé pour avancer ? Il note les gravas autour et imagina que la jeune femme avait mal vécu la déferlante de chauves-souris. Supposant que Thorolf suivait derrière, il fit signe de continuer jusqu’à déboucher dans la réserve. Enfin. L’érudit s’écarta de l’embouchure du boyau et se figea net, observant le moindre recoin. Livia avait déjà découvert un premier trésor, et quel trésor ! Et pas le seul, car Arnórr en trouva bien d’autres plus loin, ainsi que leurs gardes passés depuis fort longtemps de vie à trépas. Mais ces trésors, si ils hypnotisaient ses compagnons, étaient loin d’être la première préoccupation de l’érudit.

"Faites attention !" cria-t-il avant de faire prudemment un pas en avant. "Les dvergr sont ingénieux, je doute qu’une telle réserve soit exempt de pièges…"

Au sol, devant lui, rien ne semblait être un danger. Pas de dalle branlante, pas d’inscription suspecte, pas de fil tendu… Et s’il s’inquiétait pour rien ? Pour une fois, il se montrait bien plus prudent que d’ordinaire, il faut dire qu’il avait retenu la précédente leçon, fort bien engoncée dans son crâne. Sur l’un des murs, il noté la présence de runes entremêlées et, bien que la plupart étaient abimées, certaines pouvaient encore être déchiffrées. Rapidement, il s’en approcha et resta silencieux, son angoisse se prolongeant. Il était difficile de trouver un véritable sens à ce qui était écrit là, mais il se décida néanmoins à expliquer aux autres par-dessus son épaule.

"Je ne suis pas certain, mais d’après le sens de certaines de ces runes… Cette réserve n’est pas la seule… Mais… la seule d’intérêt, je pense ? Il est évoqué ici un conflit entre deux familles naines… Enfin le terme famille n’est pas exact… Peu importe…Et… si je comprends bien, seul un enfant de Dvalin saurait mettre ses pas en sureté en ce lieu."

Njall se détourna du mur et observa ses compagnons. Livia près du premier coffre. Arnórr découvrant les autres. Aina et Thorolf débarquant également. Cette réserve, d’abord une découverte fabuleuse, lui apparaissait maintenant comme un piège mortel. Ce n’était pas la simple cachette d’un humain comme eux, mais la création d’êtres venant d’un autre monde. Un peuple qui les dépassait sans doute. Un peuple sur lequel lui-même ne savait pas assez choses.

"Nous sommes chanceux d’être tombés sur pareilles richesses, néanmoins… je pense que le dragon n’est plus notre principal danger…"

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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyDim 8 Fév - 21:33

Retaper les mâles de l’équipe n’est pas quelques choses qui me fait peur et je m’active en deux trois mouvements avant de voir la jolie étrangère s’engouffrer ni une ni deux dans le boyau sombre que son cher et tendre à ouvert. Je ne comprends pas sur l’instant la réaction de tous, encore trop focalisée sur ma mission principale : prévenir les infections et soigner. Puis une petite lueur étincelle dans ma tête après avoir fait volteface je m’approche sans appréhension aucune de l’entrée du tunnel. Pas de torche avec moi, j’entre et commence à me faufiler le long de la pierre polie. Je n’ai pas peur du noir bien au contraire. J’ai toujours considéré le noir comme étant la porte entre nous et notre âme voir peut être les autres esprits. Je n’aimais pas forcément les choses occultes mais j’aimais pensé que la noirceur était le jour des âmes, que c’était là qu’elle se nichait pour nos observer dans le noir et prendre soin de nous les vivants. J’aimais me dire ça même si je le cachais car j’avais peur que l’on me traite d’hérétique ou de suppo du pire dieu qui existait. Bref, je frôlais de mes doigts les paroies et posais mes pieds l’un devant l’autre avec précaution puis un léger bruissement attira mon ouïe à lui et je me redressais rapidement manquant de m’assommer. Sauf que le bruissement se rapprochait dangereusement et bientôt il fut sur moi, mué en une nuée épaisse de chauve-souris affolées battant des ailes à tout vas. Enfer, ô damnation, j’accélérais le pas pour essayer de sortir de ce nuage qui me foutait le visage. Mon pied se prit entre la paroi et une pierre et je m’étalais de tout mon long dans l’obscurité, laissant échapper un petit cri. Ma cheville ? Tordue. La douleur fait palpiter mes muscles et irradie dans tout mon mollet. Je lâche un juron et me redresse à genoux, seule. Une larme roule imperceptiblement sur ma joue, déliant la crasse sur son passage. Je m’appuie sur la paroi et prends une goulée d’air, prête à repartir mais je n’ai pas le temps. Le traqueur est déjà sur moi et me relève avant de continuer son chemin. Mes prunelles bleues suivent la tâche jaune de sa torche qui disparait. L’érudit s’avance à son tour, me passe à côté et continue son chemin comme tous les autres. Thorolf n’est pas encore passé, ce doit être lui qui ferme la marche. La douleur est encore là mais qu’importe, ce n’est qu’une foulure. Je reprends ma marche en boitillant et enfin j’atterris comme mes prédécesseurs dans une salle à l’allure de coffre secret. Tous sont ébahis par les richesses qui brillent et scintilles mais surtout par leur signification : Ils sont riches. Je le suis aussi puisque j’aurais certainement droit à une part de ce butin mais quelque chose en moi me disait qu’il valait mieux ne pas y toucher. Néanmoins je décidais de faire fis de ma conscience et m’approchais d’un petit coffret en argent qui ne vomissait pas de pièce d’or ou de pierre précieuse. Il y avait autour de celui-ci de quoi basculer dans la folie de la déraison pourtant il n’y avait que ce petit coffret. Je m’approchais doucement, à pas de loup, quand je posais le pierre sur une pierre. Elle bougea, s’enfonça sous mon pied. Je me statufiais un instant et retirais mon pied de la pierre. Un piège ? On n’allait pas tarder à le savoir au lieu de quoi un bruit sourd mais monstrueux commença à emplir l’espace.

-Ça vient d’où ?

Thorolf fit son entrée à ce moment-là et juste derrière lui le boyau se referma et un pan de mur s’ouvrit. Le bruit se stoppa net et nous fûmes plonger dans un silence sourd jusqu’à ce que je vous l’éclat de la lame qui se précipitait sur moi et Thorolf. J’ouvris de grands yeux aux pupilles étrécies et je me jetais au sol en hurlant un « à terre » paniqué. Le hachoir traversa la pièce avant de se ficher dans la pierre qui nous enfermait dans cette petite salle au trésor.

« Forcément fallait que le hachoir me tombe dessus !! »

Je me relève doucement et avec une précaution sans nom je reprends le chemin que j’ai déjà emprunté.

« Au risque d’être redondante, faites attention la pièce est piégée comme vous venez le voir. »


Spoiler:
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Thorolf Sigurdson
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MessageSujet: Re: Dragon's Cauldron   Dragon's Cauldron EmptyLun 9 Fév - 9:21


Je demeure donc le dernier à l'entrée du boyau, condamné par mes larges épaules et ma volumineuse carcasse à poursuivre encore et encore le démantèlement de cette fichue paroi, avant de pouvoir enfin m'y faufiler, tel l'ondoyant serpent, alors que mon gabarit est plutôt celui de l'ours des cavernes. Je demeure le dernier, certes, mais je suis aussi le plus impatient, le plus fébrile, car mon âme-sœur s'est engagée la toute première dans ce tunnel énigmatique et noir comme une nuit sans lune, elle y a disparu, il l'a avalée, et je ne serai pleinement rassuré qu'en la rejoignant dans les artères de la montagne. En cet instant précis, le fait de vérifier de mes propres yeux que ma crevette est en sécurité m'importe mille fois plus que le plus fabuleux des trésors, mais je tâche de ne pas afficher mes craintes, bien entendu, car ne suis-je pas le grand, l'immense Thorolf, ce colosse que rien ni personne ne trouble ni n'attendrit ? Pas question donc de laisser entrevoir mes failles à nos acolytes.

En avant ! Je récupère le bloc de granit qui me sert de bélier, et je pulvérise les contours de la crevasse. Je pulvériserais même la montagne toute entière pour retrouver Livia. La tâche s'avère d'ailleurs plus aisée que prévu, car l'inquiétude décuple mes forces. Les dernières hypothèses émises par Njall et par Arnórr contribuent également à aviver mes appréhensions, et elles m'aiguillonnent. En effet, il existerait peut-être d'autres passages creusés dans le roc, ce qui transformerait le repaire des dvergr en un point de convergence particulièrement dangereux, car notre ennemi en veston et pourpoint d'écailles pourrait avoir ressenti la présence du magot que nous convoitons et le guigner également. Bref, rien que d'excellentes nouvelles. De quoi me faire regretter mon haras. Mais qu'importe, je m'élance donc dans les entrailles du monde, valeureux lombric en quête de sa belle et d'un hypothétique trésor.

Le boyau s'évase peu à peu, ce qui satisfait pleinement mes lombaires. Des escaliers taillés dans la pierre me permettent ensuite de me redresser, et je suis apparemment proche du but, car j'entends les voix de mes compagnons d'aventure. Les voilà. Ma langoustine exulte, je le lis, sans risque de me fourvoyer, au fond de ses yeux gris qui brillent comme des perles d'argent. Mais ce qui capture aussitôt mon attention est un nouvel avertissement de Njall ! Les nains, selon ses dires, constitueraient un peuple particulièrement ingénieux, qui aurait pris soin de garnir de pièges sa tanière secrète, afin d'en protéger le contenu. Ces nabots sont décidément doués d'une imagination fertile. Et ce n'est pas tout, hélas. Alors que j'observe Livia, émerveillée par sa trouvaille, un coffre débordant de pierres précieuses, notre érudit poursuit son déballage d'informations. Bigre ! Plus il en rajoute, plus j'ai le sentiment que nous ne sortirons pas vivants de ce trou. Son interprétation des runes a beau être hésitante, tout ce qu'il en a déduit n'augure rien de bon. Je retiens surtout que seul un enfant de Dvalin serait capable de poser les pieds là où il n'y a aucun danger. Ce qui signifierait, apparemment, que des trappes pourraient s'ouvrir sous nos pas, ou que diverses constructions ingénieuses pourraient déclencher une pluie de flèches ou de rochers si nous posons la semelle au mauvais endroit. A moins que ces homoncules soient encore plus imaginatifs que je ne le redoute et qu'ils aient mis en place des stratagèmes encore plus diaboliques.

Bref, je fais part de mes déductions à mes compagnons, tout en étant conscient que je me mets peut-être le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Avant de pénétrer plus profondément dans ce retranchement exigu, je reluque vers Arnórr, qui a également découvert des caisses remplies d'or et de bijoux, entourées d'une armée de squelettes qui n'importunera plus personne. Qui étaient ces individus ? Des voleurs ou des cerbères ? Des dvergr ou des mortels à notre image ? Comment sont-ils parvenus ici ? Une faille dans le roc s'ouvrant sur le monde extérieur, qu'a repérée notre guide, pourrait peut-être nous apporter la réponse à cette dernière question. D'où je me trouve, je peux distinguer la canopée, un océan de cimes enneigées dominant un vaste réseau de ramures ombragées, mais personne, à mon humble avis, n'a pu emprunter cette lézarde surplombant le néant pour pénétrer ici ou en sortir.

Je m'avance enfin vers le centre de cette alcôve de granit, avec une infinie prudence. C'est là qu'Aina s'est arrêtée. Je l'observe alors qu'elle se penche sur un coffret supplémentaire. Fichtre, les dieux se montrent décidément généreux vis-à-vis de leurs respectueux sujets ! Je jubile en supputant la valeur de toutes nos trouvailles, et mon attention se relâche. C'est alors que la montagne se met à rugir et à frémir sur ses bases. Un cri d'alerte de notre guérisseuse me jette à plat ventre dans la caillasse, à l'instant précis où une brèche s'ouvre dans la paroi et en libère un couperet tranchant qui nous effleure le visage en chuintant à nos oreilles. Sapristi, il s'en est fallu d'un cheveu pour que Thorolf le géant soit raccourci d'une bonne tête ! Je demeure quelques instants totalement pétrifié, ce qui permet, bien malgré moi, à mon cœur de retrouver peu à peu un tempo raisonnable, puis je me redresse lentement tout en décortiquant du regard chaque détail et chaque aspérité du sol, imaginant bien-sûr que d'autres pièges semblables n'attendent qu'un faux pas de notre part pour se déclencher. Prudemment, je rejoins Livia, remarquant seulement alors que le passage que nous avons emprunté en rampant paraît obstrué par je ne sais quel artifice.

Mes yeux se posent sur le lettré. Celui qui sait tout. Une irritation manifeste les fait étinceler, car c'est lui, avec ses idées saugrenues et ses déchiffrages approximatifs, qui nous a menés tout droit dans ce traquenard.

- Tu as intérêt à nous sortir d'ici, Njall ! Et vite ! Sinon c'est en cognant ta tête d'intellectuel contre le roc que je creuserai un nouveau tunnel !

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