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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 Ciel brouillé #FREY

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MessageSujet: Ciel brouillé #FREY   Ciel brouillé #FREY EmptyMar 18 Nov - 22:46



Midgard est loin. Comme la tempête et son océan tourmenté. Le pollen au vent remplace les effluves salins. Les courants d’écume sont oubliés face à la sylve qui borde le palais. Seule la bruine semble commune aux deux mondes. Sa lourdeur se décrochant du ciel en une avalanche de gouttelettes insaisissables. Les billes opalines rebondissent d’une même ardeur que vagues sur la roche. Un craquement massif, répétitif, faisant trembler le calme de sa pesanteur caractéristique. La terre chevrote comme un chiot à qui l’on imposerait un bain. Un moindre maux pour purger le sol de sa crasse quotidienne. Des ruisseaux de stupre qui s’oublient dans les fonds marins. Les esprits omettent, mais la nature se souvient. Comme des failles tenaces dans la minerai ancestral…

Juchée sur la rambarde du balcon, la neuvième vague savoure la morsure tiède. Ce déluge attiédit l’ébullition à laquelle sont sujets ses méninges depuis presque une semaine. Odin, Angeya. Vidar aussi... Hefring ne sait plus où donner tête. Entre colère et questionnement, son liquide cérébral tangue sans que ses neurones ne trouvent un ponton solide sur lequel s’arrimer. Comme un navire perdu en mer, que même une longue discussion avec ses parents n’a su éloigner loin des flots agités. L’eau de pluie gorge les brins dorés et grignote la chair de la déesse avachie contre la balustrade. La pierre millénaire râpe la pulpe de ses paluches sur lesquelles se délivre tout son poids. Roche de qualité, unique barrière entre la balconnière et le paysage qui s’étale deux étages plus bas, jusqu’à l’horizon déchiqueté par la cime irrégulière des épicéas.

Derrière elle, les huis battent dans le zéphyr hurlant. Elles claquent comme un fouet sur la chair tendre mais infortunée. Elle devrait rentrer… Un dernier soupir, une gouttelette froide y trouvant l’opportunité pour se glisser dans la mince ouverture de chair, et la vaguelette se décide enfin à se blottir dans la chaleur interne de l’éléphantesque maisonnée. Refermant l’accès au balcon en tournant correctement la poignée des portes fébriles, le clapotement de l’eau sur le plancher vernis attire son attention. Mince ! Un drap repose sur la table de la chambrette, qu’elle empoigne d’un geste aisé pour se sécher vaguement la silhouette. En s’oubliant au torrent céleste, Hefring devenait presque flegmatique. Le linceul trempé atterrit dans l’osier en forme de coupole placée devant le baldaquin. Peut-elle décemment déambuler dans les artères du palais sous cet aspect roturier ? Hefring se prend à errer devant la porte miroir de la garde robe, grimaçant devant le reflet réfléchi par la glace tristement sincère. La peau devenue blafarde à force de noires humeurs, des poches soutenant ses iris brumeux. Même sa crinière avait perdu de son éclat doré. Plus algue que sirène pour l’heure, la cadette des mers se détourne prestement de ce mirage affligeant pour quitter sa chambre qui lui était dédiée depuis ses premiers pas en terre sainte. C’est le privilège amassé pour avoir un père proche du seigneur Frey. Et pas seulement. A la différence de ses autres sœurs, Hefring s’est toujours accordée un temps égal entre ces vallées de forêt et les profondeurs océaniques. Si bien qu’elle en est venue à considérer cet endroit comme un deuxième foyer. Un refuge lorsque le cocon mère se gorge d’une insoutenable tension. Un havre loin des altercations familiales. Frey accueille toujours l’imprévisible petite pouliche avec une bienveillance enhardie à force de siècles passés ensemble. Il l’a connue gamine, dépassant à peine le premier mètre, la bouille bercée d’insouciance et de candeur. Depuis, l’affection avait depuis longtemps posé ses fondations entre les deux déités. Oreille aux aguets lorsque la jeune bouche se scelle devant les statures parentales, le seigneur de Vanaheim a toujours été prévenant et attentif aux confidences de la dernière vague. Avec une Tempête comme matriarche et un Océan sévère en paternel, la guerroyeuse a souvent le courage fuyant lorsqu’il s’agit de révélations incertaines. Ou simples confessions de pensées. Et quand ses sœurs ne suffisent plus à percer l’abcès de son ciboulot…

« Non, il n’est point encore rentré… » Hefring soupire en laissant le fieffé dévot en plan dans son sillage. Personne dans ce palais ne semble savoir quand le noble vane reviendrait de son excursion. Elle a besoin de parler. A lui, et personne d’autre. Ces sœurs ne seraient d’aucun secours pour un problème qui concernait la famille des mers. Au besoin d’une personne externe, la vaguelette avait donc quitté le nichoir aquatique pour rejoindre ce havre sempiternel. Mais à son arrivée, elle dut constater l’absence du dévoué compère. Attendre, c’est la sa seule alternative jusqu’au retour du maître des lieux. Elle avait donc flâné dans les veines de calcaire, avant de traîner quelques heures dans sa chambre, dont une flopée éphémère sur le balcon, à fricoter avec la flotte aérienne. Mais à présent, c’est jusqu’aux cuisines que ses bottes trempées devraient l'emporter. Elle a soif. Et faim. Son estomac gronde sous l’épaisseur de cuir qui constitue sa tunique. Hum, voilà ce qui en coûte de louper le souper de la veille et le déjeuner du matin. Un manque d’appétit flagrant depuis la vérité mise à nue par ses parents une semaine plus tôt. Une vérité douloureuse, dont elle ne parvient pas encore à déloger l’axe central du creux de son épigastre. Direction cuisine ? Finalement, la vague se détourne de cet objectif raisonnable pour dévaler les escaliers jusqu’à la cave à vins et en déloger une bouteille. Elle pense trop. Le vin semble être un bon moyen pour inhiber ce chaos et s’enfoncer dans une torpeur ardemment désirée. Rapide, mais insane. Piètre attitude dont elle n’a cure. Elle en oublierait presque l’inconvenance si elle se présente à Frey dans cet état. D’un geste, elle désape la fiole de son bouchon. Le vin crache son odeur étourdissante aux narines tremblantes de l’oublieuse. Bigre que ça sent bon ! Maigre consolation d’une noire semaine… Une gorgée, une seconde. Une autre encore. Hefring soupire en sentant l’engourdissement progresser dans son organisme. L’ankylose s’évapore au détriment d’une paresse croissante. Un tiers à peine de la bouteille est vidé que des pas résonnent déjà depuis le vieil escalier menant aux sombres sous-sols où elle s’est tapie depuis temps récent. Sans être soûle, la torpeur instaurée devient un handicap certain lorsqu’il s’agit de faire bonne figure. Acculée au mur, avachie en tailleur à même le sol, le goulot en main, Hefring observe la silhouette noblement bâtie dévaler lentement les marches jusqu’à s’arrêter à quelques centimètres de sa carne assise. La chandelle tenue par l’intrus fait danser leurs silhouettes sur la roche aplatie sous ses fesses. Elle n’ose briser le silence. Honteuse de s’être laissée aller à cette douce tentation ? L’impatience a eu raison d’elle…


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MessageSujet: Re: Ciel brouillé #FREY   Ciel brouillé #FREY EmptyJeu 20 Nov - 12:08

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La crachin de la pluie léchait le visage inquiet du Seigneur de Vanaheim qui était monté sur son cheval, pensif, revenant d'une expédition afin de rallier plus de personnes sachant se battre et mettre de l'ordre dans les quelques villages qui avaient été pillés lors de la recherche de la déesse Idunn. Ces villages-là avaient eu du mal à se relever et le Seigneur se devait d'y aller en personne. Le Protecteur des opprimés, tel aurait pu être son surnom. Il s'inquiétait sincèrement pour son peuple, pour ses hommes et pour son royaume. Le joug d'Odin devait arriver à son terme très vite, car cela ne faisait que fort trop longtemps qu'il durait. De plus les récentes rumeurs courant à son sujet n'avaient fait que faire grossir le feu que représentait sa haine pour le tyran des petites gens ; signer l'arrêt de mort d'Angeya, la fille d'Ægir, la mère de la princesse héritière du trône d'Asgard... Cela avait fait mouche. La missive qu'il reçut du père en deuil quelques jours après que ses espions lui aient rapporté la triste nouvelle ne faisaient que le lui confirmer. Un de ses hommes le sortit de ses pensées pour lui dire qu'ils arrivaient au palais. Déjà ? Il fallait croire que ses réflexions avaient duré plus longtemps que prévu.

La pluie se faisait de plus en plus insistante alors qu'il pénétrait les portes de la cour de son palais. Il descendit de sa monture et partit la ramener aux écuries, ne pouvant supporter que quelqu'un s'occupât de ce dernier hormis sa propre personne. Son vieux compagnon était très important pour lui, alors c'était tout naturellement qu'il le dessella de lui-même, tout en étant minutieux. Une fois la bête complètement déséquipée, il la caressa, lui donna une gâterie aux saveurs sucrées pour et retourna au palais, posément, sentant la pluie contre se peau. Il adorait cette sensation, qui l'apaisait de toutes ses inquiétudes ainsi que ses tourments, les arrachant à sa peau d'une douce caresse semblable à une main gantée de velours. Ce fut le pas traînant qu'il passa les portes d'entrées, larges d'au moins cinq mètres et au moins deux à trois fois plus grandes qu'elles n'étaient imposantes. Il se hâta vers sa chambre, afin de retirer son armure ruisselante d'eau et de passer un coup d'essuie sur ses cheveux qui commençaient déjà a être mi-longs. Une servante vint le trouver avec un nouvelle qui ne le surprit guère : Hefring, la neuvième vague, sa tendre et adorée nièce de cœur était là.

A peine habillé, il s'empressa d'aller dans la chambre attitrée de la petite vague, n'y trouvant personne. Il ne lui fallut guère longtemps pour comprendre où la belle se trouvait et c'est en s'emparant d'un chandelier, qu'il pressa le pas jusqu'à la cave à vin. Lentement, il descendit les escaliers et ce fut dans la lumière tamisée que donnait son chandelier et les torches qu'il trouvait une déesse dépitée, à la mine renfrognée mais quelque peu béate dû au vin. Frey déposa le chandelier au milieu de la pièce, s'empara d'une cuvée qu'il appréciait et s'avança vers Hefring. Il s'assit juste à côté d'elle et passa son bras autour d'elle, l'attirant contre lui, sachant pertinemment bien pourquoi elle était ici. Il n'avait guère besoin de lui parler pour le savoir. Débouchonnant la bouteille de vin à l'aide de ses dents, il prit une rasade du liquide carmin et senti les arômes fruités caresser de leurs goûts ses papilles gustatives. La légère sensation de brûlure dû à l'alcool lorsqu'il passait dans sa gorge le rendit complètement serein. Sa voix s'éleva alors dans la pièce, résonnant de graves et pourtant, très calme.

- « Ma petite vague... »

Il n'avait pas besoin de dire plus. Sa voix et son regard en disaient déjà long. Son cœur battait la chamade. Pourquoi ? Il n'eut pu le dire, cependant, il y avait de la douleur, de la tristesse dans chaque pulsation. Était-ce là de la compassion pour ce que traversait Hefring ou de la réelle tristesse qui le peinait. Quelles étranges sensation et situation. Une autre gorgée de vin et il tendit la bouteille à sa comparse de beuverie, sentant peu à peu la sensation d'engourdissement s'emparer de son corps à l'estomac vide depuis quelques jours déjà.

- « Parle-moi de ce qui te taraude, ma petite vague. Je t'écoute. »

Il savait de quoi il en retournait, mais il souhaitait l'entendre dire, afin qu'elle libère toute cette douleur contenue en elle, qu'elle se vide des dernières larmes qu'elle eut pu encore avoir en elle.
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MessageSujet: Re: Ciel brouillé #FREY   Ciel brouillé #FREY EmptyMer 26 Nov - 15:53



Dans la pénombre des sous-sols, la flammèche rougeoie de sa braise capucine. Plus vivace que son homologue délaissé dans une crevasse du mur, la torche du souverain luit comme un premier jour de printemps, avec l’espoir d’une estivation printanière. Une gêne creuse son ventre assoupi par la vinasse chopiné à foison pondérée. La boisson n'est pas le remède idéal pour défier les traumatismes émotionnels. C'est un artifice éphémère outrepassant les échelons sentimentaux. Un leurre millénaire bafouant la perception personnelle. L'aléa réside malheureusement en l'habitude qu'Hefring à construit à force de coudoiement avec la Vague la plus débraillée de la fratrie océanique. Dufa et sa prédilection pour le pinard et la bibine. Dufa, la polissonne au cœur belliciste. Dufa, l'exemple plagié par la cadette en bien des aspects. De l'ivresse guerrière au penchant dipsomane, la panthère pourrait presque s’enorgueillir d’être une reproduction miniature de la garçonne. Presque. Car si elle lui ressemble en bien des points, Hefring se distingue en une caractéristique qui lui est propre. Outre sa troublante ressemblance physique avec son aïeul, son tempérament commun à la Tempétueuse et les quelques héritages du temps passé avec ses aînées, la dernière vague est un simulacre de nomadisme. Le corps est tangible dans les artères de la forteresse aquatique, mais l'esprit est ailleurs... Comme la bohémienne des routes graveleuses de Midgard, l'Intrépide se laisse un peu trop fréquemment entraînée au grès de ses envies, loin du confort de la maisonnée. Loin des étreintes familiales. Ses expéditions répétées à Vanaheim ont fait de ces terres un second foyer. Un havre bienvenue lorsque le palais des mers semble assailli par un trouble passager. Pas seulement pour l'émeraude fortifiant de ses vallées boisées, mais aussi et surtout, pour le seigneur de ses terres. Frey, un ami de longue date avec l'Océan, considéré, au même titre que Var est sa marraine, comme un oncle estimé. Des prunelles attentives pour guetter ses intarissables foucades. Des épaules robustes pour soutenir ses émois qui ne sont pas sans rappeler ceux de la matriarche, quoiqu'à des degrés mineurs…

La vaguelette s’abandonne volontiers contre Frey, dont un bras protecteur vient s’enrouler autour de ses omoplates aveulies. Elle peut sentir les muscles saillants sous le sobre tissu qui essaie d’en masquer les contours. Et la force qui en exsude, comparable à celle de son aïeul dans les rares étreintes, a pour effet de la mettre en confiance. Un bruit du goulot débouchonné par d’habiles paluches carillonne à son oreille comme un râle impie. Rien de très pieux, qui ferait frémir de curiosité les lèvres les plus jeunes. A son tour, le vieux maraudeur biberonne le crû d’une appétence éthylique. Quelques brûlantes lampées pour réchauffer n’importe quelle bedaine. De fiévreuses gouttelettes qui noient la carcasse de l’abonné à n’en plus compter. Le corps chauffe, l’esprit s’engourdit, mais tout reste temporaire. Et le lendemain, les retombées laissent un goût âpre et honteux sur le palais devenu pâteux à force d’usure par un excès de bistouille.

Qu’est-ce qui ne va pas ? Blottie contre le flanc de l’homme qu’elle a toujours placé sur un même piédestal que son père, la neuvième vague laisse la question s’encastrer lentement dans le cliquetis ralenti de son crâne. Qu’est-ce qui ne va pas ? Trop de choses prêtent à éclore de son front plissé Aspirant l’air chargé de poussière d’une goulée encourageante, la dryade expire ses premiers mots. « Je me sens… » Un instant, la voix s’essouffle et se laisse volontiers assaillir par le silence. Les lèvres frémissent et se pétrissent sous les coups d’émail. « Complètement larguée… » Comme une amarre abandonnée dans les remous salés après une violente tempête, les récents évènements la dépassent. Elle ne sait plus où donner. Foyer de nébulosités, son âme est ciselée d’anarchie. Son cœur aussi. Ce n’est plus qu’un organe gangréné d’aléas. Un Malin se serait-il glissé en elle pour semer la zizanie ? Son intérieur n’est plus qu’une structure hétérogène violée. Une copie infidèle de la biologie. Rah, que veut-elle vraiment ?! Hefring scrute la flamme danser dans la pénombre, l’air indécise. Mas la vérité est là, tangible au possible, prête à faire le grand saut depuis le rebord de sa paire de chair églantine. Ce qu’elle souhaite depuis longtemps. Trop peut-être pour encore l’exploiter. Faire le deuil. C’est là tout ce qu’elle souhaite. Accepter, s’abandonner au mystère. Mais il a fallut que l’identité du coupable se dévoile au grand jour. Odin, la belle crapule ! Il n’y a plus d’abdication qui tienne ! Juste des envies assassines alimentées par des nuits agitées où le sommeil devint fuyant. Des heures comblées de rêves souillés par un désir vengeur. La belle Ondine revoit sa propre botte toute crottée de purin écraser la fossette ridée du seigneur d’Asgard, sa lance engloutie dans les viscères fumants du damné. Ce même rêve saisissant depuis quelques nuits, au dessein unique d’aviver ce sentiment propre au dieu de la vengeance.

Vidar, ah, qu’en est-il d’ailleurs de ce cachotier ? Est-il vraiment ce qu’il prétend être ? Un ami à qui elle peut dévouer une confiance inébranlable ? Doit-elle en douter, alors que l’ambigüité de ses réels sentiments a pris de l’ampleur ces derniers mois ? L’avertissement de sa mère à l’égard du Vengeur claque encore sous ses tempes saillantes. Sa véhémence l’avait prise au dépourvue, mais peut-être serait-elle passée outre ce conseil si la Tempétueuse avait clarifié les raisons d’une telle pénitence. Au lieu de quoi, elle ne reçut qu’une apologie brouillardeuse la laissant sur sa faim. Elle eut beau interroger ses aînées, la quête de vérité fut vaine et frustrante. Des propos nuageux la renvoyant inlassablement à sa mère. Hors, celle-ci avait clairement mis fin à la discussion à ce sujet. Quel secret se cache sous ces paroles averties ? Oh douce frustration qui brûle en son sein… Elle en oublierait presque sa colère première tant l’irritation est grande. Presque, mais la douleur s’impose d’une écume trop imposante pour qu’elle se voit étouffée par une autre distraction sentimentale.

Hefring pourrait cracher sa haine d’Odin. N’est-ce pas là ce qu’attends patiemment le seigneur campé contre elle ? Le pourquoi de sa présence à ses côtés, assis à même la poussière, prêt à vider quelques bouteilles en sa tumultueuse compagnie ? Il connaît la vérité, sait l’agitation qui a secoué le palais des mers et doit dès lors se douter de l’effervescence qui broie les côtes de sa protégée à l’instant. Les tripes aspergées d’alcool, Frey doit se préparer à affronter la mini-tempête. Peut-être même la dompter, avec l’appréhension de quelques bons crûs gaspillés au grès de la confidence passée dans ces sous sols. Mais des lippes rebelles et chagrines finissent par s’extirper un blâme masqué et inattendu. « Que s’est-il passé entre Vidar et ma famille ? » Pas d'Odin qui tienne, ni d'Angeya. L'injure est absente, mais le trouble reste commun. Si les réponses doivent se trouver ailleurs que dans le clan des mers, alors c’est auprès du Vane qu’elle les dénichera. Le dieu vengeur est un allié du Flavescent, en plus d’habiter ses terres depuis sa naissance. C’est d’ailleurs par son intermédiaire indirect qu’elle a connu l'oiseau rancunier. Elle n’aurait songé à ce fil rouge idéal si elle n’était pas aussi proche de Frey. Plutôt grand frère que second père, Hefring a toujours pu trouver une oreille attentive, mais aussi un confident auprès de son aîné. Et plus que tout, Frey est non seulement au courant des fréquentations de sa nièce, mais aussi des récents sentiments qui agitent la donzelle à l’égard du fils de la valkyrie. « Récemment, mère m’a interdit de l’approcher sans justifications claires…et mes sœurs se pâment de fausseté… » Sa voix craquèle d’émoi. « J’ai l’impression de nager dans un foutage de gueule monstrueux » Elle s’accorde une pause et avale une nouvelle lampée de vin. « Et Odin, cette crapule que j’ai respecté toute ma vie, ça me donne envie de gerber… » Hop, une nouvelle gorgée! Son organisme s’échauffe comme son esprit, mais le premier est fait de l’alcool. Le second, de colère. Cette discorde lui donne juste envie de se bourrer la gueule à déraison. Ce qu’elle fait pour l’heure, à moins que son titulaire ne finisse par retrouver un tant soi peu de modération. Le vin la grise, l’atmosphère froide et humide l’endormirait presque, mais la rage dissipe les prémices d'une léthargie imminente ...



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MessageSujet: Re: Ciel brouillé #FREY   Ciel brouillé #FREY EmptyMer 25 Fév - 20:45

Les bras du dieu se refermèrent sur la petite vague. Elle semblait plus tourmentée qu’il ne l’eut cru. Il savait en son for intérieur que cela n’avait pas seulement Angeya comme cause. Quelque chose d’autre, quelque chose devait être assez fort pour la mettre dans un tel état. Sa main de libre s’empara de la bouteille, qu’il continua de siphonner, comme si elle était la source de son immortalité, la source de sa jouvence. Le liquide carmin, aux forts arômes de tanin, fruités, léchait ses papilles délicatement, endormissant de plus en plus son corps tout en le berçant tel Morphée dans cette effusion d’alcool circulant dans son sang. Son corps était engourdi, boire à jeun après plusieurs jours sans sommeil était une mauvaise idée, mais il n’en avait cure, il était en bonne compagnie. Il posa sa tête sur celle de la petite vague, qui avait quant à elle, élue domicile sur l’épaule du seigneur vane. Il l’écouta, maladroitement, vider son sac, le questionner quant à Vidar. Un voyant lumineux se mit à clignoter dans sa tête, comme pour l’avertir que c’était un terrain miné. La Tempête l’aurait tué si elle était au courant de ce qu’il allait révéler. Ce fut débridé par l’alcool et la bouche légèrement pâteuse qu’il se décida à lui expliquer le pourquoi de la chose.

- « Je me souviens vaguement de l’affaire. Mais Vidar, fut un temps, s’était entiché de ta mère. Sauf qu’elle était déjà avec Ægir, ce qui a valu un joli refus de la part de Ràn quant à la déclaration des sentiments. Enfin, il me semble, en tout cas, il s’était pris un sacré vent. Je pense que ta mère pense qu’il souhaite prendre sa revanche ou autre, mais… Je pense que tu es assez grande pour savoir qui tu veux fréquenter et avoir un minimum de bon sens pour déceler les mauvaises intentions des gens. Mais sache que s’il te fait du mal, en tant que son seigneur, j’ai le droit de lui faire passer un sacré mauvais quart d’heure. Il prit un temps de repos. But une nouvelle lampée, puis reprit. Tout ce que je viens de te dire… Tu ne le dis pas à ta mère que tu le tiens de moi. Je me ferais tuer par elle si elle le savait. »

Il se perdit dans ses pensées, telle une volute de fumée dans une salle. Un chemin fort peu clair et long, suivant pourtant toujours la même direction : la bataille à venir. Sans dire qu’il avait les pétoches, il avait une sacrée appréhension quant à son issue. Il ne doutait pas des capacités de son armée, mais il ne connaissait pas l’étendue du pouvoir de celle d’Odin et cela le mettait mal. Il avait accordé son aide à Jörd plus vite qu’il n’eut fallu pour le dire. Et si cela avait été une erreur ? Certes, sa cause était juste et Frey n’était pas sans une légère arrière-pensée d’indépendance, si l’issue du combat leur était favorable. Mais il n’avait pas droit à l’erreur. S’ils perdaient, Odin leur retomberait dessus, surtout que le zigoto n’avait jamais porté Frey dans son cœur et à présent, devait en vouloir à Freya. Il soupira et vida la bouteille, las de tout ce questionnement.

Sa voix s’éleva, maussade et hésitante.

- « Je peux te faire une petite confidence, Hefring ? Moment de silence. Je ne sais pas ce qu’il arrivera à l’issue de la bataille qui arrive. Cela me maintient éveillé, jour et nuit, depuis presqu’une semaine déjà. Je ne doute pas de nos troupes, mais j’ai peur des conséquences qui devront être subies par Vanaheim en cas d’échec. Même en cas de triomphe ; une indépendance ne se gagne pas si facilement et n’est pas sans coût. De plus, si jamais il m’arrivait un truc sur le champ de bataille… J’ai trop de choses inachevées, je ne peux pas me le permettre. Enfin. Ce n’est rien, je suppose. »

Il se leva et retourna devant les rayons, pour choisir une nouvelle bouteille. Devant les étagères, il se mit à ruminer, contre son manque d’entrain vis-à-vis de Gerd. Il se devait d’y remédier. S’il revenait vivant de ce capharnaüm, il se devait d’agir. Il s’empara de la bouteille de son cœur, fit demi-tour, toujours bien stable sur ses guibolles et s’avança vers Hefring. Qu’allait-il faire d’elle ? Ils ne pouvaient tout de même pas passer toute la nuit dans son cellier.
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