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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent

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Les Nornes
Les Nornes
queens of fate

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MessageSujet: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyMer 29 Oct - 14:26

La prophétie

Oeil pour oeil, dent pour dent





Loki & Sigyn


" Blanc de vide, noir sur blanc.
Ce n’est que tachés de sang que nos mots te condamneront. À la vengeance des humiliés, nous ne ferons pas qu’observer en surface tous tes songes, nous saluerons la profondeur de son corps mutilé, jusqu’à ce que la culpabilité remonte et te ronge, jusqu’à ce que nous apercevions ton enveloppe se vider.
Blanc de peur, noir sur blanc.
Ce n’est qu’immaculées de sang, que nos paroles te tueront. Pour la revanche des indignés, tu n’apercevras nos sourires que l’espace d’un instant, lorsque son âme exécutée sera recouverte d’un linceul glacé effleurant la froideur du moment.
Blanc d’allégresse, rouge de mépris.
Nous t'avions pourtant averti.
La vengeance est un plat qui se mange aussi froid que le trépas.
"


Hymne à la Vengeance.

____________________________________



Un voile sombre avait été jeté sur le palais naguère étincelant, mais qui aujourd'hui, se drapait d'une couleur de deuil. L'armée était partie depuis plusieurs heures désormais, abandonnant dans son sillon une ville en narcose, comme une nécropole dans laquelle musardaient de rares fantômes. Difficile de déterminer si l'on était encore en journée ou si le soir était tombé, la voûte obscure n'était jaspée que de faisceaux de haine et d'une odeur de rancoeur. Pas un asgardien dans les ruelles, chacun était claustré chez soi, à prier pour les époux, les frères et les fils en bataille. Dans la demeure souveraine, des Einherjar restés à quai faisaient et refaisaient leurs rondes dans un silence sépulcral, seuls les échos de leurs pas résonnaient dans le dédale de corridors vides. Tous s'étaient lovés dans l'expectative du retour triomphal de leur roi, l'avenir d'Yggdrasil se jouait en ce moment même.

Des gardes passèrent à l'orée des appartements royaux, et une ombre patienta qu'ils disparaissent à l'intersection suivante pour se hasarder dans les environs. Le galbe fluet d'une domestique alla se conglomérer à un mur dans lequel était enchâssé un monolithe sculpté, elle vérifia autour d'elle, puis murmura contre la paroi. « Que ces sanglants augures étanchent la soif des indignés. » Soudain, la demi-colonne se déplaça dans un bruit si discret qu'il en fut à peine audible, une haute silhouette vêtue d'obsidienne sortit précautionneusement et jaugea la donzelle devant elle. « Ainsi soit-il. » Répondit la voix de rogomme. La croisade vengeresse pouvait à présent commencer.
Et le quidam de faire signe dans son échine, une dizaine d'individus s'échappa en file indienne du passage secret qui se referma derrière eux et ils se mirent à lentement progresser dans le couloir. Tous s'immobilisèrent devant la porte cible, tant galvanisés par l'impatience que par l'appréhension. Un regard entre les complices, nul besoin de mots, tout était déjà prévu depuis de longues lunes, chacun connaissait parfaitement son rôle. La servante frappa et entra dans la pièce, l'huis pas tout à fait clos après elle, puis fardée de l'usuel masque avenant, elle considéra les gémeaux au crin d'ébène installés dans des fauteuils avant de se présenter à leur mère. « Ma dame. » Elle fit courbette. « Je suis venue voir si vous n'aviez besoin de rien ? J'ai vu que vous aviez peu touché à vos repas, peut-être devriez-vous manger quelque chose, ne serait-ce que pour le bébé... » Elah avait l'habitude d'être aux petits soins pour l'Ivaldidóttir, aussi la couva t-elle d'un regard bienveillant. Mais l'expression s'étiola en inquiétude, et elle obvia ses prunelles vers les grandes fenêtres. « Je vous admire, rester aussi calme en ces circonstances... Je ne cesse de m'agiter en tous sens, je suis tellement nerveuse quant à l'issue de la guerre. Dites-moi, ne nourrissez-vous pas quelque crainte, qui que soit le vainqueur ? » Elle tritura innocemment ses phalanges, tandis qu'à l'extérieur, l'on affûtait une dernière fois les lames. La conversation centrant l'attention des proies, ce fut bientôt l'heure de frapper. Et sans crier gare, le groupuscule s'introduisit dans la chambre, avide d'une organisation presque millimétrée.

« Faites-les taire ! » Vali et Narvi n'eurent qu'à peine le loisir de couiner avant de se faire ceindre par de fortes poignes, quant à Sigyn, ce fut la domestique qui lui sauta sur le râble dès qu'elle eut le malheur de faire volte-face, paume plaquée sur ses lèvres pour étouffer ses éventuels glapissements. Deux malfaiteurs s'étaient placés en faction dans le corridor, prêts à prévenir leurs comparses en cas de venue d'Einherjar ou de quelconque âme, pendant que les autres prenaient possession des appartements. Celui qui semblait être à la tête de l'évènement s'avança vers la déesse, faciès caché, seules luisaient deux billes mordorées qui frappèrent la nymphe gravide avant même qu'il ne l'ait effleurée. « Ah, belle Fidélité. » Les jumeaux se débattaient en vain en arrière plan. Vali s'était vu mettre un linge sur la tête et il était ardu de dire s'il quémandait de l'aide ou de l'air, quant à Narvi, il était à ce point rubicond que l'on aurait juré que l'homme qui le tenaillait était en train de l'étrangler. Leurs plaintes confuses n'ébréchèrent pas le leader qui brandit placidement une dague pour la placer sous la gorge de leur captive, une fois qu'Elah l'eut relâchée. « Pas un bruit, vous n'aimeriez pas voir vos enfants mourir avant vous. Prenez une grande inspiration, tout va bien se passer. » Mais pour qui ? Telle était la question. « Je regrette que nous en soyons arrivés là Sigyn, croyez-moi, nous aurions aimé trouver une autre solution... Vous êtes une noble femme, hélas, l'on ne peut obtenir que le chaos en épousant le Chaos. Vous avez été sotte et aveuglée par votre propre quintessence, la loyauté aussi a ses lisières. » Il la toisa, puis, trop suave, il apposa sa main sur le ventre rond. « Nous ne pouvons plus laisser faire ça... Nous ne pouvons plus accepter Son ivraie. Loki goûtera à sa propre médecine lorsqu'il pleurera sur les cadavres de ceux qui lui étaient chers... Tout comme nous l'avons fait, par sa faute, quand les jötuns ont tué nos familles. »



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✗ Étant donné que vous n'êtes que deux dans ce sujet, vous n'avez pas de délai de réponse obligatoire, évitez juste de mettre deux semaines entre chaque post.

✗ La limite est de 500 mots minimum et 1000 mots maximum, pas en-deçà, pas au-delà.

✗ Je vous laisse voir entre vous sur qui répond en premier.

✗ S'il y a un problème vous savez où me trouver. Bonne situation de crise les enfants ! niark
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Sigyn Ivaldidóttir
Sigyn Ivaldidóttir
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« together, we will live forever »


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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyJeu 30 Oct - 17:10

Il était parfois de ces moments surréalistes, ceux que l’on s’imaginait uniques, irremplaçables. Alors que le monde entier était en guerre, elle était là, dans un palais désert, une forteresse bien trop vulnérable. L’usuelle animation des couloirs avait été troquée contre un silence de mort, dans lequel le moindre souffle devenait une véritable bacchanale. Les jumeaux s’étaient calés dans de grandes bergères après le repas, placidess malgré l’inquiétude qui les rongeait – s’ils faisaient le plus grand des efforts pour le cacher à leur mère, Sigyn n’était pas à ce point crédule. Elle-même n’était pas tout à fait quiète, mais la raison la muait à s’en laisser aux mains des Nornes. Nul tourment de sa part n’aurait d’incidence sur le résultat des affrontements, mais c’est tout de même le mirage du champ de bataille, tel qu’elle se l’imaginait, qui dansait devant ses yeux.

Si l’entrebâillement de la porte ne l’alarma point, la douce voix d’Elah la déracina de ses chimères, et elle posa sur la domestique un regard appréciatif. « Merci, Elah. Ne t’en fais pas pour moi ; je ne me laisserai pas faner, » soutint la déesse avec un petit sourire. Elle chérissait la révérence dont faisait preuve certains domestiques, qui n’avaient pourtant pas besoin de s’attacher autant à son état. Dans cette période de solitude, elle avait néanmoins apprécié les attentions d’Elah. Les réflexions de la jeune femme avaient du sens, mais Sigyn ne fit qu’hocher la tête. « Rien que je dise ou fasse n’importera ; les Nornes savent sans doute déjà qui émergera vainqueur de l’affrontement, et je me remets à cette décision. » Fataliste, peut-être, mais pas tout à fait dépourvue d’anxiété. La seule chose qui importait réellement était qu’à l’issue de la guerre, ceux qu’elle aimait retrouvent le chemin d’Asgard.

Sigyn voulut réitérer ses remerciements à la domestique, mais son phonème se coinça dans sa gorge – le fracas de la porte fit vibrer la pièce et la déesse resta un moment interdite. Mue par la peur, elle se leva soudainement, espérant empêcher quelque mal de s’abattre sur ses précieux fils, avant d’être elle-même immobilisée par cette même personne à qui elle avait offert sa confiance. À voir le nombre de soudards qui s’étaient immiscés dans la pièce, elle comprit rapidement que la partie était déjà terminée pour sa part ; ses yeux s’embrouillèrent de larmes, consciente d’être désormais impuissante face au destin qui lui était réservé. Celui qui semblait être à la tête de ces reîtres osait la toiser, le visage dissimulé. Elle ne put que lui décocher un regard haineux, restant néanmoins muette. Elah la relâcha mais elle ne tenta pas d’esquive, se laissant docilement menacer du fil acéré d’une dague. La voix rauque de l’homme écorchait ses tympans, mais elle devant néanmoins s’y soumettre, persuadée qu’il n’était pas là que pour une poignée de bijoux et de perles. Elle mourrait ce soir.

Sigyn serra les dents en sentant la main de l’intrus sur son ventre, mais ne brisa pas le contact visuel, soutenant son regard avec le peu de courage qu’il lui restait. « Et vous avez été obnubilés par le deuil et mus par votre neurasthénie. Vous savez que ma mort et celle d’enfants innocents ne ramèneront pas les êtres qui vous étaient chers. » Le désespoir avait pris le contrôle ; sa voix était égale malgré les larmes qui cascadaient maintenant sur son visage, noyant ses yeux et ses lèvres. La douleur de la trahison d’Elah faisait bouillonner le sang dans ses veines. Celle qui avait pris soin d’elle et de ses enfants pendant si longtemps… la voilà qui serait maintenant son bourreau. Sa gorge se serra et elle se tut, même si d’innombrables invectives lui brûlaient les lèvres.

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Loki Farbautison
Loki Farbautison
dieu du chaos

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And when you fall from that parapet,the sound you'll be hearing as you go down will be me,laughing my head off. ❞



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyJeu 30 Oct - 18:06


œil pour œil, dent pour dent.
les époux endeuillés


L’aube était depuis bien des heures venue, calcinant les toisons sylvestres du Royaume de Lumière par d’aériens camaïeux rutilants. C’était à croire que l’astre de Sól se fichait bien des enjeux prépondérants que cette journée faisait éclore, ceux d’une guerre longuement et copieusement apprêtée dans l’ombre des corridors – quels qu’ils furent – et en cette heure menée sur les landes de la monarchie asgardienne. S’il avait, depuis plusieurs nuits, maintes fois sillonné et arpenté les mondes en quête d’un éclaircissement probant sur cette trouble affaire de Libérateur, le dieu semblait à présent chérir le repaire qu’était le castel de Jörd, comme si ce fût là quelque tanière dans laquelle s’abriter. Il ne courserait nulle chimère, aujourd’hui, car il réservait son entière préoccupation à l’hymne des fers et des boucliers, chantant au-delà des frontières astrales pour venir résonner contre les parois de son crâne. Nombre d’interrogations cavalaient à perdre haleine dans ses entrelacs alambiqués de pensées ; qui menait la bataille ? Quelles étaient déjà les pertes ? La Terre était-elle parvenue à s’approcher du roi ? L’avait-elle occis ? Contre quels flancs Thor s’était-il rangé ? Tyr parviendrait-il à écraser les forces de l’Annardóttir ? Les alliés de la Nature s’étaient-ils bel et bien rendus au front ? Avaient-ils conduits suffisamment d’effectifs ? Et qu’en était-il de la cité ? Surveillait-on son enceinte ? Frigga était-elle en sûreté ? Sigyn était-elle auprès de la reine, tel qu’il s’en était enquit lors des dernières lunes de son exil ? Pinçant l’arrête de son nez à l’aide de deux longues phalanges exsangues, le Chaos se détourna des hauts vitraux devant lesquels il méditait pour reprendre ses sempiternels pas dans la large salle – désignée par son hôte comme étant celle du trône. Un trône décidément vacant – et qui le resterait peut-être à jamais – devant lequel il broyait la pierre du dallage tel un animal en cage. Dans une énième volte-face, il s’immobilisa pourtant, sourcillant avec stupeur comme il se retrouvait à mirer un bien discret intrus. Petit et menu, voltigeant avec nervosité à hauteur de ses globes, un Nisse trépignait dans l’air en alternant couinements indignés et regards obliques. La créature tentait vraisemblablement de communiquer, mais un effroi inextricable semblait étreindre sa petite gorge, à tel point qu’il semblât improbable que de lui arracher quelconque verbe intelligible. « Qu’est-ce donc ? » Interrogea le Sorcier que pareille saynète déconcertait, sans toutefois élever un ton néanmoins rongé par un exorde d’anxiété. Le feu-follet ne paniqua que d’autant plus, tourbillonnant devant le Fumiste comme s’il fût possédé par une ribambelle de diables. « Il suffit ! Tu me donnes la nausée ! » Diligent comme un venimeux, le Farbautison tendit sa paluche et emprisonna le lutin tout contre sa paume. Si ses intentions n’étaient, contre toute attente, point scélérates, le follet n’attendit guère d’autres formulations pour se débattre avec force. « Mais enfin ! Calme-toi ! Je ne te veux aucun mal fichue flammerole ! » Non sans sabouler une ultime fois la carne de son geôlier, le messager parut entendre raison, levant ses deux grands yeux d’entre les doigts princiers. « Là. Vois-tu ? Je ne souhaite point écimer ta minuscule tête, mais par les ossements du Helheim, exprime-toi ! » La petite chose déglutit, puis lampa une grosse goulée d’air et, d’un phonème strident, brama de ses petites cordes vocales. « La Fidélité ! On attente à la Fidélité ! Et ses noirs petits corbeaux, étouffés ! » Les sourcils de Loki se froncèrent en une incompréhension opiniâtre, qui ne dura guère plus de quelques secondes avant que ses calots ne s’écartent avec horreur. « Ma femme ?! Mes fils ?! » Rauqua le Freux, pétrissant le Nisse qui n’eut pas la force de répondre sinon qu’en opinant vigoureusement du chef. « Où ?! Qui ?! » Mais avant que l’hominien ne put répondre, le jötun amorçait déjà de longues foulées égales à une course. « A-à-à-la-c-i-i-té-é-é ! » Hoqueta le farfadet, toujours confiné dans la dextre de l’Obsidien, avant que celui-ci ne brame, fulminant. « Tu viens avec moi !! »

* * *

S’il y avait bien un être en tout Yggdrasil connaissant et les passerelles dérobées menant jusqu’à Asgard, et les couloirs secrets de la citadelle et de son palais, c’était bien Loki. Il ne lui fallut donc que peu de temps, avant de parvenir, selon les directives du minuscule héraut, jusqu’aux quartiers où épouse et enfants s’étaient vus confinés, puis lâchement assaillis. La créature flottait aux côtés du dieu depuis qu’ils avaient fait leur imperceptible entrée dans les corridors du palace, et lorsqu’il fut temps d’approcher le dernier couloir, quelques mètres avant l’huis profané, la haute carrure fit halte en distinguant deux soudards en faction, puis se déroba dans l’ombre d’un pilastre, intimant de faire de même à son compagnon d’infortune – celui-ci manqua par ailleurs de piailler, tant surpris qu’effroyablement tendu par la situation. Le Chaos, tout aussi raide et alerte, lui signa de se taire avant d’écouter les éclats de voix émergeant plus loin. Il y avait bel et bien des belligérants au-dedans de la pièce – combien ? il ne sut malheureusement dire – et les clameurs de Sigyn achevèrent de le convaincre – voire d’attiser ce pernicieux courroux qui s’était mis à fleurir tout au long du trajet. Un rictus torve déformant ses lippes, il chuchota subrepticement envers le Nisse. « Importune les gardes en troublant leur attention. » Et devant l’air coi du petit être, d’ajouter, exaspéré. « Fais donc ce que tu sais faire de mieux ! Voltige ! » Sans toutefois déborder du timbre bas, car il ne fallait point offrir aux antagonistes quelque aperçu de ce qui s’en venait. Le feu-follet n’avait aucun compte à lui rendre, mais devant la noblesse d’une telle cause – celle que de sauver la veuve et l’orphelin – il battit des élites, résolu, et s’en alla aussitôt à hauteur des cerbères. « Au criiiiime, au criiiiiime ! » Piailla le petit être, excédant les deux hommes en ondoyant tout autour de leurs crânes avant de s’enfuir, traînant à sa suite les dogues mécontentés. Le Thaumaturge patienta de voir leurs silhouettes décamper du paysage, avant de s’approcher à foulées rapides, puis de conglomérer son râble tout contre la paroi – ainsi adjacent au chambranle – pour faire naître de son profil un double radicalement identique qui se rua à l’intérieur. Le fallacieux Loki vit bien sa belle que l’on brimait, mais Vali et Narvi étaient ceux à plus proche portée de main – tout aussi mal en point, si ce n’était plus ! que leur mère. En un rugissement féroce, le simulacre déroba les coutelas pendouillant aux ceinturons des deux malfrats et les leur enfonça brutalement dans les lombes, dos tournés qu’ils étaient, trop fiers et nigauds que d’exhiber leurs proies enfantines devant leur matriarche. Les poignets masculins firent tourner les lames jusqu’à rompre les moelles épinières, et, sans attendre que les deux adversaires ne choient mollement, le Farbautison renversa leurs corps meurtris pour délivrer les garçonnets de leur joug omnipotent. L’effet de surprise étiolé, la pâle copie se retrouvait maintenant à nue face aux innombrables autres opposants, mais peu lui importait, puisqu’il n’était fait que de chimères et de sorcellerie, l’authentique Enchanteur guettant la fuite du groupement hors de la pièce pour pouvoir les cueillir.


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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyDim 2 Nov - 15:12

La prophétie

Oeil pour oeil, dent pour dent





Loki & Sigyn

 
Les perles hyalines qui coulaient sur le doux visage de la Fidélité aurait pu le faire renoncer à sa folie, cet Ase lambda, si seulement il n'avait pas perdu l'ensemble de sa famille par la faute de l'époux absent. Il ne fit que la contempler avec une expression navrée, du peu qu'il était possible d'apercevoir de son faciès, mais son coeur et celui de tous les individus présent étaient immunisés contre toute forme de miséricorde. Mus par leur neurasthénie, il était vrai, chacun doutait que les siècles pourraient un jour devenir une panacée, rien n'était capable de les soulager de cette souffrance lancinante qu'ils traînaient avec eux depuis le drame. Des mois de silence, une véritable espérance que le fils de Farbauti soit dûment châtié, mais force avait été de constater que ni Odin, ni Thor, ni aucune autre figure importante n'avait assez d'amour et de considération pour leurs ouailles. Car auquel cas, ils n'auraient eu que faire de l'homme qui avait fait tant de victimes innocentes, et ce n'était certainement pas une prétendue mort lente qui ferait office de sentence, surtout pas maintenant qu'il avait retrouvé ses pleins pouvoirs. Trop d'injustice, d'espoirs écrasés, et puisque personne n'était prêt à les venger, ils panseraient le mal par le mal. « J'aurais volontiers larmoyé avec vous, si seulement mes larmes ne s'étaient pas taries à force de pleurer mes parents, ma femme et mes enfants. Tous dans la même demeure ce soir-là, tous passés au fil de l'épée par les géants de glace, et pour quoi ?... Pour satisfaire l'orgueil malmené d'un monstre que nous n'aurions jamais dû accepter parmi nous. Parfois, il faut savoir combattre le feu par le feu. » Il appuya un peu plus la lame sur la gorge encore immaculée, mais plus pour longtemps.

Devant les huis de la terrible scène, les quidams en faction étaient attentifs, scrutant les alentours avec une frénésie enfiévrée, si bien qu'ils soubresautèrent de concert en se faisant agresser par une créature si minuscule et pourtant incroyablement intempestive. Les cris suraigus alliés aux cercles que le Nisse traçait formèrent un cocktail profondément irritant, et les grands gestes résolus des énergumènes n'y changèrent pas grand chose. « Rah mais ! Du balais satané microbe !! Il s'en va ! J'ai vu, crétin ! Il va sonner l'alerte, attrapons-le ! » Et ils s'élancèrent à sa poursuite, sans un instant soupçonner la présence d'une ombre dans les parages. Ce fut un champ tout à fait libre pour celle-ci qui, jumelée, mit son plan à exécution. Nul ne fut là pour prévenir les agresseurs qui devinrent subitement les agressés, et même, les trépassés. Sans que quiconque n'ait eu le loisir de réagir, les sombres gémeaux furent libérés, contrairement à leur mère que le chef de bande emprisonné dans ses bras, couteau toujours sous le gosier et la belle placée en bouclier. « Tuez-le ! » Pas le temps d'être accablé par l'arrivée surprise, et les furibonds ne se firent pas prier pour passer à l'attaque. Narvi se fit violemment écarter à coup de coude, un premier s'élança, mais fut incapable de toucher le mage, le second en revanche, profita de la diversion créée pour lui envoyer un surin en plein tête. Mais contre toute attente, le galbe filiforme disparut simplement, et tous comprirent que le maître des illusions venait de se jouer d'eux. Elah, tout bonnement paniquée, remonta ses jupons et prit ses jambes à son cou hors des appartements, suffisamment hardie pour s'en prendre à Sigyn et ses enfants, mais pas assez pour faire face au grand Loki. Et ce fut tout à fait par hasard qu'elle tomba nez à nez avec le véritable, elle lâcha sa robe et glapit de tous ses poumons. Toutefois, elle se fit heurter de plein fouet par une orbe magique qui la catapulta contre le mur et finit de la faire taire. Apparut alors Vali, essoufflé et blême, mais qui avait eu la présence d'esprit de suivre la domestique pour l'empêcher de prévenir d'autres personnes mal intentionnées qui rôderaient éventuellement dans le coin. Jeune, mais il tenait son intellect de son père, et ce fut d'ailleurs vers ce dernier qu'il se tourna. « Je savais que je vous trouverais non loin. » Affirma t-il avec une assurance désarmante, en dépit de la peur qui se miroitait dans ses yeux.

Alarmés par le hurlement d'Elah, les ravisseurs encore à l'intérieur s'agitèrent. « Vous deux, faites diversion ! Toi, tranche la gorge de ce sale mioche. » Le leader saisit brutalement la chevelure de Sigyn qu'il toisa. « Et vous, vous me suivez, au pas de course ! » Les ordres lancés, tous suivirent les instructions. Deux quidams sortirent et se dirigèrent, armes sorties, en direction de Vali qui se garda de dire que son père était tapi à côté. Le chef en profita pour sortir lui aussi, mais il galopa dans la direction opposée pour s'engouffrer dans les corridors du palais, non effrayé par une éventuelle rencontre avec des Einherjar puisqu'il avait l'Ivaldidóttir en otage. Ce fut d'ailleurs sans ménagement qu'il la tira, assurément moins placide maintenant que tout se basait sur l'improvisation. « Plus vite ! » Feula t-il à la Fidélité en manquant bien de la faire trébucher à force de la bousculer. Après un instant, il s'immobilisa, excédé, et la tint derechef par le crin tout en se penchant sur elle. « Votre loyauté ne va t-elle pas d'abord à votre peuple ?! Fourbe harpie, vous ne valez pas mieux que lui en fin de compte ! Vous étiez au courant de tous ses plans par rapport à votre soeur Idunn, vous saviez ce qu'il projetait de faire ! Dites-le !! Vous osez me juger pour ce que je fais là, mais vous suintez l'égoïsme, vous êtes-vous seulement intéressée à toutes ces victimes ?!  Qui êtes-vous, Sigyn, qui êtes-vous réellement ?! »



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✗ Sigyn, oui, ton ravisseur te tape la conversation, mais c'est pour te donner un peu de matière pour répondre Laughing

✗ Loki, tu as donc deux individus qui arrivent vers Vali, ils ne t'ont pas encore repéré, fais bon usage de ta furtivité même s'il ne te sera pas difficile de les tuer. A l'intérieur des appartements, Narvi est en train de jouer à "tu m'attraperas pas" avec un dernier bonhomme armé jusqu'aux dents, tu as plutôt intérêt à vite aller le secourir.

✗ S'il y a quelque chose qui vous échappe ou qui vous embête, MP/skypez-moi ! fire
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Sigyn Ivaldidóttir
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyDim 2 Nov - 19:56

Le désespoir envahissait subrepticement le sein de la déesse, sans même qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Sigyn et sa progéniture se trouvaient ainsi à la merci d’une demi-douzaine de badauds, dépourvus du moindre moyen de défense, si ce n’était la mince chance d’obtenir pitié et miséricorde de la part de leurs agresseurs. Néanmoins, le discours de celui qui semblait être le chef n’augurait pas en ce sens – il prétendait avoir épuisé ses larmes sur les tombes de ceux qui lui étaient chers, et espérait visiblement que Loki s’endeuille de la même façon. Or, une telle rétribution ne ferait qu’alimenter le courroux de son mari ; s’ils avaient sans doute pensé à ce que le Chaos demanderait comme réparation, ils n’avaient certainement pas cru la menace réelle – ou ils ne tenaient pas à la vie. La dague fit s’enfoncer un peu plus la chair de sa gorge et son souffle se tarit momentanément, craignant que le moindre frisson ne soit son ultime mouvement. Si elle était persuadée que c’était en ce jour qu’elle rejoindrait son père, elle était résolue à ne pas laisser ses fils être témoins du trépas de leur génitrice.

Faisant face à l’entrée de ses appartements, malgré que le lourd gabarit de son agresseur en occultât une large partie, le regard embrouillé de Sigyn parvint néanmoins à distinguer la familière silhouette. Aussi soulagée fut-elle, elle connaissait bien le modus operandi de celui qu’elle aimait. Il était là, quelque part, mais cette chimère n’était qu’une pâle copie du jötun. Elle osa espérer que ce n’était pas une soudaine lueur d’espoir apparue dans ses yeux qui avait mis au parfum les intrus de la présence du phantasme alors que le chef se positionnait derrière elle afin de se parer d’une éventuelle attaque du corps de sa prisonnière ; mais une fois exposée à la scène, la déesse comprit que c’était plutôt le corps inerte de deux des attaquants, reposant dans leur propre sang, qui leur avait mis la puce à l’oreille. Un bref soupir de soulagement s’échappa des lèvres de la mère, remarquant que ses fils n’étaient plus la cible de l’ire du groupuscule, qui s’acharnait plutôt sur la forme de Loki, qui s’évanouit dès qu’elle fut assaillie. Elle avait donc eu raison. Il était là, quelque part. Pour elle, pour ses fils.

Les évènements s’enchaînaient à une vitesse folle et Sigyn tentait de les assimiler, otage d’une lame meurtrière et d’un Ase aux idées vengeresses, impuissante. Elah prenait la fuite, mais la Fidélité n’accorda pas la moindre importance à son départ. Sa trahison avait déjà détruit toute estime que la déesse avait pu lui accorder autrefois – et le cri soudainement interrompu semblait signifier qu’elle ne pourrait tromper la confiance de quiconque de sitôt. Les assaillants frétillaient de peur. De toute évidence, leur plan avait été déjoué, et ils devraient désormais s’en remettre à la chance et à l’improvisation. « NON ! » protesta Sigyn alors que l’homme ordonnait que l’on égorge son fils. Elle ne put cependant renchérir, un glapissement désespéré s’arrachant de sa gorge alors que sa longue chevelure se voyait empoignée sans ménagement. Séparée du reste, forcée de suivre son agresseur dans les dédales du palais, elle ne put même pas s’assurer que ses fils se défendaient mutuellement contre leurs oppresseurs, ni déceler la présence de son époux, comme elle l’avait ressentie. Aux exhortations de l’homme Sigyn obtempéra, contrainte de ce faire, cherchant à travers le voile de larme qui masquait ses yeux la silhouette rassurante d’un garde ou d’un Einherjar, sans succès.

Désorientée, la déesse ne sut où ils s’étaient arrêtés, mais était certaine d’une chose au moins : la fureur de son agresseur s’était vue attisée par le bouleversement inopiné de son plan, qu’il croyait visiblement bien ficelé. Ses paroles trahissaient sa rage, non pas posées comme auparavant, mais motivées par la crainte de voir l’échafaudage de son projet s’écrouler. La déesse sentait que ses genoux flancheraient bientôt, mais la poigne ferme de l’homme la tenait bien en place malgré elle. « Je l’ignorais ! » se défendit-elle, amalgamant le ton de sa voix à celui de son agresseur. Sa voix résonnait entre les murs – peut-être quelqu’un l’entendrait-elle. Elle haletait, trouvant chaque souffle plus difficile à reprendre que le précédent. « La raison ne fera pas vaciller votre résolution à mettre votre plan à exécution. Sachez seulement que votre carnage s’arrêtera au moment même où Loki mettra la main sur votre misérable peau, que je sois morte ou vive. » Rares étaient ceux qui avaient été témoins d’une Sigyn aussi vindicative ; or, s’en prendre à la vie de sa progéniture se trouvait être le pas à ne pas franchir. Telle une louve qui ne pouvait que grogner, encagée, alors que l’on menaçait ses petits, son visage s’était crispé malgré sa voix toujours tremblante, attendant la suite… la vie ou la mort.

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Loki Farbautison
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyDim 2 Nov - 23:57


œil pour œil, dent pour dent.
les époux endeuillés


L’Ombre se devait faire montre d’une patience inextinguible tandis que ses muscles et nerfs le suppliaient d’aller au front. Il avait entendu le fatras amorcé par son double dans la pièce adjacente, et il lui fallait maintenant attendre que les faquins ne s’esbignent du terrier pour les moissonner un à un. C’était là une bien périlleuse entreprise, que de se croire invincible face à les Nornes seules savaient combien d'adversaires, mais l’ire qui fluait dans ses veinules le faisait décidément renoncer à toute mesure. Son épouse et ses fils étaient la seule famille qui lui restait, pis, ils étaient les seuls astres qui rutilaient encore dans l’écrin de son cœur, il n’allait point laisser quelque égorgeur venir à bout de leurs existences, pas tant que ses bronches respireraient. Poings conglomérés en des massues exsangues, il perçut des petites foulées trotter à son encontre et enfin le vrombissement tonitruant d’un éclat ésotérique mener tout droit contre les cloisons le corps pansu de ce qu’il reconnut être la camériste de sa femme. « Par tous les dieux… » Articula t-il, peu enclin à se réjouir tant il était un béotien en l’arborescence des manœuvres adverses ; il n’était point au fait du parti pris d’Elah ! Y avait t-il un thaumaturge parmi ses opposants ? Eh bien, oui, il y avait indubitablement un petit mage qui s’en venait là, guère plus haut que le giron de l’éphèbe et qui toisa son père avec un aplomb que le pater reconnut comme étant bien le sien. « Vali. » Souffla le Farbautison, entre ébahissement et soulagement, avant que de nouveaux éclats ne scindent l’atmosphère et ne fassent cliqueter les cuirasses ennemies dans le couloir.

L’on venait à nouveau, et ce ne serait cette fois-ci pas son autre rejeton, sinon qu’une première salve d'antagonistes régurgités par l’attentat. Recouvrant de sa hargne, le Freux sortit enfin de l’encoignure pour harponner le col de son garçon et le glisser sans plus de cérémonie dans l’ombre de sa haute stature.
« Reste en arrière. » Somma t-il à l’enfant d’un ton qui n’étayerait aucune objection, s’avançant déjà vers les deux maroufles qui allaient bientôt se fracasser contre lui. Armés ! Et pas qu’un peu, les bougres. Il profita d’une première attaque pour esquiver le bras noueux de son assaillant qui trancha l’air de sa lame endiablée, avant de lui enserrer le poignet, de l’attirer férocement et de le conglutiner contre lui, faisant de son corps un bouclier pour le défendre de son autre adversaire qui tentait déjà de lui trouer les chairs. L’acier de l’épée maintenue par son écu humain devint brusquement aussi ardent que du fer igné, obligeant l’homme à lâcher son armement qui rejoignit le sol, avant que Loki n’envoie subito la victime contre son comparse. Une distraction qui permit au Chaos de saisir à son tour la lame redevenue aimable entre sa patte, pour accueillir derechef les assauts du second opposant. Les armes psalmodièrent alors en une brève rixe de quelques bottes agressives, mais l’Enchanteur écourta bien vite cette valse en usant de sa légendaire rouerie ; il aveugla son antagoniste en écartant grand son autre paluche de laquelle sortit un faisceau d’un blanc douloureux, ouvrant une brèche dans la défense adverse qui lui permit d’écimer en un parfait horizon la nuque du reître.

Mais à peine eut-il achevé son geste que la voix fluette et non moins pugnace de Vali brailla avec précipitation un avertissement. Un cri qui sauva le pater, sans quoi la dague du dernier maraud supposément désarmé aurait transpercée la sacrosainte cage de son palpitant. Elle vint toutefois se planter entre les côtes de l’Obsidien, qui glaviota un râle de douleur en sentant la morsure pernicieuse de l’acier trancher sa carne et râper ses os. Une chance dans sa peine, car il ne lui en coûta aucun de ses organes vitaux, et, profitant de l’offensive, il soutint le bras du pendard en l’emprisonnant lui aussi d’une main pour offrir à sa gorge la propre invasion de son sabre. Le museau de l’épée ressortit par l’échine du vaincu, et lorsque le jötun rétracta son mouvement, ce fut abreuvé par les giclures purpurines ruisselant du gosier meurtri. Les perles souillèrent son portrait tordu de douleur, qui vrilla aussitôt vers la petite carrure tandis que le cadavre s’échouait à ses pieds en libérant douloureusement la plaie investie.
« Vali ! » La voix nouée par ses meurtrissures, il fit signe à son fils de revenir vers lui. Aussitôt dit, aussitôt fait, le garçonnet rattrapa la distance avant de se faire durement enlacer par la patte libre de son père, qui l’étreignit comme les vagues étreignent les récifs ; avec un désespoir rageur. « Ton frère…Là ! » Indiqua l’enfant en pointant du doigt les appartements pris d’assaut. Pourvu qu’il ne soit point trop tard. Trouverait-il sa femme gravide et Narvi refroidis dans une nappe de sang ? Il n’avait guère eu le temps d’entr’apercevoir le subalterne emmener Sigyn, aussi était-il convaincu de trouver ces deux êtres chers à même la pièce – saufs, il l’espérait, et, pour tout dire, il en priait même les Nornes.

Sans perdre de temps, il fit péniblement marche jusqu’à l’huis en confinant Vali auprès de son flanc, et, soupesant toujours l’arme de son autre paluche, pénétra hâtivement en furetant du regard avec appréhension. Il vit un troisième homme lever son arme pour l’abattre contre le chérubin apeuré qu’il retenait par les nippes, et cette vision, caressant de peu le paroxysme de ce que Loki était capable de tolérer, provoqua dans la trachée du Déchu un cri aussi impérieux qu’effaré. Faisant fi de toute souffrance, il dilapida ses ultimes ressources surnaturelles en dressant sa main libre pour faucher le belligérant d’une lente asphyxie qui lui fit lâcher et prise, et arme. Étouffé par un étau invisible, l’homme se strangula en flanchant dangereusement des rotules, avant que la même puissance ne l’élève du sol et ne le meuve violemment contre l’une des cloisons séculaires.
« IL SUFFIT. » Tonna l’irascible patriarche qui n’en pouvait plus de devoir sauver un à un ses êtres dans une course ahanante contre le sablier. Le Freux passa devant son autre garçon, s’assura d’un bref coup d’œil de la santé de celui-ci, et en revint à sa proie. « Où est ma femme, fieffée raclure ?! » Empli de fiel, il ne se rendait guère compte que son martyr – l’aurait-il seulement voulu – n’aurait point pu répondre à son interrogatoire forcé. « Père ! A gauche du couloir ! C’est tout ce que j’ai vu, mais… » Piailla Narvi que son géniteur perçut d’une oreille, en lorgnant toujours la canaille suffoquer. Au moins jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un tas de chair morte suspendue contre le mur, là, et seulement là, il relaxa son étreinte en rabaissant son bras, laissant pesamment tomber le macchabée exsangue, avant de faire volte-face et d’entraîner sa progéniture dans une marche véloce à travers corridors. La blessure suant d’entre ses côtes et son épuisement ésotérique ne firent qu’accroitre le teint cireux de ses traits, mais cela ne l’empêcha pas de héler son épouse à tue-tête, bientôt rejoint pas les glapissements anxieux de ses fils qui mugissaient des « Maman ! » à travers le gravier tonitruant de leur père.
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyLun 3 Nov - 16:19

La prophétie

Oeil pour oeil, dent pour dent





Loki & Sigyn

 
En moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour le dire, le mage aux volutes smaragdines s'était débarrassé du binôme d'individus qui n'avait pas une seule seconde hésité à se lancer à l'assaut. Preuve d'ineptie ou d'une résolution qui surpassait l'entendement ? Lorsque l'existence ne devenait plus qu'un dessein de vendetta, la mort était un point d'orgue que l'on acceptait, et l'un d'eux s'en allait avec la satisfaction même ténue d'avoir meurtri l'effigie de noirceur, dont la cage thoracique suintait un fluide pourprin. Mais pas le temps de se lamenter sur cette plaie, dès le premier jumeau secouru ce fut au tour du second, en bien plus mauvaise posture. Narvi avait retardé l'échéance autant que plausible, toutefois, son assaillant avait réussi à l'agricher par les habits et menaçait à présent d'excaver une fente sépulcrale quelque part dans son crâne. Ce fut compter sans l'incursion salvatrice du pater, qui n'eut pas plus de difficulté à vaincre le quidam dont les réponses se résumèrent ensuite à de frêles râles moribonds. Puis, ce fut la chasse à la mère et à l'épouse, dans ces corridors désespérément vides où même les gardes semblaient avoir disparu. Au milieu de l'un des couloirs, se crachait un fiel d'aversion qui se soldera par un destin funeste, ou peut-être deux, ajoutés aux vies déjà fauchées dans ce plan méphistophélique qui avait fait fi de l'éthique. Le leader coula une oeillade à la fois carnassière et goguenarde sur le joli minois de lady Fidélité, avant qu'un ricanement aux tons graves ne résonne depuis son gosier. « Parce que vous êtes assez idiote pour croire que j'octroie encore une quelconque valeur à ma vie ? Assez stupide pour penser que je ne me doute pas que si par miracle j'en réchappe aujourd'hui, votre époux ne me traquera pas dans tout Yggdrasil ? J'ai embrassé ma condamnation à pleine bouche en dirigeant cette expédition, et pour se salir ainsi les mains il ne faut plus rien attendre de l'avenir ! » L'écho des appels leur parvint, il aurait pu faire en sorte qu'ils ne les trouvent pas, mais il se contenta de sonder les mirettes de sa captive comme s'il voulait la calciner de l'intérieur. Ce ne fut qu'à l'apparition de la trinité qu'il se mut, il se replaça dans l'échine de Sigyn tout en ornant derechef son cou de biche de sa lame aiguisée.

« Loki, toujours là où l'on ne t'attend pas, toujours là où l'on ne te veut pas ! Je maudis les Nornes de t'être favorables, elles sont bien trop miséricordieuses à ton égard ! N'avance pas, ou je lui taille un deuxième sourire sous tes yeux ! » Dans une rythmique régulière, il se mit à reculer, le galbe parcouru par les stimulus d'une sauvage épinéphrine. Soudain, des pas de course se firent entendre dans son dos, deux Einherjar qui venaient de surprendre la scène accouraient pour se mêler au conflit. Résultat, le chef s'engouffra dans la première salle venue, bientôt suivi par tout le reste des protagonistes. Il parcourut promptement mais soigneusement toute la longueur de l'immense hall dans lequel ils débouchèrent, puis il grimpa les quelques marches qui ne menaient qu'à un grand balcon. Il s'arrêta au sommet pour pouvoir profiter de sa hauteur, et feula à ses ennemis. « Restez en bas ! » Il appuya sa dague sur la gorge de l'Ivaldidóttir, tant et si bien qu'il ouvrit une légère brèche dans sa peau d'albâtre, sur laquelle perla une larme sanguine, signe qu'il ne badinait pas. Il toisa le Chaos avec une haine à ce point innommable que l'atmosphère sembla s'enténébrer, ses iris mordorés rutilaient telles les torches qui avaient été disséminées dans la salle, et l'on devinait aisément que sous l'étole d'ébène qui cachait son faciès, ses traits s'étaient gauchis de rage. « Finalement, je suis content que tu te sois joint à nous.. Car à présent, tu comprends. Même si vous survivez tous, je sais qu'à compter de ce jour, tu ne seras plus capable de fermer l'oeil sans te demander si des ombres ne s'en sont pas venues éviscérer ceux que tu aimes. Et comme tu le vois, même au palais de sa Majesté, ils ne sont pas en sécurité – ils ne le seront nulle part ! Les peuples en ont assez de souffrir par ta faute ! »

Il contempla l'ensemble de ses antagonistes, puis il retira son arme du derme de la donzelle gravide pour la lever au ciel et s'époumoner. « Que ces sanglants augures étanchent la soif des indignés !! » La tirade sonnait comme un cri de guerre, et même de ralliement, puisque sans que quiconque ne s'y soit préparé, l'un des Einherjar qui s'était placé à côté de Loki lui saisit l'épaule, et de sa paume naquit une décharge, comme électrique. Faible, mais suffisante pour étourdir le fils de Farbauti, qui se reçut ensuite un coup de coude en pleine figure de la part du même assaillant. Vali, qui voulut intervenir, se fit aussitôt balayer d'un ample revers de bouclier du second garde royal et tomba mollement sur le sol, inconscient. Tandis que plus haut, le leader se mit à rire. « Allons, tu ne pensais tout de même pas que nous avions pu nous introduire dans le palais sans la complicité de quelques Einherjar ? Voire, d'hommes autrement plus influents. Nous ne sommes pas une vulgaire minorité un peu trop enhardie, nous sommes partout ! Nous sommes tout le monde ! Tu as nui à tant de personnes que nos rangs d'insurgés se garnissent de bien des statuts différents, des gens que tu ne soupçonnerais même pas nous ont offert leurs voix, je te souhaite une douce paranoïa si tu te sors indemne de cette situation. Alors, jötun, qu'est ce que cela fait d'avoir les papilles qui baignent dans son propre sang ? » Et les deux Einherjar de s'acharner sur le mage, écume aux lèvres, trop heureux d'épancher leur fureur sur la déité de tous leurs maux. Quant au chef, il bouscula Sigyn vers une statue pour qu'elle s'y rattrape, bien trop proche de lui pour qu'elle ait le loisir de s'échapper. Son regard harpa la silhouette tremblotante de Narvi, légèrement à l'écart, et il leva de nouveau le bras dans le but de lui envoyer sa dague.



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✗ Sigyn, le chef s'apprête à tuer Narvi, et si tu n'es pas en position de t'enfuir, tu peux néanmoins t'interposer. Tire lui les cheveux, mets lui les doigts dans les yeux ou arrache lui l'étole qui le masque si ça te fait plaisir, mais trouve un moyen de le détourner de ton fils !

✗ Loki, dommage que les Einherjar connaissent quelques rudiments de magie, et surtout, dommage que ces deux là soient corrompus ! Pas besoin de t'occuper de Vali, il dort dans son coin, contente-toi de te sortir de ce pétrin avant qu'ils ne te battent à mort !
 
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyLun 3 Nov - 23:17

Au creux des couloirs ne résonnaient que les souffles rauques du capteur et de son otage, exténués par la course et pétrifiés par le revirement de situation. Certes, ils craignaient différentes choses : si Sigyn se mortifiait de la possibilité de ne plus pouvoir veiller sur ses fils, de laisser son époux derrière à se défendre seul contre les invectives du royaume, l’homme qui la tenait prisonnière n’avait-il pas peur de voir son plan échouer, court-circuité par l’intellect et la ruse de Loki ou par l’opportunisme de l’un des jumeaux – par une erreur, un simple pas de travers de sa part ? S’il n’accordait plus d’importance à son existence, il n’était néanmoins pas dépourvu de peur ; sa nature différait seulement de celle de sa captive. « Vous échourez. » Elle ignorait s’il s’agissait d’un souhait ou d’une prédiction. Seul le temps le leur dirait.

Et le voilà qui apparaissait finalement, lumineux aux yeux de la déesse – salvateur malgré la réputation de destructeur qu’il n’avait que trop bien méritée. Agissant comme bouclier entre la fureur de son époux et l’ire de son agresseur, celui qui aurait contrôle de la déesse aurait l’avantage dans ce duel. Retenue par le rebelle, elle constituait monnaie d’échange et permettait quelque chantage émotif ; entre les mains de son époux, elle ne représentait pas d’obstacle à éviter afin d’occire pour de bon le mécréant. Menée par le chef, elle fut contrainte de le suivre, manquant de se faire égorger vive alors qu’elle se prenait les pieds dans la traîne de son vêtement, contrainte de grimper à reculons quelques marches basses.
La déesse laissa échapper un râle de douleur alors que la lame du reître mordait sa gorge, retenant un cri de douleur qui l’aurait certainement fait terminer son mouvement homicide. Le sang ruissela lentement sur sa peau blafarde pour aller mourir dans le tissu clair de sa robe. Elle aurait simplement voulu que ses fils ne soient pas témoins d’une telle scène. La déesse ferma les yeux alors que le rebelle hurlait ses invectives à l’endroit de son époux, résignée à rester immobile et muette. Elle savait que Loki ne se laisserait pas avoir par ces simples menaces – il avait vécu pire, il ne se laisserait pas emporter par les paroles d’un parmi tant d’autres. Ou du moins c’était ce dont elle tentait de se convaincre.

Sigyn sentit la lame glaciale quitter sa peau et elle ouvrit les yeux, mais ne fit rien, trop secouée pour tenter une échappée. De toute manière, le badaud la tenait trop fermement, et sa force amoindrie ne serait jamais venue à bout de son étreinte d’acier. Elle aperçut néanmoins le comportement étrange du Einherjar – n’étaient-ils pas venus leur prêter main forte ? Un cri bref passa ses lèvres alors que Loki se voyait victime des gardes royaux, et de nouvelles larmes perlèrent à ses yeux en voyant Vali s’effondrer sous leur coup. Narvi était à l’écart, mortifié, mais indemne.
La tirade du rebelle confirma ce que la Fidélité avait craint : la dissension s’était semée même à travers les rangs des Einherjar, voire du reste du palais. La haine envers son époux en était une commune à bien des gens, mais étaient-ils si nombreux, ceux qui avaient l’intention d’agir contre lui ?
Son capteur la poussa contre un ornement du couloir auquel elle s’accrocha derechef, les jambes tremblotantes, mais son regard se dirigea aussitôt vers la scène horrible dont elle était témoin. Son époux mis à terre par deux gardes du palais, l’un de ses fils évanoui et l’autre… l’autre, prochaine cible du maestro de l’opération. Il aurait dû penser à ne pas la laisser dans son angle mort – si physiquement faible qu’elle fût, la rage d’une mère qui craint pour ses enfants en était une terrible. La peur fit place à la colère et sans même y réfléchir, elle attrapa le tissu qui occultait le visage de l’homme pour le tirer par derrière ; consciente que sa seule force ne parviendrait pas à le faire basculer, elle lui assena un coup bien placé derrière les genoux, espérant le faire vaciller, voire tomber – ou du moins, lui faire détourner son attention de Narvi, qui n’avait toujours pas bougé. « Cours ! » l’exhorta-t-elle, la voix rauque. Sigyn était prête à redevenir la cible de l’infidèle : elle le toisait avec mépris, les dents serrées, prête à réitérer si nécessaire, malgré l’absence de l’élément de surprise.

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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyMar 4 Nov - 6:52


œil pour œil, dent pour dent.
les époux endeuillés


Il n’avait jamais supporté les atours d’un reître, il n’avait jamais joui des mêlées bellicistes, et, par-dessus tout, il n’avait jamais combattu la lame haute, mais en cette soirée – il le jurait sous ces maudites entrailles qu’étaient celles du Palais d’Or – il se sentait prompt à passer le moindre galbe opposite contre le fil de son épée. A commencer par ce prétentieux maraud qui retenait dans ses bras les cambrures épouvantées de sa femme. La vision arracha au fier portrait masculin un rictus qui se perdit dans les entrelacs pourpres gouttant de sa carne habituellement exsangue, et faisant halte à l’instar de ses fils, le Farbautison dressa sa poigne armée pour tout avertissement ; viendrait bien assez tôt le moment où le museau de cet acier trempé du vermeil ennemi viendrait se repaitre de l’ultime sacrifice. Le scélérat ne payait diantrement rien pour attendre, et d’un phonème rauque, l’Enhardi rétorqua avec bile. « Je ne t’en laisserai point le temps, maudit chien ! Et crois bien que je ne te réserve nulle mort abrupte, sinon qu’une lente agonie devant laquelle même Surt détournerait les globes. » Les flots chthoniens coulant dans les veinules du jötun irriguaient depuis des éons un esprit qui ne manquait aucunement de créativité, et pour ce faquin-ci, il se sentait d’humeur à transpercer toutes les limites jusqu’ici atteintes. L’on ne s’attaquait pas impunément aux siens, dût-il faire montre d’une épouvantable escobarderie, lui qui n’avait guère hésité à mettre à sac la Cité en versant la mort et la dévastation parmi ses artères et foyers. Mais voici bien ce qu’était le prince déchu ; un amoncèlement de paradoxes qui rendait son essence aussi chaotique que ne l’était son titre. La bravade enténébrée chut malgré tout dans l’oubli, lorsque deux gardes s’en vinrent au-delà, troublant le duel qui se solda par une sempiternelle échappée adverse. Rageant entre ses crocs moulus de haine, le Freux partit à la suite de la proie et du prédateur, entraînant dans son sillage les Einherjar et ses garçons. C’était là une entreprise bien assez déraisonnable que d’emmener Vali et Narvi dans cette chasse, mais, même s’il spécula un instant à confier ses deux héritiers aux mains des soldats, aucune palabre n’affleura d’entre ses étroites lippes. L’ire grignotait tant et si bien son encéphale que ne résultait plus dans sa cognition que les cors de la vindicte psalmodiant à tue-tête. Chaque seconde comptait par ailleurs au centuple, et il ne méjugeait guère l’intrépidité de ce rival ; il n’avait discerné dans les calots de l’assassin aucune frayeur, aucune incertitude. Et il n’aimait guère cela. Un animal dépourvu de crainte était un animal prêt à tout, et pour la première fois depuis l’exorde de leur mariage, l’époux envisagea le triste tableau que de voir la liqueur tiède de Sigyn inonder en filets noirs sa gorge maintes fois chérie. L’idée était égale à une ondée de surins qui aurait, il en était sûr, indubitablement raison de lui si elle venait à se matérialiser en cette funeste nuit.

La multitude de pas fit derechef halte, et devant la réalisation de ses plus intimes cauchemars, le fielleux démiurge intima à la cohorte de ne plus amorcer une seule foulée, toutes paluches dressées. Le bélître allait-il égorger sa moitié sous ses yeux ? Allaient-ils tous deux se précipiter dans le vertiges du balcon ? Que réservait cette enflure au destin chétif de sa Fidélité ? Que réservait-il aux émois déjà âprement rossés de l’Obsidien ? Il sentait son cœur défaillir, tanguer entre des cyclones de terreur, et des bourrasques de courroux ; qu’attendait le rossard pour parachever ses plans ? Cette entière mise en scène n’était-elle que du sel à déverser sur ses plaies béantes ?! La tension était à son comble, si bien que le dieu en avait presque omis sa tangible lésion suintant de son flanc ; un stigmate qui se rappellerait bien assez tôt à lui, remodelé par les coups et heurts de ce qu’il croyait être deux honorables officiers de la garde royale…
« Ma faute, oui, je le dis devant toi et que les Nornes m’en soient témoins, j’admets et endosse mes crimes ; prends-moi, puisqu’il te faut étancher la soif de ta lame, mais laisse-la en dehors de tout ceci ! Ce n’est que folie, elle est la pureté incarnée, sa seule trahison réside en son abnégation maritale, par tous les dieux ! Crois-moi sur parole, tu ne rasséréneras jamais ta peine en fauchant l’innocence d’un autre être ! » De deux autres êtres, hurlèrent ses orbes qui frôlèrent les rotondités engrossées de sa femme. Elle portait son enfant, ce qui ne décuplait que plus encore sa transe en celle du mari et du père, éprouvés tous deux à l’unisson.

Il n’eut pourtant guère le loisir de rauquer quelque autre argutie, car déjà la sapidité amère de la félonie venait-elle submerger les dédales de son palais. Le serpent goutait enfin à son venin, et, dieux, qu’il le trouvait infâme. Effondré à genoux après avoir essuyé la première vague offensive, il lorgna, groggy, les silhouettes de l’égorgeur et de Sigyn se troubler et se distordre tant sa vision défaillait.
« Non… » Crachèrent ses gencives ferreuses, incapables d’invoquer un ton plus haut que le murmure tant l’assaut l’avait ahuri. Il perçut le fracas mat du corps de son chérubin au crin noir, et eut tout juste le temps de gauchir la nuque vers sa petite carcasse inerte avant que la cascatelle de coups ne se déverse à son encontre. L’orgueilleux prince s’effondra bien vite aux pieds de ses assaillants, perclus de toutes parts par les horions de ses agresseurs qui lui brisèrent os, lui ecchymosèrent tissus et lui tranchèrent derme. La plaie ne s’excava que mieux encore, accablant avec soin la tolérance du Farbautison en la matière de supplice, et torsadant ses bronches qui sifflèrent bien vite des ahanements mutilés. Il endura ainsi de longues secondes – peut-être de longues minutes, ou de longues heures, il n’aurait guère pu le prédire tant le sablier s’était fêlé en même temps que sa carrure – jusqu’à ce que sa charpente tout entière ne devienne plus qu’un empilement d’inimitié malveillante rompant définitivement la serrure ayant jusqu’ici condamnée l’omnipotence nocive de sa diablerie. L’aquilon à pareille thaumaturgie ne vint d’abord que sobrement, glaçant un à un les vitraux de la galerie que des cristaux de gel recouvrirent méticuleusement. Puis l’atmosphère se jaspa d’une froidure incisive jusqu’à ce que, de l’immense ouverture extérieure, ne s’engouffre en des bourrasques hiémales un impétueux frimas qui givra l’entière salle, puis le couloir, avant de gagner, ou plutôt d’infecter, l'ensemble du castel régalien. Les Neiges Éternelles parurent dès lors s’être invitées à travers les dorures, les tentures, les boiseries et les voussures du sacrosaint palais, moissonnant les quelques résidents encore présents d’un froid qui aurait pu emporter le plus robuste des plantigrades montagneux. Les fanions se figèrent, rendus d’un ivoire éclatant, et partout où l’on sut trouver quelque âtre, braséro ou flammèche salvatrice, l’on accourut. L’Instigateur à pareil climat néfaste avait, quant à lui, profité d’une brève confusion chez l’un de ses antagonistes pour lui empoigner un bras séditieux et, aussitôt, le transformer en une glace dure et froide qui se poursuivit ensuite sur le restant du corps. Le Einherjar n’eut point le temps de riposter, et son dernier soupir fut exhalé derrière son masque pétrifié à jamais dans un glacier d’effroi. Non point satisfait d’avoir transformé son ennemi en cariatide gelée, le jötun enfiellé et ensanglanté contracta brusquement sa patte toujours accrochée et brisa, de fait, en mille morceaux, le soldat vaincu. Sous le déluge inouï du cadavre se révéla l’éclat tentateur de son épée lâchée jusqu’alors, et, fondant tel un rapace, Loki récupéra son dû avant de faire valser l’acier devant le second reître, tout en se redressant, puis se relevant entièrement – bien que gauchement, au vu de ses innombrables blessures. L’arcade fendue, un œil aussi noir que son crin, les lèvres crevassées et un squelette globalement impotent, il fit néanmoins marche avant pour dominer son opposant. « Viens donc… » Clapotèrent ses crocs rougis, avant qu’il n’expectore une salivation rouge sang, et qu’il ne revienne toiser l’homme. « Que je t’y embroche tout du long. » Sa garde était hissée droit devant, n’attendant plus que son duelliste pour mener à bien sa menace. Un regard jusqu’à un Vali toujours inconscient manqua de l’alarmer, mais le Mage était bien trop cloqué par son occultisme pour laisser son humanité reprendre le dessus. Il leva sa dextre et lança avec mécanisme un sortilège de protection qui fusa jusqu’au petit tas. Ça ne le réveillerait peut-être pas, mais ni le froid ni de quelconques autres heurts ne viendraient dorénavant à bout de sa santé.

Sans se dépêtre des ondoiements magiques cerclant sa paluche libre, il en revient à l’officier, qu’il jaugea avec une irascibilité méphitique derrière son fard pourprin.
« Soit. » Grésilla son muscle lingual à travers une trachée empuantie de cruor. « Dans ce cas, j’irai à toi. » Face à l’indécision marquée de l’adversaire à reprendre là où il s’était arrêté. Et le Chaos chargea, tant armé de son épée que de flammes lazurites bondissant dans son autre paume, parées à brûler le martial d’une combustion glaciale et non moins spontanée.
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyMar 4 Nov - 13:05

La prophétie

Oeil pour oeil, dent pour dent





Loki & Sigyn

 
Qu'il était cocasse d'entendre le Chaos symbolisé parler d'innocuité à épargner, lui qui ne faisait aucune distinction entre la proie licite et le chaste martyr, lui qui répandait son ivraie pour galvauder l'ataraxie des peuples. Son temps de moisson, ces douloureuses périodes à faucher toute âme qui vivait pour le seul plaisir de faire subsister le démon qui l'habitait, n'était diantre pas révolu, tous savaient qu'ils subiraient d'autres de ses funestes brigues à travers les âges à venir, mais à présent... à présent, les boucs émissaires ne seraient plus prompts à attendre que les hauts dirigeants se décident à agir. La vindicte populaire se répandait telle une gangrène, et cette fois, ainsi que pour toutes celles à venir, nul ne pourrait se tenir entre la volonté âpre des indignés et le mage à l'âme de fange. Et que le miasme de la haine gagne le coeur de chacun, ce ne serait rien, tant que l'Incube en payait le prix. Oh, non, il ne rassérénerait jamais son affliction en meurtrissant la Fidélité, mais et Loki, qu'avait-il gagné à occire l'ensemble de sa famille ? Une tape sur le bout des doigts, des bracelets plus ornementaux que punitifs, et le comble, la sentence théoriquement mortifère n'avait duré qu'une poignet de lunes. Ce fils de warg avait été gracié, alors même qu'il méritait la peine capitale. A l'abjection ils avaient choisi de répondre par l'ignominie, et ils n'avaient cure des dommages collatéraux.

Alors, oui, les deux Einherjar s'en donnaient à coeur joie, ils désiraient le voir ramper, le voir détrempé de cet ichor pas assez purpurine à leur goût – ils la voulaient noire. Noire de rage, noire de deuil, mais autant que l'Obsidien avait mésestimé la perversion des gardes de sa Majesté, autant ses derniers en avaient fait de même avec sa détermination. L'un d'eux fut victime de cet impair, quand bien même s'était-il échiné à ignorer l'atmosphère algide qui avait pris toute la demeure, il ne put ignorer le gèle qui le pétrifia jusque dans ses viscères, sous le regard effaré de son homologue qui recula de plusieurs pas. Eclaté en mille brisures, cela faisait un duelliste en moins duquel se préoccuper, mais le combat n'était pas terminé. Bien que méfiant, l'ire du soldat encore debout demeurait intacte, et ce fut plus par prudence que par frayeur qu'il n'avança pas à la rencontre de son adversaire. Il préféra le laisser venir, égide proche du corps pour se protéger des flammèches azurines qu'il devinait nocives, tandis que de l'autre main, il s'amusa à tenir le Mensonge en respect et à distance raisonnable grâce à sa lance. Célérité et ruse furent de mise, si la glace au sol fut une rivale en elle-même, elle ne sembla pas importuner le bretteur outre mesure, qui en joua même pour esquiver quelques assauts. Avantagé par sa condition mesure indiciblement meilleure que celle du Farbautison, il parvint un coup de maître en se rapprochant du flanc de celui-ci, et sur son bouclier, les runes gravées se mirent à reluire. Le heurt entre le galbe filiforme et les dorures créa un éclat vif et une force immatérielle projeta le jötun sur plusieurs mètres. Un dicton disait qu'il ne fallait jamais chercher noise à un Einherjar, après tout, ils comptaient parmi les meilleurs combattants de tout l'Arbre-Monde, et celui-ci avait manifestement plus d'un tour dans son sac.
L'accalmie fut d'ailleurs de courte durée pour Loki, qui à peine redressé, vit une lance éjectée droit dans sa direction, et il ne dut son salut qu'à d'inconcevables réflexes. Le garde tira alors l'épée restée à son ceinturon, puis dans un geste de pure provocation, frappa par trois fois sur son bouclier tout en hurlant à l'attention de son antagoniste. Qu'il vienne, pour voir, qu'il vienne tâter de son estoc enduite du venin de son hostilité.

Pendant ce temps non loin de là, le chef avait entamé son geste pour abattre sa rancoeur sur le pauvre Narvi, complètement absorbé par l'engagement entre son père et l'Einherjar et donc inconscient du menace qui le guettait. Ce fut, heureusement, compter sans l'intervention salvatrice de Sigyn qui prit de court le séditieux. Celui-ci échappa un râle rauque en sentant son crâne partir vers l'arrière, dépossédé de son étole, il tomba une rotule par terre sous le revers fort bien placé de la sylphide que le garçonnet entendit. Il ne perdit pas un instant pour s'esbigner du hall, non sans patiner gauchement sur la glace, et se perdit dans les corridors du palais en quête de l'un de ses oncles, de quelqu'un en qui il pourrait avoir confiance. L'échec coula telle une goulée de lave dans le gosier de l'indocile, qui se redressa et asséna un violent coup de coude en plein buste de la déesse, lui coupant nette la respiration par la même occasion. Il profita du malaise de cette dernière pour hasarder une oeillade intriguée en direction de la lutte qui se déroulait plus bas, Loki se débrouillait, mais il n'était pas encore sorti d'affaire. Il revint ensuite sur l'Ivaldidóttir, qu'il ramassa par la gorge pour la conglomérer au mur le plus proche. « Nielle bien mon visage dans ton esprit fille de Freyja, il te hantera jusque dans l'Helheim. » Un rictus souleva les lèvres balafrées de l'ase, dont le faciès était bigarré de coutures plus impressionnantes les unes que les autres, là encore, héritage de cette nuit contre les géants de glace. Soudain, la lame déchira robe et peau, elle s'enfonça dans la chair, mais surtout, dans un cocon rond qu'il fendit sans le moindre regret. L'arme venait de se planter dans le ventre de Sigyn, cherchant à tuer l'enfant qu'elle portait dans son oeuf, et pour être certain de son coup, le fieffé scélérat retira la lame des chairs ensanglantées, pour mieux la poignarder une seconde fois, avec plus de démence, pour violer plus de profondeur. Le liquide écarlate se déversa depuis les plaies jusque sur le sol, sur les mains du meurtrier qui garda le coutelas bien en place dans le corps de la déesse, les prunelles rivées sur son doux visage exsangue.

Ces sanglants augures ont étanché la soif des indignés.




Informations


✗ Loki, je te laisse achever l'Einherjar, à toi de décider ce que tu fais du chef également. Tu peux le tuer ici ou bien être trop accaparé par Sigyn et lui laisser malgré toi la chance de s'enfuir, ce qui pourrait donner lieu à une traque intéressante dans tes prochains sujets.

✗ Sigyn... aïe ?
 
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Sigyn Ivaldidóttir
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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyMer 5 Nov - 2:52

Le froid transperçait l’échine de la déesse sans même qu’elle s’en aperçoive, le liquide carmin qui bouillait dans ses veines suffisant à réchauffer l’ensemble de sa carne meurtrie. Son fils ne périrait pas ce soir, pas sous la dague de ce reître, de cet infidèle ; pas tant qu’elle pouvait encore l’en empêcher. Si le foulard lui était resté dans les mains, elle était parvenue à détourner l’attention du chef des rebelles, lui faisant poser genou à terre dans une fausse révérence qu’il lui ferait sans doute payer au centuple. Mais qu’importait : Narvi avait déguerpi, nul ne s’intéressait au sort de Vali, et Loki semblait se débrouiller mieux qu’elle l’aurait songé, combattant son propre mal pour le bien de sa famille. Un sourire, émanant d’une certaine fierté face à l’affront qu’elle avait pu faire à son capteur, illumina brièvement les lèvres pâlottes de la déesse, avant qu’elle n’ait le souffle coupé par un coup vif en pleine cage thoracique, qui lui fit bruyamment chercher son air dans un cillement strident. Les mains portées à sa poitrine par réflexe, osant espérer que le geste désespéré lui permettrait miraculeusement de recouvrer l’air nécessaire à sa survie, elle contempla user du moment de distraction pour s’esquiver, mais dut rapidement se faire à l’idée que ses jambes faibles ne feraient pas long feu. Elle serait rapidement rattrapée et remise au point de départ, celui auquel elle était, de toute façon, condamnée, tant que Loki ne les débarrassait pas de la menace.

Figée, elle ne sut que faire pour éviter l’assaut de l’homme, qui la plaqua au mur sans ménagement, le crâne de la déesse sonné par le choc brutal contre le mur du hall. Elle tenta en vain de se hisser sur le bout de ses orteils afin d’empêcher son agresseur de l’étouffer, la force de ce dernier la soulevant un tant soit peu trop haut pour qu’elle puisse s’extirper de l’atroce sensation de suffocation. Ses mains cherchèrent de quoi s’agripper de chaque côté de son corps contusionné, mais elle ne trouva rien, à la merci de la brute, dont le regard insistant la rendait d’autant plus terrorisée. Fille de Freyja, qu’il l’avait appelée ; ajoutant l’insulte à l’injure en mentionnant le nom de la femme qu’elle abhorrait le plus dans tout Yggdrasil. Sigyn tenta par tous les moyens de le faire taire, agitant bras et jambes afin de tenter de le faire la lâcher, mais sans succès. Son visage, elle l’avait bien détaillé, balafré, morcelé, défiguré par les cicatrices comme autant de critériums qui faisaient de son faciès une œuvre horriblement unique. Un seul instant avait suffi pour savoir qu’elle n’oublierait jamais cette figure ravagée.
D’autant plus que c’était ce regard mordoré, comme le sien, qu’elle fixait alors que la dague transperçait sa chair pour atteindre ses entrailles. Sigyn n’entendit soudainement plus le duel qui faisait rage tout près de là : seuls son propre rythme cardiaque effréné et sa lourde respiration résonnaient dans ses tympans. Pétrifiée, elle ne pouvait détacher son regard des pupilles presque jaunâtres de son agresseur alors qu’il mouvait lentement la lame dans la blessure déjà béante afin de la poignarder de nouveau, lui arrachant cette fois un cri déchirant, témoignage de la brûlure atroce, de la douleur inhumaine qui la traversait d’un bout à l’autre. Le souffle éteint par ce dernier souffle désespéré, ses yeux s’affaiblirent – elle porta ses mains à son ventre, mais ce n’est pas la plaie grand ouverte qu’elle lorgna, mais plutôt la silhouette floue de son époux alors qu’elle sentait doucement son existence lui filer entre les doigts.

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Loki Farbautison
Loki Farbautison
dieu du chaos

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And when you fall from that parapet,the sound you'll be hearing as you go down will be me,laughing my head off. ❞



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MessageSujet: Re: LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent   LA PROPHÉTIE ϟ Oeil pour oeil, dent pour dent EmptyVen 7 Nov - 5:41


œil pour œil, dent pour dent.
les époux endeuillés


Il avait diantrement surestimé ses aptitudes à opposer sa force de frappe contre celle du Einherjar. C’était un fait auquel il goûta crûment, trouvant contre son râble la morsure acerbe des dalles moirées sur lesquelles le bélitre eut tôt fait de l’envoyer, et la réception ne parut que plus rêche, lorsqu’il sentit la plaie déjà salement ouverte s’accroître plus encore en travers de ses chairs. Les os derechef émiettés par la chute brutale et sa longue traînée, ne firent qu'amplifier le râle que le vaincu vociféra, fluctuant entre une souffrance torve et une fureur ravalée. Les voûtes fraîchement glacées du palais oscillèrent alors un instant dans la vision brouillée de ses calots, se confondant en des bordées nauséeuses qui manquèrent le précipiter dans un furieux collapsus. Était-ce là tout ce dont l’orgueilleux Chaos était capable ? Choir dans le givre de son propre occultisme et laisser quelque maître d’arme l’occire à même ses vertiges ? Il glaviota un relent ferreux tant l’idée de trépasser aussi piètrement l’écœurait au centuple. La Fatalité réservait-elle, à lui et à sa famille damnée, l’euthanasie des viandes que l’on mastique sans le moindre effort ? Cela aurait pu paraître vaniteux pour quelque néophyte, mais la mort était aux seigneurs ce que le crépuscule était à l’astre igné, une part intrinsèque de leur chapitre, un paragraphe, ultime, qui devait revêtir, si ce n’était d’honorables atours, au moins d’illustres calligraphies ; ne disait-on pas, sur Midgard, que tout digne guerrier devait partir l’acier au poing, le menton fier et les bras chatoyants du sang ennemi ? Eh bien, ce n’était guère éloigné de l’idéologie que se faisait le fils de Farbauti en la matière de trépas. Si nulle royauté asine n’affluait dans ses veinules, une bien toute autre dynastie était l’égérie de son éminence. Une éminence qui se refusait à voir sa Fin et celle des siens se précipiter dans l’avilissante fosse de quelque traitre attentat. L’on ne retournerait pas ses armes contre lui.
Il s’y refusait.

Courbant son rachis dans un souffle rauque, il se redressa pesamment, puis, à la force d’un bras unique – l’autre soutenant les lésions de son flanc dans lesquelles sa paluche se noyait de vermeil à chaque torsion ou déplacement – s’éleva derechef sur ses deux hautes jambes qui le maintinrent immobile un court instant, avant que l’Einherjar ne l’assaille en une sempiternelle attaque. Cette fois, le jötun romprait la valse, et c’est en une parade véloce qu’il gauchit des bottes et obvia l’assaut, non sans allaiter l’arène grandeur nature d’autres suintements pourpres vomis par ses plaies. Puis les belligérants se firent à nouveau face, mais la main libre de Loki grésilla furieusement d’une privation cruelle d’arme ; un bref coup d’œil à des mètres au-delà, et il distingua les reflets moqueurs de l’épée reluire au sol. Sa dégringolade l’avait inopportunément désarmé, et il ne se retrouvait à présent qu’avec ses paumes vides pour contrer l’adversaire effronté. L’Autre le sut, ne s’en gaussa que mieux et se réappropria de fait l’attention fielleuse du Mage.
« Au Niflheim l’épéisme. » Grogna la bête noire, la stature habituellement altière déconfite par son allure estropiée et inclinée, décidant vraisemblablement de ne point se mouvoir, tandis que le soldat se mettait à nouveau au galop. Il ne ferait qu’une bouchée du Déchu, c’était un fait que le singulier museau de la lame adverse bramait dans l’air hiémal et auquel le Freux n’aurait pu opposer aucune controverse.
A quelques foulées seulement l’un de l’autre, le Thaumaturge parut toutefois s’animer, et, aussi prompt que ne le fut son geste, l’immense candélabre suspendu au plafond se brisa en son centre, fondant de ses saillies en fer forgé sur l’athlétique silhouette qui eut tout juste le temps de mirer son échafaud pleuvoir des cieux avant que l’objet ne l’empale de ses innombrables tentacules raides. La glace qui avait transi l’ornement se brisa en même temps que le corps, désarticulé par l’inertie du choc et tout du long embroché dans une nappe accrue d’un sombre écarlate. Le fracas souleva quelques mèches du Corbeau, qui sans un iota d’émoi, niella ses calots à même la scène. Nul doute qu’en d’autres circonstances, le méfait aurait rendu hilare le Chaotique, qui aurait vu dans l’exaction le juste retour aux choses ; ce ne serait point lui, qui mourrait dans l’opprobre, mais bien l’un des spécimens de la plus estimable race de tout Yggdrasil. L’on n’aurait mieux pu ridiculiser la
mort au combat d’un Einherjar.

Mais le Farbautison n’avait guère l’esprit au badinage. Tout au plus fut-il satisfait de son œuvre par l’accalmie qu’elle lui soumettait enfin. Une quiétude des plus félonnes, car, à une distance prolixe de là, s’abattait un tout autre crime. Vrillant de peu sa nuque endolorie, les prunelles épuisées de l’époux tombèrent sur le galbe supplicié de sa sylphide, l’étoffe chavirant irrémédiablement au pourpre. Car voici que sa panse gravide devenait aussi rougeoyante qu’un coquelicot estival, mais son teint exsangue, ivoirin à l’égal des glaciers jötuns, ne transporta dans ses vallons pétris qu’une expression funèbre. Estomaqué en un mutisme épouvanté, l’Enchanteur mit quelques secondes à rallier le corps chétif de l’épouse et de la mère, avant de crouler à son flanc en entrechoquant ses rotules contre le pavage.
« Sigyn. » Larmoyèrent ses cordes vocales qui s’asphyxiaient entre elles pour ne mugir qu’un sinistre murmure, tandis que ses bras, faisant fi des stigmates de l’homme, enlaçaient maladroitement la déesse agonisante – tant il ne savait plus quel bord épargner et quel bord harponner. Ses orbes, diaprés d’une peine inqualifiable, s’élèvent contre les épaules de l’assassin qui s’esbignait au-devant. Les iris du Chaos se déformèrent et gauchirent en un agglomérat maléfique qui versa dans le verbe du Sorcier l’anathème d’un puissant vœu. « MAUDIT SOIS-TU. » Et cela, d’entre les lippes de l’Aruspice, n’était point sujet à quelque éloquence bilieuse, sinon qu’à une réelle imprécation lancée sur l’âme même de l’écorcheur. Une malédiction qui poinçonnerait dans les heures à venir la nuque du faquin en un stigmate obscur et arachnoïde, qui permettraient au Mage de le retrouver et de se venger en temps et en heure, lorsque ce cataclysme térébrant aurait enfin divulgué son infâme dénouement. (1)

Coulant derechef son attention sur Sigyn, l’Obsidien dégrafa sa dextre pour venir tenir, dans une délicatesse extrême, le faciès de la rose fanée.
« Reste avec moi. Je t’en conjure et t’en supplie… » Les crocs serrés de trop supporter les houles de son affliction, il lorgna de biais l’abdomen châtié qui ne dégorgeait plus d’aucune autre vie sinon que celle, fluette, de son aimée. Il avait engendré la châtelaine du Helheim, aussi le Farbautison ne reconnaissait-il que trop bien le fumet mortuaire que déposait la Mort sur son passage : son enfant n’était plus. En des tremblements anéantis, il porta son autre patte sur les contrées dévastées et frôla d’un geste désespéré l’écrin brisé d’une perle qui ne naîtrait jamais. « Ça va aller… » Une menterie dont il n’était point dupe, et qu’il n’était même plus certain d’adresser à sa femme. Car le Mensonge en venait à se leurrer seul, tant le truisme dont se drapait à cet instant le tangible lui aurait été saumâtre, s’il l’avait admis de tout son soul. « Narvi ? » Héla t-il d’un rauquement étranglé, sommant le petit garçon qui, tout aussi affolé par la scène, commençait à amorcer des brèves foulées à l’encontre de ses parents. « Non ! » Son père venait de le contraindre à l’immobilité en élevant vers lui une pogne maculée, avant d’indiquer d’un doigt inquisiteur le petit tas de nippes que représentait son jumeau affalé en deçà des marches. « Va voir ton frère. » Garroté entre pleurs et ahanements, le poupon séraphique se statufia de longues secondes, joues rubicondes, avant que le pater ne le ranime d’un nouvel ordre cinglant, obligeant les calots d’onyx à s’arracher de la contemplation macabre en un sursaut subreptice. « Maintenant ! » Et le rejeton de se mouvoir, enfin, sous les yeux roides du patriarche qui soutenait toujours son épouse d’un bras ankylosé. Loki n’aurait jamais avoué à quel point entr’apercevoir à cet instant le regard de Narvi avait été comme de lorgner une cruelle mise en abîme de sa propre femme – celle qu’il était justement entrain de perdre, celle qui, même inhumée, resterait à jamais le fragment d’éclat guidant ses pas dans le royaume d’encre qu’était son cœur. Le garçonnet avait hérité des iris paradoxalement obscurs de sa matrice, quand Vali avait, lui, reçu la clarté lazurite tout à fait contradictoire de son géniteur.

A ce propos, le céruléen revint considérer son âme-sœur dépérie avant d’intercaler consciencieusement le crin de jais contre son habit smaragdin. Il lui fallait sauvegarder à tout prix l’ultime flamme de vie grelottant dans les entrailles de la Fidélité, aussi alla t-il immerger ses autres phalanges dans la tourbe de l’estocade qui l’avait atteint au flanc – non sans grigner du visage – avant de les retirer, d’écarter les pans du vêtement féminin, et de venir consigner sur la chair de la poitrine les runes antédiluviennes d’une magie médicinale. Terminant, il psalmodia à demi-mot des syllabes cantiques et vint sceller son envoûtement en pliant l’échine pour chercher de ses lèvres la pulpe tiédie de la déité. Le baiser aurait pu être transi d’amour – et certainement l’était-il, au fond – mais il ne servit que de passerelle entre les deux flux vitaux pour que le jötun n’insuffle à la naïade écharpée des bribes de sa propre vie. Du moins assez pour qu’elle n’agonise point entre ses bras. C’étaient là quelques grains en surplus dans le sablier pour leur permettre à tous quatre de quitter le palais et d’aller se réfugier là où nul ne pourrait les atteindre ; sur ses propres terres, sur ses propres landes – longtemps reniées, bafouées, persiflées, mais en ce jour salvatrices. Jötunheim. Harassé par la passation, il détacha ses lèvres en soufflant d’asthénie avant de sourciller puis de caresser derechef le portrait gracile pour chercher quelconque preuve d’éveil. D’ultimes bribes flamboyantes et filandreuses finirent de glisser entre les lippes de sa dame, et, lentement, ses pommettes recouvrirent un semblant de couleurs.
« Mère ?! » Tout juste sorti de sa longue torpeur, un Vali au front contusionné portait sur la belle cette même frayeur ingénue que son frère avait eue – et possédait toujours, en retrait. « Elle va bien. » Psaume que ne cessait de se répéter le Chaos.

Une force sibylline fit brusquement trépider les cloisons du palais tout entier, arrachant aux protagonistes des regards effarés.
« Est-ce le Tonnerre notre oncle ? Est-il ici ?! » Quémanda le chérubin, implorant presque son père de répondre par l’affirmative. « Non… impossible… » Articula t-il laborieusement, puis, comme prenant conscience d’une toute autre évidence, acheva en faisant signe aux garçons de le rejoindre. « Vali. Narvi. » Ils hésitèrent – s’approcher du corps ensanglanté de leur mère devait y être pour beaucoup – puis se décidèrent à l’unisson, venant tout près du patriarche qui prit alternativement les bras droit de ses deux fils pour les marquer, non pas d’une malédiction, mais d’une subtile gravure au niveau du poignet, un simple rond de petite circonférence qui, à lui seul, les dissimulerait de l’omniscience d’Heimdall. Ce fut douloureux, mais aucun ne broncha. « Ils ne doivent pas nous retrouver. » Qui ? Telle était la question. A l’heure actuelle, Loki se trouvait dans l’ignorance la plus plénière ; toutes les figures – même familières – devenaient dès à présent sujettes à suspicion, tel que l’avait prédit ce chien de pendard. Il délaissa les petites carrures et revint mirer Sigyn, à qui il disjoignit le seul ornement qu’elle portait ; un bracelet d’humble facture qu’il avait ultérieurement ensorcelé lors de son départ. Il fit de même avec le joyau, modulant ses caractéristiques originelles pour qu’il la dérobe elle aussi à la sapience du Gardien. Ceci fait, il replaça la parure, prit position sur ses voûtes plantaires et entraîna la svelte charpente dans ses bras tout en se relevant. « Partons. » Une fois debout, de courts vertiges l’étreignirent néanmoins, faisant osciller sa première foulée qui inquiéta Narvi. « Père…?Ce n’est rien. Pressons. » La carence tant physique que spirituelle de sa personne ne serait point raison à se pâmer. Ils avaient encore du chemin à faire à travers les corridors, et, même s’il connaissait la plupart des passages secrets du castel, il doutait que la pérégrination ne se fasse dans la commodité la plus irréprochable. Et quand bien même ; il faudrait ensuite cheminer jusqu’au plus proche portail inter-dimensionnel qui était loin d’être contigu au palace. Soutenant à bout de bras la déesse et suivi de près par ses deux fils, il rebroussa chemin en abandonnant derrière lui la subversion qui avait tacitement agité Asgard. La guerre pouvait bien rugir à des lieues de là, le Freux n’avait dorénavant que trop à faire avec son propre combat, et s’il avait remporté une partie de la rixe, il lui faudrait encore affronter une bien terrible épreuve. Celle que de faire survivre les siens à travers les cyclones de ses propres infamies.




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