REPARTIR SANS FAILLIR

Voilà désormais un certain temps que Midgard avait été attaqué par le dragon et que j'avais du donné des soins en temps qu'"apprentie guérisseur". Le terme d'apprenti est vraiment exagérée, je venais tout juste de commencer à suivre avec davantage d'assiduité mes leçons. De toutes manières, au vu de la situation dramatique qui se déroulait, je ne pouvais faire autrement que proposer mon aide, même si elle était minime. Trop de morts et de blessés ont été à déplorer pour refuser une aide inexpérimentée de ma part.

Désormais, la tâche principale des survivants de cette attaque était de panser les pieds et de reconstruire le village. Le terme même de village est galvaudé : ce qui était encore fièrement un noble regroupement de vikings est désormais un champ de ruine où les âmes errent encore hagardes. Je ne veux guère imaginer l'emploi du jarl, l'autorité auprès de qui les malheureux doivent se reporter pour leurs tracas. Il ne doit surement plus savoir à quelle ase ou vane se vouer pour tout faire. Je compatis à cela, je connais des fois la même chose quand plusieurs fêtes de grandes importances ont lieu en même temps. Toutefois, les tracas que je connais dans ces moments-là sont assurément moindre que ceux-là !

Cependant, mon retour à Tromso aussi rapidement après ces tragiques évènements est motivé par mon inquiétude. En effet, le dragon mort, j'ai portée assistance à une blessée sur les conseils d'une habitante. Depuis, je n'ai guère de nouvelles afin de savoir si mes soins prodiguées ont été utiles ou non. Cela n'est guère étonnant : Asgard a fait savoir que nous devions intervenir que peu auprès des humains pendant qu'ils reconstruisent leurs héritages détruits. Néanmoins, je me dois de savoir si ma patiente s'est remise de ses blessures, je ne pourrais guère supporter de rester dans l'ignorance.

C'est pour ses raisons que je voyage à travers le village alors que Sol s'apprête à finir sa course. Néanmoins, contrairement à mes voyages précédents, j'ai pris soin de me vêtir d'une cape. Je n'ai guère envie d'être retardée, innocemment ou non, car on m'aurait reconnu. Cela dit, les risque sont moindres : je ne suis pas une divinité aussi prisée que le roi d'Asgard ou la soeur du souverain de Vanaheim et ma rencontre a surement du marqué peu de monde. Tout du moins, le vieux homme que je tire de sa contemplation pour lui demander le chemin ne m'a guère reconnu. Avec peu de chances, il se trouve que je ne suis pas à proximité de la personne que je cherche. Cela ne me dérange guère de marcher un peu, je ne suis pas défaillante ou que sais-je encore. Et puis, si je n'avais pas autant de distance à parcourir, je n'aurais pu voir cet échange passionnel entre deux jeunes gens. En soit, c'est rassurant de voir que la vie continue malgré les malheurs qu'on peut traverser.

Arrivée à destination, je prends soin de toquer doucement à la porte afin de m'annoncer. Quand l'invitation est donnée, je rentre rapidement dans la bâtisse en faisant tomber ma capuche. Gênée au possible, je demande à l'une des occupantes de la pièce :

-Bonsoir, je suis là pour voir Tora. Est-elle là ?

Je prends soin de ne pas trébucher quand je dis le nom car je ne suis guère assurée d'avoir correctement compris le prénom de la personne que j'ai soigné.

crackle bones