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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 An unjust peace is better than a just war

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Ràn Egildóttir
Ràn Egildóttir
déesse des tempêtes

ϟ MESSAGES : 5978
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ϟ LOCALISATION : à Asgard après de longues semaines d'absence
ϟ HUMEUR : plus fière qu'elle ne l'a jamais été

THE STORM BRINGER

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« Good enough to make the ocean look like it's a pond
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WITH WATER AND BLOOD



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MessageSujet: An unjust peace is better than a just war   An unjust peace is better than a just war EmptyLun 11 Mai - 23:48

Asgard. Elle connaissait cette cité comme son propre palais, elle l'avait vu naître, elle l'avait vu s'ériger du néant et dès lors elle fit le serment de tout lui sacrifier. Grands dieux, elle n'avait jamais imaginé que tout ceci prendrait un jour tout son sens. En six millénaires, elle avait eu bien des occasions de prendre les armes pour défendre la cité d'or, à de nombreuses reprises elle s'était illustrée et dans toute sa rage elle affirmait à chaque fois avoir versé le sang pour la seule gloire d'Asgard et son souverain. Et pourtant, sa dernière bataille elle l'avait mené comme une vendetta personnelle. Elle s'était dressée contre ces troupes dont elle avait fait partie pendant si longtemps. Dans le seul but de voir le Père de Tout périr. Il avait suffit de quelques heures pour détruire ce qu'elle avait mis des millénaires à bâtir : sa loyauté envers Asgard. Combien d'alliés avait-elle décimé sans ressentir la moindre compassion ? Elle était totalement incapable de répondre à cette question. Pire, elle s'en souciait guère. Orgueilleuse et égocentrique, la Tempête ne parvenait pas à se défaire d'une terrible idée. Tuer milles hommes pour un seul de ses enfants n'était en rien un lourd tribut. Mais plus amère encore était cette idée qu'une seule mort aurait pu suffire à l’apaiser mais celui dont elle voulait désormais la peau était lui toujours debout. Odin en vie et toujours auréolé de gloire et c'était tout Asgard qui devenait parfaitement détestable aux yeux de la déesse. Voilà pourquoi l'idée d'y remettre les pieds ne l'enchantait aucunement. Elle avait fait un effort surhumain lors du couronnement du nouveau souverain. Un effort rapidement récompensé lorsqu'elle put admirer sa petite-fille vêtue des couleurs de l'Océan, lorsqu'elle put festoyer avec ce cercle d'amis si cher à son cœur et lorsqu'elle eut l'agréable surprise de voir le souverain déchu quitter prématurément les festivités. Mais à son retour sur Midgard, Ràn s'était promis de laisser passer quelques temps avant de faire son grand retour dans la Cité d'Or.

Et pourtant, la voilà revenue plus rapidement qu'elle ne l'aurait imaginé. Il avait suffi d'une simple missive de la part du couple héritier pour la déloger une fois de plus de sa retraite forcée. L'une des premières actions du nouveau souverain la concernait. Du moins concernait les siens, la prunelle de ses yeux, le fruit de ses entrailles et la source de toute sa rage. Par amour pour Sif, le Tonnerre avait décidé d'immortaliser à jamais le visage et le nom d'Angeya, honorant par la même occasion son sacrifice. Devant l'invitation du jeune couple royal, le clan des mers s'était montré particulièrement ému et avait décidé d'une visite jusqu'à Asgard afin de remercier Thor pour son initiative mais également pour admirer le cadeau qu'il venait de leur faire. Mais la Tempête se pliait rarement aux directives. Pour le pire comme le meilleur, elle agissait souvent comme bon lui semblait. Et si le clan maritime formait une véritable entité, il arrivait parfois que la matriarche agisse en véritable électron libre, comme bon nombre de ses filles d'ailleurs. C'était donc seule qu'elle fit son premier voyage jusqu'au lac d'Asgard. Elle voulait vivre cet instant sans témoin. Un nouveau tête-à-tête avec sa fille bien-aimée, comme il y en eut si souvent et comme il n'y en aurait désormais plus. La Tempête resta de longues heures aux abords du lac, debout sans ciller, à admirer ce qu'il restait de l'aînée des Vagues. Elle lui adressa une prière silencieuse et lorsque le froid devint trop difficile à support, même pour son sang de jötun, elle prit la décision de quitter cette douloureuse vision. Des larmes plein la gorge et le cœur au bord des lèvres, elle leva une dernière fois les yeux au ciel, se demandant quand son calvaire prendrait fin. Jamais lui murmurait une petite voix. C'était le sort tragique de toutes les mères. Toutes sans exception. Survivre à ses enfants était un supplice plus terrible que Ragnarök. Après avoir ravalé ses sanglots et ses regrets, la déesse tourna le dos au lac et au visage aimant d'Angeya qui la suivait du regard. Et contre toute attente ses pas ne la guidèrent pas jusqu'au pont arc-en-ciel.

Elle déambulait désormais dans les couloirs du palais d'or, seule. Un geste tout à fait banal qu'elle n'avait pas eu l'occasion de faire depuis des lustres. D'abord parce qu'elle se refusait à y remettre un pied , ensuite parce que les siens le lui avait formellement interdit, craintifs de la voir se donner en spectacle ou risquer un incident diplomatique en s'en prenant physiquement au Père de Tout. Mais Sif à présent sur le trône, elle se persuadait qu'un retour à Asgard était inévitable. Il lui faudrait certainement de longs mois pour redevenir la grande figure qu'elle était par le passé. Cela commençait par se rappeler au bon souvenir du nouveau souverain, d'abord pour lui adresser sa gratitude pour l'honneur qu'il venait de faire à sa fille aînée. Thor en tomberait certainement à la renverse, lui qui recevait si peu les égards de son aïeule par alliance. Mais comme beaucoup d'autres, il savait que Ràn était une femme d'honneur. Lorsqu'elle voulait bien se défaire de sa légendaire mauvaise foi. Avant de quitter Asgard, elle tenait donc à rendre une visite au jeune souverain et son épouse. Mais les mauvaises rencontres n'étaient pas impossibles au détour d'un couloir. Ce fut la pensée qui lui traversa l'esprit lorsqu'elle aperçut la silhouette de Tyr. Décidément, ces dernières semaines elle sortait peu mais avait malgré tout le don de rencontrer les Odinson dont elle ne voulait absolument pas croiser la route. « Tyr » débuta-t-elle raide comme le piquet insensible qu'elle reste malgré tout. « Je souhaitais m'entretenir avec votre frère. Savez-vous s'il est disposé à me recevoir ? » Le ton sans être glacial pour autant était des plus solennels. Elle voulait clore la conversation au plus vite car elle n'oubliait pas leur dernière entrevue. La dernière fois qu'elle croisa sa route ce fut lors du couronnement de Thor et Sif mais elle ne lui adressa nullement la parole, qu'en bien même il se soit retrouvé aux côtés d'Aegir pour couronner les nouveaux souverains. Longtemps il fut son élève, plus longtemps encore il fut son chef militaire. Mais une malheureuse bataille avait changé leur destin faisant d'eux des adversaires. Ràn avait tourné le dos à Asgard tandis que le second né d'Odin se révélait être le plus inébranlable des remparts pour son père. Sans doute la considérait-il comme une traître La conversation se promettait donc houleuse, froide tout au mieux. Et une fois n'était pas coutume, la Tempête n'y voyait aucun intérêt. Elle voulait retrouver l'ombre de Midgard aussi rapidement que possible.
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Tyr Odinson
Tyr Odinson
dieu de la guerre et de la justice

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Il est le second fils d'Odin et le premier fils biologique de Frigga ◘ Il préside les batailles, qu'elles soient juridiques ou à coups de haches ◘ Il connait toutes les lois jamais écrites ◘ Il est le Premier stratège du Royaume ◘ Sa main droite à été dévorée par Fenrir le loup, fils de son frère adoptif Loki ◘ Il a un loup tatoué sur chaque épaule ◘ Il possède une prothèse magique forgée par les nains qui remplace sa main manquante lors des combats.

GUERRE & JUSTICE
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« Study Justice & Strategy over the years and achieve the spirit of the warrior. Today is victory over yourself of yesterday; tomorrow is your victory over lesser men. »



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MessageSujet: Re: An unjust peace is better than a just war   An unjust peace is better than a just war EmptyDim 17 Mai - 22:47




Only the dead have seen the end of war


Tyr était ressorti troublé de sa dernière entrevue avec Odin. Si troublé que ses plus proches comparses n’avaient pas manqués de le remarquer. Falko l’avait trouvé distrait, Tigg l’avait qualifié d’absent, et Vigrid l’avait harcelé de questions après qu’il eut sentit quelques distances inusuelles entre eux. Ils avaient raisons et il était difficile de le nier mais Tyr l’avait fait tout de même, pour la forme. La vérité restait pourtant qu’il se trouvait lui-même distrait, absent et distant. Il avait bien souvent l’impression d’observer le monde environnant au travers d’une bulle fermée et lointaine surmontée d’un petit hublot sale. Ce n’était pas dans ses habitudes d’omettre quoi que ce soit ni de se laisser gagner par l’inattention, mais force lui était de constater que sa volonté seule n’était pour l’instant pas suffisante pour dissiper les brumes dans lesquelles il s’était perdu.

Ce n’était pas la première fois qu’il se perdait de toute façon. Il s’était senti tout aussi vide lorsque le loup avait dévoré sa main et durant de longues semaines il s’était transformé en ombre. Au fil du temps, sa consistance était revenue, et la vie avait continuée. Du moins jusqu’à ce que Sif ne décide de marier son frère de but en blanc. Il avait cru mourir et le monde s’était écroulé et pourtant, un peu plus d’un siècle plus tard, il lui semblait à présent possible de s’en remettre. Ce n’était donc pas la première fois que le Destin l’obligeait à se requalibrer lui-même, pas la première fois que les Nornes l’obligeaient à réécrire ce qui le définissait dans sa chaire. Il était simplement de ces fois, dans la vie d’un Homme comme dans la vie d’un Dieu, où l’on n’avait d’autre choix que de se réinventer pour survivre. Ou plutôt, pour s’adapter. Car les vérités qu’il avait apprises étaient aussi vieilles que lui, et tout ce qui lui incombait vraiment désormais, était de les assumer.

Thor lui-même avait eut bien du mal à faire face aux vérités sur les événements qui avaient eus lieu entre leurs deux naissances. Sauf que Tyr ne pouvait décemment pas s’enfuir, c’était contre sa nature. Il jugeait, comme chaque fois, que laisser le temps faire son œuvre tout en serrant les dents était une décision plus sage, plus raisonnable. Une part de lui était d’ailleurs malade de rage, de se contraindre ainsi à toujours opter pour le choix le plus rationnel et convenable pour tous. Mais à quoi bon lutter ? Cette sinistre pièce, cette mascarade cruelle aurait lieue avec ou sans lui, il faisait donc tout aussi bien de jouer son rôle.

Du moins c’était là la belle théorie, celle que l’on se répétait le soir au lieu de dormir, pour essayer de se convaincre, et pour chasser toutes ces autres petites voix insidieuses qui murmuraient le contraire. Qui lui murmuraient la rancœur, la colère, la culpabilité et ce profond sentiment d’injustice, qui lui murmuraient qu’il était trop tard pour réparer quoi que ce soit, et qu’il était tout aussi victime que bourreau.

Voir apparaitre le visage anguleux de Ran sur cette pensée lui fit l’effet d’un mirage, d’une manifestation pernicieuse de ses sombres réflexions, pourtant la déesse était belle et bien là, telle une apparition, seule, à déambuler dans le silence des couloirs du palais. Le premier sentiment à émerger chez la Guerre fut la méfiance et le ressentiment, mais ces élans d’amertume se muèrent aussitôt en malaise, presque en honte.
Ce n’était pas comme Frey et Freyja qui les avaient trahis au nom de l’ambition. Les griefs de la famille aquatique étaient tout autre et à la lumière de ce que lui avait révélé l’ancien souverain, sa vision des choses était à présent renouvelée, teintée de culpabilité et de tristesse. Il essaya d’ailleurs, de confronter son regard perçant comme il l’aurait fait en temps normal, mais en fut incapable. Au lieu de cela, ses yeux d’eau sombre se firent fuyants et il mit quelques instants à répondre à propos de son aîné. La Tempête avait été son professeur voilà bien longtemps, et il avait côtoyé de près sa rigueur et sa sévérité, avait apprit à les apprécier même, malgré sa dureté. Aujourd’hui il les craignait car le poids qui pesait malgré lui sur sa conscience l’amputait de la fierté nécessaire pour lui faire face.

« Je… à vrai dire j’ignore totalement où se trouve mon frère ni même s’il est disposé à vous recevoir aujourd’hui. Je vous conseil de vous annoncer la prochaine fois, afin de ne pas perdre de temps en déplacements inutiles. Puis-je hum, puis-je savoir ce qui vous amène ? Ne le prenez pas mal, précisa-t-il aussitôt. C’est juste… inhabituel de vous voir parmi nous dernièrement. J’ose espérer qu’aucun problème n’est en cause » conclut-il, non sans pouvoir retenir une pointe à peine perceptible de fatigue et de lassitude dans son ton.


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Ràn Egildóttir
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MessageSujet: Re: An unjust peace is better than a just war   An unjust peace is better than a just war EmptyMar 28 Juil - 18:57

La présence de la Tempête en ces couloirs relevait du miracle, elle-même en avait parfaitement conscience. Tyr ne s'attendait certainement pas à croiser son regard de glace en ces lieux et cela venait de le figer sur place, aussi surpris que son ancien maître d'armes pouvait l'être. Depuis le couronnement de Sif, il était évident que tous s'attendaient à voir le clan des mers faire un retour tonitruant dans la cité d'or. Et voilà que la matriarche revenait par la petite porte, plus discrète qu'une souris. Et cela ne lui ressemblait aucunement. On ne pouvait donc être que stupéfait devant cette apparition quasi-fantomatique. Méfiance ou gêne, la déesse était incapable d'analyser l'attitude de la Justice à son égard. Sans doute s'agissait-il d'un savant mélange des deux. La méfiance était de rigueur lorsqu'on faisait face à la plus imprévisibles des asynes. Plus encore depuis la terrible bataille de Nornheim durant laquelle elle avait délibérément tourné le dos à Asgard. La voir de nouveau rôder dans les dédales du palais d'or, sans chercher à faire d'esclandre qui plus est, ne pouvait inspirer la confiance à ceux qui la croisait. Et elle savait de surcroît qu'elle faisait face à un homme magnanime d'un naturel méfiant. S'il avait durant des siècles ressenti au moins du respect tout au plus une certaine admiration pour la vieille déesse, cette dernière n'oubliait pas que Tyr s'était aveuglément rangé du côté de son père. Nul doute qu'il ne devait guère apprécier le retour de la tempétueuse guerrière entre ces murs. Malgré tout son ton et son discours ne reflétaient aucune agressivité. Las et désolé, voilà comment Ràn pouvait le qualifier en cet instant. Sans doute Odin lui avait-il révélé l'entière vérité sur ses terribles actions. Elle-même n'en connaissait pas la moitié, à commencer par les motivations premières du Père de Tout mais elle lui ferait cracher toute l'histoire un jour ou l'autre, de cela elle en faisait le serment. Mais Tyr, lui, devait savoir. Après avoir si aveuglément soutenu son père c'était bien pour lui la moindre des récompenses. Il connaissait donc tout du sort réservé à Angeya et comprenait certainement davantage la position de Ràn. Mais cette dernière n'oubliait pas que la Guerre était sans aucun doute possible l'être le plus loyal qui soit envers Asgard. Condamné depuis toujours par l'aînesse d'un fils bâtard, trop longtemps défavorisé dans les préférences paternelles, il n'avait pourtant jamais tourné le dos à la cité. Elle devait être à ses yeux la même traîtresse que lorsqu'il l'aperçut sur la plaine. Mais Guerre et Justice étaient couplées malgré tout et malgré son aveugle loyauté, Tyr n'avait pu rester sourd à ce que son père avait pu lui révéler. La Tempête ne cherchait pas à deviner la position du puîné des Odinson, elle avait mieux à faire. Sans chercher à se montrer ni aimable ni belliqueuse, elle voulait par dessus tout clore cette entrevue avant même qu'elle n'ait réellement débuté.

« Inhabituel, en effet. » concéda-t-elle avec un rictus. « Mais je ne pourrais pas éternellement me terrer dans ma tanière comme un animal blessé. Rien de grave ne m'amène dans la cité, si cela peut vous rassurer. J'étais simplement de passage et je souhaitais en profiter pour saluer votre frère. Et le remercier pour l'honneur qu'il vient de rendre à Angeya. Il est bon de savoir que grâce à lui le sacrifice de ma fille ne sera pas oublié. » Elle appuya volontairement sur le terme de sacrifice tandis qu'elle fixait plus durement encore les traits de l'Odinson. Personne n'oublierait le triste sort d'Angeya, sa mère s'en faisait le serment. « Il est regrettable cependant qu'il ait fallu attendre plus quinze siècles pour cela. » La remarque était acerbe mais le regard de Ràn avait cependant perdu de sa dureté. On pouvait y lire regrets et lassitude. Elle regrettait bien des choses dans cette affaire. Devoir revenir à Asgard à l'état de fantôme, meurtrie dans sa chair et son cœur mais contrainte de rester debout malgré tout. Devoir supporter la vue des « vaincus » qui à ses yeux agissaient toujours en « vainqueurs ». Savoir le Père de Tout bien à l'abri dans son palais, délivré du terrible poids de la couronne qui incombait à ses épaules depuis plus de six siècles. Ses regrets elle n'avait aucune envie de les livrer au second fils d'Odin mais ils étaient désormais comme des marques au fer rouge sur son visage sévère. Ces stigmates sans doute lui donnaient-ils une certaine humanité mais aux yeux de la déesse, l'humanité avait toujours été la faiblesse des éphémères. Elle avait appris au fil du temps à masquer ses faiblesses et ses états d'âmes derrière ce masque de dureté qui avait fait d'elle ce monstre au cœur de glace. Mais la bataille de Nornheim avait sans doute été celle de trop, celle qui avait révélé au monde entier les cicatrices de la tempétueuse déesse. Son armure s'était alors fissuré et l'unique moyen qu'elle avait trouvé pour panser ses blessures avait été une retraite volontaire dans son palais subaquatique. Un sentiment nouveau l'assaillait désormais sous le regard gêné de Tyr. La vulnérabilité. Rares furent les occasions durant lesquels la Tempête put se sentir vulnérable. Sentiment qu'elle abhorrait par dessus tout. Mieux valait donc qu'elle quitte la scène avant qu'il ne soit trop tard. « Mieux vaut pour moi poursuivre mon chemin. » conclut-elle d'un ton redevenu plus sec. « Vous avez sans doute mieux à faire que de supporter la vue d'une vieille félonne telle que moi. » Le sarcasme était évident dans cette dernière remarque, fait habituel quand on connaissait la mère des Vagues. Plus inhabituel était son visage, d'ordinaire fermé et sévère. Même une volonté de fer et une expérience vieille de plusieurs millénaire ne viennent pas facilement à bout des cicatrices laissées par le chagrin et les regrets.
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Tyr Odinson
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MessageSujet: Re: An unjust peace is better than a just war   An unjust peace is better than a just war EmptyJeu 27 Aoû - 17:20




Only the dead have seen the end of war


Le malaise de cette rencontre se faisait presque palpable dans l'air et concernait de toute évidence les deux partis. Il avait toute sa vie coudoyé la froide rudesse de la Mère des Océans, et s'il n'y avait jamais eu la moindre affection entre eux, Tyr s'était parfois reconnu en elle, dans sa pudeur toute digne et le masque infaillible qui était le sien. Percevoir ne serait-ce qu'une griffe dans l'émail impeccable de son masque, capter ne serait-ce qu'un éclair de désarroi au fond de ses yeux de glace lui donnait très sérieusement l'impression de se rendre coupable de voyeurisme. Il se sentait comme le témoin superflu d'une scène privée et secrète, et en aurait-il eut le pouvoir qu'il se serait fait disparaître dans l'instant. Malheureusement, ce don-là ne faisait pas partie de sa panoplie et il se retrouvait là, cloué à la réalité, confronté de force au goudron glauque qui mijotait dans les tréfonds de son esprit partagé.

Comme souvent, si son cerveau se faisait prolixe, sa langue elle, restait une tombe, et face aux remarques acerbes et désenchantées de la déesses, il ne sut tout simplement pas quoi répondre. Il se sentit parfaitement niais, à piétiné là sur place, les lèvres s'agitant comme pour prononcer quelques paroles creuses et désuètes qui ne virent même pas. Au lieu de cela, il se décala légèrement pour laisser passer la Tempête lorsqu'elle prit congé de lui en clôturant l'entrevue d'une estoque verbale qui fit mouche. Mortifié, il resta planté là, ballant, à l'observer lui tourner le dos le plus dignement possible, pour s'éloigner sans un son ni un regard en arrière. Ses yeux à lui continuèrent de fixer la silhouette gracile, le visage grimé par le conflit intérieur qui le déchirait littéralement en deux.

Quinze siècles d'attente. Sa propre naissance avait scellé le destin d'Angeya et il était le jumeau du mensonge. Quinze siècles d'ignorance, quinze siècles de questionnement. Cela, il l'avait vécu aussi. Quinze siècles à ne pas comprendre sa place, à vivre comme s'il avait d'ores et déjà tout raté.
En lui révélant toute l'histoire, Odin lui avait donné les armes nécessaires pour se libérer de ses entraves intérieures ; une entreprise qu'il débutait à peine et qui n'était pas prête encore de se voir mettre le point final, si tant est qu'il y parvienne un jour. Néanmoins, l'histoire était sienne à présent, et tout ce qui séparait Ràn de sa propre délivrance, de ses propres réponses et vérités, c'était lui. Quelques mots, quelques phrases. Des choses qu'il ne se sentait pourtant pas prêt à révéler, car la simple idée de le faire lui levait l'estomac et lui glaçait le sang. Ce serait bien pire pour lui qu'une griffe dans l'émail de son masque, ou qu'un éclair de désarroi dans le regard...

Nul doute qu'il faudrait y passer un jour, mais une part de lui cherchait à repousser l'échéance, à contourner l'inévitable dans l'espoir égoïste de le rendre moins dramatiquement difficile à vivre. Sauf qu'il ne pouvait décemment pas laisser les semaines se transformer en années, pas même en mois. Et il ne pouvait décemment pas faire ses aveux par écrit, c'était lâche. Indigne. Toute autre alternative lui semblait de toute façon lâche et indigne. Le seul et unique moyen de se débarrasser honnêtement du poids qui pesait sur ses épaules, c'était d'assumer la honte et la culpabilité pernicieuse inhérentes à la vérité.

Ainsi donc, tiraillé, il observait la déesse des Océans s'éloigner, faisant plusieurs fois mine de lui tourner lui aussi le dos, de déguerpir afin de laisser l'hésitation derrière lui.
Il n'en fit rien. S'il laissait la lâcheté l'emporter, c'était toute sa nature propre qu'il trahissait, ainsi que son identité et son rôle au sein du Panthéon. Les Nornes lui offraient là l'opportunité de dénouer bien des choses, il ne pouvait pas nier les signes sous peine de se laisser dévorer vivant par son propre mal être.

-S'il avait su quel sort attendait votre fille, il l'aurait sauvée vous savez, débita Justice au dos de la Tempête. Comme celle-ci s'immobilisait, il attendit qu'elle lui offre à nouveau son regard impénétrable pour expliquer sa réplique tombée de nulle part. Mon père, je veux dire... il amorça quelques pas vers elle. S'il avait su que ses choix la mèneraient au trépas, il aurait tout fait pour l'éviter. Il se tut quelques instants, le temps d'arriver à sa hauteur, et le temps surtout, de chercher comment s'exprimer. Je... les mots sont loin d'être mes armes favorites, pardonnez d'avance ma langue maladroite. C'est juste que ... je songe aux millénaires qu'à durée votre alliance, votre amitié. Il me coûte de voir tout cela ruiné, et de savoir qu'on maudit le nom de mon père pour des choses qu'il n'a pas commises. Je ne dis pas qu'il est innocent, précisa-t-il rapidement. Certains de ses choix étaient... il chercha quel adjectif choisir quelques instants avant de renoncer : Tout ce qu'il a fait, il l'a fait pour protéger les Royaumes... et surtout, pour nous protéger mon frère et moi... et c'est également pour me protéger qu'il garde le silence et accepte que ses deux plus vieux amis le haïssent...

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