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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 Don't go where i can never follow

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Thor Odinson
Thor Odinson
haut-roi d'yggdrasil

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MessageSujet: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyMar 24 Mar - 15:01

A
sgard, tréteaux de l'univers, sur lesquels venait de se jouer une pièce maîtresse, un Acte nouveau, qui aurait lui aussi son lot de saynètes, de vaudevilles et de déboires dignes du plus illustre dramaturge – ou simplement dignes de celles qui, subrepticement, tiraient les ficelles depuis les ténèbres de leur antre. Thor avait toujours refusé, et contesterait toujours être l'arlequin des succubes qui brodaient l'arantèle des destinées, optimisme ou orgueil engagé, il souhaitait croire qu'à défaut d'être entièrement maître de son fatum, il en pétrissait certains pans à sa guise. Odin avait, malheureusement, été le roi fantoche qu'il ne voulait point être, quand bien même aspirait-il à marcher sur les empreintes de celui qui lui avait tout enseigné. Toute la frairie durant, au détour d'une coupe d'hydromel ou d'une conversation, qu'il eut s'agit de dithyrambes ou de pragmatisme tacite, il avait pleinement mesuré l'envergure des travaux qui l'attendaient. Si l'anxiété, la première, avait caboté aux quatre rives de son être depuis qu'il savait l'heure de la succession imminente, porter les apparats royaux et voir les sujets s'adresser à lui avec une déférence toute juvénile, différente de celle princière, l'avait empli d'un vouloir de bien faire indicible. Il était le héraut d'Yggdrasil, désormais, une extraordinaire odyssée qu'il voulait embrasser avec une superbe plus luminescente que jamais. La sapience du monarque, la plénitude du père, de nouvelles armes à affiler pour se dresser en héros victorieux dans les millénaires à venir. Et puis, il avait ses proches, bon gré mal gré tous présents pour le soutenir en un rosaire qu'il voulait croire infrangible. L'ancien souverain se camperait à ses abords, Frigga, bien sûr, serait un pilier inéluctable pour Sif et pour lui-même, et sa fratrie, qu'il avait l'intention d'introduire encore plus activement dans le quotidien du royaume... N'y avait toujours que ce gémeau d'obsidienne pour se démarquer, et offrir à son aîné cette tourmente lancinante qui brasillait depuis mille cinq cent ans. La question n'était point que faire de lui, mais, qu'est ce qu'autrui tentera de faire de lui, et quelles seront à l'avenir les conséquences de ce népotisme incurable qu'il avait toujours témoigné envers le mouton noir. A mille lieues de la sagesse à laquelle il aurait été légitime de faire appel, il ne voulait pas que leur relation se galvaude, elle qui se tenait déjà en équilibre précaire sur les fils de l'amour et de l'inimitié.
Mais bien plus encore que le tourment des dissonances de l'avenir, c'était sa sollicitude fraternelle qui se débattait, et qui sommait de savoir si le jötun de toutes ses inquiétudes se portait bien ou non.

Ainsi, il avait abandonné les agapes avant leur fin, laissant les convives poursuivre les réjouissances jusqu'à ce qu'ils n'aient plus une once de place pour plus de spiritueux ou de pitance. Le peuple, tous statuts confondus, avait cruellement besoin de cette euphorie qui découlait de son couronnement, il ne pouvait sciemment les en priver. D'autant plus que tant que la liqueur coulait à flots, peu de gens remarqueraient son absence – et dans le cas contraire, il n'avait de comptes à rendre à personne ici bas. Dans les premiers corridors, il croisa ribambelle de domestiques tracassés, occupés à faire diligence d'une salle à une autre en tractant tantôt ceci, tantôt cela – ceux-ci n'avaient pas fini de galoper dans tous les sens. Les galbes de quelques dignitaires s'étant réfugiés à l'écart pour ergoter ensemble, et puis, plus que les statures ombrageuses des Einherjar chargés de surveiller le palais. Plusieurs d'entre eux étaient par ailleurs posés en faction aux huis des deux bibliothèques, celle publique et celle régalienne, des remparts improbables à franchir pour un individu lambda, mais pour Loki... Le Flavescent se persuadait qu'il avait aisément réussi à s'immiscer à l'intérieur, après tout, il était parvenu à se glisser jusqu'à lui en plein banquet sans que quiconque ne le soupçonne. Quant à lui, il se présenta simplement aux cerbères, qui n'attendirent pas même un seul mot pour lui ouvrir les portes et les sceller de leur vigilance si tôt qu'il fut passé. Dans l'antre littéraire, d'autres gardes qui arpentaient les allées, sous l'oeil manifestement incommodé de l'archiviste en chef qui avait préféré la tranquillité – toute relative désormais – de ce lieu à l'effervescence de la bombance qui se tenait non loin. En apercevant le jeune roi, celui-là se leva de son bureau et le rejoignit, fit courbette, puis s'enquit.
« Votre Majesté, quelle surprise de vous voir ici. J'ai assisté à votre couronnement, mais je suis peu friand de ripaille, et je laisse la pochardise à la jeunesse. Je puis le comprendre, ne vous en faites pas. » Répondit évasivement Thor, les prunelles balayant d'ores et déjà les alentours en quête du freux mage. Une attitude qui intrigua le vieux codicologue, qui suivit le regard du Tonnerre, en vain, avant de retourner l'interroger. « Cherchez-vous quelque chose votre Altesse ? Mh... J'ai... besoin d'un peu d'intimité. J'aimerais me plonger dans quelques lectures traitant du règne de mon père, dans ses jeunes années. Vous savez, c'est pour... L'inspiration ? C'est cela. Je vous saurai de ce fait gré de bien vouloir me laisser seul. » L'homme s'inclina, avant que le blondin ne hèle les Einherjar dispersés. « Gardes ! Sortez, tous. Et que nul ne m'importune, je ne veux être dérangé sous aucun prétexte. » Les guerriers se rassemblèrent promptement, et il ne fallut qu'un fugace instant pour que les désirs du monarque ne soient réalisés. Il patienta d'ouïr les huis se fermer, se perdit un moment dans le silence complet de la salle, à l'antipode de l'atmosphère qu'il avait coudoyée jusqu'à présent... puis, il s'avança dans l'allée principale.

« C'est moi. » Se sentit-il obligé d'annoncer tandis que ses pas lents faisaient écho. Le Mensonge pouvait se tapir absolument partout, dans n'importe quel interstice depuis lequel il avait pris son mal en patience. Tant et si bien que les calots du lion altier se portaient dans toutes les encoignures, du sol au plafond, mais les caches étaient trop nombreuses pour qu'il soit à même de le débusquer. Il le savait, il ne verrait Loki que lorsque celui-ci en aurait décidé ainsi, la providence était bien indigente lorsqu'il s'agissait de lui. Il poursuivit donc sa marche, jusqu'à arriver à la fin du couloir, face aux hautes et majestueuses croisées dans l'une desquelles il distingua son reflet. Pimpant, dans sa cuirasse toute neuve, et que dire de la nitescence de cette couronne qui coiffait son crin de miel, bien plus corrosive que sa joliesse ne le laissait supposer. Le prince s'était définitivement évanoui au profit du roi, une vision qu'il jugea certes mirifique, mais qui lui remémorait aussi qu'avec l'ostentation venaient les coercitions. Soudain, le verre lui miroita une seconde carrure, anthracite et matoise, qui lui fit faire subito volte-face. « Loki ! » Et le mastodonte de se mouvoir avec une telle puissance qu'il en aurait emporté le tout Arbre-Monde avec lui, il s'approcha à l'instar d'un buffle chargeant, mais plutôt que de piétiner l'obscur thaumaturge, il l'encellula dans une étreinte indissoluble, prompte à lui briser tous les os du corps. « Par la barbe de Père ! Je me suis rongé les sangs jusqu'au coeur ! » L'étau de ses bras, pourtant déjà suffisamment destructeur, s'enhardit plus encore lorsqu'il le souleva littéralement de terre. « Je suis heureux de te voir petit frère ! »
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Loki Farbautison
Loki Farbautison
dieu du chaos

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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyVen 27 Mar - 4:38

I
l s’était tapi, et c’était bien là ce qu’il savait faire de mieux. Ombre rugueuse distillée dans la noirceur de la Grande Bibliothèque, il avait disséqué entre ses pattes quelques opuscules glanés au nez et à la barbe de ces impotents gardes dorés. Dieux qu’il ne les aimait point, ces fieffés pendards, moins encore depuis que des pairs de la garde s’étaient retournés contre sa famille, et avaient prodigué cet odieux attentat dans l’espoir clair de meurtrir son épouse ; et dans le triomphe assuré d’avoir occis son enfant. Il lui avait fallu nombre de minutes pour trouver en son for le flegme suffisant pour ne pas faire de cette salle un holocauste inopiné, et faire taire sa magie au profit d’un calme magistral. En catimini il s’était glissé, métamorphosé grâce aux prouesses de sa diablerie, en quelque animal suffisamment petit pour ne pas éveiller les soupçons alentours, et dans la pénombre s’était niellé, jusqu’à gravir le pinacle d’une imposante étagère tout d’un bois somptueux que d’anciens artisans régaliens avaient fignolé. Puis redevenu humain et assis avec nonchalance, une jambe pliée et l’autre pendant avec mollesse dans le vide, il s’était convaincu de feuilleter quelques pages en silence tandis qu’en-deçà, les cerbères guettaient, vraisemblablement trop frustres et obtus pour guigner dans toutes les encoignures de la bibliothèque ; y compris celles en hauteur. Le temps parut fluer avec torpeur, mais la patience du Freux n’en était pas à sa première chevauchée. Il n’avait pas fait tout ce chemin, il n’avait pas pris tous ces risques, pour reculer à présent et dévoyer son desideratum comme un aquilon sauvage l’aurait fait d’un grain de sable. Après plusieurs heures, toutefois, une kyrielle de bruits vint se juxtaposer au silence fade de l’immensité, et fit redresser le menton du dieu sur lequel s’effilocha un masque attentif, paupières serrées et prunelles vissées. La voix de rogomme qui s’ensuivit, d’abord quiète puis plus incisive, décida le Chaos à reposer lentement sa lecture et descendre d’un bon félin, là où nombre des plus souples bellicistes se seraient rompus les os. Cheminant tel un spectre mutique, il s’approcha finalement de la carrure que les étoffes et l’harnachement du couronnement n’avaient pas quittée, et avec une attention animale, mira le roi qui de son reflet se sustentait bel et bien.

Nul mot ne s’esbigna d’entre les lippes du puîné, sinon qu’une risette tout à fait matoise et inopportune lorsque son frère vit volte-face. Il lui avait semblé, un bref instant, retrouver leurs jeux d’enfant, leur désinvolture et leur promiscuité juvénile qui les avaient naguère comblés. Mais c’en était terminé, de tout cela. Terminé depuis des lunes. Loki ne put toutefois pas engoncer cette liesse pudique étreignant son poitrail, celle de retrouver le gémeau éclatant qui avait toujours été de pair avec sa noirceur inhérente. Lorsque Thor fondit pour l’étreindre à l’image d’un auroch, le jötun retint laborieusement un souffle estomaqué qui perla de sa gorge en rauquant d’une plainte stupéfaite. Aux semelles de s’élever quelque peu du sol, et cette masse qui était sienne, pourtant si grande et si pesante, d’être hissée par le Tonnerre. Lorsque, enfin ! le supplice prit fin, le Farbautison se plia en deux et reprit de cet oxygène tari en gardant sur le bras gauche du monarque une paluche fraternelle. « Par les Neuf ! Je ne suis plus un bambin qu’il te plairait de hisser comme un piètre pantin, Thor ! » Il s’exprimait néanmoins avec amusement, un hémisphère de commissure franchement étiré, tandis que l’autre déplorait encore le calvaire enduré – et copieusement attisé par la plaie fraiche que la vieille Ida avait semble-t-il mal raccommodée. Une patte sur son flanc meurtri, il se redressa et branla du chef en scrutant son vis-à-vis comme seul un frère pouvait le faire. Puis au sourire de s’éteindre, du moins de s’effacer avec un incoercible respect, tandis qu’il dévisageait le portrait de l’ainé. « Et tu n’es plus un prince d’Asgard, mais bel et bien son suzerain. » La paume s’évinça des frusques régaliennes, non pas qu’il craignait une trop forte contiguïté brisant là tous les usages et formalités en rigueur, mais bien que ce rappel, incisif et austère, l’astreignait à revenir dans une réalité plus rance et amère que celle de bienheureuses retrouvailles. A ce repli, il régressa d’un maigre pas, mais qui de son entier symbolisme incluait tout le froid qui s’était immiscé entre eux depuis maintenant une année – si ce n’était plus. Leur dissemblance était par ailleurs en cette soirée plus évidente que se tenaient face à face un roi, tout drapé de faste, et un paria, tout vêtu de hardes jadis somptueuses. Conglomérant une chimère de risette, le faciès ivoirin manqua glavioter sur ses ridules un rictus aussi acerbe que le venin morigénant dans les tripes du mage, et après avoir élimé le sol d’orbes gâtés par le ressac des souvenances, il reprit d’un ton austère, ensemençant ses billes diaphanes dans celle de Thor. « Je constate que le palais a fait peau neuve. Il est toujours renversant de constater à quel point l’on peut aisément dépurer un lieu de ses déliquescences. Les glaces de ma sorcellerie ne sont finalement pas si éternelles que les séracs de Jotunheim… » Il faisait indubitablement allusion au combat qu’il avait mené au sein même du Castel d’Or, un engagement pénible qui lui avait valu kyrielles de plaies, physiques et morales, et qui avait clairsemé derrière lui un décor de froidure patibulaire. Ce qui le fit venir au second point, observant subrepticement le buste du Flavescent. « J’ai ouï-dire, las avec délai, que tu avais été grièvement touché durant la bataille. Sache qui si je suis resté muet d’oraisons à ton encontre, je n’ai pas pour autant jugulé mes pensées de ta présence. Ainsi te voir d’une aussi bonne forme allège quelque peu mon désarroi, toutefois… » Car il y avait un mais, mussé là, quelque part entre son myocarde et l’armée de fiel qui menait depuis des lunes un siège harassant. « Odin. » Il suffisait de ce mot, unique et entier, pour que les deux frères sachent dorénavant vers quelles cimes ce huis-clos allait partir…
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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyVen 3 Avr - 15:43

C
ette fragrance de ténèbres, il s'en était langui, lui, le lion, qui ne pouvait vivre sans la caresse squameuse de l'insidieux cobra. Il suintait la discorde, le reptile de sang froid, il exhalait le vice et miroitait la hâblerie, le ménechme noir du tout doré et scintillant que l'on encensait ce soir. Mais que le tout Yggdrasil soit incommodé par la dépravation volatile du Smaragdin était la cadette de ses préoccupations, lui, embrassait et étreignait le Chaos sans lassitude, trop heureux de savoir que l'équilibre de l'univers ne défaillirait pas parce que son gémeau avait disparu. Et quand bien même ces ribaudes de Tisseuses le lui auraient arraché, il serait descendu jusqu'aux racines du macrocosme arborescent, comme Odin avant lui, pour récupérer le destin de son frère. Frère, auquel il allait disloquer la structure osseuse, mais qu'étaient quelques os brisés à côté du bonheur de le retrouver ? Il ne le relâcha que pour mieux le contempler, et parce que le besoin de conversation se faisait incoercible, depuis le temps qu'ils n'avaient échangé mot – et la dernière fois qu'ils s'y étaient adonnés, les circonstances avaient été peu propices à la faconde. Denture exhibée comme si l'ensemble de son humeur sémillante était venue s'accrocher à son sourire, il s'esclaffa à l'image d'un coup de tonnerre térébrant en le voyant se racornir d'une douleur moins malvenue qu'elle ne semblait l'être, et la factieuse plainte n'en fut pas moins que pour le paraître. Que leurs délassements d'enfants lui manquaient, cette ère où la priorité journalière avait été d'imaginer un nouveau moyen pour importuner les serviteurs voire dignitaires qui auraient l'infortune de croiser leur chemin. S'il distingua une tendre flammèche de réminiscences dans le regard du sorcier d'obsidienne, elle fut engloutie par les eaux glacées de la réalité, et ces éclats entremêlés d'or et de rubis qui faisait de Thor un butin sur pieds. Une vétille qu'il avait sincèrement oubliée avant qu'il ne la lui rappelle, et il se surprit à observer ses atours comme si c'était la première fois qu'il les voyait. « Je crois qu'ils ont vidé une partie de nos coffres sur mon armure, si je voulais ne pas passer inaperçu, c'est un succès plein ! » L'on avait jamais pu l'ignorer en tant que prince, alors en tant que roi, l'on se brûlerait la rétine à l'admirer.

Et ses calots pétulants d'échouer sur la carcasse du fugitif, qui avait troqué sa superbe princière d'antan pour une humilité bien trop agreste, tant et si bien que la facture midgardienne des dites frusques ne fut pas longtemps un secret pour celui qui avait l'habitude de rôdailler sur Terre dans pareil accoutrement. Si sa risette perdit de son éclat, il n'en resta pas moins un vestige bienheureux mais plus placide sur les lippes du blondin, qui s'exprima en haussant légèrement les épaules. « Je n'ai rien vu de tes empreintes algides, pour être honnête, tout avait déjà disparu lorsque je me suis réveillé. » Mais l'on s'était chargé de lui relater les stigmates magiques qui s'étaient emparés du palais pendant l'absence de tous, et aussi, l'assaut délétère qui avait été tenté sur les proches du Farbautison. Un blasphème dont il était indiciblement indigné, et qu'il espérait pouvoir venger un jour. Parlant de l'incident qui avait manqué de scinder son corps en deux parts inégales, son interlocuteur ne manqua pas d'y placer un commentaire, qui tira un fugace rictus émotif à la commissure labiale de l'aîné. Même si son mutisme l'avait effrayé, il n'avait jamais douté avoir lui-même été source d'une anxiété franche, lui qui n'avait jamais chu auparavant. Cependant, l'aveu fut telle une cajolerie trop suave précédant une gifle qui acheva l'enjouement du jeune monarque. Un nom, et l'atmosphère se galvauda tout de go, l'Orage se raidit, et sans prélude, il explosa en une exaspération tâchée de désespoir. « Loki, non !! » Violemment, il fit volte-face, arrachant par la même occasion la coiffe régalienne qui ornait sa crinière et qu'il plaça abruptement sur la table derrière lui, celle-là même sur laquelle il appuya ses deux poings contractés. L'échine voûtée et la tête basse, il eut un soupir lourd de sens, sans un regard pour sa couronne qui, à demi dans le vide, menaçait de s'écraser sur le sol. Il refusait d'acter cette discussion en tant que souverain, il était à l'instant t le frère, l'ami, le gémeau inintelligible de celui qui serait, il le savait, un tracas pour l'avenir.

« Non je t'en prie, il suffit avec lui ! Je ne veux pas que ces retrouvailles périclitent en algarade ou en promesses tacites que nous avancerons sur des sentiers contraires ! » Il ne voulait plus de leur antagonisme latent qui, s'il finissait toujours par souligner la dévotion qu'ils se portaient l'un à l'autre, leur remémorait aussi qu'ils étaient aux antipodes des convictions. Il aspirait à ce qu'ils recouvrent un semblant d'ataraxie, à ce que l'aurore de son règne soit aussi l'aube d'une vie nouvelle pour ce cadet subversif. Subitement accablé par un poids intangible, le Flavescent se retourna, et revint lentement en direction du mage, bras ouverts comme s'il cherchait à mesurer l'ampleur de la situation. « Que lui reproches-tu encore ? Ne penses-tu pas que les Nornes l'ont suffisamment affligé ces dernières lunes ? - toi également ! N'y a pas de grief qui mérite que l'on déterre la hache de guerre, Père a abdiqué, c'est à moi que reviennent toutes les responsabilités désormais, y compris celles te concernant. » Il avait appuyé son index sur le thorax de Loki en même temps que sa dernière tirade, il échangea un regard avec celui-ci, puis reprit en rompant le contact. « De toute façon, c'est moi l'aîné, et je ne te laisserai pas l'oublier. Là n'est pas la question d'Odin. » Il saisit alors les épaules de l'obscur sylphe d'une poigne non agressive, mais assez ferme pour affirmer ses paroles et donc, son autorité au nom de tous les titres qui lui étaient conférés, celui de frère le premier. Ses prunelles fichées dans celles du réprouvé qu'il secoua très infimement, il entonna avec une volonté infrangible, et tristement candide à chaque fois qu'il en retournait du jötun. « Je veux que tu reviennes. Je n'ai cure de l'opinion publique, cela fait trop longtemps que tu es loin de chez toi – loin d'ici. Je veux t'avoir à mes côtés, parce que je ne peux envisager mon règne sans ta présence, et aussi parce que ceux qui te maudissent sont passés à l'acte, et qu'ils sont susceptibles de réitérer leur ignominie n'importe quand. » Lui qui s'était légèrement incliné vers l'avant pour lui parler se rehaussa, la ride tourmentée et sincèrement concernée. « Où sont mes neveux ? Où est Sigyn ?  Comment va t-elle ? Elle peut être en sûreté ici, Loki, je jure devant tout ce que j'ai de plus cher que je m'en chargerai personnellement, quitte à filtrer toutes les entrées et sorties du palais ! » Une accalmie dans ses suppliques, puis, sans le vouloir, peut-être porta t-il l'estocade. « Pense à votre bébé. » Celui qu'il pensait né ou à naître, celui... qui n'était déjà plus.
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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyVen 3 Avr - 18:59

C
e nom avait suffi. Précédé par l'inimité patentée du Freux, il avait réussi à faire ployer la bonhomie du roi en une silhouette de vicissitudes. Loki ne s'en étonna pas, moins encore qu'il savait avoir prononcé là le carillon d'une guerre intrinsèque à laquelle tous deux étaient voués. Esbigné, Thor fit cambrer sa stature que deux poings massifs vinrent soutenir; dépouillé d'une couronne tout juste acquise, dépouillé même du regard adverse qui s'était balayé vers un autre horizon. Le puîné n'avait que trop conscience du sel avec lequel il saupoudrait les vieilles plaies, mais il était, pour lui qui fuyait incessamment et se mussait du fiel Asgardien, cardinal d'aborder ici et maintenant l'iconique sujet. Le temps, il n'en avait lasse pas, et s'il savait pertinemment sabouler la quiétude tout juste glanée dans l'esprit du Tonnerre, il savait néanmoins aussi que l'abcès devait être percé. Il ne quitterait pas ce palais jadis glorifié avec sur la langue l'irrépressible arôme du doute. « Et pourtant il le faut. Thor...! » Le jötun manda l'attention du suzerain en surélevant sa dextre qui mima le sentencieux phonème. Ne bruissait dans sa gorge aucune malveillance, aucun fiel sinon la sapidité amère d'un désespoir furieux buriné par sa langue de fer. Il n'était point question de broder en ce huis-clos l'exaspération farouche avec laquelle il avait nombre de fois asséné le Flavescent, mais bien d'exhumer un trésor plus faste encore que toutes les pierreries cintrant l'armure régalienne : le dialogue. Sacrosaint tribut de leur affection commune avec lequel il espérait œuvrer. « Ce que je lui reproche ? » Fit l'écho animal qui, devant une telle interrogation, paraissait fendre ses ridules avec effarement. L'index et le verbiage le firent pourtant taire, non pas qu'il abdiquait en la faveur des sages paroles, mais bien qu'il retenait en son for kyrielle de poisons et venins. Il soutint sans mal les orbes similairement diaphanes du monarque, une ride froissée en amont de l'arête nasale, puis cisela sur son portrait une sempiternelle irritabilité comme l'Orage invoquait dans une même phrase filiation et soumission. L'un n'allant vraisemblablement pas sans l'autre, pour ce fier aîné qui avait toujours eu sur sa fratrie la préséance de l’héritier. L'approche récidivée ôta cette fois au Freux un rictus qu'il ne put contenir, l'orgueil éreinté d'allier mutisme et sujétion physique face aux élans du félin. Ce n'était plus pour le Freux une gestuelle fraternelle, mais bien un horripilant tison venant marquer au fer rouge toute dignité – aussi mutilée fût-elle depuis plusieurs éons déjà.

Mais l'algie s'estompa quelque peu au soliloque succédant l'accointance, puisqu'il était à présent question d'une offre sur laquelle nombre de parias se seraient jetés, voraces. Le crin de l'Obsidien, lui, coula en arrière tandis que le menton s'élevait, gorgeant son faciès d'un suaire aveuglant jusqu'à ses yeux qui fuirent derrière leur herse de chair. Il avait redouté cet instant peut-être autant que celui où serait abordé le sujet d'Odin. Ce dilemme aux abords simples, mais qui fracassait les certitudes et affects jusqu'ici bâtis et nourris. Et s'il avait si justement redouté une telle proposition, c'était bien parce que, d'entre tous, il connaissait le mieux les rouages de ce cœur noble languissant sous poitrail. Soufflant un âpre zéphyr dans l'antichambre de ses naseaux, il bascula derechef le visage, l'asthénie d'une douleur incurable mangeottant sa carne exsangue. « ... Elle va bien. Fort bien. Elle s'est remise de la mésaventure aussitôt qu'est née notre fille. » La face se fendit d'une risette aux douceurs éthérées, les prunelles envahies par un ressac dulcifié que ledit enfantement semblait prodiguer au jötun. « Tu devrais la rencontrer. Elle est... Si calme. » L'énonciation trouva contre le palais un sifflement abscons que la légèreté de Loki recela sitôt. Dans son regard, l'incontestable fierté paternelle gisait de tout son poids, malgré la tangente prise par les orbes qui miraient à présent une encoignure d'étagère. « J'ai grande hâte qu'elle et Thrúd fassent connaissance. Qu'elles grandissent ensemble et qu'à elles deux, elles colmatent les fêlures que leurs deux pères ont été incapables de panser. » Du chef, il opina pour soi-même, avant de dégager ses épaules en lenteur et de faire demi-tour. Ses pas le menèrent à une distance raisonnable, une distance qu'il avait urgemment besoin de prendre pour que cesse l'ignominieux vertige de cruauté dans lequel il venait de se jeter.

Recouvrant un flegme glacial, il subodora par-dessus son épaule, le timbre aussi bas que ne pouvait l'être le sifflement d'un serpent. « Quel excellent menteur fais-je. Mais n'est-ce pas, après tout, pour cela qu'on me déifie ? » Il persista à offrir la carrure de son rachis pour seule effigie, les paluches parcourues d'un tremblement coléreux que les efforts convoqués tenaient tout juste en bride. « Menteur. Et parjure. Et traître. Et assassin. Et une pléthore d'autre facultés omises mais que la plèbe n'oublie et n'oubliera jamais. » Il fit volte-face. « Et tu souhaites que cet agrégat nocif vienne séjourner à tes côtés, qu'il soit associé à ton règne ? … Tu n'es qu'un idiot. » L'éloquence venait de se fendre entre une douleur et un amour chacun immensurables. « Et je suis tout aussi sot de laisser une part en moi quêter pour cet espoir. Car c'est là tout ce que j'avais naguère souhaité ; ne t'être ni rival, ni obstacle, mais ton plus féal ami, à la vie et à la mort. » Aux jambes oblongues de s'éloigner en contournant cette fois la carrure du suzerain, mains enlacées sur les lombes et figure pensive. « Mais ce n'étaient que des rêves d'enfant. » Venait-il de balayer, le ton ranci, avant de poursuivre. « Je refuse. N'en déplaise aux calomnies, j'ai encore pour toi l'estime d'antan. Bien malgré le fait que nous n'ayons aucune filiation. » Appuya-t-il avec sécheresse, se tournant une fois encore pour confronter le Flavescent. « Et cette estime me susurre tout le discrédit que tu glaneras à m'accueillir dans ce palais. Ce même discrédit avec lequel tu flirtes en ayant laissée la vie sauve à ton père. Thor, par le fondement d’Yggdrasil, entends raison ! » Puis, cherchant son regard. « Tu dis n'avoir cure de l'opinion publique, mais tu n'es plus un prince aux mœurs capricieuses ! Je ne suis pas venu ici pour te donner la moindre leçon, je connais ma place et je connais mes fautes, mais as-tu véritablement pris conscience du rôle qui t'incombe à présent ?! » Ce fut cette fois l'index du Chaos qui pointa au loin l'affublement du monarque. « Ne te laisse pas bercer par ces mirifiques illusions. » Et d'obvier vers les hautes portes de la bibliothèque. « Toutes ces échines qui se plient sur ton passage, toutes ces déférences continuelles et tous ces vains sourires sont les éclats moirés d'une noirceur qui couve. J'ai vu nombre de convives ce soir, mais j'ai aussi vu une pleine majorité de regards viciés par l'amertume. Tu as humilié des dieux qui souhaitaient tout autant que moi voir Odin périr. Ne crois pas que cet ersatz de paix suffira à endiguer leur colère. Tu es dorénavant roi, il est vrai, mais les obélisques de ton royaume sont déjà chancelants, et toute l’omnipotence que tu crois avoir ne saura pas éternellement stabiliser ces frêles fondations. » Presque époumoné par la diatribe déliée, il marqua un silence durant lequel il niella ses calots à ceux de Thor, et reprit. « Ne fais pas l'erreur de braver les Nornes. » L’unique phalange vint cette fois le désigner, lui et lui seul. « Je m'y suis osé, et le prix de mon arrogance m'a coûté un enfant. Il m'a coûté une fille. »
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Thor Odinson
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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyJeu 9 Avr - 1:23

V
raisemblablement, le fieffé prévaricateur allait devoir boire le calice jusqu'à la lie, puisque le mastodonte affublé d'apparat n'avait rien trouvé de mieux que de poudrer ses écorchures encore suintantes d'une poignée de sel fin. D'aucuns connaissaient la piété qu'il vouait aux enfants, qu'il eut s'agit des siens ou de ceux d'autrui, ce serait le firmament tout entier qu'il morcèlerait pour porter secours à l'un de ces parangons d'innocuité. Il irait traquer et occire tous les boutefeux du royaume des dieux si cela signifiait assurer la postérité de Loki, celle-là même sur laquelle graillonnait la majorité du panthéon, l'âme enlaidie par la peur d'une ivraie qu'elle craignait de voir enténébrer l'univers. L'unique héritage que leur géniteur serait enclin à leur léguer, la macule de son être, cette hideur de quintessence qui lui faisait sciemment galvauder l'ataraxie de ses pairs alors même qu'il aurait pu y goûter avec eux. Le Chaos et la Fidélité, un noir freux et une blanche colombe, oiselle dont l'intégrité ne suffisait malheureusement pas pour épurer les vices de son cher et tendre. Rien, dans leur macrocosme, ne serait à même de racheter les péchés du jötun, il en était conscient, mais l'opinion étouffante de la galaxie ne suffirait à l'irradier de l'abnégation salutaire qu'il aurait dû avoir concernant son cadet. Candeur et opiniâtreté ligotées à l'espérance, et c'était volontiers que le Tonnerre se voilait d'orbières, alors même qu'il avait, dans le creux de sa paume, la possibilité d'anéantir ce fléau smaragdin qui les mènerait un jour au Ragnarök. Mais qu'était une apocalypse en comparaison à l'amour fraternel ?

Et le blondin de se gorger de cette crédulité qui évasa ses lèvres en une risette éclatante, celui de l'homme qui se pensait oncle à nouveau. Une autre perle semblable à celle qui faisait de lui un pater comblé, une petite nièce, qu'il se languissait d'ores et déjà d'étreindre comme si elle était la chair de sa propre chair. Au gré des paroles, il ébaucha un univers parallèle devant ses prunelles chatoyantes, celui d'un éden dans lequel faisaient écho les rires harmonieux de leurs adorables filles. Des cousines qu'il imaginait inséparables, complémentaires, peut-être à la triste image de leurs pères. Oui, avec une probité émue, il partagea ce qu'il croyait être une félicité paternelle avec son vis-à-vis, dans la mystification duquel il ne perçut absolument rien – lui, qui y était pourtant accoutumé depuis le jouer premier. Il le laissa se dérober à sa poigne, se bâfrant de ce qui s'avéreraient sûrement être les dernières secondes de bonheur qu'ils glaneraient au détour de ce huis-clos. Le masque se fissura, puis tomba, portant l'estocade au dauphin tout juste couronné dont le teint blêmit. Celui-à fit naufrage dans l'amertume de la logorrhée rivale, heurté en plein coeur par les sarcasmes, les contredits déchirants, la résignation prétendue obligeante, et tout ce qui composa l'argutie d'un rhéteur qui ne s'épargna rien. Les muscles gutturaux du Flavescent se raidirent, apposant à sa gorge une couronne immatérielle bien différente de celle qui trônait sur la table. Elle scella ses cordes vocales au même titre qu'elle fit rutiler tout un ciel d'étoiles dans ces yeux d'azur qui le fixaient, des astres qui n'étaient pas ceux de l'admiration, encore moins ceux de la reconnaissance. La perdition de sa bonhomie, les pleurs silencieux de sa ferveur d'aîné et le glapissement moribond de ses espoirs, car Loki venait de frapper beaucoup plus fort et beaucoup plus juste qu'il ne l'estimait, occultant peut-être que l'Invaincu n'était rien de plus qu'un agglomérat d'hypersensibilité. Des affects rudoyés, écartelés, et ses affres d'atteindre leur paroxysme, en apprenant que la pouponne avait été l'offrande inique de pauvres diables à cette fatalité anthropophage.
Et après pareille annonce, il demandait de lui qu'il soit le roi fantoche auquel les Tisseuses aspiraient, qu'il soit l'idéal de tempérance et de réflexion, le modèle d'équanimité dont l'Arbre-Monde avait besoin ? C'était si mal le connaître.

Comme à chaque fois que Thor se trouvait incapable de maîtriser sa débâcle émotive, l'air se chargea en tension, et dans l'immensité astrale de la sorgue, vrombirent les cors caverneux d'une obscurité nuageuse qui conquit la voûte asgardienne. Sur la figure régalienne, le soubresaut d'un rictus, auquel concorda un lointain coup de tonnerre, hurlement térébrant d'un palpitant empalé sur la franchise du puîné. Et l'atmosphère de s'électrifier, énième témoin de l'orage qui, doucement, approchait. « Une fille... » Reprit-il, la voix spectrale, puisant inconsciemment dans l'affliction du Mensonge pour appesantir sa propre peine, et espérer alléger la sienne. Souffrir comme il souffrait, parce qu'il n'avait jamais réussi à s'émanciper de cette empathie outrancière et insensée qu'il ne réservait qu'à lui. « Pourquoi à chaque fois que tu te présentes, faut-il que tu m'arraches le coeur et que tu y mordes à pleines dents... » Ses calots d'obvier sur la gauche, la nitescence d'un éclair vint fugacement les aveugler, sitôt suivi d'un ronflement céleste qui résonna jusqu'à l'intérieur de leurs poitrails. « Je suis... profondément déçu. De tous, je pensais que tu serais celui qui ne voudrait pas me voir changer, celui qui comprendrait sans que je ne dise mot que je ne laisserai pas le fantôme du Père de Tout me spolier ma personnalité, ni même l'opinion publique l'altérer... Pas la moindre leçon, mais tu pointes les vestiges sur lesquels j'essaie de rebâtir... » Il eut un rire contristant, sans un relief de joie, puis, il ferma les paupières et se tut, comme le calme avant la tempête... « Est ce que tu me PRENDRAIS POUR UN IDIOT ?!!! » La foudre, sans contrôle, échoua si proche de la grande croisée dans laquelle il avait contemplé son reflet que le verre éclata avec fracas, et une ondée de brisures scintillantes en même temps qu'une bourrasque vint lapider les gémeaux en tourment. « Mille cinq cent ans que l'on me sérine pour cette ascension, et tu penses toi aussi que je ne suis qu'un ramassis de muscles et de pétulance ! Je CONNAIS, le rôle qui m'incombe, je l'ai accepté dès ma naissance, mais je n'ai jamais juré que je me conformerai à cette pédagogie pédante dont on m'a gavé toutes ces décennies ! Est-ce que tu me crois à ce point stupide pour ne pas voir au-delà de leurs dithyrambes, à tous ces sycophantes qui continueront à se rouler dans leur insatisfaction comme des gorets dans leur fange quoi que je fasse ?! » Il fit un pas, une seconde rafale s'engouffra, elle balaya les épîtres et opuscules qui jalonnaient la table, et envoya la coiffe royale s'écraser sur le sol dans un tintement suraigu. « Y aurais-je aussi le droit, à cette délation vindicative, si d'aventure une erreur vient remettre en cause l'intégral de mon règne après des millénaires de gérance ?! Tu devrais être le mieux placé pour savoir comme il est aisé d'omettre un mont de bonnes actions au profit d'un corpuscule de bévue, juste parce que les gens préfèrent s'agricher à tout ce qui existe de négatif pour justifier leur rancoeur, leur ire et leur frustration ! Qu'il est facile de se ranger derrière les voix de ceux qui accusent et appellent à la vengeance, et de tout oublier à propos de ceux qui ne perdent pas de vue cette éternité de contribution à Asgard, à Yggdrasil. Odin a fauté, mais il est Odin, le fondateur de ce que nous sommes, et je trouve infiniment plus louable d'un roi qu'il se fasse auteur d'ignominies dans le but de préserver les peuples plutôt qu'il ne choisisse l'égoïsme de l'éthique au risque de tout perdre, de tout détruire ! »

Il avança encore, les calots écarquillés comme les orbes d'un démon alouvi de vérité. « C'est cela, être roi, c'est consentir à des sacrifices et en occulter jusqu'à sa dignité pour le bien de ses sujets ! » Un jour... un jour, lui aussi serait amené à faire ce choix, il savait qu'aussi vertueux pouvait-il être, il descendrait abâtardi de ce trône sur lequel il venait tout juste de monter. Il ne se faisait pas d'illusions, avait abandonné les chimères depuis un certain temps, il ne resterait pas immaculé face à la corruption de la royauté, aucun monarque ne le pouvait, à moins de déchoir dans le despotisme et de ne plus donner d'intérêt qu'à ses propres volontés. « Si je suis incapable de voir ce qui demeure de bien en notre père, je le suis aussi pour toi ! Dis-moi, qu'as-tu de différent de lui, en cet instant ? De tes bons services d'antan envers Asgard ne restent que des cendres, réduits ainsi par tes abjections qui sont désormais les seuls chapitres dont l'on veut bien se souvenir ! Ce n'est pas la justice que tu veux, mais satisfaire à ta rancune personnelle sous couvert de l'aigreur de quelques laissés pour compte ! » La respiration erratique, il saisit la nuque de Loki et approcha son faciès du sien pour se damner dans l'abîme de ses iris, tandis qu'à l'extérieur, s'abattait une pluie diluvienne. « Injure moi autant que tu veux, je ne fermerai jamais les yeux sur ce qu'il y a de bon en toi. Je ne te laisserai pas me dire que faire d'Odin comme je ne laisserai personne me dire que faire de toi, tu es mon frère, que tu te persuades du contraire ou non, et j'égorgerais chacune des Nornes pour t'arracher à leurs griffes infâmes s'il me fallait le faire. Je ne les crains pas, pas plus que je ne tremble au devant du Ragnarök, une affabulation qui ne m'empêchera pas de vivre comme je l'entends. » Le timbre éraillé par la puissance de sa déclaration, mais plus calme, il le relâcha, sans rompre le contact visuel. « Des rêves d'enfants naissent les ambitions adultes, je t'ai toujours dit que je serai là, et je ne faillirai pas à cette promesse. Je n'ai cure de ton avis comme tu te fiches du mien, Surt aura embrasé les mondes de son épée flamboyante avant que je ne me détourne de mes convictions, celles te concernant toi autant que tout le reste. »
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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptySam 18 Avr - 18:58

P
ourquoi, en effet, le fallait-il ? Pourquoi cet être empuantissait le moindre galbe d’espérance à chaque fois que se présentait l’aube radieuse ? Pourquoi ressentait-il l'incoercible nécessité d’astreindre liesses et quiétudes aux chaînes de l’amertume ? A cette interrogation se niellaient nombre de réponses puisées dans la poix veule rongeant le myocarde jötun, et toutes suppuraient d’une identique haleine érodant la moindre quintessence. Parce qu’il était ainsi fait. Prétendre que son verbe n’avait toutefois été incisé que pour mieux frapper le buste de l’ainé, était s’aveugler du réel chagrin encouru par le Farbautison, lui qui, l’espace d’un soupir exsangue, avait mué sa duperie en une réalité tout juste effleurée. Il s’était vu étreindre le spectre d’une fille perdue, puis tenir sa menue menotte pour la conduire dans le sacrosaint giron maternel. De cela jamais il ne goûterait, et le Tonnerre avait la prétention de rafler à lui tous les surins lâchés, alors qu’une seule et unique cible s’était proposée à leur morsure ; le Félon même de cette triste menterie. Aux grondements de l’orage répliquèrent les ridules creuses du Mage dont le faciès tournait clairement au vinaigre. Il était las de ce titan et de sa préséance émotive, las de ses rauquements d’ostrogoth devant lesquels tremblaient rotules et paluches, pis, même, le courroux du Flavescent éclatait aux oreilles du Freux comme une offense. Celle faite à cette carcasse dépourvue de tout, traînée dans la fange de l’avilissement et qui ne pouvait vraisemblablement plus garder, tassé entre ses côtes, l’âpre deuil émietté. Profondément déçu arguait le monarque, et Loki de soutenir les prunelles rancies qui propageaient leur mécontentement. L’orgueil de Thor geigna jusqu’aux cieux et fit miroiter la salle d’ombres parjures mais toutefois : le paria n’en démordit pas, plongé dans la cataclysmique ambiant comme un mât dans la tempête, tout juste saboulé par une mimique exaspérée qu’un fiel noir encourageait. « De ta personnalité il n’est point question ! » Deux roches se fracassant l’une contre l’autre, voilà ce qu’étaient les voix masculines saignant le calme de la grande bibliothèque. Ce fut pourtant le grondement régalien qui écrasa toute autre riposte, jusqu’à ce que les éclats célestes eux-mêmes, allégories de l’ire souveraine, ne s’égarent avec force et fracas jusque dans la haute salle. L’incident fit blêmir leur microcosme d’une lueur évanescente et non moins périlleuse, arrachant au Thaumaturge un hurlement de rage. Il souffrait de ces satanées foudres depuis bien trop longtemps pour ne pas tonner à son tour le magma qu’elles lui inspiraient, et aux éclisses électriques parfumant leur huis-clos se joignirent sitôt fait les mains voraces d’ombres froides extorquées aux encoignures, mille diableries qui feulèrent à l’instar de leur maître, et tout autant de serpents invisibles qui ébrouèrent les multiples étagères.

Dans la bourrasque invoquée se déversa alors le soliloque enfiellé, et l’Obsidien n’eut d’autre choix qu’écouter, poings serrés jusqu’à rendre liliales ses paluches tassées. La crainte n’était point de ses lieutenants, moins encore la sujétion, et c’est en homme rendu bête qu’il auditionna la verve rivale. Un trop plein d’hardiesse dans le ton, selon le Mensonge, qui portait davantage attention aux prérogatives que le suzerain s'allouait plutôt qu’aux fêlures pointées par son puîné. « N’escompte pas m’arracher la moindre larme de compassion. » Dégurgita le reptile dont les traits saillants se torsadaient d’irascibilité. Les paroles de l’Odinson tombaient dans d’abyssaux néants, puisque la vindicte du Farbautison se souhaitait bien plus ronflante, et plus ancienne aussi, que n’importe laquelle des imputations présentes. La guerre et les belligérances n’avaient été qu’un dérivatif à l’exécration pérenne du fils de Glaciers pour son séquestreur, un exutoire salutaire afin de trouver un horizon triomphateur vers lequel virevolter. Hélas, rien ne s’était déroulé comme prévu ; c’était là tout l’amas duquel il puisait sa hargne, car celui l’ayant spolié de toute paix sentimentale se trouvait justement être cet iridescent gémeau. « Eh bien sois un roi, et consens donc à ce sacrifice », rétorqua t-il en immergeant ses deux orbes de fer strangulés d’une furieuse nocuité, le timbre feutré par l’aigreur. C’était peut-être le jötun qui parlait, le Chaos, le prince déchu et renié quêtant pour l’achèvement de ses propres desseins, comme il s’agissait peut-être de feu ce frère véritablement inquiet des répercutions encourues sur tout Asgard et plus encore sur le règne de l’aîné. Nul n’aurait su dire vers quel bord balançait le palpitant asséché et tari du mauvais dieu. Et Thor venait de viser juste. « Il est vrai ! » Concéda l’atrabilaire démiurge. Oui. Il agréait enfin concourir pour son seul desideratum. Camoufler une telle véracité aurait été une insulte faite à leur passif, car de tous, le Flavescent était le plus à même de discerner ce qui se mussait sous les apocryphes sédiments du Mensonge. « Mais j’ai enduré bien plus de tourments que lui-même n’a eu à en subir. Te léguer sa place ? Et ensuite quoi ?! Parader en son propre castel comme un chien dans ton sillage ? Il n’y a que son séant qui a chu du trône, sa fierté et sa grandiloquente personne se portent, elles, à merveille. » Quand lui était démis de toute estime et affection d’un peuple qu’il avait incontestablement servi, puis trahi, à l’image semblable et analogue de ce Père de Tout que bon nombre de partisans soutenaient pourtant encore.

Ne suffirent que quelques secondes au néo-roi pour saisir le fallacieux puîné et le traîner dans toute autre algarade. Point question d’une ire âcre à cet instant, et ce bien malgré l’agressivité nouant leurs membres communs – un quidam passant d’aventure les auraient probablement pris pour deux gypaètes sur le point de s’entre-dévorer –, mais d’une affection, tout aussi gâtée fût-elle, immuable au-delà de l’inimité partagée. Le syntagme prodigué eut au moins l’honneur de tempérer la dureté des traits ivoirins qui, sitôt l’aparté clos, se bouleversèrent peu à peu en une roideur réflexive. La dextre oblongue du Farbautison s’écrasa sur le poitrail ornementé puis le repoussa sans sommation, un geste rustre et encore enflé d’aigreur qui lui dégagea le passage et le déposséda de la présence adverse, mais qui, étonnamment, ne fut accompagné d’aucun son, d’aucun sifflement reptilien. S’éloignant derechef, la haute stature croulée d’ombres s’égara loin, jusqu’à atteindre le rivage damnable d’une autre tablée de lecture sur laquelle les phalanges blêmes se fixèrent, tendues, mais racines bienfaitrices au vertige délétère qui menaçait le Chaos en personne. L’échine ployée fit sourdre les mèches obsidiennes, avant que le jötun ne constate, d’une brève torsion de nuque, la couronne écrasée sur le dallage à quelques mètres de là. Il n’avait qu’à tendre les doigts pour s’en emparer, la catapulter à travers vitres, ou liquéfier son or d’un feu si blanc qu’il n’aurait pu être dégorgé que par la sorcellerie d’Odin. Il n’en fit toutefois rien. Préférant s’écrouler sur la solidité d’une chaise qui grinça succinctement. Rotules écartées, une paluche aplatie sur une cuisse, et l’autre soutenant un flanc de tempe, il s’était installé en parallèle de la table, n’y apposant qu’un coude lui léguant cette stabilité de bras amarré au faciès. Dos à Thor, il lui adressa néanmoins, le timbre désossé d’animosité sinon qu’emprunt d’une lassitude caverneuse. « Calme tes engeances célestes, ou elles finiront par foudroyer tes convives en plus d’alerter la garde. » Avant d’ajouter, précipitant le bras jusqu’ici fléchi sur la surface en bois. « Je n’ai pas déployé pareils efforts pour devoir m’esbigner ensuite comme une sempiternelle vermine. Et je suis harassé de réitérer les adieux sous l’égide de nos fâcheries. » C’était au moins là un serment d’accalmie.

Il patienta que les fébriles émois du Tonnerre s’apaisent, et de fait le courroux tempétueux flamboyant au-dehors, avant de torsader l’épine pour jeter par-dessus épaule. « Accepte cette paix momentanée, et viens t’asseoir auprès de moi. » Comme un frère, émirent ses pensées, bien que le carillon d’un tel affect ne se risqua pas à galoper jusqu’aux crêtes labiales. Attendant qu’il en soit ainsi fait, il n’irrigua ses orbes de la présence du Flavescent qu’une fois celui-ci assis en face. Un long moment, ils se dévisagèrent dans un silence épineux, puis Loki débuta, sans ciller ni désengager son regard. « Je veux que les choses soient claires. Je crois en toi en tant que souverain, de cela, jamais je ne me déferai. J’y croyais déjà lorsque nous trottions dans ces galeries, insouciants et espiègles, et j’y croyais toujours lorsque toi et moi arpentions le royaume pour autant d'entreprises que de souvenirs mémorables. » Prodigieuse mais concise, une risette souleva un bord de commissure, sans qu’on la sache chagrine ou jouasse – peut-être un peu des deux. « Il est vrai, je suis infecté de rancœur et ma langue fourche pour servir un desideratum des plus égoïste… » Les ridules avaient repris une tenture accablée, et c’est drapé d’une morosité flagrante qu’il poursuivit, observant cette fois alentour les dégâts causés. « Mais je crains réellement que ta mansuétude envers Odin n’affecte ton règne. Ce n’est pas le choix que j’incrimine, mais la mainmise qu’il peut avoir sur ton cœur. » Un temps, et puis il sculpta à nouveau ses calots dans le layon du face-à-face. « Une identique mainmise que je puis avoir sur toi. Celle blâmée et détractée au fil des siècles, plus encore depuis… » Depuis qu’un chapitre entier avait été consumé par de folles exactions. Les lippes se pincèrent et un lourd soupir gronda dans ses bronches. « Je ne dis pas que depuis le Tribunal et ma condamnation, cette affection est restée inchangée. Mais je la constate toujours animée, toujours en toi. Et il y a ces deux hommes qui se battent en mon for et me déchirent le poitrail ; celui qui pour toi mourrait s’il le fallait, celui qui t’a toujours aimé au-delà d’une quelconque lisière filiale. Et celui… celui qui est, malgré tout, une créature avide d’une moindre vindicte, capable du pire pour assouvir ses noirs desseins. Capable d’une ultime félonie à ton encontre, si ça signifiait venger son épouse et par-dessus tout son enfant. » A cette évocation, l’algie de sa plaie accrut et le fit singer d’une douleur courroucée. La patte sur sa cuisse partit contre son flanc et s’y apposa, vaine panacée à la souffrance hautement plus morale que physionomique. « Je me sens apte à profiter de ton inclinaison envers moi, pour châtier de ma main celui que je porte responsable du trépas de ma fille. Et cela… cette idée même, coruscante parmi toute autre, m’exècre autant qu’elle me séduit. »
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Thor Odinson
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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyLun 20 Avr - 17:53

T
el avait toujours été l'hymne de leur binôme, des cris de banshees s'élevant des ténèbres aux rugissements térébrants des cieux, tout n'était qu'affects à vif, ils savaient mieux que quiconque éperonner ce qu'il y avait de plus inénarrable dans leurs entités respectives. Ils avaient réduit à rien ce pas que l'on disait distancer l'amour de la haine, pas un huit-clos ne se passait sans que collusion et démêlé ne s'entrelacent dans une embrassade éruptive, et bien souvent, cela parachevait le conciliabule d'une sapidité surette. Ce n'était pourtant pas la fin qu'ils désiraient, ni le Doré, ni le Smaragdin, mais ils en revenaient toujours à ces fondamentaux dont ils ne termineraient jamais d'ergoter. Le zèle, la félonie, la passion, l'inimitié, les regrets et les remords, les multiples pans et facettes d'une relation qui ne trouvait d'égale que l'opiniâtreté prosélytique des intéressés. Ils savaient tous deux que leur amour fraternel était voué à l'échec, maintenant ou dans un milliard d'années, mais ils s'obstinaient, Thor le premier. C'était la raison pour laquelle le mage n'avait pas son pareil pour le courroucer, la raison pour laquelle l'orage clabaudait toujours plus fort lorsqu'il en était la source indirecte. Mais Loki n'était pas de ceux qui se pâmaient au moindre éclair, en ayant  coudoyé le blondin depuis sa forme pouponne, il s'était, lui aussi, fait bercer par le tonnerre et la foudre. Un élément qu'il côtoyait lui aussi comme un vieux frère et dont il était apte à traduire les éclats, après tout, ce n'était jamais rien que l'un des idiomes d'un aîné qu'il connaissait sur le bout des doigts. Et l'on savait de celui-là qu'il n'avait jamais été capable de dompter son propre feu sacré, qu'il se laissait calciner tout entier par la moindre recrudescence émotive et ne sollicitait son encéphale qu'une fois la pulsion étanchée. Il ne fallut d'ailleurs pas plus que la dextre de son vis-à-vis le bousculant pour lui faire songer qu'il aurait dû brider son accès, sans doute hyperbolique pour l'occasion – mais ce n'était pas comme si les humeurs du nouveau roi étaient réputées pusillanimes.

Bien sûr, il s'écarta de la voie sans opposition malvenue, et lécha le galbe accoutré d'oripeaux d'un regard discordant. Sa primogéniture ne s'appliquait vraisemblablement pas qu'au trône et aux offices dont il devrait dorénavant s'acquitter, il la considérait suffisamment omnipotente pour toucher jusqu'à ceux qui avaient vu le jour après lui, le fils des glaces le premier. Nul ne purgerait jamais son droit d'aînesse de cet orgueil qui lui offrait tous les droits, un fait qui s'avérerait d'autant plus véridique maintenant qu'il en jouissait de façon officielle, couronne sur le crâne et titre dans l'âme. Cette discussion qu'il aurait jadis close d'un râle péremptoire, il voulait la conclure dans les règles de l'art, et surtout, il avait encore l'espoir de convaincre l'entêté de revenir vivre au palais. Le timbre de ce dernier lui demanda alors faveur de lénifier l'ire céleste qui, non mécontente de faire frémir jusqu'au plus hardi des guerriers, hurlait en plus à qui voulait l'entendre que le monarque n'était plus aussi sémillant qu'un instant auparavant. Sans doute était-ce là le point le plus incommodant, les Einherjar avaient déjà dû s'amonceler en meute nerveuse derrière les portes de l'antre littéraire, sans pour autant oser les enfoncer après que le Flavescent ait sommé qu'on ne l'importune sous aucun prétexte. Toutefois, l'Obsidien avait raison de jouer de précaution, car les gardes finiraient par aller à l'encontre des ordres si cela signifiait protéger leur dirigeant. Il gondola donc ses poumons de tout l'oxygène qu'il fut en mesure d'inspirer, puis souffla calmement par les naseaux pour tempérer ce qui grondait en son sein, et se miroitait inexorablement sur le firmament. De longues secondes plus tard, les émois tonitruants cessèrent, sans que les nues ne s'émancipent de leur gris morne, et elles se mirent à larmoyer une bruine froide, mais discrète. Voilà tout ce qu'il pouvait faire, pour le moment, car il lui était impossible d'ignorer la sonnaille chagrine qui s'élevait depuis le carcan immatériel ceint à son cou. Il se massa d'ailleurs la gorge pour tenter de chasser cette sensation de constriction, avant de céder docilement à la requête du jötun et de prendre place en face de lui. L'accalmie, providentielle, n'en demeurait pas moins de cristal, et un seul mauvais verbe la briserait en mille brisures à l'image des croisées que les bourrasques avaient soufflées.

Thor écouta ensuite, coudes sur la table et tête légèrement rentrée dans les épaules, tel un bambin à qui l'on s'apprêtait à ouvrir les yeux – avec toute la diplomatie requise. Il avait toujours été délicat de discerner le captieux du véritable dans les logorrhées de son cadet, il n'était pas parangon de mensonges pour rien, mais aujourd'hui, sa dialectique semblait vriller vers un but sincère. Celui de l'encourager, et celui de le mettre en garde. Il savait d'ores et déjà que les deux spectres qui composaient la personnalité de Loki se menaient bataille pour prendre l'ascendant, et ce n'était malheureusement que trop rarement que le plus sage l'emportait. Jusque là, tout ce qui lui fut narré ne lui était pas inconnu, il fallut que le nom d'Odin soit affilié à l'ignominie qui avait privé un couple de leur fille à naître pour qu'il soit frappé d'une réelle surprise. Puis, la perspective d'une perfidie vindicative confessée, sans lui confier les armes pour endiguer cette folie, il lui donnait un motif valable pour ne pas relâcher sa vigilance. C'était comme l'enduire d'un onguent avant que la blessure ne soit ouverte, par précaution, et par respect pittoresque.

« Loki... » Entonna t-il, l'oreille charmée par la pluie fine qui psalmodiait en dehors. « Tu ne penses tout de même pas que notr... qu'Odin soit l'instigateur de cette abjection ! Par toutes les âmes du Valhalla, c'est absurde, il n'aurait jamais fait le moindre mal à Sigyn et à vos enfants. Il leur a accordé de rester au palais tandis que l'on t'ostracisait, il a un attachement sincère les concernant, et il sait différencier leur innocence de ta culpabilité. » Il opina négativement dans de larges mouvances, abasourdi par une logique d'incrimination qui n'avait pas même lieu d'être. « Je t'en prie petit frère, ne laisse pas ta rancune t'aveugler à ce point et te léguer une raison fictive de lui porter l'estocade. Premièrement, tu te fourvoies si tu crois qu'il est une cible facile, n'oublie pas qu'il a longtemps porté le titre de meilleur bretteur du tout Yggdrasil, c'est à peine si je puis moi-même triompher de lui. Eir a beau avoir réussi à panser ma plaie, je garderai éternellement la couture de Gungnir sur mon abdomen... » Ce qui était à prendre en considération, en sachant que les déités ne conservaient usuellement guère de stigmates, exception faite pour les meurtrissures les plus graves. « … et deuxièmement, il aurait été le premier à défendre ta famille s'il en avait eu l'opportunité. Ceux qui ont voulu détruire ce qui t'est cher résultent de tes bassesses à répétition, la majorité des Neuf Royaumes se damnerait pour te voir souffrir un centième de ce qu'elle a souffert. A ton tour, ne sois pas naïf, et cherche dans la bonne direction au lieu d'exhumer les vieilles querelles. » Il ne ployait pas une once de crédit à la prétendue responsabilité du Père de Tout dans cette sordide affaire, mais avant que le sombre sylphe n'en vienne à des conclusions hâtives, il se justifia, non sans faire furtivement couler sa paume sur son propre faciès.

« Ecoute, ce n'est point une question d'être sous son influence, je n'ai plus cette confiance infrangible et ingénue que j'avais pour lui autrefois. J'ai parfaitement compris que j'ai été dans l'erreur tous ces siècles, à m'amalgamer à sa superbe et à être son fer de lance sans m'interroger. Cette époque est révolue, je puis te l'assurer, je suis désormais plus entier que je ne l'ai jamais été. Je me suis élevé contre son vouloir de me voir grimer mon individualité pour suivre ses pas et satisfaire à l'image de roi qu'il a donnée tous ces millénaires durant, car elle ne me correspond pas. Loki, je ne veux plus être le fantoche de mon patronyme, je veux être reconnu pour ce que je suis, même si je dois porter le poids de mes erreurs de jugement ou subir les retours de flammes de ma véhémence. Je suis prêt à m'y casser les dents, je préfère cela à me trahir en singeant des attitudes qui ne sont pas les miennes. » Une élocution que d'aucuns avaient cessé d'espérer entendre un jour, tant elle tenait de l'utopie. Pourtant, les prunelles dardées dans celles fraternelles, l'ancien prince soutenait son discours d'une résolution devenue indissoluble. Même sans cela, son interlocuteur le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'aurait jamais osé désacraliser Odin en personne si ses affirmations n'étaient pas authentiques, et pleinement endossées. « J'ai changé, au moins sur ce point. Te concernant, je savais déjà tout ce que tu m'as dit, tout comme je suis parfaitement conscient que notre fraternité s'escorte d'un antagonisme qui nous a maintes fois menés à la bataille. Si ce doit être le prix de ta survie, qu'il en soit ainsi. Tu trouveras en moi le meilleur des alliés, comme le meilleur des ennemis. » Et son regard de ne pas obvier d'un pouce. Pour son gémeau, son abnégation serait complète, il était paré à mettre ses propres sentiments à plus que rude épreuve pour veiller sur lui, tant en le protégeant qu'en entravant ses plans les plus machiavéliques. « N'escompte pas à me raisonner sur cela, c'est peine perdue, tu ne me feras pas t'exécrer plus que je ne te considère. Ma proposition tient toujours, fais profit de ma mansuétude si cela te chante, je serai là pour accueillir ta félonie comme il se doit. » Qu'il revienne avec sa famille,  il n'avait cure du reste, et préférait tout à fait égoïstement mettre Asgard en péril plutôt que perdre son obscur jumeau.
Ce ne fut qu'à cet instant que ses orbes azurées s'abaissèrent sur la silhouette du Farbautison, et qu'il plissa les paupières comme s'il cherchait à voir à travers ses hardes. « Tu souffres ? » Questionna t-il après un moment de silence tout en le désignant du menton, car s'il n'y avait pas fait référence plus avant, il n'avait pas manqué la grimace endolorie qu'il avait arborée durant son monologue.
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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptySam 25 Avr - 1:33

A
bsurde, l’était-ce vraiment ? N’aurait-on point clamé un son analogue à ce mot, si d’aventure un héraut providentiel s’en était venu avertir la cour des exactions d’Odin envers Jörd et l’enfant de l’Océan ? Nombre auraient feulé, et nombre encore auraient allégué ouïr le venin de la calomnie. Pourtant, les faits avaient déclenché une guerre, et le peuple s’était désuni. Absurde, disait le monarque, et le serpent se retenait de cogner son poing contre la tablée. Il n’y avait là rien d’absurde, selon lui – certes, il était un cœur ranci par l’amertume, mais pour l’heure ne comptaient plus que les escarres endurées. Il souhaitait ardemment ouvrir les yeux du Flavescent comme lui-même s’échinait à lui faire entendre une raison caduque, mais comment ? Comment s’y prendre pour tronquer les vives convictions qui étreignaient Thor ? Comment, sans rauquer de rage, ni renarder le fier guerrier, pouvait-il faire concevoir ce que l’Orage refusait d’admettre ? C’était là, vraisemblablement, un combat perdu d’avance ; à l’instar du Chaos, l’Odinson refuserait d’entrevoir un horizon dissemblable de celui admit. Ce n’était pas la première fois que leurs personnalités forgées par de furieux aciers se confrontaient sans ployer vers l’un ou l’autre des partis. A l’évocation de la préséance divine détenue par le Victorieux, Loki racla sa gorge d’un rire caverneux aussi noir que succinct. Fallait-il croire que le Freux n’avait plus rien à perdre, à s’arroger de la sorte un duel loin de l'effaroucher – voire à subodorer un quelconque succès. Mais il n’escomptait pas affronter le dieu des dieux en exhibant une quelconque estime, tout au plus s’imaginait-il le gracier d’une mort brève ; car il guerroierait ce Némésis comme il guerroyait depuis des lustres déjà. Vilement. Sans aucun sens de l’honorabilité. Par des traites coups et des ruses matoises. Son esprit, joint à la sorcellerie qu’il lui restait, feraient au moins l’affaire, si ce n’était pour l’annihiler tout-de-go, au moins les entrainer tous deux dans les abysses mortifères. « Je ne suis guère naïf », entonnèrent toutefois les cordes du jötun, une exhalaison coléreuse – si ce n’était pas tout simplement orgueilleuse – filant entre naseaux. Il n’aimait pas les imputations qui lui étaient dictées, car il les savait pertinemment vraies. Loin d’être obtus et brave benêt, il connaissait l’ampleur de ses félonies et les avaient cruellement mesurées lors de l’attentat. C’était bien frustre de la part du souverain que de le croire aussi crédule face aux grondements de son ire. Nombre de fois il avait réfléchi aux évènements, nombre de fois il avait médité, en l’attente du rétablissement de son épouse, lorsque tous quatre gîtaient dans la piètre masure de la vieille sorcière. Les pendards qui s’en étaient pris à sa famille avaient clairement glavioté leurs inimitiés, et Loki ne doutait pas que les mains assassines s’étaient abattues avec, pour seuls et uniques maîtres, les âmes écorchées des endeuillés. Mais il fallait être fou, aveugle, pour prétendre qu’un tel méfait pouvait délibérément être commis dans le lieu le plus sûr d’Asgard. Dans ce palais même où, ce soir, ils conversaient tous deux. Belligérances ou non, il avait diantrement fallu qu’Odin se claquemure dans la passivité lorsqu’on fil des mois précédant l’attaque s’étaient corroborés les cabales sous son toit. Et par ses gardes. Comment cela avait-il pu échapper un seul instant à l’acuité prononcée de feu le suzerain, sinon qu’en s’en détournant sciemment ? Le Farbautison ne l’accusait pas d’avoir orchestré quoi que ce soit, sinon que d’avoir obvié l’attention dans l’espoir certain de voir la fatalité s’abattre sur l’Abjuré. Et de cela, il n’en démordait pas. Ses palabres, néanmoins, bien qu’amalgamée dans les tréfonds de son buste, n’osèrent sourdre des lippes qu’il scellait férocement.

« J’entends bien… » Prononça t-il enfin, lorsque lui fut faite la révélation d’indépendance prise par son ainé. Cela, au moins, rassérénait ses troubles. Thor avait englouti ses enfantillages princiers pour ne devenir qu’homme de grâce et de noblesse. Le Mage, malgré toute l’avanie ressentie à l’invocation d’Odin, parvenait à déceler cette transformation des plus remarquables. Il opina, laconique, et plia ses orbes pour les promener sur la surface dure de la table. « Le meilleur des alliés, comme les meilleur des ennemis… » L’idée grima sur ses ridules un masque de douce aménité, un écho blafard de la légèreté qu’il conservait toujours en son for. C’était là un sentiment partagé, aussi ironique et cocasse que cela pouvait-il être. Il n’avait jamais sous-estimé son gémeau d’or, comme jamais il déprécierait l’affection partagée – une malédiction, au fond, avec laquelle ils composaient depuis qu’ils étaient bambins. Recouvrant le confort médiocre du dosseret, il encastra son râble et soupira d’un long souffle las tandis que l’interrogeait le Flavescent. Sa paluche, toujours postée sur le flanc meurtri, se suréleva brièvement en un signe dépité. Aux épaules de suivre le même mouvement, tandis que sourcillait le dieu avant de répliquer. « Je me suis fait recoudre par une vieille chèvre à qui j’aurais bien arraché la langue. Ce doit être infecté. Elle m’a plusieurs fois enjoint de nettoyer la plaie, mais je la préférais aux côtés de Sigyn. Mon… corps, dépérit. La mortalité ne me sied que trop peu. » Bien que grand thaumaturge en tout le royaume et même tout Yggdrasil, les soins n’avaient jamais fait partie de ses prérogatives, aussi n’était-il point inouï de le voir asservi aux mêmes lois physiques que le plus rustre des guerriers. Après un court silence, il entonna derechef, le phonème écrasé par un truisme enlaidi. « Je ne veux pas soigner cette blessure. Qu’elle me crevasse donc. Son algie est un point d’encrage à la réalité. Sans elle… mes pensées sombreraient. » Une aliénation qui le guettait depuis la condamnation, depuis qu’il avait été déchu de tout et que ne lui restaient plus que les vicissitudes avec lesquelles combler son existence. Le trépas de sa fille avait été le coup de grâce. Son abnégation totale vouée au meurtre d’Odin en était la preuve effarante. Coquille vide et dépouillée, il ne subsistait plus que par colère. Ses calots diaphanes reprirent contenance et il exprima subséquemment, cette fois sans ciller. « J’accepte ton offre. Tout du moins pour Sigyn et les garçons. Je sais qu’ils seront en sécurité sous ton égide. Mes fils seront heureux de retrouver leur famille, tu restes leur oncle préféré, et… Frigga, oui, sûrement saura t-elle consoler mon épouse. » Car il ne le pouvait décemment. Ni maintenant, ni même jamais. Il n’avait pas été modelé pour insuffler la paix chez autrui, moins encore maintenant qu’il n’était qu’un entassement de noirceur. Il mima un redressement, grimaça, puis s’arrêta à mi-chemin, toujours assis, mais vouté comme un ancêtre. « J’ai, quant à moi, une chose à accomplir. » Sachant que ses mots pouvaient être équivoques, il précisa néanmoins, levant le menton vers Thor. « Une chose qui ne se trouve guère dans ce castel. » Occire Odin n’était donc pas dans ses priorités, et peut-être même que la ferveur du roi avait trouvé en l’oreille du paria une raison suffisante pour le tenir éloigné – du moins pour le moment. Se levant définitivement, il tendit son bras libre et patienta que l’Invaincu n’en fasse de même pour se serrer la poigne. « Peux-tu m’assurer la protection que j’ai été incapable de leur procurer ? »

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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyDim 3 Mai - 17:45

S
es logorrhées avaient-elles été onguent sur le trauma béant de son frère ? Cette blessure même qui dégobillait d'un dépit putrescent, au point tel que le chaos incarné se retrouvait mangeottait par ses propres ombres. L'orgueil, voilà bien un acabit qu'ils partageaient tous deux, et ne serait-ce que pour celui-là, il savait le jötun paré à se repaître d'une exquise vendetta. Qu'importaient les dommages qui découlaient d'un choix égotiste comme une giclée hématique d'une tête tout juste tranchée, Thor était le premier à savoir ce qu'étaient capables d'enfanter vanité et opiniâtreté lorsqu'elles s'étreignaient telles deux amantes éperdues d'une passion délétère. A défaut d'espérer avoir fait entendre raison au séditieux, il escomptait avoir fait gagner un sursis au Père de Tout, certainement plus conscient qu'il ne le laissait paraître sur la profusion de menaces qui ballait au-dessus de lui comme des estocs pendues au firmament. Plus qu'une gerbe de persuasion, c'était un coupable qu'il fallait déposer sur l'autel du Mensonge, c'était là la seule hypothétique perspective d'accalmie qu'il entrevoyait pour éviter que le courroux de l'intéressé ne s'abatte sur la mauvaise cible. Mais cette traque aux fautifs, il aurait été légitime que le martyr s'en charge personnellement, se lançant ainsi dans une croisade lénitive qui lui permettrait de ne pas croupir dans cette perdition qui l'appelait dans les abysses de la vésanie. Voilà que le monarque se sentait écartelé entre la volonté pugnace de lui apporter tout son soutien dans cette chasse à l'homme, et la compréhension tempérante que ce n'était pas son rôle d'achever cette besogne au risque de s'approprier une catharsis qui ne lui revenait pas prioritairement. Le cœur ou la raison, ou la lutte immémoriale des antipodes de la conscience, qui ne cessaient décidément de jouer de fourbes pantalonnades au blondin couronné. Il ne saurait sans doute pas davantage ce qui se tramait dans le retors esprit d'obsidienne, ou quand bien même se confesserait-il, la véracité vraie n'était pas le cor de guerre du tendre Matois qui maîtrisait autant les illusions que les tartuferies.Patienter et observer, c'était encore tout ce que pouvait faire l'aîné inquiet.

Un froncement de sourcils fit commentaire à la meurtrissure narrée, et à son pansement vraisemblablement de fortune. Si les orbes dorées étaient leur ambroisie, ils n'en étaient que trop tributaires, cela s'était vu lors de la disparition d'Idunn et se confirmait derechef avec l'état dans lequel lui apparaissait Loki. La douleur en guise de fil d'Ariane. La douleur. Pour se sentir vivant, pour se souvenir que la réalité était un cloaque de tourments, une façon comme une autre de ne pas perdre pieds dans les eaux croupies de la fatalité. Mais si le thaumaturge souffrait ainsi, il devait aussi en être véridique pour sa famille, et ses pensées mouvèrent particulièrement en direction de la Fidélité qui, plus que quiconque, avait besoin de la vitalité substantielle des pommes d'immuabilité. Les prunelles royales échouèrent fugitivement sur le côté, avant de revenir sur l'interlocuteur qui fit soudainement montre d'une sagesse inespérée. Apprendre qu'il lui concédait de pouvoir veiller sur sa belle-soeur et ses neveux l'ankylosa d'un indicible soulagement, les paupières closes, il épancha une majorité de sa tension au gré d'un long soupir, puis sa paluche coula de nouveau sur son faciès avant qu'il ne recouvre contenance. « Bien, bien... » Avoua t-il d'un phonème exténué, avant de hocher du crâne pour accepter le fait que le Farbautison avait ses propres démons à combattre. Il se leva presque conjointement à lui, puis contempla la poignée de main proposée, revint dans l'abîme des calots fraternels, et lui serra dignement la poigne. « Je ferai des tiens le trésor du tout Yggdrasil, que Jörmungand se bâfre de mon être tout entier si je forfais à cette promesse. » Ses phalanges forcèrent un peu plus leur maintien sur le derme blême, et il secoua doucement leurs pattes jointes. « Mais toi, tu dois me promettre d'être prudent, et de ne pas me laisser sans nouvelles trop longtemps. » Il plissa légèrement les paupières pour intensifier le sentiment péremptoire de son regard, puis après quelques secondes, arbora un mince rictus badin. « Ne m'oblige pas à labourer les Neuf Royaumes tout cela pour te convier à boire un hydromel, j'en serais fort capable. » Et son rictus de s'évaser en un sourire doucereux, un iota de frivolité, aussi évanescent serait-il, qu'il voulut communicatif.

« Reste là un instant veux-tu, je reviens. » Sans plus de cérémonie, il passa à côté du Freux dont il gratifia l'épaule d'une tape affective, et s'éloigna pour finalement sortir de l'antre littéraire non sans une idée précise en tête. Plus qu'un instant, ce furent de longues minutes qui fluèrent sans que le Flavescent ne donne signe de vie, mais la patience de Loki fut récompensée lorsque les huis s'ouvrirent derechef, et que le haut et cossu galbe du souverain refit son apparition auprès de lui. « Là, navré, j'ai dû me débarrasser des Einherjar amoncelés devant les portes après qu'ils aient été alertés par l'orage. » Il se gratta la joue avec une expression quinaude, jeta un bref coup d'oeil vers l'extérieur où la bruine continuait de choir nonobstant son humeur rassérénée, puis en revint au principal. « Je les ai dispersés un peu plus loin, la voie jusqu'à la Callipyge devrait être dégagée. » La susnommée était une ronde-bosse d'une déesse au séant gourmand – d'où son sobriquet – mais surtout, elle marquait l'entrée d'un des passages secrets du palais, que les deux frères avaient par maintes fois empruntée par le passé. Un sentier assurément plus simple que de se tapir de monolithe en monolithe jusqu'à sortir de la citadelle ou encore que de se travestir d'une quelconque manière, mieux valait pour le prince déchu des steppes qu'il sauvegarde ce qui demeurait de sa puissance d'antan. Toutefois, là n'était pas tout, car l'Inexpugnable se rapprocha. « Tiens. » Il lui tendit une besace, modeste dans son apparence, une facture bien plus midgardienne qu'elle n'était asgardienne, boursouflée d'un précieux contenu. « Je l'utilise lorsque je flâne sur Terre, c'est une vieille éphémère qui me l'a offerte, il y a plusieurs décennies de cela. Mais l'important est que j'y ai mis quelques pommes d'or, de quoi octroyer un peu d'énergie à Sigyn, Vali et Narvi pour le trajet, le reste est pour toi. Ce n'est pas énormément, mais je gage que cela te sera utile pour ta « chose à accomplir ». » Et sciemment, il se musela, se fit violence pour ne pas l'interroger davantage ou lui exprimer son anxiété, bras croisés sur le poitrail. Il fit silence le temps de songer, puis reprit. « Enfin, j'ignore de quelle façon tu veux procéder. Tu peux les rendre visibles à Heimdall et il n'aura qu'à les récupérer à coup de Bifröst, ou si tu préfères, je peux me déplacer en personne pour les cueillir avec Tanngnjóstr et Tanngrisnir où bon te semblera. La décision te revient. » Ils n'étaient pas même question de les laisser pérégriner par leurs propres moyens, et la méfiance du jötun était telle qu'il ne serait peut-être enclin à ployer sa confiance qu'au roi qui se tenait présentement face à lui. Dans tous les cas, nulle explication détaillée ne serait offerte aux curieux, les ases devraient se contenter de la réjouissance du retour de leur Loyauté et de ses enfants.
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Loki Farbautison
Loki Farbautison
dieu du chaos

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MessageSujet: Re: Don't go where i can never follow   Don't go where i can never follow EmptyMer 6 Mai - 19:21

U
ne risette jaspa succinctement les lippes du jötun, lorsque s’échappa du phonème adverse la mélopée badine. Il ne pouvait qu’agréer à la ténacité fraternelle, cette opiniâtreté à laquelle nombre avaient goûté, et que lui-même avait savouré – et souvent pas de la plus agréable des manières, ses diableries ayant moult fois incendié le myocarde de Thor. Il le devinait bien, oui, que ce fier belliciste était apte à la plus féroce des traques pour se contenter de partager un simple broc. Mais la frivolité de l’ainé n’était pas l’unique raison déployant les zygomatiques exsangues du Chaos. Les paluches ainsi scellées avaient allégées ses épaules d’un poids qu’il n’avait que trop aggravé au fil des lunes ; le bien-être des siens. Inapte à leur procurer une égide satisfaisante, il avait eu la sensation, avec l’attentat, d’avoir atteint le gouffre des plus sombres vilénies. Sombrer dans les ténèbres était son legs, mais ça ne devait en rien gagner les innocentes effigies de son épouse et ses fils. La gratitude niellée dans ses orbes, il se contenta d’opiner derrière son masque frugalement égayé, avant de sourciller face au départ. « Eh bien… soit. Je vais… » Le Flavescent déjà loin, son puîné pinça les lèvres et amorça un signe de main. « Lire. » Puisqu’il ne lui restait que cela, dans ce vaste océan d’opuscules. Il ne savait guère où le Tonnerre comptait se rendre, mais il espérait que cela soit de courte durée – et d’une importance certaine pour abroger ainsi leur entretient. D’autant qu’il n’était pas particulièrement friand de la situation où, seul, il resterait dans les entrailles du castel à la merci probable d’un moindre garde truffé de zèle. S’il ne les craignait pas eux, il appréhendait devoir trahir sa présence clandestine et de fait ébranler son avantage tactique. Ouvrage en main, il déambulait entre les étagères tout en ruminant lorsqu’un souffle éhonté balaya son crin d’obsidienne. Et comment comptait-il passer inaperçu si, au lendemain, les domestiques tombaient sur cette portion de bibliothèque ravagée ? Soufflant et brimant ses ridules d’un rictus nonchalant, il passa devant l’immense anse éventrée et, d’un mouvement bref de la paluche, restructura le verre. Puis, de même, fit riper sa magie jusqu’à la pléthore de livres déchus et les fit réintégrer les rayonnages. Son cheminement prit fin lorsque ses bottes trouvèrent la sphéricité solide de la couronne, quelque peu imbibée par les gouttelettes du déluge s’étant jusqu’alors invité, mais qui dorénavant croulait penaud derrière le vitrail ravaudé. Tirant ses calots diaphanes de la lecture fortuite, il les abattit de tout leur poids sur le sacrosaint emblème puis, faisant signe à l’objet de s’ériger dans les airs, l’observa se dresser à hauteur d’yeux pour le scruter derechef. C’était, très certainement, la seule et unique fois qu’il verrait d’aussi près le totem régalien, et à l’instar de sa première vision, il se retint d’en faire une scorie tout juste bonne à jeter, pour l’envoyer léviter jusqu’à la table et l’y déposer calmement. Il aurait aimé la laisser choir, l’entendre hurler de son alliage un douloureux carillon, mais c’eût été offrir aux Einherjar un motif supplémentaire pour débarquer. Se contentant d’en faire abstraction totale, il en revint à sa lecture et reprit toute déambulation. Un peu plus tard, l’huis dégorgea d’une venue qui statufia un bref instant ses phalanges sur le cuir relié, puis en constatant le suzerain, se détendirent en même temps que leur propriétaire. Délaissant sa possession sans le moindre effort, il répliqua tout-de-go en étirant un sourcil. « Je suis même étonné que les dogues n’aient pas aboyé. » Le mépris suintait vraisemblablement pour ces sous-verges qu’il estimait autant qu’un wrag souffreteux. Il ajouta toutefois, branlant du chef. « Je t’en sais gré. Ce sera en effet plus aisé. » Non pas qu’il abhorrait se changer en quelconque animal, mais il préférait en venir à ce maléfice pour des raisons bien plus malignes que celle de jouer les vermines.

En récupérant le présent de modeste facture, Loki ne put s’empêcher d’émettre une réserve narquoise. « Il ne fallait pas, voyons. Si j’avais souhaité m’accoutrer d’une pareille breloque, j’aurais fureté dans les affaires de cette bique sénile. » Le faciès concassé d’une morgue palpable avant que ne soient écartés les pans de la besace. « Oh. » Le contenu, en effet, dissipa subito tout malentendu – et la galéjade du Chaos avec. Sans ciller, il écouta l’alter ego puis, une fois la tirade achevée, releva son profil émacié tout en refermant le bissac. Un mutisme subjuguait ses mots, un incoercible silence étayé par la dette qu’un tel soutien engageait. Finalement, son timbre revint. « Il n’y a qu’un seul être vers lequel ma confiance émiettée se porte. Aussi préféré-je que tu t’y rendes en personne. J’avertirai Sigyn pour que tous trois se rendent à l’orée de la forêt de l’ours, nul autre que toi pourra les trouver, j’y veillerai. » De la sorcellerie, encore et toujours, mais il ne souhaitait pas que cette courte pérégrination expose sa famille à la moindre des nocuités – mortelles, divines ou bestiales. « Cela me fait penser que… » Sa dextre partit dans le revers de sa houppelande brune pour en tirer un anneau doré, qu’il fit rouler entre son index et son pouce, le regard aimanté sur l’humble joyaux. « J’aurais aimé faire plus, mais je doute pouvoir un jour l’approcher. Aussi, à défaut d’un enchantement, laisse-moi offrir ceci à ta fille. » Il tendit l’offrande au roi et revint planter ses calots dans ceux céruléens de son frère. « C’est un peu grand pour elle, mais il te suffira de le placer alentour pour qu’au moindre signe de danger, il ne luise d’un bleu violent. » Et, d’un ton espiègle, d’ajouter. « Cela ne la préservera malheureusement pas du courroux maternel mais, lorsqu’elle sera en âge de comprendre, tu pourras lui dire que son oncle compatit pleinement. » Si l’entièreté de sa physionomie persistait en une composition sérieuse, ses prunelles, elles, trahissaient sans conteste la frivolité de ses réflexions. Il engagea quelques pas, contourna le colosse, et, déjà considérablement distant, alpagua. « Thor. » Avant de clore par-dessus épaule. « Merci. » Un mot qui avait mis du temps à rouler dans la trachée du jötun, s’édifiant peu à peu, lentement mais sûrement, avec la volonté propre de ne pas être édicté comme on articule une piètre banalité. Deux syllabes gorgées d’une spontanéité franche et bien plus dévouées que la plus pansue des tirades.

– F I N –
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