Vous avez déjà entendu le bruit de sabot d’un cheval sur les pavés d’une cité ? Un patte après l’autre, une bête d’environ une demi tonne qui pose ses sabots cerclé de fer dans un mouvement régulier et qui résonne dans la tête des personnes aux alentours et bien entendu du cavalier. Vous savez ce bruit plutôt énervant qui donne envie de manger du cheval dès qu’on l’entend un peu trop souvent. Et bien maintenant imaginez ce bruit avec un cheval beaucoup plus grand et lourd que le plus bel étalon que vous aillez jamais vu et le tout avec pas moins de huit pattes ! Donc, si vous parvenez à imaginer le bruit que cela peut faire, vous avez plus ou moins idée du calvaire que doit supporter Hermód à chaque fois qu’il se dirige vers le Bifröst en compagnie de Sleipnir. « Tu peux pas marcher sur l’air un peu ? Tu fais un bruit du tonnerre, on dirai Thor qui est en colère à chaque fois que tu pose une patte. Et en plus, avec tout le nectar que j’ai ingéré hier soir, je m’étonne moi même d’avoir le ventre et la tête en un seul morceau ! » Pour seul réponse, l’énorme étalon à la robe noir lâcha un hennissement de mécontentement avant de balancer d’un mouvement de tête sa longue crinière qui fouetta sans vergogne le visage du messager. « Ah bah c’est très mature comme attitude ça ... heureusement que je suis le intelligent de nous deux ! » Dit-il en lâcha une grimace à l’attention de sa monture. Voila bien des années que le quatrième prince d’Asgard avait eu la lourde tache de devenir le messager des dieux et tout autant d’année que le cheval le plus rapide d’Yggdrasil l’accompagnait dans presque tout ses voyages. Ils avaient cependant fait connaissance bien avant qu’Odin ne donne son poste à Hermód, car ce dernier prenait déjà le fils de Loki avec lui afin de passer d’un royaume à l’autre sans avoir besoin de l'assistance d’Heimdall. Ainsi dont, après autant d’années ensemble et tout autant d’aventures partagée, Sleipnir était beaucoup plus pour Hermód qu’un simple cheval et cela même si le cheval en question avait huit pattes. Non ! Il s’agissait plus d’un compagnon de voyage qu’il chérissait énormément. Un ami de longue date avec qui il aimait partager, discuter et échanger. Et même si celui ci ne lui répondait pas de manière conventionnelle, il était loin d’être dénué d’intelligence. Il était même bien certain que, malgré ce que le messager pouvait dire, le plus intelligent du duo.

Toujours est-il que le jeune prince était sur le départ et se dirigeait à présent en direction du bifröst afin qu’Heimdall l’envoie sur Vanaheim, ou il avait une mission à effectuer. Et pour une fois, ce n’était pas Odin qui le lui avait confié, mais bel et bien le nouveau roi d’Asgard, Thor ! Il avait dans l’espoir qu’avec cette nouvelle ascension au trône, le nouveau couronné serrai plus enclin à laisser Hermód avec plus de liberté et de temps libre afin qu’il puisse voyager à loisir et sans contrainte et qu’il pourrai ainsi choisir lui même les destinations. Ainsi dont, il n’avait pas rechigné à la tache dans l’espoir de bouclé cette mission en deux temps, trois mouvements. Mais c’est alors que sa route croisa un visage familier qui eu le don d’illuminé le visage du prince et d’afficher un grand sourire sur ses lèvres : Brunehilde ! La jeune femme -qui était au passage beaucoup plus vieille que lui de plusieurs millénaire- semblait revenir d’une visite chez Heimdall. Les deux avaient déjà un passé en commun, puisque après un bannissement de plusieurs millénaire sur Midgard, ce fut nul autre qu’Hermód qui alla porter la bonne parole du père de toute chose à propos du bannissement de l’ancienne Valkyrie. Sur le chemin du retour à Asgard, le messager avait profité d’un moment de faiblesse de la tête blonde pour tenter une approche direct ! Cela eu l’effet immédiat d’un retour frontal qui aurait causé un bien jolie hématome si Hermód n’avait pas esquivé le coup en usant de sa grande vitesse. Depuis lors, le messager tentait à chaque fois de corrompre la Valkyrie et même si il savait que c’était chose impossible à l’heure d’aujourd’hui, il prenait cela comme un jeu et un challenge et s’amusait comme un petit fou de la situation.

A son approche, elle le salua d’un simple phrase de routine en lui demandant au passage si il allait voir Heimdall. Et bien qu’il ne soit pas le dieu le plus futé du panthéon, il était bien certain que son interlocutrice avait sortit cette phrase histoire d’être polie mais qu’elle semblait n’en avait que faire de la réponse. Mais le messager ne s'offusqua pas de cela, habitué à ce genre de réaction. « Oui, j’ai une mission sur Vanaheim. » Et tout en hochant la tête comme réponse à sa question descendit de la selle de Sleipnir en rejoignant Hildegarde sur le planché des vaches. « Et toi, pourquoi y étais-tu ? Tu lui demandais comment j’étais membré ? Tu sais, même si l'Omniscient peut tout voir, je doute qu’il est assez de recul pour voir dans son intégralité la grandeur de ce “monument”. » Il afficha un sourire entendu, laissant alors planer un long silence lourd de sens avant qu’il ne se déplace et se retrouve juste derrière la Valkyrie en une fraction de seconde. Puis tout en déposant une main dans son dos, lui murmura au creux de l’oreille. « Mais après, il ne tient qu’à toi de pouvoir le voir de tes yeux ... » Il était bien certain que le prince jouait avec le feu en aguichant sans aucune subtilité l’une des gardiennes protectrice du roi. Si il avait droit à un retour de flamme, il n’aurai qu’à s’en prendre qu’à lui même ... !

A peine le prince avait posé sa main dans le dos de Brunehilde en lui susurrant ses balivernes à l’oreille, que celle ci ce retourne avec vivacité et lui fit face, visiblement agacé par son comportement et ses paroles. Certes Hermód était le “roi” de l’esquive en général avec sa grande vitesse, mais il ne donnait toutefois pas cher de sa peau si jamais il devait affronter une Valkyrie en combat singulier. Ces farouches guerrières étaient la dernière ligne de défense du roi d’Asgard et par conséquent, elles étaient la fine fleur de l’armée du royaume avec les Einherjar. Oui le prince avait reçu une éducation militaire lors de sa jeunesse et il savait se servir par conséquence d’une épée et avait un talent certain avec un arc entre les mains, mais il n’était pas de taille à affronter quelqu’un de la trempe de Brunehilde. Fort heureusement pour lui, il avait la vitesse. Bien peu de personne à travers les neuf pouvait se vanter d’avoir réussi à lui faire couler le sang. Mais bon, tout ceci était une autre histoire est pour l’heure, Hermód faisait face à Brunehilde qui semblait des plus agacé de son comportement, bien qu’elle tentait de contenir sa colère à l’intérieur d’elle même. A la vue de cela, le prince ne put retenir un sourire amusé : pourquoi donc s’infligeait elle cela ? Ne voyait elle pas qu’il n’était pas vraiment sérieux ? - qu’il cherchait juste à la faire réagir en étant le plus outrageux possible ! Ou peut être bien que c’était son rang de prince qui l'empêchait de lui rentrer dedans une bonne fois pour toute ? Au final, la Valkyrie fini par lui répondre sur un ton acerbe. « J'ai en effet demandé à Heimdall, mais il n'ait jamais arrivé à me donner une réponse, même son regard perçant ne trouvant pas la limace qui doit se trouver entre tes jambes ! »

Pour le coup, le messager en resta pantois quelques secondes, la bouche entrouverte à dévisager la blondinette en perdant tout à coup son sourire habituel. Depuis tout ces siècles ou Hermód avait l’habitude de charmer la gentes féminine, c’était bien la première fois que l’on sous entendais qu’il avait une pauvre petite limace dans les braies et qu’on remettait en cause -en plus de cela- sa virilité ! Il déglutit difficilement sa salive avant d’afficher une moue dubitative. « Il est bien impossible qu’Heimdall ne soit pas capable de voir cela. Tu dois certainement te tromper de personne jolie Valkyrie. Mais je note tout de même que tu lui as bien demandé des nouvelles de mon anatomie. Ne te fais plus prier, tu vas avoir l’occasion de voir ça de tes yeux ! » Et sans attendre d’avantage, tout en plongeant son regard dans celui de Brunehilde avec un air de défi, il attrapa le lacet qui retenait ses braies en place. Mais avait qu’il n’est le temps de tirer dessus, il reçu un violent choc dans le dos qui le propulsa dans les airs avant qu’il ne retombe plusieurs mètres plus loin, les quatre fers en l’air. C’était tout simplement Sleipnir qui venait de lui mettre un bon coup de museau dans le dos et qui semblait à présent trouver sa petite blague forte amusante puisqu’il était en train de rire à la manière chevaline. Le prince se releva péniblement, le visage tout rouge et les cheveux en bataille et semblait, cette fois ci, lui aussi de mauvaise humeur. Il se frotta les vêtements en y enlevant la poussière, puis jeta un regard noir en direction de sa monture. « Tu perds rien pour attendre toi. Tu as vraiment de la chance que j’ai besoin de toi, sinon j’aurai fais du bon steak de cheval ! » Hermód afficha alors une grimace -tout à fait mature- pour Sleipnir, puis reporta son attention sur Brunehilde. Il se planta devant elle et tout en haussa les épaules d’un air désabusé, lui dit sur un ton presque attristé. « Il semblerait que mon canasson ne veuille pas que je sorte mon attirail devant tes yeux. Alors ce serra pour une prochaine fois. Soit patiente : tout vient à point à qui sait attendre ! »

Et d’un geste ample, il remonta sur la haute selle de Sleipnir en surpassant la Valkyrie de toute la haute de la monture. Il était près à reprendre la route vers Heimdall et le Bifröst quand cette dernière, sur un ton faussement amical lui dit. « Je ne voudrais pas retenir le messager d'Asgard par contre, ta mission t'attend ! » Hermód stoppa donc le fils de Loki dans son élan et se retourna sur la selle en dévisagea une nouvelle fois son interlocutrice. Certes la mission que venait de lui confier Thor était importante, mais tout de même : il était bien certain qu’elle cherchait à se débarrasser le plus rapidement possible de lui. Mais c’était beaucoup trop facile ainsi, il n’allait pas laissé la blondinette -avec un coup de main de Sleipnir- remporté la manche aussi facilement. Non, il n’en avait pas encore fini avec elle. « Tu semble bien pressé aujourd’hui. Tu as des choses à faire au palais peut être ? Je devrais peut être demandé à mon frère l’assistance d’une Valkyrie pour ma mission ... c’est que les contrées de Vanaheim sont parfois tellement dangereuse ! » Dit-il tout en affichant un grand sourire sarcastique d’une oreille à l’autre. Il y avait fort à parié que Thor ne laisse pas une Valkyrie sous le contrôle d’Hermód, même pour une mission officielle, car le roi connaissait parfaitement les penchants de son frère, mais peut être bien que le subterfuge prendrait avec Brunehilde et qu’elle tomberait dans le panneau ...