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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 Après la tempête, le calme

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MessageSujet: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptyMer 4 Mar - 22:10

Midgard, terre des hommes. J'aimais bien y descendre lorsque j'en avais l'occasion. Ce monde était différent d'Asgard et ses habitants aussi. J'avais déjà eu l'occasion de les côtoyer. D'abord, lorsque j'avais été bannie de la cité d'or et après un sommeil de plusieurs siècles, c'était un humain qui m'avait réveillé. Un humain qui m'avait réveillé et à qui j'avais donné mon cœur dès notre premier regard. Sigurd... cela faisait quelques dizaines d'années déjà qu'il n'était plus, mais lorsque je pensais à lui, mon cœur se serrait encore. Je lui avais tout donné, et il m'avait trahi. Je dû me marier avec un autre homme par la suite, un dénommé Gunnarr. Cet homme était faible et lâche. Après avoir connu la trahison de l'homme que j'aimais, j'aurais pu avoir droit à un homme bon, mais non. Les Nornes me réservaient un autre sort. J'ai donc vécu avec les hommes pendant quelques années, aux côtés de mon époux, mais j'ai imploré un dieu en particulier pour assouvir ma vengeance. Et il y répondit. J'avais compris que tous les hommes n'étaient pas dignes de confiance, qu'ils pouvaient être aussi fourbes que Loki lui-même. D'un autre côté, beaucoup pouvaient faire preuve d'un courage sans égal, ne craignant pas la mort et luttant jusqu'à ce qu'ils n'aient plus aucune force. Je l'avais maintes fois constaté sur les champs de bataille. C'était ces hommes, ces guerriers plutôt qui pouvaient avoir l'immense honneur d'être choisi afin de devenir des Einherjars. Parfois, nous pouvions aussi les mener au Valhalla. Mais une chose était certaine, seuls les meilleurs guerriers, les plus valeureux étaient choisis.

Mais en ce moment, ce n'était pas ça qui m'avais attiré sur Midgard. Je n'étais pas là pour me rendre sur un champ de bataille. Je souhaitais revoir une femme que j'avais aidé par le passé, une habitante du village de Tromso. Il y avait quelques temps de cela, ce village avait été attaqué par des géants de glace. Les habitants s'étaient bravement défendu, mais il avait fallu que les dieux interviennent afin de repousser l'attaque. Ainsi, j'avais aussi fait partie de la défense du village. J'y avais vu plusieurs hommes et femmes se défendre pour leur vie et pour les leurs. Les Midgardiens s'étaient vraiment bien défendus. Une femme en particulier avait attiré mon attention. Elle avait affronté un géant de glace, mais elle ne faisait pas le poids. Elle avait été assommée. J'étais donc intervenue pour la mener hors de danger et lui éviter d'être écrasée par un géant. Je m'étais ensuite assurée qu'elle était hors de danger avant de retourner dans le feu de la bataille. Je ne l'avais pas encore revue, étant donné les récents événements à Asgard, mais maintenant que les choses se calmaient, je pouvais tenter de la retrouver. Je ne savais pas ce qu'elle était devenue. En fait, je ne la connaissais pas vraiment, mais si j'étais sur Midgard à ce moment, c'était pour le découvrir. Je marchais donc tranquillement près des habitations, espérant l’apercevoir peut-être. Je portais une tunique simple ainsi qu'une fourrure sur mes épaules, afin de me protéger du froid de l'hiver. Je devais avoir l'air un peu perdue aussi, pourtant, je ne voulais pas attirer l'attention de tous les habitants du village! Heureusement, à cette heure de la journée, les gens vaquaient à leur occupation plutôt que d'être à leur demeure.
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MessageSujet: Re: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptyJeu 5 Mar - 20:14

Les premiers cris du nouveau né retentissent enfin. De longues heures se sont écoulées et si elles ont été harassantes pour Gerda, elle sait, pour être passée par ce moment, que le pire a été pour la nouvelle mère. Tout comme elle sait que le soulagement et le bonheur qu’apporte une naissance compensent largement avec la douleur de l’accouchement. Et une fois son travail accompli, l’alleresse préfère s’esquiver discrètement pour laisser cette joie à la nouvelle famille. Malgré les années qui ont passé, il y a toujours ce léger pincement au cœur, ces souvenirs qui lui reviennent. Elle revoit encore la première fois qu’elle a eu Gerulf dans ses bras, le sourire d’Osulf devant sa femme et le fruit de sa chaire. Gerda rentre chez elle. Son fils n’est pas là – elle devine sans peine qu’il est parti jouer avec ses camarades. La viking en profite pour laver ses mains encore souillées par l’accouchement. Soupir : c’est qu’elle n’aime pas la solitude, aujourd’hui trop habituée à la vitalité et la jovialité d’un fils qui a déjà trop vu et qui sait encore rester un enfant. Gerulf est le rayon de soleil ravivant les couleurs d’une vie de plus en plus rude. La mère n’aime pas être sans son fils. Sans doute est-elle trop protectrice, mais elle se souvient encore trop bien de la bataille contre les géants de glace. Elle aurait pu mourir ; elle aurait pu le laisser. Assez : Gerda n’est pas femme à rester tranquille ou à aimer se lamenter. Elle n’est pas femme à attendre que les choses se passent, que le temps s’écoule sans qu’il ne serve à quoi que ce soit. Aussi décide-t-elle de sortir, chercher une occupation, aller à la rencontre d’amis ou de simples connaissances. La viking quitte donc sa petite maison, erre dans Tromsø sans trouver de but précis. C’est en croisant le regard d’une autre femme un peu plus loin que l’alleresse s’arrête, ou plutôt se stoppe net. Ses souvenirs de la bataille se font plus vifs : ce visage, elle l’a déjà vu. Elle l’a vu parce que cette même femme est venue en renfort à Tromsø. Plus : elle a cru à une hallucination en raison de sa blessure, mais elle après sa blessure, entre les ténèbres, c’est bien ces traits qu’elle a mémorisé au-dessus de son visage, avant qu’elle ne sombre complètement. Il fallait que cette femme soit devant elle pour que Gerda en soit certaine : elle est sûre à présent. Plus que la raison, c’est surtout son instinct qui le lui confirme. Ses sourcils se froncent. Elle qui joue la mutine retrouve un air sérieux face à cette femme avançant vers elle – et justement parce qu’elle approche, la viking ne peut pas avoir de doute. Elle ne sait pas quoi faire. Surprise, elle est désarmée par la réalité de ce qu’elle croyait être une hallucination, un délire provoqué par les ténèbres dans lesquels sa blessure l’a plongée. Elle est envahie aussi par une incompréhension mêlée d’une profonde reconnaissance, parce que sans elle, Gerulf aurait été orphelin. Sans elle, les yeux de Gerda ne se serait certainement jamais rouverts. Et au fond d’elle l’ancienne skjaldmö le sait : elle lui a sauvé la vie. Elle n’a aucun souvenir précis, aucune image nette en tête. Mais la viking a toujours eu confiance en son instinct, et c’est bien ce que son instinct lui dit. A présent devant elle, les mots se bousculent dans sa tête, se heurtent à une bouche obstinément fermée et finalement, tant mieux. Tant mieux parce qu’elle ne saurait pas quoi dire, parce qu’elle balancerait des banalités qui ne sont pas dignes de cette rencontre inattendue. Silence, pendant lequel Gerda se nourrit des traits de la femme face à elle. Si elle avait osé, elle aurait probablement tendu la main pour les toucher afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une autre hallucination. Mais même son corps ne lui aurait pas obéi. La viking se sent stupide, désarmée, incapable de dresser les barrières qu’elle place obstinément face aux personnes qu’elle ne connait pas. C’est qu’elle ne s’est encore jamais retrouvée face à une inconnue qui lui a sauvé la vie – jusqu’à maintenant. Finalement, ses lèvres se décollent. Sa bouche s’ouvre et le premier mot sort, le seul qui lui parait de circonstance : « Merci. » Merci pour l’avoir sauvée, pour avoir permis à son fils de garder sa mère, pour avoir participé à la victoire de Tromsø. Mais là encore, Gerda se sent stupide. Elle aurait tellement de choses à dire, tellement de gratitude à exprimer mais sa fierté – encore elle – rend son envie impossible. « Suivez-moi, je vous invite chez moi. » Les deux femmes se dirigent dans sa petite maison. Gerda lui ouvre la porte comme à une invitée de marque, chose qu’elle n’a jamais fait à personne avant ce jour, ou du moins pas de son plein gré. Ancienne thraell, elle avait l’habitude de le faire pour sa maitresse il y a maintenant plus de dix ans. Aujourd’hui libre, elle le fait pour la seule inconnue le méritant à ses yeux : la femme qui a sauvé sa vie. Et une fois à l’intérieur, la question lui brûle les lèvres : « Pourquoi êtes-vous venue ici ? »
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MessageSujet: Re: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptySam 7 Mar - 15:37

Alors que je marchais parmi les habitations de la ville de Tromso, je me perdais dans mes pensées. Songeant à mes derniers combats, à ceux que j'avais perdu. C'était le lot des combats aussi, ma vie. Je ne pouvais pas prétendre être insensible à tout cela, mais je préférais ne pas le laisser trop paraître. Les sentiments pouvaient être une faiblesse, du moins, dans certaines situations. Lors de la vie de tous les jours, je pouvais me laisser un peu plus aller, je n'étais pas une femme insensible non plus! Par contre, en ce qui concernait mes rancœurs, mes peines et ma douleur, je préférais la garder pour moi. Qui la comprendrais de toute façon? Je ne voulais pas de la pitié des gens non plus. Oui, je l'avoue, je suis une femme orgueilleuse. Mais qui viendrait me le reprocher? Les gens ne se mêlaient pas vraiment de ma vie et c'était beaucoup mieux ainsi. De cette façon, je partageais avec mes amis proches, à ceux que je faisais confiance. Ces gens n'étaient pas vraiment nombreux non plus. En fait, j'accordais difficilement ma confiance. Depuis que j'avais été trahie de la plus cruelle des façons, je me gardais de me fier au premier venu. Cela m'éviterait plus de peines encore, dans le futur. Personne n'aimait souffrir, et je n'échappais pas à la règle. Ce qu'il me fallait, c'était ne pas trop pensé, ne pas ressassé le passé. Cela n'apportait rien de très productif. Le passé appartenait à l'histoire. Je ne pouvais pas le changer, malgré toute la volonté du monde. Car j'y avais bien pensé, lors de mon long sommeil ou bien lorsque j'étais revenue à Asgard. Si on m'en donnait la possibilité, est-ce que je modifierais mes actions? Sûrement, mais pas nécessairement en ce qui concernait ma désobéissance à Odin. J'avais respecté mon serment au roi, j'avais fait la bonne chose. Et grâce à cette désobéissance, j'avais pu faire la rencontre du seul homme que j'avais aimé, Sigurd. J'avais aussi mis au monde une sublime fille que j'adorais mais que je n'avais pas vu grandir. Si j'avais à changer le passé, j'aurais pris Aslaug avec moi, demandé au Père de Toute Chose de l'amener avec moi afin de ne pas la laisser sur Midgard. Quand à mon mariage forcé, j'aurais tout fait pour l'éviter. Mais maintenant, tout cela, c'était trop tard, c'était du passé.

Je ne pouvais qu'agir sur le présente, pas sur le passé ni su mon avenir qui était décidé par les Nornes. Il ne servait donc à rien de s'en faire avec toutes ces suppositions. En ce moment, je voulais simplement revoir l'humaine que j'avais sauvé, voir si elle avait bel et bien survécu et je fut heureuse de constater que c'était effectivement le cas. Alors que je marchais tranquillement en espérant la voir, je la vie, effectivement. Elle était là, face à moi. Elle semblait ne pas savoir quoi dire. Je lui fis donc un petit sourire un peu timide afin de l'encourager et elle laissa échapper un mot, un merci. Je n'avais pas besoin d'en entendre plus que ce simple mot comme remerciement, je savais ce qu'elle voulait dire. J'en était heureuse aussi, savoir que j'avais fait la différence pour cette femme. Elle m'invita alors chez elle, et je la suivis de bon cœur jusqu'à sa demeure. Elle m'ouvrit la porte et me céda le passage, comme à un invité de marque. Est-ce que je le méritais vraiment? Disons que je n'étais pas trop habituée à ce genre d'attitude. La dernière fois que j'avais été traitée de la sorte, cela devait être lorsque j'étais encore l'épouse du prince Gunnarr. Cela faisait plusieurs dizaines d'année déjà. J'observais l'intérieur de la maison lorsque l'humaine me demanda la raison de ma présence. Cela devait lui paraître bien étrange en effet. J'avais toujours un petit sourire aux lèvres, afin de la rassurer.


- Je voulais simplement te rencontrer et je n'en avais pas eu l'occasion auparavant. Ce combat avait été terrible et après t'avoir sortie de là, je ne savais pas ce qu'il t'était arrivé.

C'était tout bête comme réponse en fait. Mais je n'étais pas trop doué avec les mots. Afin de ne pas laisser le silence l'emporter, je pris la parole et je me suis présentés, ce que je n'avais toujours pas fait.

- Je me nomme Brunehilde, fille de Budli. Je suis ravie de voir que tu vas bien.
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MessageSujet: Re: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptyMar 17 Mar - 20:41

Accueillir une inconnue dans sa maison ne faisait pas partie des habitudes de Gerda. Si elle pouvait être d’excellente compagnie, elle était bien trop méfiante pour ouvrir sa porte à une étrangère le sourire aux lèvres. Mais en l’occurrence, la meilleure des raisons expliquait l’accueil totalement différent de l’étrangère en question. Gerda, trop fière, savait reconnaitre la valeur de la vie – surtout lorsqu’il s’agissait de la sienne ou de celle de son fils. Et cette vie, la femme qu’elle avait invitée sous son toit la lui avait sauvée. C’était simple. Peut-être normal pour elle et pourtant, c’avait tout changé. Pour elle, pour Gerulf, pour ses proches en règle générale. L’alleresse aurait du faire partie des victimes de la bataille contre les Jotuns. Au lieu de cela, elle vivait. Elle pouvait continuer de ronchonner contre ceux qui voulaient lui venir en aide sans qu’elle ne les ait au préalable acceptés, elle pouvait continuer d’élever son fils autant que de l’embêter, aimer, raisonner, s’inquiéter, se battre pour ce qu’elle voulait… Respirer. La vie avait beau être difficile, elle n’en était pas moins précieuse. Et avec tout ce qu’elle avait de compliqué, il était bon de voir que l’on pouvait compter sur de parfaits inconnus. Gerda était trop méfiante – bien qu’elle se considérait plutôt comme n’étant pas naïve ou stupide – : elle n’accorderait pas pour autant sa confiance au premier venu. Ce justement parce que la vie restait dure, que les hommes restaient des hommes et que le monde avait prouvé qu’il ne manquait ni de ressources, ni de surprises. Et si certaines savaient être merveilleuses, d’autres étaient terribles, voire fatales. Elles l’avaient été pour Osulf et auraient pu l’être pour elle aussi, si cette femme sous son toit ne l’avait pas sauvée. Gerulf avait toujours sa mère et c’était bien ce qu’il y avait de plus important. « Et moi je suis Gerda, fille d’Harald. Le guérisseur m’a dit qu’il m’a récupérée après que tu m’aies écartée de la bataille. Jusqu’à ce que je te croise, j’étais presque sûre que la vision que j’ai eue de ton visage à ce moment était une hallucination et que tu n’existais pas. » Ce qui expliquait la surprise que l’alleresse avait eue en découvrant Brunehilde juste devant elle quelques minutes plus tôt dans les rues de Tromsø. Un sourire étira ses traits tandis qu’elle haussait les épaules. Bien que l’étonnement retombe peu à peu, la reconnaissance, elle, était toujours ancrée en elle – elle le serait toujours. Et il y avait cette sensation à moitié désagréable d’être mise à nue, de ne pas savoir quoi faire ni quoi dire. Gerda était facilement déstabilisée lorsqu’il s’agissait de montrer une faiblesse, surtout lorsqu’elle n’avait pas le choix. Brunehilde lui avait sauvé la vie et malgré qu’elle ne semblât pas être une femme profitant des autres, Gerda lui était bel et bien redevable. Elle avait aussi trop de principes pour ne pas honorer sa dette. Si son instinct lui soufflait que l’alleresse pouvait faire confiance à la guerrière, une partie d’elle se méfierait toujours. Malgré tout, aujourd’hui était un jour spécial et rien n’aurait su atténuer la reconnaissance que Gerda avait pour Brunehilde. « Je ne sais pas quoi faire pour te remercier. C’est grâce à toi que je suis toujours là aujourd’hui. Et c’est grâce à toi que mon fils n’est pas orphelin. » Pas encore, ne put-elle s’empêcher de penser. Avec le dragon et ces étranges passages qui s’étaient ouverts, personne ne savait à quoi s’attendre. La vie à Tromsø ressemblait déjà à l’accoutumée trop à de la survie en hiver. Ce n’était pas pour elle qu’elle avait peur, mais elle était malheureusement trop bien placée aujourd’hui pour savoir que la vie ne tenait qu’à un fil. Il en était ainsi pour une ancienne thraell qui avait traversé de nombreuses épreuves, jusqu’à devenir une femme libre et une combattante expérimentée… Alors pour un enfant de sept ans ? Il était pourtant bien le plus important : plus que son propre fils, il représentait, tout comme les autres de son âge ou plus jeunes, l’avenir de leur peuple. « Si tu as besoin de quoi que ce soit un jour, d’un abri ou d’une aide, tu pourras compter sur moi Brunehilde. » Le sourire était sincère, le ton bienveillant et reconnaissant. Elle était l’endettée ici, et que son invitée l’accepte ou non, Gerda avait bien l’intention de faire en sorte qu’elles puissent être à égalité. Enfin, la curiosité lui fit poser une nouvelle question : « Tu… n’es pas de Tromsø et tu es venue à notre aide, comme les dieux. Alors d’où est-ce que tu viens ? » Sous-entendu « qu’est-ce que tu es vraiment. » Brunehilde n’était effectivement pas de Tromsø : Gerda, en tant qu’alleresse et depuis le nombre d’années qu’elle vivait au village, l’aurait forcément connue. Et sa reconnaissance ne parviendrait jamais à endormir sa franchise directe et sa curiosité – preuve en était qu’une lueur avide de savoir ravivait bien son regard.
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MessageSujet: Re: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptyMar 17 Mar - 21:30

Cette femme m'accueillait sous son toit alors que nous ne nous connaissions pas en fait. Elle m'avait reconnu, croyant peut-être à une vision d'abord et elle m'avait simplement remercier. Un mot, seulement un, prononcé avec toute la sincérité du monde. Il ne m'en fallait pas plus. Je savais ce qu'elle voulait dire, ce qu'elle voulait me partager. Pas besoin de faire de long discours pour que nous nous comprenions sur ce point. Et puis, les longs discours ne faisaient pas vraiment partie de mes habitudes. Depuis que j'étais toute jeune, je préférais prendre des armes de bois pour jouer plutôt que de parler avec les autres petites des garçons. Je n'étais pas fait pour être une bonne épouse sage et tranquille. J'étais destinée à être une guerrière, à l'image de mon père et c'est le hasard qui avait fait en sorte que j'en devienne une. Freya avait vu en moi le potentielle d'une guerrière, et elle ne s'était pas trompée. Je sais de quoi je suis capable, je sais que je suis un très bonne combattante. Certes, je ne suis pas la meilleure lame de tout Asgard, mais je ne cède pas ma place facilement non plus. Je surpasse certains Einherjars! J'ose espérer que mon père serait fier de moi. Étant donné que je ne l'ai pas vraiment connu, je ne peux faire que des suppositions. C'était mon talent pour l'art de la guerre qui m'avait permis de sauver la vie à cette humaine. Elle me dit ne pas savoir comment me remercier. Je n'aurais pas cru qu'elle pouvait faire quoi que ce soit pour me remercier, mais quand elle me dit que sans mon intervention, son fils serait devenu un orphelin, je su ce qu'elle pouvait faire pour moi, quelque chose de simple et de compliquer à la fois.

- Je ne te demanderai qu'une chose, prends soin de ton fils. Puisque grâce à moi, il a toujours sa mère, prends soin de lui. Nos enfants sont la plus belle chose que nous pouvons avoir. Chéris-le, aime-le et regarde le grandir. Je ne te demande que cela, et je crois bien que tu pourras le faire pour moi!

Que n'aurais-je pas donné pour voir ma chère fille grandir auprès de moi... Mais désormais, il était trop tard. Elle n'était plus une fillette, mais une femme. J'avais des responsabilités à Asgard et je ne pouvais y amener ma fille. Peut-être aurais-je pu demander au Père de Toutes Choses s'il pouvait admettre une humaine dans la cité dorée, mais une valkyrie avec un enfant, ce n'était pas vraiment bien vue. Je n'avais pas oser, préférant garder le silence. La vie était faite de choix et à ce moment de mon existence, j'avais choisi. Ce choix me pesait encore sur la conscience par contre. Je continuais toujours de veiller sur Aslaug, par l'entremise d'Heimdall. Bien souvent, il pouvait m'informer sur l'état de mon enfant.

- Je te remercie de ton offre Gerda, c'est très généreux de ta part.

Ce n'était pas grand-chose qu'elle m'offrait, mais je l'appréciais tout de même. Le bonheur se trouvait dans les petites choses de la vie après tout! Finalement, Gerda me posa une question qui semblait lui bruler les lèvres. Elle me demandait d'où je venais, car elle avait raison, je n'étais pas de Tromsø. Comment aborder ce sujet un peu délicat par contre? Elle devait bien avoir eu des doutes sur ma nature. Comme elle l'avait dit, j'étais arrivée en même temps que les autres dieux pour défendre le village.

- Tu as raison, je ne suis pas de Tromsø. J'ai vu le jour dans un autre monde, celui d'Asgard. Je ne suis pas une déesse, une simple valkyrie.

En ce moment, sur Midgard, cela sonnait bien étrange. Mais je n'allais pas mentir à cette femme. Elle m'était sympathique, je croyais pouvoir lui faire confiance, mon instinct me le dictait.
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MessageSujet: Re: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptyJeu 26 Mar - 15:41

S’occuper de son fils en contrepartie de sa vie était un bien maigre prix à payer, si tant est que l’on puisse considérer la chose comme un prix. Les sourcils de l’alleresse se froncèrent : Brunehilde n’avait nullement besoin de le lui demander, et si elle était reconnaissante vis-à-vis de l’altruisme de la guerrière, Gerda conserverait le sentiment d’avoir une dette à payer. Elle ne pipa mot cependant, le respect la forçant à garder ses pensées pour elle – ce qui était un véritable exploit en soi. La situation était inédite. Le malaise disparut bien vite lorsque la guerrière lui dévoila ses origines. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement sous la surprise tandis que ses pensées s’emmêlaient les unes aux autres. Une valkyrie ! Depuis toujours, Gerda vouait une admiration sans limite à ces femmes d’un autre monde, incarnations ultimes de la guerrière, ce qu’elle avait toujours voulu être. Au contact direct des dieux, elles récoltaient les âmes des plus grands guerriers et leur puissance était un véritable exemple. Brunehilde forçait décidément au respect, tant et si bien que l’alleresse resta muette pendant quelques secondes, ne sachant par quoi commencer. Elle ne connaissait pas de dieux – du moins pas personnellement – et avait rêvé d’en rencontrer dès lors que les mortels avaient eu connaissance de leur existence et de leur proximité. Quant aux valkyries, elle n’avait tout simplement jamais pensé pouvoir un jour converser avec l’une d’entre elles. Autrefois poussée par cette envie de leur ressembler, elle s’était mise à l’entrainement avec son propre père dès son plus jeune âge, ce dernier ne manquant pas de lui raconter tous les récits qu’il connaissait sous l’œil désapprobateur d’une mère qui préférait voir sa fille loin des champs de bataille. Le destin les avait séparés et elle était arrivée ici, à Tromsø en tant que thraell, mais toujours animée par une volonté inébranlable de se battre. Elle avait acquis sa liberté en même temps que sa participation aux raids. Son premier combat l’avait confortée dans cette vocation et s’il n’y avait pas eu Gerulf et la mort d’Osulf, il y avait fort à parier qu’elle aurait continuée jusqu’à ce que la mort la fauche. Elle ne regrettait en aucun cas son rôle de mère : son fils était d’ailleurs bien tout ce qu’elle avait à ses yeux et jamais elle n’avait ressenti autant d’amour – et a fortiori de crainte – pour quelqu’un. Mais l’adrénaline des combats et leurs enjeux lui manquaient terriblement. Surtout parce qu’ils étaient loin d’ici, dans d’autres contrées éloignées, et qu’ils ne toucheraient jamais un Gerulf encore trop jeune pour y être confronté. La chose n’était pas la même lorsqu’ils arrivaient aux portes de Tromsø puisqu’elle ne pouvait plus craindre pour elle seule : il n’était donc plus question uniquement de sa survie. Elle ne devait pas mourir, son trépas entrainant pour son fils une situation qu’elle ne lui souhaitait pas. Ils n’étaient pas seuls, bien évidemment, et Gerda savait bien que ses amis – et même la communauté – s’occuperaient de l’enfant sans le moindre souci. Mais ce dernier avait déjà affronté la perte, elle-même savait bien mieux ce qu’elle représentait, tout comme elle pouvait, à terme, détruire un être qui ne le méritait pas. Ses rêves de guerrière légendaire avaient donc du être étouffés par d’autres devoirs plus pressants, loin d’être désagréables pour autant au vu de la complicité flagrante unissant la mère et l’enfant, au-delà des seuls liens du sang. En revanche, son admiration pour les valkyries, elle, n’avait pas changé, si bien qu’elle ne parvenait toujours pas à remettre ses idées en ordre. Elle ne pouvait pas jouer de son ironie usuelle en guise de pirouette et se sentait peu encline à une légèreté qu’elle préférait pourtant. Malgré tout, elle n’était pas de ceux qui étalent leur admiration, voire même leurs sentiments en général. « Une valkyrie ? » finit-elle par répéter – probablement pour retisser le fil de ses pensées. Elle ne revenait toujours pas d’avoir été sauvée par un être dont l’existence n’avait été avérée que très récemment. Gerda avait toujours été croyante, mais il y avait bien un monde entre ces mêmes croyances et une réalité prouvée. Elle voulait des détails, connaitre l’histoire de cet être légendaire, savoir comment était Asgard. Elle préféra pourtant lâcher dans un demi-sourire : « J’aurais tellement voulu en être une, moi aussi. » La déclaration était plus vraie que ce qu’elle voulait bien montrer. Elle se sentait abrutie par la révélation de Brunehilde : quoi en faire, comment remettre de l’ordre dans ses idées. « Comment c’est, là-bas ? J’veux dire… C’était encore tellement abstrait il y a quelques temps, et c’est devenu si réel qu’on s’y perd un peu. » Au diable le fait de passer pour une petite chose. Après tout, elle n’était qu’une simple mortelle et aux yeux de Brunehilde, qui lui avait sauvé la vie, elle devait paraitre bien fragile, contrairement à ce que pensaient ses congénères.

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MessageSujet: Re: Après la tempête, le calme   Après la tempête, le calme EmptyMer 15 Avr - 21:42

Je n'avais jamais été du genre à vouloir tout obtenir. Je pouvais me contenter de peu d'ailleurs. Un manque d'ambition peut-être du point de vue de certains, mais je ne pensais pas pouvoir aspirer à plus que ce qu'avais déjà. Après tout, j'étais d'humble naissance. Certes mon père avait été un fier Einherjar, mais cela ne faisait pas de moi une princesse! J'avais été élevé par mon oncle, un brave homme et un forgeron. Il était doué dans son art, mais encore là, il ne se trouvait pas dans une situation exceptionnelle! J'avais eu de la chance que Freya me remarque. En plus, je l'avais heurtée, elle aurait été en droit de me punir de mon impudence. Qui étais-je à ses yeux après tout? Je n'étais rien! Plutôt que de me punir, elle m'avait donné la chance de devenir une valkyrie. Malgré les nombreuses années passées, je n'avais pas oublié d'où je provenais. Voilà pourquoi lorsque Gerda m'avait demandé ce qu'elle pouvait faire pour me remercier de lui avoir sauvé la vie, j'avais fait preuve d'humilité. Je ne demandais pas grand-chose, seulement qu'elle prenne soin de son fils. Qu'elle l'aime et le voit grandir afin de devenir un homme. Je n'avais besoin que de savoir cela pour être heureuse. Étant donné que moi même j'étais une mère, je savais que cette autre mère prendrait soin de son enfant. Je n'étais pas un exemple à suivre dans le domaine de l'éducation, loin de là. Peut-être qu'à travers Gerda qui élèverait son fils, je pourrais me racheter un peu. Je lui avais sauvé la vie, assurant à son fils une mère. C'était ce que mes deux enfants n'avaient pas eu eux. Je regrettais surtout de ne pas avoir été là pour Aslaug, ma tendre et superbe fille. Je l'avais regardé grandir, mais sans être à ses côtés. Je ne l'avais pas pu. Pour la voir devenir une femme, j'avais souvent (peut-être trop!) demandé à Heimdall de l'observer afin de savoir si tout allait bien pour elle. Je l'avais abandonné dans le monde des hommes, au bon soin d'une amie et je ne pouvais qu’espérer à ce moment avoir fait le bon choix. Je n'avais pas osé demandé l'amener avec moi à Asgard, après tout, il n'était pas très bien vu pour une valkyrie d'avoir un enfant à ses côtés. Nous étions sensés être les vierges guerrières d'Odin après tout! J'avais eu ma fille alors que j'étais sur Terre, c'était donc une erreur moins grave que certaines de mes sœurs ayant eu des relations à Asgard, mais tout de même. Je devais faire confiance à mon amie pour élever ma fille. De ce que m'avait le gardien du Bifröst, elle avait été entre de bonnes mains. Douces, mais fermes quand il le fallait. Un jour peut-être j'irais à la rencontre de ma fille, lui expliquer mes choix en espérant qu'elle puisse comprendre pourquoi j'avais agi de la sorte.

Mais pour en revenir à Gerda, je lui avais avoué qui j'étais en réalité, une valkyrie, une guerrière. D'abord, elle avait semblé douter, ou bien était-ce de l'étonnement? Elle avait répété mon titre, celui de valkyrie, et ensuite, un petit silence avait plané. Je voulais lui laisser le temps d'assimiler l'information. Ce n'était sans doute pas quelque chose d'évident à comprendre pour une mortelle. Ce fut la midgardienne qui rompit le silence en affirmant qu'elle aurait souhaité être une de mes sœurs combattantes. Je lui fis un sourire en l'entendant. Je ne savais pas s'il était encore possible pour elle d'un jour nous rejoindre. Peut-être qu'à sa mort Freya la choisirait. Je ne savais pas, vu que notre ordre était fragmenté, je n'étais plus sûre de rien donc. Afin de ne pas trop penser à cela, je répondis aux interrogations de Gerda concernant Asgard. Elle était curieuse, voulait savoir comment c'était dans mon monde.


- C'est... différent! Nous nous ressemblons physiquement, nous avons des coutumes semblables, mais pourtant, nous sommes totalement différent aussi. J'ai vécu quelques années sur Midgard, comme vous. À Asgard, c'est plus... flamboyant je dirais. Les habitations sont toutes autres et nos côtoyons les gens de tous les mondes. C'est difficile à expliquer par contre, je m'excuse de manquer de clarté.

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