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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr.

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MessageSujet: « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr.   « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr. EmptySam 27 Déc - 22:21


Oh baby, dont you know I suffer? Oh baby, can you hear me moan?
▽ Eir & Valdimárr.



V
aldimárr avait passé le plus clair de sa vie en mer. D'aussi loin qu'il s'en souvenait, son père, Fólki, avait toujours mis un point d'honneur à emmener son fils sur son knarr dès que le petit Valdi fut en âge, histoire de former le môme pour reprendre l'affaire une fois que le patriarche aurait rejoint Helheim. Son plan avait fonctionné à merveille, puisque son unique enfant se trouvait à présent à la tête de l'entreprise familiale. Ses affinités avec l'océan s'épanouissaient ainsi entre le travail et les raids, qui impliquaient eux aussi de longues traversées maritimes. L'homme était d'ailleurs de retour à Tromsø depuis peu, la fin de l'été signifiant, comme chaque année, la fin de la saison des raids et le rapatriement des guerriers viking dans leur foyer. Il s'agissait là d'une période particulièrement amère pour Valdimárr que cette réintégration au quotidien. Ce n'était pas qu'il dépréciait la vie dans le village, ni qu'il appréciait les effluves de sang et les attaques plus que de raison... Ce qui lui serrait le cœur chaque année, lorsque, à bord du Þórgísl de Hagen, son regard se portait vers les côtes embrumées de Norvège, était cette irrépressible sensation d'incertitude, mêlée à un sentiment de tristesse infinie que provoquaient en lui les réminiscences du tendre sourire de sa défunte épouse et de son absence, ainsi que celle de leur enfant à naître, quatorze ans plus tôt à cette même période.

Cela faisait quelques semaines qu'il avait repris le cours de sa vie au village, à présent, et si ces désagréables impressions s'étaient atténuées, son attitude taciturne et morne avait repris ses droits. La semaine qui venait de s'écouler, il l'avait passée à Kvaløya. Leurs voisins insulaires étaient les meilleurs partenaires commerciaux de Tromsø, si bien que le marchand était parvenu à établir un accord avec la famille de l'un de ses homologues de l'île permettant à leurs échanges de demeurer actifs durant les raids. Ainsi, les deux commerces ne pâtissaient pas du manque de clientèle qu'un océan sans possibilité de franchissement imposait durant ces périodes si importantes dans la vie des vikings. Cette année, Valdi avait regagné sa terre natale avant son partenaire et, après avoir effectué l'inventaire de ses acquisitions de l'été ainsi qu'en ayant pris le temps de remettre de l'ordre dans ses stocks, il estima qu'il lui faudrait passer quelques jours à Kvaløya pour repartir du bon pieds pour l'année à venir.

Il lui avait fallu encore consacrer du temps à l'élaboration de sa cargaison puis, finalement, il avait fait voile en direction de l'île. Sa traversée se passa sans encombres, le marchand en remercia Aegir ainsi que son épouse, Rán, pour ces conditions de navigation idéales. Une fois parvenu à destination, l'homme se présenta chez ses partenaires et les affaires reprirent. Ce fut une riche semaine qu'il vécut ainsi, le fait de rentrer des raids plus tôt que les habitants de Kvaløya lui permit de vendre très avantageusement certains de ses trésors de rafle ! Remplissant la cale de son bâtiment de denrées locales, il fut enfin temps pour lui de regagner le continent. Il le savait, cette escale prolongée lui permettrait de ne pas refaire le voyage avant une à deux semaines, ce qui signifiait également que ses prochaines traversées n'auraient pas lieu avant que le froid mordant de l'hiver ne fasse son apparition et rende l'itinéraire moins sécurisé. Il avait au moins pu se procurer un panel conséquent de produits inhérents à l'automne et propres à l'île, ce qui lui permettrait d'en tirer un bon prix auprès des habitants de Tromsø.

Le voyage de retour fut un peu plus laborieux que l'aller, sans doute la divine progéniture des mers était-elle d'humeur taquine car une houle obstinée ralentit la traversée de Valdimárr, et renfrogna son humeur par la même occasion. Le soulagement d'un amarrage proche gonfla la poitrine du viking lorsque les ombres du port du village se profilèrent à l'horizon... Mais la brume réservait une autre surprise au marchand. Là, sur le ponton de bois, une silhouette humaine se découpait dans la brume. Clairement féminin, le profil droit et fier qui hantait les lieux tel un spectre ne lui était pas étranger. Il lui fallut cependant attendre de se trouver plus près pour reconnaître l'identité de la femme qui l'attendait là, car nul doute qu'il s'agissait bien des raisons de sa présence. « Alors comme ça, elle est revenue. » grommela Valdi, les sourcils froncés et la mine renfrognée. Cette femme, cette guérisseuse, provoquait en lui un flot de sentiments contradictoires qu'il n'arrivait pas à démêler et encore moins à ranger dans la catégorie des sensations agréables ou bien dans celle qui abritait leurs contraires.

Maintenant qu'il y pensait, cela faisait déjà plusieurs mois qu'il ne l'avait pas vue, et c'était toujours à cette époque qu'elle décidait de réapparaître dans sa vie : lorsqu'il avait fini par l'oublier totalement. L'homme n'avait tout simplement pas envie de se consacrer à ces sentiments que l'itinérante avait ravivés, mais ses visites au village, qui avaient lieu depuis plus d'une douzaine d'années, ne lui donnait aucun répit. Dans un monde idéal, les dieux lui octroieraient le droit de se morfondre jusqu'à la fin de ses jours sur la perte de sa famille, mais dans la réalité il en allait autrement. Son seul recours était de ne pas trop y réfléchir tant que la guérisseuse se trouvait à Tromsø, et surtout de se persuader que la belle serait bientôt repartie, et peu importait la sensation de manque que cela produirait lorsque ce moment viendrait.

Pour l'instant, le viking concentrait son attention sur l’amarrage de son bateau, n'accordant pas le moindre regard à la nouvelle venue. Une fois son bâtiment sécurisé, il hésita à débuter le travail de déchargement en acheminant les denrées sur le quai. Il lui faudrait ensuite convoyer le tout jusqu'à son échoppe. Le travail n'allait pas se faire tout seul, et son équipage, composé d'une poignée d'hommes qu'il engageait uniquement pour les traversées, attendait toujours ses ordres pour commencer la phase la plus pénible du labeur... Et la venue de l'étrangère laissait justement présager d'un contre-temps dans ces opérations.

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MessageSujet: Re: « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr.   « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr. EmptyLun 5 Jan - 21:52


I thought I was a fool for no-one... Oh baby I'm a fool for you !
▽ Eir & Valdimárr.



L
e vent tiède du sud vint balayer sa chevelure brune, malmenant sa coiffure déjà fort peu élaborée. Comme un messager un peu rude, il la sortit de ses songes pour l'obliger à fixer l'horizon. Une heure déjà qu'elle attendait, seule, sur ce vulgaire ponton, dans l'espoir que la brume lui révèle l'embarcation de celui vers qui ses pensées s'égaraient à bien des reprises depuis plus de douze ans maintenant. Il était la raison de sa présence persistante dans ce village, de ses nombreux voyages jusqu'à chez lui. Il était sa source d'inspiration parfois, son étonnement aussi, son amusement, cette autre vie qu'elle aurait pu envisager, peut-être, éventuellement, hypothétiquement...Il était ce simple mortel bourru, toujours incroyablement maladroit et égocentrique qui méprisait son savoir et refusait d'admettre sa propre bêtise. Au fil de ces frêles années, Valdimárr était devenu pour Eir une drôle de créature qu'elle tentait d'apprivoiser au mieux et qui, à chacune de leurs rencontres, offrait son lot de complexités. Étonnement, ce lien cocasse prospérait et la déesse y tenait plus que de raison.

L'esquisse d'un sourire satisfait anima ses lèvres lorsqu'enfin face à elle les prémices d'un drakkar marchand apparurent. Là, droite et fière, inflexible sous son long manteau de laine simple, elle ressemblait plus à la divinité qu'à la modeste guérisseuse qu'elle prétendait incarner. Nulle impatience dans son attitude, le temps était une donnée bien dérisoire pour l'immortelle, elle scruta de ses yeux vieux de 4300 ans la silhouette particulière de son mortel se rapprochant du port.

« Te voilà...» Murmura-t'elle dans un souffle pour sa propre personne. Une semaine ou presque s'était écoulée à Tromsø avant que Valdimárr ne daigne y pointer le bout de sa barbe rousse. D’après les villageois, il était parti commercer avec l'île la plus proche comme à son habitude juste après la fin des raids. Au moins était-il vivant ! Un second sourire se dessina sur le visage pâle de la divinité qui s'empressa de le dissimuler promptement, il ne fallait pas se montrer trop euphorique, Valdimárr, elle le savait, avait un don tout particulier pour balayer joie et allégresse d'un revers de main, inutile donc de lui laisser ce plaisir. Et puis, officiellement, la raison première de sa présence sur ce ponton restait la vilaine blessure du petit Tomi, et de ça, personne ne pouvait se réjouir.

Lorsque le bateau du marchand fut enfin amarré, et que les ordres du capitaine furent servis à son équipage, Eir décida de passer outre l'impolitesse de Valdimárr qui s'obstinait à ignorer sa présence alors qu'elle avait surpris son regard à plusieurs reprises et vint le héler sans vergogne.

« Ton manque de courtoisie ne te fait jamais défaut à ce que je vois, Valdimárr ! » La taquine Eir surgit de nulle part comme à chaque fois qu'elle croisait la route de cet être renfrogné. « Fais attention, on pourrait croire que tu me réserves un traitement privilégié ! » Ajouta-t'elle à plus haute voix, histoire que tout l'équipage s'en délecte.

Les sourcils froncés et l'air revêche du viking firent briller d'amusement les yeux de la vieille déesse. Quelque chose se jouait et se rejouait à chacune de leur retrouvailles et malgré tout ce qu'il pouvait penser, il s'y habituait, il y prenait goût, tout comme elle.

- Je ne suis pas là pour t'importuner...quoique tu penses. Je t'attendais néanmoins ! Le ton se fit plus formel, son visage plus sobre, comme celui qu'elle adoptait lorsqu'il était question de son métier, Valdimarr devait comprendre qu'il était temps de lui accorder audience. Eir attendit que l'homme daigne descendre de son embarcation pour lui présenter la raison de sa venue. Une fois prés de lui, la guérisseuse nota avec une exaspération dissimulée, les quelques écorchures qui maculaient les mains et le visage du rouquin, comment faisait-il pour paraitre toujours aussi lamentable ? Elle connaissait suffisamment les mortels pour savoir que tous ne traitaient pas leur corps de la sorte, leur fragilité n'expliquait pas tout. La Médecine soupira brièvement avant de reprendre le fil de la conversation, bien décidée à ce que l'homme l'écoute attentivement.

- De la Bétoine, du Matricaire ou du Noyer ? Dis-moi que tes cales en contiennent ne serait-ce que quelques feuilles ! Eir soutint le regard du viking marchand, un brin d'importance dans la voix. Ces plantes, elle les avait toutes utilisées pour panser et guérir les plaies des hommes revenus de raids. Ses bourses d'herboriste étaient vides, elle n'avait pas prévu que tant de blessures bénignes seraient à soigner et lorsqu'on vint la trouver à la suite de la chute plus grave d'un enfant, Eir s'était retrouvée dépourvue de remèdes efficaces. Un comble pour la déesse qui possédait sur Asgard un panel de plantes que les vikings n'auraient pu imaginer croiser dans leurs forêts. Il avait donc fallu se rabattre sur le marchand qui, avec un peu de chance, s'était peut-être procuré ce qu'elle recherchait, malgré son ignorance totale de l'art médicinale.

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MessageSujet: Re: « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr.   « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr. EmptyMer 7 Jan - 23:01


Oh baby, dont you know I suffer? Oh baby, can you hear me moan?
▽ Eir & Valdimárr.



L
a politesse ne faisait pas vraiment partie des priorités de Valdimárr, et surtout pas dans un moment comme celui-ci, aussi trancha-t-il rapidement la question du déchargement. Se tournant vers son équipage, le commerçant prit grand soin de paraître naturel, comme si aucune femme ne le fixait avec insistance depuis le quai. « Allez les gars, déchargez-moi tout ça ! » tonna-t-il pour motiver ses troupes. Les marins n'attendirent pas que le Norvégien se répète pour se mettre au travail, d'autant plus que Valdi n'avait pas l'intention de les regarder trimer sans broncher... Non, une part du labeur lui incombait autant qu'aux autres et il n'était pas du genre à se dérober. Aussi continua-t-il d'ignorer superbement la guérisseuse, bien que lui lançant de rapides coups d’œil de temps à autre dans le but de déterminer si elle demeurait sur le ponton ou si elle avait abandonné... Mais l'itinérante était une femme de caractère, une obstinée, et le viking eut bientôt tout le loisir de grincer des dents en entendant une voix féminine l'apostropher. « Ton manque de courtoisie ne te fait jamais défaut à ce que je vois, Valdimárr ! Fais attention, on pourrait croire que tu me réserves un traitement privilégié ! » Elle avait haussé le ton en prononçant cette dernière phrase, ce qui eut pour effet de faire ricaner les matelots autour du marchand. Ce dernier s'empressa de les fusiller du regard, leur faisant rapidement ravaler leur sourire. Oh, ils ne devaient sans doute pas vraiment craindre le rouquin, mais le fait qu'il soit l'homme détenant leur paie pesait lourd dans la balance ! Ainsi, chacun retourna à sa besogne sans piper mot, se concentrant sur la cargaison plutôt que sur les dires de l'immortelle incognito.

Sourcils froncés, le viking eut tout le loisir de voir la belle approcher de son bateau sans son invitation, les yeux pétillant de malice. Ce ne fut qu'à ce moment-là, lorsqu'il ne lui était plus permis de prétendre ignorer son existence, qu'il cessa toute activité. « Je ne suis pas là pour t'importuner... quoi que tu penses. Je t'attendais néanmoins ! » Le ton de la soigneuse venait de perdre ses accents de taquinerie, ce qui fit soupirer Valdimárr d'exaspération : savoir qu'elle avait besoin de lui, d'une manière ou d'une autre, éveilla en lui un sentiment d'une amère douceur. Comment l'homme pourrait-il jamais trouver le repos auquel il aspirait tant si elle l'assaillait ainsi de sa présence à chaque fois qu'il parvenait à oublier son visage ? Le Midgardien se décida à mettre pied à terre, bien qu'il ne se pressa pas pour autant, et rallia le ponton où l'attendait la guérisseuse. Il se redressa face à la frêle silhouette féminine qui lui taraudait l'esprit et posa sur elle un regard irrité.

« De la Bétoine, du Matricaire ou du Noyer ? Dis-moi que tes cales en contiennent ne serait-ce que quelques feuilles ! » demanda la belle sur un ton supérieur. Le marchand ne s'en offusquait plus, au bout de toutes ces années à l'entendre énumérer des plantes et des recettes médicinales, la fierté que l'itinérante éprouvait quant à sa pratique transpirait par tous les pores de sa blanche peau lorsqu'elle abordait le sujet. Le viking prit le temps de réfléchir au contenu de sa cargaison mais il finit par hausser les épaules. « Non, rien de tout ceci. » répondit-il sur un ton neutre. À dire vrai, il n'était pas certain de savoir à quoi correspondaient les deux premières requêtes de la guérisseuse, mais il n'avait pas embarqué de plantes inconnues cette fois-ci alors il demeurait certain de sa réponse. Haussant les sourcils, son regard se fit interrogateur devant la mine déçue de son interlocutrice. « Pourquoi en veux-tu ? » questionna-t-il avant de réaliser subitement que les besoins de la soigneuse devaient être assez importants pour que celle-ci ait passé il ne savait combien de temps sur le quai à attendre son retour. Découvrir qu'elle n'était pas venue le chercher uniquement pour le plaisir de sa compagnie le froissa légèrement, mais il balaya cette pensée d'un revers de main. Le moment était mal choisi pour jouer de l’ego, alors que le visage déterminé de son vis-à-vis indiquait qu'elle devait sans doute s'être vu confier une guérison nécessitant l'un de ces trois ingrédients.

« Que s'est-il passé ? » demanda-t-il alors, inquiet. Cette situation lui rappelait de très mauvais souvenirs d'un passé où un drame était là aussi survenu durant son absence... Le viking serra les poings, tentant de chasser ces désagréables réminiscences de son esprit. Il se mit ensuite à penser aux habitants de Tromsø et plus précisément à la jeune Brynja qu'il aimait encourager à s'imposer un peu plus dans la vie du village mais qui semblait la victime acharnée d'un quelconque dieu, compte rendu de la malchance et des tribulations qui régissaient sans cesse sa vie... Lui était-il arrivé malheur ? Valdi esquissa une grimace, l'attente était une chose qu'il supportait assez mal, surtout lorsque la nouvelle qu'il s'apprêtait à entendre n'était pas positive. « Tu trouveras du noyer dans la forêt. » reprit-il alors, espérant se montrer un peu plus utile puisqu'il venait d'anéantir les précédents espoirs de l'itinérante. « Oui... Vers le nord. » L'homme visualisait mentalement les lieux. Le chemin n'était pas forcément clairement tracé et certains passages se trouvaient escarpés mais il était certain que le bois désiré se trouvait à destination. Il lança alors un regard hésitant à son interlocutrice, pouvait-il la laisser se débrouiller seule ? Après tout, elle était bien assez grande et habituée à voyager...

Reprenant une contenance un peu hautaine lorsqu'un membre de son équipage leur passa devant, les bras chargés, Valdi se souvint subitement de la charge de travail qui l'attendait sagement sur le knarr. Ainsi, il se racla la gorge et jeta un bref coup d’œil à la guérisseuse. « Bien, j'ai à faire. Alors, hum... Bon courage. » annonça-t-il sur un ton qui mettait un terme à la conversation. Puis, il amorça un geste pour se détourner d'elle, mais il n'eut pas le temps de faire tout à fait volte-face qu'il sentit son bras se faire agripper fermement. Levant le regard en direction du ciel, il demanda avec humeur : « Quoi, encore ? »


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MessageSujet: Re: « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr.   « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr. EmptyMer 18 Fév - 0:31


I thought I was a fool for no-one... Oh baby I'm a fool for you !
▽ Eir & Valdimárr.



S
es grands yeux gris verts inquisiteurs ne cessaient de fixer les brèves expressions qui animaient le visage du viking. Dans l'attente d'une réponse affirmative de sa part, elle l'espérait, Eir perdait son regard sur tous les petits changements qui trahissaient le passage du temps sur le mortel qui habitait ses songes. De nouvelles petites rides, un ou deux cheveux blancs, tout ce qu'il y avait de plus naturel chez un habitant de Midgard qui avait atteint son âge, néanmoins, pour une déesse vieille de milliers de siècles tous ces signes mettaient en évidence l'inévitable : chaque seconde passé dans ce monde précipitait Valdimárr vers une mort certaine. Bien entendu, il existait mille et une façon de voir le marchand trépasser avant l'heure et mourir de vieillesse restait la plus commode d'entre elles, pourtant, seul le cours du temps et ses conséquences inquiétait réellement la divinité qui croyait à tort, englobée dans ses illusions de déesse un poil arrogante, être capable de le sauver de tous les autres maux qui le menaçaient. Étrangement, elle ne cherchait pas d'explications à cette nouvelle obsession, tenir à la vie d'un mortel était un concept futile parmi les siens, il était évident que rien de bon ne pourrait en résulter. Eir s'obstinait à penser qu'il ne s'agissait là que d'un juste retour des choses, elle veillait sur Valdimárr pour réparer l'erreur de n'avoir pas été là quinze ans auparavant, voilà tout. La guérisseuse divine préférait ne pas s’épancher sur les réelles motivations qui accompagnaient ses actes, ni même sur les pensées qui l'habitaient souvent tout au long de sa vie sur Asgard.

Le haussement d'épaules du rouquin face à elle obligea la Médecine à focaliser toute son attention sur l'instant présent. Elle n'était pas dans l'une des salles d'Asgard à méditer sur la longévité des mortels, là où le temps n'avait aucune emprise sur son existence, non, elle se trouvait sur Midgard depuis des jours et tout n'était que spontanéité et réactivité ici bas. Si le viking lui répondait ne rien posséder des plantes demandées, alors, il fallait trouver autre chose et vite, elle avait déjà perdu trop de temps à attendre sur ce quai ! Eir tordit légèrement sa bouche comme elle le faisait toujours lorsqu'elle réfléchissait.

« Pourquoi en veux-tu ? » Cette question surprit la déesse qui s'autorisa presque un demi-sourire. Pour une fois que Valdimárr s’intéressait à autre chose qu'à lui-même dans ce village ! Ce genre de phrase faillit s'échapper d'entre ses lèvres mais elle n'en fit rien, inutile d'étouffer dans l’œuf les balbutiements de la sociabilité de Valdimárr. « C'est pour le plus jeune fils d'Almarik ! » Répondit Eir avec douceur tout en gardant un regard déterminé, sans s’épancher plus que nécessaire sur l'urgence de la requête. « Je suis allée voir votre herboriste mais elle aussi manque de ces plantes. Sans elles, je crains que l'enfant guérisse mal et que l'infection se répande dans les jours prochains ! » La déesse énonça ces quelques mots telle une funeste prédiction. Son ton neutre et grave exprimait son détachement, dû à sa longue expérience, mais aussi une pointe de sévérité à l'égard du rouquin qui était à présent autant impliqué qu'elle dans cette histoire et qui se devait, toujours selon elle, de trouver le moyen de l'aider à sauver le petit Tomi.

« Que s'est-il passé ? » Demanda à nouveau le Folkisón, une pointe d'inquiétude dans la voix qui ravit la divinité. Sans imaginer les démons qui ressortaient du passé de Valdimárr, Eir s’apprêta à lui narrer rapidement la chute de l'enfant sur les rochers tranchants du récif et l'état de ses blessures quand tout à coup, l'homme changea d'avis et l'interrompit en lui indiquant de façon tout à fait sommaire l'endroit où elle pourrait trouver potentiellement des feuilles de Noyer. Cette attitude agaça quelque peu la déesse qui s'efforça néanmoins de garder contenance dans l'attente que le marin la guide jusqu'à l'endroit signalé. Patiente, elle soutint le regard hésitant de l'homme, croyant qu'il reformait le chemin dans son esprit pour finalement se lancer. Ce n'est que lorsqu'il reprit son air indifférent qu'elle comprit son erreur : il n'avait jamais eu l'intention de l'accompagner. « Bien, j'ai à faire. Alors, hum... Bon courage. » Osa-t-il lui rétorquer, il ne manquait qu'une petite tape sur son épaule pour pousser la grossièreté à son paroxysme. Comment pouvait-il réagir de la sorte ? La vie d'un enfant était en jeu et il préférait perdre du temps en envoyant une étrangère vers un lieu hasardeux plutôt que de se déplacer lui-même. Quel égoïsme ! Tss...sans doute la déesse de la médecine ne valait pas la peine que l'on se déplace pour elle !! Cette dernière pensée énerva Eir au plus haut point d'autant plus qu'elle était, à bien considérée, aussi égoïste que celle qui poussait Valdimárr à reprendre son travail. La mâchoire serrée, elle attrapa fermement le bras du mortel pour le retenir.

« Tu ne comptes quand même pas laisser une femme désarmée arpenter la forêt toute seule ! » Dit-elle avec froideur sans lâcher le bras de l'homme. « Je croyais qu'il te restait un soupçon de bienveillance à mon égard...» Continua-t'elle sur le même ton sans pour autant cacher la pointe de déception qui s'insinuait dans sa voix. « Fort bien, si ce n'est pour moi, fais le pour le petit Tomi...qui lui n'a pas encore perdu espoir en la vie ! ».

Eir relâcha d'un geste le bras du viking mais fit en sorte de planter à nouveau ses yeux gris-vert implacables dans ceux de Valdimárr. Une nouvelle brise vint secouer sa crinière brune tandis qu'un long silence s'installa entre les deux protagonistes. Eir espérait bien avoir mis l'homme face à ses responsabilités. Sa posture droite et hautaine, son regard intransigeant et son intensité impitoyable, faisaient ressortir l'immortalité de sa naissance. A cet instant précis, Eir n'avait plus rien d'une vagabonde, ni même d'une simple mortelle tant elle transpirait le divin derrière ses haillons. Consciente de son effet, la femme détourna le regard et inspira doucement avant de reprendre d'une voix calme. « J'ai passé trop de temps à t'attendre...Si nous nous dépêchons, nous serons de retour avant la tombée de la nuit ! »

La Médecine soupira et jeta un coup d'oeil au viking puis à son équipage qui débarquait ses marchandises en brayant à tout va. Ces hommes connaissaient leur travail, ils n'avaient pas besoin de leur capitaine pour les manœuvrer, rien ne retenait donc Valdimárr en ces lieux. Elle prit conscience qu'il ne lui restait qu'un dernier effort pour le faire céder. « S'il te plait ! J'ai besoin de ton aide ! » Cette fois, ce fut la sage et conciliante Eir qui se risqua à la rustauderie du rouquin. En toute sincérité, sans orgueil, elle invoqua sa complaisance, dans l'espoir que cette dernière tentative soit la bonne.

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MessageSujet: Re: « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr.   « You set my soul alight. » ▽ Eir&Valdimárr. EmptyVen 20 Fév - 17:33


   
Oh baby, dont you know I suffer? Oh baby, can you hear me moan?
▽ Eir & Valdimárr.

   


N
on sans reconnaitre que ses impressions trahissaient de l'égoïsme, Valdimárr ressentit du soulagement en apprenant qu'il n'était pas arrivé malheur aux personnes qui lui étaient les plus chères... Il ne se réjouissait pas pour autant, cela dit, puisqu'il ne connaissait que trop bien la douleur engendrée par la perte d'un enfant et qu'il ne souhaitait à personne de vivre cette expérience. Ainsi, son humeur oscilla entre apaisement et inquiétude, ces sensations s'affrontant sur uen balance fictive qui se stabilisa du côté de l'appréhension au bout de quelques secondes. Le rouquin ne put alors réprimer une question concernant les détails de l'accident, interrogation qu'il regretta bien raidement lorsque ses yeux se posèrent sur ses cargaisons. Après tout, ce n'était pas vraiment son problème, cette histoire... Il avait déjà beaucoup à faire et, à ses yeux, il ne pouvait pas aider d'avantage la guérisseuse itinérante.

Bien sûr, le Norvégien aurait souhaité que les choses en restent là, mais c'était sans compter sur la divinité qui lui faisait face. Valdi souhaitait la fuir, il devait bien le reconnaître, parce qu'il était de plus en plus conscient de l'effet que la Médecine produisait sur lui lorsqu'elle restait dans les parages trop longtemps. Son vis-à-vis n'était pas du genre à renoncer, cela dit, et il s'en voulut presque de ne pas l'avoir prévu lorsqu'elle lui agrippa le bras pour l'empêcher de retourner vaquer à ses occupations. « Tu ne comptes quand même pas laisser une femme désarmée arpenter la forêt toute seule ! » lui dit-elle alors froidement. Le marchand en resta abasourdi, fixant la guérisseuse en silence, se demandant s'il s'agissait d'uen plaisanterie. Une femme désarmée arpentant seule la forêt ?! N'était-ce pas son quotidien, en tant qu'itinérante ? N'était-elle pas censée silloner le pays à longueur d'année ? Parfois, des facettes de cette femme laissait Valdimárr perplexe, comme si cette vie qu'elle prétendait mener n'était qu'une facade qui se fissurait brièvement, de temps à autre... Ou bien avait-elle envie de passer du temps avec lui au point de prétendre être sans défense ? Étrangement, le commerçant se trouvait bien incapable de dire laquelle de ces options le déstabilisait le plus. « Je croyais qu'il te restait un soupçon de bienveillance à mon égard... » renchérit la belle, faisant ainsi écho aux pensées du rouquin. Ce dernier grimaça légèrement à l'écoute de ce reproche, était-ce de sa faute à lui si elle disparaissait toujours au mauvais moment et qu'elle revenait toujours trop tard ? Il ne lui demandait rien, de son côté, et son orgueil se complaisait même à ignorer le fait que ces circonstances l'arrangeaient d'ordinaire car elles lui permettaient justement de ne pas trop réfléchir sur leurs rapports.

La guérisseuse parut déstabilisée par l'absence de réaction du viking. Visiblement vexée, elle ne semblait pas comprendre le sens que ses mots prenaient lorsqu'ils atteignaient les oreilles de Valdimárr. « Fort bien, si ce n'est pour moi, fais le pour le petit Tomi... Qui lui n'a pas encore perdu espoir en la vie ! » C'en fut trop ! Le Norvégien aurait souhaiter dégager brutalement son bras de l'étreinte de l'étrangère en signe de son mécontentement, mais cette dernière le prit de court en le délivrant. Si elle était venue le trouver pour l'innonder de reproches, les dieux auraient pu lui épargner cette peine : il n'avait nul besoin d'une impertinente itinérante pour cela. Les yeux dans les yeux, ils se toisaient avec humeur. Le taciturne rouquin ne répondait pas aux injonctions de la belle, il la savait bornée : à quoi bon se fatiguer ? De plus, quelque chose dans sa manière actuelle de le toiser lui intimait le silence, bien malgré lui. Cette guérisseuse se drappait de mystère et, à chaque fois que le Norvégien pensait pouvoir s'en saisir, elle faisait marche arrière... Comme en cet instant où elle détourna le regard, ce qui eut pour effet de faire soupirer Valdi. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait retenu sa respiration, d'ailleurs. « J'ai passé trop de temps à t'attendre...Si nous nous dépêchons, nous serons de retour avant la tombée de la nuit ! » renchérit celle qui se faisait appeler Astrid parmi les mortels. Le regard du rouquin se fit plus hésitant, le ton subitement calme de l'itinérante le prit au dépourvu et fissura sa détermination. La Médecine dut s'en apercevoir car elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir et lui asséna le coup de grâce : « S'il te plait ! J'ai besoin de ton aide ! »

Le rustre grogna en levant les yeux au ciel. « Très bien ! » marmonna-t-il avec humeur à l'attention de la belle. Il se détourna d'elle avant de pouvoir observer sa réaction, ne doutant point du fait que la victoire qu'elle venait de remporter, dépeinte sur ses traits délicats, lui ferait regretter presque aussitôt son choix. Non, au lieu de cela, il concentra toute son attention sur l'équipage et annonça d'une voix forte : « Je dois m'absenter. Vous savez ce que vous devez faire... Arild, tu es en charge des opérations ! » L'équipage lui répondit plus ou moins en choeur, d'une manière plus ou moins réjouie... Peu importait, ils savaient que le viking compenserait son absence de manière plus substantielle lorsque le moment de la paie viendrait, il n'était pas du genre malhonnête. Une fois sûr que sa marchandise et son bâtiment ne se retrouvaient pas à l'abanbon, il s'autorisa à poser les yeux sur la guérisseuse. « Après toi... » l'invita-t-il à le précéder pour descendre du bateau sur un ton légèrement sarcastique. Une fois à terre, il reprit les devants, puisque l'itinérante ignorait où se rendre, et ce fut en silence qu'ils traversèrent les rues du village qui distançaient le port des bois.

Ce ne fut qu'une fois le duo couvert par l'intimité de la forêt que Valdimárr sentit son être se détendre un peu. La société était une épreuve à laquelle il se confrontait quotidiennement, aussi ne pouvait-il que se réjouir de recouvrer un peu d'isolement. Au fur et à mesure qu'ils progressaient, l'atmosphère se détendait, à tel point que le commerçant en vint même à laisser libre court à sa curiosité. « Alors... Tu es à Tromsø depuis longtemps ? » Il avait lui-même passé un certain nombre de jours sur l'île voisine, ce qui expliquait son ignorance quant au séjour de l'itinérante. Peut-être venait-elle d'arriver ? Ou, au contraire, était-elle sur le point de prendre congé du village ? Le rouquin serra la mâchoire. Un jour, il lui faudrait certainement déterminer s'il souhaitait qu'elle demeure au loin ou s'il la préférait auprès de lui comme en cet instant... Il soupira doucemment, chassant ces pensées de son esprit : le moment n'était pas encore venu.

« Attention à ne pas glisser ! » prévint-il tandis qu'ils s'enfonçaient dans les méandres des bois et, plus précisément, qu'ils traversaient une portion embourbée du chemin. La voie n'était pas toute tracée pour atteindre le précieux ingrédient dont avait besoin l'itinérante et, finalement, Valdi réalisa que sa présence aux côtés de la Médecine durant ce périple était une bonne chose. Pour l'aider à franchir cette délicate partie du chemin, le rouquin tendit la main en direction de la guérisseuse. Leurs regards se croisèrent lorsque leurs doigts entrêrent en contact. « Quand repars-tu ? » ne put-il s'empêcher de demander alors, comme s'il perdait le contrôle de ses propos et que ses inquiétudes en profitaient pour se manifester malgré lui.


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