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Rumeurs
- Var a tourné le dos à son roi. Il parait que la déesse des Pactes préfère aujourd'hui les grosses faveurs de Frey !

- On dit que depuis que Tyr a pris les fonctions de son frère aîné, personne n'aurait encore osé lui proposer un coup de main .

- A Tromsø, on hésite à dire si la petite Brynja est maudite ou chanceuse, car après avoir manqué de se faire brûler vive par un dragon, elle a manqué par deux fois la noyade, dont une durant les raids !



 
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 entre jeunesse et sagesse [thor]

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MessageSujet: entre jeunesse et sagesse [thor]   entre jeunesse et sagesse [thor] EmptySam 25 Oct - 19:56

entre jeunesse et sagesse
feat. Thor Odinson

Une audacieuse invitation sous couvert d’un songe. Une idée qui se faufile dans l’univers chimérique d’un être particulièrement farouche, lequel, si le temps est aussi opportun que Darakan l’espère, saura néanmoins tendre l’oreille à cette discrète perche. Cette manière bien à lui de communiquer son message n’est en fait que l’unique option à adopter comme le Dieu du Sommeil peine à déambuler sur les landes devenues hostiles par les guerres qui courent. À défaut de pouvoir voyager jusqu’à Asgärd, il n’a d’autre moyen que de s’insinuer dans les rêves de son neveu pour lui susurrer son invitation. L’appel prend alors forme d’une lumineuse sylve qui se dresse dans le subconscient violé et qui rappelle inexorablement via ses contours nébuleux Alfheim. Nul besoin de s’étendre dans une ribambelle de détails. De peindre le lieu du rendez-vous suffira pour permettre à Thor de percer cette mystérieuse vision, il n’en fait aucun doute aux yeux d’un oncle soudain angoissé par la rencontre à venir. Il ne reste plus qu’à attendre sa venue sous le giron du Royaume des elfes de la lumière, seul contre les démons de son passé.
Royaume paisible ayant clamé son allégeance à Jörd, Darakan a tout de suite éprouvé un amour certain pour ces environnements chaleureux. Musarder en ces lieux maintenant qu’il est restreint dans ses déplacements représente un plaisir qu’il consume sans parcimonie, trouvant en ce royaume un calme lénifiant parfaitement désigné comme point de rencontre avec Thor. Non point qu’il a peur d’essuyer derechef l’incroyable colère du prince, mais il soupçonne déjà la levée de puissantes émotions lorsque viendra le temps du face à face, et la forêt de lumière ceignant la cité des Elfes saura accalmir les cœurs blessés et les esprits coupables. Il n’est pas gourmand d’affronts ni d’excuses, loin s’en faut. Tout ce que le Dieu des Songes espère en ce rendez-vous, c’est une réconciliation, ou au moins de le savoir bien portant. Malgré la distance et les erreurs, jamais Darakan n’a chassé son neveu de ses rêves, et plus d’une fois il s’est trouvé en train de s’inquiéter pour lui, surtout lorsque les on-dit hurlaient la désertion du couple royal. Et s’il est plus que conscient du tempérament borné de Thor lorsque ce dernier tient en main une idée, il espère sincèrement qu’il accueille l’invitation à bras ouverts et se ruera vers les retrouvailles en devenir maintenant que les voiles sont levés et le truisme aboyé de toutes parts.

Il en a rêvé mille fois de ce moment. À plusieurs reprises il a dû s’élever contre sa propre impatience qui l’exhortait à risquer sa peau pour le voir, ne serait-ce l’épier à travers l’ombre. Se contenter d’une image floue tirée d’un souvenir lointain n’est pour lui qu’une douloureuse façon de contenter ses désirs. Darakan n’a jamais trouvé rêve plus fade que celui mettant en scène son neveu, et qui n’existait que pour garrotter sa tristesse au profit d’une tranchante nostalgie. Il en a brûlé longtemps, de ce moment. Et maintenant que sa sagesse lui indique qu’il est temps, il ressent au plus profond un amalgame d’apaisement et d’inquiétude, appréhendant ce moment où Thor se présentera au seuil de cette forêt pour une difficile discussion. « Qu’il puisse se nantir du courage nécessaire pour venir vers moi. C’est tout ce que je demande. »
Plus que des retrouvailles, il s’agit aussi de s’enquérir des nouvelles, dont il a entraperçu l'existence floue. Un rictus, alors, se creuse à la joue pour laisser vagabonder sur ses lèvres la joie timide de le savoir père, mais rapidement l’émotion se dissipe au profit des inquiétudes issues de l’affrontement à venir. Il y a tant à apprendre et à se dire, impossible que son neveu refuse le vis-à-vis, et difficile aussi de se réjouir de bonnes nouvelles alors que gît non loin un futur sombre et incertain..

C’est une petite clairière à proximité de la lisière qui fait office de sanctuaire en attendant ce qu’il espère de tout cœur. Darakan se tient debout au centre et observe la verdure s’agiter non sans déployer une explosion de nitescence tout autour. Le spectacle est foudroyant, et l’est plus encore la mélodie chantée par la forêt entière sous le tempo des quelques brises environnantes. L’oisiveté dont il s’est fait prisonnier et qui dure depuis une flopée d’heures a eu raison de sa lucidité; son esprit vagabonde là où son corps ne se trouve pas, s’esbigne hors de sa réalité ce dernier, lequel quitte cet univers pour rentrer dans celui inaccessible de tous : ses propres pensées. Il suit un train de réflexions depuis qu’il est arrivé en ces lieux, attaché à des fourgons de « si » qui ne fait que nourrir l’angoisse, à elle seule sarments de son cœur. Dans sa méditation, sa solitude, la chorale de la nature et les massages du vent, qui aurait pu douter qu’un bruit discret tel le pas traversant le fourré suffirait à faire revenir le Dieu de ses songes ? Les rideaux de chair papillonnent un instant, et la tête se penche sans toutefois se tourner. Il n’a pas besoin de voir pour savoir. Les lippes se retroussent discrètement, et la présence devinée suffit à balayer toutes ses inquiétudes. Son cœur respire enfin de nouveau. « Thor. » Son phonème est calme et ne laisse nullement percevoir qu’une minute plus tôt, il aurait été semé de trémolos dus à l’anxiété. « Tu as fait vite. » En cas contraire, Darakan l’aurait tout de même attendu un éon de plus, entretenu par le fol espoir qu’il viendra, un jour. Il se retourne enfin, les mains jointes au râble, et son regard embrasse ce que l’esprit a toujours entrevu via les songes; son neveu, présent, réel, venu de son propre chef pour remettre les pendules à l’heure. « J’ai eu un doute; celui que mon rêve n’ait t’atteint que l’esprit. » Car ciel, il faut plus de cœur que d’esprit pour accepter de venir en ces lieux pour retrouver le duo que le fatum a injustement divisé. Il va s’asseoir sur un rocher couvert de mousse échoué là, dans la clairière, puis en examinant rapidement le fier homme de pied en cap, questionne d’un ton éternellement serein. « Comment te portes-tu, mon cher neveu ? »
Neveu, aujourd’hui et pour toujours.
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Thor Odinson
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MessageSujet: Re: entre jeunesse et sagesse [thor]   entre jeunesse et sagesse [thor] EmptyVen 31 Oct - 22:06


A
u coeur de l'alcôve familiale, se convièrent quelques merveilles amentifères, des lierres qui devinrent des frondaisons, au faîte d'immenses arbres qui gouvernaient des dunes de parterres verdoyants. Par le chien-loup de l'Helheim, où étaient passées les parois ? Les draps de soie ? Les sempiternelles enjolivures régaliennes ? Même le plafond était devenu voûte éclairée, une nitescence presque aveuglante, mais étrangement émolliente pour cette âme diaprée de brûlures encore à vif qui s'était égarée dans cet antre de verdure. Tout semblait à la fois tangible et irréel, tout était trop parfaitement orchestré pour qu'il ne s'agisse que d'un rêve trivial. Les noirs songes n'étaient que trop devenus sa croix à porter depuis les confessions du Père de Tout, même la suavité pouponne de la nouvelle princesse héritière n'était pas encline à le purger de tous ses démons. Mais ce qu'il expérimentait alors était... différent. Ce n'étaient point les mânes de son être qui cherchaient à le noyer sous un torrent d'affects corrosifs, bien au contraire, il s'agissait... d'une accalmie inopinée... inespérée. Si bien que lorsqu'il se sentit aspiré hors de cette galaxie onirique, ce fut comme s'il dégringolait dans les tréfonds d'un indicible enfer. Et ce, nonobstant la bribe de paradis qui gesticula sensiblement dans la cavité de ses bras. Thor s'éveilla, d'une paluche lourde, il chassa le voile de pesanteur qui tarabustait ses paupières, puis il observa la chambre dans laquelle il se trouvait. Penaud tout d'abord, il caressa le crâne échevelé de sa fille lovée contre son poitrail, ils s'étaient assoupis de concert, rassérénés par la présence l'un de l'autre. Puis au gré de la lucidité qui sourdait, il décrypta le message, les emblèmes, non mécontent d'avoir été accoutumé aux incursions du Sommeil personnifié jusqu'à être aujourd'hui apte à différencier les rêves triviaux et ceux davantage émissaires. Combien de lunes s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'il avait été gracié de ces interventions toujours salutaires ? Depuis... une myriade trop conséquente, et si Darakan osait à nouveau imposer son estampille dans son esprit, ce n'était assurément pas par lubie. L'épître immatérielle avait bien été réceptionnée, les circonstances la rendaient d'autant plus substantielle, si bien qu'il concéda malgré lui à s'arracher à la suavité de son enfant pour répondre à l'appel. Sif absente – embesognée à il ignorait quelle tâche – ce fut auprès de la souveraine que l'adonis se rendit, confiant le plus inestimable de tous ses trésors à cette femme qui demeurait, à jamais, reine mère dans son coeur.

Sobrement vêtu, lui qui avait abandonné le vermeil de sa cape, l'acier de sa cuirasse et l'or de ses dorures en même temps que Mjölnir sur le trône ne se drapait plus que de façon à se fondre dans la masse. Vaine tentative lorsque l'on avait été le prince héritier d'Asgard depuis sa venue au monde, fort heureusement que l'accès au palais avait été prohibé à tout individu n'ayant pas une raison cardinale de s'y rendre. Il eut donc tout loisir à rejoindre ses écuries privées sans éveiller de soupçons, seules ses fidèles bêtes de trait lui octroyèrent un accueil tonitruant, manquant bien de l'empaler de leurs immenses excroissances coniques qu'elles portaient en couronne dans l'exercice.
« Là, là, je suis moi aussi content de vous revoir ! » Une risette franche s'évasa sur les lippes de l'Invaincu qui flatta le crâne du premier bouc, avant d'endurer un revers de museau un peu trop âpre du second droit dans la hanche. « Hé ! Je n'ai pas eu le temps de venir vous voir avant, toutes mes excuses, inutile de me rosser sacripant ! Je vais avoir besoin de vous, volez haut et vite, jusqu'à Alfheim, un vieil ami nous y attend. » Il était persuadé tant de la destination que du quidam dont il était question, et il n'y avait pas de temps à perdre. L'Odinson fit diligence pour atteler les boucs tous deux colossaux, ils constituaient son unique porte de sortie pour accéder au royaume du roi Elyas. La Cité Eternelle close et dépourvu de la faculté de prendre son essor grâce à son marteau, ils étaient sa solution s'il ne désirait pas hurler à qui voulait bien l'entendre qu'il quittait la contrée, une flânerie que d'aucuns jugeraient suspecte. Heureux de retrouver le confort de son char, il fut bientôt prêt à l'envol, et avant que quiconque ne les ait aperçus prendre la tangente, le véhicule et son occupant disparurent au-delà des nues.

Une pérégrination étonnamment quiète, Thor laissa son intuition être son berger, et ce fut plus promptement que prévu qu'il arriva sur le lieu de rendez-vous. Une fois pieds au sol, il contempla, mutique, ces arbres géants et ancestraux qui donnaient même aux dieux cette étrange sensation de petitesse. Les frondaisons tantôt de sinople, tantôt de teintes florales, s'amalgamaient en une arche de magnificence que même Asgard serait enclin à jalouser, et c'était compter sans les jeux luminescents et toutes ces mélodies intrinsèques à la nature qui rendaient cette sylve splendide au-delà de l'imagination. C'était un havre qu'il avait maintes fois arpenté en diverses compagnies, car même le Tonnerre, parfois, recherchait quelques volutes d'ataraxie. Et par déférence, sans doute, il ne fit point plus de tapage que nécessaire, et après avoir détaché Tanngrisnir et Tannjnrostr, il suivit docilement le sentier qui le mènerait aux Songes. Il trouva rapidement l'incarnation de ceux-ci, et s'en approcha à pas feutrés, contraint non pas par la tranquillité du décors, mais par cette pléthore de sentiments disparates que la simple vision de l'éphèbe lui inspirait. Ses foulées firent halte lorsque résonna la syllabe de son prénom, ce fut tel un zéphyr qui lui emmaillota le coeur dans cette thébaïde algide qu'était devenue son âme, un souffle réconfortant, mais aussi désarçonnant. Les quartz qui le rencontrèrent ensuite ne le furent pas moins, et il ne sut quelle contenance adopter, quelle oeillade accorder, quel... étendard arborer. Perdu dans des steppes d'incertitudes, il se frotta la barbe d'un air confus, les prunelles voguant aux quatre vents pour témoigner du cruel manque de boussole de ses émotions.
« Je... » Le phonème était fébrile, il avait omis ce que cela faisait de se tenir face à la Narcose, devant cet... oncle, qui ne l'avait aucunement renié, contrairement à lui et sa véhémence juvénile. Ah, qu'il l'admirait. Darakan, ce vieux parangon d'humilité, cet héraldique de sapience et d'aménité qui aurait pu devenir une figure incontournable du panthéon scandinave, si seulement il en avait voulu ainsi. « Je ne saurais dire... » Embourbé dans son malaise et le chaos de réminiscences qui régnait dans son encéphale, il se massa la nuque, puis l'arrête nasale, avant de croiser les bras sur son thorax, incapable de s'empêcher de gesticuler à l'instar du grand bambin qu'il avait toujours été. « Je me sens... dans une ankylose permanente, un univers parallèle que la réalité tente de briser par de bons et de mauvais moyens. J'ignore si je vis ou meurs à petit feu, c'est... c'est un cauchemar, et si je ne sais pas quand il a commencé, je sais encore moins quand il prendra fin... » Crier doléances ne faisait pas partie de la personnalité du prince doré, trop habitué à s'étrangler avec ses angoisses et à rugir pour ne rien dire en public.

Soudain, l'on entendit bégueter. Tannsgrisnir fit son apparition, et ce fut sans crainte qu'il s'approcha du Naglfarison pour goûter à la mousse de son siège de fortune. Ses naseaux humèrent les chausses du dieu, et une fois l'odeur associée à l'identité, ce fut volontiers qu'il écrasa son énorme museau sur ses cuisses pour quémander quelque attention, tandis que son frère mangeottait des brindilles à plusieurs coudées de là.
« Eh bien... en voilà un qui n'est pas mécontent de te retrouver. » Se mit doucement à rire le Flavescent, toujours aussi pantois de constater qu'au moins un du célèbre binôme caprin faisait montre d'affection envers quelqu'un d'autre que son maître. Ordinairement, il était presque le seul à pouvoir les approcher et les manipuler à sa guise, les boucs n'étaient pas connus pour leur propension à coopérer, en particulier ceux d'origine asgardienne, il lui avait fallu plusieurs essais avant de parvenir à les dompter. Il supputait que la sérénité qui suintait par tous les pores du derme de Darakan incitait même les animaux à la placidité, c'était au moins véridique pour Tannsgrisnir. « Je suis devenu père, tu sais... » Reprit soudain le fils d'Odin, inconsciemment apaisé par cette atmosphère, et certain que sa fille était à l'instant t l'unique étoile qui luisait encore dans ses cieux. « Thrúd... Elle est... elle est magnifique, Sif ne cesse de clamer qu'elle me ressemble trait pour trait. Toute sa grossesse durant, je me suis enorgueilli en disant qu'elle accoucherait d'un garçon, d'un petit Thorson pour poursuivre la lignée royale... mais je me suis lourdement fourvoyé. Ah, tu aurais dû m'y voir, un grand benêt avec une poupée de cristal dans les paumes... J'aurais aimé que tu sois là pour bénir ses premiers rêves... » Les regrets s'amoncelèrent sur la fierté du guerrier, il avait tant à se faire pardonner auprès de son oncle qu'il ne savait plus par où commencer. Il l'avait dénigré, frappé, évité, avait feint de l'oublier, il avait... été indigne, plus qu'aucun dialecte n'aurait été à même de le dire. Un faciès contristant, il observa son interlocuteur, sans encore réellement croire qu'ils renouaient un dialogue bridé depuis des mois. « Pourquoi... ? » L'interrogation se suffisait à elle-même. Pourquoi l'avait-il fait mander ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ne lui crachait-il pas son fiel à la figure ? Pourquoi était-il bienveillant à ce point de toujours le considérer comme son neveu ? Neveu. Une trivialité dans l'idiome courant, un symbole significatif dans la bouche de cet homme.
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MessageSujet: Re: entre jeunesse et sagesse [thor]   entre jeunesse et sagesse [thor] EmptyLun 10 Nov - 5:40

Durant ces brèves secondes de silence, la décontenance de Thor est criante face à la placidité du rêveur, laquelle, à défaut de traduire la réalité, musse sous ses couverts anxiété et chagrin. Darakan devine derrière les incertitudes de ses réponses plus qu’un malaise; un cortège de maux qui suffisent à troubler l’esprit de son neveu et à éreinter son cœur. Quoique son aveu appelle à la compassion, seule la culpabilité étreint le palpitant du dieu, lequel voit en son absence forcée un coupable. Si seulement il avait insisté sur le truisme plutôt que de retourner fissa dans les ombres, peut-être aurait-il pu être aux côtés du Prince Doré afin de l’aider à alléger ses maux et l’épauler à travers tous les aléas subis. Les remords, lentement, germent au creux des entrailles, mais sont vite jugulés par la raison. Peu envieux à vouloir obombrer ces premiers échanges de vaines confessions, il ne tarde point à taire les reproches qu’il se fait à lui-même, clamés plus fort que ceux qui devraient normalement être dus à Thor. Si le passé a été gâché par une pléthore de mauvais choix, aujourd’hui le Songe tient en main les prémices d’une réconciliation et ne compte point se la faire dérober derechef par quelque félon qui soit. Le passé est inexorablement devenu un profond fossé entre eux deux, fossé qu’il compte certes annihiler fissa, mais qui demeure porteur de moments auxquels il ne put être. Plus jamais il ne va se replier loin des êtres qu’il chérit le plus, quitte à devoir laisser sa peau pour quelques secondes de bonheur en surplus. Cette promesse se marque au fer rouge sur les parois de son esprit.
« Les temps sont durs pour tout le monde. J’aurais aimé que tu en sois épargné. » Mais de toutes les bonnes choses qu’il puisse souhaiter, celle-ci est de celles ne pouvant évidemment pas se réaliser comme Thor se trouve être en plein cœur du conflit opposant ses deux parents. Qu’il aurait aimé être auprès de lui pour lui souffler conseils ou le prémunir des perfidies de ce monde afin qu’il soit épargné du fardeau qu’il trimballe. « Tiens donc. » Fais le Dieu du Sommeil en voyant poindre la large silhouette d’une des bêtes de Thor. Cette dernière, truffe dans la poussière, piste les effluves en quête des plus délicieux végétaux, pour finalement atterrir aux pieds de Darakan suite aux indications de son odorat. L’énorme tête reposée sur ses genoux étire les lippes du Songe en vue d’épouser un sourire attendri. Sa dextre gratouille le crâne de la bête, et c’est sans crainte qu’il ébouriffe les poils du bouc. « C’est une brave bête que tu as là. » N’omet-il pas de dire, appréciant fortement l’affection qu’il reçoit en retour de la sienne.

Les billes se détachent de Tannsgrisnir lorsque Thor évoque sa nouvelle, captant de ce fait l’entière attention de l’oncle. Son visage, d’ailleurs, s’illumine subito alors que brasille au creux de l’œil une lueur de fierté lui étant destinée. Il l’a entraperçue gambadant entre deux rêves, cette petite créature qu’il espère rencontrer au plus tôt. Plus que tout il aurait voulu être présent pour la prendre dans ses bras. De ne point l’avoir fait est un regret qui se perche en surplus dans le recoin de son cœur, mais de la savoir en santé et aimée suffit à préserver sa bonne humeur. Aussi il ne manque pas de lui transmettre ses félicitations, n’ayant guère besoin de s’étayer dans son dialogue comme tout son visage corrobore ses pensées : « Et sache que je rêve de la rencontrer… Cette petite sera comblée, je n’en ai nul doute. Tu transmettras mes félicitations à Sif. »

Puis les tourments qui reviennent après cette percée dans la nue de ses horizons. Une question surgit, et malgré sa simplicité, elle contraint Darakan de réfléchir à toute son ampleur en vue d’y répondre au mieux. Il comprend que le Prince Doré a besoin de savoir les raisons de cette rencontre, de ce pardon en filigrane, avant d’aller de l’avant. « Il ne vaut pas la peine de condamner à l’oubli les siècles passés côte à côte pour des dits et des non-dits. » Les calots se drapent d’un linceul d’amertume. S’il le pouvait, il rejouerait le chapitre de leur altercation d’une tout autre manière, de sorte qu’il n’aille à s’éclipser de son existence comme il l’a lâchement fait. « Je…» Le rêveur hésite, dévie le regard au loin. « Je me suis fait la promesse de veiller sur toi en tout temps. Et j’ai failli à celle-ci le jour où je m’en suis retourné dans les rêves; où je t’ai abandonné. Ta mère et toi êtes ce que j’ai de plus cher dans ma vie. Et aucune erreur n’altèrera la valeur que vous avez à mes yeux. » Il porte à Thor un amour semblable à celui dont un père couve son fils. Et à Jörd, nul mot ne saurait décrire ses sentiments à son égard. Pour elle, il brûle du désir égoïste de régner seul en son cœur. « J'ai vu ta mère il n'y a pas si longtemps. Elle s'inquiète beaucoup pour toi. » Lâche-t-il alors. Un long silence s'incruste, et il poursuit: « Est-ce vrai que tu désires te tenir loin des affrontements à venir ? » D'aucune manière il donne l'impression de le lui reprocher. Tout ce qu'il souhaite par cette initiative, c'est de le comprendre dans ses choix et peut-être même d'y voir plus clair dans ses propres entreprises.
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Thor Odinson
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MessageSujet: Re: entre jeunesse et sagesse [thor]   entre jeunesse et sagesse [thor] EmptySam 15 Nov - 17:03


A
ussi loin que remontaient ses réminiscences, l'idole onirique à la physionomie si quiète, au halo subtil si lénitif, avait toujours été une fondation substantielle de son existence. Ah, il se remémorait son époque infantile, ces conciliabules frivoles dans les différents havres d'Yggdrasil, lui assoupi contre le poitrail qui avait un jour fait le triple du sien, eux à être tout ouïe aux prosodies de la nature, cette nature qui avait aujourd'hui une tout autre symbolique. Là où le monarque l'avait aiguillonné vers bellicisme et vanité, l'oncle l'avait orienté vers humilité et quant-à-soi, des dogmes instructifs diamétralement opposés, deux effigies paternelles qui s'étaient malgré les apparences menées une guerre intestine. Odin, malheureusement pour beaucoup, l'avait remporté haut la main en faisant de son aîné un héraut altier et véhément, n'en déplaise à ceux qui tâtaient de sa propension à agir avant de songer. Darakan en avait fait les frais, nonobstant l'ineffable amour que lui portait le prince doré, et les Nornes elles-mêmes n'auraient pu savoir comme les remords le tenaillaient. S'il était enchanté de constater que sa fille n'aurait pas à être spoliée de ses rêves et qu'il tardait au quidam de la rencontrer, il n'en demeurait pas moins happé dans un vortex de tourments et d'interrogations. Pourraient-ils seulement, un jour prochain, arpenter ensemble les cossus corridors du palais comme ils l'avaient fait ? Ou même, s'esbigner de la magnificence régalienne pour respirer le bon air des étendues sauvages ? L'avenir... était désormais impossible à augurer, plus une bise d'optimisme n'effleurait le rachis du Tonnerre, qui sciemment s'engonçait dans la plus abyssale des impérities. Quel futur pour quelqu'un qui envisageait avec peine le présent, qui se coupait de l'univers par crainte que l'on ne vienne derechef briser son coeur en fragments tranchants. Il jalousait le relativisme et la patience du substitut de pater qui se tenait face à lui, s'il avait su, il aurait davantage bu à sa source d'éducation qu'il ne l'avait fait à celle du Père de Tout, mais il était trop tard pour y remédier.

Dégorgeant d'une appréhension acide, Thor écouta, retira la cuirasse spirituelle de ses plaies béantes pour laisser l'aîné y appliquer son onguent. Car, quel soulagement de constater qu'il ne ruminait aucune rancune, et qu'il était ici dans des desseins pacifiques. Jörd avait de la chance de jouir de pareille fraternité, au moins, son fils savait qu'elle ne serait jamais seule, même s'il n'était pas à ses côtés. Touché en pleine émotivité, les épaules du guerrier s'effondrèrent, abandonnant leur tétanisme pour une contenance moins contracturée, mais sans superbe. Lui vint comme l'envie impérieuse de choir en enfance et de s'élancer dans l'étreinte chaude de son oncle, aujourd'hui encore, il n'était qu'une éminence de sensibilité sous un masque obligé de fierté virile. Le Naglfarison était au fait, son neveu était outrageusement plus malléable qu'il ne le laissait subodorer, et c'était parce que tous ses actes étaient inspirés d'une incommensurable passion que ses réactions étaient pléthoriques, aussi tonitruantes que l'orage approchant. La soudaine référence à la Terre le fit tiquer, non pas qu'il refusait d'en parler et attisait encore quelconque inimitié envers Elle, ais, ardu d'aborder un sujet sur lequel il avait toujours cru avoir raison, alors qu'il n'avait fait que se fourvoyer tout du long. Cependant, il ne fut pas pantois de comprendre que leur conversation avait voleté jusqu'aux oreilles du Sommeil, il avait brandi de bien pauvres arguments à sa mère après l'annonce de  son inertie dans cette conflagration, et il n'était pas convaincu de faire preuve d'une meilleure argutie séance tenante. « Je m'inquiète pour moi aussi. » Mais sa franchise ne serait la panacée d'aucun mal, les paroles n'étaient jamais rien qu'immatérielles et éphémères, et il ne se sentait pas prêt à revêtir son armure et ses titres pour avoir voix à ce chapitre-ci. « C'est vrai, et pour être tout à fait honnête, je n'ai cure de ce que les gens peuvent penser de mon attitude. Toute ma vie durant l'on m'a jugé et méjugé, de toute façon, je n'expérimente rien de nouveau, à la différence que cette fois, je n'ai pas l'intention de clabauder à tout-va. » Il sourcilla, furibond contre ce fatum qui le taraudait, contre ces Tisseuses ignominieuses qui ne pouvaient faire de l'Arbre-Monde un macrocosme de paix. Si l'ataraxie sempiternelle était beaucoup demander, de longues accalmies entre les ères de méfaits ne seraient assurément pas de trop. La tranquillité, son interlocuteur était le premier à savoir qu'elle était salvatrice pour une âme en peine.

Le blondin croisa les bras et courba un sourcil tout en observant la figure avunculaire, envers laquelle il se sentait contraint aux justifications, ne fût-ce que par égard. « Oh je sais ce que tu vas me dire. Elle n'a que trop souffert pour que je n'ose occulter son juste combat, j'ai parfaitement conscience de ce qui se trame dans les deux camps, et si j'accepte désormais d'être le fils de Jörd, je ne puis décemment omettre que je suis aussi celui d'Odin. Je ne mésestime ni les tribulations de l'une ni ne cherche d'allégation à l'autre, les choses sont trop alambiquées, chaque pensée m'écartèle plus que je ne pourrais le conter. Même si je voulais prendre part à l'affaire, j'en serais simplement incapable. Je suis accoutumé aux sacrifices mais je refuse de choisir lequel de mes parents devra périr par l'orgueil de l'autre, je ne veux plus que quiconque m'utilise, je ne veux plus être le docile fer de lance d'un parti controversé. J'assume mon égoïsme, j'ai décidé que ma femme et ma fille seraient mes priorités exclusives. » Il obvia son regard en direction de Tannjnrostr  qui l'avait rejoint et qui émit un râle caverneux, comme pour corroborer le discours de son maître dont il se mit à humer les chausses. Le Flavescent soupira et l'ire sembla subitement sourdre dans ses prunelles lorsqu'il repensa à une scène, qu'il se hâta de narrer à l'intéressé. « Je campe d'autant plus sur mes positions depuis que nous nous sommes faits agresser par des conseillers du roi, au sein même du palais d'or. » Il posa des calots rutilants sur Darakan et son intonation perdit de sa pondération. « Peux-tu seulement le croire ?! Dans mon propre logis !  Ils ont osé ! Ils s'en sont pris à Sif qui avait accouché seulement quelques heures plus tôt, et ils ont bien failli meurtrir Thrúd en la faisant tomber des bras de sa mère tandis qu'elle courrait se réfugier ! L'un de ces maudits courtisans m'a ouvertement provoqué et injurié, j'ai dû le faire taire en lui cassant le nez ! Ces bélîtres m'insupportent, ils rampent à mes pieds quand ils en ont besoin et me crachent au visage si j'ai le malheur de penser à moi ! »
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MessageSujet: Re: entre jeunesse et sagesse [thor]   entre jeunesse et sagesse [thor] EmptyJeu 18 Déc - 5:26

Il ne se mussait derrière la question aucun sous-entendu, aucune pensée qui puisse venir jeter l’ombre d’une accusation sur les épaules déjà bien encombrées de son neveu. Pas un instant le Sommeil ne s’insurgea contre la décision du prince de rester en retrait des affrontements, quand bien même au plus profond de son être il avait ressenti un zeste d’inquiétude lorsque la nouvelle avait atterri en son vestibule. S’il était enclin à deviner plus ou prou les motifs qui supportaient ses décisions, de savoir Thor réticent quant à rejoindre le conflit opposant ses parents remettait en question ses propres choix, lesquels trouvaient assises dans un fatras de sentiments nébuleux. Par amour ou par représailles, l’aîné n’avait, en réalité, aucune idée de ce que le fatum leur réservait, et craignait plus que tout d’emprunter la fausse avenue et d’encourager aux mauvaises décisions. Les erreurs guettaient, mariées aux regrets évidents qui les submergeront si tant était que les sacrifices n’en vaillent pas la peine. Le quant-à-soi de Thor à ce sujet allait au moins le prémunir de ces démons, et, en nouveau père qu’il était, il devenait bien entendu rassurant de le savoir à l’abri aux flancs de sa nouvelle progéniture et de sa tendre mie lorsque s’embraseront les esprits. Chose certaine, nonobstant tout l’amour qu’il nourrissait à l’égard de Jörd, jamais, pour son plaisir, il n’allait tenter par quelque façon d’attirer son neveu sur l’échiquier mortifère de ses géniteurs, surtout lorsque ce dernier décidait de lui-même s’y retirer. Son chef opina devant la sapience du Tonnerre, laquelle s’exprimait par l’indifférence qu’il était résolu de nourrir à l’égard des opinions que glaviotera autrui. Il n’était pas né ce jour où il faudra plaire à tous, et Darakan ne pouvait qu’appuyer sa volonté, quitte à ce que cette dernière serve l’égoïsme avant les intérêts de tous. Mais curieusement, tandis que le Prince épanchait ses justifications, sa sagacité chuchotait en son for qu’il n’était que bien grande utopie de croire Thor apte à se retirer entièrement de ce chapitre. Ce doute qui le tarauda à l’instant ne l’empêcha pourtant pas de continuer à hocher hypocritement du crin, s’essayant à croire que le Prince réussira à se préserver de cette ère de folie. La position du neveu n’était pas à prendre à la légère. Et être le fils des deux principaux belligérants se révélait être une invitation manifeste à rejoindre le bal sanglant, au point de voir, à travers ses titres et son influence, la solution pacifique au problème. Mais le Songe tut cette idée comme il accueillit l’initiative de son vis-à-vis à tourner dos à cette mêlée de partis.

« Tu sais, je ne suis pas celui qui te sacrifiera pour la victoire de Jörd. » entonna-t-il d’une voix d’où coulait l’entière compassion. « Ma soeur n’était pas heureuse d’apprendre ta réticence, mais elle est au fait de tes raisons, tout comme je le suis. Certes, elle aimerait bien te voir dans ses rangs, auprès d’elle. Je suis néanmoins persuadé que le soulagement de te savoir hors de portée des lames poindra une fois son esprit lénifié. Tu as un petit trésor à protéger, maintenant. Il ne faudrait pas qu’à son tour, elle grandisse privée d’un de ses parents. » Darakan sentit son cœur se comprimer à la seule idée de devoir perdre le Prince dans une lutte dont il n’aura été qu’une victime. Trop de gens qu’il faille protéger ; tellement qu’il devenait impossible de pouvoir vaincre sans avoir à essuyer des pertes. Aussi, alors que le Songe s’efforçait à taire la vague d’appréhensions qui l’immergeait, le récit que Thor lui narra vint chambouler ce qui restait d’assurance. Les azurites, jusqu’à maintenant vissées sur son neveu, vinrent embrasser le sol sous le poids de la tristesse et du doute. Ces histoires d’horreur n’étaient pas parvenues à son oreille. N’existait-il donc aucune limite chez le peuple, aucune once d’indulgence ni aucun répit pour le fils du Roi félon ? Les dangers rôdaient au sein du palais, condamnant le berceau du nouveau-né lui-même à n’être qu’un nid hostile de vipères. Il y eut l’expression fugace de colère sur les traits placides de l’ermite et, une poignée de secondes plus tard, ne restèrent plus que des miettes sur un masque de chagrin. Manifestement ébranlé par la nouvelle, il ne laissa pas le fiel modeler son discours comme il trouvait au moins réconfortant que personne n’ait subi de préjudices, mais l’on pouvait voir l’incertitude élire domicile au creux de ses âtres. « Je suis réellement navré de l’entendre, je n’avais pas été mis au courant. Il semblerait qu’importe ta position dans la guerre à venir, il te faut rester extrêmement prudent. C’est malheureux de savoir que peu importe ton choix, tu n’es pas entièrement à couvert du danger... » Un silence s’immisça entre les deux protagonistes, offrant à Darakan l’opportunité de réorganiser ses pensées, d’observer ses convictions s’ébrécher devant les enjeux importants qui menaçaient l’Arbre-Monde. « Tu as choisi de rester auprès des gens qui te sont chers et que tu aimes plus que tout. J’ai fait de même. J’ai choisi Jörd. Forcément, je t’appuie sans hésitation dans ton initiative puisqu’elle rejoint en quelque sorte la mienne. Mais je ne suis pas à la bonne position pour juger avec impartialité l’exactitude de tes choix. Peut-être as-tu réellement un rôle à jouer du côté ou de l’autre de cette guerre, peut-être même en son centre ; j’espère de tout cœur que non. Advenant cette réalité, il se peut fort bien que tu n’aies nul autre choix que de prendre les armes à ton tour pour sauver le plus de gens aimés. Je te sais las de tous ces sacrifices qu'engendrent nos temps sombres, mais je connais ton cœur grand et généreux, au point que ton égoïsme ne sera pas un frein à la sauvegarde de tout un monde et que tu trouveras ta juste place sans que tu n’aies à bafouer tes valeurs et tes idéaux. » Ses paroles était une marque de confiance qui, il l’espérait, allait suffire pour endiguer toutes les craintes de Thor. De rester fidèle à lui-même était le seul conseil pouvant lui être prodigué, en espérant que cela le mène sur les droits sentiers. Ils nourrissaient trop d’opinions divergentes sur le sujet pour qu’il puisse prétendre détenir la solution idéale au problème, mais en toute objectivité, Darakan savait que de rester auprès de sa famille demeurait, à son sens, la meilleure solution à épouser pour le moment.

« Bien. Cessons là toutes ces prises de tête, et profitons un peu de cet instant comme dans le bon vieux temps, veux-tu ? » fit le dieu tout en abandonnant son socle fait de mousse et de roc. « Et si nous allions nous promener un peu avant que l’on ne te réclame à Asgard ? Je ne souhaite pas dépouiller trop longtemps la jeune Thrûd de son petit père. » Un sourire mesquin s’invita sur les lippes du Sommeil, lequel guidait ses jambes jusqu’à la hauteur de Thor pour passer son bras autour de ses larges épaules, ne serait-ce le temps d’une foulée. Ce contact, à lui seul, réussit à apaiser les affres du Sommeil. Un baume qui était le bienvenu, peu importe combien il dura avant que les cauchemars ne les rattrapent. Il était bon de revoir le prince après tant d’attente et de privation. Quand bien même l'ère n'était pas à l'allégresse, ces retrouvailles représentaient tout aux yeux de Darakan. Ils enjambèrent ensemble les fourrées de la sylve lumineuse, s'échappant volontiers de leur tracas avec des récits perchés à leur langue et l'envie de rattraper ce qui fut perdu dans l'absence. Ce rêve dont a tant rêvé Darakan était maintenant réalité... Qui l'eût cru !
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MessageSujet: Re: entre jeunesse et sagesse [thor]   entre jeunesse et sagesse [thor] EmptyMar 23 Déc - 15:34


Q
ue Thrud, si frêle, sa poupée de cristal, ait à s'épanouir sans la chaleur fervente de l'un de ses parents – lui, en l'occurrence, puisqu'il n'imaginait vertement pas Sif revêtir sa cuirasse de si tôt, quand bien même la pesanteur de l'armure et la psaume des lames lui manquaient – suffisait à le gondoler d'une ire innommable. Pour autant, il ne victimisait pas ses jeunes jours, car certes, il n'avait pas eu la Terre à ses côtés dans les tribulations de l'éternité, mais il n'avait aucunement manqué d'amour maternel. Frigga s'était acquittée de cette tâche à la perfection, et il aurait été bien ingrat de l'omettre uniquement parce que Jörd avait déployé les chardons de sa rancoeur et de son affliction. Qui plus est et contrairement à l'ensemble de sa fratrie, il avait été encensé par leur père, dont il avait eu l'intègre attention toute sa vie durant. Non, nonobstant les circonstances, il n'avait pas matière à se lamenter quant à la tendresse parentale qu'il avait eue, qu'importait ce que sa génitrice et son frère la Narcose pourraient en dire, il n'avait jamais été malheureux même loin de la matrice qui l'avait engendré. Un triste constat, pourtant véridique, qu'il n'avait pas l'intention de dénier pour le bon plaisir de quelques-uns. Mais son histoire personnelle ne prémunissait pas la petite princesse de potentiellement goûter à l'anathème d'être orpheline, même de moitié, raison pour laquelle sa garde devait être immuable et infrangible. Darakan était un homme à la sapience, sûrement, plus immensurable que ne l'était celle d'Odin lui-même, et lui au moins, avait cette louable propension à ne jamais imposer son opinion. Ses affects étaient limpides, son neveu le coudoyait depuis trop de lunaisons pour ne pas les connaître sans qu'il ait besoin de les lui narrer, et s'il lui en avait jadis voulu d'être le roc antagoniste de son paternel, il n'avait aujourd'hui plus rien à en dire. La logique même s'exprimer, et en un sens, il était même satisfait de le savoir auprès de sa sœur tant pleurée. Parmi la pléthore d'alliés qui l'entouraient, au moins, il avait la certitude que l'un d'entre eux agissait avec probité, guidé par la rosacée de ses sentiments envers elle plutôt que par intérêt égotiste. Ah, par combien de sourires benoîts s'était-elle laisser abusée ? Il ne connaissait que trop cette lice politique qu'il serait un jour amené à diriger, pour savoir que la déesse profanée n'était qu'un instrument opportun, tout comme lui l'avait toujours été pour régler les conflits martiaux en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

Le cœur avunculaire parlant sans barrière, le blondin baissa le museau comme l'humble lionceau devant le lion sage, trop encellulé dans sa certitude que sa place n'était pas sur cette échiquier pour accepter la perspective que le destin le force malgré tout à intervenir. De ce rôle, il ne voulait point, il préférait désormais les rideaux à la scène des tréteaux divins, n'en déplaise aux Nornes et à tous les spectateurs d'Yggdrasil. « Ce n'est plus une question de cœur généreux... » Ils avaient amplement outrepassé cela, mais heureusement, plus que creuser dans un sol infertile, le Naglfarison étêta le sujet avec le vouloir de ne pas galvauder leurs retrouvailles avec plus de problèmes à venir. Tout d'abord peu enthousiaste suite à cette conversation, il contempla son aîné mouvoir jusqu'à lui, et finalement, ses lèvres s'étirèrent en un sourire timoré mais sincère. Le contact aussi anodin put-il être eut un effet lénitif sur les affres du guerrier, qui eut comme l'envie de se lover dans l'étreinte de cet homme qu'il estimait tant, mimant la candeur juvénile d'antan avec laquelle il avait abusé des bras protecteurs de ce second père. Il regrettait parfois ne plus être un enfant et se sentir sanglé par le décorum, et surtout, par cette touche de pudibonderie que lui imposait sa fierté princière. A défaut de le serrer contre lui, il profita amplement des joies simples et innocentes de leur relation renouée, et ce ne fut qu'à l'instant t, qu'il prit conscience de combien cela lui avait manqué. Même s'il ne voulut pas demeurer loin trop longtemps de sa femme et sa fille, ils prirent le temps de rattraper celui gaspillé, jusqu'à ce que résonne l'impératif du retour. Boucs de nouveau arnachés et Invaincu juché dans son char, il fit le serment que son oreille ne serait plus jamais sourde aux conseils avisés de son oncle, qu'il contempla avec l'émotion du soulagé, avant de prendre son essor pour rejoindre Asgard et son palais doré.
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