Né de parents Ases tous les deux il y a environ 1500 ans, l'enfance de Vigrid a été marquée par la personnalité de son père Nep. Placide et débonnaire, imperturbable même au plus fort du chaos, cet être paisible est la source du désir forcené de Vigrid d'être remarqué, et reconnu. C'est à l'entraînement qu'il a rencontré celui qui deviendrait le dieu de la Guerre, et en sa compagnie qu'il a travaillé l'art du combat. Au retour des champs de bataille, ses talents de conteur finirent par être remarqués – et le fils du dieu de rien devint dieu des Épopées, reconnu tout autant pour sa verve d'orateur que pour ses aptitudes de manipulateur.

Il est en effet bien curieux de trouver dans l'entourage du très rigide Tyr, dieu de la Justice, un être aussi rusé et beau parleur que Vigrid – leur bonne entente repose sur l'étrange faculté de la Justice de détourner pudiquement le regard quand la seule solution à la bataille se trouve être un quelconque coup fourré, laissé le champ libre à l'Épopée de déployer ses talents. La loyauté de Vigrid est sûrement sa meilleure qualité rédemptrice, et il tire fierté de sa place aux côtés du Prince d'Asgard.

Un peu roublard, un peu joueur, il est de bonne compagnie, dans les beuveries comme à la guerre, et son côté enjoué fait de lui un optimiste un peu inconscient par moments. Très sensible à la beauté féminine, il a courtisé au fil des siècles une bonne partie des habitantes d'Asgard, et pléthore de mortelles. Nul lien matrimonial toutefois : son célibat lui convient très bien et il préfère profiter de ce que la vie peut lui offrir entre les combats, bon vivant jusqu'au bout des ongles. De sa mère qui préside aux Sports d'Été, il a tiré un esprit de compétition qui le pousse à se montrer meilleur que les autres, quitte à user de moyens détournés pour parvenir à ses fins. Excellent combattant, il n'admet pas aisément la défaite et se sent pleinement dans son élément sur les champs de bataille. Le fait qu'il porte le nom de celui où le Ragnarök est supposé se produire a plutôt joué en sa défaveur de prime abord ; mais au fil du temps il a démontré de réelles valeurs guerrières qui ont contribué à son renom. Il est bien sûr très loin de posséder l'aura d'un Tyr, mais il aime à penser, parfois, qu'il peut le seconder et se montrer digne de sa confiance. Lorsque Thor a été préféré à son frère pour succéder à Odin, Vigrid s'est trouvé partagé entre une désapprobation totale et la loyauté qu'il a jurée au trône d'Asgard – finissant par trancher en décidant qu'il resterait fidèle au Tonnerre tant que la Guerre le serait également.